La maison de Dieu : l’activité des hommes

1 Cor. 3:9-17

Arend Remmers

Im Glauben leben 2024-10 p.14


1 - Différents aspects - une seule maison

2 - Les hommes édifient (ou construisent)

3 - Bons et mauvais matériaux de construction

4 - L’épreuve finale


1 - Différents aspects – une seule maison

En tant que maison de Dieu, l’assemblée (= église) est considérée de différents points de vue :

1. Dans le Nouveau Testament, nous trouvons quatre expressions à ce sujet : « maison de Dieu » (1 Tim. 3:15), « édifice de Dieu » (1 Cor. 3:9), « habitation de Dieu » (Éph. 2:22) et « temple de Dieu » (1 Cor. 3:16).

2) Parfois, la maison de Dieu est décrite comme étant en construction (Éph. 2:21), parfois aussi comme un bâtiment achevé (2 Cor 6:16). Mais à aucun moment sur terre l’Assemblée n’est une « ruine inachevée ». Dès le début, elle est la sainte demeure de Dieu sur la terre.

3) En outre, les croyants ne représentent pas seulement la maison ou le temple de Dieu (1 Cor. 3:16 et suiv.), mais ils sont en même temps les « habitants » de la maison ou les prêtres/sacrificateurs qui y servent (1 Tim. 3:15  ; 1 Pierre 2:5).

4) Enfin, nous devons distinguer entre la construction (le fait de bâtir) de Christ ou de Dieu et la construction (ou édification) par les hommes (Matt. 16:18 ; 1 Cor. 3:10-15).


C’est à ce dernier point que nous voulons nous intéresser ici.


2 - Les hommes édifient (ou construisent)

Ce qui est bâtit par le Seigneur Jésus est parfait. Aucune puissance du monde ne peut détruire l’Assemblée. Lui-même, en tant que Fils éternel de Dieu, est le roc qui constitue le fondement de cet édifice (Matt. 16:18). Les matériaux avec lesquels Sa maison est construite sont des « pierres vivantes », c’est-à-dire de vrais croyants (1 Pierre 2:5), et de ce fait, selon le conseil de Dieu, l’édifice est, tout comme le corps, « bien ajusté » (Éph. 2:21 ; 4:16). Le Seigneur Jésus est au centre : Il est à la fois le fondement et la pierre angulaire ou « tête de l’angle » et celui qui construit — le tout en une seule personne (1 Pierre 2:6.7) !

En 1 Corinthiens 3:9-17, la maison de Dieu est en revanche considérée sous l’angle de la responsabilité humaine. Certes, Christ y est également mentionné comme fondement, mais nous lisons également que les hommes posent un fondement (v. 10,11). Il s’agit de la même fondation, mais qui, dans la pratique, est posée par la prédication de la parole de Dieu par les serviteurs du Seigneur en tout lieu. Ici, ceux qui construisent sont des personnes que Dieu veut utiliser et qui sont responsables devant Lui. De ce fait, il y a un risque de construire d’une mauvaise manière, et même de corrompre le temple de Dieu (v. 15,17).

Paul, en tant que « sage architecte », avait posé le fondement de l’assemblée à Corinthe. D’autres allaient poursuivre la construction dessus, comme l’avait fait Apollos par exemple. Tous ceux qui participent à ce travail sont responsables de la manière dont ils construisent, soit pour la bénédiction, soit pour le dommage. Il n’a pas fallu bien longtemps pour qu’apparaissent des situations nécessitant les enseignements et les exhortations des apôtres, comme en 1 Corinthiens 3.


3 - Bons et mauvais matériaux de construction

Que l’on proclame l’évangile ou que l’on instruise des croyants, il s’agit toujours de la question suivante : est-ce pour la gloire du Seigneur et la bénédiction des hommes, ou est-ce pour d’autres motifs, comme l’honneur personnel, l’esprit de parti, etc. Le bon ou le mauvais enseignement (or, argent, pierres précieuses ou bois, foin, paille) marquent également le caractère des croyants formés par lui. Un jour, ce sera pleinement manifesté (1 Cor. 3:12,13).

Les trois premiers matériaux de construction cités parlent de manière imagée de la gloire de Dieu, du prix de la rédemption et des grâces multiples et variées dans les rachetés, et donc aussi de la glorieuse vérité de l’assemblée en tant que sainte demeure de Dieu. Ce n’est que là où l’on construit avec ce matériau que le résultat dure éternellement. Nous le voyons dans la cité de Dieu, la nouvelle Jérusalem de l’avenir, qui est aussi une image de l’Assemblée. Elle sera alors ornée d’or et de pierres précieuses et fera resplendir la gloire de Dieu (Apoc. 21).

Comment pouvons-nous nous représenter la construction en pratique ? Bien sûr, il s’agit d’abord de la responsabilité personnelle de chacun qui, là où il se trouve, participe par son service ou son travail à la construction de la maison spirituelle de Dieu.

