CHRIST : Son amour, Sa sollicitude, Son but pour Son Église — Éph. 5:22-33

W.J.Hocking [ajouts bibliquest entre crochets]


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1 - [L’Église appartient à Christ, et Dieu a un dessein pour Christ]

2 - L’Église appelée à la gloire céleste

3 - L’amour dans le passé éternel

4 - La sanctification de l’Église

5 - La purification de l’Église

6 - Christ se présentant l’Église à Lui-même

7 - Sans tache ni ride

8 - Les saints de l’Ancien Testament et l’Église


1 - [L’Église appartient à Christ, et Dieu a un dessein pour Christ]

Dans ces versets 25 à 27 d’Éph. 5, nous trouvons la relation particulière de l’Église à Christ — ce qu’elle était à l’origine, ce qu’elle est maintenant, et ce qu’elle sera lorsque le dessein de Dieu à son égard sera accompli. Et nous voyons tout de suite, dans ces versets, qu’un caractère très remarquable et spécial est attribué à l’Église, en ce qu’elle est montrée comme étant la possession particulière de Christ Lui-même.

Et si nous considérons ces versets à la lumière de l’ensemble de l’épître, ils deviennent encore plus remarquables, car l’épître aux Éphésiens parle de l’Église comme ce par quoi Dieu déploiera Sa gloire en relation avec le futur gouvernement de tout l’univers. Le monde actuel est une chose ruinée quant à l’homme, et Dieu savait dès le début qu’il en serait ainsi ; mais son dessein primordial était que le monde, et tout ce qui s’y rattache, tant dans le domaine céleste que dans le domaine terrestre, soit finalement resplendissant de Sa gloire et fasse honneur à Son Nom éternel. Son dessein était que le monde, et tout ce qui s’y trouve, soit finalement associé à Son Fils ; Son dessein était de mettre Christ à la tête de toutes choses, comme on le voit au ch. 1. Ceci était prédestiné avant que le monde fût. Tout a été planifié par Dieu. La faillite de l’homme qui est si largement évoquée dans l’Écriture n’a pas été une surprise pour Dieu. Il avait Son mystère, Son secret, et c’était que finalement Christ règne en justice sur toutes choses, et que Dieu soit tout en tous.


2 - L’Église appelée à la gloire céleste

Mais il y avait une autre chose encore plus étonnante, si on peut dire. Nous ne sommes pas surpris que Dieu sache tout, que la fin soit aussi facilement et constamment devant Lui que le commencement ; mais l’étonnement grandit quand l’épître nous apprend qu’en même temps que Christ sera dans ce lieu de gloire suprême, lorsque toutes choses seront achevées, il y aura une Épouse, une associée dans cette gloire. Et cette associée dans Son règne, dans Son gouvernement et dans Sa gloire, sera — non pas Israël, non pas le peuple terrestre, non pas du tout un peuple de ce monde — mais l’Église de Christ, composée de ceux qui sont appelés hors de ce monde de pécheurs ; car c’est ce que signifie le mot « église ». Ils sont appelés au dehors par Dieu, pour Son Fils.

Nous voyons donc que, dès le début, Dieu avait l’intention, directement après que Son Fils soit crucifié et rejeté comme roi d’Israël, d’appeler en dehors ceux qui devaient être associés avec Christ dans Sa gloire céleste, et de former l’Église. Il les a appelés y compris d’entre les Juifs eux-mêmes, ce peuple méchant dont les mains étaient rouges du sang de leur Messie. Il les a appelés d’entre les Gentils, eux qui avaient participé avec les Juifs à la crucifixion du Seigneur Jésus. Dans Sa grâce, Il a fait d’eux les tout premiers qui ont eu « part aux souffrances » avec Christ, pour qu’ils soient bientôt avec Christ dans la gloire et qu’ils partagent Sa gloire.

Puisque cette vocation élevée et céleste est exposée dans l’Écriture, nous devrions en apprécier la connaissance. Si quelqu’un connaît la teneur du testament de son père, qui le mettra finalement en possession de vastes domaines et d’une position puissante dans ce monde, cette connaissance doit influencer sa conduite actuelle. Elle doit être un encouragement pour lui pendant qu’il attend d’entrer dans cette position ; et c’est ainsi que la révélation de l’avenir de l’Église nous est faite maintenant pour encourager nos cœurs au milieu de nos souffrances par la connaissance de cette révélation. La considérons-nous de cette façon ? Cherchons-nous à comprendre quel est le dessein de Dieu à notre égard lorsque nos jours de pèlerinage seront terminés ?

