Arend Remmers
Table des matières abrégée :
1 - Le royaume de Dieu dans l’Ancien Testament
3 - Le royaume de Dieu s’est approché
4 - L’évangile du royaume et l’évangile de la grâce
6 - Les mystères du royaume des cieux
7 - Les clés du royaume des cieux et le baptême
8 - Le royaume de Dieu et le royaume des cieux
9 - L’assemblée et le royaume de Dieu
11 - Le royaume de Dieu et la puissance de Satan
Table des matières détaillée :
1 - Le royaume de Dieu dans l’Ancien Testament
3 - Le royaume de Dieu s’est approché
4 - L’évangile du royaume et l’évangile de la grâce
6 - Les mystères du royaume des cieux
7 - Les clés du royaume des cieux et le baptême
8 - Le royaume de Dieu et le royaume des cieux
8.1 - Les différentes expressions
8.4 - Autres désignations du royaume
9 - L’assemblée et le royaume de Dieu
9.1 - Différences entre l’assemblée et le royaume
9.2 - Christ, la tête et le roi
9.3 - La relation entre l’assemblée et le royaume
9.4 - Le royaume de Dieu aujourd’hui
9.5 - Le chrétien et le royaume qui vient
11 - Le royaume de Dieu et la puissance de Satan
Ed. Ernst Paulus Verlag 1984
Peu avant sa mort, le patriarche Jacob prononça les paroles suivantes dans sa bénédiction au sujet de Juda : « Le sceptre ne se retirera point de Juda, ni un législateur d’entre ses pieds, jusqu’à ce que Shilo vienne ; et à lui sera l’obéissance des peuples » (Gen.49:10). C’est au plus tard à partir de ce moment-là que, parmi les descendants de Jacob, les fils d’Israël, naquit l’attente d’un royaume de paix (Shilo signifie : celui qui apporte le repos, celui qui procure la paix). Moïse montra dans ses dernières paroles que l’Éternel Lui-même prendrait la domination sur Son peuple : « Nul n’est comme le Dieu de Jeshurun, qui est porté sur les cieux à ton secours, et sur les nuées dans sa majesté. Le Dieu d’ancienneté est [ta] demeure, et au-dessous [de toi] sont les bras éternels ; il chasse l’ennemi devant toi, et il dit : Détruis ! Et Israël habitera en sécurité, la source de Jacob, à part, dans un pays de froment et de moût, et ses cieux distilleront la rosée. Tu es bienheureux, Israël ! Qui est comme toi, un peuple sauvé par l’Éternel, le bouclier de ton secours et l’épée de ta gloire ? Tes ennemis dissimuleront devant toi, et toi, tu marcheras sur leurs lieux élevés » (Deut. 33:26-29).
David, le premier roi d’Israël issu de la maison de Juda, l’homme selon le cœur de Dieu parla plusieurs fois du roi qui, un jour, s’assiérait sur son trône à Jérusalem. Le psaume 72 nous présente ce roi dans Sa domination de paix et de bénédiction, de même que les psaumes du quatrième livre (Ps. 90-106), où nous voyons l’introduction du premier né sur la terre (selon Héb.1:6). Pensons également au Psaume 45 où les fils de Coré décrivent la gloire personnelle et la beauté de l’oint de l’Éternel, mais également le jugement qu’Il exercera avant le début du règne de paix.
Parmi les prophètes, ce sont surtout Ésaïe
(chap. 9 ; 11 ; 60 à 66) et Michée (chap. 5) qui reprennent ce sujet.
Mais dans la plupart des autres livres prophétiques de l’Ancien Testament, on
trouve des indications sur le roi à venir, et Daniel donne même la date de Son
apparition (chap.9:25). Le nom « Messie » qui apparaît là pour la
première fois dans notre Bible est une forme importée dans le grec du mot
hébreu mashiah
, qui signifie
« oint ». La traduction en grec de ce mot est christos
,
qui signifie également « oint » et qui a été latinisé sous le nom de
« Christ ».
Daniel, dans l’interprétation divine de son rêve qu’il donna au roi de Nebucadnetsar, s’exprime ainsi : « Et dans les jours de ces rois, le Dieu des cieux établira un royaume qui ne sera jamais détruit ; et ce royaume ne passera point à un autre peuple ; il broiera et détruira tous ces royaumes, mais lui, il subsistera à toujours. Selon que tu as vu que, de la montagne, la pierre s’est détachée sans mains, et qu’elle a broyé le fer, l’airain, l’argile, l’argent et l’or, le grand Dieu fait connaître au roi ce qui arrivera ci-après. Et le songe est certain, et son interprétation est sûre » (Dan. 2:44 et suiv.). Au chapitre 7 il est parlé de la venue du Fils de l’homme et du royaume universel qu’Il recevra. Puisqu’au chapitre 2 il n’est parlé que du royaume du Dieu du ciel, le chapitre 7 constitue un complément nécessaire, et montre qu’il ne s’agira pas seulement d’une domination céleste, pour ainsi dire de loin, mais que cette domination sera confiée à un homme glorieux (Dan. 7:13 et suiv.). Il est déjà question ici de deux groupes de personnes en rapport avec le règne. Au verset 18 il est dit : « et les saints des [lieux] très-hauts recevront le royaume, et posséderont le royaume à jamais, et aux siècles des siècles ». Ce sont les saints célestes qui règneront sur cette terre. Puis, au verset 27 il est parlé du « peuple des saints des [lieux] très-hauts », à qui sera donné le royaume et la domination et la grandeur des royaumes sous tous les cieux. Le premier groupe comprend tous les croyants qui participeront à la première résurrection et qui régneront ensemble avec Christ sur [au-dessus de] la terre, tandis que le deuxième groupe comprend sans doute ceux qui auront part au royaume pendant la domination millénaire sur cette terre.
Chapitre ajouté par l’auteur
Le dessein de Dieu à l’égard de la domination sur ce monde existe « dès la fondation du monde », c’est-à-dire dès la création (Matt.25:34). Par contre, les bénédictions des membres de l’assemblée de Dieu ont un caractère éternel. En outre, ils ont été élus « avant la fondation du monde », comme aussi leur Rédempteur a été préconnu comme Agneau de Dieu « dès avant la fondation du monde » (Éph. 1:4; 1 Pierre 1:20; comp. Jean 17:24).
Après avoir créé Adam et Ève, Dieu les bénit et leur dit : « Fructifiez, et multipliez, et remplissez la terre et l’assujettissez ; et dominez sur les poissons de la mer, et sur les oiseaux des cieux, et sur tout être vivant qui se meut sur la terre » (Gen. 1:28). Le roi David dit à Son sujet, en adorant : « À toi, Éternel, est le royaume et l’élévation, comme Chef sur toutes choses » (1 Chr. 29:11) ; or c’est Lui qui a donné à l’homme l’autorité et la puissance sur la création, pour être pour ainsi dire Son représentant. Mais les hommes n’ont pas rempli cette mission parce qu’ils ont prêté l’oreille à la séduction rusée du diable. Au lieu d’exercer la domination sur ce monde comme une mission de la part de Dieu, ils sont devenus, par la chute, des esclaves de Satan, qui par cela s’est lui-même promu comme « prince de ce monde », et même « dieu de ce siècle » (Luc 4:6; Jean 14:30; 2 Cor. 4:4).
Mais Dieu n’a pas abandonné Son dessein. Bien que l’homme ait failli dès le commencement, et à cause de cela, ne puisse plus exercer la domination sur la création, Dieu, qui dans Sa souveraineté a également été roi d’Israël (1 Sam. 8:7), a suscité au sein de Son peuple terrestre une royauté en David, l’homme selon Son cœur, qui a vraiment été une grâce de Dieu (1 Chr. 28:4 ; comp. Dan. 4:17). Cependant, déjà Salomon son fils a failli, et à la troisième génération le royaume s’est scindé en deux, d’une part le royaume idolâtre des dix tribus au nord sous Jéroboam et ses successeurs, et d’autre part le royaume de Juda au sud, moins corrompu, sous la descendance de David. Finalement, les deux royaumes furent détruits à cause de leur idolâtrie : le royaume d’Israël au nord, ou Samarie, en l’an 721 av. J.Chr. par les Assyriens, — et le royaume de Juda au sud en 606 à 586 av. J. Chr. par les Chaldéens.
Cette ruine de Son peuple terrestre si privilégié n’a quand même pas empêché Dieu d’accomplir Son conseil. Lui, qui connaît la fin dès le commencement a donné au cours du temps une image toujours plus claire de Son plan par le moyen de vues prophétiques. Là où l’homme en général, et Son peuple terrestre en particulier, ont failli, Lui amènera Son dessein à exécution par le moyen de l’homme de Son conseil. Les indications sur ce sujet se trouvent tout au long de l’Ancien Testament et sont devenues réalité dans la personne de Jésus Christ. C’est donc à juste titre qu’Il dit que les Écritures rendent témoignage de Lui (Jean 5:39).
Cependant parmi les prophéties de l’Ancien Testament à l’égard du Seigneur Jésus, deux sortes sont à distinguer : La plupart parlent de Lui comme le futur roi d’Israël, mais quelques-unes parlent du Fils de l’homme. En tant que Messie, Il est la réponse de Dieu à la faillite de la royauté en Israël ; en tant que Fils de l’homme, Il est la contrepartie du premier homme déchu (*). En tant que Messie, Il règnera sur Israël ; en tant que Fils de l’homme, Il règnera sur toutes les œuvres de Ses mains. Mais avant que cela puisse avoir lieu, il fallait que la question du péché soit réglée selon Dieu à la croix de Golgotha, car il est la cause de toutes les défaillances de l’homme. Avant que le Messie puisse gouverner en gloire, il fallait qu’Il souffre (Luc 24:26; 1 Pierre 1:11), et avant qu’Il puisse être établi sur toutes les œuvres de Ses mains, il fallait qu’Il soit abaissé (Ps. 8:5-7). Tel était Son chemin tracé par les conseils de Dieu jusqu’à la gloire et à travers les souffrances. Toutes les voies de Dieu passent par Golgotha !
(*) Sous un autre point de vue, Christ est le « dernier Adam » et le « second homme » venu du ciel, en contraste avec le premier homme Adam, tiré de la terre (1 Cor. 15:45-47).
Grâces à Dieu de ce qu’Il a accompli cela ! C’est ainsi qu’a été posé le fondement pour l’accomplissement du conseil de Dieu à l’égard de la création, et en même temps le fondement pour les bénédictions éternelles de l’assemblée et de tous ceux qui lui appartiennent.
Jacob n’est pas le seul à avoir parlé du roi d’Israël à venir dans sa bénédiction adressée à ses fils (Gen. 49:10) ; Balaam aussi, dans son troisième oracle, avait été contraint de prononcer contre son gré une bénédiction en faveur du peuple de Dieu, délivré entre temps de l’Égypte : « Et son roi sera élevé au-dessus d’Agag, et son royaume sera haut élevé » (Nombres 24:7). Comme Jacob, Balaam évoque aussi dans son oracle la grandeur du roi à venir, dont la puissance s’étendra bien au-delà du peuple d’Israël.
