L’Assyrien

Ézéchiel 38:20-23 ; Daniel 11:40 ; Ésaïe 31:8-9 ; Matthieu 24:15-16 ; etc.

Arend Remmers [Ajouts bibliquest entre crochets]


Im Glauben leben / Ermunterung und Ermahnung, 2019, p. 9


Table des matières :

1 - Qui est l’Assyrien ?

2 - L’assaut assyrien

3 - La fin de l’Assyrien

4 - Gog et Magog du fond du nord


1 - Qui est l’Assyrien ?

L’Assyrie, aussi appelée Assur dans la Bible, est l’un des plus anciens royaumes du monde. Dans l’antiquité, il couvrait une grande partie de la péninsule arabique et de ce qui est aujourd’hui l’Irak, l’Iran, la Turquie et la Syrie.

Assur ou l’Assyrie n’apparaît qu’assez tardivement dans la Bible (2 Rois 15:19, etc.), hormis les premières et brèves mentions de Genèse 2:14 et 10:10-11. En plus de Babel / Babylone, l’Assyrie a joué un rôle important en tant qu’ennemi du peuple terrestre de Dieu. Dieu s’est servi du puissant royaume du nord comme d’une verge de correction (ou bâton disciplinaire) pour Son peuple. Au temps de la fin, ce royaume constituera, avec l’Antichrist et l’Empire romain, l’un des trois agents principaux de l’inimitié contre Christ.

Les Assyriens étaient des idolâtres orgueilleux qui méprisaient le seul vrai Dieu et se croyaient bien au-dessus de toutes les nations. Dans l’avenir il en sera comme dans le passé (2 Chr. 32:10-15 ; Ésaïe 10:10-11). Mais contrairement à l’Empire romain qui sera allié aux Juifs dans une hostilité commune envers Dieu et Son Christ, l’Assyrien sera ennemi à la fois de Dieu et des Juifs. Cela semble déjà se manifester au Proche Orient.

L’Assyrien du futur apparait dans plusieurs livres prophétiques de l’Ancien Testament (surtout Ésaïe, Daniel, Joël, Michée, Nahum et Sophonie) ; il est aussi appelé « roi du nord » (Dan. 11:40 ; cependant dans les versets qui précèdent, ce terme se rapporte à divers rois historiques de Syrie).

Dans le Nouveau Testament, en revanche, on ne trouve qu’une vague allusion. Cela tient à ce qu’Israël n’a pas un rôle prépondérant dans la prophétie du Nouveau Testament. L’objet de la prophétie de l’Ancien Testament est essentiellement l’introduction de Christ comme Roi d’Israël et du monde. Dans ce contexte, de nombreux peuples sont mentionnés qui étaient ou seront en rapport avec Israël. C’est différent dans le Nouveau Testament. En fait, seul l’Empire romain y occupe une place importante, car cet empire régnait au temps de Christ sur la terre, et renaîtra au temps de la fin. Seuls les peuples mentionnés en Apocalypse 9:14 et 16:12 à l’orient de l’Euphrate pourraient se rapporter à l’Assyrien du futur.

Au temps de la fin, le roi du midi se heurtera à lui, et le roi du Nord fondra sur lui comme une tempête avec des chars, des cavaliers et beaucoup de navires ; il pénétrera dans les pays, les inondera et passera outre (Daniel 11:40).


2 - L’assaut assyrien

En tant que « verge de correction » [Prov. 22:15] envoyée par le Seigneur, l’Assyrien, comme par le passé, punira les Juifs de l’avenir à cause de leur rébellion contre Dieu, de leur idolâtrie et de leur rejet du Messie (voir Ésaïe 10:5 ; Daniel 9:27 ; 12:11 ; Michée 5:1). Quand dans la seconde moitié de la dernière semaine d’années (voir l’article « Les soixante-dix semaines ») avant l’apparition de Christ, le peuple sous son roi, l’Antichrist, et en alliance avec l’Empire Romain aura atteint le sommet de son impiété, Dieu laissera l’Assyrien et ses alliés envahir le pays comme un flot puissant (Ésaïe 8:7,8). L’image de l’eau impétueuse qui inonde tout est une caractéristique de l’Assyrien (Ésaïe 28:2, 15-18 ; 59:19 ; Jérémie 47:2 ; Daniel 11:40). Jérusalem ne sera pas épargnée non plus. Le temple reconstruit dans l’incrédulité et dans lequel l’Antichrist se fera adorer, sera alors détruit (voir 2 Thes. 2:4 ; Ps. 74:3, 7 ; 79:1 ; Ésaïe 63:18 ; 66:1-6 ; Dan. 12:11 ; Matt. 24:15).