Cette épître, dont nous venons de lire une toute petite partie, est tout à fait explicite en ce qui concerne la destinée future de l’Église. Mais ces quelques versets contiennent quelques pensées sur lesquelles je voudrais maintenant attirer votre attention. Je ne parle pas de l’exhortation aux épouses et aux maris. Cela a sa place, et aura son plus grand effet sur les épouses et les maris s’ils comprennent clairement la vérité concernant Christ et l’Église.


3 - L’amour dans le passé éternel

Au v. 25, l’apôtre dit : « Christ a aimé l’Assemblée, et s’est livré Lui-même pour elle ». Si vous examinez attentivement ce passage, vous verrez qu’il contient une vérité qui nous échappe parfois parce que nous le lisons rapidement sans y réfléchir attentivement : « Christ a aimé l’Assemblée ». Bien sûr, Il a aimé l’Assemblée (l’Église), et nous acceptons pleinement Son grand amour pour l’Assemblée ; mais quand a-t-Il aimé l’Assemblée ? Le Christ a aimé l’Assemblée (ou Église) avant de se donner Lui-même pour elle ; il nous faut donc remonter loin en arrière. Nous devons aller bien avant le Calvaire. Nous devons aller avant la crèche de Bethléhem. Nous devons aller au-delà du plus ancien registre de l’histoire de la terre. Nous devons remonter jusqu’au volume de ce livre où il est écrit : « Voici, je viens pour faire, ô Dieu, ta volonté ». L’Église était alors devant Ses pensées éternelles. C’est alors qu’Il a vu l’Assemblée (ou Église), qu’Il l’a aimée. Avant que nous soyons, les affections divines du Seigneur Jésus, grandes et profondes, étaient déjà concentrées sur l’Église : « Le Christ a aimé l’Assemblée » (ou Église).

C’est donc l’amour de l’Église, et aussi, bien sûr, Son amour pour le Père, qui L’a fait descendre. Il a vu le trésor dans le champ, et Il a tout vendu pour l’acquérir. Il a vu la perle de grand prix, et Il a tout donné pour l’obtenir. Mais le dessein de l’amour a commencé quand Il l’a vue, et quand Christ a-t-il vu l’Église (ou Assemblée) ? Ah, longtemps, longtemps avant que nous soyons, le cœur de Christ, les yeux de Christ étaient sur nous, et Son amour était sur Son Église. Oh, que nos cœurs puissent apprécier l’immensité de ce qui est dévoilé à nos pensées dans ce verset !

« Christ a aimé l’Église », et s’Il l’a aimée il y a si longtemps, s’Il l’a aimée quand Il est mort pour elle, ne l’aime-t-Il pas encore, malgré sa condition brisée et infidèle ? et malgré le triste spectacle sur la terre de l’Église en proie aux divisions, aux dissensions et aux querelles, la colère et le courroux prévalant là où l’amour et la concorde devraient régner ? Les affections de Christ ne changent pas ; et c’est pourquoi nous pouvons nous réjouir de l’amour inaltérable de Christ pour Son Église en face de tout, de tous les manquements, de tous les péchés, attachés à l’Église dans sa position dans ce monde. L’amour de Christ demeure le même.

Cet amour éternel de Christ nous fait comprendre un peu plus clairement ce qui était dans les pensées de notre Seigneur lorsqu’Il entendit la confession de Pierre : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ». Il répondit : « Sur ce roc, je bâtirai mon Assemblée (ou Église) » (Matt. 16). C’était Son Église. Il l’avait là devant Lui comme étant Sienne. La construction s’est poursuivie durant des siècles, et elle continuera jusqu’à ce que la dernière pierre vivante soit placée sur l’édifice. Mais Lui, le grand Architecte, Celui qui avait Son plan devant Lui, Son dessein dans Ses pensées, a vu toute l’Église complète dans Sa beauté quand Il a dit : « Je bâtirai Mon assemblée ». Il savait qu’Israël se détournerait de Lui ; que les Juifs se dresseraient contre Lui et le crucifieraient ; mais Il déclara : « Je bâtirai Mon assemblée (ou église), et les portes du hadès ne prévaudront pas contre elle ». Son Église sera présentée comme parfaite et complète au jour de la gloire.