David qui n’était pas seulement roi, mais aussi prophète (Actes 2:30) a parlé à plusieurs reprises dans ses psaumes du roi à venir. Déjà au Psaume 2:6, il est dit : « Et moi, j’ai oint mon roi sur Sion, la montagne de ma sainteté » (voir Actes 4:25). Au psaume 24 David annonce l’entrée triomphale du roi d’Israël à Jérusalem, la ville que les fils de Coré appellent « la ville du grand roi » (Ps. 48:2; comp. Matt.5:35). Au Psaume 110, Dieu lui révèle que ce roi sera en même temps son Seigneur, un fait que les pharisiens du temps de Jésus ne comprenaient pas ou ne voulaient pas comprendre (voir Matt. 22:41-46). Ce psaume mentionne aussi le fait qu’Il s’assiéra à la droite de Dieu jusqu’à ce que Ses ennemis soient mis pour marchepied de Ses pieds, et il mentionne Sa sacrificature éternelle à la manière de ou selon l’ordre de Melchisédec. Dans ses dernières paroles, David se souvient de ce que l’Éternel lui avait révélé en rapport avec le roi à venir : « Celui qui domine parmi les hommes sera juste, dominant en la crainte de Dieu, et il sera comme la lumière du matin, quand le soleil se lève, un matin sans nuages » (2 Sam. 23:3,4)
Quant aux prophètes, ceux qui ont parlé du roi à venir et de Son royaume sont surtout Ésaïe (32:1; 33:17), Jérémie, Ézéchiel (37:24), Daniel (2:44), Osée (3:5), Michée (4:7), Sophonie (3:15) et Zacharie, pour ne citer que quelques passages. Il serait à la fois Dieu et homme, et en tant que tel il serait fils de David (És. 24:23; 33:17; 52:7; Jér. 23:5; 30:9). De nombreux détails ont été annoncés des siècles à l’avance, comme Sa ville natale de Bethléhem (Mich. 5:1 ; Matt. 2:5), le temps de Sa venue et de Son rejet (Dan. 9:25), — à savoir 483 années prophétiques après le début de la reconstruction de Jérusalem sous Néhémie en l’an 445 av. J.Chr., — et Son entrée triomphale à Jérusalem sur une ânesse (Zach. 9:9; Matt. 21:5). Les évangiles rapportent comment ces prophéties se sont accomplies.
Cependant, lorsque le roi promis naquit, Son peuple ne Lui réserva aucun accueil triomphal. Un roi étranger régnait à Jérusalem, et quand ce roi apprit Sa naissance, il fit tuer tous les petits enfants de Bethléhem par crainte du vrai roi (Matt. 2). Pourtant, des mages de l’orient reconnurent le signe de la naissance du « roi des Juifs », et vinrent Lui rendre hommage (Matt. 2:1, 2, 9-12). Les conducteurs religieux, par contre, nièrent ou dédaignèrent l’accomplissement clair de la prophétie, et Le qualifièrent de galiléen (voir Jean 7:52). Lorsque le rejet du roi atteignit son point culminant, ils allèrent même jusqu’à affirmer : « Nous n’avons pas d’autre roi que César ! » (Jean 19:15). Quel opprobre, mais aussi quelle vérité se trouva finalement inscrite sur l’écriteau de la croix : « Jésus le Nazaréen, le roi des Juifs » (Jean 19:19) !
Le moment viendra où le Seigneur Jésus apparaîtra en tant que roi de Son peuple terrestre Israël et sera reconnu par lui comme le roi légitime. Auparavant ce peuple traversera de profondes tribulations, et par le moyen de la prédication de « l’évangile du royaume » (qui ne sera pas annoncé seulement à ce peuple, mais sur toute la terre) il sera amené à une vraie repentance et à la foi en Lui comme le Rédempteur (voir Matt. 24:14; Ps. 45:11, 12).
Au cours de Sa vie terrestre, le Seigneur Jésus se nommait presque toujours « Fils de l’homme » (par exemple Matt. 8:20; Marc 2:10; Luc 5:24; Jean 1:51). Il faut distinguer deux aspects dans ce titre. D’une part il parle de Son abaissement profond ainsi que de Ses souffrances et de Sa mort en tant que vrai homme, homme parfait, mais possédant en même temps la puissance divine (par exemple Matt. 9:6; 12:8, 40; 17:12; 20:18; Marc 8:31; Jean 3:13). D’autre part, ce titre de « Fils de l’homme » comprend Sa glorification et l’attribution de la toute puissance de la part de Dieu, parce qu’Il s’est si profondément abaissé. Comme Fils de l’homme Il est venu autrefois dans l’abaissement pour servir, souffrir et mourir ; et comme Fils de l’homme Il apparaîtra encore une fois pour exercer le jugement et établir le règne millénaire (par exemple Matt. 19:28; 24:30; 25:31; 26:64; Jean 5:27).
Au Psaume 8:5-10 David décrit prophétiquement les deux côtés du Fils de l’homme, à la fois Son abaissement et Son élévation. À la différence des expressions similaires du Psaume 144:3, il ne faut pas interpréter ce passage du Psaume 8 comme ayant trait aux hommes en général, car selon Hébreux 2:6-9 c’est le Seigneur Jésus que nous avons ici devant nous. Comme l’écrivain inspiré l’explique, le Fils de l’homme a été fait un peu moindre que les anges à cause de « la passion de la mort » à la croix de Golgotha. Tous les hommes ont une position inférieure aux anges, mais non pas le Seigneur Jésus. Grâces à Dieu nous voyons maintenant par la foi notre Seigneur « qui a été fait un peu moindre que les anges à cause de la passion de la mort, couronné de gloire et d’honneur, — en sorte que, par la grâce de Dieu, il goûtât la mort pour tout ». C’est ainsi qu’Étienne, le premier martyr, L’a vu à la droite de Dieu, comme s’Il était prêt à l’accueillir dans le paradis (Actes 7:56) ; et c’est de la même manière que nous pouvons Le considérer pour être remplis de joie et d’espérance sur notre chemin de la foi.
Le moment viendra où la gloire et l’honneur du Fils de l’homme seront visibles de toute la création. C’est ainsi que le prophète Daniel Le voit, comme Celui qui vient avec « les nuées des cieux », pour recevoir de la main de « l’Ancien des jours » (c’est-à-dire Dieu) « la domination, et l’honneur, et la royauté » (Dan. 7:13,14). Il apparaîtra dans Son royaume en tant que Fils de l’homme, c'est-à-dire revêtu de toute la puissance pour établir le règne millénaire dans Sa création (Matt. 16:28). À la différence de Sa venue pour enlever les croyants, tous les hommes Le verront alors venir (Matt. 24:30). Il siégera sur le trône de Sa gloire, et jugera toutes les nations (Matt. 25:31 et suiv. ; comp. 19:28).
Ed. Ernst Paulus Verlag 1984
Pour les Juifs ce n’était donc pas nouveau d’entendre Jean le baptiseur annoncer : « Repentez-vous, car le royaume des cieux s’est approché » (Matt. 3:2). Le Seigneur Jésus utilisa Lui aussi ces paroles au début de Son ministère prophétique public (Matt. 4:17). L’évangéliste Marc rapporte que le Seigneur prêcha l’évangile du royaume de Dieu en Galilée, disant : « Le temps est accompli, et le royaume de Dieu s’est approché : repentez-vous et croyez à l’évangile » (Marc 1:14).
Oui, le trône de l’Éternel avait déjà été dressé à Jérusalem lorsque Salomon, type du roi de paix, régnait sur le peuple non encore divisé (1 Chr. 28:5 ; 29:23). Mais le peuple s’est toujours plus éloigné de l’Éternel, son Dieu, jusqu’à ce que Celui-ci le fasse aller en captivité. Déjà auparavant, les prophètes avaient appelé à maintes reprises le peuple à la repentance. Ces appels étaient restés plus au moins sans écho. Dieu n’avait pourtant laissé aucun doute sur le fait qu’un jour il y aurait un retour complet avant que Son règne de paix puisse être établi. Il n’avait pas non plus laissé le peuple dans l’incertitude sur le fait que ce retour ne pourrait avoir lieu qu’au travers de jugements punitifs sévères. Le royaume qui surgirait alors serait donné avant tout au peuple d’Israël, mais comme on le voit dans les prophéties du prophète Daniel, et en d’autres passages comme És. 49:6, il s’étendrait de là à toute la terre (comp. Ps. 2 et 8).
Au cours du temps, il se développa chez les Juifs une représentation purement humaine et terrestre de ce royaume de Dieu. Depuis leur retour de captivité, les Juifs furent presque continuellement sous un joug, et ils espéraient seulement que ce royaume leur apporterait finalement une amélioration de leurs circonstances extérieures. Ils oubliaient que pour cela une régénération intérieure de l’homme était nécessaire, bien que, dans les prophéties du royaume, elle fût pourtant aussi clairement annoncée que le renouveau des conditions extérieures (Éz. 36 et 37).
Lorsqu’il fut annoncé que le royaume s’approchait, tant par le moyen de Jean le baptiseur, que du Seigneur Lui-même, et de Ses disciples (Matt. 10:7), il devint donc d’autant plus clair que l’appel à un retour, c’est-à-dire à une repentance, était nécessaire. Même si les Juifs étaient les « fils du royaume » (Matt. 8:12) (parce que les promesses divines leurs étaient destinées) le renouvellement extérieur ne pouvait pas apparaître en l’absence de repentance et de foi en l’évangile du royaume. Pierre reprit plus tard cette pensée en Actes 3:19.
Selon Marc 1:14 ce message constitue « l’évangile du royaume ». Le royaume de Dieu était venu à eux dans la personne de Jésus (Matt. 12:28 ; Luc 11:20 ; 17:21). C’était Lui qui était le roi promis ! Mais pour avoir part à ce royaume, il était nécessaire de se repentir et de croire à l’évangile. Le royaume de Dieu porte les caractères moraux de Dieu. C’est pour cela qu’il était impossible qu’il fût établi parmi des êtres pêcheurs qui ne se seraient pas jugés eux-mêmes. Il fallait la repentance et la foi à la bonne nouvelle qui annonçait aux fidèles ce qui avait été attendu depuis si longtemps.
C’est pourquoi le Seigneur prêcha la repentance en Galilée (Matt. 4:17,23), et Il montra à Ses disciples le besoin de devenir comme de petits enfants pour pouvoir entrer dans le royaume (Matt. 18:3) ; Il les avertit tous du danger d’une simple profession sans force, car elle ne suffirait pas à elle seule pour entrer dans le royaume (Matt. 5:20 ; Luc 13:25-29) ; à Nicodème, Il présenta la nécessité de la nouvelle naissance (Jean 3:3,5). L’aveuglement spirituel est une des formes de l’état naturel de l’homme devant Dieu. C’est la raison pour laquelle personne ne pouvait voir le royaume de Dieu et encore moins y entrer, s’il n’était pas né de nouveau, c’est-à-dire né d’une manière toute nouvelle. D’un point de vue juif, Nicodème était irréprochable. Pourtant lui aussi avait besoin de la nouvelle nature pour voir le royaume de Dieu, et il ne pouvait l’acquérir que par la nouvelle naissance. Le prophète Ézéchiel avait déjà parlé dans l’Ancien Testament de ce que le peuple d’Israël ne pourrait retrouver la jouissance de ses privilèges que par un changement intérieur, — mais cette jouissance ne pourrait maintenant avoir lieu que sous des conditions nouvelles. Au chapitre 36:24 nous lisons : « Et je vous prendrai d’entre les nations, et je vous rassemblerai de tous les pays, et je vous amènerai sur votre terre ; et je répandrai sur vous des eaux pures, et vous serez purs : je vous purifierai de toutes vos impuretés et de toutes vos idoles. Et je vous donnerai un cœur nouveau, et je mettrai au dedans de vous un esprit nouveau ; et j’ôterai de votre chair le cœur de pierre, et je vous donnerai un cœur de chair ; et je mettrai mon Esprit au dedans de vous, et je ferai que vous marchiez dans mes statuts, et que vous gardiez mes ordonnances et les pratiquiez ». On trouve donc déjà ici, qu’au début du règne millénaire Dieu répandra « des eaux pures » sur le peuple, qu’Il leur donnera un « cœur nouveau », et un « esprit nouveau », et que finalement Il mettra au-dedans d’eux « Son esprit ». Ils seront ainsi purifiés intérieurement de sorte qu’ils pourront être bénis par Dieu. Nicodème aurait pu savoir cela. C’est pourquoi le Seigneur fut étonné et demanda : « Tu es le docteur d’Israël, et tu ne connais pas ces choses ? ». Il lui rappela qu’il s’agissait de choses terrestres — terrestres parce qu’elles sont la condition pour qu’on puisse voir le royaume de Dieu sur la terre et y entrer. Le Seigneur reprit donc cette prophétie d’Ézéchiel, et l’expliqua et approfondit la vérité qui s’y trouve. La nouvelle naissance est la condition indispensable pour toute âme qui veut entrer dans le royaume de Dieu. L’Esprit est l’agent actif, et l’eau (la parole de Dieu) l’agent purifiant. Même pour le royaume de paix qu’attendait Nicodème, il n’y a pas d’autre porte d’entrée.
