Lumière et Amour — Dieu et le croyant

1 Jean 1:5; 4:8, 16

Arend Remmers

Notes prises lors d’une méditation orale le 13 avril 2010. Texte non relu par l’auteur.
Sous-titres ajoutés par Bibliquest.

Table des matières :

1 - Qualités (attributs) et nature de Dieu

2 - Dieu est lumière

2.1 - Insondable

2.2 - Inaccessible

3 - Le Seigneur est la lumière et la vie

3.1 - Les ténèbres ne « comprennent » pas la lumière

3.2 - La lumière annoncée par la résurrection. La lumière qui donne la vie, révélée dans le Fils

3.3 - La lumière qui révèle tout

4 - Appel à sortir des ténèbres et à entrer dans la lumière

5 - Ceux qui sont ténèbres. Changement de nature par la foi

6 - Lumière du monde, lumière dans le Seigneur, enfant de lumière

7 - Appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière

8 - Le fruit de la lumière : bonté issue de l’amour

9 - Appel aux endormis pour qu’ils se réveillent

10 - Le chrétien dans la lumière

11 - Dieu est amour

11.1 - L’amour a nécessairement un objet. Amour éternel

11.2 - Amour « supplémentaire à cause de la croix, amour réciproque

11.3 - La sphère d’amour qui nous attend

11.4 - Différence entre l’enseignement de Paul et de Jean

12 - Amour pour les autres

13 - Une fois « Dieu est lumière », deux fois « Dieu est amour »

14 - Conclusion


« Et c’est ici le message que nous avons entendu de lui et que nous vous annonçons, [savoir] que Dieu est lumière et qu’il n’y a en lui aucunes ténèbres » (1 Jean 1:5)

« Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est amour » (1 Jean 4:8)

« Et nous avons connu et cru l’amour que Dieu a pour nous. Dieu est amour, et celui qui demeure dans l’amour, demeure en Dieu » (1 Jean 4:16).


1 - Qualités (attributs) et nature de Dieu

Le Seigneur m’a mis à cœur de donner quelques pensées pour approcher — je n’oserais pas prétendre à plus — ces puissants versets de l’épitre de Jean et, nous pourrions dire, de la Parole de Dieu tout entière. Je pense que ces trois versets, et plus particulièrement les expressions qui s’y trouvent — « Dieu est lumière » et « Dieu est amour » —, peuvent être décrits à juste titre comme les versets les plus puissants des Écritures, parce qu’ils ne nous parlent pas des qualités de Dieu, mais de Son essence, de Son Être. Et lorsque nous tentons donc d’approcher ou d’expliquer, selon notre faible mesure, ces puissantes expressions, nous éprouvons, bien-aimés frères et sœurs, un sentiment semblable à celui de Moïse et de Josué, lorsque l’Éternel leur commanda d’ôter leurs sandales parce que la terre sur laquelle ils se tenaient était sainte.

Nous commencerons par « Dieu est lumière ». Nous avons parlé des qualités de Dieu. L’une est bien connue, Son omniscience : Il connaît toutes choses. Il est le seul être à avoir cette capacité. Parmi tous les passages qui parlent de Son omniscience, on peut citer 1 Rois 8:39, où Salomon dit : « car tu connais, toi seul, le cœur de tous les fils des hommes ». Il n’y a que de Dieu dont on puisse dire cela : connaître toute chose, y compris les pensées et sentiments intérieurs de tout homme. C’est cela, l’omniscience. Il connaît toute chose.

Nous parlons aussi de son omniprésence. Cela signifie qu’Il est partout et toujours. Il y a de nombreux passages à ce propos. L’un d’eux est le psaume 139, où David peut dire : « Où que j’aille, tu es là. Je ne peux pas fuir de devant toi » — de devant Dieu. Dieu est toujours là. Plusieurs autres versets de ce psaume 139 parlent de l’omniprésence de Dieu, qui est partout. Où que nous allions, il est là. C’est une des qualités de Dieu.

Nous avons ensuite Son omnipotence, Sa toute-puissance, qu’Il possède comme créateur et comme Celui qui soutient l’univers tout entier ; le Seigneur Jésus a dit en Matthieu 18:28 (pour ne citer qu’un verset) que Dieu lui a donné ce pouvoir : « Toute autorité [ou : pouvoir] m’a été donnée ». Le Seigneur Jésus est donc aussi tout-puissant, mais cela Lui a été donné par son Père qui, de toute éternité, invisible derrière la création, est le créateur et le soutien de l’univers.

