Le Chef de l’armée de l’Éternel — Josué 5
ou : Le Capitaine de l’armée du Seigneur

Manuel Seibel


Truth and Testimony 2016-1 p.14


1 - Se soumettre à la seigneurie de Christ — Josué 5:13-15

1.1 - [Préalables au combat de Jéricho]

1.2 - [Le jugement de soi, de la chair (circoncision) comme préalable]

1.3 - [Être un instrument docile soumis au chef de l’armée de l’Éternel]

2 - Une révélation glorieuse de Dieu

2.1 - [Différentes révélations de Dieu selon les circonstances]

2.2 - [La révélation du chef de l’armée de l’Éternel à Josué]

2.3 - [L’Ange de l’Éternel avec son épée nue à la main]

3 - Pour ou contre ?

4 - Comment se révèle l’Ange de l’Éternel

4.1 - [Un grand objectif]

4.2 - [Sa qualité de chef de l’armée de l’Éternel]

4.3 - [Ce que ce nom apprenait à Josué]

4.4 - [Quelle était l’armée ?]

5 - La réaction de Josué

5.1 - [Josué se prosterne]

5.2 - [Une guerre dans la sainteté]

6 - [Conclusion]


1 - Se soumettre à la seigneurie de Christ — Josué 5:13-15

1.1 - [Préalables au combat de Jéricho]

En Josué 4 et 5, cinq événements ont lieu à Guilgal. Le dernier est la rencontre de Josué avec le chef de l’armée de l’Éternel, avant le premier combat dans le pays, celui contre Jéricho. Les trois derniers versets du ch. 5 (v.13-15) introduisent le sujet de la guerre qui attend Josué et Israël. C’est à la suite de l’application du couteau à la circoncision (Jos. 5:2-9) que nous avons cette révélation au sujet du commandant en chef de l’armée d’Israël.

Le combat est sur le point de commencer, mais qui va conduire l’armée d’Israël ? Josué serait facilement la première personne qui vient à l’esprit, mais à la fois Josué et le peuple de Dieu devaient apprendre que le véritable chef du combat n’était pas encore apparu. Il n’est apparu qu’au dernier moment, au moment précis où Josué arrivait à Jéricho.

Les préparatifs du combat consistaient en divers événements à Guilgal, le dernier étant un repas (Jos. 5:11). Mais en face de la puissance de Canaan — qui nous parle de la puissance de Satan — il manquait encore une chose décisive : la présence du chef de l’armée. Il ne s’agissait pas seulement de savoir qui allait diriger l’armée, mais surtout de savoir comment le combat allait être mené, ce qui allait très différent de ce à quoi on s’attendrait naturellement.


1.2 - [Le jugement de soi, de la chair (circoncision) comme préalable]

Quelqu’un qui ne serait pas allé à Guilgal (le lieu de la circoncision, c’est-à-dire du jugement de la chair) ne pouvait pas comprendre une pareille façon de mener le combat. Il aurait agi selon ses propres plans et pensées, avançant soit trop tôt soit trop tard, affrontant l’ennemi sans le commandant de l’armée de l’Éternel, combattant même, peut-être, sur le mauvais front. Quelle en serait la conséquence ? il tomberait, vaincu et ne connaissant que la défaite (voir Josué 9).


1.3 - [Être un instrument docile soumis au chef de l’armée de l’Éternel]

Josué avait sans doute réfléchi à la meilleure façon d’attaquer Jéricho. Mais il a dû apprendre qu’en fin de compte, le succès ne dépendait pas de lui. Ce qui comptait, c’était que lui et le peuple soient soumis au chef de l’armée de l’Éternel. C’était la seule façon de remporter la victoire. Le Seigneur lui fait comprendre que le combat qui l’attend n’est pas le sien ni celui du peuple, mais celui de l’Éternel. Josué ne devait être qu’un outil dans Sa main. Dieu était le véritable chef.


2 - Une révélation glorieuse de Dieu

2.1 - [Différentes révélations de Dieu selon les circonstances]

Nous trouvons ici une révélation merveilleuse de Dieu, telle qu’il n’y en avait jamais eu auparavant. Elle confirme le principe suivant : quand Dieu agit d’une manière jusqu’alors inconnue, ou lorsqu’Il appelle Son peuple à entreprendre quelque chose de nouveau pour eux, Il donne une révélation nouvelle de Lui-même, qui soit en harmonie avec l’activité en question. Dieu qui s’est révélé à Moïse est le même qui se montre de nouveau à Josué, mais sans que ce soit une répétition. C’est Le Même qui est apparu à Moïse dans le buisson ardent, à Abraham à Mamré, à Jacob à Peniel et à d’autres ailleurs. C’est Yahweh (l’Éternel), le Dieu invisible sous une forme visible. Mais chaque fois, Il se révèle d’une manière différente. Ici, avec Josué, c’est une révélation en gloire. C’est pourquoi il n’y a pas de buisson ardent, alors que cela convenait pour le désert où Dieu voulait préserver le peuple dans sa grande faiblesse. Il ne supprimait pas leur faiblesse, mais Il les portait au milieu de cette faiblesse.


