Stefan Drüeke et Arend Remmers
Traduit de
l’allemand,
Édition CSV 2016, Christliche Schriftenverbreitung, Hückeswagen
1.1 - Préface 1 — Pourquoi ce sujet est-il si important qu’il faille en faire un livre ?
1.2 - Préface 2 — Principes à considérer
1.3 - Préface 3 — Précision de ce que la Bible rapporte
2 - Référence 1 — Y a-t-il deux récits de la création ?
2.1 - Référence 1.1 — Les hommes ont-ils été créés avant les plantes ?
2.3 - Référence 1.3 — Les hommes ont-ils été créés avant les animaux ?
2.4 - Référence 1.4 — La théorie de l’évolution peut-elle se combiner avec la création ?
2.5 - Référence 1.5 — Encore une indication importante : le contexte
4 - Référence 3 — Les serpents mangent-ils de la poussière ?
5 - Référence 4 — Avant la chute, le serpent avait-il des pattes ?
6 - Référence 5 — Contradictions dans le récit du déluge ?
6.1 - Référence 5.1 — Japheth était-il le fils aîné de Noé ?
6.2 - Référence 5.2 — Combien d’animaux purs Noé a-t-il pris avec lui dans l’arche ?
6.3 - Référence 5.3 — Quelle fut la durée de vie des gens après le déluge ?
7 - Référence 6 — Quand la confusion des langues a-t-elle eu lieu ?
8 - Référence 7 — Térakh avait-il 205 ans ou 145 ans quand il mourut ?
9 - Référence 8 — Dans quelle ville Abraham fut-il appelé par Dieu ?
10 - Référence 9 — Quel nom est réellement le plus ancien : Hébron ou Kiriath-Arba ?
11 - Référence 10 — Comment s’appelaient les femmes d’Ésaü ?
12 - Référence 11 — À qui Joseph fut-il vendu ?
13 - Référence 12 — Qui amena Joseph en Égypte ?
14 - Référence 13 — Quand est-ce que les frères de Joseph ont trouvé l’argent dans leurs sacs ?
15 - Référence 14 — Combien de personnes de la maison de Jacob sont parties en Égypte ?
16 - Référence 15 — Contradictions dans les 10 plaies d’Égypte ?
16.2 - Référence 15.2 — Le bétail est-il mort trois fois en Égypte ?
17 - Référence 16 — Peut-on voir Dieu oui ou non ?
18 - Référence 17 — Le lièvre (ou : lapin) est-il un ruminant ?
20 - Référence 19 — Les sauterelles possèdent-elles seulement quatre pattes ?
21 - Référence 20 — Fautes de calcul en Nombres 3 ?
22 - Référence 21 — Dieu se repent-Il de ce qu’Il a fait, ou pas ?
23 - Référence 22 — Les Israélites qui sont morts étaient-ils 24000 ou 23000 ?
24 - Référence 23 — Josué a-t-il conquis la ville de Jérusalem ?
25 - Référence 24 — Erreurs de décompte en Josué 15 et 19 ?
26 - Référence 25 — Qui acheta un lieu de sépulture à Sichem, Abraham ou Jacob ?
27 - Référence 26 — Samuel était-il de la Tribu de Lévi ou d’Éphraïm ?
28 - Référence 27 — Nombre de fils d’Isaï : en avait-il 7 ou 8 ?
29 - Référence 28 — Saül connaissait-il David ou ne le connaissait-il pas ?
31 - Référence 30 — Devant quel roi David s’est-il présenté ?
32 - Référence 31 — Qui a tué Saül ?
33 - Référence 32 — Quand est-ce que David a ramené l’arche de l’alliance à Jérusalem ?
34 - Référence 33 — Mical a-t-elle eu des enfants ou non ?
37 - Référence 36 — Combien d’enfants a eu Absalom ?
38 - Référence 37 — Qui a tué Goliath ?
39 - Référence 38 — Combien d’hommes ont été abattus par Jashobham en une fois ?
40 - Référence 39 — Le dénombrement du peuple par David a-t-il été provoqué par Dieu ou par Satan ?
41 - Référence 40 — Combien de combattants trouva-t-on en Israël et en Juda ?
42 - Référence 41 — Combien de temps a duré ou aurait pu durer la famine ?
43 - Référence 42 — Combien de stalles possédait Salomon ?
44 - Référence 43 — Nombre de surveillants auxquels Salomon fit appel pour la construction du Temple
45 - Référence 44 — Le nombre π (Pi)
46 - Référence 45 — Combien de litres contenait la cuve d’ablution dans le temple ?
47 - Référence 46 — Qui était la mère d’Abija ?
48 - Référence 47 — Quelle a été la durée du règne de Baësha ?
49 - Référence 48 — Omri a-t-il régné six ou douze ans ?
50 - Référence 49 — Quel âge avait Achazia quand il devint roi de Jérusalem ?
51 - Référence 50 — Faute de calcul en Esdras 1 ?
52 - Référence 51 — Combien de Juifs sont-ils rentrés de Babylone ?
53 - Référence 52 — Le fils de Jehoïakim s’est-il assis sur le trône de David ?
55 - Référence 54 — Dieu est-Il un Dieu de vengeance ou un Dieu d’amour ?
56 - Référence 55 — Un homme peut-il en racheter un autre ?
57 - Référence 56 — Comment une sphère peut-elle posséder des bouts et des coins ?
58 - Référence 57 — Jésus Christ peut-Il hériter du trône de David et être descendant de Jehoïakim ?
59 - Référence 58 — Nebucadnetsar était-il le père ou le grand-père de Belshatsar ?
60 - Référence 59 — Contradictions dans les registres généalogiques du Seigneur Jésus ?
60.1 - Référence 59.1 — Une réponse générale
60.2 - Référence 59.2 — Quel fils de David se trouve dans la lignée généalogique du Seigneur Jésus ?
60.3 - Référence 59.3 — Qui était le père de Ozias ?
60.4 - Référence 59.4 — Qui était le père de Jéconias ?
60.5 - Référence 59.5 — Le père de Salathiel était-il Jéconias ou Néri ?
60.6 - Référence 59.6 — Comment s’appelait le père de Zorobabel ?
60.7 - Référence 59.7 — Qui était le père de Joseph ?
60.9 - Référence 59.9 — Le père de Shélakh (ou Sala) était-il Caïnan ou Arpacshad ?
61 - Référence 60 — La vie du Seigneur Jésus a-t-elle été en danger après sa naissance ?
62 - Référence 61 — Jean le baptiseur connaissait-il le Seigneur Jésus ou non ?
63 - Référence 62 — Où était le Seigneur Jésus trois jours après Son baptême ?
64 - Référence 63 — Comment s’appelaient les dix disciples ?
68 - Référence 67 — Combien de possédés ont-ils été guéris ?
69 - Référence 68 — Qui était assis au bureau de recette, Matthieu ou Lévi ?
70 - Référence 69 — La fille de Jaïrus était-elle morte ou pas ?
71 - Référence 70 — Était-il permis aux disciples de porter un bâton ?
72 - Référence 71 — Le Seigneur Jésus a-t-Il parlé en cachette ?
74 - Référence 73 — Comment les disciples ont-ils réagi quand le Seigneur Jésus a marché sur l’eau ?
75 - Référence 74 — Comment Pierre a-t-il appris que Jésus était le Christ ?
77 - Référence 76 — Combien d’aveugles ont-ils été guéris ?
78 - Référence 77 — Le Seigneur Jésus a-t-Il purifié le temple le matin ou le soir ?
79 - Référence 78 — Le figuier a-t-il séché immédiatement ?
80 - Référence 79 — Combien d’ânes le Seigneur Jésus a-t-Il chevauché vers Jérusalem ?
81 - Référence 80 — Que dit le Seigneur Jésus de son propre témoignage ?
82 - Référence 81 — L’onction de Béthanie
82.2 - Le repas a-t-il eu lieu dans la maison de Simon le lépreux ou dans la maison de Marthe ?
82.3 - Marie a-t-elle oint la tête ou les pieds du Seigneur Jésus ?
82.4 - Tous les disciples ont-ils murmuré sur le prétendu gaspillage, ou seulement Judas ?
83 - Référence 82 — Combien de fois le coq a-t-il chanté quand Pierre renia le Seigneur Jésus ?
85 - Référence 84 — Quelles sont les paroles des trois prières du Seigneur Jésus à Gethsémané ?
86 - Référence 85 — Le Seigneur Jésus Christ voulait-Il que Dieu le préserve de la crucifixion ?
88 - Référence 87 — Comment Judas est-il mort ?
89 - Référence 88 — Qui a acheté le champ avec le salaire du traitre ?
90 - Référence 89 — Pourquoi le Champ s’appelle-t-il le Champ de sang ?
91 - Référence 90 — Qui a porté la croix ?
92 - Référence 91 — Contradictions en rapport avec la crucifixion ?
92.1 - Référence 91.1 — Où était le Seigneur Jésus jusqu’à la sixième heure ?
92.2 - Référence 91.2 — Contradictions au sujet des inscriptions sur la croix ?
92.3 - Référence 91.3 — Les deux brigands se sont-ils moqués du Seigneur Jésus à la croix ?
92.4 - Référence 91.4 — Quand le Seigneur Jésus a-t-Il été dans le paradis ?
92.6 - Référence 91.6 — Quand est-ce que le voile s’est déchiré ?
92.7 - Référence 91.7 — Quelles ont été les dernières paroles du Seigneur Jésus sur la croix ?
92.8 - Référence 91.8 — Qu’est-ce que le centurion a dit exactement, quand Jésus Christ est mort ?
93 - Référence 92 — Les données sur le temps au tombeau se contredisent-elles ?
94 - Référence 93 — Les données sur la résurrection se contredisent-elles ?
94.2 - Référence 93.2. Où était la grande pierre quand les femmes sont arrivées au tombeau ?
94.3 - Référence 93.3. Dans quel but les femmes allaient-elles au tombeau ?
95 - Référence 94 — À combien de disciples Jésus Christ est-Il apparu après sa résurrection ?
96 - Référence 95 — Quelles instructions le Seigneur Jésus donna-t-Il aux apôtres ?
97 - Référence 96 — Quand est-ce que les apôtres sont retournés en Galilée ?
98 - Référence 97 — Le Seigneur Jésus était-Il réellement le seul à être monté au ciel ?
100 - Référence 99 — Qui a entendu la voix quand Paul était sur le chemin de Damas ?
101 - Référence 100 — Qui est tombé par terre quand Paul a vu la lumière ?
102 - Référence 101 — Paul a-t-il appris tout de suite la mission que Dieu lui confiait ?
103 - Référence 102 — La justification est-elle par la foi ou par les œuvres ?
104 - Référence 103 — Qui porte le fardeau de qui ?
105 - Référence 104 — La loi est-elle utile ?
106 - Référence 105 — Est-ce que tous les hommes pèchent ?
107 - Référence 106 — Quel chemin conduit à Dieu ?
107.1 - Nous avons besoin d’un Sauveur
107.2 - Nous ne pouvons pas nous sauver nous-mêmes
« Les contradictions de la Bible » est un sujet dont l’homme s’est occupé depuis toujours. Les uns veulent prouver les imperfections de ce Livre ; d’autres sont simplement troublés en lisant la Bible quand des descriptions paraissent se contredire l’une l’autre. Déjà dans l’antiquité, il y a eu des gens qui se sont attelés à la tâche de relever les fautes de la Bible. Cette recherche n’a pas cessé jusqu’à aujourd’hui. L’internet comporte d’innombrables pages sur les contradictions qu’il y aurait dans la Bible. Jusqu’à aujourd’hui la recherche des contradictions dans la Bible est un outil de la méthode historico-critique de l’exposition de la Bible.
Cependant des déclarations différentes ne sont pas forcément contradictoires. Elles peuvent se compléter ou fournir un éclairage d’un sujet sous différents angles. C’est ce que confirment les réponses données dans ce livre, qui font face à des affirmations courantes trouvées sur Internet, ou publiées dans des livres, à propos de ce les gens appellent des « erreurs », des « fautes », des « contradictions » dans la Bible. Les catégories sont nombreuses : Les unes sont rassemblées comme étant des « fautes de calcul », des « fautes de dénombrement », des « fautes scientifiques », des « fautes historiques » et des « contradictions internes ». Ce livre traite de tout cela.
Ce livre n’a pas rangé ces objections par catégories, mais par ordre des livres de la Bible. À la fin on trouve un index par mots-clés et un index par passages de la Bible, pour retrouver les réponses.
Naturellement, dans certains cas, les auteurs donnent plusieurs réponses possibles, ne sachant pas ce qui s’est exactement passé. Personne n’était présent en ce temps-là. Parfois plusieurs réponses sont possibles. Mais il suffit d’une explication possible, pour qu’en face d’une prétendue contradiction, on puisse affirmer qu’il n’y a pas forcément contradiction (*)
(*) voir J.N.D. : Collected Writings, vol. 6, p. 85).
Aujourd’hui la Bible est de plus en plus considérée comme un livre d’origine humaine. On y voit le témoignage de croyances antiques, mais rien de plus. Pourtant Paul écrit : « Et c’est pourquoi aussi nous, nous rendons sans cesse grâces à Dieu de ce que, ayant reçu de nous la parole de la prédication qui est de Dieu, vous avez accepté, non la parole des hommes, mais (ainsi qu’elle l’est véritablement) la parole de Dieu, laquelle aussi opère en vous qui croyez » (1 Thessaloniciens 2:13). Le principe posé ici ne vaut pas seulement pour les paroles et les écrits de l’apôtre Paul, mais pour les 66 livres de la Sainte Écriture, la Bible.
Les données de chiffres dans l’Ancien Testament suscitent quelques grandes difficultés. Cependant beaucoup de difficultés disparaissent quand on lit avec exactitude. C’est ainsi qu’en 1 Corinthiens 10:8, il est dit que 23000 Israélites moururent en un jour tandis qu’en Nombres 25:9, il est parlé de 24000. La prétendue contradiction est rapidement résolue : en tout il y a eu 24000 morts, mais ils ne moururent pas tous en un seul jour.
Il y a aussi des faits qui compliquent souvent la compréhension des relations de famille :
Parfois aussi des descendants sont sautés. C’est ainsi, par exemple, que dans la généalogie du Seigneur Jésus selon la lignée de Joseph, son père légal (Matthieu 1), les noms des rois impies Achazia, Joas, Amatsia, Joakhaz sont omis. Dans la généalogie du Seigneur Jésus selon la lignée de Marie, sa mère, on trouve le nom de Caïnan, père de Sala et fils d’Arphaxad (Luc 3:36) qui manque en Genèse 10:24. Ce détail montre qu’il est facile de trouver de prétendues contradictions, parce qu’on ne connait pas les arrière-plans et les lacunes. Pour un Juif ces choses n’étaient pas significatives, tant que le registre généalogique était reconnu officiellement (voir Esdras 2:62).
Un principe important quand on lit la Parole de Dieu est qu’il faut étudier très soigneusement le contexte, — ce qui présuppose d’avoir naturellement une bonne traduction, comme le montrent les exemples cités ci-dessus. Parfois deux passages paraissent contradictoires seulement à cause d’une petite différence dans le choix des mots, mais celle-ci est importante pour trouver l’explication, comme par exemple dans la question classique de savoir s’il était permis ou non aux disciples de prendre un bâton quand ils ont été envoyés (Matthieu 10:9, 10 ; Marc 6:8 ; Luc 9:3).
En raison de la précision requise pour la transcription du texte hébreu de l’Ancien Testament, il ne faut pas exclure que, dans la transcription, bien des fautes aient pu se glisser dans le texte. L’apôtre Paul écrit en Romains 3:2 au sujet du peuple d’Israël : « les oracles de Dieu leur ont été confiés ». Les Israélites ont cherché autant que possible à bien conserver ce bien précieux qui leur avait été confié, et à le préserver. Le seul moyen pour cela était de compter exactement tous les mots et toutes les lettres une fois le texte recopié. Ceci a eu lieu spécialement pour la Torah (= la loi, c’est-à-dire les cinq livres de Moïse), avec une précision insurpassable. Certes la science théologique admet en général aujourd’hui que le texte hébreu de l’Ancien Testament, aujourd’hui, n’a été « standardisé » que 100 ans après J. Christ et que les massorètes (= transcripteurs) n’ont procédé que plusieurs siècles plus tard au dénombrement des versets, des mots, et des lettres de la Torah et des autres parties de l’Ancien Testament (*). Cependant le Seigneur Jésus dit longtemps auparavant en Matthieu 5:18 : « Car en vérité, je vous dis : « Jusqu’à ce que le ciel et la terre passent, un seul iota ou un seul trait de lettre ne passera point de la loi, que tout ne soit accompli ». S’Il parle de lettres et de parties de lettres, c’est une indication claire que les Juifs avaient, déjà à l’époque, préservé les Saintes Écritures qui leur avaient été confiées, avec la précision décrite.
Malgré ces faits connus, beaucoup de scientifiques de la Bible avaient des doutes sur la fiabilité du texte transcrit de l’Ancien Testament, jusqu’à la découverte des rouleaux de la mer Morte en 1947. Ils n’abandonnèrent pas leur idée que le processus de recopie à la main pendant des millénaires, devait avoir introduit beaucoup de fautes de copie. Cet argument fut réfuté par les découvertes de Qumran. Déjà en 1955, le chercheur américain F. W. Albright écrivait : « La plus grande surprise de la découverte du stock de Qumran a été probablement que la plupart des rouleaux et fragments contenaient le texte à consonnes qui n’était pratiquement pas différent du texte des passages correspondants de nos Bibles massorétiques » (F. W. Albright : New Light on Early Recensions of the Hebrew Bible, Cambridge, Mass. USA, 1975, page 34).
L’orientaliste et scientifique de la Bible H. Stegemann établit, en résumé, que les manuscrits rendent aux copistes juifs un témoignage de professionnalisme qui ne pourrait pas être plus excellent. Ce n’est que pour de tout petits détails rares et sans importance qu’on peut parler d’imprécisions, voire d’erreurs. Le texte de la Bible tel que nous le connaissons depuis le Moyen Âge, est le même que celui de milliers d’années auparavant (H. Stegemann : Les Esséniens, Qumran, Jean le baptiseur, Jésus, Fribourg 1993, page 124).
(*) C’est ainsi que dans une Bible hébraïque pour Lévitique
11:42, dans le texte massorétique à la lettre Waw (ici = o) du mot ‘gachon’ (‘ventre’)
on peut lire ceci : « ceci est la moitié [= le milieu] de la Torah en
comptant les lettres », et en Lévitique 10:16, au mot ‘chercha’ (en hébreu
darasch
) on lit que c’est le mot médian de la Torah. Voir E. Würthwein,
le texte de l’Ancien Testament, Stuttgart 41973, pages 17, 21. On ne sait pas
si ce décompte était fait pour la première fois, mais dans la plus ancienne
Bible complète connue, celle du Codex de Léningrad, il apparaît déjà. Quand le
Seigneur Jésus parle en Matthieu 5:18 du plus petit trait de lettre (iota), on
peut en déduire que, dans ce temps-là déjà, on vérifiait et comptait chaque
lettre individuellement
« Au commencement Dieu créa les cieux et la terre » (Genèse 1:1).
