Seauve Gérard
1- Le Royaume visible (extérieur)
2- Le Royaume invisible, moral
3- Les caractères de ceux qui appartiennent au Royaume de Dieu — Comment y entrer ?
4- Le Royaume de Dieu ; l’Église ou l’Assemblée.
5- Comment prêcher le Royaume de Dieu ?
5-1 En quoi consiste ce témoignage ?
5-2 Prêcher le Royaume est donc d’abord prêcher Christ.
6- Le Royaume de Dieu laissé à la responsabilité de l’homme
Le Royaume de Dieu
Le mot royaume évoque une
autorité, un pouvoir en gouvernement. Il désigne un domaine où s'exerce le
pouvoir gouvernemental de Dieu.
Le royaume est caractérisé par l'autorité
de Dieu établie et reconnue officiellement sur la terre, et par de grandes bénédictions.
Dieu a placé son autorité entre les mains du Fils de l'homme selon Psaume 8: 6 : « Tu l'as fait dominer sur les œuvres de tes mains ; tu as mis toutes choses sous ses pieds » – et selon le mystère de sa volonté d’Éphésiens 1: 10, « qu'il s'est proposé en lui-même pour l'administration de la plénitude des temps, savoir de réunir en un toutes choses dans le Christ, les choses qui sont dans les cieux et les choses qui sont sur la terre ».
« Rendant grâces au Père qui nous a rendus
capables de participer au lot des saints dans la lumière ; qui nous a
délivrés du pouvoir des ténèbres, et nous a transportés dans le royaume du
Fils de son amour, en qui nous avons la rédemption, la rémission des
péchés » (Colossiens 1: 12-14). L’autorité et
le gouvernement de Dieu s’exercent en amour pour les siens.
Le
croyant se soumet volontairement à Dieu et au Seigneur, dans l’obéissance de
l’amour ou dans l’amour de l’obéissance.
1- Le Royaume visible (extérieur)
– « En ces jours-là vient Jean le baptiseur, prêchant dans le désert de la Judée et disant : Repentez-vous, car le royaume des cieux s'est approché… Préparez le chemin du Seigneur, faites droits ses sentiers » (Matthieu 3: 3).
– « Jésus parcourait toute la Galilée, enseignant dans leurs synagogues, et prêchant l'évangile du royaume » (Matthieu 4: 23)
– « Jésus envoya ses douze apôtres prêcher le royaume de Dieu ;
– « Jésus ayant reçu les foules, leur parla du royaume de Dieu » (Luc 9: 2, 11).
Si Jésus le Messie avait été reçu, il aurait instauré ce royaume sous son autorité divine, dominant toutes les nations et répandant sur Israël les bénédictions promises. Par suite de son rejet, l'établissement du royaume en gloire a été remis à plus tard et il n'aura lieu qu'à « l'apparition du Fils de l'homme » (Matthieu 24: 27), quand tout œil le verra (Apocalypse 1: 7). Alors commencera « le jour du Seigneur » (1Thessaloniciens 5: 2-3).
Actuellement Christ ressuscité « s'est assis à la droite de la Majesté dans les hauts lieux », attendant le moment où Dieu mettra ses « ennemis pour le marchepied de ses pieds » (Héb. 1: 3, 13). Alors se levant du trône du Père, il s’assiéra sur son propre trône (Apocalypse 3: 21), il délivrera les fidèles qui l’attendront, et jugera les nations avec « une verge de fer » (Psaume 110: 5-6 ; Apocalypse 19: 15), « il dominera d'une mer à l'autre mer, et du fleuve jusqu'aux bouts de la terre » (Psaume 72: 8-11).
Le Seigneur encourage ses disciples en donnant à trois d'entre eux un avant-goût de cette bénédiction future : « De ceux qui sont ici présents, il y en a quelques-uns qui ne goûteront point la mort jusqu'à ce qu'ils aient vu le royaume de Dieu » (Luc 9: 27). Les disciples ont ainsi une anticipation de ce royaume futur, que nous n'avons pas encore atteint et que le monde ne connaîtra qu'en vertu des jugements.