Ces trois choses sont des qualités de Dieu : nous pourrions les exprimer par des adjectifs indiquant ce dont Dieu est capable. Mais ce n’est pas ce dont parlent les versets que nous avons lu. Ils parlent de Lui-même, et il n’y a que Jean qui nous donne de telles expressions.


2 - Dieu est lumière

2.1 - Insondable

« Dieu est lumière ». Lumière dans sa nature même. Pour autant que je sache, la nature de la lumière n’a pas encore été finalement expliquée. Il y a deux ou trois théories différentes pour la définir. Déjà en Job, Dieu demande à Job : « Connais-tu le chemin de la lumière ? » (Job 38:24). L’une des théories, la théorie ondulatoire, explique certaines caractéristiques de la lumière naturelle mais pas toutes. Une autre théorie, la théorie corpusculaire, explique d’autres caractéristiques de la lumière, des phénomènes qui ne peuvent pas être expliqués par la théorie ondulatoire. En fin de compte, quelle est la bonne théorie ? A-t-on besoin des deux ? Personne, pour autant que je sache, n’a encore été capable de trancher. Les deux théories sont probablement nécessaires pour définir la lumière. En Job 38, Dieu pose deux questions à Job. Il dit « Sais-tu d’où vient la lumière ? Et les ténèbres ? Connais-tu le chemin vers la lumière ? » (Job 38:19). Et la deuxième question est « Connais-tu le chemin de la lumière ? Sais-tu comment elle se distribue ? » (Job 38:24).

Ces choses sont des choses naturelles, que l’on trouve dans la nature, et pourtant pratiquement inexplicables pour nous. — Combien plus l’est Celui qui est la source de toute lumière ! Lors de la création de l’univers, la première chose a été « Que la lumière soit, et lumière fut » (Gen. 1:3). Il n’y avait pourtant pas encore de soleil. La lumière était Dieu lui-même. La lumière était la lumière divine qui brillait avant que le soleil fût. Il a séparé les ténèbres de la lumière. Cela est vrai dans la nature, et aussi vrai dans le domaine spirituel. « Dieu est lumière ». Qui peut comprendre cela ? Qui peut sonder cela ?


2.2 - Inaccessible

J’irai même jusqu’à dire que si l’homme ordinaire, l’homme naturel, normal, se met à penser au fait que « Dieu est lumière et qu’il n’y a en Lui aucune ténèbres », il prend peur. C’est exactement ce que dit l’Écriture au sujet de l’homme naturel. La lumière est inaccessible pour l’homme. Dieu n’est pas seulement lumière en Lui-même, mais 1 Timothée 6:16 nous dit aussi qu’Il habite dans la lumière, et non seulement cela, mais « qu’il habite la lumière inaccessible ». D’autres passages vont dans le même sens. Cela signifie qu’aucun homme dans son état naturel ne peut jamais approcher Dieu, que personne ne L’a jamais vu ni ne peut Le voir. La lumière est inaccessible : non seulement Dieu Lui-même est inaccessible, mais aussi la sphère dans laquelle Il habite. Il est lumière en Lui-même — « Dieu est lumière » — et Il habite la lumière inaccessible.

Le monde dans lequel nous vivons est tombé dans les ténèbres. Je ne parle plus désormais de lumière naturelle, nous le comprenons bien, mais au sens spirituel. Le terme « ténèbres » signifie, en premier lieu, ignorance de Dieu, et aussi, éloignement de Dieu — aucune connaissance de Dieu, ni aucune relation avec Lui. Voilà l’état naturel de l’homme, si « illuminé » qu’il puisse se prétendre. Mais par rapport à Dieu, l’homme est dans les ténèbres.


3 - Le Seigneur est la lumière et la vie

La seule façon par laquelle la lumière est venue dans ce monde a été la venue du Seigneur Jésus comme homme sur la terre. Nous trouvons aussi cela dans les écrits de Jean, dans son évangile, au chapitre 1, où le Seigneur est appelé la Parole dans les trois premiers versets ; puis, au verset 4, nous trouvons cette merveilleuse connexion entre la lumière et la vie dans le domaine spirituel. « En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes. Et la lumière luit dans les ténèbres ; et les ténèbres ne l’ont pas comprise » (Jean 1:4-5).


