Arend Remmers
octobre 2005
Table des matières :
3 - Bénédictions individuelles, collectives, corporatives
5 - L’ancienne manière de vivre — Éph. 4:17-19
6 - Vous n’avez pas ainsi appris le Christ — Éph. 4:20
7 - Selon que la vérité est en Jésus
8 - Ce qui concerne votre première manière de vivre — Éph. 4:22
9 - Avoir dépouillé le vieil homme
10 - Avoir revêtu le nouvel homme créé selon Dieu — Éph. 4:24 et 2:15
Lecture de Éphésiens 4:20-24
« Mais vous n’avez pas ainsi appris le Christ, si du moins vous l’avez entendu et avez été instruits en lui selon que la vérité est en Jésus, c’est-à-dire, en ce qui concerne votre première manière de vivre, d’avoir dépouillé le vieil homme qui se corrompt selon les convoitises trompeuses, et d’être renouvelés dans l’esprit de votre entendement, et d’avoir revêtu le nouvel homme, créé selon Dieu, en justice et sainteté de la vérité ».
L’épître aux Éphésiens est une très belle épître. C’est aussi une épître très profonde, peut-être la plus profonde du Nouveau Testament, et c’est pourquoi, chers amis, nous nous en occupons peut-être que très peu — nous ne connaissons que quelques vérités qui nous y sont présentées. Pourtant le troisième verset du premier chapitre nous dit que Dieu nous a béni de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ.
Si quelqu’un vous demandait : donnez-moi quelques exemples de toutes ces bénédictions spirituelles dans les lieux célestes en Christ ; nommez quelqu’une de ces bénédictions ! Dire quelles sont nos vraies bénédictions serait peut-être déjà la première difficulté.
Ce n’est pas la santé, c’est une bénédiction, mais ce n’est pas une bénédiction spirituelle.
Ce n’est pas une bonne famille, c’est une bénédiction, mais elle est terrestre.
Et le travail, et toutes ces choses pour lesquelles nous sommes justement reconnaissants, ce ne sont pas des bénédictions spirituelles et encore moins dans les lieux célestes, parce que ce sont des bénédictions d’ici-bas sur la terre. On peut en être bien reconnaissant, mais chers amis, ce ne sont même pas des bénédictions chrétiennes. Dieu les avait promises pour son peuple terrestre dans l’Ancien Testament. Il y a beaucoup de gens dans ce monde qui en jouisse de même, sans en être reconnaissant. Il ne s’agit nullement de bénédictions spirituelles dans les lieux célestes.
Mais si quelqu’un vous demande : quelles sont ces bénédictions ? C’est une des caractéristiques de cette épître : béni de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ. J’en nomme deux, dont l’une se trouve ici dans notre passage.
C’est le nouvel homme. C’est une bénédiction spirituelle dans les lieux célestes. C’est une bénédiction qui n’a pas son origine sur cette terre. C’est une bénédiction qui n’est pas la part des croyants de l’Ancien Testament. C’est une bénédiction qui est encore moins la part de quelqu’un de ce monde, mais c’est la part de tout chrétien en Christ. Combien peu en sommes-nous conscients ! Combien peu on a la conscience que : moi j’ai revêtu le nouvel homme !
La deuxième bénédiction (juste pour n’en mentionner que deux), c’est que nous sommes des membres du corps de Christ, de l’assemblée de Dieu. Ça c’est une bénédiction qui restera éternellement. Ce ne sont pas des choses qui passent, mais ce sont des bénédictions qui resteront et dont nous jouirons au ciel mieux qu’ici-bas sur la terre.
Ici-bas sur la terre il y a beaucoup de chrétiens qui ne connaissent même pas ces bénédictions — le nouvel homme, avoir revêtu le nouvel homme, être membre du corps de Christ, cette merveilleuse unité de tous ceux qui ont cru au Seigneur Jésus et en son œuvre expiatoire, qui ont reçu le Saint Esprit et ont été baptisés en un seul corps par ce même Esprit qui nous unit. Cela n’est pas tellement visible, et même pratiquement invisible à vue humaine, mais pas à la vue du Seigneur. Il voit tous les siens et ils sont tous sous Son regard ; ils sont tous les membres, les vrais membres de son corps. Et un jour, peut-être ce soir, il viendra tous nous chercher pour nous amener dans Sa présence dans la maison du Père, au ciel, où nous jouirons éternellement de ces bénédictions que Dieu le Père nous a données, dont il nous a comblé en Christ son Fils bien-aimé.