« Ce sont ici les générations des cieux et de la terre lorsqu’ils furent créés, au jour que l’Éternel Dieu fit la terre et les cieux » (Genèse 2:4).
Le récit de la création au commencement de la Bible n’est pas composé de deux récits différents qui apparemment se contredisent, mais il n’est supporté que par un seul récit. Ce n’est que la théologie moderne, critique de la Bible, qui en a fait deux récits et qui prétend qu’ils émanent de deux sources entièrement différentes. Un rédacteur final ultérieur aurait combiné ces deux récits ; et quant aux contradictions internes entre ces deux récits, soit il n’y aurait pas remédié soit il en aurait introduit par inattention. Le fondement principal de cette théorie qu’on cite est le changement dans ces passages du nom divin de Dieu en Éternel et réciproquement.
Dans ce qui suit, cet argument sur les « deux » récits de la création est analysé. Ensuite on répond à la question de savoir si réellement il s’agit de deux récits différents de la création. Par commodité de langage, nous parlons ci-après de partie 1 et partie 2. La partie 1 correspond au texte de Genèse 1:1 à 2:3, tandis que la partie 2 correspond au texte de Genèse 2:4-25.
Un dénombrement dans le texte hébreu des mots Dieu (ce nom tout seul, Élohim dans l’original), l’Éternel (ce nom tout seul ; Yahweh dans l’original, traduit aussi par Jéhovah), et la combinaison l’Éternel-Dieu (Yahweh-Elohim), donne le résultat suivant :
Texte |
Élohim |
L’Éternel (Yahweh) |
Éternel-Dieu (Yahweh-Elohim) |
Genèse 1:1 à 2:3 |
35 fois |
0 fois |
0 fois |
Genèse 2:4-25 |
11 fois |
0 fois |
11 fois |
Ce résultat est impressionnant. La partie 1 utilise exclusivement le nom de Dieu Élohim, tandis que la partie 2 utilise exclusivement le nom l’Éternel-Dieu comme nom de Dieu et en tous cas pas une seule fois le nom Yahweh tout seul. Il n’est même pas question d’une opposition entre les deux noms puisque en Genèse 2:4-25, le nom de Dieu est toujours lié au nom de l’Éternel (Yahweh).
L’emploi différent des noms de Dieu est-il une preuve de deux récits différents de la création qui auraient été écrits séparément puis combinés ? Naturellement non, car il faudrait encore montrer qu’il n’existe aucune autre explication plausible pour le changement de nom de Dieu en l’Éternel-Dieu (Élohim en Élohim-Yahweh).
Une comparaison soigneuse de Genèse 1:1 à 2:3 avec Genèse 2:4-25, établit que dans la première partie 17% du texte est consacré à l’homme et environ autant aux animaux et aux plantes (1*). Ce n’est qu’aux v. 27 et 28 que l’homme est considéré à part des plantes et des animaux. Le sujet dominant dans Genèse 1:1 à 2:3 est la création générale et Dieu se présente là comme le Dieu créateur, Tout-puissant, c’est-à-dire Élohim.
Dans la partie 2, cela se présente tout différemment. L’homme occupe environ 74% du texte (2*), et les animaux, comme aussi, le jardin d’Éden sont mis en place en rapport avec l’homme. Là il s’agit donc de la création de l’homme et de ce que Dieu a fait pour lui. C’est pourquoi Dieu se révèle là non seulement comme le Dieu souverain, Tout-puissant (Élohim), mais Il se présente dans sa relation personnelle avec l’homme, à savoir comme Yahweh (l’Éternel).
Le contexte donne également une raison, — beaucoup plus plausible, nous en sommes convaincus, — pour le changement de nom d’Élohim en Yahweh (Dieu et l’Éternel-Dieu). La deuxième partie est une sorte de grossissement à la loupe du sixième jour de la création. Les deux récits se complètent. Ce genre de description est une manière d’écrire propre à l’hébreu qu’on retrouve souvent dans la Bible. Après une vue générale, le plus important est repris à part et décrit encore une fois en détail. Cette manière de faire est fréquente dans la littérature antique orientale, et elle est encore pratiquée aujourd’hui. Le premier récit se termine en Genèse 2:3 (3*), après un court aperçu de la naissance du monde. Le deuxième récit ne commence qu’au sixième jour de la création (4*).
(1*) Selon une évaluation faite par ordinateur, Genèse 1:1 à 2:3 contient 403 mots hébreux. Parmi eux on trouve environ 60 mots sur la création des plantes (15%), 91 mots sur la création du monde animal (23%) et 68 mots sur l’homme (17%).
(2*) Selon une évaluation faite par ordinateur, Genèse 2:4-25 contient 253 mots hébreux. Parmi eux 186 mots se rapportent à l’homme.
(3*) Peut-être que le premier récit se termine en Genèse 2:4a : « Ce sont ici les générations des cieux et de la terre ». La coupure des versets n’a été faite qu’au 16ème siècle après J. Christ.
(4*) Peut-être que l’expression « au jour de » se rapporte au sixième jour de la création, ou bien elle signifie d’une manière générale « à l’époque de » ou « quand ».
**
D’autres arguments qu’on entend souvent pour soutenir deux récits différents de la création sont traités sommairement ci-après.
« Et l’Éternel Dieu forma l’homme, poussière du sol, et souffla dans ses narines une respiration de vie, et l’homme devint une âme vivante. Et l’Éternel Dieu planta un jardin en Éden, du côté de l’orient, et il y plaça l’homme qu’il avait formé » (Genèse 2:7, 8).
Ces versets peuvent donner l’impression que Dieu aurait créé les hommes avant les plantes, ce qui serait naturellement en contradiction avec la partie 1. Selon le ch. 1, les plantes ont été créées le troisième jour et l’homme le sixième jour. Or dans le verset cité ci-dessus, il n’est pas dit que Dieu ait créé l’homme avant les plantes. La création des plantes n’est même pas mentionnée ; il est seulement dit que Dieu a créé l’homme, et qu’Il a arrangé le jardin d’Éden immédiatement après, avec les plantes qu’Il avait créées au préalable. L’homme était établi dans le jardin pour soigner et cultiver la création de Dieu
« Et Dieu dit : Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu’ils dominent sur les poissons de la mer, et sur les oiseaux des cieux, et sur le bétail, et sur toute la terre, et sur tout animal rampant qui rampe sur la terre. Et Dieu créa l’homme à son image ; il le créa à l’image de Dieu ; il les créa mâle et femelle » (Genèse 1:26, 27).
« Et l’Éternel Dieu forma l’homme, poussière du sol, et souffla dans ses narines une respiration de vie, et l’homme devint une âme vivante » (Genèse 2:7).
Ici il n’y a naturellement pas de contradiction, mais un complément. Au ch. 2, des détails sont communiqués au lecteur qui n’étaient pas indiqués dans le survol rapide du ch. 1.
« (v.18) Et l’Éternel Dieu dit : Il n’est pas bon que l’homme soit seul ; je lui ferai une aide qui lui corresponde. (v.19) Et l’Éternel Dieu forma de la terre tous les animaux des champs et tous les oiseaux des cieux, et les fit venir vers l’homme pour voir comment il les nommerait ; et tout nom que l’homme donnait à un être vivant fut son nom. (v.20) Et l’homme donna des noms à tout le bétail, et aux oiseaux des cieux, et à toutes les bêtes des champs. Mais pour Adam, il ne trouva pas d’aide qui lui correspondît » (Genèse 2:18-20).
On considère souvent le verset 19 comme une preuve de ce que les
deux récits contiennent une succession opposée dans la création de l’homme et
des animaux. Mais pourquoi ? En hébreu il n’y a que deux formes de temps
pour le verbe (le parfait, un processus achevé, — et l’imparfait, un processus
inachevé), et le contexte seul permet de décider si l’on doit traduire en
français par un imparfait ou par un plus-que-parfait. Le texte peut donc être
traduit : « Et l’Éternel Dieu avait formé
de la terre tous les
animaux des champs et tous les oiseaux des cieux, et Il les fit venir vers l’homme
pour voir comment il les nommerait ; et tout nom que l’homme donnait à un
être vivant fut son nom ». Il s’agit ici d’un coup d’œil en arrière sur le
moment précédant la création de l’homme qui montre l’existence des animaux préalablement
au temps de cette création de l’homme.
Selon la théorie de l’évolution, la vie sur cette terre se serait développée sur un espace de temps de 500 millions d’années, par des sélections et mutations continuelles (vers le haut). Pour cela la mort était une nécessité. Les êtres vivants moins développés doivent faire place aux plus avancés dans le développement. Le principe fondamental est « la survie du mieux adapté », ou survie des individus les plus adaptés.
La Bible dit au contraire que l’œuvre créatrice de Dieu a été achevée dès le commencement (Hébreux 4:3) et que la création n’a nécessité que très peu de temps, « Car, lui a parlé, et la chose a été ; il a commandé, et elle s’est tenue là » (Psaume 33:9). Les jours de la création peuvent être pris au sens littéral. La Bible ne connaît pas de développement évolutionniste vers le haut des êtres vivants, depuis la cellule unique jusqu’à l’homme moderne. C’est pourquoi Adam a été une créature voulue de Dieu, créée de Sa propre main (Genèse 1:27 ; 2:7). Au sujet du dernier jour de la création, on lit ceci : « … et voici, cela était très bon » (Genèse 1:31). Pendant la semaine de création, on entend parler ni de péché, ni de mort. Jusqu’à ce moment-là, ils étaient inconnus sur la terre. Des milliers d’années plus tard l’apôtre Paul confirme « la mort régna depuis Adam jusqu’à Moïse… » (Romains 5:14).
Si on cherche maintenant à interpréter la création par le moyen de l’évolution, alors la vie devrait s’être développée sur la terre lentement sous l’influence de Dieu. Dieu aurait alors utilisé le combat pour l’existence pour qu’à la fin l’homme soit sur la scène du monde. Cependant, si on cherche par ce biais à combiner création et évolution, on aboutit à des difficultés avec beaucoup d’autres passages. Si on veut faire des millions d’années à l’aide des jours de la création, ce n’est guère possible du fait, par exemple, que Dieu a créé les plantes avant que les corps célestes soient positionnés correctement par rapport à la terre (Genèse 1:11-19). Comment auraient-elles pu subsister sans lumière du soleil ?
Une combinaison de l’évolution et de la création est donc absolument impossible. Tout homme doit se décider : création ou évolution.
L’homme a été formé sur la terre et a reçu sa vie du fait que le Créateur « a soufflé dans ses narines une respiration de vie » (Genèse 2:7). Dieu l’a installé dans le jardin d’Éden avec de nombreuses plantes à cultiver et quatre grands fleuves qui baignaient le jardin (Genèse 2:10-14). Dieu créa Ève à partir d’Adam (Genèse 2:21-23), établit le mariage (Genèse 2:24) et mit l’accent sur la liberté de décision de l’homme (Genèse 2:16-17), comme fondement de la responsabilité de l’homme. Sans ces détails importants dont aucun ne se trouve en Genèse 1:1 à 2:3, la chute par le péché (ch. 3) avec toutes ses conséquences ne serait absolument pas compréhensible.
Tous ces points établissent qu’il ne s’agit pas ici de deux récits différents, contradictoires, mais d’un seul et unique, qui comprend deux parties. En Genèse 1:1 à 2:3, la création de Dieu avec le jour de repos de Dieu sont décrits dans un ordre chronologique.
La deuxième partie du récit de la création (Genèse 2:4-25) traite pour l’essentiel de la dernière partie du sixième jour pendant lequel l’Éternel Dieu a d’abord créé l’homme, puis la femme. Les deux ont reçu une place dans le jardin d’Éden, avec des devoirs et une responsabilité. L’ensemble du reste de la création précédente n’est mentionné que brièvement et supposé déjà donné. Cette deuxième partie est certainement une « vue en gros plan » de la dernière partie de l’œuvre de la création. Il n’y a ni simples répétitions ni contradictions. Les différences s’expliquent seulement par la différence d’objectif des deux parties.
« Et l’Éternel Dieu commanda à l’homme, disant : Tu mangeras librement de tout arbre du jardin ; mais de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, tu n’en mangeras pas ; car, au jour où tu en mangeras, tu mourras certainement » (Genèse 2:16-17).
« Et les jours d’Adam, après qu’il eut engendré Seth, furent 800 ans ; et il engendra des fils et des filles. Et tous les jours qu’Adam vécut furent 930 ans ; et il mourut » (Genèse 5:4-5).
« Et Dieu dit : Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance… Et Dieu créa l’homme à son image ; il le créa à l’image de Dieu » (Genèse 1:26-27). Ainsi, Adam a d’abord été un homme qui ne connaissait pas le péché, mais qui disposait d’une volonté libre. Si Adam n’avait jamais péché, il aurait pu vivre éternellement.
Son habitation était le jardin d’Éden, créé spécialement pour lui par Dieu. Dans ce jardin il y avait tout ce dont Adam avait besoin, tout ce qui était bon pour lui. À côté de beaucoup d’autres arbres dans le jardin, il y en avait deux particuliers auxquels des noms sont même donnés, l’« arbre de la vie » et l’« arbre de la connaissance du bien et du mal ». On retrouve la mention de l’« arbre de la vie » dans le dernier livre de la Bible (Apocalypse 22:2) ; c’est une allusion imagée au Seigneur Jésus qui est Lui-même la source de la vie.
Le second arbre met l’accent sur la responsabilité de l’homme. C’est par lui que l’obéissance de l’homme devait être testée, et c’est de lui qu’Adam ne devait pas manger. C’était la seule interdiction donnée par Dieu à Adam : « car au jour où tu en mangeras, tu mourras ».
Dieu n’a pas dit qu’Adam mourrait tout de suite s’il mangeait du fruit de l’arbre de la connaissance, seulement que quelque chose de fondamental chez Adam changerait : Au lieu de vivre éternellement, il devrait mourir un jour. Le germe de la mort fut ainsi déposé en lui quand il mangea du fruit interdit. La déclaration de Dieu n’est pas en contradiction avec Genèse 5:4-5, mais elle y est confirmé : La durée de vie d’Adam sur la terre a été désormais limitée. C’est ce qui a été dès lors en vigueur pour tous les hommes.
« Et l’Éternel Dieu dit au serpent : Parce que tu as fait cela, tu es maudit par-dessus tout le bétail et par-dessus toutes les bêtes des champs ; tu marcheras sur ton ventre, et tu mangeras la poussière tous les jours de ta vie » (Genèse 3:14).
« Elles lécheront la poussière comme le serpent ; comme les bêtes rampantes de la terre, elles sortiront en tremblant de leurs lieux cachés ; elles viendront avec frayeur vers l’Éternel notre Dieu, et elles craindront » (Michée 7:17).
À première vue les serpents ne mangent pas de la poussière, mais plutôt avalent des proies vivantes, en règle générale. C’est pourquoi les versets ci-dessus de la Bible sont donnés souvent comme exemples des fautes de la Bible.
Cependant, d’un côté le passage peut être expliqué comme étant une métaphore (similitude), c’est-à-dire que l’expression n’est pas à utiliser dans son sens propre, mais dans un sens figuré. Le passage de Michée 7:17 montre que ce sens figuré est possible. Dieu anéantira un jour l’ennemi de son peuple, l’Assyrien. C’est pourquoi les autres peuples se soumettront avec crainte à l’autorité de Christ. Ils se prosterneront devant Lui et s’humilieront. Cet abaissement profond, jusque dans la poussière de la terre, est décrit en Michée 7 dans un langage imagé : « Elles lécheront la poussière comme le serpent, comme les bêtes rampantes de la terre ». Les peuples ne lécheront pas la poussière au sens littéral, mais ils prendront l’attitude correspondante (voir aussi Psaume 72:9 et Ésaïe 49:23). C’est ainsi que Genèse 3:14 peut être compris, dans le sens que Dieu a relégué le serpent dans la poussière. Vraisemblablement, c’était auparavant un animal qui se tenait debout. Aujourd’hui le serpent est le seul animal rampant sur le ventre qui ait un squelette intérieur.
D’un autre côté, des observations scientifiques confirment aussi la déclaration de la Bible : les serpents mangent et lèchent volontairement la poussière. En avant de la voute palatine (palais), il y a une anfractuosité qui est appelée l’« organe de Jacobson ». Il sert à optimiser leur odorat. Avec des coups de langue, le serpent ramasse des grains de poussière et les ramène dans la bouche. Alors le serpent fait glisser le bout de sa langue, auquel adhèrent des particules odorantes, vers l’organe de Jacobson (*). Il est beaucoup plus sensible que le nez d’un humain. Le serpent peut reconnaître de cette manière de quelle direction vient l’odeur. Après avoir « senti » de cette manière les grains de poussière, le serpent doit nettoyer sa langue avant de recommencer le processus. De cette manière, les serpents mangent effectivement de la poussière. L’expression « manger de la poussière » ne veut pas dire, avec cette explication, que la poussière soit la nourriture du serpent.
(*) L’encyclopédie Britannica donne l’information suivante sur l’organe de Jacobson : « Cet organe est nommé d’après celui qui l’a découvert, un anatomiste danois du nom de Ludvig Jacobson. C’est un organe à deux côtés. Dans la phase embryonnaire de tous les quadrupèdes, chaque moitié apparaît comme une protubérance sortant du fond de la fosse nasale. Chez les crocodiles, tortues, oiseaux, mammifères marins et beaucoup de singes, à l’état adulte, cet organe manque ou est rudimentaire. Chez la plupart des quadrupèdes qui possèdent un organe de Jacobson, cet organe est relié directement à la fosse nasale par un canal. Cependant chez les animaux à écailles (lézards et serpents) chacun de ces deux organes possède une ouverture dans le palais. La langue porte les particules odorantes du dehors, vers l’ouverture de l’organe voméronasal dans le palais, et de là ces particules se déplacent à l’intérieur de l’organe. Après que ces particules ont atteint l’organe, quelques composés chimiques [phéromones par exemple] entrainés dans le glissement se combinent avec des molécules réceptrices pour envoyer des informations sensorielles au cerveau ».
« Et l’Éternel Dieu dit au serpent : Parce que tu as fait cela, tu es maudit par-dessus tout le bétail et par-dessus toutes les bêtes des champs ; tu marcheras sur ton ventre, et tu mangeras la poussière tous les jours de ta vie » (Genèse 3:14).