L’amour de l’Église a donc été le motif qui a prévalu dans le cœur de Christ, lorsqu’Il s’est livré pour elle. Maintenant, voyez ce que cette déclaration implique. Le Seigneur Jésus Christ ne met pas ici en avant, comme par l’intermédiaire de l’apôtre, la valeur de Son sacrifice, c’est-à-dire de l’expiation qu’Il a faite, de la propitiation pour nos péchés qu’Il a accomplie à la croix. Ce n’est pas la pensée principale de ce verset, bien qu’elle y soit incluse, mais il s’agit ici de ce qu’Il s’est livré Lui-même, abandonnant tout ce qu’Il était. Il s’est livré pour acquérir l’Église. Il s’est livré Lui-même pour elle. Alors que le Seigneur Jésus approchait de l’heure qui était devant Lui, Lui, et tout ce qui était en Lui, était impliqué dans ce qu’Il allait faire pour la délivrance de Son Église. Il n’a pas simplement abandonné Sa vie, bien que cela soit vrai. Il a donné Sa vie, mais nous devons apprendre qu’Il s’est offert tout entier.

Et ce n’est pas un simple homme qui a fait cela ; ce n’est pas un Abraham, ni un Isaac ; ce n’est pas Job ni Ésaïe qui se sont livré ; mais c’est le Fils de Dieu. La vérité est exprimée individuellement dans l’épître aux Galates : « Le Fils de Dieu m’a aimé », c’est-à-dire la personne individuelle, « et s’est livré Lui-même pour moi ». Là, le grand abandon est vrai pour chacun de nous ici ce soir. Nous pouvons nous appliquer le fait individuellement, mais élargissons notre horizon et pensons à l’Église tout entière, car « Christ a aimé l’Assemblée (ou Église) et s’est livré pour elle ».

Le Seigneur connaît chacun de ceux qui sont Siens ; et c’est une pensée stupéfiante que notre Seigneur Jésus-Christ, dans ces heures sombres de souffrance sur la croix, ait eu chacun de Ses rachetés devant Son âme. Une grande charge de culpabilité a pesé sur Lui, mais cette charge globale était comme composée d’un grand nombre de petites charges, de la charge de ma culpabilité, de la charge de votre culpabilité. Chacun d’entre nous était représenté ici, et le Seigneur a souffert pour chacun individuellement. Mais il y a aussi la vérité que nous avons ici : toute la somme et la substance de ceux qui composent son Église étaient devant Lui lorsque le Fils de Dieu et Fils de l’homme s’est livré pour l’Assemblée. Voilà le prix énorme et incompréhensible que le Seigneur Jésus-Christ a payé pour Son Église. Ainsi, lorsque nous pensons au sacrifice de Lui-même de notre Seigneur Jésus-Christ, exprimée par-dessus tout dans Sa mort, ayons ces vérités devant nos cœurs : tout d’abord, Il s’est donné Lui-même pour moi, et ensuite, Il s’est donné Lui-même pour toute l’Église. Tous ceux qui composent l’Église ont été rachetés de la même manière et par le même sacrifice d’amour.

Voilà donc l’événement passé dont il est question en rapport avec l’Église. Nous regardons en arrière, et nous pouvons contempler par la foi l’amour de Christ, en nous rappelant qu’Il s’est livré Lui-même pour Son Église.

Au v. 26, nous avons le dessein de Christ dans cet abandon en sacrifice. Il y avait un objectif. Il n’est pas dit qu’Il s’est donné Lui-même pour délivrer les saints des justes conséquences de leurs péchés. Cela est vrai, bien sûr. Il n’est pas dit qu’Il est mort pour qu’ils aient la vie éternelle. Cela est parfaitement vrai, et nous le trouvons exprimé ailleurs dans l’Écriture ; mais nous trouvons ici le grand dessein du Seigneur en rapport avec l’Église à l’heure actuelle.


4 - La sanctification de l’Église

La première chose mentionnée est la sanctification, « afin qu’Il la sanctifiât ». Que signifie la sanctification ? Il semble que cela signifie ici que le but du Seigneur, en se livrant pour l’Église, était de la séparer de son environnement naturel et d’en faire quelque chose qui Lui soit exclusivement réservé. Si un vase était approprié pour être utilisé dans le tabernacle de l’Éternel, il devenait une chose sanctifiée. Il revêtait alors un caractère sacré. C’était une chose réservée à l’usage de la sainte demeure de l’Éternel.