Comme nous l’avons vu, ces courants de pensées était devenus étrangers à la plupart de ceux qui attendaient le royaume. Ils n’espéraient qu’un règne en puissance du Messie. Les mages de l’orient pensaient la même chose (Matt. 2:2) et on retrouve la même chose dans les paroles de Jean lorsque, déçu au fond de sa prison, il fit demander au Seigneur : « Es-tu celui qui vient, ou devons-nous en attendre un autre ? » (Matt. 11:3). Les disciples étaient aussi lents à se détacher de cette façon de voir, car autrement on ne peut pas comprendre les paroles des disciples d’Emmaüs : « Or nous, nous espérions qu’il était celui qui doit délivrer Israël » (Luc 24:21), ou la questions des disciples en Actes 1:6 : « Seigneur, est-ce en ce temps-ci que tu rétablis le royaume pour Israël ? » Mais il ne faut surtout pas faire l’erreur de penser que ces disciples manquaient de foi au Seigneur Jésus. Au début du ministère public de Jésus, Nathanaël avait déjà déclaré, représentant pour ainsi dire le Résidu : « Rabbi, tu es le Fils de Dieu ; tu es le roi d’Israël » (Jean 1:50) ! Les disciples s’étaient effectivement repentis (comp. Luc 5:8) et L’avaient reconnu comme l’Oint, le roi d’Israël. Mais pendant la vie du Seigneur sur la terre, ils ne pouvaient ni ne voulaient imaginer un Messie souffrant. À plusieurs reprises il avait très clairement évoqué Ses souffrances et Sa mort à venir (Matt. 16:21 ; 17:22 ; 20:17-18 ; 26:2). Mais qu’elle était leur réaction ? La première fois, Pierre réagit plein d’indignation : « Seigneur, Dieu t’en préserve, cela ne t’arrivera point ! » Dans le deuxième passage, il est seulement dit : « Et ils furent fort attristés » ; et le troisième passage nous montre qu’aussitôt après la mère de Jean et Jacques vint à Jésus, et Lui demanda pour ses deux fils de siéger dans Son royaume l’un à Sa droite et l’autre à Sa gauche ! Dans le passage parallèle, Luc ajoute de manière claire et nette : « Et ils ne comprirent rien de ces choses ; et cette parole leur était cachée, et ils ne comprirent pas les choses qui étaient dites » (Luc 18:34) !
Outre ces expressions très claires sur Ses souffrances et Sa mort, le Seigneur avait communiqué à Ses disciples bien des choses au sujet du royaume, qui auraient du attirer leur attention. Cela ressort surtout clairement de l’évangile selon Matthieu, qui, parmi les évangiles, est celui qui fait le lien entre l’Ancien et le Nouveau Testament. Le Seigneur Jésus y est présenté comme le Messie, le roi d’Israël, et dès sa généalogie, il est mentionné qu’Il est Fils de David. Au chapitre 2 les mages de l’orient viennent rendre hommage au Roi des Juifs qui venait de naître. Jean le baptiseur, le héraut du Roi, arrive et crie : « Repentez-vous, car le royaume des cieux s’est approché », et le Seigneur utilise ces mêmes paroles lorsqu’Il commence de prêcher.
Ed. Ernst Paulus Verlag 1984
Avant d’entrer plus avant dans le sujet du développement du royaume de Dieu, j’aimerais revenir rapidement sur l’expression déjà mentionnée « évangile du royaume ». Et j’aimerais en même temps faire ressortir la différence d’avec l’évangile qu’on prêche aujourd’hui.
La différence de l’évangile du royaume d’avec l’évangile de la grâce (Actes 20:24) provient de la différence de position et de caractère que prenait Christ quand Il prêchait l’évangile. Lorsqu’Il était sur cette terre, le royaume de Dieu était au milieu du peuple ; il était présenté en Lui, le Roi promis pour le royaume. Quand les pharisiens l’interrogèrent quand viendrait le royaume de Dieu, Il leur répondit avec ces paroles touchantes : « Le royaume de Dieu ne vient pas de manière à attirer l’attention ; et on ne dira pas : Voici, il est ici ; ou, voilà, il est là. Car voici, le royaume de Dieu est au milieu de vous » (Luc 17:20-21). Jean le baptiseur en tant que précurseur et héraut avait déjà parlé de ce royaume, mais il n’est dit que du Seigneur qu’Il prêcha l’évangile du royaume (Matt. 4:23 ; 9:35 ; Marc 1:14 « évangile du royaume de Dieu »).
Dans l’évangile selon Luc également, nous lisons que Jésus prêcha « l’évangile du royaume de Dieu » (Luc 4:43 ; 8:1 ; 16:16). Mais l’expression grecque ici est légèrement différente, et pourrait être traduite littéralement : Il évangélisa (ou : annonça) le royaume de Dieu. C’est une expression plus générale, mais moins précise que celles de Matthieu et Marc.
La dernière fois qu’on trouve une expression de ce genre, c’est en Actes 8:12, où il est dit littéralement que Philippe annonçait les bonnes nouvelles [évangélisait] touchant le royaume de Dieu, ou au sujet de ce qui concerne le royaume de Dieu, et il est rajouté : « et le nom de Jésus Christ » ! Ce n’est plus le même message que celui du début du service du Seigneur, car entre temps Il a été crucifié et élevé.
Maintenant Christ se trouve au ciel. Étant rejeté Il a accompli l’œuvre de la rédemption par laquelle tout pécheur qui y croit est maintenant sauvé. Voilà le thème de l’évangile de la grâce de Dieu. C’est l’évangile du Christ (Rom.15:19 ; 1 Cor. 9:12 ; 2 Cor. 9:13 ; Phil. 1:27 et d’autres passages), c’est-à-dire l’évangile du Roi rejeté par les hommes, mais de l’homme élevé et glorifié par Dieu, qui est devenu la tête [le chef] de l’assemblée et dans lequel s’accomplissent tous les conseils et les promesses de Dieu.
Après l’enlèvement de l’épouse au ciel, le Roi rejeté sera de nouveau présenté. Dieu reprendra alors Ses relations interrompues avec le peuple Israël il y a plus de 1900 ans. L’évangile du royaume sera alors de nouveau prêché, et non seulement en Israël, mais sur toute la terre, en témoignage à toutes les nations (Matt. 24:13-14 ; comp. Marc 13:10). Christ ne prêchera pas Lui-même l’évangile, car Il sera au ciel. Mais Il aura sur la terre un résidu de Son peuple d’où sortiront les prédicateurs de cet évangile, et ils annonceront partout la venue du royaume de Christ sur la terre.
Encore un mot dans ce contexte au sujet de l’expression « évangile
éternel
» d’Apocalypse 14:6. L’objet de ce message est :
« Craignez Dieu et donnez-lui gloire, car l’heure de son jugement est
venue ; et rendez hommage à celui qui a fait le ciel et la terre et la mer
et les fontaines d’eaux » (v. 7). Lorsqu’après l’enlèvement
de l’épouse, le monde entier tombera dans l’idolâtrie et dans l’adoration de la
bête (Apoc. 13), Dieu fera encore une fois
annoncer : « Craignez Dieu et donnez lui gloire » ! Voilà
un évangile qui aura été valable du début à la fin de la création, mais qui revêtira
une importance toute spéciale au moment où les hommes, sous la direction de
Satan, non seulement rejetteront Dieu, mais adoreront une créature. L’évangile
éternel remonte au moment où Dieu annonça que la semence de la femme briserait
la tête du serpent. Il reste valable jusqu’à ce que le royaume de Dieu soit
enfin établi sur la terre avec ses bénédictions pour toute la création. À la
veille du jugement, Dieu lancera encore, pour la dernière fois, l’appel de l’« évangile
éternel », valable de tous les temps ; Il l’adressera à l’humanité plongée
dans l’idolâtrie, invitant à adorer Celui « qui a fait le ciel et la terre
et la mer et les fontaines d’eaux ».
Ed. Ernst Paulus Verlag 1984
Revenons maintenant à l’annonce du royaume de Dieu par le Seigneur Jésus dans l’évangile selon Matthieu. Il y a un tournant. Comme on l’a déjà vu, les disciples croyaient au Seigneur Jésus en tant que Messie, roi d’Israël, fils de Dieu selon Psaume 2. D’après certains passages comme Matthieu 15:22 et 20:30 et 21:9 et Marc 15:39 et d’autres, nous pouvons conclure qu’une petite partie du peuple, le « Résidu », Le reconnaissait également. Mais la majorité du peuple avec ses conducteurs, les pharisiens et les scribes rejetait son roi.
Cela veut dire que le royaume ne pouvait pas être établi sous la forme attendue. Pourtant, les plans de Dieu n’en sont nullement anéantis. Déjà au Psaume 2, v.1, il est dit que les nations et les peuples se dressent contre l’Oint de l’Éternel et Le rejettent. L’apôtre Pierre explique ce verset de cette manière en Actes 4:27 : « Car en effet, dans cette ville, contre ton saint serviteur Jésus que tu as oint, se sont assemblés et Hérode et Ponce Pilate, avec les nations et les peuples d’Israël, pour faire toutes les choses que ta main et ton conseil avaient à l’avance déterminé devoir être faites ». Mais ensuite, nous lisons au Psaume 8 au sujet de Celui qui a été rejeté en tant qu’Oint et Fils de Dieu, qu’en tant que « Fils de l’homme » Il a certes été fait un peu inférieur aux anges (à cause des souffrances de Sa mort ! comp. Hébr. 2:5-9), mais qu’Il a été ensuite couronné de gloire et d’honneur, et que Dieu L’a fait dominer sur les œuvres de Ses mains. À cause de Son rejet dans le passé, Il régnera un jour non seulement en tant que Roi sur Israël, mais en tant que Fils de l’homme sur toute la création. Comme on peut en juger d’après Héb. 2:8 et 1 Cor. 15:23-27, ce règne est futur, il aura lieu dans le millénium. Toutes choses Lui seront alors assujetties sous Ses pieds, à l’exception de l’assemblée, qui est Son corps (Éph. 1:22), car elle règnera avec Lui.
Tout d’abord le Roi d’Israël promis a été un Roi rejeté. Son royaume suit son cours, malgré tout, même si c’est sous une autre forme. En Matthieu 5 à 7 le Seigneur a révélé le caractère de ce royaume. C’est le « sermon sur la montagne », où Il expliquait à Ses auditeurs qu’Il n’allait pas les délivrer de la domination de l’occupant romain. Il leur disait que, dans un monde où Il était haï et rejeté, tous ceux qui Lui sont attachés doivent souffrir et peuvent ainsi manifester le caractère de leur Roi. Cette pensée se reflète dans les béatitudes (Matt. 5:1-12).
Mais il apparut que le peuple n’était pas prêt à Le suivre dans ce chemin. Les Juifs refusèrent de se convertir à Dieu, de se faire baptiser en rémission des péchés, et de confesser par là qu’ils étaient des pécheurs perdus. Dans sa résistance, le peuple alla jusqu’au point où ses conducteurs spirituels attribuèrent les miracles du Seigneur à la puissance du diable (Matt. 12:24). Dès lors le rejet était un fait prouvé définitivement.