Il est indiscutable que tous les serpents connus aujourd’hui sont des créatures sans pattes. Cependant il a dû en être autrement avant la chute sinon Dieu n’aurait pas prononcé la sentence : « tu marcheras sur ton ventre ».
Quelle allure pouvait avoir le serpent avant la chute, la Bible ne le dit pas. L’Écriture Sainte rapporte qu’avant la chute, la mort dans le monde animal n’existait pas, pas plus que pour le premier couple humain. Il n’y avait pas de ronces ni d’épines. Peut-être que sur toute la terre il y avait le même climat, et qu’à cette époque il ne pleuvait pas. En outre, après Son œuvre de six jours, il est dit : « Et Dieu vit tout ce qu’il avait fait, et voici, cela était très bon » (Genèse 1:31). Nous ne savons pas beaucoup plus sur le monde d’avant la chute. La chute de l’homme a tracé sur les évènements comme une ligne d’horizon, au-delà de laquelle on ne peut rien voir. Personne ne peut donc prouver que cette déclaration biblique est fausse.
Il est vrai que des fossiles découverts récemment au Brésil, montrent qu’effectivement les serpents ont eu un jour des pattes. Au temps où ces fossiles vivaient, ces pattes ne servaient que peu ou pas du tout à se déplacer. Elles n’étaient pas non plus assez larges et assez stables pour nager ou creuser. Vraisemblablement, il s’agit de restes rudimentaires du temps des serpents avant la chute. Chez les pythons, spécialement les serpents géants comme le python tigre, on trouve, encore aujourd’hui, au bout, environ vers l’anus, des restes de ces pattes de derrière (« reliques de pattes atrophiées ») qui sont nommés « éperons anals ». Cela confirme le récit biblique bien plus que cela ne le met en cause.
Autre livre à voir sur le sujet : « L’arche de Noé, Mythe ou vérité ? » par Stefan Drüecke, 2015
« Et Noé était âgé de 500 ans, et Noé engendra Sem, Cham, et Japheth » (Genèse 5:32).
« Et à Sem, père de tous les fils d’Héber, et frère de Japheth, l’aîné, à lui aussi, il naquit des fils » (Genèse 10:21). (*)
En Genèse 5:32, Sem est présenté comme le premier des fils de Noé. Cependant est-ce que cela signifie qu’il est aussi l’aîné et que Japheth mentionné en dernier est le plus jeune des fils ? La réponse est clairement non. Il est fréquent dans la Bible que le premier-né soit nommé en premier, mais ce n’est pas toujours le cas. Quelquefois Dieu nous montre une suite en ordre non pas chronologique, mais moral. C’est précisément le cas en Genèse 5, comme l’un des premiers versets du chapitre le montre : « Et Adam vécut 130 ans, et engendra un fils à sa ressemblance, selon son image, et appela son nom Seth » (Genèse 5:3). Caïn était pourtant le fils aîné d’Adam, Abel son second, et ce n’est qu’après qu’est venu Seth comme troisième fils. Abel ne vivait déjà plus à ce moment-là, et son meurtrier Caïn n’était pas en position morale convenable pour être mentionné ici. C’est pourquoi il est omis, et Seth est mentionné directement.
En Genèse 5, Dieu voulait décrire la lignée de la bénédiction. C’est pourquoi Caïn n’est même pas mentionné en Genèse 5, car après le meurtre de son frère il a été « maudit de la terre » (Genèse 4:11) ; et le second fils de Noé, Sem, est nommé avant ses frères car « Béni soit l’Éternel, le Dieu de Sem, et que Canaan soit son esclave ! Que Dieu élargisse Japheth, et qu’il demeure dans les tentes de Sem, et que Canaan soit son esclave ! » (Genèse 9:26-27). De vraies bénédictions ne furent données sur cette terre qu’en relation avec Sem, car c’est de sa lignée qu’est issu l’Homme Christ Jésus.
À l’aide d’autres passages de la Bible, on peut préciser non seulement l’ordre de succession des fils de Noé mais aussi leur « année de naissance ». Sem engendra Arpacshad juste à l’âge de 100 ans (Genèse 11:10). Il est ajouté qu’il est né deux ans après le déluge. Déjà une comparaison rapide avec l’âge de Noé, montre que Sem ne peut pas être le premier-né : Noé a engendré son premier-né à 500 ans (Genèse 5:32) et le déluge a commencé quand il avait 600 ans (Genèse 7:6). Or tout compris, le déluge a duré un peu plus d’un an (Genèse 8:13). Ainsi Noé était âgé de 603 ans et Sem à son tour a dû être engendré dans la 503ème année de la vie de Noé. Genèse 9:24 désigne Cham comme le « plus jeune fils » de Noé. En résumé on a le tableau suivant :
Premier fils : Japheth, né quand Noé avait 500 ans
Second fils : Sem, né quand Noé avait 503 ans
Troisième fils : Cham, année de naissance inconnue
La succession des fils de Noé est ainsi claire ! Tout cela montre que Genèse 5:32 ne contredit pas Genèse 10:21 où Japheth est désigné comme « l’aîné ».
(*) Dans la plupart des traductions (Texte Reçu) de Genèse 10:21, on trouve : « Et à Sem naquit le père de tous les fils d’Héber, au frère aîné de Japheth, à lui aussi il naquit des fils ». Cependant selon l’hébreu, le qualificatif d’aîné est plus proche du nom de Japheth que du nom de Sem. D’où la traduction donné en tête.
« Et de tout ce qui vit, de toute chair, tu feras entrer dans l’arche deux de chaque espèce, pour les conserver en vie avec toi ; ce seront le mâle et la femelle. Des oiseaux selon leur espèce, et du bétail selon son espèce, de tout reptile du sol selon son espèce, deux de chaque espèce entreront vers toi, pour les conserver en vie » (Genèse 6:19-20).
« De toutes les bêtes pures tu prendras sept par sept, le mâle et sa femelle, et des bêtes qui ne sont pas pures, deux, le mâle et sa femelle » (Genèse 7:2).
« Et Noé entra dans l’arche, et ses fils et sa femme et les femmes de ses fils avec lui, à cause des eaux du déluge. Des bêtes pures, et des bêtes qui ne sont pas pures, et des oiseaux, et de tout ce qui rampe sur le sol, il en entra deux par deux vers Noé dans l’arche, mâle et femelle, comme Dieu l’avait commandé à Noé » (Genèse 7:7-9).
Le récit biblique du déluge est l’un des récits les plus connus et les plus critiqués de la Bible. La moindre difficulté est directement qualifiée de faute et de preuve contre l’origine divine de la Bible. C’est ainsi qu’on voit une contradiction entre les chiffres 2 et 7 pour les animaux qui devaient être pris dans l’arche. Cependant en y regardant de près, la contradiction apparente se résout rapidement.
Quand il est question d’animaux purs, Noé devait prendre avec lui dans l’arche 7 couples (« sept et sept, un mâle et sa femelle »). Cette catégorie d’animaux a servi principalement pour la nourriture et pour les sacrifices après le retrait du déluge : « Et Noé bâtit un autel à l’Éternel, et prit de toute bête pure et de tout oiseau pur, et offrit des holocaustes sur l’autel » (Genèse 8:20). Si Noé n’avait pris avec lui qu’un couple d’animaux purs, ils auraient vite été exterminés à la sortie de l’arche à cause de l’usage qui en a été fait. Dans le cas des animaux impurs ce danger n’existait pas, car il ne fallait ni les manger ni les offrir en sacrifice.
Le ch.6 v.19-20 montre donc qu’un couple de chaque espèce d’animaux ont été nécessaire pour la survie, tant des animaux purs que des impurs. Le ch.7 v.2 décrit seulement le nombre d’animaux à emporter : un couple pour chaque espèce d’animaux impurs, et sept couples pour chaque espèce d’animaux purs, — comme nourriture (Genèse 9:3) et comme sacrifices (Genèse 8:20). Au ch.7 v.8-9, on lit au contraire comment les animaux entrèrent dans l’arche — par couple, et donc l’un à côté de l’autre
« Et l’Éternel dit : Mon Esprit ne contestera pas à toujours avec l’homme, puisque lui n’est que chair ; mais ses jours seront 120 ans » (Genèse 6:3).
« Ce sont ici les générations de Sem : Sem était âgé de 100 ans, et il engendra Arpacshad, deux après le déluge. Et Sem, après qu’il eut engendré Arpacshad, vécut 500 ans ; et il engendra des fils et des filles. Et Arpacshad vécut 35 ans, et engendra Shélakh. Et Arpacshad après qu’il eut engendré Shélakh, vécut 403 ans ; et il engendra des fils et des filles… » (Genèse 11:10 et suivants).
Genèse 6:3 est-il en contradiction avec les nombres figurant en Genèse 11:10 et suiv. ? Le texte biblique de Genèse 6:3 énonce que « Mon Esprit ne contestera pas à toujours avec l’homme, puisque lui n’est que chair ; mais ses jours seront 120 ans ». On peut le prendre soit comme Noé ayant bâti l’arche pendant 120 ans, ou bien que désormais les gens ne vivraient pas plus de 120 ans. Mais cette dernière interprétation a-t-elle un sens ? Pourquoi Dieu devrait-Il limiter l’âge des gens à 120 ans, quand beaucoup de siècles après Noé, les hommes devenaient encore bien plus âgés ? C’est ainsi qu’il est dit de Jacob : « Et les jours de Jacob, les années de sa vie, furent 147 ans » (Genèse 47:28). Ce n’est que beaucoup plus tard que Moïse dit : « Les jours de nos années montent à 70 ans, et si, à cause de la vigueur, ils vont à 80 ans… » (Psaume 90:10).
Ainsi les 120 ans ne peuvent se rapporter qu’au « délai de grâce » que Dieu accorda alors à l’homme. Ce long espace de temps concorde aussi avec la déclaration du Nouveau Testament : « quand la patience de Dieu attendait dans les jours de Noé, tandis que l’arche se construisait, dans laquelle un petit nombre, savoir huit personnes, furent sauvées à travers l’eau » (1 Pierre 3:20). Dieu n’a pas seulement attendu que Noé achève l’arche, mais « la patience de Dieu attendait dans les jours de Noé ». Cela veut dire que dans les 120 ans annoncés, Dieu avertissait les hommes du jugement qui allait venir et leur donnait la possibilité de revenir. Chaque coup de marteau de la construction de l’arche était ainsi un avertissement quant au déluge.
Cependant il y a une contradiction apparente dans le récit du déluge. Car avant que Dieu parle du délai de grâce de 120 ans, on lit que « Noé était âgé de 500 ans, et Noé engendra Sem, Cham, et Japheth » (Genèse 5:32), et ensuite que « Noé était âgé de 600 ans quand le déluge eut lieu » (Genèse 7:6).
Combien a duré la construction de Noé ? était-ce 120 ans ? ou était-ce seulement 100 ans correspondant à la différence entre les deux âges de Noé que l’on trouve au ch. 5 et au ch. 7 ? La réponse n’est pas difficile : le texte biblique n’est pas toujours rédigé en ordre chronologique. C’est ainsi qu’en Genèse 10, la liste des peuples descendant des fils de Noé, indique qu’ils ont été répartis sur la surface de la terre selon leur langue (voir Genèse 10:5, 20, 31). Cependant l’origine des différentes langues sur la terre, à savoir la confusion des langues à la tour de Babel, n’est décrite qu’au ch. 11. Elle doit avoir eu lieu au préalable. Pareillement le récit de Noé n’est pas écrit dans un ordre purement chronologique. On s’en rend compte simplement en considérant qu’en hébreu il n’y a pas de différence entre l’imparfait et le plus-que-parfait des verbes. Le texte peut aussi se traduire : « Et Noé était âgé de 500 ans et Noé engendra Sem, Cham, et Japheth… Et l’Éternel avait dit : Mon Esprit ne contestera pas à toujours avec l’homme, puisque lui n’est que chair ; mais ses jours seront 120 ans… Et Noé était âgé de 600 ans quand le déluge eut lieu… Mais Noé trouva grâce aux yeux de l’Éternel. Ce sont ici les générations de Noé : Noé était un homme juste ; il était parfait parmi ceux de son temps ; Noé marchait avec Dieu. Et Noé engendra trois fils : Sem, Cham, et Japheth… Et Dieu avait regardé la terre et avait vu qu’elle était corrompue… Et Dieu avait parlé à Noé : La fin de toute chair est venue devant moi, car la terre est pleine de violence à cause d’eux ; et voici, je vais les détruire avec la terre… Et j’établis mon alliance avec toi, et tu entreras dans l’arche, toi, et tes fils et ta femme, et les femmes de tes fils avec toi » (Genèse 5:32 à 7:6).
Les huit premiers versets du ch. 6 sont donc un coup d’œil en arrière remontant au temps où Noé était âgé d’environ 480 ans, et où Dieu donna encore 120 ans aux hommes avec la possibilité de se détourner de leur voie impie et de se tourner vers Dieu. Vraisemblablement Noé ne savait rien de cette durée de temps, car Dieu a parlé à Lui-même et non pas à Noé. Noé commença la construction de ce bateau gigantesque avant que ses fils naissent et soient mariés. L’accomplissement de cette communication que Noé aurait des fils et des belles-filles se situait à un moment qui était encore futur au temps de cette communication. Cependant tout s’accomplit en temps voulu, avant le commencement du déluge.
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La durée de vie des hommes d’Adam à Joseph est donnée ci-après. Hénoc fut enlevé : c’est pourquoi sa durée de vie est comparativement petite. Une génération après le déluge, les hommes vivaient encore plus de 200 ans
Adam : 930
Seth : 912
Énosh : 905
Kenan : 910
Mahalaleël : 895
Jéred : 962
Hénoc : 365
Methushélah : 969
Lémec : 777
Noé : 950
Sem : 600
Arpacshad : 438
Shélakh : 433
Héber : 464
Péleg : 239
Rehu : 239
Serug : 230
Nakhor : 148
Térakh : 205
Abraham : 175
Isaac : 180
Jacob : 147
Joseph : 110
« Et ce sont ici les générations des fils de Noé : Sem, Cham, et Japheth ; il leur naquit des fils après le déluge. Les fils de Japheth… De ceux-là est venue la répartition des îles des nations selon leur pays, chacune selon sa langue, selon leurs familles, dans leurs nations… Ce sont là les fils de Cham, selon leurs familles, selon leurs langues, dans leurs pays, dans leurs nations… Ce sont là les fils de Sem, selon leurs familles, selon leurs langues, dans leurs pays, selon leurs nations » (Genèse 10:1, 2, 5, 20, 31).
« Et toute la terre avait une seule langue et les mêmes paroles. Et il arriva que lorsqu’ils partirent vers l’orient, ils trouvèrent une plaine dans le pays de Shinhar ; et ils y habitèrent. Et ils se dirent l’un à l’autre : Allons, faisons des briques, et cuisons-les au feu. Et ils avaient la brique pour pierre, et ils avaient le bitume pour mortier. Et ils dirent : Allons, bâtissons-nous une ville, et une tour dont le sommet atteigne jusqu’aux cieux ; et faisons-nous un nom, de peur que nous ne soyons dispersés sur la face de toute la terre. Et l’Éternel descendit pour voir la ville et la tour que bâtissaient les fils des hommes. Et l’Éternel dit : Voici, c’est un seul peuple, et ils n’ont eux tous, qu’un seul langage, et ils ont commencé à faire ceci ; et maintenant ils ne seront empêchés en rien de ce qu’ils pensent faire. Allons, descendons, et confondons là leur langage, afin qu’ils n’entendent pas le langage l’un de l’autre. Et l’Éternel les dispersa de là sur la face de toute la terre ; et ils cessèrent de bâtir la ville. C’est pourquoi on appela son nom Babel, car là l’Éternel confondit le langage de toute la terre ; et de là l’Éternel les dispersa sur la face de toute la terre » (Genèse 11:1-9).
Dans le panorama des peuples de Genèse 10 sont décrites les générations de Noé. Trois fois il est insisté sur le fait que les peuples habitaient leur propre territoire et avaient des langues différentes (Genèse 10:5, 20, 31). Comment est-ce possible qu’un chapitre plus loin, il soit dit : « Et toute la terre avait une seule langue et les mêmes paroles » (Genèse 11:1) ?
Avant la confusion des langues à Babylone, les hommes possédaient une langue unique. C’est pour cela que le ch. 10 doit chronologiquement se placer après le ch. 11. La Bible ne prétend nulle part que son récit est exclusivement en ordre chronologique. C’est souvent le cas, mais parfois Dieu interrompt cet ordre, non pas sans raison, mais par cela Dieu adresse un message tout à fait important au lecteur.
C’est ainsi, par exemple, que l’évangile de Luc commence par ces paroles introductives : « Il m’a semblé bon à moi aussi, qui ai suivi exactement toutes choses, depuis le commencement, très-excellent Théophile, de te les écrire par ordre, afin que tu connaisses la certitude des choses dont tu as été instruit » (Luc 1:3, 4). Par cela Luc ne veut pas dire un ordre purement chronologique, mais une description précise des sections les plus importantes de la vie du Seigneur Jésus qui justement, dans Luc, sont arrangées plutôt par sujets. Par cela, dans cet évangile, l’ordre chronologique est souvent interrompu. Malgré tout le Saint Esprit parle de ce que les choses ont été écrites « par ordre ».
Revenons à nos versets cités ci-dessus. Le verset clé pour comprendre qu’il ne s’agit pas d’un ordre chronologique se trouve probablement en Genèse 10:25, 26 : « Et il naquit à Héber deux fils : le nom de l’un fut Péleg, car en ses jours la terre fut partagée ; et le nom de son frère fut Joktan. Et Joktan engendra Amodad… », et en Genèse 11:16-18 : « Et Héber vécut 34 ans et engendra Péleg. Et Héber, après qu’il eut engendré Péleg, vécut 430 ans ; et il engendra des fils et des filles. Et Péleg vécut 30 ans, et engendra Réhu ».
Genèse 10 nous apprend que Héber a eu deux fils appelés Péleg et Joktan. Selon Gen 10, il semblerait que seul Joktan a eu une descendance, car aucune descendance n’est mentionnée pour Péleg. Le fait que Péleg ait quand même eu des descendants n’apparaît qu’en Genèse 11, après la construction de la tour de Babel. Là Joktan et sa descendance ne sont même plus mentionnés. On reçoit l’impression comme si Héber n’aurait eu qu’un fils (voir cependant Gen. 11:17b). Cela n’est naturellement pas contradictoire, mais cela présente déjà, dès les premières pages de la Bible, un message très solennel : il y a sur la terre deux « lignées d’hommes ». Une lignée est la lignée sans Dieu. Elle est marquée par l’orgueil de l’homme qui veut être comme Dieu. Elle se termine sous le jugement de Dieu, représenté par la confusion des langues et la dispersion des hommes sur toute la terre.