2.2 - [La révélation du chef de l’armée de l’Éternel à Josué]

En Canaan, Il est le chef de l’armée de l’Éternel. Dans le livre de Josué, il s’agit de s’emparer d’un territoire et de vaincre l’ennemi. Cela correspond pour nous à une lutte contre la puissance de Satan et ses ruses. Que Dieu nous préserve de lutter contre ceux qui ne sont pas nos ennemis — les autres membres du peuple de Dieu, par exemple. Ils peuvent nous être hostiles, mais nous ne sommes pas en guerre avec eux. Les gens peuvent être hostiles envers nous, mais nous ne sommes pas leurs ennemis. Nous devons cependant résister au diable par la puissance du Seigneur (Jacq. 4:7).


2.3 - [L’Ange de l’Éternel avec son épée nue à la main]

Josué a vu l’homme avec une épée nue dans Sa main : c’était l’épée pour gagner les combats d’Israël. Israël n’avait pas besoin d’une autre épée. Ils n’en ont pas non plus eu d’autre. Elle était tenue dans la main de l’homme, comme un rappel de la force et de la puissance du Seigneur (voir Josué 4:24).

Josué n’a pas vu d’épée, pas même dans la main du chef de l’armée de l’Éternel, jusqu’à ce qu’il ait tenu dans sa main le couteau pour circoncire les Israélites. Le peuple devait d’abord s’occuper de lui-même avant de pouvoir s’occuper de ses ennemis. On devait d’abord tenir compte de l’appel à la circoncision avant d’avoir la capacité morale de brandir l’épée contre d’autres.

L’épée dans la main de l’Ange de l’Éternel est libérée, pour ainsi dire, pour exécuter le jugement divin sur les habitants impies du pays. Cette épée dégainée est dans la main de l’Éternel, et non dans celle de Josué, lorsqu’Il apparaît devant Son serviteur, car le Seigneur combat pour Son peuple. C’est aussi Lui qui, dans l’avenir, exécutera un juste jugement sur la terre.

Combien de fois cet Ange de l’Éternel, qui n’est personne d’autre que Dieu Lui-même (comparez Gen. 22:15-16), a-t-Il résisté à l’ennemi qui veut nous accuser et nous condamner ! Combien de fois Il s’est joint à nous en grâce dans la lutte contre les puissances des ténèbres ! Mais combien de fois, aussi, s’est-Il révélé à nous, comme autrefois à David, avec l’épée dans Sa main étendue contre la ville de Dieu ! Nous apprenons ainsi qu’Il est aussi un feu consumant à l’égard des Siens (Héb. 12.29).


3 - Pour ou contre ?

Josué ne savait pas comment réagir vis-à-vis de l’homme en face de lui. Il se demande de qui il peut s’agir. Il demande donc à l’homme : « Es-tu pour nous ou pour nos ennemis ? » (5:13). Cette question peut nous paraître étrange, mais du point de vue de Josué, elle était bien compréhensible : il s’apprêtait à faire la guerre contre les Cananéens. Si un homme lui résistait soudain dans la bataille, ce serait un grand obstacle.


4 - Comment se révèle l’Ange de l’Éternel

4.1 - [Un grand objectif]

La réponse de l’Éternel peut également paraître étrange, car Il ne dit pas : « Je suis pour vous », et encore moins : « Je suis contre vous ». Il n’est venu ni pour soutenir Josué, ni pour aider l’ennemi. Son objectif est bien plus grand.


4.2 - [Sa qualité de chef de l’armée de l’Éternel]

Cet objectif est clairement indiqué par le titre qui Lui est donné ici en Josué 5 : le chef de l’armée de l’Éternel (ou : capitaine de l’armée du Seigneur) — c’est-à-dire celui qui conduirait le combat. Cet homme n’était pas simplement un ange. Il était l’Ange de l’Éternel, dont Dieu a dit un jour : « Mon nom est en lui » (Ex. 23:21). Il se présente à Israël comme (1) leur libérateur, (2) leur compagnon de voyage à travers le désert, (3) leur commandant militaire suprême dans le pays de Canaan, et (4) plus tard, après l’établissement du royaume, comme Celui qui habite paisiblement au milieu du peuple.


4.3 - [Ce que ce nom apprenait à Josué]

Josué devait apprendre que lui-même n’aurait jamais été capable de conduire Israël au combat et à la victoire sur l’ennemi. Il avait besoin de l’aide et des directions de l’Éternel. C’est précisément la raison pour laquelle l’Éternel est apparu à ce moment-là. Il a lié Sa venue directement aux campagnes à venir d’Israël.