2- Le Royaume invisible, moral
Les Juifs ne recevant pas Jésus comme Messie, le règne de Dieu sur la terre ne pouvait pas être établi. Il fallait que le Fils de l'homme souffre beaucoup, qu’il soit mis à mort et soit ressuscité. Le royaume n’a commencé que sur le fondement des souffrances expiatoires de Christ.
Un état de choses nouveau est alors introduit, que l'Ancien Testament n'avait pas révélé. Le Royaume est établi sous une forme mystérieuse et transitoire, le Roi est dans le ciel et ses disciples sont sur la terre. Les droits du Roi ne sont reconnus que de ceux qui l'ont reçu par la foi, et eux-mêmes sont des étrangers sur la terre. Les Juifs perdent pour un temps leurs privilèges particuliers, et le salut est offert à tous Juifs et nations.
C'est un royaume où les serviteurs du Roi
rejeté reconnaissent son autorité, mais ont actuellement à subir l'opprobre et
le rejet, comme Lui jadis. C’est un royaume
établi sur la terre mais dont les principes sont célestes, dont le gouvernement
est au ciel. Aujourd'hui déjà la foi contemple le Seigneur Jésus
couronné de gloire et d'honneur, sachant que bientôt l'univers lui sera soumis.
Pour la foi tout est assuré, tout est garanti par le Lion de Juda vainqueur,
par l'Agneau immolé qui s'est assis sur le trône de son Père — mais non pas
encore sur son propre
trône (Apocalypse 3: 21).
Le royaume de Dieu est un domaine dans lequel tout doit être en accord avec Celui qui est amour et lumière. Les caractères de ce royaume sont vérité et amour ; deux vertus essentielles à son royaume doivent être préservées : sa pureté et sa grâce.
3- Les caractères de ceux qui appartiennent au Royaume de Dieu — Comment y entrer ?
« Le royaume de Dieu n'est pas manger et boire, mais justice et paix et joie dans l'Esprit Saint » (Romains 14: 17).
« Le royaume de Dieu n'est pas en parole, mais en puissance » (1Corinthiens 4: 20).
Ces deux versets montrent que le Royaume de Dieu doit être actuellement pris au sens moral, spirituel.
Christ est le premier-né des morts, le commencement de la création de Dieu (Apocalypse 3: 14b). Dieu par le Saint Esprit travaille sur la terre pour produire un peuple nouveau, tiré d'un monde qui mûrit pour le jugement. Une famille céleste naît (« Mon Père et votre Père », Jean 21: 17) par la prédication de l'Évangile qui révèle la justice de Dieu et proclame sa grâce à tous les hommes : « La grâce de Dieu qui apporte le salut est apparue à tous les hommes » (Tite 2: 11). C'est le temps béni de la grâce, temps de l'appel de l'Assemblée de Dieu, Épouse de Christ. L’espérance devient céleste pour des bénédictions célestes.
Seule la foi
peut
voir le Royaume de Dieu pris au sens moral, spirituel, actuel, comme le
Seigneur dit à Nicodème :
« En vérité, en vérité je te dis : Si quelqu'un n'est pas né de nouveau, il ne peut pas voir le royaume de Dieu.
« En vérité, en vérité je te dis : Si quelqu'un n'est pas né d'eau et de l'Esprit, il ne peut pas entrer dans le royaume de Dieu » (Jean 3: 3, 5).
La nouvelle naissance est indispensable pour y entrer. Par elle nous possédons la vie divine que nous avons ensuite à montrer et à vivre. C'est ainsi que nous porterons des caractères de sainteté et de grâce qui doivent être vus dans le royaume de Dieu, que nous marcherons dans l'amour et comme des enfants de lumière. En attendant le retour du Seigneur, nous avons à vivre « d'une manière digne de Dieu, qui nous appelle à son propre royaume et à sa propre gloire » (1Thessaloniciens 2: 12).
