Réponse à 150 questions touchant divers sujets bibliques ou de la vie chrétienne, posées par les lecteurs du périodique « le Salut de Dieu » entre 1873 et 1917 (par W.J.Lowe puis Élie Périer)
« Sondez les Écritures, car vous, vous estimez avoir en elles la vie éternelle, et ce sont elles qui rendent témoignage de moi » Jean 5:39
« Toute écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et parfaitement accompli pour toute bonne œuvre » 2 Timothée 3:16, 17
« Et ils reçurent la parole avec toute bonne volonté, examinant chaque jour les Écritures pour voir si les choses étaient ainsi » Actes 17:11
Le sens strict de l’expression : la venue du Seigneur, dans
l’original, est plutôt l’état d’être
présent,
en contraste avec l’absence. Nos pensées se portent plus
facilement sur les détails d’un grand fait historique que sur une vérité
morale. Il résulte souvent de ce fait une certaine confusion dans l’esprit
lorsqu’on parcourt les pages du saint livre de Dieu. Mais le Saint Esprit veut
que nos âmes gardent toujours devant elles cette vérité, pour exercer notre
conscience et attirer notre coeur en haut. L’Esprit de vérité nous occupe de
Christ ; il forme nos coeurs et nos pensées en rapport avec sa personne
glorieuse actuellement dans les cieux, et en rapport aussi avec son retour
personnel, car nous allons le voir comme il est, et être avec lui pour toujours
(1 Jean 3:2, et 1 Thessaloniciens 4:17).
Or, dans les évangiles, deux choses sont constamment présentées : d’abord, le grand fait que le Seigneur va venir personnellement ; ensuite, qu’il peut venir d’un moment à l’autre, à une heure dont personne n’a connaissance, et que « le Père a réservée à sa propre autorité » (Marc 13:31-37 ; Actes 1:6-11). Ce peut être « le soir, ou à minuit, ou au chant du coq, ou au matin ». La connaissance de ce moment béni entre tous, nous a été expressément cachée, afin de garder constamment nos coeurs en éveil et dans l’attente. Le Seigneur va venir, il s’agit de l’attendre avec « les reins ceints et les lampes allumées », diligemment occupé de ses intérêts, afin que chacun de ses bien-aimés puisse avoir part à la bénédiction (Luc 12:37, 43).
On pourrait même ajouter que le Seigneur, tout en étant déjà venu accomplir l’oeuvre que le Père lui avait donnée à faire, n’a pas encore accompli bien des choses prédites dans l’Ancien Testament comme dépendant de son avènement : il n’a pas voulu se laisser faire roi ; il n’était pas venu pour juger, mais pour sauver ; et s’il a montré sa gloire sur la montagne de la transfiguration, ce ne fut qu’un instant. En descendant de la montagne, il parle de ses prochaines souffrances et déclare à ses disciples que le chemin du rejet et de la tribulation est celui où ils auraient à le suivre. Comparez Jean 6:15 ; 12:47 ; 16:33, avec Matthieu 16:26-28 ; 17:1-12, et Psaume 96.
Quant aux détails de son avènement, il faut distinguer nettement :
1) La venue du Seigneur en rapport avec son oeuvre de rédemption déjà accomplie, et sa place actuelle dans le ciel. Nous en avons un exemple dans les paroles du Seigneur adressées au brigand repentant : « Aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis ». Le Seigneur indique clairement à ses disciples, dans le chapitre 14 de l’évangile de Jean, que son ascension auprès du Père devait leur ouvrir, à eux aussi, une place dans sa maison.
2) La venue du Seigneur envisagée en rapport avec la terre et l’accomplissement des prophéties, soit de l’Ancien, soit du Nouveau Testament. Il faut nécessairement que bien des choses aient lieu pour que la terre soit en état de recevoir le Messie : elle doit être purifiée par le jugement. D’autre part, Dieu ne veut pas juger avant que le péché ne vienne à son comble. Il attend en grâce, pendant ce jour de salut.
Le premier aspect de la venue du Seigneur n’est pas lié à la
prophétie. Il est question de la valeur de son oeuvre, de la gloire de sa
personne et des conseils du Père qui l’a fait asseoir à sa droite (Jean 17:4,
5). Plus loin, dans le même chapitre, verset 24, le Seigneur dit : « Père,
je veux, quant à ceux que tu m’as donnés, que là où moi je suis, ils y soient
aussi avec moi, afin qu’ils voient ma gloire, que tu m’as donnée ; car tu
m’as aimé avant la fondation du monde ». Le Seigneur Jésus, dans cette prière,
met en regard de son oeuvre, le Père qui la lui avait donnée à faire, et les
siens pour lesquels elle avait été accomplie, envisageant toujours ces derniers
comme ceux que le Père lui avait donnés, et auxquels, selon l’autorité reçue du
Père, il avait communiqué la vie éternelle. Aussi, lorsqu’il leur parle de son
prochain départ (chap. 14), il leur annonce qu’il va leur préparer une place
dans la maison de son Père, et qu’il reviendra pour les prendre auprès de lui.