3.1 - Les ténèbres ne « comprennent » pas la lumière

Et au verset 9 : « la vraie lumière était celle qui, venant dans le monde, éclaire tout homme ». Une note dans la version Darby dit à juste titre que cela ne signifie pas exactement « illumine » tout homme, elle n’apporte pas la lumière dans la vie de tous les hommes, mais elle les place sous ses rayons, ce qui ne signifie pas qu’ils l’aient reçue. C’est très important, et c’est pourquoi l’homme a peur de cette lumière. Le chapitre 3 de Jean nous le montre encore plus clairement. Au verset 19, il est dit : « Or c’est ici le jugement, que la lumière est venue dans le monde et que les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, car leurs œuvres étaient mauvaises ; car quiconque fait des choses mauvaises hait la lumière, et ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient reprises ; mais celui qui pratique la vérité vient à la lumière, afin que ses œuvres soient manifestées, qu’elles sont faites en Dieu ». Nous voyons donc ici très clairement, dans l’Écriture, que l’homme irrégénéré n’aime pas cette lumière. Il n’y a pas d’« amitié » possible entre l’homme naturel et Dieu ; il n’y a pas d’affinité entre ces ténèbres (dans lesquelles nous sommes tous par nature et par le péché, par notre vie de péché et par notre condition de pécheurs) et la lumière de Dieu.

Et pourtant, on découvre ici cette merveilleuse expression que cette lumière n’est pas une lumière froide. Cette lumière donne la vie. « En Lui était la vie » - en Lui, le Seigneur Jésus, le Fils de Dieu. En Lui est la vie. Et la vie est la lumière des hommes, elle est destinée à tous, à chacun individuellement.

Cette lumière est venue dans le monde, et nous savons ce que l’homme, Son peuple en particulier, a fait de Lui. « Ôte, ôte ! » (Jean 19:15). Mais il n’y avait pas d’autre chemin possible. Avant d’aller à la croix, le Seigneur avait dit en Gethsémané (Luc 22:53; même pensée en Actes 26:18) : « c’est ici votre heure, et le pouvoir des ténèbres ». Il s’était soumis à ce pouvoir des ténèbres parce qu’Il savait qu’il n’y avait pas d’autre chemin, et que c’est Dieu qui avait choisi ce moment où le pouvoir des ténèbres frapperait le Seigneur Jésus de son épée, et qui s’achèverait dans les trois heures de ténèbres, où Dieu mettrait Lui-même Sa main sur Son Fils bien-aimé, la lumière du monde, et ferait tomber le jugement sur ce Fils bien-aimé à la place de ceux qui sont dans les ténèbres.


3.2 - La lumière annoncée par la résurrection. La lumière qui donne la vie, révélée dans le Fils

Le Seigneur Jésus a porté tout cela. Il a souffert et est descendu dans la mort pour nous ; il est descendu dans les parties inférieures de la terre (Éph. 4:9), mais est ensuite ressuscité d’entre les morts. C’est ce que Paul dit en Actes 26:23, que par la résurrection des morts, Christ devait annoncer la lumière.

Avant de venir dans ce monde, il avait toujours été la lumière, mais c’est trop long à expliquer… Avant la croix, personne ne pouvait obtenir le pardon des péchés dans le sens le plus complet de la rédemption accomplie par le Seigneur Jésus par Sa mort et Sa résurrection. C’est pourquoi c’est la lumière qu’Il a annoncée dans sa résurrection, et non la vie. Dans son apologie d’Actes 26, Paul déclare au v.13 (c’est un merveilleux verset, que je ne mentionne que parce qu’il est intimement lié à notre sujet) : « Je vis, ô roi, une lumière plus éclatante que la splendeur du soleil ». Je n’hésite pas de dire que cette lumière était le Seigneur Jésus Lui-même, parce que c’est de cette lumière qu’une voix lui est parvenue. Voilà la première impression que Paul, l’homme dans les ténèbres, a eue du Seigneur Jésus : « une lumière plus éclatante que la splendeur du soleil ». Mais ensuite Paul dit dans le même discours, au verset 23 : « il fallait que le Christ fût soumis aux souffrances, et que, le premier, par la résurrection des morts, il devait annoncer la lumière et au peuple et aux nations ». Cette merveilleuse lumière qui donne la vie, et qui était et est en Dieu, a été révélée dans le Fils, dans Son Fils. Aucun autre ne pouvait la révéler, mais Lui l’a fait. Mais pour nous la donner, il n’était pas suffisant qu’elle nous soit révélée au cours de la vie et par la mort du Seigneur Jésus, mais il fallait qu’Il meure et qu’Il ressuscite afin que, par Sa résurrection, Il puisse annoncer la lumière au monde entier. Voilà l’évangile : la lumière de vie.