Le mépris et le rejet du Roi atteignirent des sommets à partir de l’arrestation du Seigneur. Quelle dérision Lui infligea Son peuple ! Peu de temps auparavant, Il avait été salué à Son entrée à Jérusalem par les paroles : « Hosanna au fils de David » (Matt. 21:9 ; Marc 11:9, 10 ; Luc 19:38 ; Jean 12:13). Quelques jours plus tard, la foule des Juifs survoltés et déchaînés dans leur colère cria à Pilate : « Ôte, ôte ! crucifie-le » ! À la question étonnée du gouverneur romain : « Crucifierai-je votre roi ? », les principaux sacrificateurs répondirent : « Nous n’avons pas d’autre roi que César » (Jean 19:15). À la croix non plus, ils ne laissèrent aucun repos au Seigneur Jésus, et ils Lui criaient : « Il a sauvé les autres, il ne peut se sauver lui-même ; s’il est le roi d’Israël, qu’il descende maintenant de la croix, et nous croirons en lui » (Matt. 27:42).
Ed. Ernst Paulus Verlag 1984
Le Seigneur Jésus répond à Son rejet en se retirant du peuple. À partir de Matthieu 13 Il ne s’occupe plus d’Israël comme peuple. Il quitte la maison (une image d’Israël) et s’assied près de la mer (une image des nations, comp. És.17:12 ; Apoc.17:15). Dans les paraboles suivantes, il apparaît clairement que le Seigneur ne cherche plus de fruit en Israël, mais qu’Il commence à répandre la semence de la parole de Dieu, et Il ne le fait plus seulement en Israël, mais sur « le champ », c’est-à-dire dans le monde (v.38). Cela veut dire que le Seigneur a mis Son peuple de côté pour présenter désormais le royaume sous une forme entièrement différente. Israël ne serait plus le centre où Il siègerait sur le trône de David, mais Lui, en tant que roi, serait rejeté et absent, parce qu’Il rentrerait au ciel et remettrait le royaume à la responsabilité des hommes. Ce royaume serait composé de tous ceux d’Israël et des nations qui accepteraient la semence de la parole répandue par Lui, que ce soit en vérité ou par simple profession.
Dans l’explication de la parabole introductive où il n’est pas
encore question de royaume des cieux, le Seigneur prononce ces paroles lourdes
de sens : « À vous il est donné de connaître les mystères [secrets]
du royaume des cieux
; mais à eux, il n’est pas donné » (Matt.
13:11). Lorsqu’il est parlé d’un mystère dans le Nouveau Testament, il faut
toujours le comprendre comme la révélation de quelque chose d’inconnu jusqu’alors
et qui ne sera connu, après avoir été donné, que par ceux qui possèdent l’Esprit
de Dieu et qui se laissent guider par Lui. Nous comprenons qu’une fois le roi
rejeté, le royaume prendrait un caractère particulier, mystérieux. Que faut-il
penser d’un royaume établi par son roi et qui se développe, mais dont le roi
est pourtant absent et ne règne que de loin de manière invisible, parce qu’il a
été repoussé ? Dans un tel royaume anormal se développeront aussi des
états anormaux, imprévisibles s’ils n’ont pas été révélés auparavant.
Le Seigneur révèle ces mystères du royaume des cieux à Ses disciples en Matthieu 13 sous forme de paraboles. Il y en a six ; car dans la première parabole, celle du semeur, qui est une sorte d’introduction, on ne trouve pas l’expression « royaume des cieux ». Certains n’ont peut-être pas remarqué qu’outre les six paraboles mentionnées ici, il y a encore quatre autres paraboles du royaume des cieux dans l’évangile selon Matthieu, donc dix au total. C’est le chiffre de la responsabilité de l’homme vis-à-vis de Dieu. Le royaume se trouve sous la responsabilité de l’homme.
Voici un petit aperçu des paraboles :
L’ivraie dans le champ (13:24-30 ; interprétation aux v. 36-43)
Le grain de moutarde (13:31-32)
Le levain (13:33)
Le trésor dans le champ (13:44)
La perle de grand prix (13:45,46)
Le filet [ou : seine] (13:47-50)
Le roi et le serviteur impitoyable (18:23-25)
Le maître et les ouvriers dans la vigne (20:1-16)
Le repas de noces (22:1-14)
Les dix vierges (25:1-13).
Ces informations sur le royaume sont restées d’abord
incompréhensibles aux apôtres parce qu’il leur manquait d’une part la
compréhension du rejet du Seigneur dans toute sa portée, et d’autre part la
révélation d’un autre mystère qui s’y rattache, à savoir l’assemblée de Dieu (comp. Rom. 16:25-26 ; Éph.3:2-11 ;
Col.1:25-27 ; 2:2,3). Un peu plus tard, au chapitre 16:13-20 ce mystère, l’ekklesia
, est mentionné pour la première fois
concrètement, et juste après le Seigneur parle pour la première fois de Ses
souffrances et Sa mort.
Le rejet du Messie a eu pour résultat que Son royaume a pris une forme et un caractère inconnus des prophètes de l’Ancien Testament. Pendant l’absence du roi légitime, quelqu’un d’autre, le chef de ce monde (Jean 14:30) et dieu de ce siècle (2 Cor. 4:4) allait semer sa propre semence mauvaise parmi la bonne semence. Selon les lois du royaume des cieux, les deux semences devaient pousser jusqu’à la moisson, qui est la consommation [accomplissement] du siècle. La séparation de l’ivraie [ou : la mauvaise herbe] d’avec le froment [ou : blé] ne devrait intervenir qu’après. On peut se poser la question de savoir comment il est possible qu’à côté de l’œuvre de Dieu par Son fils (le semeur de la parabole), Satan soit arrivé à introduire dans le royaume des hommes méchants qui n’ont vraiment rien à y faire. Mais imaginons un pays dont le roi se trouve en exil parce que la majorité de son peuple ne veut pas de lui. Dans ce pays, il y a certainement un bon nombre de partisans fidèles qui souffrent de ce que leur roi ne soit pas là ; mais à côté de cela, il y a les opposants au roi qui font également partie du pays, et qui, sous la direction de l’antiroi, donnent au pays un caractère tout différent. Il en est de même pour le royaume des cieux. Même si le Seigneur, comme nous l’avons vu, a bien tracé le chemin qui passe par la repentance et la foi, il y a bien des gens qui se sont glissés avec l’apparence de confesser le Seigneur, mais sans avoir la vie de Dieu en eux. Notons au passage que la différence entre le royaume des cieux et l’assemblée de Dieu devient très claire ici : Dans le royaume le Seigneur dit : « Laissez-les croître tous deux ensemble (les bons et les mauvais) jusqu’à la moisson ; et au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Cueillez premièrement l’ivraie, et liez-la en bottes pour la brûler, mais assemblez le froment dans mon grenier » (Matt. 13:30). Mais dans l’assemblée de Dieu il est indiqué : « Ôtez le méchant du milieu de vous-mêmes » (1 Cor. 5:13).
Dans la deuxième parabole du royaume des cieux, il nous est montré comment à partir de tout petits commencements il se développerait quelque chose de gigantesque sur cette terre, qui exercerait une grande puissance et une influence énorme. De plus, l’arbre qui se développerait à partir du grain de moutarde abriterait des « oiseaux » qui, comme nous le voyons dans les versets 4 et 19 sont une image du diable et de ses émissaires. Satan habite dans ce royaume !
La troisième parabole parle plutôt du développement intérieur du royaume. L’action du levain est même invisible de l’extérieur. C’est une image du mal, spécialement du mal doctrinal (comp. chap. 16:11-12). Quelle multiplicité de doctrines mauvaises et fausses est apparue au cours des siècles au sein de la chrétienté, en commençant par le retour au judaïsme au début, jusqu’à l’athéisme de nos jours !
Après cette parabole le Seigneur quitte la mer vers laquelle Il était sorti au début du chapitre et Il rentre à la maison, où Il prononce les trois paraboles suivantes : Ceci est important, car ces paraboles forment un groupe particulier que la foule au dehors ne pouvait pas comprendre. Ces paraboles ne concernaient que la « famille », et c’est pour cela que le Seigneur appelle les disciples à venir dans la maison.
Le trésor dans le champ est caché
. Le champ est le monde
(v. 38), et l’homme, le marchand, est le Fils de Dieu, qui a renoncé à tous Ses
droits pour laver des pécheurs dans Son sang, et pour les réconcilier avec
Dieu. Il a acquis le monde pour posséder un trésor qui Lui était si cher.
« Comme tu lui as donné autorité sur toute
chair
, afin que, [quant à] tout ce que tu lui as donné
, il leur
donne la vie éternelle » (Jean 17:2).
Cette pensée est davantage développée dans la cinquième parabole, celle de la perle de grand prix, car c’est là que sont mises en lumière de plus près, la beauté et la valeur de ce trésor. Nous voyons l’unité et la gloire de l’assemblée aux yeux de Christ.
Finalement tout est complété dans la parabole du filet [la seine]. Les pêcheurs sont des hommes, et ils ne se bornent pas à prendre des poissons dans leur seine, qui est une image de l’évangile annoncé, mais ils les rassemblent aussi dans des récipients [vaisseaux], c’est-à-dire qu’ils rassemblent les croyants selon les pensées de Dieu. La séparation ultérieure des mauvais d’avec les justes est une autre activité, qui n’est pas faite par les pêcheurs, mais par les anges.
La parabole du serviteur impitoyable au chapitre 18 nous montre un autre côté du royaume des cieux. Le serviteur endetté de 10000 talents symbolise les Juifs qui, par le rejet du Messie, ont amené leur dette à des sommets. Mais au lieu d’accepter l’offre de grâce de Dieu pour être sauvés eux-mêmes, ils ont tout fait pour empêcher la propagation de l’évangile parmi les nations (comp. Actes 22:22-23).
Dans la parabole des ouvriers dans la vigne, nous voyons la souveraineté de la grâce de Dieu qui fixe le salaire des ouvriers. Ainsi les derniers seront les premiers, et les premiers seront les derniers. D’un côté nous voyons l’encouragement dont parle la récompense ; si, par contre, nous perdons de vue le principe de la grâce, nous entendons alors la réponse : « Ne m’est-il pas permis de faire ce que je veux de ce qui est mien ? » Nous nous tenons sur le terrain de la grâce, mais nous sommes encouragés par la perspective d’une récompense glorieuse.
La parabole du repas de noces au chapitre 22 montre le plan de Dieu qui est d’honorer Son fils par cette fête. Les premiers à être conviés furent les Juifs, les invités. Mais ils ne voulurent pas venir. Ensuite, une fois l’œuvre de la rédemption accomplie, les apôtres furent envoyés vers le peuple. Mais ceux-ci non plus ne furent pas reçus, de sorte que la mise de côté d’Israël fut finalisée par la destruction de Jérusalem. Ce n’est qu’à ce moment-là qu’on appela les nations aux « carrefours des chemins ». Mais les hôtes doivent être « convenables ». Une simple profession ne suffit pas. Si Christ doit être glorifié, tout doit correspondre à Sa gloire.
Enfin, au chapitre 25 les chrétiens professants pendant l’absence du Seigneur sont présentés sous la forme de dix vierges (Christ n’est pas ici l’époux de l’assemblée). Il s’agit ici de la responsabilité personnelle pendant Son absence. Les vierges devaient être des témoins pour le Seigneur au moyen de leurs lampes, et elles étaient appelées à aller à la rencontre du Seigneur. Cinq d’entre elles avaient les lampes de la profession, mais sans l’huile du Saint Esprit ; elles étaient des professants sans vie. L’appel de minuit se fit entendre à toutes, mais c’est là que la différence se fit voir. Cinq vierges vont entrer aux noces, et les cinq autres n’y ont pas droit.
