HÔTELLERIES, INVITÉS, ET CHAMBRES D’HÔTE

KATA-LUMA, KATA-LUSAI, PAN-DOCHEION Κατα-λυμα Κατα-λυσαι Παν-δοχειον

Traduit de « A Few Hid Treasures Found in the Greek New Testament » =
« Quelques trésors cachés trouvés dans le grec du Nouveau Testament »
publié par : Bible Truth Publishers / Bible Light Publishers, Hong Kong / Stempublishing.
et en français par Bibliquest.org


Les titres et sous-titres ont été introduits par Bibliquest


Table des matières :

1 - Le premier mot grec et sa signification

1.1 - Le substantif kata-luma

1.2 - Le verbe kata-luo, une connotation de délassement

2 - Utilisation du mot avec le sens de délassement

2.1 - Pas de délassement lorsque le Seigneur est venu dans ce monde

2.2 - Délassement chez Zachée

2.3 - L’hôtelier de Bethlehem est ignoré

2.4 - Le mot kata-luo n’est pas utilisé pour la maison de Marthe

2.5 - Joie dans la maison du pécheur

3 - Kata-luma en Luc 22, 11 — « Mon logis »

4 - Kata-luma en Éph. 3, 17 — Christ habitant dans nos cœurs

4.1 - Même dans un bidonville ou favela

5 - L’hôtellerie de Luc 10, 34 : pour tout le monde (un autre mot)


1 - Le premier mot grec et sa signification

1.1 - Le substantif kata-luma

Je suppose que, nous tous, connaissons bien la délicieuse histoire de Zachée, le chef de publicains de Jéricho, qui nous est racontée en Luc 19, 1-10. Mais la portée complète de la beauté de cette scène, me semble-t-il, n’apparaît pas à la surface. Les mots « y loger » forment un seul mot en grec « kata-luo », un verbe, dont nous obtenons le substantif « kata-luma ». C’est le mot utilisé dans l’histoire de la naissance du Seigneur, en Luc 2, 7, lorsque « il n’y avait pas de place pour eux dans l’hôtellerie ». La « kata-luma » est traduite par « hôtellerie ». La seule autre occasion où ce mot est utilisé dans le N.T. est celle où le Seigneur mangea le dernier souper avec ses disciples dans la grande chambre haute ; elle nous est racontée par Marc et par Luc. Le Seigneur demanda à Pierre et Jean de dire au maître de maison, « Le maître te dit : Où est le logis où je mangerai la pâque avec mes disciples ? » (Luc 22, 11). Et dans Marc 14, 14 nous trouvons la même question, mais (dans le meilleur texte grec) un mot est changé : « Où est mon logis où je mangerai la pâque avec mes disciples ? ». Oui, c’était son logis ; ses disciples ; et son souper.

1.2 - Le verbe kata-luo, une connotation de délassement

Alors que « kata-luma », l’hôtellerie ou logis (chambre d’hôte) n’est utilisé que ces trois fois, le verbe « kata-luo » est utilisé quelques 17 fois ; et, à l’exception de Luc 19, 7 et Luc 9, 12, il veut toujours dire « détacher » (délier) ou « défaire », « abattre », ou « détruire ». Voyez par exemple, la loi en Matth. 5, 17 (abolir) ; ou le Temple en Matth. 27, 40 (détruire) ; ou ses pierres en Matth. 24,2 (jetées à bas), etc. Dans les deux exceptions, le mot en Luc 19, 7 est traduit par « loger » (comme nous l’avons déjà vu), et en Luc 9, 12 il est aussi traduit par « loger ». Il me semble que la pensée est celle-ci que, lorsque nous logeons ou que nous sommes l’invité de quelqu’un, nous nous détendons (délassons, ou relaxons), nous défaisons nos vêtements, nous desserrons à la fois nous-mêmes et nos bêtes de tout fardeau. Ceci nous donne la pensée fondamentale dans le mot traduit par « hôtellerie » ou « logis ».