3.3 - La lumière qui révèle tout

Ces mots, ces expressions sont si simples ! et pourtant, j’espère que nous comprenons tous qu’il n’y a pas d’expressions plus profondes au sujet de ce que Dieu est et fait que cette expression : « Dieu est lumière ». Et nous voyons comment cette lumière, cette merveilleuse lumière (1 Pierre 2:9), nous a été apportée, cette lumière qui met toute chose à sa juste place. Avant lui, il n’y avait rien… et nous pourrions énumérer beaucoup de passages qui parlent de la lumière et de notre relation avec celle-ci, mais le plus important est que cette lumière de Dieu nous révèle qui nous sommes et qui est Dieu. Dieu brille dans nos cœurs.


4 - Appel à sortir des ténèbres et à entrer dans la lumière

Si quelqu’un se pose aujourd’hui la question : « Où suis-je ? Suis-je sous les rayons de cette lumière ou encore dans les ténèbres ? », j’espère et je désire que cette personne vienne à Lui en cet instant, sortant des ténèbres pour entrer dans la lumière, cette merveilleuse lumière de vie. C’est très simple. Cela tient en une phrase : « Ô Dieu, use de grâce envers moi, pécheur ». Si vous le pensez du plus profond de votre cœur, Il le fera. C’est ce que le Seigneur Jésus montre par l’exemple du publicain dans le temple, qui disait cela dans le temple ; il est dit qu’il « descendit en sa maison justifié » (Luc 18:14). Il est sorti des ténèbres pour entrer dans cette merveilleuse lumière, dont Paul dit en Éphésiens 5:8 (encore un si beau verset ; combien peu sommes-nous occupés par ces profondes expressions !) : « car vous étiez autrefois ténèbres, mais maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur ».


5 - Ceux qui sont ténèbres. Changement de nature par la foi

Nous étions ténèbres, pas seulement dans les ténèbres, ce qui est un autre aspect. Nous étions nous-mêmes ténèbres, et nous le sommes si nous n’avons pas encore accepté le Seigneur Jésus, et que nous ne sommes pas entrés dans la lumière. « Vous étiez ténèbres », très loin de Dieu, sans aucune connaissance. Nous connaissions peut-être la parole de Dieu, mais nous ne connaissions pas Celui qui est lumière. C’est par la foi au Seigneur Jésus que ceux qui croient en lui sont changés quant à eux-mêmes, – changés de ténèbres qu’ils étaient, en lumière. Il change — et c’est la raison pour laquelle j’ai dis que c’est une expression tellement profonde — Il change la nature du croyant, son essence-même d’une certaine façon. Il était un pécheur, et il est maintenant un enfant de Dieu, de la même nature que Dieu. Et c’est pourquoi il est dit : « vous êtes lumière dans le Seigneur », — non pas par nous-mêmes, mais en Lui, qui a révélé cette lumière, qui est Lui-même la lumière du monde et qui a dit aussi « vous êtes la lumière du monde » (Matt. 5:14).


6 - Lumière du monde, lumière dans le Seigneur, enfant de lumière

Cette dernière expression a plutôt un sens pratique, tandis qu’ici en Éph. 5:8, c’est le sens doctrinal, relatif à notre position, qui est présenté : « vous êtes lumière dans le Seigneur ». C’est la position de tout chrétien d’être lumière dans le Seigneur. C’est pourquoi l’apôtre continue : « marchez comme des enfants de lumière ». Que votre marche journalière soit en accord avec la position dans laquelle vous avez été placés. Le terme « enfants de lumière » ne signifie pas seulement que vous avez été engendrés par la lumière, mais aussi que vous en portez les caractéristiques. Les enfants du diable n’ont pas été engendrés par lui, mais ils portent ses caractéristiques. C’est souvent la portée du mot « enfants » au sens figuré. C’est ce que Dieu a fait de nous et ce pour quoi il nous a préparés, savoir que nous puissions marcher comme des enfants de lumière afin que le monde autour de nous, encore dans les ténèbres, puisse le constater et dire : « ceux-ci sont des croyants ». « Enfants de lumière ». Ils voient en nous une vie et une marche d’un caractère radicalement différent. Qu’il puisse en être ainsi par la grâce du Seigneur.