Le roi païen Belshatsar défia Dieu et fit sortir les vases appartenant à Son sanctuaire et que son père ou grand-père avait transportés de Jérusalem à Babylone ; il les exposa sur la table de son banquet (Dan. 5). Lui et ses grands burent dans ces vases sacrés en l’honneur de leurs dieux d’or, d’argent, de bois et de fer, profanant les vases de l’Éternel. C’était un usage impropre et profane ; les vases étaient sanctifiés, et appartenaient à l’Éternel. Et les lèvres de Belshatsar et celles de ses mille seigneurs avaient à peine quitté les gobelets dans lesquels ils buvaient que l’on vit leur jugement immédiat écrit sur les murs du palais.

Dieu était intervenu à Babylone, gardant jalousement ces vases sanctifiés. Ce n’étaient que des choses matérielles, mais elles illustraient le grand fait de notre verset, à savoir que le but de Christ en ce qui concerne l’Église était de la sanctifier, de la mettre à part des Juifs et des Gentils pour Son propre usage et Son propre témoignage dans ce monde. Il sera également vrai, je pense, que dans la gloire l’Église aura sa place propre et exclusive. Elle ne sera pas absorbée parmi les rachetés de l’Ancien Testament, mais sa sanctification spéciale pour le Seigneur Jésus-Christ, à part des autres saints célestes, sera visible dans la gloire. L’Église aura toujours sa place particulière. Nous reviendrons plus loin sur cette vérité.

Mais rappelons-nous qu’ici et maintenant, l’Église, y compris tous ses membres — si vous êtes membre du corps de Christ, il s’agit de vous — est sanctifiée, que le but de Christ en se donnant pour l’Église était de la mettre entièrement à part du monde et de tous ce qui lui appartient. Si quelqu’un s’éloigne de la position de l’église pour entrer dans le judaïsme, il crucifie à nouveau le Fils de Dieu et l’expose à l’opprobre. C’est une négation délibérée de la sanctification par le sang de l’alliance, de la place séparée que Christ a obtenue pour l’Église par Sa mort expiatoire (Héb. 10:29).

Ainsi, cet objectif de sanctification nous touche tous de manière pratique. Nous ne pouvons rien avoir à faire avec le monde, que ce soit les Gentils ou le Judaïsme. Toute forme d’antagonisme avec Dieu, Christ et la parole de Dieu, est à fuir avec horreur à cause de la place que Christ nous a donnée. Nous avons été faits saints, et nous devons maintenir cette sainteté, parce qu’Il est saint, et que Son but est de nous sanctifier. Tel est le caractère, le caractère saint, donné à l’Église par son appel. La « sainte vocation » (ou appel) est également mentionnée ailleurs (2 Tim. 1:9).


5 - La purification de l’Église

Mais une autre chose suit, c’est la purification de l’Église. Remarquez l’ordre : la sanctification vient avant la purification. Cela enseigne que Christ nous appelle à Lui et nous fait Sien avant de commencer à s’occuper de nous. Le Seigneur sait très bien ce que nous sommes naturellement : nous sommes à l’opposé de la sainteté. Nous sommes souillés par notre nature et nos pratiques, mais le Seigneur nous marque quand même comme étant Siens, et nous sommes sanctifiés. Et ensuite, Il commence à s’occuper de nous afin de nous rendre propres à la place qu’Il nous a donnée.

Un homme riche et bienveillant peut aller dans les taudis et choisir un pauvre garçon en haillons pour l’adopter. Il dit : « Pour mon propre plaisir, je veux faire de ce garçon paria l’héritier de ma fortune ». Il a donc choisi ce garçon pour Lui-même, dans ses haillons et sa saleté, et dans toutes les associations profanes où il a été élevé, avec la déformation donnée à ses facultés mentales et morales par les circonstances. Le bienfaiteur savait tout cela, mais il a néanmoins fait ce choix : « Je vais prendre ce garçon pour moi ». Et il le prend en main. Le laisse-t-il tel qu’il est ? Peut-il amener ce garçon chez Lui, et le présenter comme son propre fils dans l’état où il est ? Il doit le purifier. Il doit l’éduquer. Il doit le délivrer de toutes ses anciennes habitudes et associations. Il doit l’amener à un état tel qu’il puisse faire honneur à la position qu’il lui a donnée.