On pourrait dire que ce sont les deux vérités caractéristiques de cette épître. Normalement on pense d’abord aux bénédictions collectives — l’assemblée. C’est effectivement le sujet de cette épître, mais ce n’est pas le seul sujet de cette épître. Tout le premier chapitre traite non pas de nos bénédictions corporatives ou collectives, mais de nos bénédictions individuelles, personnelles : « qui nous a béni de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ ». Nous avons l’élection, nous avons la rédemption, nous avons toutes ces bénédictions individuelles qui forment naturellement la base pour nos bénédictions collectives et je dirais même corporatives.
Bien que ce ne soit pas notre sujet, je mentionnerai la différence entre une bénédiction collective et une bénédiction corporative, juste pour en faire la distinction. Au chapitre 5 verset 2 nous avons l’expression : « comme aussi le Christ nous a aimé et s’est livré lui-même pour nous » ; ça c’est collectif : Il nous a aimé et Il s’est livré pour nous. Par contre en Galates 2:20, nous avons la même expression individuelle : « qui m’a aimé et s’est livré lui-même pour moi ». Ça c’est individuel. Mais en Éph. 5:25, nous avons : « comme aussi le Christ a aimé l’assemblée, et s’est livré lui-même pour elle ». Là, c’est l’aspect corporatif. Individuel, collectif, corporatif.
Les deux points sur lesquels cette épître met l’accent sont d’une part nos bénédictions individuelles et collectives, et d’autre part les bénédictions corporatives, c’est-à-dire quant à l’assemblée comme corps du Christ, comme maison de Christ, et même comme l’épouse de Christ. Les trois expressions que nous trouvons pour l’assemblée dans le Nouveau Testament, nous les trouvons unies uniquement dans cette épître. Nous avons la maison de Dieu dans d’autres épîtres (Pierre en fait mention) et la maison de Dieu ou ce bâtiment, ce temple saint, nous parle du caractère de sainteté de l’assemblée.
L’assemblée est un temple saint, séparé de ce monde, et séparé pour Dieu — c’est la signification du mot saint. Le corps, par contre, nous est toujours présenté sous l’aspect qu’il y a un seul corps, c’est l’unité de l’assemblée. La sainteté de l’assemblée, séparée de ce monde, c’est le temple, la maison. Mais l’unité de l’assemblée nous est aussi présentée, et l’est sous l’aspect du corps de Christ ; un seul corps, beaucoup de membres, plusieurs membres, mais tous forment un seul corps : l’unité du corps de Christ. Après la maison et le corps, on a, troisièmement, l’épouse : « Christ a aimé l’assemblée ». L’épouse nous montre l’assemblée sous l’aspect de l’amour divin, et naturellement de l’autre côté, sous l’aspect de la soumission de l’assemblée à l’égard de son chef, de son époux. Les trois caractères : unité, sainteté et amour, ce sont les caractères de Dieu lui-même. Dieu est un ; Dieu est saint, lumière ; Dieu est amour. Il a révélé ces caractères en Christ et il veut qu’ils soient reflétés dans l’assemblée.
Ce sont donc ces deux aspects, ces deux bénédictions pour ainsi dire, que nous trouvons dans l’épître aux Éphésiens.
Au chapitre 1, la quasi totalité du chapitre traite de nos bénédictions individuelles. Et à la fin du chapitre, on a : « qui est son corps, la plénitude de celui qui remplit tout en tous » (le côté corporatif).
Au chapitre 2 aussi, dans la première moitié, on a l’œuvre de la rédemption pour nous individuellement, et dans la deuxième moitié, l’assemblée vient devant nos yeux.
Au chapitre 3, c’est le mystère ; ce chapitre trois est entièrement réservé pour le mystère de l’assemblée. C’est la plus grande chose ; c’est le centre de cette épître. Mystère veut dire qu’il s’agit de quelque chose de non révélé, qui était caché auparavant, mais qui a été révélé, qui a été manifesté par la venue du Seigneur, par Son œuvre à la croix et par la venue subséquente du Saint Esprit qui a révélé toutes choses. Un mystère dans le Nouveau Testament n’est jamais quelque chose d’inconnu pour nous chrétiens. C’est toujours quelque chose qui était inconnu auparavant mais qui est maintenant révélé à ceux qui croient au Seigneur Jésus. Mais cela reste toujours un mystère pour les incrédules. Un homme de ce monde n’y comprend rien. Et malheureusement on doit dire que même dans la chrétienté, beaucoup de vrais chrétiens en connaissent très peu de chose ; ils connaissent très mal ce mystère de l’unité de l’assemblée, sous les différents aspects que nous avons vus, unie à son chef glorieux dans les cieux à la droite de Dieu et qui viendra la chercher pour l’unir à lui dans la maison du Père.