On le voit, c’est une affaire toute personnelle, qui n’a rien à faire avec la
terre. La maison est en haut
; il y entre comme le Fils ; la
présence du Seigneur Jésus, Fils de Dieu et Fils de l’homme dans la gloire
céleste, a de fait préparé la place pour ceux qui sont à lui (comparez Hébreux
2:10-16). C’est là qu’ils doivent être pour toujours avec le Seigneur ; et
afin qu’ils y soient, il va revenir pour les prendre. Jésus ne leur dit pas
alors de quelle manière il reviendrait ; cela fut révélé plus tard à
l’apôtre Paul (1 Thessaloniciens 4:13-18). Mais le fait est clairement annoncé
par le Seigneur lui-même. Par conséquent, lorsque, après sa résurrection, il se
présenta à Marie de Magdala, il lui dit : « Ne me touche pas, car je ne
suis pas encore monté vers mon Père ; mais va vers mes frères, et
dis-leur : Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre
Dieu », — comme pour lui dire : ce n’est pas sur la terre que vous pourrez
dorénavant jouir de ma présence et de ma puissance, car je ne reste pas
ici-bas ; mais toute votre bénédiction et la connaissance de la relation
avec Dieu dans laquelle mon oeuvre vous place, dépendent de la place que je
vais occuper dans la gloire auprès de mon Père. Et puisque le Seigneur doit
revenir pour nous faire entrer avec lui dans cette gloire céleste, notre
bonheur est de t’attendre. C’est ce que le Seigneur dit au sujet de Jean, dans
le dernier chapitre de son évangile : « Si je veux qu’il demeure jusqu’à
ce que
je vienne… ».
Les
disciples croyaient que cette parole impliquait que Jean ne mourrait pas du
tout, mais le Saint Esprit nous montre que ce n’était pas ce que le Seigneur voulait
dire. Il insistait sur l’attente continuelle qui devait caractériser le
disciple pendant l’absence de son maître.
L’attente actuelle de l’Église et l’espérance bienheureuse de
ceux qui en font partie, se lient donc de la manière la plus intime à la gloire
actuelle de notre Seigneur Jésus Christ qui est assis à la droite de la Majesté
dans les lieux très hauts. Le sujet de la prophétie
est tout différent : elle a bien annoncé que le Seigneur entrera dans
sa gloire (Luc 24:25, 26 ; et comparez Psaumes 68:18 ; et
110:1 ; Daniel 7:13, 14, etc.). Mais elle est une lampe qui brille dans un
lieu obscur (2 Pierre 1:19). Ceux qui sont du jour n’en ont pas besoin pour
être assurés quant aux choses qui leur sont réservées de la part de Dieu. Car
tout est lumière là où est le Seigneur. La parole prophétique a été rendue plus
ferme par les choses que le Seigneur fit voir et entendre à ses disciples sur
la montagne de la transfiguration (2 Pierre 1:12-21). Le chrétien est engagé à
chercher les choses qui sont en haut, où Christ est assis à la droite de Dieu,
et à y penser (Colossiens 3:4). L’apôtre Paul écrit ailleurs : « Mais pour
ce qui est des temps et des saisons, frères, vous n’avez pas besoin qu’on vous
en écrive ; car vous savez vous-mêmes parfaitement que le jour du Seigneur
vient comme un voleur dans la nuit. Quand ils diront : « Paix et sûreté »,
alors une subite destruction viendra sur eux, comme les douleurs sur celle qui
est enceinte, et ils n’échapperont point. Mais vous, frères
, vous n’êtes pas dans les ténèbres,
en
sorte que le jour vous surprenne comme un voleur… ». Remarquez ici comment
l’apôtre distingue les chrétiens des gens du monde : eux,
ils seront surpris par la destruction, mais « vous
»,
croyants, vous n’êtes pas des ténèbres, en sorte que le jour, — le jour
terrible dont les prophètes ont tant parlé (Joël 2:1, 2, 11 ; Sophonie
1:14-18, etc.), — vous surprenne comme un voleur ; et il continue :
« Car vous
êtes tous des fils de la lumière et des fils du jour ;
nous ne sommes pas de la nuit ni des ténèbres » (1 Thessaloniciens 5:1-5).