Il en va de même pour les pécheurs, tant Gentils que Juifs, que le Seigneur a appelés à faire partie de Son Église. Il les a mis à part pour Lui-même. Il a pris Saul, le persécuteur, le blasphémateur, celui qui Le haïssait du plus profond de son âme, et Il l’a appelé à lui, mais Il l’a purifié. Cette haine de Christ s’est transformée dans l’amour le plus profond pour Christ. Au lieu de persécuter ceux qui appartenaient à Christ, il les a servis et a donné sa propre vie pour les servir. Un changement s’est opéré. Toutes les choses vieilles ont été enlevées, et quelque chose de nouveau leur a été substitué. Telle a été l’œuvre de Christ. C’est ainsi qu’Il a agi avec un membre de Son corps, et c’est ainsi qu’Il agit avec tous les membres, « les purifiant », comme il est dit, « par le lavage d’eau par la parole ».

Maintenant, vous verrez que, dans le verset, il n’y a aucune référence au sang de Christ. Pourtant c’est « le sang de Jésus-Christ, Son Fils (de Dieu), qui nous purifie de tout péché » (1 Jean 1:7) ; c’est tout à fait vrai. Mais ce n’est pas ce qui est enseigné ici. Il s’agit ici de la purification progressive en cours à l’heure actuelle. Le Seigneur Jésus, mes chers jeunes amis, vous tient en main. Il veut vous éduquer ; Il veut vous élever dans Ses voies, dans des voies qui sont en accord avec Ses propres pensées et Sa volonté. Il y a des choses en vous, dans vos paroles, dans vos pensées, dans vos voies et vos associations, qui ne lui sont pas agréables ; elles ne sont pas selon Ses pensées, et Il veut vous en purifier. Et comment le fera-t-Il ? Il le fait par Sa parole. « Vous êtes déjà nets par la parole que je vous ai dite », dit le Seigneur à ses disciples (Jean 15:3). Il les avait instruits pendant de très nombreux mois, leur insufflant l’amour de Dieu, et les choses propres au royaume des cieux ; et dans cette mesure, ils étaient propres par « le lavage de l’eau par la parole ».

Mais alors, cette purification est un processus qui est toujours en cours ; et cela nous montre l’importance de se référer continuellement à la parole de l’Écriture. Le Seigneur Jésus Christ utilise Sa parole écrite pour nous montrer en quoi nous nous trompons, pour toucher nos consciences, et réveiller nos affections. Vous vous souvenez du cas, si souvent évoqué, de Pierre qui a renié le Seigneur. Pourtant, le Seigneur lui avait dit d’avance qu’il Le renierait. Mais bien que Sa parole soit tombée dans l’oreille de Pierre, elle est sortie de ses pensées, parce qu’il ne pensait pas qu’un tel péché serait possible dans son cas ; en fait, Pierre l’a fait. Il a dit qu’il ne renierait pas le Seigneur ; mais le Seigneur a dit ce qui était vrai. Il connaissait Pierre mieux que celui-ci ne se connaissait lui-même. Et par la suite, Pierre a renié le Seigneur avec jurements et imprécations, comme le Seigneur l’avait dit. Puis, la troisième fois, le Seigneur « regarda Pierre », et le résultat du regard du Seigneur sur Pierre fut que « Pierre se souvint de la parole du Seigneur, et il sortit, et pleura amèrement ». La parole a purifié le cœur de Pierre. La parole lui a montré qu’il n’était pas un apôtre fiable. Il était une personne inapte ; il était indigne d’être un disciple de quelqu’un comme le Seigneur Jésus. Il n’était pas digne de Son amour, il n’était pas digne de Sa confiance. Un homme qui pouvait blasphémer le nom de son Maître, et le faire à plusieurs reprises, de quelle utilité était-il dans le groupe des apôtres ? Oh, quelles terribles pensées et quelles accusations de soi traversèrent l’esprit et la conscience de Pierre tandis qu’il sortait en pleurant amèrement !

Le Seigneur a donc purifié son cœur ; mais Il n’avait pas achevé Son œuvre avec lui, parce qu’après Sa résurrection, le Seigneur Jésus, sur la rive du lac de Galilée, fit de nouveau allusion à cette honteuse défaillance, comme le rapporte le dernier chapitre de Jean. Le Seigneur parla à Simon Pierre avec beaucoup de tendresse, mais Sa parole le purifiait encore. Il dit : « Simon, m’aimes-tu ? M’aimes-tu vraiment ? De tout ton cœur, m’aimes-tu ? » Et Pierre dut regarder au fond de son cœur pour voir si son amour était vrai ou non, et quand il regarda dans son cœur, il lui revint à l’esprit comme un éclair : « Qu’ai-je fait en cette nuit de trahison ? Je L’ai renié avec jurons et imprécations. Est-ce vraiment vrai que je L’aime ? » Et finalement, Pierre a été obligé de dire : « Tu sais toutes choses. Tu sais que je t’aime. Je ne peux pas dire grand-chose de mon amour pour Toi ; mais Toi qui sais tout, Tu sais qu’au fond de mon cœur, je T’aime, je T’aime vraiment ». Et c’est ainsi que le Seigneur, avant Son ascension, a purifié Pierre par le lavage d’eau par la parole.