C’est pour cela que Dieu recommence tout à nouveau en Genèse 11 avec Péleg. Son frère Joktan et sa descendance ne sont alors plus nommés. Cette lignée de Péleg débouche sur Abraham, « en qui seront bénies toutes les familles de la terre » (Genèse 12:3 ; Galates 3:8) ; et de cette lignée, Christ est issu (Matthieu 1). C’est la lignée des hommes qui se sont repentis, la lignée de la famille de Dieu qui est rattachée éternellement à Christ.
« Et Térakh vécut soixante-dix ans, et engendra Abram, Nakhor, et Haran… Et les jours de Térakh furent 205 ans ; et Térakh mourut à Charan » (Genèse 11:26, 32).
« Et Abram s’en alla, comme l’Éternel lui avait dit ; et Lot s’en alla avec lui. Et Abram était âgé de soixante-quinze ans lorsqu’il sortit de Charan » (Genèse 12:4).
« Alors, sortant du pays des Chaldéens, il habita en Charan ; et de là, après que son père fut mort, Dieu le fit passer dans ce pays où vous habitez maintenant » (Actes 7:4).
Térakh était le fils aîné de Nakhor et le père d’Abram. Il voyagea avec son fils Abram et les autres membres de la famille, depuis Ur jusqu’à Charan en Mésopotamie où il mourut. Ce n’est qu’après sa mort qu’Abram se remit à voyager vers la terre promise. Cependant à quel âge Térakh est-il mort ?
Beaucoup de commentateurs déduisent l’âge de Térakh du fait que Térakh a eu son fils Abram à 70 ans et que celui-ci avait 75 ans quand il partit de Charan vers Canaan. Mais alors Térakh ne pourrait pas avoir l’âge de 205 ans lors de sa mort, mais seulement de 145 ans, car selon Actes 7:4 cette mort intervint avant ce nouveau voyage d’Abram. La conclusion est qu’il y aurait ici une contradiction.
Mais cette conclusion est-elle valable, et est-il même nécessaire de faire cette déduction ? Térakh, lors de la naissance de son fils Abram, était-il réellement âgé de 70 ans ? Un chapitre auparavant, en Genèse 5:32, il est dit de Noé, ancêtre d’Abram : « Et Noé était âgé de cinq cents ans, et Noé engendra Sem, Cham, et Japheth ». À part la question des noms et de la double mention de Noé, ce verset est identique à Genèse 11:26. Dans ce cas le Saint Esprit nous montre par un autre passage que Noé était âgé de 600 ans quand le déluge est arrivé, et seulement deux ans après le déluge, Sem était âgé de 100 ans (Genèse 7:6 ; 11:10). Noé n’avait donc pas 500 ans, mais 502 ans quand Sem est né. En outre nous apprenons en Genèse 9:24 que Cham, qui est toujours nommé en second, était le plus jeune fils de Noé, et que selon Genèse 10:21, l’aîné était très probablement Japheth et non pas Sem. Quand les trois frères sont nommés, il est pourtant toujours dit ‘Sem, Cham et Japheth’ (Genèse 6:10 ; 7:13 ; 9:18 ; 10:1 ; 1 Chroniques 1:4) !
Cette petite digression montre que Genèse 11:26 n’indique ni clairement, ni forcément que Térakh a engendré Abram à 70 ans. Il est même possible que les autres fils de Térakh étaient plus âgés qu’Abram. Nous ne le savons pas non plus. Mais si l’année de la naissance d’Abram n’est pas clairement déterminée, il n’y a pas contradiction sur l’âge de Térakh à sa mort. Actes 7:4 dit nettement et clairement qu’Abram est parti de Charan vers Canaan après la mort de Térakh. Si Térakh était âgé de 205 ans au moment de sa mort, il a eu son fils Abram à l’âge de 130 ans. C’est au même âge qu’Adam a engendré son troisième fils Seth (« remplacement »). Jéred, Methushélah, Lémec étaient également plus âgés quand ils ont eu leur premier enfant (Genèse 5:3, 18, 25, 28).
Le fait de nommer Sem et Abram en premier lieu ne dit donc rien sur leur rang de naissance, mais bien plutôt sur la place qu’ils tiennent dans les pensées de Dieu. Plus tard avec Isaac et Ismaël, avec Jacob et Ésaü, comme avec Éphraïm et Manassé, nous voyons que celui qui est né en second tient la première place dans les pensées de Dieu. La raison pour cela est énoncée en 1 Corinthiens 15:46 : « Mais ce qui est spirituel n’est pas le premier, mais ce qui est animal [selon la nature] ; ensuite ce qui est spirituel ». Nous voyons cela toujours reconfirmé dans la Parole de Dieu, et de la manière la plus claire et la plus glorieuse dans la personne du « dernier Adam », l’Homme venu du ciel, le Seigneur Jésus. Il est venu pour mettre en lumière par sa résurrection une gloire qui dépasse tout ce que, par son péché, le premier Adam avait gâché et amené à la mort.
« Et Térakh prit Abram son fils, et Lot, fils de Haran, fils de son fils, et Saraï, sa belle-fille, femme d’Abram, son fils ; et ils sortirent ensemble d’Ur des Chaldéens pour aller au pays de Canaan ; et ils vinrent jusqu’à Charan, et habitèrent là. Et les jours de Térakh furent 205 ans ; et Térakh mourut à Charan. Et l’Éternel avait dit à Abram : Va-t’en de ton pays et de ta parenté, et de la maison de ton père, dans le pays que je te montrerai… Et Abram s’en alla, comme l’Éternel lui avait dit ; et Lot s’en alla avec lui. Et Abram était âgé de soixante-quinze lorsqu’il sortit de Charan » (Genèse 11:31-12:1 ; 12:4).
« Et il lui dit : Moi, je suis l’Éternel, qui t’ai fait sortir d’Ur des Chaldéens, afin de te donner ce pays-ci pour le posséder » (Genèse 15:7).
« Tu es le Même, ô Éternel, Dieu, qui as choisi Abram et l’as fait sortir d’Ur des Chaldéens, et lui as donné le nom d’Abraham » (Néhémie 9:7).
« Et il dit : Hommes frères et pères, écoutez : Le Dieu de gloire apparut à notre père Abraham, lorsqu’il était en Mésopotamie, avant qu’il habitât en Charan, et il lui dit : Sors de ton pays et de ta parenté, et viens au pays que je te montrerai. Alors sortant du pays des Chaldéens, il habita en Charan ; et de là, après que son père fut mort, Dieu le fit passer dans ce pays où vous habitez maintenant » (Actes 7:2-4).
Le récit de Genèse 12 suit immédiatement la description de Térakh quittant la métropole d’Ur en Chaldée avec son fils Abram et son neveu Lot, et traversant la Mésopotamie en direction de Canaan. Ils arrivèrent à Charan où ils commencèrent par s’installer et où Térakh mourut plus tard (Genèse 11:27-32). Ce n’est qu’après qu’Abram recommença à voyager vers la terre promise. La conclusion qu’Abram n’aurait reçu son appel qu’en Charan vient à l’esprit, et elle s’appuie sur le fait que beaucoup de traductions de Genèse 12:1 dans la Bible utilisent simplement le passé simple du verbe : « Et l’Éternel parla à Abram ».
Cependant outre l’observation que ce verset peut aussi être
traduit « l’Éternel avait parlé
à Abram », il y a une
indication ultérieure très importante qui fait conclure que l’appel a déjà eu
lieu à Ur en Chaldée. De manière précise, l’Éternel ne dit pas à Abram qu’il devait
sortir du pays (donc de Charan), mais de son
pays. L’expression « le
pays d’Abram » ne peut pas signifier la région de Charan, car celle-ci n’était
pas du tout sa patrie, mais l’expression doit forcément désigner Ur en Chaldée.
Apparemment Dieu avait déjà appelé Abram lorsqu’il était à Ur, et cet appel a
été répété à Charan. C’est justement ce que confirment les autres passages
cités de l’Ancien Testament (Genèse 15:7 ; Néhémie 9:7) et aussi Étienne
dans son discours de Actes 7:2-4 : « Le Dieu de gloire apparut à
notre père Abraham, lorsqu’il était en Mésopotamie, avant qu’il habitât en Charan,
et il lui dit : Sors de ton pays et de ta parenté, et viens au pays que je
te montrerai. Alors sortant du pays des Chaldéens, il habita en Charan ;
et de là, après que son père fut mort, Dieu le fit passer dans ce pays où vous
habitez maintenant ».
Ce dernier passage d’Actes 7 montre clairement que l’appel de Dieu à Abram a déjà eu lieu à Ur en Chaldée. Mais contrairement à l’instruction de Dieu, il ne se sépara pas de sa parenté, mais il céda sa responsabilité à son père Térakh, et partirent ensemble escortés de son neveu Lot. Après la mort du père d’Abram, Dieu répéta vraisemblablement son appel, et Abram recommença à voyager en direction de Canaan, même s’il prit son neveu Lot avec lui, — une décision qui devait plus tard lui causer bien du tracas (Genèse 13 et 14).
« Et Sara mourut à Kiriath-Arba, qui est Hébron, dans le pays de Canaan ; et Abraham vint pour mener deuil sur Sara, et pour la pleurer » (Genèse 23:2).
« Or le nom de Hébron était auparavant Kiriath-Arba ; Arba était le grand homme parmi les Anakim » (Josué 14:15).
L’indication de Josué 14:15 (comparez 15:13) donne l’impression que le nom d’Hébron n’aurait été donné qu’au temps de la conquête du pays de Canaan sous Josué. Mais alors cette désignation serait un anachronisme, une désignation qui ne correspondrait pas à son époque. Or il n’en est pas ainsi. Déjà en Genèse 13:18, Hébron est nommé comme le lieu d’habitation d’Abraham, sans qu’il soit adjoint le nom de Kiriath-Arba. Le nom de Hébron est donc clairement le plus ancien. Ce n’est que plus tard qu’Arba, le fils d’Anak, a nommé Hébron d’après son propre nom : « Kiriath-Arba » signifie en hébreu « la ville d’Arba ». Quand cela eut lieu, on ne le sait pas. Lors de la conquête de Canaan par les Israélites, ce nom fut rechangé en celui de « Hébron ».
L’ancienneté d’Hébron ressort aussi de Nombres 13:23 où il est dit que Hébron fut bâtie 7 ans avant Tsoan d’Égypte. Mais au temps de Moïse, le rédacteur de la Genèse, la ville s’appelait déjà Kiriath-Arba. Moïse connaissait les deux noms de la ville, et c’est pourquoi ces deux noms pouvaient convenir dans la description de la vie d’Abraham.
« Et Ésaü était âgé de quarante ans, et il prit pour femmes Judith, fille de Beéri, le Héthien, et Basmath, fille d’Élon, le Héthien » (Genèse 26:34).
« Et ce sont ici les générations d’Ésaü, qui est Édom. Ésaü prit ses femmes d’entre les filles de Canaan : Ada, fille d’Élon, le Héthien ; et Oholibama, fille d’Ana, fille de Tsibhon, le Hévien ; et Basmath, fille d’Ismaël, sœur de Nebaïoth » (Genèse 36:1-3).
Selon Genèse 26:34, Ésaü a épousé ‘Judith’ et ‘Basmath’ fille d’Élon. En Genèse 36:2-3, il n’est plus rien dit de ‘Judith’, et la fille d’Élon s’appelle ‘Ada’ et non pas ‘Basmath’. Est-ce que cela signifie que ‘Judith’ est morte entre temps ? Et pourquoi ‘Basmath’ s’appelle soudain Ada ?
Selon Genèse 26:34, Ésaü à l’âge de quarante ans avait épousé deux femmes des Héthiens, ‘Judith’ fille de Beéri et ‘Basmath’ fille d’Élon.
Rétrospectivement, nous apprenons de Genèse 36:2-3 que Ésaü avait épousé au moins trois femmes, ‘Ada’ fille d’Élon, ‘Oholibama’ fille d’Ana, et ‘Basmath’ fille d’Ismaël.
Pour résoudre ces problèmes, il y a plusieurs possibilités.
Il peut se faire qu’Ésaü ait épousé en tout cinq femmes, dont deux à l’âge de quarante ans, et trois plus tard. Deux de ses femmes auraient été des sœurs. Mais du fait que Judith ainsi que son père ne sont même pas mentionnés en Genèse 36, on peut en déduire qu’elle n’aurait engendré aucun enfant à Ésaü. Peut-être est-elle morte peu après le mariage, et c’est la raison pour laquelle Ésaü a conclu un deuxième mariage à l’âge de quarante ans.
Mais peut-être que Basmath et Ada, les filles d’Élon n’étaient pas des sœurs, mais qu’il s’agit simplement de la même fille avec un double nom Basmath-Ada. Les exemples de ces doubles noms sont très nombreux, tant dans la Bible que dans les textes antiques extra-bibliques. Du fait qu’Ésaü a encore épousé plus tard une fille de son oncle Ismaël, qui s’appelait également Basmath (Genèse 36:3 ; à l’époque c’était probablement un nom très en vogue, car le roi Salomon a aussi nommé une de ses filles Basmath, 1 Rois 4:15), alors pour la différencier de l’autre Basmath, son second nom a été utilisé. Dans cette hypothèse Ésaü aurait eu quatre femmes.
« Et les hommes madianites, des marchands, passèrent. Et ils tirèrent Joseph de la citerne et le firent remonter ; et ils vendirent Joseph pour vingt pièces d’argent aux Ismaélites ; et ceux-ci emmenèrent Joseph en Égypte » (Genèse 37:28).
« Et les Madianites le vendirent en Égypte à Potiphar, officier du Pharaon, chef des gardes » (Genèse 37:36).
Ismaël était le fils d’Abraham et d’Agar sa servante (Genèse 16:1), et il avait 12 fils (Genèse 25:12-16). Ceux-ci sont les ancêtres des différentes tribus arabes qui, ensemble, sont désignées comme Ismaélites et qui habitent au Nord de l’Arabie (Genèse 25:18). Dieu annonçait déjà que la descendance d’Ismaël serait innombrable (Genèse 16:10).
Les Madianites aussi étaient des descendants d’Abraham, mais par Ketura, de même que les Medanites (*) (Genèse 25:2). Abraham prit Ketura pour femme après la mort de Sara. Les Madianites habitaient le Nord de l’Arabie, il est vrai plutôt la bande nordique de la côte de la mer Rouge, et ils n’étaient pas aussi nombreux que les Ismaélites.
Pour d’autres, le concept d’« Ismaélites » dans les temps bibliques désigne, au sens large, tous les peuples de la péninsule arabique du Nord, auxquels appartiennent aussi (mais pour des raisons géographiques) les Madianites et les Medanites. Cela est confirmé aussi par Juges 8:22-26. Après que Gédéon ait « sauvé le peuple de la main de Madian », on a voulu le faire roi. Gédéon refusa, mais il avait un désir : « Je ne dominerai point sur vous, et mon fils ne dominera point sur vous. L’Éternel dominera sur vous. Et Gédéon leur dit : Je vous ferai une demande : Donnez-moi chacun de vous les anneaux de son butin. Car les Madianites avaient des anneaux d’or, parce qu’ils étaient Ismaélites ». Et un verset plus loin il est de nouveau fait référence à Madian : « Et le poids des anneaux d’or qu’il avait demandés fut de 1700 sicles d’or, sans les petites lunes, et les pendants d’oreille, et les vêtements de pourpre dont étaient couverts les rois de Madian… ». Les Madianites étaient donc comptés parmi les Ismaélites.
En Genèse 37 il n’y a donc pas de contradiction. Joseph fut vendu par ses frères à des marchands Madianites, qui étaient comptés parmi les Ismaélites, qui ensuite le revendirent à Potiphar. C’est pour cela qu’est utilisé le concept général d’« Ismaélites » et la désignation plus précise de la tribu des « Madianites ».
(*) Proprement Medanim. Les Medanites étaient des descendants d’Abraham (Gen. 25:2 ; Madian aussi) qui furent probablement comptés avec les Madianites ou les Ismaélites. Ce sont donc trois noms différents.
« Et ils tirèrent Joseph de la citerne et le firent remonter ; et ils vendirent Joseph pour vingt pièces d’argent aux Ismaélites ; et ceux-ci emmenèrent Joseph en Égypte » (Genèse 37:28).
« Et les Madianites le vendirent en Égypte » (Genèse 37:36).
« Et maintenant, ne soyez pas attristés, et ne voyez pas d’un œil chagrin que vous m’ayez vendu ici, car c’est pour la conservation de la vie que Dieu m’a envoyé devant vous » (Genèse 45:5).
Une partie de la réponse est déjà donnée dans la référence 11 intitulée « À qui Joseph fut-il vendu ? » Les Madianites, à cause de leur situation géographique, étaient souvent comptés parmi les Ismaélites. Cependant, pourquoi Joseph dit-il à ses frères que eux l’avaient vendu en Égypte, et non pas des Madianites ou des Ismaélites ?
En Genèse 45 on trouve deux côtés différents : la responsabilité
de l’homme et les voies de Providence
de Dieu. Il est vrai que les
frères de Joseph l’avaient vendu à des Madianites, et que ceux-ci l’avaient
revendu à la cour du Pharaon d’Égypte. Cependant ici il ne s’agit pas des voies
précises par lesquelles Joseph est arrivé en Égypte, mais de la responsabilité
des frères et des conséquences de leurs mauvais traitements. C’était leur responsabilité
que Joseph soit maintenant en Égypte. C’est pour cela que Joseph dit que c’est eux
qui l’avaient vendu en Égypte.
D’un autre côté, tout cela n’était pas un hasard, mais c’était
le plan du Dieu omniscient
. Dieu ne voulait pas que son peuple périsse
par la famine de sept 7 ans. C’est pour cela qu’Il inclina les voies de manière
à ce que Joseph soit mis dans une position élevée, et puisse veiller à la
nourriture de son peuple (Genèse 45:4, 5, 7).
« Et l’un d’eux ouvrit son sac pour donner à manger à son âne, dans le caravansérail, et il vit son argent, et voici, il était à l’ouverture de son sac. Et il dit à ses frères : Mon argent m’a été rendu ; et même, le voici dans mon sac !… Et ils vinrent vers Jacob, leur père, au pays de Canaan, et ils lui racontèrent tout ce qui était arrivé… Et il arriva comme ils vidaient leurs sacs, que voici, chacun avait son paquet d’argent dans son sac ; et ils virent, eux et leur père, leurs paquets d’argent, et ils eurent peur » (Genèse 42:27-35).