À partir du chapitre 4 nous avons maintenant les applications pratiques de ces doctrines et de ces bénédictions présentées dans les trois premiers chapitres ; elles sont présentées pour notre pratique, c’est-à-dire la vie chrétienne. Ce chapitre 4 commence par des exhortations qui se concentrent sur le fait que nous sommes membres de l’assemblée. Les premières exhortations des 16 premiers versets du chapitre 4 contiennent quand même de précieux enseignements. À partir du verset 17 du chapitre 4, les exhortations pratiques ont pour base le nouvel homme. C’est le sujet du petit passage que nous venons de lire, et c’est un passage tellement plein d’instruction pour nous que nous pouvons seulement adorer Celui qui nous les a donnés.
Avant d’aborder le petit passage que nous avons lu, nous devons nous souvenir des versets qui précèdent. Là, l’apôtre jette un coup d’œil sur le passé des croyants d’Éphèse. Il vaut la peine de le lire comme préparation à notre passage. Au verset 17 : « voici donc ce que je dis et témoigne dans le Seigneur, c’est que vous ne marchiez plus comme le reste des nations marchent, dans la vanité de leurs pensées (ce sont les idéologies, les philosophies, appelées la vanité de leurs pensées, le vide), ayant leur entendement obscurci (l’intelligence obscurcie qui ne voit rien, qui marche dans l’obscurité, dans les ténèbres spirituellement), étant étrangers à la vie de Dieu à cause de l’ignorance qui est en eux (cette ignorance, chers amis, est une ignorance voulue, ce n’est pas l’ignorance des petits-enfants qui ne savent pas encore parce qu’ils n’ont pas encore appris — c’est pour ça que les enfants vont à l’école, pour apprendre les choses. Ce n’est pas cette ignorance ici. L’ignorance du monde dont parle l’apôtre ici est une ignorance intentionnelle, c’est une ignorance voulue : on ne veut pas accepter la vérité de Dieu. C’est le jugement pur et simple de ce monde. Nos jeunes sont chaque jour confrontés à cette ignorance, à cette vanité des pensées. Quand on devient plus âgé, on est en retraite, on n’a plus rien à faire avec ce monde ; mais au travail, dans les écoles et dans les universités, on est quotidiennement confronté avec cette attitude-là pour laquelle Dieu n’a pas de compliments. C’est une ignorance voulue si on peut dire ; on ne veut pas avoir la connaissance de Dieu, on ne veut pas avoir sa Parole la Bible, la seule vérité dans ce monde. Il est toujours bon de se rappeler ce fait : Ta parole est la vérité. C’est personne d’autre que notre Seigneur lui-même qui a dit : « Ta parole est la vérité ». Combien c’est important pour nous, pour notre vie quotidienne de savoir que la Parole de Dieu seule est la vérité, et de tenir ferme cela. Et celui qui ne veut pas accepter cette Parole est dans une ignorance — je le répète — voulue, intentionnelle. Et l’apôtre dit : vous n’êtes pas dans cette situation, vous n’êtes plus dans cette situation, vous avez des choses meilleures. Combien nous avons raison d’être reconnaissant pour cela !). Ensuite l’apôtre continue : à cause de l’endurcissement de leur cœur (c’est là la cause de leur ignorance : l’endurcissement du cœur contre Dieu : « je ne veux pas ». On veut tout ; en Allemagne ont dit qu’on doit s’occuper de toutes les choses de ce monde à une exception près — c’est drôle, n’est-ce pas, une exception ! — on ne doit pas et on ne veut pas s’occuper de la Bible. Au moment où vous présentez quelque chose de la Bible : « ah non, laissez ça de côté ». Ça nous montre que cette ignorance est une décision. Les conséquences, on peut les voir. Mais c’est toujours bon de se rappeler ces faits afin que nous sachions de quel monde nous sommes entourés. Et Paul par le Saint Esprit décrit d’une clarté divine ce monde en trois versets. Et à la fin), et qui (le monde présent), ayant perdu tout sentiment moral, se sont livrés à la débauche (la situation présente), pour pratiquer avidement toute impureté ».
En contraste à ce tableau terrible, un tableau que nous voyons chaque jour autour de nous, un tableau sinistre et terrible, le Saint Esprit nous présente maintenant une personne, une merveilleuse personne, la personne du Seigneur Jésus. « Mais vous », quel contraste ! « mais vous ». Et chers amis, on peut et on doit se souvenir chaque jour à nouveau de ce contraste : « mais vous ». Quand je quitte la maison le matin et que je vais à l’école ou à mes affaires, je peux me ressouvenir du fait : « mais moi », « mais toi », comme l’apôtre le dit plusieurs fois. Peu importe ce que fait le reste du monde, et même parfois quelques chrétiens : « mais toi », « mais vous ». Nous sommes en contraste avec ce monde parce que nous n’appartenons plus à ce monde.