« Quand donc vous verrez l’abomination de la désolation dont il a été parlé par Daniel, le prophète, établie dans le lieu saint (que celui qui lit comprenne), alors que ceux qui sont en Judée s’enfuient dans les montagnes » (Matthieu 24:15-16).

Les attaques assyriennes décrites en Ésaïe 10:5-11 et 28:14-22 sont le dernier accès de colère de Dieu sur Son peuple terrestre. Dieu utilisera les Assyriens pour piller Son peuple et le fouler aux pieds dans les rues. Aucun autre ennemi d’Israël n’est aussi clairement désigné comme instrument de punition dans la main de Dieu.

L’Assyrien attaquera Jérusalem deux fois. La première fois, il s’avancera en provenant de son lieu d’origine, c’est-à-dire le nord-est. Les lieux mentionnés en Ésaïe 10:28-32 (Aïath, Migron, Micmash, Guéba, Rama, Guibha de Saül, Gallim, Laïs, Anathoth, Madména, Guébim, Nob) sont au nord de Jérusalem. Dans la deuxième attaque, il viendra en provenance de l’Égypte, c’est-à-dire du sud, contre Jérusalem et établira son camp entre la Méditerranée et Jérusalem (voir Daniel 11:40-45).

Les Juifs impies du temps de la fin auront déjà à cette époque reçu l’Antichrist comme leur chef, — celui qui « vient en son propre nom » (Jean 5:43). Celui-ci aura littéralement conclu avec le chef de l’empire romain une « alliance avec la mort » dans le sens le plus vrai, et un « pacte avec le shéol » ; ce chef de l’Empire romain est la bête qui monte de l’abîme, et son pouvoir est d’origine satanique (Ésaïe 28:15 ; voir Dan. 9:27 ; Apoc. 13 ; 17:8).

À la première attaque de l’Assyrien, une partie du peuple juif cherchera refuge en Égypte, mais l’Assyrien ira les tirer de là aussi (Ésaïe 30:2 ; Dan. 11:42). Puis des rumeurs provenant de l’Orient et du Nord (en fait probablement et en partie la nouvelle du déploiement de l’armée de l’Empire romain) — l’inciteront à retourner vers Israël (Dan. 11:44, 45). Il s’ensuivra le deuxième siège de Jérusalem par l’Assyrien. Ce siège est décrit en Ésaïe 29:1-8, ainsi que la fin de l’attaquant — sans que son nom soit mentionné.


3 - La fin de l’Assyrien

Maintenant vient le jugement de la puissance mondiale que Dieu a utilisée comme « verge de correction » contre les Juifs impies lors de la première attaque. Car le Seigneur Jésus descendra du ciel pour délivrer le résidu fidèle des Juifs. Il anéantira d’abord l’armée et le chef d’état de l’Empire romain ainsi que l’Antichrist à Armaguéddon, puis Il brisera l’Assyrien et ses alliés sur les montagnes d’Israël (Ésaïe 14:25 ; 31:8, 9 ; Ésaïe 9 ; Daniel 11:45 ; Apoc 16:13-16 ; 19:19-21).

L’Assyrien ne sera pas conscient d’être un instrument de Dieu et agira avec arrogance et présomption. C’est une autre raison pour laquelle Dieu l’anéantira à la fin. « Quand le Seigneur aura achevé toute son œuvre contre la montagne de Sion et contre Jérusalem, je visiterai le fruit de l’arrogance du cœur du roi d’Assyrie et la gloire de la fierté de ses yeux » (Ésaïe 10:12-15).