Ed. Ernst Paulus Verlag 1984
En Matthieu 16:13-20 le Seigneur parle de choses importantes. Il dit d’abord à Simon, le fils de Jonas, qu’il s’appellerait désormais « Pierre » (= une pierre). Lui, le Simon si ardent et en même temps si faible, serait une pierre vivante (comp. 1 Pierre 2:5) au sein de l’assemblée que le Seigneur allait bâtir sur Lui-même, le Fils du Dieu vivant, le rocher éternel ; cette pierre vivante, jointe à beaucoup d’autres, formerait la maison spirituelle.
Après cela, le Seigneur annonça à Pierre : « Je te donnerai les clefs du royaume des cieux ; et tout ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux ; et tout ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux ».
S’agissant de l’assemblée de Dieu, le Seigneur Jésus Christ en est ici le seul constructeur, et Pierre « n’est qu’une » pierre. Mais lorsqu’il s’agit du royaume des cieux, Pierre obtient une place très importante par cette mission du Seigneur. Le roi étant rejeté, le royaume devait prendre une forme spéciale. Néanmoins Il avait les clés du royaume dans Sa main, c’est-à-dire qu’Il avait l’autorité sur lui. Ce sont ces clés qu’Il voulut confier à Pierre, et lorsque le Seigneur eut quitté la terre, Pierre ouvrit la porte du royaume aux Juifs, et ensuite aux nations. Il devait également exercer une autorité dans ce royaume, et le Seigneur la lui confia.
Au chapitre 28 nous voyons le Seigneur sur la montagne en Galilée, ensemble avec Ses disciples. Il avait déjà été parlé d’une montagne aux chapitres 5 (v.1) et 17 (v.1) quand il s’agissait d’évènements importants en rapport avec le royaume. Au ch. 28 le roi dit à ses disciples : « Toute autorité m’a été donnée dans le ciel et sur la terre ». Puis Il leur confie la mission de faire disciples toutes les nations. C’est la voie pour entrer dans le royaume. Pour cela, il faut remplir deux conditions. La caractéristique essentielle d’un disciple est d’accepter la parole de Dieu. En outre il est mentionné une caractéristique extérieure, qui montre sous l’autorité de qui le disciple se trouve désormais. Tous ceux qui acceptent l’évangile doivent être baptisés au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. Puisque le royaume est maintenant venu dans la personne du Roi, le Dieu trinitaire [ou : tri-un] est complètement révélé, et voilà le chemin pour venir à Lui sur cette terre. Ici, nous avons les clés du royaume, l’autorité pour l’admission (extérieure) au royaume.
Lorsque quelqu’un sur la terre veut devenir disciple du Seigneur, et se placer sous l’autorité du Roi, il doit être baptisé. Les Samaritains furent baptisés lorsqu’ils eurent cru l’évangile du royaume de Dieu et au nom de Jésus Christ (Actes 8:12). En pratique le baptême avait lieu le plus souvent au nom de Jésus Christ (Actes 2:38 ; 10:48 ; 19:5), c’est-à-dire au nom du Seigneur rejeté et mort (comp. Rom. 6:3-5).
Le baptême est le signe extérieur et public du sens et du but de la mort de Christ ; par le baptême on reconnaît que le pardon et la vie ne se trouvent que dans la mort de Christ — non pas qu’on possède nécessairement déjà ces choses, même si c’est le cas le plus fréquent. Simon, le magicien était baptisé bien il n’eût « ni part ni portion dans cette affaire » (Actes 8).
Le baptême nous sort du monde, de la sphère de puissance de Satan, et
nous lie ici-bas sur la terre à un Christ mort, mais ressuscité par la gloire
du Père « afin que
… (non pas : parce que) nous marchions en nouveauté de
vie » (Rom. 6:4). Ainsi, par le baptême, on revêt Christ extérieurement
(Gal.3:27) ; intérieurement, cela se passe par la foi (Rom. 13:14 ; Éph. 4:24 ; Col.3:9).
La pensée d’être lavé des péchés, et d’avoir la rémission [ou : pardon] des péchés par le moyen du baptême revient à maintes reprises dans les Actes, et elle a suscité beaucoup de difficultés et elle a été mal comprise ; mais elle devient facile à comprendre si nous tenons compte de ce que la signification du baptême ne concerne que notre position sur la terre. Le pardon et le lavage dont il s’agit ne se rapportent pas à l’éternité, mais à la terre (le pardon et le lavage pour l’éternité ne s’acquièrent que par la foi) (Actes 2:38 ; 22:16 ; comp. Jean 20:23).
C’est en Actes 2:40-41 que nous trouvons l’usage pratique effectif des clés du royaume des cieux auprès des Juifs, et en Actes 10:47-48 auprès des nations, justement par la prédication et par le baptême. Le baptême se trouve en relation étroite avec le royaume des cieux prêché par les douze. Paul, à qui a été confiée l’administration du mystère de l’assemblée, dit : « Car Christ ne m’a pas envoyé baptiser, mais évangéliser » (1 Cor. 1:17 ; comp. Rom. 16:25-26 ; Éph.1:13).
Puisque dans le Nouveau Testament, le mot « royaume » est souvent suivi d’un complément variable, il est nécessaire de les passer en revue rapidement. Le plus souvent (plus que 50 fois), on trouve l’expression « royaume de Dieu ». Au second rang, on trouve 23 fois « royaume des cieux », exclusivement dans l’évangile selon Matthieu, alors que dans celui-ci l’expression « royaume de Dieu » ne se trouve que 5 fois (6:33 ; 12:28 ; 19:24 ; 21:31,43). Outre cela, on trouve le mot « royaume » (sans ajout) environ 15 fois, 3 fois l’expression « royaume du Père », et 3 fois l’expression « royaume du Fils de l’homme » ou « mon royaume ».
Or, ces différentes expressions ne présentent pas de différences
de signification essentielles
, mais visent plutôt des différences d’aspects,
de circonstances ou de domaine. L’expression la plus générale et la plus vaste
qui revient le plus souvent est « royaume de Dieu » ; c’est
ainsi qu’il se présente au monde. Aux Juifs il se présente plutôt sous forme d’une
dispensation qualifiée de « royaume des cieux ». Royaume de Dieu et
royaume des cieux signifient la même chose pour l’essentiel : on s’en rend
compte par le fait que ces deux expressions apparaissent souvent
interchangeables dans les évangiles. Nous le voyons dans les exemples
suivants :
Royaume des cieux |
Royaume de Dieu |
Matthieu 5:3 |
Luc 6:20 |
Une comparaison de ces passages montre qu’il s’agit des mêmes évènements. La signification est la même ; seule la manière de présenter les choses varie d’un écrivain inspiré à l’autre.
Comme déjà dit, l’expression « royaume de Dieu » est la plus étendue. Elle recouvre toutes les autres expressions utilisées, mais l’accent y est mis généralement sur le caractère moral du royaume. Ce qui est juste à l’égard du royaume de Dieu, est juste également pour le royaume des cieux, quoi que l’inverse ne soit pas toujours vrai. Lorsque le Seigneur vivait sur cette terre, Il pouvait dire que le royaume était au milieu des Juifs, parce que Lui, le Roi de ce royaume, était parmi eux (Matt. 12:28 ; Luc 17:21) ; mais cela ne pouvait pas être dit du royaume des cieux puisqu’il n’a débuté qu’après le rejet et l’ascension du Roi.
Le « royaume des cieux », quant à lui, montre que la puissance gouvernementale a son origine au ciel. Ce royaume est considéré en contraste avec les royaumes de cette terre ; il a un caractère céleste, bien qu’il se trouve effectivement sur cette terre. Cette particularité était déjà indiquée dans l’Ancien Testament. « L’Éternel a établi son trône dans les cieux, et son royaume domine sur tout » (Psaume 103:19) ; « les cieux dominent » (Dan.4:26).
Le royaume des cieux porte, plus que le royaume de Dieu, le caractère d’une dispensation, c’est-à-dire d’une période déterminée par Dieu avec des caractéristiques spéciales qui la différencient des autres périodes. Il faut distinguer là deux aspects : d’une part la domination invisible de Dieu dans le temps présent ; d’autre part le gouvernement visible de Christ dans le royaume millénaire. Dans les deux cas, il s’agit d’un exercice du pouvoir émanant du ciel, d’où le nom de royaume des cieux.
Une autre particularité du « royaume des cieux » est que c’est là la forme sous laquelle le royaume est présenté au peuple juif. L’expression ne figure que dans l’évangile selon Matthieu qui, nous le savons, présente avant tout le Messie aux Juifs, et qui porte donc davantage un caractère juif. Pourtant cela ne veut pas dire que le royaume des cieux soit restreint aux seuls Juifs, ce qu’on a quelquefois soutenu à tort. Comme nous avons pu le voir à l’aide des paraboles du royaume des cieux, ce royaume ne se limite nullement aux Juifs aujourd’hui, mais il s’étend à tous les pays où l’évangile, la semence de la parole, est ou a été prêché.
Néanmoins, il est facile de comprendre pourquoi c’est justement aux Juifs que le royaume est présenté comme le royaume des cieux. Les Juifs attendaient un royaume terrestre, et à juste titre. Mais pour la plupart d’entre eux, l’espérance se limitait exclusivement à une domination de bien-être extérieur accompagnée de la libération du joug haï des oppresseurs étrangers. À ceci se rajoute le fait que le Roi promis n’était pas seulement un homme de la maison de David, un être humain donc, mais qu’Il était le Fils de Dieu Lui-même. C’est pourquoi cette expression de « royaume des cieux » disait clairement que certes le royaume terrestre de bénédiction et de paix serait établi, mais qu’il serait gouverné par un Messie venu du ciel.
En différents passages, le royaume nous est présenté comme le
royaume du Fils, ou le royaume de Christ. En Matthieu 13:41 et 16:28 le
Seigneur parle du « royaume du Fils de l’homme
». Comme nous
avons déjà vu, c’est le Messie rejeté qui a reçu ce titre de « Fils de l’homme »
et qui, comme tel, régnera un jour non seulement sur Israël, mais sur toute la
création. Le Seigneur appelle ce royaume plusieurs fois « mon royaume
»
(Luc 22:29,30 ; Jean 18:36), et quelques-uns de Ses contemporains ont fait
de même (comp. Matt. 20:21 ; Luc 23:42). Dans
ces cas, il s’agit toujours du royaume millénaire futur lorsque Christ sera
assis sur Son trône et gouvernera sur ce monde.
Dans les épîtres on trouve les passages suivants avec les appellations suivantes du royaume : Éph. 5:5 (Royaume du Christ et de Dieu), 2 Tim. 4:1 (son royaume), 2 Pierre 1:11 (le royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ) et Col. 1:13 (le royaume du Fils de Son amour). À l’exception du dernier, ces passages parlent tous du futur, c’est-à-dire du royaume millénaire. Mais les destinataires des épîtres (et nous avec eux) sont dans une relation bien plus intime avec le Roi que le peuple d’Israël. Cela ressort aussi des expressions utilisées. Nous verrons cela plus en détail plus loin.
Le terme « royaume du Père » (Matt. 6:10 ; Luc 11:2, Ton royaume ; Matt. 13:43, Royaume de leur père ; Matt. 26:29, Royaume de mon Père) se réfèrent au règne millénaire, sous son côté céleste.
Le royaume du Fils, aussi bien que le royaume du Père, sont révélés exclusivement au cercle privilégié des croyants, et non pas au peuple juif ni aux nations. Dans Sa grâce et Son amour, le Seigneur révèle aux Siens la gloire et la grandeur de la domination qu’Il recevra du Père dans le millénium. Les saints célestes y auront part d’une manière tout à fait particulière.