Il était de toute importance qu’Israël se range du côté de l’Ange de l’Éternel. Cela s’applique également à nous : si nous nous soumettons au Seigneur Jésus, Il nous conduira à la victoire sur nos ennemis. Il est notre chef et notre conducteur.


4.4 - [Quelle était l’armée ?]

À ce stade, on peut se demander qui est l’armée. Certains ont pensé qu’il s’agissait de l’armée des anges. Mais ici, l’Éternel parle clairement d’Israël comme étant Son armée. Dieu est le Seigneur de Son peuple, et celui-ci est désigné ici dans le livre de Josué comme une armée en vue de la guerre qui l’attend. Il est le conducteur d’Israël — et Il désire l’être pratiquement. Cela s’applique également à nous. Ce n’est que lorsque nous laissons Jésus être vraiment notre chef — aussi bien sur le plan personnel que collectif — que nous pouvons être victorieux dans la bataille. Tout dépend de Lui, et de notre volonté de Lui accorder la position de chef, et de mener le combat en Le suivant et avec Lui. Il est plus fort que tous nos ennemis ; qui peut Le vaincre ?


5 - La réaction de Josué

5.1 - [Josué se prosterne]

Lorsque Josué « tomba sur sa face contre terre et Lui rendit hommage », il n’est pas un type de Christ, mais des croyants. Néanmoins, dans ce livre, il reste spirituellement un type de Christ en nous. En ce sens, les deux types — Josué et le chef de l’armée — illustrent Christ. Aucune illustration isolée n’est suffisante pour Le présenter de manière complète, tellement notre Seigneur est grand !

En regardant Josué comme un des croyants, nous réalisons qu’il ne peut y avoir qu’une seule réaction face à un tel déploiement de la gloire divine : Josué « tomba sur sa face contre terre et Lui rendit hommage » (5:14). Il reconnaît immédiatement que Celui qui se tient devant lui est l’Éternel (le Seigneur) et qu’il n’est lui-même qu’un simple serviteur. Il est tout simplement abasourdi par cette apparition. Aussi demande-t-il : « Qu’est-ce que mon Seigneur dit à Son serviteur ? ».


5.2 - [Une guerre dans la sainteté]

Mais il y a une autre leçon importante à apprendre. Bien que la guerre fût avant tout menée contre des puissances hostiles, il s’agissait en même temps d’une guerre sainte qui ne tolérait aucun péché parmi ceux qui combattaient du côté de l’Éternel. C’est pourquoi ceux qui appartiennent à l’armée du Seigneur (de l’Éternel) doivent tenir la sainteté en honneur (voir 5:15). Ceci s’applique aussi à nous dans la guerre spirituelle contre les puissances spirituelles de méchanceté, et c’est la raison pour laquelle l’armure de Dieu comprend la vérité, la justice, la paix et aussi l’épée de l’Esprit, qui est la parole de Dieu. Nous devons être imprégnés de vérité si nous voulons être victorieux dans le combat. Toute défaillance de notre part ne peut être imputée à notre Seigneur.

Si nous sommes appelés à combattre sous la direction de ce chef divin, nous ne pouvons pas être associés au mal ou à la souillure du chemin du désert. Il n’y a pas de différence à cet égard entre une affaire de défaillance sur le plan individuel ou d’une défaillance du peuple de Dieu dans son ensemble. C’est ce que Josué a appris ici en recevant de Dieu l’instruction d’ôter sa sandale, car le lieu où il se tenait était saint. Cependant, nous devons souvent apprendre sous l’effet d’expériences pratiques négatives. C’est ce qui fut le cas plus tard avec Josué et le peuple. Parce que certains d’entre eux négligèrent ce principe, ils furent vaincus devant Aï (Josué 7).

Nous savons tous que Dieu est saint en matière de rédemption, comme Il l’a montré à Moïse dans le buisson ardent (Ex. 3:5). Cependant, nous ne devrions pas imaginer que cette sainteté ne s’applique pas à notre guerre. Elle n’est pas moins sainte. Notre « sandale » (symbole de notre marche) peut être souillée, de même que Josué ne pouvait éviter la souillure pour la sienne dans sa traversée du désert. Mais il ôta sa sandale de sorte qu’il n’y eut plus de saleté sur son pied de guerrier.


6 - [Conclusion]

Dans le pays de Canaan, la tâche qui venait ensuite était de vaincre l’ennemi. Cela implique souvent une lutte acharnée et une vigilance constante face à une hostilité permanente. À la fois pour le peuple d’Israël à l’époque, et dans un sens spirituel pour nous chrétiens aujourd’hui, cela n’est vraiment possible qu’en tenant compte de l’appel à agir dans une crainte pieuse. Josué le fit (5.15). Nous devrions suivre son exemple d’obéissance.