Pensez-vous que ce récit a été écrit uniquement pour enregistrer les actions de Pierre, afin que nous sachions la vérité sur Pierre ? C’est aussi la vérité applicable à chacun de nous ici ce soir. Nous sommes capables de faire ce que Pierre a fait, et si nous ne veillons pas, nous pouvons faire la même chose. Nous pouvons être placés dans des circonstances similaires, et lorsque l’épreuve se présente à nous, nous manquons. Nous pouvons dire ce qui n’est pas vrai, et prononcer des paroles honteuses contre le Seigneur Jésus. Mais le Seigneur est plein de grâce, et Il utilisera Sa parole pour nous purifier et nous restaurer, comme Il l’a fait dans le cas de Simon Pierre.

Mais vous voyez combien il est important d’avoir la parole du Seigneur dans votre mémoire. Pierre l’avait en mémoire, bien qu’elle ne fût pas dans Ses pensées. Cependant, elle revint à lui quand le Seigneur l’a regardé. Ainsi, vous devez chercher à implanter la parole de Dieu dans votre mémoire. Vous devez la lire et vous l’approprier, et alors le Seigneur pourra l’utiliser dans Sa grande œuvre de purification de vous en tant que faisant partie de l’Église, par le lavage d’eau par la parole.


6 - Christ se présentant l’Église à Lui-même

Maintenant, au verset suivant, nous arrivons à la destinée future de l’église : « afin que Lui se présentât l’Église à Lui-même, glorieuse » ou une Église en gloire. Soyons très clairs sur cette parole. Qu’est-ce que le Seigneur, par son Esprit, entend par l’Église dans ce verset ? S’agit-il de tous ceux qui ont été baptisés en un seul corps le jour de la Pentecôte ? Est-ce seulement ceux-là ? Est-ce seulement ceux qui vivaient dans les jours apostoliques ? Est-ce que cela s’applique seulement à ceux qui vivent aujourd’hui ? Non, cela signifie l’ensemble de l’Église depuis le jour de la Pentecôte jusqu’à ce que le Seigneur Jésus-Christ vienne pour Ses saints. On parle parfois de ceux qui sont sur la terre à un moment donné comme du corps du Christ, mais ici, c’est l’ensemble de l’Église qui est en vue comme ceux qui formeront l’Église en gloire. Le Seigneur les avait tous à l’esprit comme étant Sa possession acquise.

Nous devons donc nous rappeler que ce verset ne trouvera son plein et dernier accomplissement que lorsque le Seigneur viendra et aura transféré toute l’Église de cette terre, endormie ou éveillée, dans la maison du Père en haut. Il la présentera alors à Lui-même comme une Église en gloire. Ce sera le moment où le Seigneur Jésus-Christ aura amené à Lui-même, et devant Lui-même, l’Église entière. Elle sera alors dans un état de perfection absolue, et apparaîtra telle que le Christ l’a créée pour Lui-même. Elle sera son ouvrage personnel, sans défaut ni péché.

Nous avons une figure de cette perfection et de cette union dans le deuxième chapitre de la Genèse, dans le cas d’Adam et Ève. Nous savons que Dieu a examiné la terre nouvellement créée et tous les animaux sont venus devant Adam pour recevoir un nom, et parmi eux tous, il n’a pas trouvé d’aide qui correspondît à Adam ; aucun n’était adapté à la place donnée à Adam. Celui-ci avait été placé dans le monde pour le gouverner pour Dieu ; la création inférieure a été placée sous son autorité, mais dans le dessein de Dieu, il n’était pas bon que l’homme soit seul. Il était nécessaire qu’il ait un associé. Et parmi les créatures vivantes que Dieu avait produites, il n’y en avait aucune qui, selon l’estimation de Dieu, était digne de prendre place auprès d’Adam. C’est pourquoi Dieu décida qu’il fournirait Lui-même une épouse à Adam. Il fit donc tomber un profond sommeil sur l’homme et, de la côte d’Adam, il bâtit Ève, la femme, dans toute sa perfection et sa beauté primitives, car le péché n’était pas encore entré dans le monde. Quand Adam se réveilla de son sommeil, il avait devant lui son épouse, dans son charme et sa gloire, sans aucune imperfection, absolument fraîche des mains de Dieu Lui-même, construite par la sagesse omnisciente de Dieu de manière à correspondre et à convenir parfaitement à son mari, Adam, et à être le digne objet de ses affections.