« Et ils s’approchèrent de l’homme qui était préposé sur la maison de Joseph, et lui parlèrent à l’entrée de la maison, et dirent : Ah, mon seigneur ! nous sommes descendus au commencement pour acheter des vivres ; et il est arrivé lorsque nous fûmes venus au caravansérail, que nous avons ouvert nos sacs, et voici l’argent de chacun était à l’ouverture de son sac, notre argent selon son poids ; et nous l’avons rapporté dans nos mains » (Genèse 43:19-21).
En Genèse 42 il est raconté qu’un frère de Joseph, arrivé dans un caravansérail (*), trouva son argent dans son sac, et que tous les frères vidèrent leurs sacs à la maison et tous trouvèrent leur argent. À l’inverse en Genèse 43, les frères disent qu’ils ont trouvé tout l’argent déjà dans le caravansérail.
À première vue il semble y avoir ici une contradiction. Mais
quand on regarde de près, ce n’est pas le cas. En Genèse 42, il est seulement
décrit qu’un des frères trouva l’argent dans son sac quand il voulut donner à
manger à son âne ; il s’en étonna et communiqua à ses frères qui réagirent
avec les paroles frappantes : « Qu’est-ce que Dieu nous
a
fait ? » (Genèse 42:28). Autrement dit, ils se sentirent
immédiatement tous concernés. Ils se sentirent immédiatement unis avec le
premier ayant fait la découverte, et éprouvèrent en même temps que Dieu leur
parlait par ce moyen. Quand ils arrivèrent chez leur père au pays de Canaan, et
qu’ils ouvrirent leurs sacs de blé, ils virent tous le reste de l’argent qui se
trouvait dans leurs sacs. Cela ne signifie pas forcément qu’à ce moment-là ils
voyaient l’argent pour la première fois. La possibilité n’est pas exclue qu’ils
aient déjà tous ouvert leurs sacs dans le caravansérail.
Au voyage suivant en Égypte, ils dirent au préposé sur la maison de Joseph, qu’ils avaient tous trouvé leur argent dans le caravansérail bien que vraisemblablement cela n’ait eu lieu qu’à la maison. En lui disant cela, ils lui donnaient l’impression qu’ils s’étaient sentis coupables dès le commencement. Ce n’était pas un mensonge avec une mauvaise intention, mais un résumé de leurs bonnes intentions pour témoigner de leur bonne foi auprès du puissant Joseph.
(*) Caravansérail : Lieu de restauration, de repos et d’hébergement le long d’un itinéraire de grands voyages (comme les aires de repos le long des autoroutes d’aujourd’hui).
« Tous ceux qui vinrent en Égypte, appartenant à Jacob, issus de ses reins, outre les femmes des fils de Jacob, toutes les âmes soixante-six. Et les fils de Joseph qui lui étaient nés en Égypte, deux âmes. Toutes les âmes de la maison de Jacob qui vinrent en Égypte furent soixante-dix » (Genèse 46:26, 27).
« Et toutes les âmes issues des reins de Jacob étaient soixante-dix âmes ; or Joseph était en Égypte » (Exode 1:5).
« Tes pères sont descendus en Égypte au nombre de soixante-dix âmes ; et maintenant l’Éternel, ton Dieu, t’a fait devenir comme les étoiles des cieux, en multitude » (Deutéronome 10:22).
« Et Joseph envoya chercher son père Jacob et toute sa parenté, en tout soixante-quinze âmes » (Actes 7:14).
Y eut-il soixante-six, soixante-dix ou soixante-quinze personnes qui vinrent en Égypte ? Cela dépend de la manière de compter.
66 descendants (*1) de Jacob vinrent en Égypte (Genèse 46:26). Mais si on ajoute encore Joseph et ses deux fils (*2) Éphraïm et Manassé, et Jacob lui-même, cela fait en tout 70 personnes qui vinrent en Égypte (Genèse 46:27). Mais la Septante (LXX) parle dans ce passage de 75 personnes. Comment est-ce possible ? La Septante part également de la base de 66 personnes (Genèse 46:26), et elle y ajoute encore les 9 descendants de Joseph (deux fils et sept petits-fils) et elle ne tient pas compte dans la somme de Jacob et de Joseph. Ainsi elle arrive à 75 personnes (*3). Il est possible qu’Étienne dans son discours d’Actes 7:14 ait cité la Septante, et que c’est la raison pour laquelle il parle aussi de 75 personnes qui vinrent en Égypte. Mais il peut se faire aussi qu’Étienne parte du nombre 70 (Genèse 46:27) et qu’il y ajoute les 7 descendants d’Éphraïm et de Manassé et qu’il arrondisse à 75 âmes (*4).
En Exode 1:5, il ne s’agit pas des personnes qui vinrent en Égypte à l’époque, mais de tous les descendants de Jacob, « toutes les âmes issues des reins de Jacob » : c’était à ce moment-là, 12 fils, une fille, 53 petits-enfants et 4 arrière-petits-enfants, donc 70 personnes en tout.
(*1) D’après Genèse 46, il y avait 11 fils, 51 petits-enfants, 4 arrière-petits-enfants.
(*2) Plus tard Jacob prit les deux fils de Joseph, Éphraïm et Manassé, comme ses propre fils (Genèse 48:5, 8-20).
(*3) « Et les fils de Joseph qui lui étaient nés en Égypte étaient 9 âmes, toutes ces âmes de la maison de Jacob qui vinrent en Égypte étaient 75 âmes » (Genèse 46:27 selon la LXX).
(*4) W. Bauer (Dictionnaire du Nouveau Testament) traduit le grec « en hebdomekonta pente psyche » par « se montant à 75 âmes ».
Dans le livre de l’Exode, entre les chapitres 7 et 12, on a le récit des dix plaies qui se succédèrent les unes aux autres sur l’Égypte pour que le peuple d’Israël puisse quitter l’Égypte et rentrer dans sa patrie. Chaque fois Dieu montrait qu’Il était plus grand que les dieux de l’Égypte. Après chaque refus du Pharaon égyptien de laisser le peuple de Dieu sortir de son esclavage, une nouvelle catastrophe s’abattait sur les Égyptiens. Dans cette succession il apparaît une croissance de l’intensité des plaies. Ce n’est qu’après la dixième plaie que le peuple d’Israël a pu quitter l’Égypte définitivement :
Première plaie : changement du Nil en sang ; l’effet de cette plaie put être amoindri en creusant vers de l’eau qui ne provenait pas directement du Nil (Exode 7:24).
Deuxième plaie : les grenouilles ; cette plaie fut si étendue que le Pharaon supplia pour que la plaie soit ôtée (Exode 8:4).
Troisième plaie : les moustiques ; cette plaie vint sur les gens et sur le bétail dans toute l’Égypte.
Quatrième plaie : les mouches venimeuses, à partir de cette plaie le pays de Goshen où vivait le peuple d’Israël fut épargné. Elles atteignirent pourtant tout le reste du pays d’Égypte.
Cinquième plaie : La peste sur tous les troupeaux. L’effet dévastateur de la peste du bétail se montra dans tout le pays. La base de la vie des Égyptiens fut atteinte, car la peste conduisait à une mort rapide.
Sixième plaie : les ulcères. Cette plaie n’atteignit pas seulement le bétail, mais aussi les hommes.
Septième plaie : la grêle. Cette plaie destructrice ruina les plantes, le bétail et les gens.
Huitième plaie : les sauterelles. Elles anéantirent toute verdure, et ôtèrent par-là aux égyptiens les bases de la vie, car le bétail aussi fut atteint, n’ayant plus à manger.
Neuvième plaie : les ténèbres. Ces ténèbres paralysèrent tout le pays d’Égypte.
Dixième plaie : la mort des premiers-nés. La mort atteignit les représentants de chaque maison, et il y eut en Égypte un cri plus grand que pour toutes les plaies précédentes.
« Et Moïse et Aaron firent ainsi, selon que l’Éternel l’avait commandé. Et il leva la verge, et frappa les eaux qui étaient dans le fleuve, aux yeux du Pharaon et aux yeux de ses serviteurs : et toutes les eaux qui étaient dans le fleuve furent changées en sang » (Exode 7:20).
« Et les devins d’Égypte firent de même par leurs enchantements. Et le cœur du Pharaon s’endurcit, et il ne les écouta point, comme avait dit l’Éternel » (Exode 7:22).
En lisant le texte exactement, la difficulté disparait tout de suite. Suite à la précédente mission de Dieu, Moïse et Aaron n’ont changé en sang que l’eau du Nil. Cela signifie probablement seulement le fleuve principal qui traverse le pays du Sud au Nord, et pas forcément les bras secondaires du delta du Nil. Il y avait en Égypte encore d’autres réserves d’eau. Les devins en ont changé quelques-unes en sang. Malgré tout à la fin, il restait encore beaucoup d’emplacements d’eau, et la nappe phréatique n’en souffrit pas, car « tous les Égyptiens creusèrent autour du fleuve des puits pour boire, car ils ne pouvaient pas boire l’eau du fleuve » (Moïse 7:24).
En outre cette réponse est confirmée par la Parole de Dieu elle-même, car au Psaume 78:44 : « il changea en sang leurs canaux et leurs courants d’eau, de sorte qu’ils n’en pussent pas boire ». Asaph, l’écrivain de ce Psaume, confirme de cette manière que Dieu a changé en sang les eaux courantes de l’Égypte, et qu’en conséquence les Égyptiens ne pouvaient pas boire à partir de ces « eaux courantes ». Asaph n’écrit pas qu’ils n’avaient plus d’eau du tout à boire.
« Car si tu refuses de les laisser aller, et que tu les retiennes encore, voici, la main de l’Éternel sera sur tes troupeaux qui sont aux champs, sur les chevaux, sur les ânes, sur les chameaux, sur le gros bétail, et sur le menu bétail ; il y aura une peste très grande … Et l’Éternel fit cela le lendemain ; et tous les troupeaux des Égyptiens moururent ; mais des troupeaux des fils d’Israël, il n’en mourut pas une bête » (Exode 9:2, 3, 6).
« Celui d’entre les serviteurs du Pharaon qui craignit la parole de l’Éternel, fit se réfugier dans les maisons ses serviteurs et ses troupeaux ; et celui qui n’appliqua pas son cœur à la parole de l’Éternel laissa ses serviteurs et ses troupeaux dans les champs… Et la grêle frappa, dans tout le pays d’Égypte, tout ce qui était aux champs, depuis l’homme jusqu’aux bêtes ; la grêle frappa aussi toute l’herbe des champs, et brisa tous les arbres des champs » (Exode 9:20, 21, 25).
« Et il arriva, au milieu de la nuit, que l’Éternel frappa tout premier-né dans le pays d’Égypte, depuis le premier-né du Pharaon qui était assis sur son trône, jusqu’au premier-né du captif qui était dans la maison de la fosse, et tout premier-né des bêtes » (Exode 12:29).
Dans les passages ci-dessus de la Bible, il est dit trois fois que le bétail de l’Égypte est mort : la première fois par la peste (5ème plaie), la deuxième fois par la grêle (7ème plaie), et la troisième fois par la mort des premiers-nés (10ème plaie). Ces données paraissent se contredirent. Cependant en lisant de façon plus précise, il apparait clairement que, la première fois et la seconde fois, il n’est question que du bétail « qui était aux champs ». C’est-à-dire que tout le bétail qui n’était pas aux champs, mais dans les étables ou les écuries, ne fut pas atteint par la peste. Également quand il est dit en Exode 9:6 que tous les troupeaux de l’Égypte moururent, il n’y a pas de contradiction, car dans le verset précédent il est dit clairement que ce jugement n’est venu que sur le bétail qui était aux champs. On ne sait pas quelle proportion du bétail des Égyptiens a survécu à la peste, mais cela est sans importance. Il en est resté en tout cas suffisamment pour que la plaie suivante, la grêle, qui ne put atteindre naturellement que le bétail qui était aux champs, tue encore une fois tout le bétail qui s’y trouvait. Ici seulement on remarque que ceux qui avaient de l’intelligence parmi les égyptiens avaient mis leur bétail en sécurité (9:20). Cela fit qu’à son tour pour la dernière plaie, il resta de nouveau suffisamment de bétail des égyptiens pour que Dieu puisse exercer la dernière de toutes les plaies, la mort des premiers-nés.
« Et ils virent le Dieu d’Israël, — et sous ses pieds comme un ouvrage de saphir transparent, et comme le ciel même en pureté » (Exode 24:10).
« Et il dit : Tu ne peux voir ma face, car l’homme ne peut me voir et vivre » (Exode 33:20).
Il n’y a pas que ces passages où il est question de contempler Dieu ou de Le voir, il y en a aussi beaucoup d’autres ; ils paraissent, à première vue, se contredire. Dans 1 Timothée 6:16, l’apôtre Paul écrit au sujet de Dieu : « Lui… qui habite la lumière inaccessible, lequel aucun des hommes n’a vu, ni ne peut voir » (comparer Jean 1:18 : « Personne ne vit jamais Dieu » ; Colossiens 1:15 : « l’image du Dieu invisible » ; 1 Timothée 1:17 : « l’incorruptible, invisible, seul Dieu »). Or le Seigneur Jésus dit en Matthieu 5:8 : « Bienheureux ceux qui sont purs de cœur, car c’est eux qui verront Dieu ».
Dans l’Ancien Testament aussi, il y a d’autres passages où des hommes ont vu Dieu (Agar en Genèse 16:13 ; les anciens d’Israël en Exode 24:10 ; Manoah en Juges 13:22 ; Ésaïe en Ésaïe 6:5). Pour comprendre ces contradictions apparentes qui ont causé du souci à bien des lecteurs de la Bible, nous devons nous occuper de l’Être de Dieu et de la manière dont Il peut se révéler.
Dieu est un Être immatériel contrairement à Ses créatures terrestres : « Dieu est esprit » (Jean 4:24). L’esprit invisible est en contraste avec la matière visible. Quand le Seigneur ressuscité s’est tenu au milieu des disciples et qu’ils ont eu peur, croyant à tort voir un esprit, Il leur répondit : « un esprit n’a pas de la chair et des os, comme vous voyez que j’ai » (Luc 24:39). Dieu en lui-même est invisible et aucune créature ne peut Le voir comme tel.
D’un autre côté nous trouvons dans le court passage de Colossiens 1:14-15 deux faits pour répondre à la question posée. Premièrement ce passage confirme que Dieu est invisible. Deuxièmement il dit qu’il y a quelqu’un qui est l’image du Dieu invisible. Ce quelqu’un est le Fils éternel de Dieu. Toujours et partout où Dieu, invisible en soi, se manifeste, Il le fait dans Son Fils. Celui-ci est dès l’éternité l’image du Dieu invisible, le resplendissement de sa gloire et l’empreinte de sa substance, aussi bien que la Parole éternelle, c’est-à-dire l’expression parfaite de ce que Dieu est (Colossiens 1:15 ; Hébreux 1:3 ; Jean 1:1). Au sujet de Son incarnation, il est dit : « Et la Parole devint chair, et habita au milieu de nous (et nous vîmes sa gloire, une gloire comme d’un fils unique de la part du Père) pleine de grâce et de vérité ; … Personne ne vit jamais Dieu ; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, lui, l’a fait connaître » (Jean 1:14, 18). De Lui il est aussi dit qu’en Lui, toute la plénitude s’est plu à habiter corporellement » (Colossiens 1:19 ; 2:9). C’est pourquoi quiconque croit en Lui peut déjà voir par l’Esprit et par la foi, « la gloire de Dieu dans la face de Christ » (2 Corinthiens 4:6). Mais quand le Seigneur Jésus viendra pour introduire Ses rachetés dans la maison céleste du Père, « nous Le verrons comme Il est » (1 Jean 3:2). Cela signifie que nous Le verrons dans toute la plénitude de la Déité, bien que, dans un sens absolu, celle-ci soit et demeure éternellement invisible (Jean 14:9).
Les hommes de l’Ancien Testament, qu’ont-ils vu quand ils ont vu Dieu avant que Son Fils devienne homme ? Ici s’applique en principe la même chose que ce que nous lisons au sujet du temps qui a suivi Son incarnation. Quand Dieu s’est révélé, Il l’a toujours fait dans le Fils, y compris quand Celui-ci n’était pas encore devenu Homme. C’est le Fils éternel qui a créé les mondes : « Car par lui ont été créées toutes choses, les choses qui sont dans les cieux et les choses qui sont sur la terre, les visibles et les invisibles, soit trônes, ou seigneuries, ou principautés, ou autorités : toutes choses ont été créées par lui et pour lui » (Colossiens 1:16 ; voir Jean 1:3 ; voir 1 Corinthiens 8:6 ; Hébreux 1:2). Quand Ésaïe vit « le Seigneur assis sur son trône haut et élevé », c’était, selon Jean 12:41, le Fils éternel de Dieu dans Sa gloire.
Également, quand il est question dans l’Ancien Testament de l’Ange de l’Éternel, il ne s’agit pas d’une créature, mais du Fils de Dieu apparu sous une forme visible, avant qu’Il devienne Homme. À la différence des anges créés, il est dit de Lui tantôt « l’Ange de l’Éternel » tantôt dans le même contexte « l’Éternel » ou « Dieu ». C’est le cas par exemple pour Agar à la source d’eau dans le désert. C’était « l’Ange de l’Éternel » qui lui parlait (Genèse 16:7, 9, 10, 11), mais au v. 13 « elle appela le nom de l’Éternel qui lui avait parlé : Tu es le Dieu qui te révèles ». L’Ange de l’Éternel apparut à Moïse dans le buisson d’épines, mais c’est l’Éternel lui-même qui lui a parlé (Exode 3:2, 4). En Juges 6, l’Ange de l’Éternel apparaît et parle à Gédéon (v. 11, 12), mais aux v. 14 et 16, c’est l’Éternel lui-même qui parle. En Juges 13 Manoah reconnaît « que c’était l’Ange de l’Éternel » qui leur était apparu plusieurs fois, et il dit avec justesse à sa femme : « nous avons vu Dieu », même si cela lui faisait peur de devoir mourir tous les deux, parce qu’ils n’en avaient pas le droit (v. 21-23). Les anciens d’Israël qui, selon Exode 24:10-11, virent le Dieu d’Israël, aperçurent donc « l’Éternel », et au fond c’était le Fils de Dieu, — et la même chose plus tard avec Ésaïe.
En résumé, voilà ce que tout cela signifie : Dieu en Lui-même est invisible pour la créature. Sa révélation éternelle visible est le Fils, qui s’est déjà montré aux hommes sous une forme visible au temps de l’Ancien Testament, c’est-à-dire avant de devenir Homme. En Lui, l’homme peut voir Dieu, et certainement dans toute sa plénitude. Car le Fils de Dieu, Jésus Christ, est Dieu révélé en chair.
« Et le lièvre, car il rumine, mais il n’a pas l’ongle fendu ; il vous est impur » (Lévitique 11:6).