7 - Appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière

Mais si nous regardons maintenant à ce que dit Pierre — encore un précieux verset — en 1 Pierre 2, il dit au verset 9 : « Mais vous, vous êtes une race élue, une sacrificature royale, une nation sainte, un peuple acquis ». Pierre se réfère clairement à Exode 20, où Dieu tient pratiquement les même propos au sujet de Son peuple Israël, après les avoir délivrés d’Égypte et les avoir placés dans le désert sur le chemin de Canaan. Puis il ajoute : « Pour que vous annonciez les vertus de Celui qui vous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière ». On peut dire que de la même manière que Dieu est lumière et habite dans la lumière, nous étions ténèbres et habitions dans les ténèbres. Nous portions les mêmes caractères que le monde sous la domination de Satan : ténèbres. Éphésiens nous dit : « vous étiez autrefois ténèbres, mais maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur », tandis que Pierre nous présente quelque chose de différent. Il nous dit : « Dieu vous a tirés des ténèbres, fait sortir de cet environnement qui est la situation de ce monde, et Il vous a transportés, placés dans Sa merveilleuse lumière ». Oh ! Un homme, enfant de ce monde, peut être effrayé dans son esprit par cette éblouissante lumière de Dieu. Mais un enfant de Dieu, introduit dans cette lumière, qui est en même temps sa vie, sait que cette lumière est une merveilleuse lumière. C’est là que nous nous trouvons déjà maintenant. Nous avons aussi été « rendus capables de participer au lot des saints dans la lumière » (Col. 1:12), mais cela est à venir. Nous avons été rendus capables. Rien n’y manque, déjà maintenant. Nous pouvons entrer dès maintenant dans la lumière dans le ciel. Le Seigneur peut nous y emporter à tout moment. Mais ici, il est dit que nous sommes déjà maintenant placés dans cette merveilleuse lumière. Notre sphère de vie a changé. En tant qu’enfants de Dieu, nous sommes dans cette merveilleuse sphère de lumière.


8 - Le fruit de la lumière : bonté issue de l’amour

Nous n’avons pas encore parlé de Son amour, bien que nous ne puissions pas les séparer. En effet, si nous revenons à Éphésiens 5 — nous n’avons pas lu en entier ce passage sur la lumière — nous trouvons deux choses à propos de la lumière, que j’ajouterai simplement pour compléter cette si belle image. En Éphésiens 5, l’avertissement très pratique de « marcher comme des enfants de lumière » (v. 8) est suivie de l’explication suivante (5:9) : « car le fruit de la lumière [consiste] en toute bonté, et justice, et vérité ». Nous voyons là que, de même que nous avons vu la lumière connectée à la vie dans la pensée et la volonté de Dieu, elle est aussi connectée non seulement à la justice et à la vérité et à la sainteté, qui sont des qualités visibles que l’on peut expérimenter, mais en premier lieu à la bonté, — la bonté de Dieu, dont on peut tout à fait dire qu’elle émane de l’amour de Dieu. La première partie du fruit de la lumière est la bonté (c’est un fruit de l’amour), et ensuite seulement viennent la justice et la vérité. L’apôtre poursuit avec le verset 13, plus en rapport, cette fois, avec la sainteté, la vérité et la justice, mais il est très important de voir que la lumière de Dieu n’est jamais en contradiction avec Son amour. C’est aussi ce que nous trouvons dans les 2ème et 3ème épitres de Jean. 2 Jean explique qu’il ne peut pas y avoir d’amour vrai sans lumière, et 3 Jean qu’il ne peut pas y avoir de lumière vraie sans amour. Nous le trouvons ici présenté différemment : le fruit de la lumière est en toute bonté, etc.


9 - Appel aux endormis pour qu’ils se réveillent

Nous avons donc ensuite en Éph. 5:13 : « Mais toutes choses, étant reprises par la lumière, sont manifestées ; car ce qui manifeste tout, c’est la lumière ; c’est pourquoi il dit : « Réveille-toi, toi qui dors, et relève-toi d’entre les morts’, ‘et la lumière luira sur toi ». Est-ce ainsi écrit ? Non. Il est dit : « et Christ luira sur toi ». Christ est depuis toujours et pour toujours la vraie lumière. Nous n’avons aucune lumière en nous-mêmes. Il en est ainsi même en tant que chrétiens, et même s’il nous est dit : « vous êtes lumière », c’est seulement dans le Seigneur. Il peut parfois arriver dans nos vies pratiques que cette lumière soit tellement atténuée que nous avons besoin de cet appel : « Réveille-toi, toi qui dors, et relève-toi d’entre les morts ». En tant que chrétiens nés de nouveau, vous n’êtes pas morts, vous êtes vivants, mais si vous vivez une vie mondaine, vous êtes comme une personne dormant parmi les morts. Il y avait chez les Grecs un dicton provenant de la mythologie et qui disait : « Le sommeil et la mort sont jumeaux ». Cela veut dire qu’en apparence, on ne peut guère distinguer l’un de l’autre. Ainsi, même un vrai croyant, qui a la vie en lui parce qu’il a cru au Seigneur, peut être si mondain qu’extérieurement on ne peut pas le distinguer des gens du monde, bien que ceux-ci soient tous morts et que lui ne l’est pas. On ne peut pas avoir la vie et mourir de nouveau, au sens spirituel ; mais alors on dort au milieu des morts. Pendant la deuxième guerre mondiale, j’ai entendu plusieurs frères ayant fait l’expérience où certaines personnes blessées, ayant perdu conscience, étaient tenues pour mortes parce qu’on ne pouvait pas les distinguer des corps morts. Quelle triste chose donc, lorsqu’un croyant est dans une condition telle qu’extérieurement, il ne peut plus être distingué des gens du monde. C’est alors que cette voix se fait entendre : « réveille-toi, toi qui dors », toi qui es spirituellement endormi — vivant dans le Seigneur, mais spirituellement endormi ; « et relève-toi d’entre les morts ». Vous n’êtes pas mort, mais seulement endormi ; vous gisez parmi les morts comme si vous en faisiez partie, bien qu’il n’en soit rien. « Et Christ luira sur toi ». Ici encore, nous voyons que dans nos vies, c’est le Seigneur Jésus Lui-même qui est notre lumière. Nous avons besoin de Lui chaque jour pour éclairer notre sentier, pour éclairer notre cœur, pour éclairer notre conscience, car comme nous l’avons vu au verset 13, cette lumière expose le vrai caractère de toutes choses, car « ce qui manifeste tout, c’est la lumière ».


