Pierre ROSSEL
1980-1988
On doit entendre par le mot diaspora
ou dispersion
l’ensemble des juifs dispersés en dehors des limites de
leur pays, parmi les nations étrangères. Il se trouve dans la salutation de
deux épîtres, l’épître de Jacques (1:1) et la première épître de Pierre (1:1).
Jacques s’adresse « aux douze tribus qui sont dans la dispersion »,
c’est-à-dire au peuple juif dispersé parmi les
nations, et Pierre écrit « à ceux de la dispersion…
élus selon la préconnaissance de Dieu le Père », c’est-à-dire aux juifs qui,
parmi les nations, étaient devenus des chrétiens.
Il avait été annoncé autrefois aux fils d’Israël qu’ils seraient
dispersés au loin, s’ils étaient infidèles à leur Dieu : « L’Éternel te dispersera
parmi tous les peuples ». De
même, une promesse avait été laissée qu’ils seraient ramenés dans le pays de
leurs pères : « Quand tes dispersés
seraient
au bout des cieux, l’Éternel, ton Dieu, te rassemblera de là » (Deut.
28:64 ; 30:4). C’est ce que Néhémie rappelle en priant le Dieu des cieux
(1:9).
Quand le Seigneur était sur la terre, il n’existait aucun pays
du monde connu d’alors, dans lequel il n’y eût des juifs exilés : en
Syrie, en Asie Mineure, en Égypte, en Grèce, à Rome. Quand, par exemple, Jésus
dit aux pharisiens qu’il s’en allait auprès de son Dieu, on s’est demandé,
n’ayant compris ce qui avait été dit, s’il allait « à la dispersion
au milieu des Grecs », c’est-à-dire auprès des juifs
dispersés parmi les Grecs (Jean 7:35).
Enfin, il est écrit qu’au jour de la Pentecôte, lorsque le Saint Esprit est venu sur la terre, il y avait à Jérusalem des Juifs pieux « de toute nation d’entre ceux qui sont sous le ciel » (Actes 2:5). Après avoir entendu dans leurs langues « les choses magnifiques de Dieu », ils purent les annoncer à leur tour en leurs divers pays. Leur dispersion fut ainsi un moyen préparé par Dieu pour la propagation du christianisme