« Seulement, de ceci vous ne mangerez pas, d’entre celles qui ruminent et d’entre celles qui ont l’ongle fendu et divisé : le chameau, et le lièvre, et le daman ; car ils ruminent, mais ils n’ont pas l’ongle fendu ; ils vous sont impurs » (Deutéronome 14:7).
Deux fois dans la Bible, le lièvre (ou : lapin) est qualifié à juste titre de ruminant, même s’il n’est pas compté aujourd’hui dans le groupe des ruminants, et qu’il ne possède pas l’estomac à poches multiples des ruminants.
Son ruminement consiste à d’abord prédigérer la nourriture, puis à excréter des crottes molles (boulettes appelées caecotrophes), et à les ré-ingérer immédiatement et les avaler en remastiquant. Par cela la nourriture va une deuxième fois dans l’intestin où elle est mieux assimilée.
L’estomac proprement dit, des lièvres / lapins n’est pas en mesure d’une digestion effective à cause de la nourriture riche en cellulose, et c’est pour cela qu’il y a le caecum où se passe la digestion principale des lièvres / lapins. Le broyat de nourriture est désagrégé par une enzyme de digestion. La nourriture prédigérée est ensuite renvoyée du caecum vers le gros intestin. Pour que la matière nutritive soit assimilée dans le corps, les animaux doivent reprendre la nourriture broyée. Ils la scindent d’abord en boulettes molles (caecotrophes), qui sont ré-ingérées, et l’absorption de la matière nutritive a lieu au second passage dans l’intestin grêle. Les crottes finales sont des boulettes dures.
Ce système est exemplaire de ce que la Bible est pertinente du point de vue connaissance de la nature, même si les observations de sciences naturelles ne sont pas dépeintes comme dans un livre pédagogique, mais dans le cadre d’un autre but. Le lièvre / lapin ne fait pas partie des ruminants comme les bœufs ; zoologiquement il appartient à un autre ordre de mammifères que les ruminants.
Cependant en Lévitique 11, il ne s’agit pas d’un traité de zoologie. Ce que la Bible décrit est correct d’une manière compréhensible qui saute aux yeux. Le lièvre / lapin qui mange des crottes prédigérées en est un bon exemple.
(v.13) « Et d’entre les oiseaux [en hébreu : oph
],
vous aurez ceux-ci en abomination ; on n’en mangera point, ce sera une
chose abominable : l’aigle, et l’orfraie, et l’aigle de mer, et le faucon,
et le milan, selon son espèce ; tout corbeau, selon son espèce ; et l’autruche
femelle, et l’autruche mâle, et la mouette, et l’épervier, selon son
espèce ; et le hibou, et le plongeon, et l’ibis, et le cygne, et le
pélican, et le vautour, et la cigogne, et le héron, selon son espèce, et la
huppe, et la chauve-souris
.
(v.20) Tout reptile volant [ou : ailé ; en
hébreu : oph
] qui marche sur quatre pieds, vous sera une chose
abominable. Seulement de ceci vous mangerez, d’entre tous les reptiles volants
qui marchent sur quatre pieds, ceux qui ont, au-dessus de leurs pieds, des jambes
avec lesquelles ils sautent sur la terre. Ce sont ici ceux d’entre eux dont
vous mangerez : la sauterelle selon son espèce, et le solham selon son
espèce, et le khargol selon son espèce, et le khagab selon son espèce. Mais
tout reptile volant qui a quatre pieds vous sera une chose abominable »
(Lévitique 11:13-23).
Apparemment l’écrivain du Lévitique n’a guère de notions de biologie, sinon il n’aurait pas qualifié d’oiseaux les chauves-souris (qui appartiennent à la famille des mammifères) et les insectes (qui appartiennent au groupe des arthropodes). Mais l’a-t-il vraiment fait ?
Le mot hébreu oph
peut être traduit par « oiseau »
(Lévitique 11:13), mais aussi par « ailé » ou « volant » (Lévitique
11:20, 21, 23). Sa signification propre est « possédant des ailes »
ou « ailé ».
Le problème est ainsi résolu, Moïse ne parle pas ici exclusivement de la famille des oiseaux, mais des animaux qui possèdent des ailes. En plus des oiseaux, cette classe comprend les chauves-souris et différents insectes.
« Tout reptile volant qui marche sur quatre pieds, vous sera une chose abominable. Seulement de ceci vous mangerez, d’entre tous les reptiles volants qui marchent sur quatre pieds, ceux qui ont, au-dessus de leurs pieds, des jambes avec lesquelles ils sautent sur la terre. Ce sont ici ceux d’entre eux dont vous mangerez : la sauterelle selon son espèce, et le solham selon son espèce, et le khargol selon son espèce, et le khagab selon son espèce. Mais tout reptile volant qui a quatre pieds vous sera une chose abominable » (Lévitique 11:20-23).
Les « reptiles » [traduit en allemand par : « animaux qui fourmillent »] est un terme générique pour de petits animaux. Cette désignation comprend les vers, les insectes et les araignées. Ceux qui s’y connaissent savent que les vers n’ont pas de pattes, que les insectes en ont six et que les araignées en ont huit. Du fait que le texte biblique parle d’animaux ailés ou volants, il ne peut s’agir ni de vers, ni d’araignées. Mais les insectes possèdent six pattes, et non pas quatre. La fin du v.21 parle de « ceux qui ont, au-dessus de leurs pieds, des jambes avec lesquelles ils sautent sur la terre ». Cela explique comment il faut comprendre le texte : avec des ailes et quatre pattes, on a la structure de base des insectes volants (Pterygotes), à laquelle il faut rajouter encore deux membres spéciaux ; chez les sauterelles ce sont deux pattes arrière permettant de sauter.
Les animaux avec des pattes pour sauter pouvaient être mangés. Mais les autres insectes volants avec d’autres membres spéciaux ne pouvaient pas être mangés. Un exemple est celui de proches parents des sauterelles, les mantidés (ordre des Mantodea), dont les plus connus sont les mantes religieuses. Ces animaux possèdent effectivement des ailes, quatre pattes et deux « pattes ravisseuses » ou « bras pour prendre ». Vraisemblablement ces animaux étaient classés à l’époque autrement que dans la biologie d’aujourd’hui. Comme caractéristiques de base, il y avait des ailes, quatre pattes semblables entre elles, et deux membres construits spécifiquement ou ayant une apparence différente des autres membres. En résumé, tous les insectes avec une structure de base de deux ailes et quatre pattes — et ayant des membres spéciaux supplémentaire servant à autre chose qu’à sauter : tous ceux-là ne devaient pas être mangés.
« Ceux d’entre eux qui furent dénombrés, en comptant tous les mâles depuis l’âge d’un mois et au-dessus, ceux qui furent dénombrés furent 7500… En comptant tous les mâles, depuis l’âge d’un mois et au-dessus, il y en eut 8600 qui avaient la charge du lieu saint… Et ceux d’entre eux qui furent dénombrés, en comptant tous les mâles depuis l’âge d’un an et au-dessus, furent 6200… Tous les Lévites dénombrés, que Moïse et Aaron dénombrèrent selon leurs familles, selon le commandement de l’Éternel, tous les mâles, depuis l’âge d’un mois et au-dessus, furent 22000… Et quant à ceux qu’il faut racheter, les 273 parmi les premiers-nés des fils d’Israël, qui sont de plus que les Lévites » (Nombres 3:22, 28, 34, un 39, 46).
Un mois après la construction du Tabernacle, Moïse reçut la mission de Dieu de dénombrer le peuple. C’est par cela que commence le livre des Nombres. Au ch. 2 il est décrit l’ordre du camp, comment chaque tribu devait disposer son campement autour du Tabernacle. Nombres 3 décrit le service des Lévites et leur dénombrement. Leur tâche, en ce temps-là, consistait à veiller sur le Tabernacle, à participer à son montage et démontage, et à porter les différentes parties durant le voyage à travers le désert.
Lors du dénombrement des Lévites, une difficulté apparaît en ce que la somme calculée à partir des nombres donnés (7500 + 8600 + 6200 ; v. 22, 28, 34) est de 22300 tandis qu’au v. 39, il n’est donné que 22000. Cependant le chiffre de 22000 du v. 39 doit être cohérent, car selon le v. 46 le nombre des premiers-nés 22273 dépasse de 273 le nombre total des Lévites.
Dans les versets 22, 34, 39, il était question des dénombrés, tandis qu’au verset 28 il est question de ceux « qui avaient la charge du lieu saint ». Ce groupe était plus grand de 300 personnes que le groupe des dénombrés de la famille des Kehathites, ce qui produit la somme calculée plus grande de 22300.
« Et l’Éternel se repentit du mal qu’il avait dit qu’il ferait à son peuple » (Exode 32:14).
« Dieu n’est pas un homme, pour mentir, ni un fils d’homme, pour se repentir : aura-t-il dit, et ne fera-t-il pas ? aura-t-il parlé, et ne l’accomplira-t-il pas ? » (Nombres 23:19).
Le verbe se repentir (en hébreu nacham
) est dans tous les
cas le même. Il a tout une échelle de significations différentes : se
repentir, avoir de la peine, avoir de la compassion, souffrir, se venger, — de
sorte que chaque contexte où le mot se trouve, est décisif en dernier ressort.
Dans ce cas, la différence réside dans le nom de Dieu. En Nombres 23:19, il est
dit que Dieu (en hébreu : El, « le Fort ») n’est pas un homme
pour mentir, ni pour se repentir comme un fils d’homme. Si dans l’Écriture il y
a le nom de Dieu
, ce qui est mis devant les yeux c’est Son immutabilité
et Sa souveraineté, mais aussi Son autorité sur toutes choses et Sa
toute-puissance. C’est pourquoi le récit de la création au commencement de la
Bible débute avec les œuvres puissantes de Dieu (Genèse 1:1 à 2:3). Son nom « El
»
apparaît pour la première fois en Genèse 14:18 où Melchisédec est désigné comme
« sacrificateur du Dieu Très-haut » (en hébreu : « El Elion »).
Lui seul est le Tout-puissant et à Lui seul est due toute adoration. Son
conseil souverain est immuable, et de ce point de vue, Il ne se repent
jamais : « Et aussi, la sûre Confiance d’Israël ne ment point et ne
se repent point ; car il n’est pas un homme pour se repentir » (1
Samuel 15:29).
En Exode 32:14, il est question de l’Éternel (en hébreu :
Yahweh), et c’est Lui que la supplication ardente de Moïse poussa à avoir
compassion de Son peuple Israël, bien qu’il méritât un châtiment. Ce nom de
Dieu ne figure pas dans le récit de la création de Genèse 1. Mais dès que Dieu dirige
Ses regards sur l’homme dont la création est décrite en détail en Genèse
2:4-25, Il ne se nomme plus Dieu
, mais « l’Éternel Dieu » (en
hébreu : Yahweh Élohim). Cela n’est pas de l’à peu près. L’Éternel (Yahweh)
est le nom de Dieu qui exprime qu’Il se tourne vers l’homme, Sa créature, qu’Il
s’adresse à lui. Cela est nié de manière véhémente par beaucoup de
scientifiques, mais aussi méconnu par beaucoup de lecteurs de la Bible.
Cependant dans l’Écriture Sainte chaque mot a son importance, — surtout, bien
sûr, quand il s’agit des noms de Dieu.
L’histoire de Noé commence avec les mots : « Et l’Éternel se repentit d’avoir fait l’homme sur la terre, et il s’en affligea dans son cœur » (Genèse 6:6). Quand Noé trouva grâce aux yeux de l’Éternel et entra dans l’arche au commandement de Dieu, l’Éternel ferma l’arche sur lui (Genèse 6:8 ; 7:16). Également dans l’histoire du roi Saül, il est dit que l’Éternel se repentit d’avoir établi Saül pour roi (1 Samuel 15:11,35). On retrouve la même chose en 2 Samuel 24:16 (comp. 1 Chroniques 21:15 ; Psaume 106:45). La « repentance » de l’Éternel ne signifie pas qu’Il a modifié Son conseil, ni n’a considéré comme fausse une intention précédente (ce qui est impossible), mais que dans certaines situations particulières auxquelles Il s’intéresse intérieurement, Il agit différemment de ce qu’Il avait annoncé, et certes sans aller à l’encontre de Sa sainteté et de Son amour. Quelquefois cela a lieu en grâce et en miséricorde (Exode 32:14 ; 2 Samuel 24:16 ; 1 Chroniques 21:15 ; Psaume 106:45), mais quelquefois en juste colère (Genèse 6:6 et 1 Samuel 15:35).
Une illustration de cela est donnée par Jérémie 18:2-10, où le
Seigneur enseigne Jérémie sur sa propre manière de faire par l’exemple d’un
potier : « La parole qui vint à Jérémie de par l’Éternel
disant : Lève-toi et descends dans la maison du potier, et là je te ferai
entendre mes paroles. Et je descendis dans la maison du potier ; et voici
il faisait son ouvrage sur son tour. Et le vase qu’il faisait fut gâté comme de
l’argile dans la main du potier ; et il en fit un autre vase, comme il
plut aux yeux du potier de le faire. Et la parole de l’Éternel vint à moi,
disant : Ne puis-je pas faire de vous comme fait ce potier, ô maison d’Israël ?
dit l’Éternel. Voici, comme est l’argile dans la main du potier, ainsi
êtes-vous dans ma main, ô maison d’Israël ! Au moment où je parle au sujet
d’une nation et au sujet d’un royaume, pour arracher, pour démolir, et pour
détruire, si cette nation au sujet de laquelle j’ai parlé se détourne du mal qu’elle
a fait, je me repentirai
du mal que je pensais lui faire. Et au moment
où je parle d’une nation et d’un royaume, pour bâtir et pour planter, si elle
fait ce qui est mauvais à mes yeux, pour ne pas écouter ma voix, je me repentirai
du bien que j’avais dit vouloir lui faire ».
« Et ceux qui moururent de la plaie furent 24000 » (Nombres 25:9).
« Ne commettons pas non plus la fornication, comme quelques-uns d’eux ont commis la fornication, et il en est tombé en un seul jour 23000 » (1 Corinthiens 10:8).
La circonstance de fornication d’Israël avec les filles de Moab décrite en Nombres 25:1-9 correspond très vraisemblablement à l’exemple cité en 1 Corinthiens 10:8.
Le nombre de 24000 morts cité en Nombres 25:9 est souvent présenté
comme une contradiction avec le nombre de 23000 de 1 Corinthiens 10:8.
Cependant un examen plus attentif des termes utilisés dans les deux passages
montre, que dans l’Ancien Testament, il est question de ceux qui sont morts de
la plaie, tandis qu’en 1 Corinthiens 10:8, ce qui est dit est limité à ceux qui
sont tombés en un seul jour : le mot ‘un seul’ (en grec mia
) n’est
pas ici l’article indéfini « un », mais le nombre « un ».
Paul met donc en avant combien d’Israélites sont morts de la plaie en un seul
jour. À l’inverse Nombres 25 a pris en compte tout ce qui s’est passé, y
compris le châtiment sur une durée de temps plus longue. Au verset 1 de Nombres
25 il est dit : « et le peuple commença à commettre fornication avec
les filles de Moab… » Alors il y eut des invitations aux cérémonies et aux
repas idolâtres qui amenèrent de l’idolâtrie chez les Israélites (Nombres 25:2,
3). Les principaux du peuple c’est-à-dire leurs conducteurs (Deutéronome
33:5 ; Néhémie 8:13 ; 10:15) furent mis à mort par pendaison, et en
outre tous ceux qui s’étaient livrés à l’idolâtrie (Baal-Péor) (Nombres 25:4,
5). Il n’est pas indiqué en détail en quoi consistait la plaie mentionnée aux
versets 8 et 9 de la part de Dieu. Il doit s’agir comme en Nombres 14:37 et
17:11 d’une mort subite par laquelle 24000 personnes sont mortes.
Une autre possibilité serait que les chefs du peuple qui ont été pendus soient compris dans les 24000, tandis que dans les 23000 il n’y aurait que ceux qui sont directement morts par la plaie.
Si au contraire 1 Corinthiens 10:8 était concerné par une circonstance complètement différente de l’Ancien Testament (Exode 32:28), le passage s’expliquerait autrement. Là il est rapporté que 3000 Israélites de la tribu de Lévi sont morts et qu’un nombre non déterminé sont morts par le jugement de Dieu.1 Corinthiens 10:8 donnerait dans ce cas le nombre total de ceux qui sont morts dans cet évènement à savoir 23000.
« Et ils firent ainsi, et ils lui (Josué) amenèrent hors de la caverne ces cinq rois : le roi de Jérusalem, le roi de Hébron, le roi de Jarmuth, le roi de Lakis, le roi d’Églon… Et Josué frappa tout le pays, la montagne, et le midi, et le pays plat, et les pentes des montagnes, et tous leurs rois : il ne laissa pas un réchappé ; mais il détruisit entièrement tout ce qui respirait, comme l’Éternel, le Dieu d’Israël l’avait commandé » (Josué 10:23, 40).
« Mais les Jébusiens qui habitaient Jérusalem, les fils de Juda ne purent pas les déposséder, et le Jébusien a habité avec les fils de Juda à Jérusalem jusqu’à ce jour » (Josué 15:63).
La ville de Jérusalem est mentionnée pour la première fois en Josué 10. À ce moment-là son roi cananéen s’appelait Adoni-Tsedek. Du fait que les Gabaonites avaient passé à Israël, le roi de Jérusalem de l’époque s’allia avec quelques autres rois du pays pour combattre Gabaon. Gabaon appela Josué au secours. Josué monta de Guilgal pour la guerre. La bataille commença tôt le matin, et dura jusqu’au soir, jusqu’à ce que la victoire soit remportée. Le roi de Jérusalem et quelques autres rois se cachèrent dans une caverne proche à Makkéda ; cependant ils furent attrapés et ensuite tués (Josué 10:15-27). Un peu plus tard, il est dit de la ville de Makkéda qu’elle fut conquise le même jour (Josué 10:28). Cependant on ne lit rien de la conquête de la ville de Jérusalem. Au contraire Josué 15:63 mentionne qu’en ce temps-là les Jébusiens ont habité avec les fils de Juda à Jérusalem jusqu’à ce jour.
« Les villes de l’extrémité de la tribu des fils de Juda, vers la frontière d’Édom, dans le midi, furent : Kabtseël, et Éder, et Jagur, et Kina, et Dimona, et Adhada, et Kédesh, et Hatsor, et Jithnan, Ziph, et Télem, et Bealoth, et Hatsor la neuve, et Kerijoth-Hetsron (c’est Hatsor), Aman, et Shema, et Molada, et Hatsar-Gadda, et Heshmon, et Beth-Péleth, et Hatsar-Shual, et Beër-Shéba, et Biziothia ; Baala, et Ijim, et Étsem, et Eltholad, et Kesil, et Horma, et Tsiklag, et Madmanna, et Sansanna, et Lebaoth, et Shilkhim, et Aïn, et Rimmon : toutes ces villes, vingt-neuf villes et leurs hameaux » (Josué 15:21-32).