Cette œuvre de Dieu en châtiment par le moyen de l’Assyrien est appelée Son œuvre « étrange » et son travail « inaccoutumé » (Ésaïe 28:21). Cela veut dire qu’il ne s’agit ni de la punition du mal en soi, ni du jugement de Son peuple qu’Il aime. Dieu n’est pas seulement amour, mais aussi lumière, et donc « Dieu de jugement » (Ésaïe 30:18). Ce qui est étrange et inaccoutumé, c’est que, pour exécuter Son jugement, Dieu utilise comme instruments des gens qui sont encore plus pécheurs que ceux qui sont punis.

Ce n’est qu’après que l’Assyrien, effrayé par les rumeurs de l’Orient et du Nord, repartira d’Égypte vers la Terre Sainte, que les paroles d’Ésaïe 10:32-34 s’accompliront. Dieu aura atteint Son but avec Son peuple et ne permettra pas à l’ennemi, qui était son bâton disciplinaire [verge de la correction] lors de la première attaque, de lever à nouveau la main « contre la montagne de la fille de Sion, la colline de Jérusalem ». La puissante armée assyrienne, qui se dresse comme une forêt d’arbres grands et imposants devant la ville, est maintenant abattue et anéantie avec une force terrible. « Et il viendra à sa fin, et il n’y aura personne pour le secourir » (Dan. 11:45). Même si l’ennemi déferle « comme un fleuve », il sera mis en fuite par le « souffle du Seigneur » [(*)]. L’épée servant à frapper, sort de la bouche du Seigneur (Ésaïe 59:19 ; voir Ésaïe 14:25 ; 31:8 ; Daniel 8:25 ; 11:45).


[(*) note Bibliquest : dans la bible allemande (Elberfeld-CSV), Ésaïe 59:19 est traduit de la manière suivante : « Quand l’assaillant viendra comme un fleuve, le souffle de l’Éternel le mettra en fuite », tandis que Darby en français traduit : « quand l’ennemi viendra comme un fleuve, l’Esprit de l’Éternel lèvera un étendard contre lui » — Sur le « souffle de la bouche » du Seigneur, voir 2 Thes. 2:8. Sur l’épée qui sort de Sa bouche pour frapper les nations, voir Apoc. 19:15]


« Et Assur tombera par l’épée, non d’un homme d’importance ; et l’épée, non d’un homme du commun, le dévorera : et il fuira devant l’épée, et ses jeunes hommes seront soumis au tribut ; et de frayeur, il passera vers son rocher, et ses princes seront terrifiés à cause de l’étendard, dit l’Éternel, qui a son feu dans Sion et son four dans Jérusalem » (Ésaïe 31:8, 9).

Quand l’Assyrien aura accompli sa mission, la colère de Dieu contre Israël prendra aussi fin. « Quand le Seigneur aura achevé toute son œuvre contre la montagne de Sion et contre Jérusalem », quand Sa colère contre Son peuple apostat et idolâtre se sera éteinte, alors Il anéantira l’instrument qu’Il aura utilisé à cause de son orgueil et de son arrogance indescriptibles (Ésaïe 10:12 ; cf. 40:2). Avec l’anéantissement de l’Assyrien (et non pas de l’Antichrist et de l’Empire romain, qui auront déjà été jugés auparavant) la colère de l’Éternel prendra fin. Contrairement à l’Antichrist et au chef de l’Empire romain avec leurs armées qui finissent à Armaguéddon (Meguiddo), la destruction de l’armée assyrienne aura lieu près de Jérusalem, dans la vallée de Josaphat (« le Seigneur juge »), et c’est à cette occasion que le Seigneur Jésus se tiendra sur la montagne des Oliviers (Joël 3:12 ; Zach. 14:1-4).

Mais le jugement du souverain d’Assyrie et de son armée ne sera pas fini. Il y a une « suite » : l’inimitié des pays contre Israël ne se terminera définitivement que par l’apparition de Christ. « En ce jour-là, il y aura un chemin battu (une route) de l’Égypte à l’Assyrie ; et l’Assyrie viendra en Égypte, et l’Égypte en Assyrie ; et l’Égypte avec l’Assyrie serviront (l’Éternel) » (Ésaïe 19:23-25). Que la grâce de Dieu est grande !