2 - Utilisation du mot avec le sens de délassement

2.1 - Pas de délassement lorsque le Seigneur est venu dans ce monde

Mais notre Seigneur n’est pas venu dans ce monde pour se reposer, se relaxer ou se desserrer : Il n’est pas venu pour être servi mais pour servir : de telle sorte qu’il eut été tout à fait inconvenant qu’il fût né dans une hôtellerie qui a un tel sens comme nous venons de le voir. Et ainsi Il a choisi l’étable. Lorsque nous suivons les traces de notre Maître à travers l’évangile de Luc, nous voyons que les renards ont des tanières, les oiseaux du ciel ont des nids, mais le Fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête (Luc 9, 58).

2.2 - Délassement chez Zachée

Et maintenant nous voyons, de nouveau dans l’évangile de Luc, que lorsqu’Il entre et traverse la ville de Jéricho – le tout dernier voyage que notre Seigneur fit par les chemins fatigants de cette terre – un homme le reçut ; oui, Le reçut avec joie, pour qu’Il fût son Invité. L’Esprit de Dieu a soin d’utiliser le même mot (sous la forme d’un verbe) qu’Il a utilisé dans le second chapitre de cet évangile pour nous parler du lieu où il n’y avait pas de chambre pour Lui, lorsqu’ils L’envoyèrent dehors, à l’étable. Mais ici, dans la maison de Zachée, le publicain, Il a trouvé un lieu où Il peut se délasser, se relaxer, se reposer. Je suis certain que dans cette maison il y avait de l’eau pour ses pieds, de l’huile pour sa tête, et des baisers en abondance : choses dont Il était privé dans la maison de Simon dans le chapitre 7 de Luc. Mais Zachée est un pécheur, et Simon un pharisien. À l’un il a été beaucoup pardonné, à l’autre peu ; de telle sorte que l’un aimait beaucoup, tandis que l’autre aimait peu. Et il n’est pas dit qu’Il vint loger (ce mot délicieux) chez Simon.

2.3 - L’hôtelier de Bethlehem est ignoré

Mais il y a une autre différence entre l’hôtellerie à Bethlehem et la maison de Zachée à Jéricho. L’hôtellerie où il n’y avait pas de place pour le Roi des rois se trouvait à Bethlehem, « la maison du pain », l’endroit où il y a de l’abondance, et aussi le lieu de naissance du Roi David, la ville, prédite par le prophète où le Messie devait naître. Mais Zachée vivait à Jéricho, la ville de la malédiction (Josué 6, 26). L’hôtellerie de Bethlehem a eu l’occasion de souhaiter la bienvenue au Roi des rois, au Seigneur de gloire ; mais l’hôtelier, qui n’est même pas mentionné, ne connaissait pas « Jésus, quel il était » comme Zachée apprit, ce jour, à Le connaître. L’eut-il su, il n’eut pas envoyé le Seigneur de gloire dehors, vers l’étable.

2.4 - Le mot kata-luo n’est pas utilisé pour la maison de Marthe

Dans le chapitre 10 de Luc, une certaine femme nommée Marthe Le reçut dans sa maison, et elle prit soin et se mit en souci pour Lui préparer un grand festin ; mais même cela ne motiva pas l’Esprit de Dieu à utiliser ce mot délicieux « entrer pour y loger », dans la description de cette visite. Ce mot, « kata-luo », est réservé pour la demeure d’un « pécheur ». Lui, et lui seul, fournit au Fils de Dieu, ce qui Lui était refusé à sa naissance : un lieu où on peut se délasser, un endroit où Il puisse « se relaxer » et se reposer. Et quel repos et quel rafraîchissement a dû être ce jour pour notre Sauveur, lorsqu’Il vit quelque chose du travail de son âme et qu’Il en fut satisfait.

2.5 - Joie dans la maison du pécheur

Mais il y a encore autre chose. Les gens qui L’observaient murmuraient en disant qu’Il était entré chez un pécheur pour y loger. Je Le vois s’avancer sur le chemin, passer par le portail et entrer droit dans la maison. Et s’il y eut de la joie en la présence des anges en ce jour là, il y eut une joie équivalente, que dis-je, il y eut une joie bien plus grande à l’intérieur de la maison du pécheur à Jéricho. Joie pour le pécheur, certes, mais une joie qui la dépassait, celle goûtée par l’Invité du pécheur.