Or nous trouvons ici une allusion à cet incident. La création particulière d’Ève est une figure de l’Église, qui est bâtie pour Christ et qui est le résultat de son passage à travers le profond sommeil de la mort. Et dans la gloire de Sa résurrection, Il trouve l’Église à Son côté en gloire, et Il la présente à Lui-même comme une Église glorieuse, une aide qui Lui correspond, qui s’assiéra avec Lui sur Son trône et régnera avec Lui. Alors, les mondes émerveillés regarderont l’épouse de Christ et exalteront Son nom à cause de la beauté et de la gloire de Christ qui seront visibles dans l’Église.

Voilà la perspective d’avenir. C’est l’idéal qui se présente à notre Seigneur béni qui aime et sanctifie l’Église. C’est ce qu’Il a dans Ses pensées, et c’est dans ce but qu’Il nourrit et chérit Son Église, et qu’il attend, à travers les années et les siècles qui passent, que le temps de Dieu vienne, et qu’Il présente l’Église à Lui-même dans la gloire. « Sans tache », est-il dit, « sans défaut d’aucune sorte, sans cœur déloyal, sans affection restreinte d’aucune sorte ; sans tache à l’intérieur ; également sans « ride » ou déformation extérieure d’aucune sorte ; rien ne sera dans ou sur l’Église hormis ce qui est compatible avec la gloire de Christ. Ainsi, lorsque Christ, dans Sa perfection absolue d’amour, regardera Son épouse, Il verra tout ce qui satisfait Son œil.


7 - Sans tache ni ride

« Ni tache, ni ride, ni rien de semblable ». Quelle image glorieuse, chers amis, du résultat final du façonnage divin qui se poursuit silencieusement dans ce monde ! Nous ne pouvons que, par la foi, nous emparer de telles paroles, et les laisser pénétrer nos pensées sans en faire l’analyse. Pourtant, elles nous donnent une idée de la réalité des choses très différente de celle que nous avons souvent lorsque nous nous réunissons, une vingtaine de personnes ou davantage, pour rompre le pain. Nous sommes tous très faibles, tous défaillants, tous susceptibles de faire des erreurs, et aucun d’entre nous n’a de quoi être fier ; et nous pensons : « Quel pauvre compagnie nous sommes ! ». Et c’est vrai ; mais quand nous lisons des versets comme ceux-ci, nous voyons qu’une œuvre du Seigneur est en cours sur nous. Nous nous rendons compte que dans le monde entier, il y a non seulement l’œuvre de l’Évangile qui appelle les hommes et les femmes pécheurs vers l’Église, mais aussi l’œuvre active du Seigneur Jésus-Christ qui sanctifie, purifie, nourrit, chérit l’Église, prend soin de tous ceux qui Lui appartiennent et les empêche de s’éloigner de plus en plus de Lui.

Cette œuvre du Seigneur se poursuit continuellement. Christ fait son œuvre, même que nous manquions à faire notre part. Nous ne faisons pas ce que nous devrions faire. Lorsque nous prenons un service en main pour notre Seigneur, nous le faisons de manière très imparfaite et indigne. Il n’y a aucun doute sur notre inefficacité. Mais tandis que nous sommes des serviteurs inefficaces, le Seigneur Jésus Christ est le Serviteur parfait. Ainsi, lorsque nous sommes déprimés en voyant les manquements du service humain, nous pouvons nous mettre à genoux et remercier Dieu que la grande œuvre qui compte soit poursuivie par le Seigneur Jésus Christ, et qu’Il la poursuivra jusqu’au bout. Il l’achèvera dans la gloire, et le jour de sa présentation va venir bientôt.