« Mais vous n’avez pas ainsi appris le Christ ». C’est une expression étonnante : « vous avez appris le Christ ». Est ce qu’on peut apprendre le Christ ? Oui. Naturellement il faut le reconnaître par la foi, et j’espère que chacun d’entre nous ce soir a fait la connaissance du Seigneur comme Sauveur, qu’il est venu vers Lui avec ses péchés, les a confessés devant Lui comme ce malfaiteur à la croix et qu’il L’a accepté par la foi comme Sauveur. Ça c’est la connaissance du Sauveur, et j’espère chers amis que chacun de ceux qui sont réunis avec nous ce soir Le connaît : que nous connaissions tous le Seigneur comme notre Sauveur. C’est la base, mais ce n’est pas cela dont parle l’apôtre ici. Il parle à des croyants auxquels il a présenté la vérité chrétienne dans sa plus haute forme, et il est sûr, parce qu’il y avait travaillé trois ans (c’est exceptionnel, trois ans !), il dit en Actes 20 : « je n’ai cessé nuit et jour d’avertir chacun de vous avec larmes ». Il connaissait le cœur des Éphésiens, en contraste avec moi ici chez vous ce soir — mais le Saint Esprit nous connaît tous. Et il savait que les Éphésiens auxquels il avait prêché la Parole de Dieu, auxquels il avait peint, dessiné la personne du Seigneur devant leurs yeux comme aux Galates, il savait, dis-je, qu’ils connaissaient le Seigneur comme leur Sauveur et Seigneur : Sauveur pour être sauvé, Seigneur pour lui obéir dans notre vie.
Mais il parle d’autre chose ici. Il parle de la connaissance de la personne de Christ. Il ne dit pas : « vous avez fait la connaissance du Seigneur Jésus », mais il dit : « vous n’avez pas ainsi appris le Christ ». Et cela nous parle très clairement d’une instruction spirituelle concernant le caractère de la Personne de notre Sauveur : pour Dieu, il est le Christ. Que veut dire cette expression ? Le Christ, pour nous ça veut dire que le Seigneur Jésus est venu comme homme sur la terre ; le Christ c’était le messie d’Israël. Et qu’a fait le peuple d’Israël ? Ils l’ont rejeté. Maintenant pour eux, il n’est nullement le Christ. Mais qu’avons-nous à faire avec le Messie ? Après le rejet du Seigneur Jésus, Sa crucifixion, Sa mort, c’était la fin pour Israël, mais pas pour Dieu, et pas pour nous non plus. Dieu L’a ressuscité d’entre les morts et L’a fait asseoir à sa droite comme le dit déjà le Psalmiste en plusieurs endroits, et spécialement au Psaume 110 : « assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que je mette tes ennemis pour le marchepied de tes pieds ». Et dans ce temps-là, dans cette période entre le rejet du Christ comme Messie par son peuple terrestre, et le moment où Il sera reconnu par son peuple terrestre comme le vrai Messie, Il est le Christ pour nous qui n’appartenons nullement au peuple terrestre d’Israël.
Il est pour nous beaucoup plus que le messie pour Israël, Il est
l’homme qui a accompli toutes les délices de Son Père, qui a été élevé à la
droite de Dieu en réponse à son œuvre et à la glorification de Son Père. Et
maintenant comme tel, Il est le Christ pour l’assemblée. L’homme des délices de
Dieu le Père, c’est le Christ, l’homme qui était ici-bas sur la terre et qui
est maintenant glorifié à la droite de Dieu. En Actes 2, Pierre dit que Dieu L’a
fait Christ et Seigneur. C’était à sa droite, non pas ici-bas. C’est pourquoi
je crois qu’on peut dire que le nom Christ
où plutôt le titre Christ
qui
appartient au Seigneur Jésus, et qui était initialement en relation avec son
peuple d’Israël (parce que Christ, c’est le Messie, l’oint), a pris ensuite cette
nouvelle connotation pour nous, qui est beaucoup plus élevée que la
signification qu’il a pour le peuple d’Israël (bien qu’il la reprendra à son
apparition pour le peuple d’Israël). Le Christ, l’homme des délices de Dieu le
Père, c’est notre Sauveur et notre Seigneur. C’est pourquoi l’apôtre dit :
vous avez appris le Christ.