Les paraboles du Royaume en Matthieu 13 et Luc 6: 20-49 montrent que pour être ses disciples, il faut le suivre dans le chemin du renoncement. Comme il fallait désormais être sauvé par la croix, il fallait aussi marcher en portant sa croix, oublier tout ce qui est de l'homme, ou de la chair, ou du monde. En Luc 14: 25-35 le Seigneur demande à renoncer aux affections naturelles si elles empiètent sur Ses droits (v. 26), renoncer à soi-même et à ses aises (fin de 26 et 27), renoncer à ses intérêts terrestres (v. 33).
Dans le Royaume de Dieu, Christ a la place prépondérante. Nous reconnaissons sur nos vies les droits du Roi rejeté, et par conséquent sommes aussi rejetés et dans la souffrance.
4- Le Royaume de Dieu ; l’Église ou l’Assemblée.
Depuis la Pentecôte
tous ceux qui croient et ont la vie divine soit Juifs soit nations, constituent
l’Assemblée de Dieu
, tout en étant disciples du royaume
. L'Église
et le Royaume sont deux choses différentes (voir §6), mais tous ceux qui font
partie de l'Église appartiennent au Royaume. Ainsi les caractères moraux que
doivent porter les disciples du Royaume doivent être vus en nous, croyants
chrétiens ayant la vie de Dieu (Éphésiens 4: 17-19 ; 5: 3-18).
L'Assemblée se trouve dans le Royaume, sans cependant être confondue avec celui-ci. Les chrétiens sont disciples (ou serviteurs) de Christ dans le Royaume, mais ne sont pas des sujets du Roi
Le
Royaume parle d’autorité, l’Assemblée parle d’affection, d’union d’intimité
avec Christ.
L’Église ou Assemblée n’est pas assujettie au Roi (lequel en reste le Chef), mais elle est unie à Lui. L'Assemblée est l'Épouse du Roi (Éphésiens 5: 24-30), la femme de l’Agneau (Apocalypse 21: 2, 9 ; 22: 17).
L’Église ou Assemblée est aussi le Corps (mystique) de Christ (Éphésiens 1: 23 ; 4: 12, 16 ; Colossiens 1: 18, 24 ; 2: 19…).
Elle est comparée à un trésor caché dans un champ, à une perle de très grand prix, et à de bons poissons mis ensemble dans des jarres (Matthieu 13 : 44-48). L’action de l’homme ne peut ni la souiller ni la corrompre. Christ a déclaré : « Je bâtirai mon assemblée, et les portes de l’hadès ne prévaudront pas contre elle » (Matthieu 16: 18).
5- Comment prêcher le Royaume de Dieu ?
« Vous recevrez de la puissance, le Saint Esprit venant sur vous ; et vous serez mes témoins à Jérusalem et dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu'au bout de la terre » (Actes 1: 8).
La puissance du Saint Esprit, source de notre force, n'a pas diminué, et la mission d’être des témoins est toujours la même qu'au commencement. Dieu seul nous donnera la sagesse pour parler au moment convenable et nous conduira par son Esprit : il ne peut pas y avoir de témoignage selon Dieu en dehors de la puissance de l'Esprit (Actes 1: 4, 5, 8).
5-1 En quoi consiste ce témoignage ?
– « Philippe leur annonçait les bonnes nouvelles touchant le royaume de Dieu et le nom de Jésus Christ » (Actes 8: 12).
– L'apôtre Paul dit aux anciens d'Ephèse qu'il a passé parmi eux « en prêchant le royaume de Dieu, disant « Je n'ai rien caché des choses qui étaient profitables…, insistant… sur la repentance envers Dieu et la foi en notre Seigneur Jésus Christ… pour rendre témoignage à l’Évangile de la grâce de Dieu… Je n’ai mis aucune réserve pour vous annoncer tout le conseil de Dieu » (Actes 20: 20, 21, 24, 25, 27).