Ermunterung und Ermahnung 1991 p. 202-214
L’assemblée du Dieu vivant se compose de tous ceux qui ont accepté l’évangile par la foi et qui, sur cette base, ont reçu le Saint Esprit — et cela depuis la Pentecôte en Actes 2 jusqu’à l’enlèvement (Éph.1:13; 1 Cor 12:13). Elle a pris naissance par l’effusion du Saint Esprit au jour de la Pentecôte, c’est-à-dire 50 jours après la résurrection du Seigneur Jésus ; elle se rassemblera sur la terre jusqu’à Son enlèvement qui est proche (il aura lieu environ 7 ans avant l’établissement du règne millénaire) pour être alors reçue dans la maison du Père, dans le ciel, pour l’éternité. L’assemblée ne restera donc sur la terre que pour un temps limité. Elle est un organisme céleste, car son espérance n’est pas dirigée vers la terre, mais vers le ciel.
Par contre, le royaume de Dieu est la sphère de la domination de Dieu dans cette création, et il a débuté lorsque le Seigneur Jésus, le roi de ce royaume, a séjourné comme homme sur cette terre. Ce royaume subsiste encore maintenant en l’absence du roi rejeté ; mais à cause de ce rejet, il a pris une forme modifiée, plus cachée. Il aura son état final achevé, public et glorieux, pendant le règne de paix millénaire de Christ, et prendra fin avec le jugement des morts au grand trône blanc (1 Cor 15:25-26; Apoc. 20:11-15). Ceux qui appartiennent au royaume de Dieu sont donc tous les hommes qui, par conviction de foi ou simplement par profession extérieure, reconnaissent le Seigneur Jésus comme leur maître : aujourd’hui c’est toute la chrétienté, et pendant le règne millénaire toute la population du monde.
L’assemblée de Dieu est l’objet de Son propos éternel en Christ (Éph. 3:10-11), tandis que le royaume, en tant qu’administration de la plénitude des temps, est limité dans le temps (Éph. 1:10). Ceux qui font partie de l’assemblée sont élus en Christ avant la fondation du monde (Éph.1:14) ; par contre le Seigneur Jésus, en parlant du royaume, dit qu’il est préparé dès la fondation du monde (Matt. 25:34). L’avenir de l’assemblée se trouve au ciel, dans la maison du Père, tandis que le royaume ne s’étend que dans le cadre de toute la création.
Malgré ces différences, il y a quand même un point commun extrêmement important et précieux : selon le conseil de Dieu, le Seigneur Jésus prend la première place, la place la plus élevée aussi bien dans l’assemblée que dans le royaume de Dieu.
En tant que Fils éternel de Dieu, Il est le fondement et le bâtisseur de l’assemblée (Matt. 16:16-18), et en tant qu’homme glorifié, Il en est la tête (Col. 1:18). Il sera pendant l’éternité l’objet de l’adoration des rachetés, et prendra au milieu d’eux la place de gloire la plus élevée.
Cependant, en tant que Fils de Dieu et Fils de David, Il est aussi le Messie et le roi d’Israël. Il a été rejeté par Son peuple terrestre et a été finalement tué. Mais à cause de Son abaissement en tant que Fils de l’homme, Il s’est acquis le droit à la domination sur toutes les œuvres de Ses mains qu’Il a créées en tant que Fils éternel (comp. Ps 2 et 8).
Par Son œuvre à la croix, le Seigneur Jésus, à la fois s’est acquis le droit à la domination comme roi sur Son royaume, et a racheté ceux qui L’acceptent par la foi comme leur Sauveur, et ceux-ci font ainsi partie maintenant de l’assemblée de Dieu (Héb. 10:12-14).
Dieu veut donc que Son Fils bien-aimé, qu’Il prend plaisir à regarder continuellement, prenne la première place à la fois dans le royaume de Dieu dans cette création, et au milieu de Ses rachetés pour l’éternité. Son conseil divin est l’origine de tout, et la mort de Christ à la croix de Golgotha est le fondement de tout.
Dans Ses paraboles sur le royaume des cieux en Matthieu 13, le Seigneur Jésus mentionne pour la première fois l’assemblée de Dieu, même si c’est sous une forme voilée. « Encore, le royaume des cieux est semblable à un marchand qui cherche de belles perles ; et ayant trouvé une perle de très grand prix, il s’en alla, et vendit tout ce qu’il avait, et l’acheta ».
Le « Royaume de Dieu » était une notion déjà connue dans l’Ancien Testament comme désignant la domination de Dieu sur toute la création par le moyen de Son Fils, l’homme glorifié Jésus Christ. Ce qui était encore futur dans l’Ancien Testament est devenu réalité par la venue du Seigneur Jésus dans ce monde (Matt. 12:28; Luc 17:21). Le royaume de Dieu sur la terre a commencé quand le roi est apparu. Tous ceux qui aujourd’hui reconnaissent l’autorité de Christ en ce qu’ils professent être à Lui ou se nomment chrétiens, font partie du royaume de Dieu (ou : royaume des cieux).
Cependant dans l’Ancien Testament, l’assemblée de Dieu était un mystère [ou : secret] qui n’était pas encore révélé. C’est ce qui est exprimé dans la parabole de la perle de grand prix : une perle a une valeur cachée dès l’origine. C’est pour cela que l’on peut bien dire que l’assemblée, dont cette perle de très grand prix est sans aucun doute une image, est la partie la plus précieuse du royaume de Dieu. Comme le marchand vendit tout ce qu’il avait pour avoir la perle, ainsi Christ « a aimé l’assemblée et s’est livré lui-même pour elle » (Éph. 5:25).
Tout vrai croyant est donc membre du corps de Christ, et a en même temps sa place dans le royaume de Dieu. Dans le premier sens, il connaît Christ comme la tête, dans le second sens il Le connaît comme Seigneur et Maître — non pas toutefois comme sujet du roi, comme ce sera par exemple le cas pour Israël dans le royaume millénaire. Dans notre appartenance au royaume de Dieu, il y a un rapport d’autorité qui doit se manifester de notre côté par une obéissance absolue à notre Seigneur Jésus. Par contre, notre appartenance à l’assemblée de Dieu comprend une liaison vitale beaucoup plus étroite, et caractérisée par l’amour parfait. Mais tous les deux ont leur place dans les pensées de Dieu. Le privilège plus élevé d’appartenir à l’assemblée n’efface en aucun cas l’autorité du Seigneur en tant que maître dans Son royaume. Au contraire, étant les objets de la grâce en Christ, nous devrions être maintenant bien plus en mesure de comprendre les principes du royaume de Dieu, et de jouir des bénédictions qui s’y rattachent, parce que nous pouvons avoir davantage d’intelligence et connaître le côté céleste de ce royaume. Car nous sommes les seuls à être « délivrés du pouvoir des ténèbres, et… transportés dans le royaume du Fils de son amour », comme l’apôtre Paul l’écrit aux Colossiens (Col. 1:13). Cela nous montre le caractère merveilleux de ce royaume pour nous : il est caractérisé par l’amour du Père pour Son Fils, qui est devenu notre Rédempteur, mais aussi notre seul Seigneur et Maître !
Mais tous ceux qui se trouvent dans le royaume de Dieu ne sont pas nécessairement membres de l’assemblée. Tel que le royaume de Dieu se présente de nos jours, son étendue correspond à la chrétienté professante [ou : chrétienté de nom]. Mais celui qui n’a qu’une profession chrétienne vide (c’est-à-dire qui « appartient » peut-être à une église ou une communauté, mais qui n’est pas né de nouveau) se trouve de façon extérieure dans le royaume de Dieu, dans le domaine où s’exerce l’autorité du Seigneur Jésus, mais il ne fait pas partie de l’assemblée du Dieu vivant, comme un croyant sauvé et scellé du Saint Esprit.
Comme on le voit spécialement d’après les premières paraboles sur le royaume des cieux de Matthieu 13, le Seigneur a certes prévu ce développement négatif, mais il serait faux de croire qu’il correspond à Sa volonté. L’état présent du royaume est une conséquence du rejet du Seigneur. Les principes divins de ce royaume qu’Il a annoncés durant Sa vie sur la terre ont gardé malgré tout leur validité jusqu’à nos jours ; ils seront en vigueur dans toute leur force pendant le règne millénaire.
On comprend donc bien qu’après Sa résurrection le Seigneur ait parlé avec Ses disciples « des choses qui regardent le royaume de Dieu » (Actes 1:3), et que plus tard, l’évangéliste Philippe « annonçait les bonnes nouvelles touchant le royaume de Dieu et le nom de Jésus Christ » (Actes 8:12), et que l’apôtre Paul également témoignait du royaume de Dieu et le prêchait (Actes 19:8 ; 20:25 ; 28:23, 31). Ces expressions ne visent manifestement pas le côté futur et glorieux de ce royaume comme en Actes 1:7 et 14:22, mais le temps présent du rejet et de l’absence du roi (comp. Actes 17:7), car dans le temps présent le royaume englobe aussi l’assemblée.
Selon ce que les Actes nous rapportent, dans chaque ville où la bonne nouvelle de l’évangile était annoncée, elle était annoncée premièrement et habituellement aux Juifs ; or ils attendaient ce royaume depuis longtemps. Mais désormais, dans cette annonce de l’évangile, outre les souffrances subies par Christ et les gloires encore à venir du royaume, il fallait présenter la vérité actuelle de l’assemblée, ses privilèges et ses devoirs et son espérance. Il ne serait pas venu à l’esprit de Paul de négliger le royaume ou même de l’omettre, au motif qu’il avait été donné des révélations nouvelles et plus étendues concernant Christ et Son assemblée.
Cela ne se voit pas seulement dans les Actes, mais aussi dans les épîtres dans lesquelles il est parlé aussi bien du côté présent que du côté futur du royaume. Bien que le roi fût rejeté et ne fût donc pas présent de manière visible, la connaissance de Ses pensées et la soumission à Sa volonté y sont tout de même requises. Une obéissance absolue est une caractéristique du royaume aussi dans le temps présent (comp. Matt. 7:21).
Aux Corinthiens qui étaient tellement occupés des dons de grâce qui leur avaient été conférés, et qui se disputaient entre eux, et avaient par ailleurs bien des choses déshonorantes pour le Seigneur, l’apôtre dut leur écrire : « Le royaume de Dieu n’est pas en parole, mais en puissance » (1 Cor. 4:20). Cette puissance pour mettre en pratique les principes du royaume de Dieu dans l’obéissance à Sa parole, ne se voyait guère dans la vie des croyants de Corinthe.
À Rome, il y avait des disputes entre les croyants sur le fait de manger certains mets. C’est pourquoi Paul leur rappelle alors, que « le royaume de Dieu n’est pas manger et boire, mais justice, et paix, et joie dans l’Esprit Saint » (Rom. 14:17). Contrairement au monde qui les entoure, les croyants peuvent déjà maintenant jouir de privilèges spirituels qui, selon le conseil de Dieu, doivent être la part de tous les hommes sur la terre pendant le règne millénaire. En Hébreux 7:2 le sacrificateur-roi Melchisédec est présenté comme roi de justice et de paix. Il sortit à la rencontre d’Abraham et le bénit lorsque ce dernier revenait de la bataille des rois (Gen.14). Melchisédec est une image de Celui qui est devenu « souverain sacrificateur pour l’éternité selon l’ordre de Melchisédec » (Héb.6:20). Certes la pleine réalisation de ce type ne sera visible que dans le règne millénaire lorsque le Seigneur Jésus régnera comme le vrai roi de justice et de paix, et qu’Il fera que toutes les nations auront part à Sa bénédiction. Mais le fondement de tout cela a été posé à Golgotha (Héb.2:17), lorsqu’Il révéla la justice de Dieu et fit la paix par le sang de Sa croix (voir Rom.3:21-26; Col.1:20). « La justice et la paix se sont entre-baisées » chantaient déjà les fils de Coré au Psaume 85:10 en considérant les bénédictions du royaume lorsqu’Israël sera délivré et restauré. Nous sommes déjà justifiés par la foi, et nous avons la paix avec Dieu par notre seigneur Jésus Christ (Rom. 5:1), c’est-à-dire que nous jouissons déjà par avance, sous l’aspect spirituel, d’une partie des bénédictions du règne millénaire à venir. N’est-ce pas une pensée précieuse que nous pouvons déjà maintenant servir le vrai roi de paix et de justice, et qu’Il ne nous offre pas seulement la justice et la paix, mais aussi la joie dans l’Esprit Saint, de même que Melchisédec fit apporter à Abraham du vin, en plus du pain ?