Chers amis, je m’adresse tout spécialement aux jeunes n’est-ce pas, vous comprenez peut-être que ces choses doivent être apprises. On ne peut pas les savoir sans lire et sans étudier la Parole, sans s’occuper de la grandeur de cette personne du Fils de Dieu qui nous a aimé, oui, mais qui est aimé par Dieu le Père, et qui aime Son Père, et qui est les délices du Père. C’est Celui qui nous a aimé, c’est Celui qui s’est donné pour nous ; ce n’est pas un homme quelconque ; c’est le Fils éternel de Dieu devenu homme, abaissé, rejeté, mort sur la croix pour moi, ressuscité à la gloire de Dieu : le Christ.
« Vous avez appris le Christ ». Chers amis, c’est ce dont l’apôtre instruisait les Éphésiens : il leur présentait la personne du Fils de Dieu devenu homme et glorifié maintenant à Sa droite dans toute sa grandeur et sa valeur pour Dieu. Un frère a écrit une fois : tout homme a besoin d’un but dans sa vie ; tous cherchent un but ; mais le but, le centre de la vie du chrétien est Celui qui est le centre pour Dieu le Père. Il n’y a rien de plus grand, il n’y a personne de plus grand que le Christ de Dieu qui est mon Sauveur. C’est ce que l’apôtre dit ici ; il nous encourage à nous occuper du Seigneur dans toute sa gloire.
Il dit : « vous avez appris le Christ ». Et comment ? : « si du moins vous l’avez entendu et avez été instruits en lui ». C’est ce que nous faisons un peu maintenant en toute faiblesse ; entendre de Lui, écouter ce que la Parole dit de Lui, ce qu’on peut dire à l’égard de ce que la Parole dit de Lui — on peut être instruit en Lui. Chers amis, c’est mon désir de donner un peu d’instruction, comme c’était le désir de l’apôtre d’instruire les chrétiens pour les fortifier, pour les fonder dans la vérité afin que, comme il le dit au verset 14, ils ne soient pas ballottés par tout vent de doctrine. Quand on est enraciné et fondé dans le Christ, on n’est pas emporté par tout vent de doctrine, dont le christianisme, les églises, les communautés chrétiennes sont pleines aujourd’hui. On y voit des pauvres chrétiens chancelants d’un côté ou de l’autre parce qu’ils ne sont pas enracinés dans le Christ.
Et quel est le résultat de cet enracinement ? C’est très simple : en Jean 10 le Seigneur dit de ses brebis : elles connaissent Sa voix, la voix du Seigneur, du bon Berger, et elles ne suivront pas la voix d’un autre. Pourquoi ? Parce qu’elles peuvent réfuter tout ce que cet autre dit ? Non. Parce qu’elles ne connaissent pas sa voix. C’est tellement simple. Je réfute les choses qui ne sont pas en accord avec la vérité, non parce que je peux toutes les réfuter (cela nécessiterait une intelligence énorme que Dieu n’a pas accordée à chacun), mais Il a accordé à chacun l’oreille et la clarté pour savoir ce qui est du Seigneur et ce qui n’est pas du Seigneur. C’est ça l’instruction ici. « Vous avez entendu ».
Que le Seigneur nous donne d’avoir de plus en plus le désir d’entendre, d’écouter et de savoir les choses qui nous parlent de Lui, et ainsi d’être instruit de Sa personne !
Et maintenant voici une deuxième expression très étonnante : « selon que la vérité est en Jésus ». Dans l’original grec, il est dit exactement : « selon que la vérité est dans le Jésus », comme au verset 20, il est dit : « le Christ ». L’utilisation de l’article ici serait comme si l’apôtre montrait du doigt le Seigneur : le Jésus, lui seul, pas un autre, pas des doctrines, c’est la personne de Jésus.
Ici ce n’est donc pas le Christ, c’est le Jésus. Et naturellement, comme toute chose dans la Parole, cela a aussi quelque chose à nous dire. Quand la Parole parle de Jésus, elle nous montre toujours l’homme ici-bas sur la terre, né d’une femme, né sous la loi, ayant grandi comme chaque homme : il était Fils de l’homme. Adam n’était pas fils de l’homme, il était un homme créé adulte, je pense, il n’y a pas de preuve du contraire. Mais le Seigneur était Fils de l’homme, ayant une mère, né d’une femme, né sous la loi, ayant grandi jusqu’à l’âge adulte, et en Lui la vérité de Dieu nous a été révélée.
Non seulement Il a annoncé la vérité : naturellement chaque parole qu’Il a dite était la vérité — non seulement Ses paroles étaient vraies, mais elles exprimaient la vérité qu’on ne pouvait pas savoir, les vérités révélées qui étaient cachées jusque-là. C’est Lui seul qui a révélé Dieu — la vérité. Personne n’a jamais vu Dieu, le Fils unique qui est dans le sein du Père, Lui L’a fait connaître (Jean 1:18).