4 - Gog et Magog du fond du nord

Quand tous les jugements contre les nations hostiles à Dieu et à Son peuple seront terminés, la paix tant attendue arrivera sous le règne du Messie. Mais juste à ce moment-là, il y aura une dernière attaque violente en provenance du nord. L’Assyrien, futur roi du nord, n’était qu’un représentant et un précurseur de cette dernière puissance ennemie (*).


(*) : La plupart des prophètes de l’Ancien Testament ont une « vision lointaine » et ne font pas de distinction entre l’Assyrien et Gog, mais ne pas confondre avec « Gog et Magog » d’Apoc. 20:8, qui ne paraîtra qu’à la fin du Royaume millénaire.


Cette attaque décrite en Ézéchiel 38 et 39 arrive au temps postérieur à la pleine restauration du peuple d’Israël dans la terre promise selon les chapitres précédents 36 et 37. Dans ce contexte, la manière de caractériser le roi du nord, l’Assyrien, en Daniel 8:24 est remarquable : « Et sa puissance sera forte, mais non par sa propre puissance ». Ces mots indiquent que, derrière ce roi, il y a une autre puissance, plus grande : c’est Gog et Magog.

Dieu appelle ce dernier assaillant « Gog du pays de Magog, le prince de Rosh, de Méshec et de Tubal », qui montera « du fond du nord » (Éz. 38:1,15 ; 39:2). En général, les noms de Rosh (Russie ; russe « Rossiya »), Meshec (Moscou) et Tubal (Tobolsk) sont considérés comme des réminiscences d’une puissance étatique du nord lointain, la Russie. Dans son avidité insatiable pour ravir et tuer, elle arrivera avec une énorme armée composée de nombreux peuples. Elle est marquée par les expressions : « … pour emporter un butin et faire un pillage, pour tourner ta main sur des lieux désolés de nouveau habités, et sur un peuple rassemblé d’entre les nations, qui a acquis du bétail et des biens, et habite le centre du pays » (Éz. 38:12). En cela, nous pouvons voir une certaine ressemblance avec la description de l’Assyrien : « Je l’enverrai contre une nation profane ; et je lui donnerai un mandat contre le peuple de ma fureur, pour le butiner et le piller, et pour le fouler aux pieds comme la boue des rues » (Ésaïe 10:6). Cette similitude indique également l’existence d’une relation entre ces deux puissances.

L’attaque de Gog et Magog a probablement pour but de venger son allié disparu, l’Assyrien, mais peut-être aussi de s’emparer du pouvoir mondial après l’anéantissement de l’Empire romain. Ce but nécessite qu’Israël, qui habite le « centre de la terre » et d’où émane la domination mondiale, soit à son tour anéanti (voir Ésaïe 2:2-4 ; Éz. 38:12). Mais celui qui ne connaît ni Dieu ni Sa puissance sera exterminé et anéanti sur la terre d’Israël par de la confusion, de la maladie et des forces de la nature, afin que le nom du Seigneur soit glorifié et sanctifié (Éz. 38:20-23).

« J’entrerai en jugement avec lui par la peste et par le sang ; et je ferai pleuvoir une pluie torrentielle et des pierres de grêle, du feu et du soufre, sur lui et sur ses bandes, et sur les peuples nombreux qui seront avec lui. Et je me glorifierai et je me sanctifierai, et je serai connu aux yeux de beaucoup de nations ; et elles sauront que je suis l’Éternel » (Ézéchiel 38:22.23).

Ce n’est qu’alors que la vraie justice et la vraie paix régneront sur la terre pendant mille ans. Seul le Seigneur Jésus, le vrai Melchisédec, peut y parvenir, « étant interprété roi de justice, et puis aussi roi de Salem, c’est-à-dire roi de paix » (Héb. 7:2). Dans Son royaume, toutes les voies de Dieu dans la création présente trouveront leur accomplissement paisible et juste.