36 villes sont énumérées, bien qu’il soit dit à la fin 29 villes.
« Dans le pays plat : Eshtaol, et Tsorha, et Ashna, et Zanoakh, et En-Gannim, Tappuakh et Énam, Jarmuth et Adullam, Soco et Azéka, et Shaaraïm, et Adithaïm, et Guedéra, et Guedérothaïm : quatorze villes et leurs hameaux » (Josué 15:33-36).
15 villes sont énumérées, bien qu’il soit dit à la fin 14 villes.
« Et dans la montagne : Shamir, et Jatthir, et Soco, et Danna, et Kiriath-Sanna, qui est Debir, et Anab, et Eshtemo, et Anim, et Goshen, et Holon, et Guilo : onze villes et leurs hameaux » (Josué 15:48-51).
11 villes sont énumérées, comme il est dit à la fin.
« Arab, et Duma, et Éshean, et Janum, et Beth-Tappuakh, et Aphéka, et Humta, et Kiriath-Arba qui est Hébron, et Tsihor : neuf villes et leurs hameaux » (Josué 15:52-54).
9 villes sont énumérées, comme il est dit à la fin.
En Josué 19:35-38, on trouve une liste de 16 villes alors qu’il est dit qu’elles sont au nombre de 19, mais les villes citées sont seulement les villes fortifiées.
D’un côté il est difficile de s’imaginer que l’écrivain du livre de Josué n’était pas en mesure de compter correctement à plusieurs reprises les noms des villes ; et d’un autre côté, il est frappant que le nombre indiqué [pour les villes] soient le plus souvent plus petit que le nombre des villes énumérées.
L’imprécision apparente réside dans la portée de la signification
du mot hébreu ir
. L’hébreu ir
, traduit en général par ville,
décrit d’abord seulement une implantation habitée de façon permanente sans
considération de sa grandeur (*). Il peut ainsi s’agir de villes avec ou sans
murailles (**). Le mot au début de la liste est utilisé dans sa signification
large. À la fin de l’énumération, il est toujours dit, pour ainsi dire : « ce
sont les x villes et leurs hameaux ». Ici la notion de ville (ir
)
est différenciée des hameaux (khazer
) pour montrer que les implantations
énumérées sont ou bien de différentes tailles ou bien fortifiées différemment. Du
reste le texte lui-même le confirme. C’est ainsi qu’une des villes énumérées Hatsar-Gadda
(v. 27) se traduit : le hameau Gadda. On pourrait ainsi par exemple
compléter le v. 32 en disant : « toutes leurs villes étaient 29, et
leurs hameaux étaient 7 ».
(*) Lexique Hébreu et Araméen de l’Ancien Testament, par I. Koehler et W. Baumgartner, 3ème édition, 1983, p. 776.
(**) « toutes ces villes-là (ir) étaient fortifiées avec de hautes murailles, des portes et des barres, outre les villes (ir) ouvertes, en fort grand nombre » (Deutéronome 3:5).
« Et on enterra à Sichem les os de Joseph, que les fils d’Israël avaient transportés d’Égypte, dans la portion de champ que Jacob avait achetée des fils de Hamor, père de Sichem, pour cent kesitas, et qui devint l’héritage des fils de Joseph » (Josué 24:32).
« Et Jacob descendit en Égypte ; et il mourut, lui et nos pères, et ils furent transportés à Sichem, et mis dans le sépulcre qu’Abraham avait acheté à prix d’argent des fils d’Emmor, le père de Sichem » (Actes 7:15-16).
Le désir de Joseph quant à la terre promise par Dieu était si grand, que peu avant sa mort il donna l’ordre que ses os soient enterrés dans la terre promise (Genèse 50:25, 26 ; Hébreux 11:22). Moïse s’était fait lui-même le devoir d’emporter les os de Joseph d’Égypte (Exode 13:19). Sous Josué, le successeur de Moïse, le moment arriva d’enterrer les os de Joseph à Sichem.
En Actes 7, nous apprenons qu’Abraham avait en son temps acheté ce lieu de sépulture, tandis que Josué parle de Jacob comme étant l’acheteur. Un coup d’œil à l’histoire montre qu’Abraham avait été à Sichem longtemps avant Jacob (Genèse 12:6). Vraisemblablement il avait déjà acheté à ce moment-là la terre des fils de Hamor. Cependant la Bible ne dit pas ce qui est arrivé ensuite. Peut-être que les fils de Hamor ont repris ces lieux. Peut-être que Jacob a acheté un morceau de terre supplémentaire, car dans les Actes il n’est question que d’un lieu de sépulture, tandis que Josué 24 parle d’un champ. Il y a plusieurs possibilités pour résoudre cette difficulté.
Cependant en Actes 7:16, il y a à première vue une autre difficulté. Étienne parait dire que Jacob a été enterré à Sichem, contrairement aux récits de l’Ancien Testament qui témoignent clairement que Jacob et sa femme Léa ont été enterrés, comme ses parents Isaac et Rebecca, et ses grands-parents Abraham et Sara, dans la caverne de Mamré, au champ de Macpéla, dans les environs d’Hébron (voir Genèse 49:29 à 50:13). Les personnes enterrées à Sichem furent Joseph et ses frères. Même si en Josué 24:32 seuls les os de Joseph sont mentionnés, il est manifeste que ses frères aussi y sont enterrés. Le pronom « ils » en Actes 7:16 ne concerne pas Abraham, Isaac et Jacob, mais se rapporte aux « pères » du verset 15 qui précède, et il parle des fils de Jacob, Joseph et ses frères (v. 14).
« Et il y avait un homme de Ramathaïm-Tsophim, de la montagne d’Éphraïm, et son nom était Elkana, fils de Jerokham, fils d’Élihu, fils de Thohu, fils de Tsuph, Éphratien » (1 Samuel 1:1).
« Les fils de Lévi : Guershom, Kehath, et Merari… Les fils de Kehath : Amminadab, son fils ; Coré, son fils ; Assir, son fils ; Elkana, son fils ; et Ébiasaph, son fils ; et Assir, son fils ; et Thakhath, son fils ; Uriel, son fils ; Ozias, son fils ; et Saül, son fils — Et les fils d’Elkana : Amasçaï, et Akhimoth. Elkana, — les fils d’Elkana : Tsophaï, son fils ; et Nakhath, son fils ; Éliab, son fils ; Jerokham, son fils ; Elkana, son fils » (1 Chroniques 6:1, 22-27).
Dans 1 Samuel 1:1 il est dit qu’Elkana, le père de Samuel était de Ramathaïm-Tsophim de la montagne d’Éphraïm… un « Éphratien » (ou Éphraïmite). De 1 Chroniques 6:1-27, il ressort cependant qu’il était de la tribu de Lévi et de la famille de Kehath. Cette contradiction apparente se résout par le fait que les Lévites étaient considérés comme appartenant à la tribu d’Israël dans le territoire de laquelle ils habitaient. Comme serviteurs de Dieu et de la tente d’assignation, ils n’avaient pas d’héritage propre dans le pays de Canaan, et ils habitaient dans les 48 villes des Lévites (Nombres 35:1-8 ; Josué 13:33 ; 21). De là vient l’habitude de nommer les Lévites selon la tribu dans le territoire de laquelle ils habitaient.
Un cas semblable à celui d’Elkana se trouve chez le Lévite qui vint chez Michée, l’homme de la montagne d’Éphraïm. Il est dit de lui : « Et il y avait un jeune homme de Bethléhém de Juda…, et il était Lévite, et il séjournait là » (Juges 17:7). Bien qu’il fût Lévite, il est nommé d’abord d’après le territoire de la tribu de Juda dans lequel il habitait, et seulement ensuite il est mentionné qu’il était Lévite. C’est de la même manière qu’il est parlé d’Elkana, le père de Samuel.
« Et Isaï fit passer Shamma. Et il dit : L’Éternel n’a pas non plus choisi celui-ci. Et Isaï fit passer ses sept fils devant Samuel. Et Samuel dit à Isaï : L’Éternel n’a pas choisi ceux-ci. Et Samuel dit à Isaï : Sont-ce là tous les jeunes gens ? Et il dit : Il reste encore le plus jeune, et voici, il paît le menu bétail. Et Samuel dit à Isaï : Envoie, et fais-le amener ; car nous ne nous placerons point autour de la table, jusqu’à ce qu’il soit venu ici » (1 Samuel 16:9-11).
« Et Isaï engendra son premier-né, Éliab, et Abinadab, le second, et Shimha, le troisième ; Nethaneël, le quatrième ; Raddaï, le cinquième ; Otsem, le sixième ; David, le septième » ; (1 Chroniques 2:13-15).
Selon 1 Samuel 16, Isaï a d’abord présenté à Samuel sept de ses fils (*) ; mais Samuel ayant posé la question pour savoir si c’était tous ses fils, Isaï a fait venir un huitième, son plus jeune fils David, que Samuel a alors oint comme roi sur Israël (1 Samuel 16:11-13 ; 17:12).
En 1 Chroniques 2:13-15, il n’est pourtant mentionné que sept fils : Éliab, Abinadad, Shimha (qui est appelé Shamma en 1 Samuel 16:9), Nethaneël, Raddaï, Otsem et David (ainsi que les deux sœurs Tseruïa et Abigaïl). L’explication est qu’effectivement Isaï a engendré huit fils. Au moment de son onction, et même plus tard après la victoire sur Goliath, David est encore qualifié de jeune homme par Saül (1 Samuel 17:55) ; tous les huit fils vivaient encore. La liste de 1 Chroniques 2:13-15 a été établie beaucoup plus tard ; il n’y est mentionné que sept fils. Ceci fait comprendre que l’un des plus jeunes fils était mort sans laisser de descendance.
(*) On connait les noms de trois d’entre eux : Eliab (v.6), Abinadab (v.8), Shamma (v.9).
« Et Saül envoya des messagers à Isaï, et dit : Envoie-moi David, ton fils, qui est avec le menu bétail. Et Isaï prit un âne chargé de pain, et une outre de vin, et un chevreau, et les envoya à Saül par la main de David, son fils. Et David vint vers Saül, et il se tint devant lui ; et Saül l’aima beaucoup, et il fut son porteur d’armes » (1 Samuel 16:19-21).
« Et Saül lui dit : Jeune d’homme, de qui es-tu fils ? Et David dit : Je suis fils de ton serviteur Isaï, le Bethléhémite » (1 Samuel 17:58).
Le roi Saül, roi selon le cœur du peuple, avait failli, et était mis de côté. Maintenant Dieu avait fait oindre David comme roi, le roi selon son cœur. Après que le bon Esprit de Dieu eut quitté Saül, un mauvais esprit le troubla. Du fait que le roi Saül était souvent affligé d’un mauvais esprit, ses serviteurs lui avaient signalé David (1 Samuel 16:14-18). Là-dessus, Saül fit venir David auprès de lui, et trouva du soulagement quand il jouait de la harpe. Il développa même une certaine affection envers David (1 Samuel 16:19-23). Ceci venait de ce que Saül se trouvait mieux quand David était présent et jouait de la harpe. Rien n’est dit sur le fait que David soit devenu porteur d’armes, ni sur ses conditions personnelles. « Porteur d’armes » était un titre purement militaire ou lié à la cour du roi (2 Samuel 18:15). Saül ne s’informa pas, en détail, sur l’origine de David et sur sa famille. Il était seulement son porteur d’armes et son joueur de harpe pour les temps troublés ; ceux-ci, à cause de la condition spirituelle de Saül, pouvaient lui causer des trous de mémoire.
David ne restait que peu de temps auprès de Saül (1 Samuel 17:15), et il revenait ensuite à Bethléhem pour paître le menu bétail de son père.
Quand David fut envoyé par son père au camp de l’armée d’Israël et qu’il se chargea du combat contre Goliath, Saül ne se souvenait manifestement plus de sa première conversation avec David relativement à l’origine de son joueur de harpe, car ici il ne s’agissait que du combat (1 Samuel 17:33-39). C’est pour cela qu’après la victoire, Saül s’informa au sujet de David auprès de son général Abner : « de qui ce jeune homme est-il fils ? » (1 Samuel 17:55). Abner lui-même ne le savait pas, car le choix du joueur de harpe avait été conseillé par les serviteurs du palais de Saül. Il ne faut pas non plus méconnaître que Saül était animé par un mauvais esprit. L’un dans l’autre, il apparaît que la connaissance de Saül au sujet de son joueur de harpe David était si superficielle que plus tard il ne put pas l’identifier comme combattant et vainqueur. Cependant il restait la possibilité que David pouvait devenir son gendre à titre de salaire de sa victoire sur Goliath, et il est très compréhensible que Saül voulût maintenant se renseigner plus en profondeur sur David
« Et David vint à Nob, auprès d’Akhimélec, le sacrificateur ; et Akhimélec trembla en rencontrant David et lui dit : Pourquoi es-tu seul et n’y a-t-il personne avec toi ? Et David dit à Akhimélec, le sacrificateur : Le roi m’a commandé quelque chose, et m’a dit : Que personne ne sache rien de l’affaire pour laquelle je t’envoie, ni de ce que je t’ai commandé. Et j’ai indiqué à mes jeunes hommes un certain lieu. Et maintenant, qu’as-tu sous la main ? Donne-moi dans la main cinq pains, ou ce qui se trouvera. Et le sacrificateur répondit à David, et dit : je n’ai point sous la main de pain commun, il n’y a que du pain sacré ; si seulement les jeunes hommes se sont gardés des femmes ! … Et le sacrificateur lui donna du pain sacré, car il n’y avait point-là d’autre pain que le pain de proposition qui avait été ôté de devant l’Éternel pour remettre du pain chaud le jour où on levait l’autre… » (1 Samuel 21:1-6).
« Et un des fils d’Akhimélec, fils d’Akhitub, dont le nom était Abiathar, se sauva, et s’enfuit après David » (1 Samuel 22:20).
« Comment, au temps (*) d’Abiathar, le souverain sacrificateur, David entra dans la maison de Dieu, et mangea les pains de proposition, qu’il n’est pas permis de manger, sinon aux sacrificateurs, et en donna aussi à ceux qui étaient avec lui ? » (Marc 2:26).
Quand David, choisi par Dieu pour être roi, s’enfuyait de devant Saül, il vint à Nob où était le souverain sacrificateur Akhimélec, père d’Abiathar, qui se trouvait auprès de la tente d’assignation. À la demande de David de cinq pains, Akhimélec répondit qu’il n’y avait que les pains de proposition qui venaient juste d’être remplacés par de nouveaux pains. Ces pains, qui étaient réservés aux seuls sacrificateurs, furent mangés par David et ses compagnons (Marc 2:25, 26 ; comparez 1 Samuel 21:1-6). Quand David mangea les pains de proposition, c’était Akhimélec le père d’Abiathar qui était le souverain sacrificateur en fonction (1 Samuel 21). Son fils Abiathar devait devenir souverain sacrificateur à la mort d’Akhimélec, mais il vivait déjà à ce moment-là. Comment faut-il donc comprendre la déclaration de Marc 2 : « Abiathar, souverain sacrificateur » ?
La mention du nom d’Abiathar (« au temps (*) d’Abiathar,
souverain sacrificateur ») par le Seigneur Jésus n’est qu’une
contradiction apparente de 1 Samuel 21. En grec pour dire « au temps
de », on utilise la préposition epi
qui donne simplement la
circonstance ou l’occasion. Plusieurs traduisent aussi, « dans la
circonstance (*) d’Abiathar ». En outre il manque l’article en grec devant
« souverain sacrificateur », ce qui peut être considéré comme une
indication qu’Abiathar n’était pas encore le titulaire officiel de la fonction.
Selon 1 Samuel 22:20, Abiathar, le fils du souverain sacrificateur Akhimélec de
l’époque, put s’enfuir comme seul survivant du massacre de Doëg l’Édomite. Cela
indique aussi qu’Abiathar était à Nob auprès de son père et exerçait déjà le
service de sacrificateur. Si le Seigneur Jésus avait mentionné Akhimélec, ses
contradicteurs auraient pu objecter que celui-ci avait été tué à cause de sa
non-observation de la loi ! Abiathar, au contraire, est resté en vie, et a
reçu la fonction de souverain sacrificateur sous le roi David (2 Samuel 20:25).
Ainsi on peut comprendre l’expression de la manière suivante : « au temps d’Abiathar le souverain sacrificateur (ultérieur) ».
(*) Note Bibliquest. La traduction allemande de la bible
Elberfeld dit « comment au temps
d’Abiathar, le souverain
sacrificateur ». Carrez, la TOB, la bible en français courant, et la KJV
traduisent de manière similaire. La version Darby française dit « comment
au [titre
] ‘Abiathar, souverain sacrificateur’ » ; Darby
anglais dit « comment… dans [la section de] Abiathar le souverain
sacrificateur », avec une note précisant « c’est-à-dire dans la
section d’un livre où le fait est rapporté ». Dans l’original de la Bible,
il y a seulement la préposition ‘epi / έπί’ et il n’y a pas de
mot correspondant à ‘temps’ ou à ‘titre’. L’éventuelle contradiction évoquée
par l’auteur à cause de Marc 2:26 n’existe donc pas selon la version Darby de
la Bible.
« Et David se leva et s’enfuit ce jour-là de devant Saül, et vint vers Akish, roi de Gath… Et David prit à cœur ces paroles, et il eut très peur d’Akish, roi de Gath. Et il se contrefit devant eux » (1 Samuel 21:10-14)
De David, quand il dissimula sa raison devant Abimélec, qui le chassa et il s’en alla (suscription du Psaume 34)
Dans la suscription du Psaume 34 il est dit que David a dissimulé sa raison devant Abimélec, tandis qu’en 1 Samuel 21:12 et suiv. il apparait qu’il a fait cela devant Akish, le roi de Gath. Comment faut-il comprendre cela ?
La problématique disparait tout de suite quand on se rend compte qu’« Abimélec » (en hébreu : « mon père est roi ») n’est qu’un titre des rois Philistins, comme « Pharaon » était un titre des rois Égyptiens. Ainsi Akish, comme tous les rois Philistins était un « Abimélec ». Dans le livre de Samuel le roi des Philistins est appelé par son nom, et au Psaume 34 il est appelé par son titre. On trouve une formule semblable plusieurs siècles auparavant avec Isaac : « et Isaac s’en alla vers Abimélec, roi des Philistins » (Genèse 26:1).