Partout nous trouvons la même vérité, que l’espérance bienheureuse des
chrétiens découle immédiatement de l’oeuvre de Christ, c’est-à-dire, elle est
une chose qui lui est personnelle, une relation déjà formée avec lui et dont le
bonheur éternel, pour nous, s’exprime par ces mots : « Ainsi nous serons
toujours avec le Seigneur » ; tous les détails de sa venue pour les
croyants sont donnés dans le passage qui se termine par cette assurance divine
et infiniment précieuse pour nos coeurs (1 Thessaloniciens 4:13-17 ; voir
aussi Tite 2:11-14).
Du moment où nous quittons cet aspect de la vérité qui se
rapporte à la place actuelle du Seigneur dans les cieux, pour revenir à la
terre (où règnent les ténèbres — Éphésiens 2:2, 3 ; 5:6-8, 6:11, 12), au
monde qui a rejeté le Seigneur Jésus, la vraie lumière, et qui gît dans le
méchant, — alors nous avons besoin de la lampe qui brille dans ce milieu
obscur. Et nous trouvons, dans la Parole de Dieu, des témoignages abondants, et
des plus clairs, au sujet des événements qui doivent se succéder, d’abord pour
purifier la scène de ce monde par le jugement, ensuite pour y établir en gloire
l’autorité universellement reconnue du Messie. Mais lorsqu’il viendra avec ses
anges sur les nuées du ciel pour s’asseoir sur le trône de sa gloire, les
saints de la période actuelle auront déjà été enlevés à sa rencontre pour être
avec lui dans la maison du Père. Quand le Seigneur Jésus viendra pour régner,
Dieu les amènera avec lui
(1
Thessaloniciens 4:14). Et notez que, dans l’Apocalypse (chap. 19), les noces de
l’Agneau sont célébrées dans le ciel avant
que les armées qui y sont en sortent pour accompagner celui qui « juge et
combat en justice ». Les chrétiens souffrent à présent avec le Seigneur, mais
ils régneront avec lui
, lorsqu’il
régnera (2 Timothée 2:12 ; Apocalypse 20:4-6). Le Seigneur régnera sur
la terre ; mais ses rachetés régneront avec
lui. On comprend facilement cette différence ; elle est de toute
importance. Les rachetés ont leur part de bénédiction dans le « royaume céleste
» du Seigneur, comme dit l’apôtre (2 Timothée 4:18) ; et
ils ne perdront pas cette bénédiction lorsque le Seigneur entrera en possession
de son « royaume du monde
» (Apoc. 11:15-18 ;
12:10-12) ; « alors les justes resplendiront comme le soleil dans le
royaume de leur Père » (Matthieu 13:43). Les chapitres 21, 22 de l’Apocalypse
nous fournissent un beau tableau du règne millénial du Seigneur. On voit la
partie céleste
dans la cité illuminée
par la gloire de Dieu, l’Agneau en est la lampe, et la partie terrestre
de ce règne dans les nations
qui marcheront par sa lumière, jouissant des bénédictions qui leur parviennent
par le « fleuve d’eau vive sortant du trône de Dieu et de l’Agneau ».
Après l’enlèvement de l’Église, la terre sera livrée à
elle-même, — il n’y aura plus un seul chrétien pour prier pour les autorités, —
jusqu’au moment où son iniquité sera consommée par l’Antichrist. Alors le
Seigneur viendra pour juger. Dans 1 Thessaloniciens 4, il n’est pas dit que le
Seigneur vient jusqu’à la terre. Au contraire, les siens sont enlevés à sa
rencontre « en l’air » ;
mais,
plus tard, il viendra pour détruire l’Antichrist et rassembler ses élus des
quatre vents des cieux, « ses pieds se tiendront, en ce jour-là, sur la montagne
des Oliviers, qui est en face de Jérusalem, vers l’Orient » (Zacharie 14:1-5),
et il est ajouté : « l’Éternel, mon Dieu, viendra, et tous les saints avec
toi ».
La seconde épître aux Thessalonicîens parle de ce terrible moment qui va arriver pour ce monde, dont le chef est déjà jugé (Jean 16:11), mais qui attend l’exécution de la sentence de la part de celui qui est lent à la colère, patient. Pour le monde incrédule, « le jour du Seigneur viendra comme un voleur » (2 Pierre 3:10).