La vérité est en Jésus : c’est aussi dans cet homme humble et débonnaire, plein de grâce, l’homme le plus affable qu’il y ait jamais eu sur cette terre. Les disciples disaient souvent aux gens : « non, laissez-le, il est fatigué ». Le Seigneur jamais. C’était l’homme le plus affable, le plus doux, mais aussi le plus vrai, la vérité : « Moi je suis le chemin, la vérité et la vie ».
« Selon que la vérité est dans le Jésus », celui-ci, et pas un autre. Chers amis, cela ne nous montre-il pas combien nous avons besoin de considérer notre Seigneur dans sa vie ici-bas sur la terre, dans les évangiles ? Avez-vous jamais étudié les évangiles qui nous présentent le Seigneur sous quatre différents aspects : le roi d’Israël en Matthieu, le serviteur en Marc, le Fils de l’homme, l’homme parfait en Luc, le Fils de Dieu éternel, en Jean ; pour ne dire que deux ou trois mots concernant ces évangiles. Là, nous trouvons comment la vérité est dans le Jésus, en Jésus, et nulle part ailleurs. Et cela est nécessaire pour nous afin que nous ayons de la joie, une plénitude de joie parce que c’est celui dans lequel Dieu le Père trouve toutes Ses délices, son plaisir.
« Selon que la vérité est en Jésus : c’est-à-dire en ce qui concerne votre première manière de vivre ». Maintenant il jette un coup d’œil en arrière dans le passage que nous avons lu aux versets 17 à 19. C’était votre ancienne manière de vivre, mais c’est du passé. Cette première manière de vivre est passée. Au moment où nous avons cru au Seigneur Jésus, une nouvelle vie a commencé. La foi chrétienne n’est pas une religion comme toutes les autres religions de cette terre, de ce monde. Toute religion dans ce monde, l’hindouisme, l’islam, même la religion des israélites (la seule religion que Dieu ait donnée à un peuple, son peuple d’Israël — je l’appelle religion, on verra pourquoi), toute religion sur cette terre est basée sur la même pensée : l’homme est appelé à faire telle et telle chose pour arriver au but. Et cela s’applique aussi à la loi de Moïse. Dieu l’a donnée à son peuple terrestre et lui a dit : « si tu obéis et si tu suis mes commandements, tu serras béni sur la terre » — des bénédictions terrestres. Mais cette religion divine, la seule divine, a démontré que la religion comme telle ne peut pas sauver l’homme. Et si la seule religion divine ne peut pas sauver l’homme, combien moins toutes les autres. C’est très simple. Chaque religion dit : « tu dois faire cela et cela, pour arriver au but ». Mais Dieu, par la seule religion que Lui a donnée aux hommes, montre que c’est impossible.
Alors, la foi chrétienne n’est pas une religion, sous cet aspect là : c’est une vie. Dieu dit : « tu ne peux rien faire, tu es perdu, tu es mort dans tes péchés ». Un mort, que peut-il faire ? Rien. Mais Dieu dit : « j’ai tout fait pour toi, mon Fils bien-aimé est mort pour toi, tu ne peux rien faire, tu ne dois rien faire ; la seule chose, c’est de croire au Seigneur Jésus ». Naturellement on pourrait encore discuter et dire : « croire, c’est aussi faire quelque chose ». Mais croire, qu’est-ce ? « Crois au Seigneur Jésus » : est-ce une activité ? C’est seulement étendre la main afin que Dieu puisse la prendre ; c’est cela la foi. On ne peut rien faire, nous ne pouvons rien faire, mais Dieu a tout fait.
Notre vie avant notre conversion, c’était la première manière de vivre, que nous avons dépouillée. Nous avons dépouillé le vieil homme. Le vieil homme, c’est la personnalité de l’homme pécheur aux yeux de Dieu avant qu’il se convertisse. Voilà le vieil homme. Adam n’était pas le vieil homme, mais de lui descendent tous les hommes dans leur caractère pécheur ; aux yeux de Dieu c’est le vieil homme. Et Dieu ne peut rien en faire, on le comprend bien ; Il peut seulement le condamner. Il l’a fait à la croix dans la personne de son Fils devenu homme, qui a pris la forme extérieure de ces descendants d’Adam. Il n’est pas devenu le vieil homme ; Il n’est même pas le nouvel homme dans Sa personne ; Il est l’Homme du ciel, le second Homme qui porte dans Sa personne tous les caractères, toutes les qualités du nouvel homme — mais dans Sa personne, je n’oserais pas dire que le Seigneur était le nouvel homme. Mais chaque homme, chaque femme, dans sa personnalité comme pécheur devant Dieu, c’est le vieil homme dont Dieu ne peut rien faire. C’est pourquoi, en croyant au Seigneur Jésus, il nous donne une nouvelle vie, une nouvelle nature, le nouvel homme qu’Il a Lui-même créé à la croix, comme le dit le chapitre 2.