– Paul prêchait « le royaume de Dieu et enseignait les choses qui regardent le Seigneur Jésus Christ » (Actes 28: 31).
5-2 Prêcher le Royaume est donc d’abord prêcher Christ.
Le Royaume est centré sur Christ : « Le Père a donné tout le jugement au Fils, afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père » (Jean 5: 22, 23) ;
« Jésus leur parla disant : Toute autorité m'a été donnée dans le ciel et sur la terre. Allez donc et faites disciples toutes les nations » (Matthieu 28: 18, 19).
Prêcher le Royaume
de Dieu, c’est annoncer ce que Dieu s’est proposé pour la terre et le ciel,
dont l’accomplissement repose sur Christ, sa personne et son œuvre expiatoire à
la croix : « nous ayant fait connaître le
mystère de sa volonté selon son bon plaisir, qu'il s'est proposé en
lui-même pour l'administration de la plénitude des temps, savoir de réunir en
un toutes choses dans le Christ, les choses qui sont dans les cieux et les
choses qui sont sur la terre, en lui
» (Éphésiens 1: 9, 10).
Aujourd'hui la prédication du royaume de Dieu est la proclamation des droits de Christ, comme Seigneur de tous (Actes 10: 36), et comme Sauveur offert à tous (1Timothée 2: 6).
Le monde entier est la sphère de cette prédication (le champ de Matthieu 13: 38). Il est important que les droits de Christ comme Seigneur soient établis dans les cœurs et les consciences ; c'est ainsi que les croyants sont formés pour marcher dans la crainte de lui déplaire.
– Christ Fils éternel de Dieu, Dieu lui-même de toute éternité, (Jean 1: 1,2 ; Colossiens 1: 15-17 ; …), « le Christ est sur toutes choses Dieu béni éternellement. Amen ! » (Romains 9: 5).
– Christ devenu homme sans cesser d’être Dieu, c’est le mystère de l’incarnation (Jean 1: 14 ; 2Corinthiens 5: 19 ; Philippiens 2: 6-8 ; Colossiens 1: 19…).
– Christ mort pour nos fautes, et ressuscité pour notre justification (Romains 4: 25), « Le médiateur entre Dieu et les hommes est un, l'homme Christ Jésus », qui s'est donné lui-même en rançon pour tous » (1Timothée 2: 5, 6).
– Christ élevé dans la gloire, assis sur le trône du Père : un Homme glorifié dans le ciel (Hébreux 1: 3 ; 8: 1…)
– Christ a envoyé le Saint Esprit de la part du Père (Actes 2: 33), personne divine pour habiter dans chaque croyant (Jean 14: 16 ; 1Corinthiens 6: 19 ; 2Timothée 1: 14…).
– Christ a formé l’Église par le baptême du Saint Esprit en Actes 2: 33, Église corps de Christ dont nous sommes les membres (Éphésiens 1: 23 ; 1Corinthiens 12: 27), Église épouse de Christ (Apocalypse 21: 2, 9b)
– Dieu offre en Christ et par Christ le salut par grâce, offert à tous (Tite 2: 11), mais reçu par ceux qui croient (Romains 3: 22). C’est l’Évangile de la grâce de Dieu (Actes 20: 24b).
– Christ fait proclamer par ses témoins sur toute la terre l’Évangile du Christ (Romains 15: 19 ; 1Corinthiens 9: 12 ; 2Corinthiens 2: 12 ; 9: 13 ; Galates 1: 7 ; Philippiens 1: 27), ou l’Évangile de notre Seigneur Jésus Christ (2Thessaloniciens 1: 8).
Jésus dit : « Moi je leur donne la vie éternelle, et elles ne périront jamais ; et personne ne les ravira de ma main » (Jean 10: 28).
« Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est dans son Fils… lui est le Dieu véritable et la vie éternelle » (1Jean 5: 11, 20).
Mettons à profit chaque jour le temps qu'il nous reste pour rendre témoignage à Celui qui nous a tant aimés et qui s'est livré pour nous. « Un témoin fidèle délivre les âmes » (Proverbes 14: 25).