10 - Le chrétien dans la lumière

Cela montre qu’en tant que chrétiens, notre besoin n’est pas de marcher dans la lumière ; nous n’en avons pas besoin, car c’est ce que nous faisons (c’est notre position). On entend souvent dire : « Celui-là ne marche pas dans la lumière », ou « nous ne marchons pas dans la lumière ». L’Écriture ne connait pas ce langage, et il est très facile et très logique de comprendre pourquoi. Quelqu’un qui est dans la lumière marche aussi dans la lumière. Si je suis dans cette salle, je ne peux marcher que dans cette salle. En 1 Jean 1:7, il est dit : « Si nous marchons dans la lumière, comme lui-même est dans la lumière… », mais ce n’est pas une condition ayant trait à notre marche pratique. 1 Jean 1:7 ne nous parle pas de notre état pratique, mais de notre position fondamentale. Nous sommes dans la lumière, et par conséquent, nous marchons dans la lumière. Mais quelqu’un dira : « Je ne comprends pas cela ». Pourtant ce n’est qu’une répétition de ce que nous avions quand nous avons considéré la part qui est la nôtre. Un frère disait un jour : « Si vous allez dehors aujourd’hui, vous serez toujours au soleil. Voilà votre position, si le soleil brille dans le ciel bleu. Mais vous pouvez tourner votre dos au soleil, et alors vous ne verrez plus le soleil. Mais vous continuerez à marcher au soleil, bien que lui tournant le dos ». C’est ce qui arrive parfois dans notre vie. Nous ne pouvons pas retourner à une marche dans les ténèbres parce que nous avons été tirés des ténèbres et avons été placés dans Sa merveilleuse lumière, mais nous pouvons marcher comme des enfants de ténèbres. C’est pourquoi il nous est dit : « marchez comme des enfants de lumière ». Que votre marche soit en accord avec la position qui vous a été donnée par grâce. C’est une chose merveilleuse à laquelle nous sommes appelés : « Marchez comme des enfants de lumière » (Éph. 5:8), manifestant « le fruit de la lumière, qui consiste en toute bonté ».


11 - Dieu est amour

La bonté est un caractère de l’amour dont il nous faut parler un peu. L’apôtre poursuit avec « justice et vérité », qui sont plutôt des qualités de la lumière. Mais la bonté nous amène directement à l’amour de Dieu. Combien cela est merveilleux ! Comme nous l’avons vu, la lumière ne peut pas être en Dieu sans l’amour, car il s’agit de l’essence même de Dieu. On ne peut aucunement séparer ces deux caractères de Dieu, qui ne sont pas des qualités, mais ce qu’Il est en Lui-même.

La lumière est plutôt son essence absolue ; le deuxième caractère selon 1 Jean 4, « Dieu est amour » est plutôt Sa nature. Dieu est la source et l’essence de tous les deux : la lumière et l’amour. Mais de la lumière, il est dit : « la lumière luit dans les ténèbres ; et les ténèbres ne l’ont pas comprise » (Jean 1:5). C’est un phénomène contraire à la nature. Normalement, si je prends une lampe et la fais briller dans le noir, l’endroit où elle brille est éclairé. Mais dans le sens moral, Jean 1 nous dit : « la lumière luit dans les ténèbres ; et les ténèbres ne l’ont pas comprise ». Cette lumière ne pénètre pas les ténèbres parce que ce sont des ténèbres morales. Ce n’est pas une chose naturelle ; ce sont des ténèbres morales qui ne veulent pas de la lumière. Mais partout où elle est acceptée, cette lumière peut briller.