Il est intéressant de voir que, tout comme le vieil homme, le nouvel homme est mentionné trois fois dans le Nouveau Testament. La fin du vieil homme est présentée en Romains 6:6 : « notre vieil homme a été crucifié avec lui », à la croix — là, nous avons le jugement de Dieu concernant notre première manière de vivre — Il ne trouve rien d’acceptable dans le vieil homme, Il l’a crucifié et c’en est fini du vieil homme, c’est terminé. Et nous tous qui avons été baptisés, nous avons confessé cela, par notre baptême. Notre vieil homme a été crucifié avec Christ ; nous sommes en conséquence morts avec Christ ; et par le baptême, nous avons confessé que nous sommes ensevelis avec Christ. Crucifié, mort, enseveli avec Christ, voilà la fin du vieil homme.
Maintenant, le Saint Esprit dit : « en croyant au Seigneur Jésus, vous avez accepté cela », par la foi, parce que cette crucifixion de notre vieil homme a eu lieu dans la personne du Seigneur, il y a 2000 ans. Cela s’est fait dans la crucifixion du Seigneur Jésus sous le jugement de Dieu. C’est le jugement de Dieu. Chaque croyant qui a accepté le Seigneur Jésus doit s’en souvenir. C’est l’instruction donnée ici. Au moment de ma conversion, je ne le savais pas ; il était nécessaire que j’en fusse instruit. C’est ce que fait la Parole ici, elle nous instruit de ce qui a eu lieu au moment de notre conversion. Et non seulement cela, mais elle nous instruit aussi des conséquences de ce fait : vous avez dépouillé le vieil homme.
Est-ce que vous vous rendez compte que la première manière de vivre a trouvé sa fin ? Combien de fois entend-on dire : « mais je suis comme ça ! Je suis comme ça ! » Ou bien on dit : « mais un tel est comme ça », ou « elle est comme ça », en parlant des caractères mauvais, des traits du vieil homme. Mais Dieu ne parle nullement ainsi, Il ne dit pas : « oui, vous avez toujours le vieil homme avec vous ». Non, Il dit tout autre chose, Il dit : « vous l’avez dépouillé », comme un vêtement souillé qu’on ne veut pas, à l’égard duquel on a des sentiments de répulsion et dont on veut être débarrassé. C’est ce qui nous est présenté ici. Vous avez dépouillé le vieil homme, comme une chose qui n’est pas en accord avec notre vie chrétienne, qui n’est pas en accord avec nous-mêmes qui sommes une nouvelle création, qui avons reçu la vie nouvelle par le Seigneur et qui avons revêtu — et c’est là l’instruction — le nouvel homme.
Le vieil homme est notre caractère aux yeux de Dieu, détestable, jugé, non acceptable. Or une chose détestable et non acceptable pour Dieu peut-elle être acceptable pour nous ? Chers amis, c’est une vérité aux conséquences énormes ; nous ne nous rendons pas toujours compte dans nos vies personnelles, en famille, dans l’assemblée, que nos caractères naturels n’ont rien à faire avec la vie nouvelle comme chrétien. Et que c’est aussi une décision spirituelle de dire : « j’ai dépouillé le vieil homme et j’ai revêtu le nouvel homme ».
Ce vieil homme est non seulement détestable et mauvais aux yeux de Dieu, mais il ne peut pas être amélioré. C’est aussi une caractéristique des religions de vouloir améliorer l’homme tel qu’il est. Impossible ! Dieu le dit « jugé ». Mais par contre, il se corrompt selon les convoitises. Il n’est pas seulement mauvais, mais il se corrompt continuellement, il devient de plus en plus mauvais. C’est clair pour nous, et je crois que chacun d’entre nous a ressenti cela. J’ai des traits de caractères qui ne sont pas du tout en accord avec ma vie comme chrétien, et qui ne peuvent jamais plaire au Seigneur. Ce sont ces membres dont parle l’épître aux Colossiens au chapitre 3 où nous avons presque la même présentation. Dépouiller le vieil homme, revêtir le nouvel homme. Il dit : « Mortifiez donc vos membres qui sont sur la terre ». Ce sont pour ainsi dire les membres restants, de ce vieil homme que nous avons dépouillé.