– Christ s’occupe des siens sur la terre, de nos faiblesses et nos infirmités (Hébreux 2: 18, 4: 15) (voir à salut de la course).
– Christ viendra lui-même chercher les siens pour les prendre avec Lui.
« Si je m'en vais et que je vous prépare une place, je reviendrai et je vous prendrai auprès de moi ; afin que là où moi je suis, vous vous soyez aussi » (Jean 14: 3).
« Le Seigneur lui-même… descendra du ciel ; et les morts en Christ ressusciteront premièrement ; puis nous les vivants qui demeurons, nous serons ravis ensemble avec eux dans les nuées à la rencontre du Seigneur, en l'air ; et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur. Consolez-vous donc l'un l'autre par ces paroles » (1Thessaloniciens 4: 16-18).
Alors cesseront les caractères et les bénédictions du Royaume tel que nous le considérons ici.
Le temps de la grâce aura pris fin, temps actuel en lequel « la grâce règne par la justice pour la vie éternelle par Jésus Christ notre Seigneur » (Romains 5: 21) ; la porte de Matthieu 25: 10b sera fermée. L’Évangile de la grâce de Dieu (Actes 20: 24b) aura cessé ; commenceront les jugements d’Apocalypse 6 à 20.
L’Évangile du royaume terrestre sera prêché : « Je vis un autre ange volant par le milieu du ciel, ayant l'évangile éternel pour l'annoncer à ceux qui sont établis sur la terre, et à toute nation et tribu et langue et peuple, disant à haute voix : Craignez Dieu et donnez-lui gloire, car l'heure de son jugement est venue ; et rendez hommage à celui qui a fait le ciel et la terre et la mer et les fontaines d'eaux » (Apocalypse 14: 6, 7).
– Après les jugements et la Grande Tribulation, Christ établira son règne de justice et de paix pour une durée de mille ans. Le millénium sera instauré avec d’autres traits, autre manifestation du Royaume de Dieu. La justice règnera (Ésaïe 32: 1 ; Jérémie 23: 5).
« Il jugera avec justice les misérables, et reprendra avec droiture les débonnaires de la terre ; et il frappera la terre avec la verge de sa bouche, et par le souffle de ses lèvres il fera mourir le méchant. Et la justice sera la ceinture de ses reins, et la fidélité la ceinture de ses flancs » (Ésaïe 11: 4, 5).
S’adressant au Fils de l’homme (v. 2), les croyants disent : « Ton trône ô Dieu, est pour toujours et à perpétuité ; c'est un sceptre de droiture que le sceptre de ton règne » (Psaume 45: 6).
– Christ jugera les vivants et les morts
« Le fils de l'homme viendra dans sa gloire et tous les anges avec lui, alors il s'assiéra sur le trône de sa gloire, et toutes les nations seront assemblées devant lui ; et il séparera les uns d'avec les autres, comme un berger sépare les brebis d'avec les chèvres » (Matthieu 25: 31, 32).
« Je vis un grand trône blanc, et celui qui était assis dessus… Et je vis les morts, les grands et les petits, se tenant devant le trône… Et les morts furent jugés d'après les choses qui étaient écrites dans les livres, selon leurs œuvres » (Apocalypse 20: 11, 12).
– Christ rendra le Royaume à Dieu le Père ; alors seront établis les nouveaux cieux et la nouvelle terre.
« Ensuite la fin, quand il aura remis le royaume à Dieu le Père, quand il aura aboli toute principauté, et toute autorité, et toute puissance » (1Corinthiens 15: 24).
« Je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre ; car le premier ciel et la première terre s'en étaient allés, et la mer n'est plus » (Apocalypse 21: 1).
6- Le Royaume de Dieu laissé à la responsabilité de l’homme
L’Assemblée est hors de l’atteinte de l’homme. Elle est l’expression intérieure du Royaume, connue de la foi seulement, de nature divine dans l'activité de sa grâce ici-bas.