11.1 - L’amour a nécessairement un objet. Amour éternel

La lumière brille même si elle n’est pas acceptée, mais l’amour, lui, a toujours besoin d’un objet. Sans objet, l’amour ne peut pas s’exercer, ne peut pas être rendu visible, il n’est pas là. « Dieu est amour » nous montre Sa nature. Peut-être demanderez-vous : lequel est le plus profond et le plus glorieux, le fait d’être lumière ou le fait d’être amour ? Son amour, comme le fait que Dieu est lumière, était de toute éternité. Il n’y a pas eu de commencement à cet amour de Dieu. Il a toujours eu et a toujours un objet digne de Son amour. Le Seigneur Jésus, le Fils descendu dans ce monde, pouvait dire à son Père à la fin de son passage sur la terre : « Tu m’as aimé dès avant la fondation du monde » (Jean 17:24). Nous sommes ramenés dans l’éternité passée, si l’on peut s’exprimer ainsi, et nous voyons dans la lumière inaccessible le Fils, le Fils éternel, le Fils unique dans le sein du Père, et devant cela, le Fils peut dire : « Tu m’as aimé avant la fondation du monde ». Bien-aimés, voilà l’amour parfait, toujours parfait, mais parfait dans le sens où il y avait une réponse parfaite à cet amour. Qui pourrait en dire autant ? Du fait que nous connaissons le Seigneur Jésus et, par Lui, le Père, nous connaissons tous un peu de cet amour. Quelle merveilleuse chose que celle-ci ! Mais il y en a un qui a toujours apprécié cet amour du Père, dans Son sein, comme Son égal : « Tu m’as aimé avant la fondation du monde ».


11.2 - Amour « supplémentaire à cause de la croix, amour réciproque

Il en a toujours été ainsi, et il en a été ainsi quand Il allait à la croix du Calvaire, et même sous une forme plus élevée encore, parce que le Seigneur Jésus a dit, en allant à la croix : « À cause de ceci le Père m’aime, c’est que moi je laisse ma vie » (Jean 10:17). Il a donné, pour ainsi dire, une raison supplémentaire au Père de L’aimer, et cette raison était dans le fait qu’Il se rendait au Calvaire. « À cause de ceci le Père m’aime, c’est que moi je laisse ma vie ». Ayant toujours été et étant toujours l’objet de cet amour, le Seigneur Jésus est venu dans ce monde. Remarquons qu’il dit aussi de Lui-même, en Jean 14 : « J’aime le Père ». Cet amour n’était pas seulement celui du Père pour le Fils, mais c’était un amour réciproque. À la fin du chapitre 14 de Jean, au verset 31, le Seigneur Jésus dit : « mais afin que le monde connaisse que j’aime le Père ; et selon que le Père m’a commandé, ainsi je fais ».


11.3 - La sphère d’amour qui nous attend

Cela nous montre donc, bien-aimés, ce qu’il y avait ou plutôt ce qu’il y a (parce que l’amour du Père pour le Fils n’a jamais été interrompu, n’a jamais changé ni été amoindri) dans ce lieu où nous allons, cette lumière inaccessible, la maison du Père. Dieu y est, Être invisible, dans Son essence divine, et nous y serons aussi, avec le Fils, introduits dans cette maison du Père, où aucune créature n’est jamais entrée avant que le Seigneur Jésus comme homme (non pas comme créature, mais comme homme, comme nous) y entre pour nous y préparer une place.

C’est là, dans cette sphère d’amour qui n’a jamais été perturbée, que nous serons introduits parce que le Seigneur Jésus nous y a préparé une place. Nous serons dans cette lumière. Nous serons dans cette sphère d’amour où le péché ne peut pas entrer, où la faiblesse ne peut pas entrer, et où, comme nous le lisons en Apocalypse 21, ni la mort, ni la tristesse, ni les pleurs ni les cris ne seront plus. Nous serons introduits dans ce lieu où la lumière et l’amour trouvent leur plein accomplissement. Quelle place se trouve là devant nous, bien-aimés ! Dieu est lumière et Dieu est amour. Le Seigneur Jésus nous en a ouvert l’accès, et va nous y emmener, là où ces deux caractéristiques de Dieu (non pas des qualités) ont brillé et brilleront pour toujours, sans vaciller. Et nous y serons sur la base de la rédemption. Il n’y aura rien pour nous séparer de cette sphère merveilleuse, pour nous empêcher d’être un avec Celui qui nous a aimés et qui est un avec Son Père.