3 - Kata-luma en Luc 22, 11 — « Mon logis »

Mais examinons un peu l’autre « kata-luma », l’autre logis (chambre d’hôte) dont il est question en Luc 22, 11. Nous avons noté que Marc, - qui aime à nous donner de petits détails du cheminement du Seigneur ici-bas, - dit qu’Il l’appela « Mon logis ». Je ne me souviens pas d’un autre lieu dans ce monde qu’Il ait revendiqué comme Lui appartenant. Et dans ce « kata-luma », ce « lieu de détente », au lieu d’ôter sa ceinture, comme nous nous serions attendus, nous Le voyons prendre un linge et s’en ceindre Lui-même, pour accomplir le travail d’un esclave en lavant les pieds de ses disciples. Mais alors Il prit la forme d’esclave (« doulos »), lorsqu’Il s’anéantit Lui-même (Phil. 2, 7). Des années plus tard Pierre écrivit, en se rappelant - je n’en doute pas - cette soirée dans ce logis : « Ceignez-vous du tablier[1] de l’esclave » (1 Pierre 5, 5). Si nous avons le privilège d’être les invités du Seigneur dans son logis, rappelons-nous, alors, ce que fit le Seigneur en cette nuit, et les paroles qu’Il ajouta : « je vous ai donné un exemple, afin que, comme je vous ai fait, moi, vous aussi vous fassiez « (Jean 13, 15). Mais n’oublions pas que pour faire cela, nous devons d’abord ceindre le « tablier d’humilité » de l’esclave.

4 - Kata-luma en Éph. 3, 17 — Christ habitant dans nos cœurs

En Éphésiens 3, 17 l’apôtre prie pour « que le Christ habite, par la foi, dans vos cœurs. » Le mot traduit par « habite » est le même qu’en Matth. 2, 23 « et alla et habita dans une ville appelée Nazareth ». Le mot grec est » kat-oikeo ». La première partie est le même mot que celui utilisé dans kata-luo, « être invité » ; et la deuxième partie vient d’oikos, une maison. Le mot entier veut donc dire s’établir, habiter. Quelques-uns pensent que « faire sa demeure » est plus proche du vrai sens. L’une ou l’autre des traductions suggère une belle pensée « Que Christ puisse faire sa demeure dans nos coeurs ». Lorsque je suis dans ma maison, chaque partie de la maison m’est ouverte : rien n’est caché ou fermé : tout, dans un certain sens est à moi. Je ne doute pas que ceci soit le sens ici en Éphésiens 3. Mais avant qu’Il puisse faire cela, nous avons besoin de Le recevoir avec joie, comme Zachée, et Il doit pouvoir revendiquer mon cœur comme son logis. Et non seulement Il entrera et soupera avec nous et nous avec Lui, mais nous constaterons qu’Il a fait de nos cœurs sa demeure même. En Jean 14, 23 Il nous dit, à peu de chose près, la même chose : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera ; et nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui. » Le mot pour « demeure « (μονη - « moné ») se trouve au verset 2. « Dans la maison de mon Père il y a plusieurs demeures : … je vais vous préparer une place. » Il est entrain de préparer des demeures pour nous dans la maison du Père ; ne devrions nous pas Lui préparer une demeure, maintenant, ici-bas ? Et le secret pour préparer cette « demeure » pour Lui c’est de garder, non ses commandements, comme au verset 21 ; mais ses paroles : ce qui va plus loin. Seigneur, aide-nous à faire ainsi, par égard pour ton Nom !