La pensée bénie pour nous tous est que nous serons là en ce jour de triomphe et de victoire. Chacun de nous, ceux qui connaissent notre Seigneur, ceux qui sont membres du Christ maintenant, nous serons tous là en ce moment-là en ce jour de gloire. Nous verrons Christ dans Sa gloire, et Christ verra Sa gloire en nous. Il verra l’œuvre qu’Il aura accomplie. Il verra ceux qu’Il aura enlevés, ceux qui étaient noirs de la souillure de leurs péchés, briller dans la gloire resplendissante qu’Il leur aura donnée. « La gloire que tu m’as donnée, je la leur ai donnée » (Jean 17:22) ; Il accomplira cette parole faite à son Père ; et nous serons là sans tache. Nous serons saints et sans tache. Si vous regardez le ch. 1, vous y trouverez aussi (v.4) ces mots « saints » et « irréprochables » appliqués à nous personnellement. C’est une partie du dessein de Christ d’avoir devant Lui ceux qui sont saints et sans tache, individuellement et collectivement ; et ceux qui Lui seront les plus précieux dans cette vaste compagnie de rachetés, seront ceux qui forment l’Église.


8 - Les saints de l’Ancien Testament et l’Église

Certains ont pensé que, parce que nous parlons de la place exceptionnelle accordée à l’Église, nous dévalorisons par là même les saints de l’Ancien Testament, et nous nous posons comme meilleurs qu’Abraham, David et Ésaïe ; mais cette idée est tout à fait erronée. Quel que soit l’orgueil religieux que nous puissions avoir aujourd’hui — et nous pouvons l’avoir, car la plupart d’entre nous ont un peu un côté pharisien qui ressort de temps en temps — il n’y aura pas d’orgueil là. Une étoile peut différer d’une autre étoile par sa gloire, mais il n’y a pas d’orgueil parmi les étoiles, parce qu’elles ont juste la place que Dieu leur a donnée dans le firmament du ciel. Ainsi, nous aurons la place que Dieu nous donne dans Ses desseins et que Christ nous donne à cause de Son amour et de Son œuvre pour nous. Et alors nous aurons le cœur absolument plein de louanges et d’adoration envers Lui, à cause de la gloire qu’Il nous aura donnée. Si une pensée d’orgueil pouvait entrer, il y aurait une tache, une ride ; mais il nous est dit qu’il n’y aura ni tache ni ride.

Non, la place exceptionnelle de l’Église est celle que Dieu lui a assignée dans Son plan éternel ; et la raison de cette distinction réside dans le caractère spécial de l’Église en ce qu’elle croit en Christ au temps de Son rejet. Israël sera béni bientôt, mais ce sera sur la terre au jour de la gloire de Christ, lorsqu’Il sera manifesté en gloire à ce monde. Les saints de l’Ancien Testament ont cru en Christ avant qu’Il vienne, mais la grande caractéristique de l’Église est que l’Église l’aime, tandis que le Seigneur Jésus est rejeté par Son propre peuple, tandis que le monde entier Lui manifeste de la haine, tandis que rien n’est plus odieux pour un homme du monde que le nom de Christ. Nous mettons Christ en premier, nous nous agenouillons devant Lui, nous L’adorons, nous Le vénérons, nous nous souvenons de Lui dans Sa mort, nous Le servons jour après jour ; même lorsque nous mangeons et buvons, nous le faisons en son nom ; Jésus-Christ est tout pour nous. Et parce que l’Église croit en Christ et souffre avec Christ au jour de Son rejet, Dieu, dans Ses desseins et Ses voies justes, donne à l’Église la place exceptionnelle de l’association nuptiale avec Christ dans la gloire.

Cette doctrine est vraie, car nous la trouvons dans l’Écriture. Elle devrait donc avoir son effet légitime sur nous, et que vous la compreniez pleinement ou non, vous pouvez certainement voir que l’Église a un avenir grandiose et glorieux. C’est donc un avenir glorieux pour vous, et pour tous ceux qui vous sont associés. Si cela est vrai, une grande responsabilité vous incombe quant à la manière dont vous devez être dans ce monde. Si telle sera bientôt votre position dans la gloire céleste, quel genre de personne devez-vous être pour le Christ Jésus maintenant ? S’Il vous a aimé et s’est livré pour vous, comme Il l’a fait pour son Église, à quoi avez-vous renoncé pour lui ? Qu’abandonnez-vous pour Lui jour après jour ? Quelle sorte de retour cherchez-vous à faire pour Son amour ?

Le Seigneur n’a pas du tout laissé ces choses secrètes, pour ne les révéler que lorsqu’Il nous amènera à la maison du Père. Il aura beaucoup de secrets à nous dire quand nous serons là, mais ceux-là, Il nous les a dits maintenant, tandis que nous sommes dans ce monde. Il a fait cela pour que, vous et moi, Lui soyons plus dévoués, en attendant Son retour. Puisse-t-Il nous accorder que, dans tous nos cœurs, ce soit le résultat de Ses précieuses révélations, pour l’amour de Son nom !