Christ qui ne change pas — Hébreux 1:12 et 13:8

W.J.Hocking

STEM Publishing, Bible Treasury, vol. 20

1 - [L’épitre aux Hébreux introduit ce qui est immuable et le culte se rattache à de l’intangible]

2 - [Depuis la croix, on est passé d’objets de foi visibles à de l’intangible]

3 - [Ce qui se rapporte à Jésus Christ est immuable]

4 - [Supériorité du Seigneur Jésus vis-à-vis de tout]

5 - [Le Seigneur Jésus, Dieu, Éternel Sauveur]

6 - [Tout ce qui est éternel tire son caractère du Seigneur Jésus]

7 - [Tenir ferme au caractère immuable du Seigneur Jésus]


1 - [L’épitre aux Hébreux introduit ce qui est immuable et le culte se rattache à de l’intangible]

La permanence du nouvel ordre de choses (c’est-à-dire du christianisme), en contraste avec la nature temporelle des choses sous la loi, est un sujet dominant de l’épître aux Hébreux. À ceux qui étaient habitués à ce qui était visible et tangible dans leur culte, il était nécessaire d’enseigner qu’ils étaient maintenant introduits dans une sphère où seule la foi est en exercice, et où les objets de la foi ne sont pas moins réels, mais au contraire sont plus réels que ceux présentés autrefois aux saints de l’Ancien Testament. Cependant, ce n’est pas seulement le résidu fidèle d’Israël « selon l’élection de la grâce » (Rom. 11:5) qui avait besoin d’être éclairé sur la base immuable sur laquelle sont fondées toutes les bénédictions spirituelles du croyant : les saints de toutes les époques successives ont trouvé et trouvent encore un réconfort étonnant à se rappeler que tout l’édifice chrétien est construit sur le rocher inébranlable, Jésus Christ.


2 - [Depuis la croix, on est passé d’objets de foi visibles à de l’intangible]

Les Juifs ont toujours espéré que le Messie, lorsqu’Il viendrait, apporterait quelque chose de durable et béni ; les gens disaient ainsi au Seigneur : « Nous avons appris de la loi que le Christ demeure éternellement » (Jean 12:34). Mais la croix semblait mettre fin à tous ces espoirs. Et c’est ce qui s’est passé en fait, quant à la réalisation terrestre actuelle. Mais, par la grâce surabondante de Dieu, la croix est néanmoins devenue l’introduction aux bénédictions célestes, d’autant plus réelles et permanentes.


3 - [Ce qui se rapporte à Jésus Christ est immuable]

Telle est l’idée centrale de l’épître aux Hébreux, où est établi le fait capital que Jésus-Christ est Celui vers qui le croyant doit regarder pour toute bénédiction dont il jouit maintenant et pour toujours ; et par-dessus tout que, quant à Lui, aucun changement ne peut intervenir. L’ancien système d’ordonnances disparaissait pour faire place à la substance dont il n’était que l’ombre. C’est ce que le Saint-Esprit développe en détail, et bien d’autres choses encore. Mais bien que Moïse et Aaron, Élie et les prophètes aient été remplacés, l’œuvre de l’Homme, Christ Jésus, est aussi immuable que Sa personne est infinie et invariable.


4 - [Supériorité du Seigneur Jésus vis-à-vis de tout]

En Hébreux 1, les gloires du Seigneur Jésus sont donc exposées. Il y est considéré en tant que Fils incarné, car cela correspond au fait que l’épître est adressée au Résidu de la nation à laquelle Il est venu comme le Messager choisi du Très-Haut. L’apôtre ne commence donc pas dans les âges inconcevables d’une éternité passée, comme le fait Jean dans l’évangile, mais il commence au moment où le Messie est né dans le temps comme porte-parole de Dieu. Combien Il dépasse, en vertu de Sa valeur intrinsèque, tout ce qui était révéré sous la loi ! Les prophètes peuvent-ils être comparés un seul instant à Celui qui est le Fils, à la fois Créateur et Héritier de toutes choses, qui s’est aussi assis sur le trône dans les hauts lieux après avoir fait par Lui-même la purification des péchés ? Par rapport aux anges aussi, Il est infiniment supérieur. Bien que, par grâce, Il soit devenu serviteur et même esclave, Il a le nom plus excellent de Fils comme héritage inaliénable. Les anges, comme le prouvent abondamment les Écritures, ont été créés pour servir, et ils ne pourront jamais dépasser cet état, mais par l’hommage qu’ils ont rendu au Premier-né lorsqu’Il est venu dans le monde, ils témoignent de Sa supériorité divine.