Il n’en est pas de même du Royaume laissé à la responsabilité de l’homme – comme d’ailleurs la Maison de Dieu. L'administration du Royaume a été confiée aux serviteurs (ou disciples) en l'absence du Roi, et chaque fois qu’il en a été ainsi l’homme a failli.
1Corinthiens 3: 8-17 montre ce que l’homme introduit dans la Maison de Dieu qui est « l’édifice de Dieu » : le bois, le foin, le chaume.
On entre par le baptême dans le Royaume religieux où l’autorité de Christ est reconnue – extérieurement, en réalité ou non –, on se dit chrétien, on pratique la foi (ou profession) chrétienne (en opposition à l’islam ou au bouddhisme) : « Il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême » (Éphésiens 4: 5).
Matthieu 13: 24-33 décrit l’évolution du Royaume de Dieu en l’absence actuelle du Roi (caché dans le ciel), sous la responsabilité des hommes, évolution opposée à la volonté et à l’autorité de Dieu.
« Celui qui sème la bonne semence c'est le fils de l'homme ; et le champ c'est le monde ; et la bonne semence ce sont les fils du royaume ; et l'ivraie ce sont les fils du méchant ; et l'ennemi qui l'a semée c'est le diable » (Matthieu 13: 37, 38). Satan mélange dans la chrétienté la profession sans vie, formelle et vide, avec la bonne semence. Actuellement le froment et l’ivraie poussent ensemble. Le tri sera fait au retour du Seigneur : « Le fils de l'homme enverra ses anges, et ils cueilleront de son royaume tous les scandales et ceux qui commettent l'iniquité, et ils les jetteront dans la fournaise de feu : là seront les pleurs et les grincements de dents. Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. Qui a des oreilles pour entendre, qu'il entende » (Matthieu 13: 41-43).
Au lieu de demeurer dans le sentiment de sa faiblesse et sous la dépendance de Dieu, la chrétienté est devenue une grande puissance terrestre – ce que représente un grand arbre dans les Écritures (Ézéchiel 17: 23, 24 ; Daniel 4: 10-12). Au lieu de chercher la protection en Dieu, c'est elle qui devient protectrice. Elle abrite des oiseaux, c'est-à-dire des hommes qui trouvent en elle ce que leurs cœurs avides désirent. Les oiseaux sont souvent l'image d'une puissance satanique (Apocalypse 18: 2) ou de ses instruments humains (Jérémie 5: 27). L'histoire de l'Église responsable prouve qu'il en a été ainsi à maintes reprises, lorsque la chrétienté est devenue la toute-puissance et que le pouvoir civil est à ses pieds ; elle nourrit de ses biens ceux qui se logent dans ses branches.
Le levain est l'emblème de la fausse doctrine, introduite dans le Royaume dès le début. Celle-ci pénétra la masse tout entière, corrompant l'enseignement divin de manière à faire du christianisme une religion, qui permette aux hommes de vivre sans être inquiétés par la vérité qui les juge toujours.
L’apôtre Paul annonçait déjà : « Il se lèvera d'entre vous-mêmes des hommes qui annonceront des doctrines perverses pour attirer les disciples après eux » (Actes 20: 30).
« Les hommes aiment avoir une religion qui leur convienne, et le grand effort de la chrétienté aujourd’hui est de rendre les choses de Dieu acceptables et agréables à l’homme naturel » (W.T.P. Wolston).
« C'est pourquoi bien-aimés, en attendant ces choses, étudiez-vous à être trouvés sans tache et irréprochables devant lui, en paix ; et estimez que la patience de notre Seigneur est salut… Vous donc bien-aimés, sachant ces choses à l'avance, prenez garde de peur qu'étant entraînés par l'erreur des pervers, vous ne veniez à déchoir de votre propre fermeté ; mais croissez dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ. À lui la gloire, et maintenant et jusqu'au jour d'éternité ! Amen » (2Pierre 3: 14-18).