Dans l’épître aux Colossiens, Paul parle de ses compagnons de travail dans l’œuvre du Seigneur en utilisant l’expression : « compagnons d’œuvre pour le royaume de Dieu » (Col.4:11) ; c’est dans le même sens et avec la même qualité qu’il dit ailleurs au sujet de Timothée : « Il s’emploie à l’œuvre du Seigneur comme moi-même » (1 Cor. 16:10).
Paul mentionne aussi à de multiples reprises le royaume à venir, dans lequel le Seigneur Jésus en tant que Fils de l’homme glorifié prendra possession de Son héritage après un juste jugement, et régnera en justice et en paix pendant mille ans. Les croyants qui appartiennent à Son assemblée hériteront et régneront avec Lui (Éph.1:10-11; comp. Apoc.20:5, 6).
Le temps où nous régnerons avec Lui n’a pas encore commencé. Les Corinthiens avaient besoin d’être enseignés dans ce sens, car ils croyaient pouvoir déjà régner, en contradiction complète avec leur appel. L’apôtre Paul a dû donc leur écrire, avec quelque ironie, qu’il souhaitait bien qu’ils règnent, c’est-à-dire que le temps du règne millénaire puisse commencer, mais il ajoute : « afin que nous aussi nous régnassions avec vous » (1 Cor 4:8) ! Dans le temps présent du rejet du roi, Ses disciples peuvent traverser des souffrances, des tribulations et avoir besoin de persévérance, mais il ne peut pas y avoir de domination pour eux (comp. Actes 14:22 ; 2 Tim. 2:12). Cependant ce temps va prendre fin. Alors viendra le temps où tous les Siens qui sont maintenant appelés à persévérer, régneront avec Lui (comp. Apoc. 2:26-27).
À ces chrétiens de Corinthe qui pour partie vivaient de manière très légère, Dieu leur fait lancer cet appel par le moyen de l’apôtre Paul : « Ne savez-vous pas que les injustes n’hériteront point du royaume de Dieu ? Ne vous y trompez pas : ni fornicateurs, ni idolâtres, ni adultères, ni efféminés, ni ceux qui abusent d’eux-mêmes avec des hommes, ni voleurs, ni avares, ni ivrognes, ni outrageux, ni ravisseurs, n’hériteront du royaume de Dieu » (1 Cor. 6:9-10). En Galates 5:21 et Éphésiens 5:5 nous trouvons des expressions semblables. En 1 Cor. 15:50 il est expliqué que « la chair et le sang ne peuvent pas hériter du royaume de Dieu, et que la corruption non plus n’hérite pas de l’incorruptibilité ».
Par contre aux Thessaloniciens encore jeunes dans la foi, il pouvait être écrit ces paroles consolantes, qu’ils étaient appelés par Dieu « à son propre royaume et à sa propre gloire » (1 Thess. 2:12), et que les souffrances qu’ils avaient enduré de la part des ennemis de l’évangile étaient la preuve qu’ils avaient été « estimés dignes du royaume de Dieu » (2 Thess. 1:5).
Paul lui-même ne vivait pas seulement dans l’attente heureuse de l’enlèvement, mais également dans l’attente de l’apparition du Seigneur Jésus en gloire au début de Son règne (comp. 2 Tim. 4:1,8).
C’est alors que nous aussi, nous recevrons notre héritage avec le Seigneur Jésus (Éph. 1:11, 18). C’est l’héritage du Seigneur Jésus en qualité de Fils de l’homme glorifié que, par grâce, nous pourrons partager avec Lui. Lorsqu’Il est devenu homme, Il s’est anéanti, et est devenu obéissant jusqu’à la mort de la croix. Par cet abaissement Il s’est acquis, en tant qu’homme, les droits sur la création et la domination sur elle (comp. Phil. 2:5-11; Ps. 8:4-6). Il partagera ce pouvoir avec nous, Ses saints. Nous allons paraître avec Lui en gloire pour commencer cette domination (2 Thess. 1:5-10; comp. Jean 17:22).
L’assemblée et le royaume sont donc deux choses distinctes selon le conseil de Dieu. Il est très important pour la pratique de la vie chrétienne de les considérer, mais aussi de les distinguer.
Un exemple remarquable peut suffire à le montrer : Dans la parabole de l’ivraie du champ (Matt. 13:24-30), les serviteurs du maître de la maison l’interrogent pour savoir s’ils devaient cueillir l’ivraie, et le maître leur répond : « Non, de peur qu’en cueillant l’ivraie, vous ne déraciniez le froment avec elle. Laissez-les croître tous deux ensemble jusqu’à la moisson ; et au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Cueillez premièrement l’ivraie, et liez-la en bottes pour la brûler, mais assemblez le froment dans mon grenier ». Dans le royaume de Dieu (royaume des cieux) du temps actuel où le Seigneur est absent, le principe reste en vigueur selon Ses propres paroles : le mal viendra à maturité sans que Ses serviteurs aient à intervenir. Lors de Son apparition, Il exercera Lui-même le jugement sur les vivants de ce temps-là (voir Matt. 25:31-46), et Il séparera les brebis d’avec les chèvres, et le froment d’avec l’ivraie. Mais dans la maison de Dieu, dans l’assemblée du Dieu vivant, c’est un autre principe qui prévaut : « Tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel », et « ôtez le méchant du milieu de vous-mêmes » (Matt. 18:18; 1 Cor 5:13). Au milieu de l’assemblée, il est selon la volonté du Seigneur qu’on réponde à la sainteté de Dieu par le moyen de la discipline spirituelle.
Or déjà très tôt dans la chrétienté, c’est-à-dire dès les premiers siècles, il y a eu une confusion et un mélange complets des principes de l’assemblée et du royaume de Dieu ; et c’est par là que l’église est devenue un facteur de puissance sur la terre. L’église et l’état se sont rapprochés de plus en plus. Le caractère céleste de l’église et son caractère d’étranger ont été perdus. L’attente de la venue du Seigneur est tombée dans l’oubli, et il a été enseigné, et on enseigne encore, ou bien que le règne millénaire a déjà commencé, ou bien qu’il n’y a pas lieu d’en attendre un.
Attacher trop d’importance à la pensée du royaume de Dieu renferme toujours le danger pour le chrétien de ne plus être tellement conscient de sa position céleste, et de penser à tort qu’il peut se tourner vers les choses terrestres, voire même vers celles du monde. Inversement, il existe aussi le danger d’oublier que nous n’avons pas seulement le privilège d’appartenir à l’assemblée de Dieu, mais que nous avons aussi la responsabilité d’accomplir la volonté de notre Seigneur dans Son royaume. Au 19ème siècle, W. Kelly a écrit ces paroles touchantes à ce propos :
« Le déclin de l’église a été favorisé par le fait qu’on a considéré une petite partie de la vérité comme si elle était toute la vérité. La seule manière juste pour en rester préservé est de ne pas s’occuper exclusivement de l’assemblée, mais de Christ. Ce n’est qu’ainsi que nous verrons et comprendrons dans la lumière de Dieu, l’assemblée et le royaume de Dieu et toutes les autres parties de la vérité sur ce que Dieu fait ».
Ed. Ernst Paulus Verlag 1984
Jetons encore un coup d’œil sur le futur du royaume tel que dépeint dans la parole de Dieu. L’établissement du royaume en gloire sera précédé d’un temps de préparation qui commencera après l’enlèvement de l’assemblée.
Ces préparatifs sont déjà en partie visibles, par exemple le retour des deux tribus et la fondation de l’état d’Israël en 1948. La prophétie selon laquelle l’empire romain d’Europe occidentale renaîtra sous la forme d’une alliance d’états entre dix pays attend encore son accomplissement (Dan. 2:40-43; 7:7; Apoc. 13:1-4). La corruption de la chrétienté professante a déjà pris de nos jours des formes effrayantes, mais elle atteindra son point culminant avec « Babylone » ; « Babylone » sera d’abord soutenue par l’empire romain, mais ensuite anéantie par lui (2 Thess. 2:6, 7; Apoc. 17:1-6, 16).
Satan sera précipité du ciel sur cette terre (Apoc. 12:7-12) et amènera l’empire romain avec son chef, la première « bête », à se révolter contre Dieu (Apoc. 13:1-10). L’antichrist, la deuxième « bête » d’Apocalypse 13, sera le conducteur spirituel des Juifs et des païens contre Dieu (Apoc. 13:11-18; Dan. 11:36-39).
Le roi du nord attaquera Israël et l’antichrist, avec le renfort d’une autre puissance, vraisemblablement la Russie (Dan. 11:40; 8:23 et suiv.), et après la victoire il poursuivra vers l’Égypte. Ensemble avec son allié le chef de l’empire romain, l’antichrist qui se sera enfui devant le roi du nord reviendra en Israël. Alors, le Seigneur entendra le cri du Résidu et descendra du ciel, anéantira les armées, et jettera vifs en enfer les deux meneurs (Apoc. 19:11-21). Le roi du nord sera aussi anéanti (Dan. 11:45).
Lorsque les peuples voisins auront subi leur jugement et que les dix tribus seront retournées en Israël sous forme d’un résidu, alors aura lieu le jugement des vivants décrit en Matthieu 25:31-46. La voie vers le royaume millénaire sera ainsi aplanie. Satan sera lié et toute résistance contre le Seigneur Jésus éliminée. L’assemblée et tous les saints célestes auront part à cette domination de paix du Seigneur. Israël et les nations jouiront sur la terre d’un temps de bien-être, de paix, de justice et de droit comme on n’en aura jamais connu auparavant. Alors le Seigneur règnera non seulement en tant que Messie sur Son peuple d’Israël (Ps. 2), mais en tant que Fils de l’homme rejeté, mais élevé par Dieu, Il régnera aussi sur toutes les œuvres des mains de Dieu (Ps. 8).
Quelle différence avec le temps présent ! Il saute aux yeux à quel point l’égoïsme des hommes se manifeste par la violence, la brutalité, l’exaltation de soi, avec toutes les conséquences qui en découlent : la solitude, l’isolement et le dénuement. L’abondance et la richesse de certains territoires contrastent avec la pauvreté et la détresse d’autres régions de la terre. La haine et la guerre entraînent toujours davantage les hommes sans Dieu et sous l’emprise de Satan dans un tourbillon de misère. Et quel sera le développement de la colère de Satan une fois qu’il sera jeté sur la terre et qu’il saura qu’il ne lui reste que peu de temps !
Dans le royaume millénaire au contraire, les hommes qui vivront sous la domination du roi jouiront de tout ce que l’humanité a cherché en vain à obtenir depuis des siècles : la paix, la justice, le bonheur, le bien-être, la santé et une longue vie. Christ assouvira le désir profond et ardent qui est dans l’homme depuis qu’Adam et Ève furent chassés du jardin d’Eden (Rom. 8:19-22). Ce bonheur qui règnera sur la terre sous le gouvernement de Christ est décrit dans d’innombrables passages, spécialement dans les prophètes de l’Ancien Testament (És. 2:4; 11:6-9; Apoc. 20:1-6; 1 Cor. 15:24-27).