5 - [Le Seigneur Jésus, Dieu, Éternel Sauveur]

L’épitre cite encore les Psaumes pour montrer qu’ils s’adressent au Fils comme Dieu (Ps. 45:6-7). Et comme s’il était anticipé l’objection de Juifs contestataires selon laquelle les juges sont désignés de la même manière dans le même livre (Ps. 82:6), un autre passage de l’Écriture est cité où le Nom incommunicable Lui est attribué : « Toi, Éternel, au commencement, tu as fondé la terre, et les cieux sont l’ouvrage de tes mains ; ils périront, mais toi, tu demeures ; ils vieilliront tous comme un vêtement, et, comme un vêtement, tu les plieras, et ils seront changés ; mais toi, tu es le même, et tes années ne cesseront pas ». « Jésus » (Matt. 1:21) n’était pas pour Lui une simple appellation, comme pour le fils de Nun (Josué), mais il décrivait exactement Sa personne et Son œuvre comme l’Éternel Sauveur.

Ce terme est d’autant plus frappant qu’il est cité du psaume 102, où la solitude et l’humiliation du Messie souffrant sont dépeintes de façon vivante. C’est là que nous lisons : « Car mes jours se consument comme une fumée », et « Mes jours sont comme une ombre qui décline, et je suis desséché comme l’herbe », et encore : « Il a abattu ma force dans le chemin, Il a abrégé mes jours. J’ai dit : Mon Dieu ! ne m’enlève pas à la moitié de mes jours » (Ps. 102:3, 11, 23-24). C’est la « prière de l’affligé, quand il est accablé et qu’il répand sa plainte devant l’Éternel ». Et ce cri des profondeurs est immédiatement suivi de la remarquable déclaration de l’immutabilité de Sa personne, qui Lui est attribuée au moment même de Sa faiblesse apparente (Ps. 102:12, 24-27). Les cieux et la terre, les œuvres de Ses mains, et les emblèmes reconnus de la stabilité parmi les hommes, périront en contraste avec Son existence éternelle.


6 - [Tout ce qui est éternel tire son caractère du Seigneur Jésus]

Ainsi, avant que l’Esprit de Dieu parle du « salut éternel » (Héb. 5:9), du « sacrificateur pour l’éternité » (Héb. 7), de la « rédemption éternelle » (Héb. 9:12), de « l’héritage éternel » (Héb. 9:15), du sacrifice toujours efficace (Héb. 10), du « royaume inébranlable » (Héb. 12:28), de l’« alliance éternelle » (Héb. 13:20), Il révèle la merveilleuse vérité de la personne du Seigneur Jésus de qui les bénédictions énumérées tirent leur caractère d’« éternel ». Parce qu’il est Le Même et que Ses années ne finiront pas, Son œuvre demeure sans déclin. Parce que Jésus-Christ est le même hier, aujourd’hui et éternellement, la splendeur de la portion du croyant en Lui ne s’atténue pas, sa valeur n’est pas diminuée, et sa possession assurée sans altération possible.


7 - [Tenir ferme au caractère immuable du Seigneur Jésus]

Comme il est bon que notre Dieu nous ait donné Celui qui ne change pas, à nous qui sommes changeants dans une scène changeante où rien n’est fiable. En Lui, nous, et tout ce que nous possédons comme ayant de la valeur, nous sommes préservés contre les déprédations de l’ennemi et contre la corruption du mal en nous et autour de nous. Puissions-nous, avec la ténacité de la foi, tenir ferme à ce caractère béni de la Personne du Seigneur qui, seul, peut nous garder « fermes, inébranlables, abondant toujours dans l’œuvre du Seigneur » (1 Cor. 15 :58).