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Hébron, appelée autrefois Kiriath-Arba (Jos. 15:13), était une ville importante bâtie avant Tanis ou Tsoan (Nb. 13:23 ; Ps. 78:12). Pour les hommes et les femmes de foi des temps anciens, Hébron est le terme de leur pèlerinage terrestre. Pour les chrétiens, Hébron est en général une figure de la mort, celle de Christ à la croix, et la nôtre en lui. Là, tout croyant trouve la fin de l’homme selon la chair (il est crucifié avec Christ), et la fin de ses relations avec le monde, dont il est désormais moralement séparé (Gal. 6:14). Mais la croix de Christ devient aussi le début d’un ordre de choses nouveau dans lequel le « nouvel homme » va s’épanouir.
Hébron est mentionnée pour la première fois à l’occasion de l’entrée d’Abram dans le pays de la promesse. Là, près des chênes de Mamré, Abram bâtit un autel à l’Éternel. Remonté d’Égypte, il a laissé son neveu Lot choisir les plaines arrosées du Jourdain ; il prend alors la place d’adorateur dans le renoncement aux biens de ce monde (Gen. 13:18), car Dieu l’avait appelé d’un appel céleste, et lui avait dévoilé les gloires de l’héritage. Auprès des chênes de Mamré, à Hébron, Abraham offre ensuite l’hospitalité à l’Éternel lui-même, dans la jouissance d’une heureuse communion, à l’écart d’un monde voué au jugement (Gen. 18). Abraham enterre Sara à Hébron, dans l’espérance de la résurrection (Gen. 23:2) : c’est la première mention des pleurs d’un pèlerin sur la terre. Il sera lui-même enterré là par ses deux fils, Ismaël et Isaac (Gen. 25:9, 10).
Isaac demeure à Hébron à la fin de sa vie et trouve, là aussi, sa sépulture avec Rebecca sa femme (Gen. 35:27-29 ; 49:31).
Jacob y enterre Léa (Gen. 49:31). Par la foi, il ordonne à ses fils de l’enterrer là, avec ses pères (Gen. 49:29-33 ; 50:12, 13). Tous reposent dans le même esprit de foi en un Dieu qui fait vivre les morts (Rom. 4:17).
Jacob envoie Joseph de la vallée de Hébron à la recherche de ses frères. Le lieu de la mort (celle de Christ, en figure) devient le point de départ du long chemin de peines et de souffrances du bien-aimé du père, rejeté par ses frères (Gen. 37:14), mais envoyé devant eux pour leur salut (Ps. 105:17). Touchante image de celui qui viendra plus tard dans ce monde appeler les morts à la vie (Jean 5:25).
Lors de la reconnaissance du pays promis, Hébron, sur la montagne, avait retenu le cœur de Caleb, plutôt que les lieux fertiles de la plaine. Cette vision, souvenir puissant du lieu de sépulture des pères, soutiendra merveilleusement sa foi pendant les traites du désert.
Mais la ville est aux mains des géants, fils d’Anak, symboles de Satan et du monde opposés à Dieu (Nom. 13:23 ; Jos. 15:13, 14). Caleb combat contre ces ennemis pour acquérir la ville de son héritage (Jos. 14:12). Sa brillante victoire sur les géants évoque pour nous celle de Christ, qui a vaincu la mort et triomphé du diable (Héb. 2:14, 15 ; Col. 2:15). Hébron avait été le point de départ de l’épreuve de sa foi (dans le désert), en face de l’incrédulité du peuple. Quarante cinq ans plus tard, à la fin de sa vie, Hébron devient le lieu du repos (dans le pays), couronnement de ses travaux et de ses peines.
Hébron est choisie comme ville de refuge (Jésus lui-même, en figure, selon Héb. 6:18-20) selon Josué 20:7. Hébron avec sa banlieue, mais sans sa campagne et ses hameaux (réservés à Caleb, Josué 21:12), est donnée en possession à la famille des sacrificateurs, fils d'Aaron. Elle protégeait d’une mort certaine l’homicide par imprudence poursuivi par le vengeur du sang.
Les portes de la forteresse qui nous tenait captifs sont placées comme trophées sur la montagne, en face du lieu de la mort (Jug. 16:3).
Hébron devient ensuite le point de départ de la royauté de David, le centre de ralliement quand la gloire est venue (2 Sam. 2:1-4), le lieu de soumission des hommes de guerre et de toutes les tribus d’Israël (2 Sam. 5:1 ; 1 Chr. 11:3 ; 12:38). Tout, dans le règne à venir de Christ, sera fondé sur sa mort et sa résurrection.