L’assemblée nous est présentée en ce temps-là en Apocalypse 21:9 à 22:5 comme la nouvelle Jérusalem. Elle est la partie céleste du royaume. Nous lisons à plusieurs reprises dans le Nouveau Testament que les croyants appartenant à l’assemblée de Dieu régneront avec le Seigneur (2 Thess. 1:5; 2 Tim. 4:1, 18; Héb. 12:28; 2 Tim. 2:12; Apoc. 2:26, 27; 3:21; Apoc. 20:6; 22:5). En Apoc. 21:11, il est dit que la ville a la gloire de Dieu, et au verset 23 que la gloire de Dieu l’illumine, et que « l’Agneau est sa lampe ». Dans la Jérusalem céleste du royaume millénaire, il n’y aura plus de séparation entre Dieu et Son peuple. Les nations marcheront à sa lumière. Elle sera le canal de bénédiction pour la terre.
Satan sera encore une fois délié et égarera toutes les nations (Apoc. 20:7, 8). Après qu’elles auront subi leur jugement, les cieux seront livrés au feu, puis dissous et les éléments embrasés se fondront (2 Pierre 3:10,12). Christ siégera encore une fois sur le trône de jugement, le grand trône blanc, pour juger les hommes morts dans leurs péchés (Apoc. 20:11-15). Ils seront ressuscités, jugés selon leurs œuvres, condamnés et jetés dans l’étang de feu pour l’éternité. La mort et le Hadès y trouveront également leur part éternelle.
Dieu créera alors un nouveau ciel et une nouvelle terre (2 Pierre 3:13 ; Apoc. 21:1). Toutes choses seront réconciliées avec Dieu, et avec tous les rachetés, elles seront en pleine harmonie avec Lui (Jean 1:29; Col. 1:20). Rien n’entravera plus Sa sainteté et Son amour. Cela signifie un bonheur éternel et sans nuage.
Le Fils aura remis alors le royaume à Dieu le Père, après avoir « aboli toute principauté, et toute autorité, et [toute] puissance » (1 Cor. 15:24-28).
Dieu sera tout en tous.
Ermunterung und Ermahnung 1989 p. 20-26
Le royaume de Dieu n’existe pas, comme beaucoup de chrétiens le croient, depuis le début du monde, ni non plus depuis le début de l’existence d’Israël, le peuple de Dieu terrestre. Le royaume de Dieu est caractérisé par la domination de l’homme Christ Jésus sur le monde. Dans l’épître aux Éphésiens, l’apôtre Paul écrit que le plan de Dieu à l’égard de Sa création était « le mystère de sa volonté selon son bon plaisir, qu’il s’est proposé en lui-même pour l’administration de la plénitude des temps : réunir toutes choses sous une tête [ou : un chef] dans le Christ, ce qui est dans les cieux et ce qui est sur la terre » (Éph. 1:9,10). Toute la création doit reconnaître et reconnaîtra l’autorité de Christ en tant que Roi des rois.
Or Dieu ne veut pas que la domination de Son Fils sur Ses créatures soit forcée : Il cherche une soumission volontaire. C’est pour cela que Christ, le roi, naquit dans une grande pauvreté et un abaissement profond, et c’est pour cela qu’Il ne se présenta pas avec une grandeur extérieure, mais dans l’humilité. Cela a manifesté ce qui se trouvait réellement dans les cœurs des hommes, et en premier lieu des Juifs. Seuls ceux qui étaient convertis par la foi au Dieu d’Israël, accueillirent le Seigneur comme le Messie, tandis que les autres refusèrent le Nazaréen méprisé. C’est pour cela que Jean le baptiseur d’abord, puis ensuite le Seigneur Jésus au début de Son ministère, prêchèrent pareillement la repentance avec l’évangile du royaume.
À une conversion intérieure et à la reconnaissance de l’autorité du roi se lie nécessairement une reconnaissance de Ses droits authentique et visible extérieurement. Autrefois seuls quelques-uns parmi la grande masse du peuple juif ont manifesté cette attitude de foi : Les bergers demeurant aux champs, Siméon et Anne dans le temple, Zacharie et Élisabeth (Luc 1 et 2). Pareillement le lépreux en Matthieu 8:2 se prosterna devant Jésus, les deux aveugles de Matthieu 9:27 L’appelèrent Fils de David, et la femme cananéenne s’écria : « Seigneur, Fils de David, aie pitié de moi ! » (Matt. 15:22).
Pour entrer vraiment dans le royaume de Dieu, il ne suffit cependant pas d’une simple soumission extérieure. Le Seigneur Lui-même eut l’occasion de le dire : « Ce ne sont pas tous ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur, qui entreront dans le royaume des cieux ; mais celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux » (Matt. 7:21 ; comp. Jean 3:5). Plusieurs ne Le reconnurent comme Seigneur qu’extérieurement, en vue de certains avantages. Le traître Judas n’en fait-il pas partie ? ainsi que ceux dont le Seigneur Jésus dit : « Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé en ton nom, et n’avons-nous pas chassé des démons en ton nom, et n’avons-nous pas fait beaucoup de miracles en ton nom ? Et alors je leur déclarerai : Je ne vous ai jamais connus ; retirez-vous de moi, vous qui pratiquez l’iniquité » (Matt. 7:22-23) ? De tels personnes qui ne L’ont reconnu comme roi et Seigneur qu’extérieurement ou en vue d’avantages, il y en a eu pendant la vie de Christ sur la terre, il y en a aujourd’hui et il y en aura encore pendant le règne millénaire (voir Ps. 18:44; 66:3).
L’autorité et la puissance de Christ furent cependant reconnues immédiatement et sans condition du côté où on s’y serait le moins attendu, celui du royaume de Satan et de ses vassaux, les mauvais esprits et les démons. Satan, l’adversaire de Dieu, qui se trouve constamment en opposition contre Lui, s’est promu comme chef de ce monde (Jean 14:30; 16:11). Lors de la tentation du Seigneur Jésus au désert, il Lui a montré en un instant tous les royaumes du monde et a osé Lui dire : « Je te donnerai toute cette autorité et la gloire de ces royaumes ; car elle m’a été donnée, et je la donne à qui je veux » (Luc 4:5,6) ! Mais ce droit n’a nullement été donné à Satan. Lors de la tentation du premier couple humain et de la chute qui a suivi, Satan, dans sa ruse, a pris l’ascendant sur eux en les détournant de l’obéissance à Dieu, et en les assujettissant à sa volonté et par là au péché : C’est ainsi qu’il a érigé son propre royaume et son propre trône dans ce monde (voir Apoc. 2:13; 13:2) ! Et pourtant, Dieu est encore au-dessus. Certes Il laisse faire Satan, mais seulement dans les limites de Sa volonté (voir Job 1:6-12). Lorsque Satan a aussi voulu tenter le second homme, ce dernier l’a remis à sa place par Son obéissance parfaite à la Parole de Dieu.
Le royaume de Satan et de ses démons a dû céder devant le royaume de Dieu et de son roi. Quand le Seigneur Jésus, le Fils de Dieu et le dominateur de ce monde, est entré dans Sa création, il a été manifesté qu’un plus fort que Satan s’apprêtait à établir Son règne. Même si les hommes n’ont pas voulu reconnaitre Ses droits, Satan et ses démons frissonnent devant Dieu (Jacq. 2:19) et ont dû se courber devant Son Fils.
C’est surtout l’évangéliste Matthieu qui présente le Seigneur comme le roi et mentionne à plusieurs reprises des guérisons de malades et de démoniaques en même temps que la prédication de l’évangile du royaume (Matt.4:23,24; 8:16; 9:35). Lorsqu’Il envoya Ses disciples, Il leur donna aussi autorité sur les esprits immondes (Matt.10:1,8). Lorsque les soixante-dix revinrent et rapportèrent avec joie que même les démons étaient assujettis au nom du Seigneur, Il leur répondit que par anticipation il « voyait Satan tombant du ciel comme un éclair » (Luc10:17,18). Cette attitude du Seigneur vis-à-vis de ces puissances des ténèbres s’exprime très clairement dans l’épisode de la mer de Génésareth lorsque les deux démoniaques s’écrièrent : « Qu’y a-t-il entre nous et toi, Jésus, Fils de Dieu ? Es-tu venu ici avant le temps pour nous tourmenter ? » (Matt. 8:28-34). Ces démons étaient contraints de reconnaître la puissance de Christ, mais les hommes ne Le voulurent pas : Ils Le prièrent, Lui leur roi, de s’en aller !
Oui, dans leur aveuglement, les pharisiens, les conducteurs du peuple, attribuèrent les miracles du Seigneur à la puissance du diable (Matt. 9:34; 12:24). Mais le Seigneur ne pouvait pas laisser sans réponse ce blasphème terrible contre l’Esprit. Les démons Le connaissaient, tandis que ces hommes aveugles ne voulaient pas Le connaître. Le Seigneur leur explique donc le vrai fond de l’affaire : « Tout royaume divisé contre lui-même sera réduit en désert ; et toute ville ou maison divisée contre elle-même ne subsistera pas. Et si Satan chasse Satan, il est divisé contre lui-même ; comment donc son royaume subsistera-t-il ? Et si c’est par Béelzébul que moi je chasse les démons, vos fils par qui les chassent-ils ? C’est pourquoi ils seront eux-mêmes vos juges. Mais si moi je chasse les démons par l’Esprit de Dieu, alors le royaume de Dieu est parvenu jusqu’à vous. Ou comment quelqu’un pourra-t-il entrer dans la maison de l’homme fort et piller ses biens, si premièrement il n’a lié l’homme fort ? et alors il pillera sa maison » (Matt. 12:25-29 ; comp. Marc 3:22-27 ; Luc 11:14-22).
Trois choses sont particulièrement importantes dans l’explication du Seigneur. D’abord Il parle du royaume de Satan dans ce monde. Deuxièmement : Si les démons sont chassés par Béelzébul, c’est-à-dire par le chef des démons, il y a tout de suite « révolution » dans le royaume de Satan. Troisièmement : Le fait que le Seigneur Jésus a chassé les démons par l’Esprit de Dieu était la preuve que le royaume de Dieu était venu. Le roi manifestait Sa puissance sur les puissances spirituelles de méchanceté. Pendant Sa vie sur cette terre, Il est entré dans la maison de l’homme fort, la sphère du pouvoir de Satan, Il le lia, et pilla sa maison en libérant beaucoup de gens de ses chaînes.
La victoire sur l’ennemi n’était pourtant pas complète pour autant. En Héb. 2:14,15 nous lisons que le Seigneur Jésus, « par la mort, rendit impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable ; et il délivra tous ceux qui, par la crainte de la mort, étaient, pendant toute leur vie, assujettis à la servitude ». La puissance de l’ennemi a donc été brisée pour nous les croyants par la mort de notre Sauveur à la croix. Nous sommes donc pour toujours délivrés de ses chaînes. Pourtant, dans le monde qui nous entoure, le diable a toujours une forte emprise (voir 2 Cor. 4:4). Même vis-à-vis des croyants, il essaie de rôder autour d’eux comme un lion rugissant, et à les intimider par la persécution. Mais nous avons affaire à un ennemi vaincu. Si nous lui résistons par la foi, il s’enfuira de nous parce que le Seigneur l’a déjà vaincu (Jacq. 4:7; 1 Pierre 5:8,9) ; et quand Satan essaie de nous ôter la joie de notre salut et de nos bénédictions spirituelles, cela s’appelle le « combat contre les puissances spirituelles de méchanceté dans les lieux célestes » (Éph. 6:10-17).
Avant que le Seigneur commence Son règne millénaire, le diable sera jeté dans l’abîme et y sera lié pour mille ans (Apoc. 20:1-3).
À la fin de ces mille ans, le diable sera délié pour un peu de temps, puis jeté dans l’étang de feu et de soufre qui est préparé pour lui et ses anges (Apoc. 2:10 ; Matt. 25:41). C’est là aussi que passeront l’éternité tous les hommes qui sont morts dans l’incrédulité et l’inimitié contre Dieu.
Une fois que le dernier ennemi, la mort, sera ôté, le Seigneur remettra le royaume à Dieu le Père « afin que Dieu soit tout en tous » (1 Cor. 15:24-28).