Mais les déviations fondamentales par rapport à la parole de Dieu ont une plus grande portée ; elles ont commencé peu après le départ des apôtres, mais elles étaient déjà présentes en germe dans le Nouveau Testament. Un exemple : l’enseignement sur la sainteté de l’assemblée en tant que temple de Dieu est un matériau de construction important (1 Cor. 3:17 ; Éph. 2:21 ; 1 Pierre 2:5 ; cf. Ps. 93:5b). La sainteté est la consécration et le dévouement à Dieu qui habite dans cette maison. Nous ne pouvons la réaliser que si nous nous séparons de tout ce qui est du mal :


La séparation du mal a toujours été la condition préalable pour garder l’unité pratique de l’assemblée, et la grâce a toujours été la source de force intérieure pour y parvenir. C’est ainsi que les matériaux de construction bibliques tels que l’or, l’argent et les pierres précieuses sont valorisés.

Le bois, le foin et la paille sont en revanche des images d’enseignements sans valeur et éphémères. Cela comprend toutes les idées humaines et déviations par rapport à la Parole de Dieu qui fait seule autorité, lesquelles entravent ou même éteignent la direction de l’Esprit. En font particulièrement partie les enseignements répandus presque partout sur les organisations apparemment nécessaires dans l’église locale, ainsi que ce qui va souvent avec, l’indépendance ou l’autosuffisance et l’adhérence à des partis. Il n’y aura plus rien de tout cela dans l’assemblée une et glorifiée dans l’éternité (cf. Jean 17:22,23 ; Ézéchiel 42:20 ; Apoc. 21:12,19). Les enseignements non bibliques seront consumés par le feu du jugement.

Puissions-nous avoir le désir de nous faire aider du Seigneur pour reconnaître comment construire avec des matériaux précieux et durables, et comment être préservés de mal construire !


4 - L’épreuve finale

Un jour viendra où tous les croyants se tiendront devant le tribunal de Christ. Là, même les choses les plus cachées seront mises en lumière, et éprouvées et jugées dans le feu de la sainteté de Dieu. « Si l’ouvrage de quelqu’un qu’il aura édifié dessus demeure, il recevra une récompense ; si l’ouvrage de quelqu’un est consumé, il en éprouvera une perte, mais lui-même il sera sauvé, toutefois comme à travers le feu » (1 Cor. 3:14,15 ; cf. 4:5).

Paul se réjouissait de ce jour avec impatience, car il savait que le Seigneur, le juste Juge, lui accorderait alors la couronne de justice (2 Tim. 4:8). Mais il se peut aussi que l’ouvrage de quelqu’un ne tienne pas aux yeux du Seigneur. Il subira alors un dommage dans la mesure où il ne recevra pas de récompense de son Seigneur. Il ne sera pas perdu, mais ne recevra pas de récompense pour son œuvre. C’est ce qui ressort des mots : « Mais lui-même, il sera sauvé… ». Les mots « si l’ouvrage de quelqu’un est consumé » ne se réfèrent pas non plus aux fruits, c’est-à-dire aux personnes, mais à la manière dont ce quelqu’un a travaillé. C’est « l’ouvrage » qui est consumé. Il est en effet bien clair pour tout chrétien que, dans toutes les églises et communautés organisées humainement, il y a de vrais croyants qui ne peuvent pas être perdus. Mais les éléments humains et éphémères de « l’ouvrage » de ceux par lesquels ils ont été enseignés seront brûlés. Il n’y a pas de récompense pour cela.

Pour conclure, Paul rappelle aux Corinthiens qu’ils sont le temple de Dieu (1 Cor. 3:16). L’Assemblée n’est pas seulement une construction à laquelle on travaille jusqu’à ce que le Seigneur vienne, mais elle est déjà l’habitation, le temple de Dieu, dans lequel le Saint-Esprit habite (Éph. 2:22). Celui qui s’attaque à ce temple de Dieu et le corrompt, recevra pour cela le juste châtiment de Dieu : Il sera perdu pour toujours (1 Cor. 3:17). Il ne s’agit pas ici, comme dans les versets précédents, de croyants qui ont travaillé à la maison de Dieu pour des motifs charnels, mais de faux enseignants incrédules, qui ont annoncé de faux enseignements au lieu de la vérité de Dieu, — enseignements par lesquels le caractère de l’assemblée de Dieu est forcément détruit. Leur jugement n’aura pas lieu devant le tribunal de Christ après l’enlèvement. Ici, il s’agit du jugement des morts devant le grand trône blanc, c’est-à-dire de tous les incrédules à la fin du royaume millénaire (Ap 20,11-15).

Au cours de l’histoire de la chrétienté, de nombreuses personnes de ce genre ont causé des dommages immenses au saint temple de Dieu. Les résultats sont déjà évidents aujourd'hui pour tout chrétien sérieux. Mais il est bon que ce ne soit pas aux hommes qu’il revienne de prononcer le jugement final sur l’ouvrage des serviteurs de Christ. Notre tâche en tant que croyants est maintenant de participer de toutes nos forces à la construction ou édification de la maison de Dieu, selon le « modèle des saines paroles » (2 Tim. 1:13 ; 1 Tim. 6:3), même si cela ne concerne qu’une petite partie de tous les chrétiens.

Bientôt, tous les dommages et défauts de la maison de Dieu auront disparu pour toujours. Seuls les rachetés représenteront éternellement et parfaitement l’épouse, la femme de l’Agneau, le corps de Christ et le saint temple de Dieu — pour Sa seule gloire et Sa seule joie !