C’est un acte de foi de réaliser par ces instructions que je suis passé de la situation de vieil homme dans une nouvelle situation : j’ai reçu un nouvel homme. Le Seigneur Jésus l’a créé à la croix. Au chapitre 2, Paul parle de la croix du Seigneur : « ayant aboli dans sa chair l’inimitié, la loi des commandements qui consiste en ordonnances, afin qu’il créât les deux en lui-même pour être un seul homme nouveau » (Éph. 2:15). Il aborde ainsi cette question sous un autre angle, il aborde le vieil homme et le nouvel homme sous l’angle de la religion. Il dit : « avant la croix il y avait pour Dieu deux sortes d’hommes » religieusement parlant. Il y avait les juifs, le peuple qu’Il avait choisi, et il y avait les païens — les nations, qui étaient ennemis l’un de l’autre : deux sortes de vieil homme. La loi ne pouvait pas sauver les hommes, et les idoles le pouvaient encore moins. Mais le Seigneur a aboli ces différences. Pour lui, les Juifs sont coupables, et les nations sont coupables, et Il a porté le jugement pour eux. Et dans Sa mort — et on peut ajouter dans Sa résurrection — il a aboli ces différences, même religieuses. Et Il a créé en Lui-même un seul homme. Parfois il est dit que c’est l’assemblée, mais je ne le crois pas. Je crois que le nouvel homme n’est pas l’assemblée comme telle, c’est le caractère des individus qui forment l’assemblée. C’est cela le nouvel homme.
Un nouvel homme. Il n’y a pas de différence entre les chrétiens sous ce point de vue. Il n’y a pas de chrétiens meilleurs ou pires que les autres. Tous les chrétiens ont la même valeur parce qu’ils ont tous revêtus le nouvel homme que le Seigneur a créé par Sa mort. L’exemple, le prototype, pour ainsi dire avec révérence, de ce nouvel homme, c’est le Seigneur Jésus. C’est ce que nous trouvons ici : « la vérité en Jésus ». Lui est l’exemple, le prototype de ce nouvel homme.
Si nous voulons savoir comment marcher, regardons vers le Seigneur. Là, nous trouvons notre exemple parfait. Quelle beauté que celle du Seigneur comme Il nous est présenté dans les Évangiles, dans son amour, dans Sa grâce, Sa miséricorde, mais aussi Sa sainteté, Sa justice, dans toutes ces qualités, tous ces caractères divins révélés dans un homme. C’est le nouvel homme.
Et maintenant, le Seigneur nous a donné la faculté de Le suivre par la foi, en dépouillant le vieil homme, en revêtant le nouvel homme et en Le suivant en nouveauté de vie comme le dit Romains 6. Là, nous trouvons la fin du vieil homme, et la conséquence est de vivre en nouveauté de vie. En 2 Corinthiens 5:17, il dit que ceux qui sont en Christ sont une nouvelle création. Ce n’est pas une amélioration de notre caractère, c’est impossible ; mais c’est être revêtu d’un nouvel homme que le Seigneur nous a fait comme don. Il nous le donne, il dit : « J’ai tout fait pour toi. Prends-moi comme exemple, je te donne les forces, je te donne le courage et aussi l’envie de me suivre parce que tu as une nature identique à la mienne ». Notre nouvelle nature est Sa nature. C’est Lui qui est notre vie. C’est pourquoi nous avons tous ressenti, j’espère, le désir d’être comme le Seigneur, bien que nous soyons loin de Lui. Mais la pensée proprement dite de Le suivre nous est présentée ici parce qu’Il nous a donné tout ce qui est nécessaire : la nouvelle vie, le nouvel homme et le Saint Esprit comme puissance.
« Vous avez dépouillé le vieil homme, vous avez revêtu le
nouvel homme créé selon Dieu ». C’est vraiment une création. Suivez dans
l’Écriture, dans le Nouveau Testament, cette pensée
de la nouvelle création. Un jour, le monde entier sera une nouvelle création.
Mais nous chrétiens, nous sommes déjà les prémices de la nouvelle création dans
la scène de l’ancienne création. Une nouvelle création en Christ. Quel
privilège, quelle bénédiction ! Mais c’est seulement une
bénédiction parmi toutes les bénédictions spirituelles dans les
célestes en Christ.
Que le Seigneur nous donne de rechercher sa Parole pour en trouver d’autres, plusieurs, toutes les bénédictions spirituelles. Nous n’arriverons jamais à la fin. Mais dans l’éternité, dans la perfection de la maison du Père, nous jouirons tous en perfection de toutes les bénédictions spirituelles que Dieu le Père nous a accordées en Christ Son Bien-aimé.