4.1 - Même dans un bidonville ou favela

Une nuit, il y a quelques années, j’essayais de parler de cette merveilleuse promesse à un petit groupe de réfugiés chinois à Hong Kong. La plupart d’entre eux vivaient à Sik Kiet Mei, qui était à cette époque l’un des plus misérables de tous les camps de réfugiés à Hong Kong. Beaucoup des « demeures », là, étaient des cabanes plus misérables que ce que mes lecteurs, je suppose, ont jamais pu voir ; juste empilées, au hasard, sur un flanc de coteau sauvage, rocailleux, et raide. L’une que je connaissais bien était seulement un trou dans la terre, creusé sous une grande roche, pour former une sorte de caverne. Je faisais remarquer que Celui qui était né dans une étable était tout à fait disposé à faire sa demeure avec ceux à Sik Kiet Mei s’ils gardaient sa parole. Ils paraissaient très incrédules et, finalement, l’un demanda : « Mr. Lee, vous est-il déjà arrivé de voir Sik Kiet Mei en une nuit sombre et pluvieuse ? « J’ai dû admettre que cela ne m’était jamais arrivé : il n’y avait pas de routes, tout juste des sentiers ; et il était déjà suffisamment difficile pour y trouver son chemin de jour : mais je pus pourtant les assurer que, s’ils gardaient ses paroles, leur Seigneur, le Seigneur de gloire, ferait avec plaisir, sa demeure avec eux, même à Sik Kiet Mei. Et un autre répondit : « Oui, dans nos cœurs, et c’est la meilleure place ».

5 - L’hôtellerie de Luc 10, 34 : pour tout le monde (un autre mot)

Mais il y a une autre « hôtellerie » mentionnée dans le Nouveau Testament, et je pense que c’est la seule autre. De nouveau nous la trouvons en Luc, au chapitre 10, 34. Un homme descendit de Jérusalem la ville où avait été construit le saint Temple de Dieu ; il descendit à Jéricho, la ville de la malédiction, le séjour de Zachée. Mais en chemin il tomba entre les mains des voleurs, qui le laissèrent nu, blessé et à demi-mort. Un sacrificateur et un lévite passèrent par là, mais ne firent rien pour aider le misérable homme. Ensuite vint « un Samaritain » et comme il passait son chemin, il vint où il était ; et il eut compassion de lui, et descendit droit dans le fossé vers lui et banda ses plaies, y versant de l’huile et du vin. Je suis sûr qu’il le revêtit de ses propres habits, et il le mit sur sa propre bête et le mena dans une hôtellerie. Ah, mais il n’y avait pas de place dans la seule autre hôtellerie dont il est question dans le Nouveau Testament : Y aura-t-il de la place pour lui dans cette hôtellerie ? Oui, Dieu merci, il y a de la place, abondance de place, pour lui : car le nom de cette hôtellerie n’est pas kata-luma, mais pan-docheion : la « place qui reçoit tout le monde ». Pas un seul n’a jamais été refusé dans cette hôtellerie. Ni pauvreté, ni misère, ni péché ne pourront jamais garder quiconque au-dehors de cette hôtellerie appelée « Pan-docheion ». C’est la propre hôtellerie de Dieu. Jamais encore, à quelqu’un qui sollicitait une chambre, n’a-t-on répondu qu’il « n’y a plus de chambre ». Elle reçoit tout le monde. Je pense qu’il est écrit au-dessus de sa porte : « Je ne mettrais point dehors celui qui vient à moi » (Jean 6,37).

Et cette hôtellerie a un hôtelier, et l’Esprit de Dieu nous dit son nom : Son nom est « Pan-docheus » : « la Personne qui reçoit tout le monde ». Et le Samaritain ne s’arrêta là que peu de temps, car il s’en allait le lendemain ; mais avant de s’en aller Il promit de revenir et dans l’intervalle Il laissa des ordres à l’« Hôtelier » : au « Pan-docheus », pour qu’il prenne soin, lui-même, du pauvre homme. Il lui laissa deux deniers, mais ajouta « Et ce que tu dépenseras de plus, moi, à mon retour, je te le rendrai. » (Luc 10, 35). Puisqu’Il ne paya que « deux deniers », le pauvre homme sut que son cher Ami avait l’intention de revenir bientôt ; et je suis sûr qu’il continua à veiller près de la route pour Le voir revenir.


« Oui, je viens bientôt. –

Amen ; viens, Seigneur Jésus ! »

(Apoc. 22,20).



[1] enkombo-omai (εγκομβοομαι) : de kombos (κομβος) ceinture, d’où enkombo-omai, un vêtement noué par-dessus d’autres, mot utilisé spécialement pour une blouse ou tablier porté par les esclaves (Lexique grec du N.T., d’Abbott-Smith)