11.4 - Différence entre l’enseignement de Paul et de Jean

Jean ne nous parle guère de notre position sur la base de la rédemption, mais plutôt de la relation que nous avons par nature, étant nés de nouveau, nés de Dieu pour être amenés dans cette sphère dont Paul, lui, nous parle toujours sous le point de vue de notre position. Ce ne sont pas deux choses différentes, mais deux aspects, deux points de vue, d’une seule et même chose. La place est la même. Jean nous présente davantage l’intimité, la proximité que nous aurons, parce qu’il parle de faits… mais nous avons vu que Paul le fait aussi, mais pas à ce même niveau des caractéristiques de Dieu qui nous ont été données.


12 - Amour pour les autres

Remarquez qu’il ne nous est jamais dit que nous sommes amour. Nous sommes lumière dans le Seigneur, mais nous ne sommes pas amour dans le Seigneur, ni dans le Père ni en Dieu. L’amour de Dieu a été versé dans nos cœurs : voilà Paul. Nous avons reçu cet amour ; nous en sommes les objets, et il a été versé dans nos cœurs, selon Romains 5:5, et nous devrions maintenant déverser cet amour sur les autres. C’est ce dont Jean nous parle au chapitre 3 de sa première épître ; l’amour qui m’a été donné n’est pas pour moi seul. Je n’ai pas à me croire auto-suffisant dans cet amour, sans que les autres m’importent. Non. L’amour est toujours une relation. Sans objet, l’amour ne peut pas s’exercer. Même l’amour-propre a un objet : soi-même. Le Père disposait d’un objet digne de Son amour, nous l’avons vu, et Il a ensuite montré Son amour aux objets les plus indignes qui fussent. 1 Jean 4 dit : « En ceci est l’amour, non en ce que nous, nous ayons aimé Dieu, mais en ce que Lui nous aima et qu’Il envoya son Fils [pour être] la propitiation pour nos péchés » (1 Jean 4:10). Paul va encore plus loin lorsqu’il dit, en Romains 5:8 : « Dieu constate Son amour à Lui envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous ». Je pense que cet aspect-là de l’amour divin est principalement envers nous. Dieu montre son amour envers nous, envers moi, en donnant son Fils.


13 - Une fois « Dieu est lumière », deux fois « Dieu est amour »

J’ai à cœur de montrer ce que nous voyons en 1 Jean 4. Il ne nous est dit qu’une seule fois que « Dieu est lumière », tandis qu’il est dit deux fois que Dieu est amour. Il suffit de dire une seule fois : « Dieu est lumière », mais il faut répéter deux fois que Dieu est amour, car nous sommes tellement durs à le comprendre. Et encore, nous pensons surtout à cet amour envers nous, alors que ce n’est pas le premier aspect de cette merveilleuse caractéristique, de cette nature merveilleuse de Dieu, de se montrer à des objets indignes. Mais Dieu a un objet digne de Son amour, et cet objet est aussi le notre. Nous aimons parce que nous avons premièrement été aimés. Nous aimons notre Dieu et Père. Puisse-t-il en être ainsi toujours plus. Nous aimons notre Seigneur. Puissions-nous ne pas aimer en paroles seulement, mais en action et en vérité. Aimons-nous tous nos frères et sœurs ? L’amour n’est pas simplement de la sympathie, et il n’y a pas de différence entre l’amour fraternel et l’amour. J’ai entendu des commentaires sur l’amour fraternel, comme s’il était quelque chose d’inférieur à l’amour divin. Il n’est qu’un aspect, qu’une partie de cet amour. L’amour est un terme général ; l’amour fraternel est quelque chose de spécial, manifesté seulement envers les frères ; mais il ne se situe pas sur un plan inférieur. Aimons-nous tous nos frères ?


14 - Conclusion

Puisse cette conférence [dont le sujet est 1 Jean 3] nous aider à apprendre davantage sur ces deux choses que nous retrouvons en Jean : Dieu est lumière — nous sommes lumière dans le Seigneur ; et Dieu est amour — Son amour a été versé dans nos cœurs, et nous devons nous aimer l’un l’autre comme Dieu nous a aimés. Voilà la mesure. Il n’y en a pas d’autre. Puisse cette conférence être le commencement d’une floraison de cet amour divin dans ces derniers jours où le Seigneur nous a placés.