« Et Saül dit à celui qui portait ses armes : Tire ton épée et perce-m’en, de peur que ces incirconcis ne viennent et ne me percent, et ne m’outragent. Et celui qui portait ses armes ne voulut pas le faire, car il avait très peur. Et Saül prit son épée et se jeta dessus. Et quand celui qui portait ses armes vit que Saül était mort, il se jeta, lui aussi, sur son épée, et mourut avec lui » (1 Samuel 31:4-5).
« Et il (c’est-à-dire Saül) me dit : Tiens-toi, je te prie, sur moi, et tue-moi, car l’angoisse m’a saisi, parce que ma vie est encore toute en moi. Alors je me suis tenu sur lui, et je l’ai mis à mort ; car je savais qu’il ne vivrait pas après sa chute ; et je (c’est-à-dire l’Amalékite) ai pris la couronne qui était sur sa tête et le bracelet qui était à son bras, et je les ai apportés ici à mon seigneur » (2 Samuel 1:9-10).
Dans la bataille contre les Philistins, les fils de Saül tombèrent en premier : Jonathan, Abinadab, Malki-Shua. Peu après, Saül fut pressé par les archers et vraisemblablement blessé sévèrement par une flèche. Il pria son porteur d’armes de le tuer, mais celui-ci refusa. Là-dessus, Saül se jeta sur sa propre épée. Un jour plus tard, son cadavre fut découvert par les Philistins. Il est incontestable que Saül s’est suicidé.
Après le suicide, un Amalékite a pris le diadème du roi Saül mort, ainsi que le bracelet qui était à son bras, et les a apportés à David. C’est ainsi que David apprit la mort du roi Saül. Pour obtenir la faveur de David, l’Amalékite mentit et se vanta d’avoir tué le roi Saül. Cela lui coûta la vie, car de son propre aveu (mensonger) il avait tué l’Oint de l’Éternel.
« Et David fit ainsi, comme l’Éternel lui avait commandé ; et il frappa les Philistins depuis Guéba jusqu’à ce que tu viennes vers Guézer… Et ils amenèrent l’arche de l’Éternel, et la placèrent en son lieu, dans la tente que David avait tendue pour elle. Et David offrit des holocaustes et des sacrifices de prospérités devant l’Éternel » (2 Samuel 5:25 ; 6:17).
« Et l’arche de Dieu demeura trois mois avec la famille d’Obed-Édom, dans sa maison ; et l’Éternel bénit la maison d’Obed-Édom et tout ce qui lui appartenait… Et ils montèrent à Baal-Peratsim, et là David les frappa ; et David dit : Dieu a fait une brèche au milieu de mes ennemis par ma main, comme une brèche faite par les eaux ; c’est pourquoi on appela le nom de ce lieu Baal-Peratsim » (1 Chroniques 13:14 ; 14:11).
L’arche de l’alliance fut construite pendant le voyage dans le désert, et fut portée à travers le désert jusqu’à la terre promise. Elle accompagna le peuple lors de sa première victoire et fut portée par les sacrificateurs lorsqu’ils faisaient le tour de la grande ville de Jéricho. Plus tard l’arche fut stationnée à Silo. Aux jours d’Éli, quand Israël fut battu par les ennemis, on alla rapidement chercher l’arche de Silo pour qu’elle les sauve, mais ils furent de nouveau battus. Du fait qu’ils mettaient leur confiance en l’arche et non pas en Dieu, ils furent battus, et à cette occasion les Philistins s’emparèrent même de l’arche (1 Samuel 5:1). Quand l’arche fut amenée dans la maison de leur dieu Dagon, les idoles furent jetées deux fois par terre devant elle. C’est la raison pour laquelle l’arche de l’alliance fut renvoyée par les Philistins de Asdod à Gath, puis à Ékron. Cependant les Philistins souffrirent durant la présence de l’arche. C’est pourquoi au bout de sept mois, ils la renvoyèrent en Israël sur un chariot neuf attelé à deux vaches allaitantes. Elle aboutit à Beth-Shémesh, puis à Kiriath-Jéarim dans la maison d’Abinadab (1 Samuel 6:1-21 ; 7:1-2) où elle resta plusieurs décennies.
Après la victoire sur les Philistins, David voulut ramener l’arche à Jérusalem (2 Samuel 6:2). Cependant pour le transport, on mit l’arche sur un chariot neuf. Quand l’arche vacilla, Uzza étendit sa main pour la saisir, et à cause de cela il fut mis à mort par Dieu. La loi indiquait comment on devait transporter l’arche. Uzza a méconnu les indications claires de Dieu, il a touché l’arche, et a ainsi méprisé la sainteté de la présence de Dieu. Cela fit peur à David de sorte que l’arche fut d’abord gardée dans la maison d’Obed-Édom (1 Chroniques 13:14). Après que David eut entendu que Dieu avait béni la maison d’Obed-Édom à cause de la présence de l’arche de l’alliance, l’arche fut portée trois mois plus tard (2 Sam. 6:11) à Jérusalem par les lévites selon l’ordonnance divine, et on la mit dans la tente que David avait dressée pour elle (2 Samuel 6 et 1 Chroniques 15). Quand Salomon bâtit le temple, l’arche y fut mise dedans.
L’arche de l’alliance fut donc ramenée définitivement à Jérusalem par David après la victoire sur les Philistins. Le récit du livre des Chroniques n’est pas chronologique (1*). Les deux livres des Chroniques ne sont pas une simple répétition ou condensé des livres de Samuel et des Rois, mais ils contiennent un enseignement plutôt par le moyen de types en rapport avec la grâce de Dieu. C’est pour cela qu’une succession classée par sujets est plus importante qu’une succession chronologique. C’est pour cela que les livres des Chroniques s’écartent de la succession historique dans plusieurs passages. (2*)
(1*) La victoire sur les philistins est décrite en 2 Sam. 5. L’épisode de Baal-Peratsim est mentionné en 2 Sam. 5:20 avant l’affaire d’Uzza (2 Sam. 6). Inversement Baal-Peratsim est mentionné en 1 Chroniques 14:11 après l’affaire d’Uzza.
(2*) Chronologiquement :
1 Chroniques 3:1-4 s’intercale entre 1 Chroniques 10 et 1 Chroniques 11 ;
1 Chroniques 13 s’intercale entre 1 Chroniques 14 et 1 Chroniques 15 ;
1 Chroniques 11:10 à 12, 40-41 s’intercale entre 1 Chroniques 20 et 1
Chroniques 21 ;
2 Chroniques 9:26 s’intercale entre 2 Chroniques 1:1-13 et 2 Chroniques
2 ;
voilà quelques exemples qu’on peut citer.
« Et Mical, fille de Saül, n’eut point d’enfant jusqu’au jour de sa mort » (2 Samuel 6:23).
« Et le roi prit les deux fils de Ritspa, fille d’Aïa, qu’elle avait enfantés à Saül, Armoni et Mephibosheth, et les cinq fils de Mical, fille de Saül, qu’elle avait enfantés à Adriel, fils de Barzillaï, le Meholathite, et il les livra aux mains des Gabaonites, qui les pendirent sur la montagne, devant l’Éternel ; et les sept tombèrent ensemble, et on les fit mourir aux premiers jours de la moisson, au commencement de la moisson des orges » (2 Samuel 21:8-9).
Mical, la fille du roi Saül, avait une sœur aînée qui s’appelait Mérab, laquelle avait été d’abord promise à David pour femme, mais ensuite elle fut donnée à Adriel le Meholathite pour femme (1 Samuel 14:49 ; 18:17-19). Là-dessus David prit pour femme Mical qui l’aimait (1 Samuel 18:20-21). Selon 1 Samuel 25:44, Saül la donna néanmoins à Palti, fils de Laïsh. Après son accession au trône, David exigea de récupérer Mical (2 Samuel 3:13-14), ce qui eut lieu par l’intermédiaire du chef des armées, Abner. Palti / Paltiel, lui-même, suivit sa femme en pleurant, jusqu’à ce qu’il fût renvoyé.
Mical, selon 2 Samuel 6:23, n’a pas eu d’enfants au cours de sa vie. En 2 Samuel 21:8, il est pourtant dit : « … les cinq fils de Mical, fille de Saül, qu’elle avait enfantés à Adriel, fils de Barzillaï, le Meholathite » (2 Sam. 21:8). Dans deux anciens manuscrits hébreux, il est cependant écrit « Mérab », ce qui serait mieux compréhensible. Selon la tradition rabbinique, les cinq fils de Mérab devinrent très tôt orphelins et furent élevés par Mical, et furent pour cette raison appelés de son nom.
Il reste cependant la difficulté de l’expression : « qu’elle avait enfantés à Adriel ». Peut-être que Dieu a voulu, par-là, souligner qu’Il n’a pas du tout trouvé bon le comportement de David dans son exigence du retour de Mical, et que les enfants, même s’ils furent élevés par la femme d’un roi, n’appartenaient pas à David mais à Adriel.
« Et David lui prit 1700 cavaliers et 20000 hommes de pied ; et David coupa les jarrets aux chevaux de tous les chars, mais il réserva 100 attelages » (2 Samuel 8:4).
« Et David lui prit 1000 chars, et 7000 cavaliers, et 20000 hommes de pied ; et David coupa les jarrets aux chevaux de tous les chars, mais il réserva 100 attelages » (1 Chroniques 18:4).
Les deux passages s’accordent sur le fait que 20000 fantassins
ont été faits prisonniers, et que tous les attelages d’Hadadézer sauf 100
furent rendus inopérants. Selon un autre point de vue le copiste a sauté le mot
char (en hébreu rekeb
) figurant dans une copie très ancienne et, plus
tard, a condensé volontairement ou involontairement les chiffres de 1000 et 7000
pour en faire 1700 (*). Selon ce point de vue, le nombre de 1 Chroniques 18
serait correct.
Mais il est aussi possible que les deux écrivains aient considéré l’évènement de points de vue différents. Tandis que le rédacteur des Chroniques parle de chars et de cavaliers, Samuel ne mentionne que les cavaliers. Les 1700 cavaliers seraient alors inclus dans le décompte de 7000, de la même manière que l’aveugle unique de Jéricho (Marc 10:46 ; Luc 18:35) est inclus dans les deux aveugles de Jéricho de Matthieu 20:29, 30. Ce sont différents points de vue dont il faut tenir compte, et nous n’en savons pas plus.
(*) Manuscrit 4QSama (fragment de Samuel, de la caverne 4 de Qumran).
« Et les Syriens s’enfuirent devant Israël ; et David tua aux Syriens 700 chars et 40000 cavaliers, et il frappa Shobac, chef de leur armée, et il mourut là » (2 Samuel 10:18).
« Et les Syriens s’enfuirent de devant Israël ; et David tua aux Syriens 7000 chars, et 40000 hommes de pied, et il mit à mort Shophac, chef de l’armée » (1 Chroniques 19:18).
Les deux passages se différencient non seulement par les deux
chiffres de 700 (scheba me’ot
) [combattants sur] chars (rekeb
) et
7000 (scheba elep
) [combattants sur] chars (rekeb
), mais aussi
par les différents groupes de soldats tués, 40000 cavaliers (parasch
) ou
40000 fantassins (isch ragli
). En tout on obtient le tableau de
résultats suivant :
Groupes de soldats |
2 Samuel 10 |
1 Chroniques 19 |
[Combattants sur des] chars (rekeb) |
700 |
7000 |
Cavaliers (paraschim) |
40000 |
0 |
Fantassins (isch ragli) |
0 |
40000 |
Indiscutablement David avec ses hommes a combattu contre des [combattants sur] chars, des cavaliers et des fantassins, et en a beaucoup tué. Vraisemblablement les deux écrivains ont considéré les résultats de différents points de vue.
Tandis que le rédacteur des Chroniques parle des [combattants sur] chars et des fantassins, Samuel mentionne les [combattants sur] chars et des cavaliers.
Le mot hébreu rekeb
peut signifier « char », « combattant
sur char », « cheval de char » et « cavalier ». Si l’on
traduisait « 700 [combattants sur] chars » en 2 Samuel 10:18 et 7000 « chevaux
de chars » en 1 Chroniques 19:18, alors la contradiction apparente serait
résolue.
Parallèlement à ces troupes ‘roulantes’ qui se déplaçaient sur des chars de combat, les cavaliers et les fantassins peuvent avoir été regroupés dans un autre groupe, ceux qui se déplaçaient à pied, et donc combattaient à pied. C’est pour cela qu’il n’y a pas lieu de voir une contradiction si ce groupe est appelé une fois ‘cavaliers’ et une fois ‘fantassins’.
« Et il naquit à Absalom trois fils, et une fille, qui avait nom Tamar, et elle était une femme belle de visage » (2 Samuel 14:27).
« Et Absalom avait pris et dressé pour lui, de son vivant, une stèle qui est dans la vallée du Roi ; car il disait : Je n’ai pas de fils pour rappeler la mémoire de mon nom. Et il appela la stèle de son nom ; et elle est appelée jusqu’à ce jour le monument d’Absalom » (2 Samuel 18:18).
Absalom était le troisième fils de David, né de Maaca fille de Talmaï, roi de Gueshur. Sa caractéristique particulière était sa beauté et sa chevelure imposante (2 Samuel 14:25-26) par laquelle il fut plus tard pendu (2 Samuel 18:9-18).
Il est indiscutable qu’Absalom a eu trois fils et une fille. Mais à un moment de sa vie, ses fils sont morts sans laisser de descendance. C’est pourquoi il dit plus tard : « Je n’ai pas de fils ». C’est aussi ce qui explique que, contrairement à l’habitude, aucun nom de ses fils ne soit donné, mais seulement le nom de sa fille Tamar. C’est pourquoi il érigea un monument dans la vallée du Roi, près de Jérusalem pour que son nom ne soit pas oublié. Il fut appelé le « monument d’Absalom » (2 Samuel 18:18). Aujourd’hui, encore, il y a un sépulcre creusé dans le roc, dans la vallée du Cédron, qui est appelé le « tombeau d’Absalom ». Mais il n’a rien à voir avec le monument mentionné ci-dessus, et a été érigé beaucoup plus tard.
« Et il y eut encore un combat, à Gob, avec les Philistins ; et Elkhanan, fils de Jaaré-Oreguim, le Bethléhémite, frappa Goliath, le Guitthien ; et le bois de sa lance était comme l’ensouple des tisserands » (2 Samuel 21:19).
« Et il y eut encore un combat avec les Philistins : et Elkhanan, fils de Jaïr, frappa Lakhmi, frère de Goliath, le Guitthien ; et le bois de sa lance était comme l’ensouple des tisserands » (1 Chroniques 20:5).
« Et comme il parlait avec eux, voici le champion, nommé Goliath, le Philistin de Gath, qui s’avançait hors des rangs des Philistins et il proféra les mêmes paroles ; et David l’entendit… Et David, avec une fronde et une pierre, fut plus fort que le Philistin, et frappa le Philistin et le tua » (1 Samuel 17:23, 50).
La circonstance connue où David tua Goliath se trouve en 1 Samuel 17. Elle n’a rien à voir avec les deux autres passages cités.
En 2 Samuel 21:19, un autre Goliath est tué par Elkhanan, fils de Jaaré-Oreguim. Or en 1 Chroniques 20:5, Elkhanan a tué Lakhmi, le frère de Goliath. Pour résoudre cette difficulté plusieurs propositions sont faites :
1. Plusieurs fois dans la Bible, on a deux frères portant le même nom. Selon 1 Chroniques 3:6, 8, David a eu deux fois deux fils qu’il appela Élishama et Éliphéleth. Il n’y avait pas que la mère du Seigneur Jésus qui s’appelait Marie, mais vraisemblablement aussi sa sœur, femme de Clopas (Jean 19:25). L’explication la plus simple pour ces particularités était que les enfants avaient différentes mères. Il est possible que, dans la famille des Philistins, deux fils aient été nommés Goliath.
2. Une autre possibilité soit que Lakhmi après la mort de son frère Goliath, ait pris le nom de son frère tué. Il est aussi possible qu’il soit né après la mort de Goliath, et qu’il ait reçu le nom de celui-ci, en souvenir, à titre de surnom.
3. Il est aussi possible que Goliath ne soit pas un nom, mais un titre, comme ceux de Pharaon (titre des rois d’Égypte), Abimélec (titre des rois Philistins), Agag (titre des rois Amalékites). Goliath signifie « banni », « réfugié » ou « celui qui brille ». Alors Lakhmi aurait été un autre géant.
4. Il est possible qu’Elkhanan fils de Jaaré-Oreguim, soit un autre qu’Elkhanan fils de Jaïr. Le premier aurait tué Goliath, et le second aurait tué son frère Lakhmi.
5. Une ancienne tradition, plutôt invraisemblable, prétend qu’Elkhanan serait le roi David qui selon 1 Samuel 17 a tué le géant Goliath.
« Ce sont ici les noms des hommes forts qu’avait David : Josheb-Bashébeth, Thacmonite, chef des principaux capitaines ; c’était Adino, l’Etsnite, qui eut le dessus sur huit cents hommes, qu’il tua en une fois » (2 Samuel 23:8).
« Et voici le nombre des hommes forts que David avait : Jashobham, fils de Hacmoni, chef des principaux capitaines ; il leva sa lance contre trois cents hommes, qu’il tua en une fois » (1 Chroniques 11:11).
2 Samuel 23 commence par les dernières paroles prophétiques du roi David qui mourut un peu plus tard. En relation avec ce discours, il est donné les noms et les hauts-faits des héros de David. De certains nous n’apprenons que le nom, et d’autres nous apprenons leurs actions les plus importantes. Cependant une caractéristique se retrouve chez tous : dans des temps difficiles, ils se tinrent plein de dévouement du côté de leur roi bien-aimé. De la même manière que ces héros servirent le roi David, nous, les enfants de Dieu, devons aussi servir fidèlement notre Seigneur Jésus. Une énumération semblable de ces héros se retrouve en 1 Chroniques 11. Apparemment, si l’on compare ces deux listes, il y a un problème avec Jashobham.
La difficulté provient de ce que certaines traductions de la Bible harmonisent le texte de 2 Samuel 23 avec celui de 1 Chroniques 11, alors ils lisent : « Josheb-Bashébeth Thacmonite, le chef des principaux capitaines, transperça de son épée 800… ». Le texte massorétique lit comme il est transcrit ci-dessus (*) : « … lui, Adino l’Etsnite, fut contre 800 ». Cela clarifie la difficulté, Jashobham abattit 300 hommes, et Adino 800. À cause d’autres mérites, Jashobham (= Josheb-Bashébeth) fut cependant le chef des capitaines.
(*) Il est vrai que quant au pronom personnel « lui / il », le texte massorétique n’est pas très clair. Adino pourrait aussi avoir été un deuxième nom de Josheb-Bashébeth. Mais alors il faudrait que le qualificatif « le Thacmonite » soit synonyme de « l’Etsnite ». Or cela n’a aucun fondement. C’est pour cela qu’on préfère l’interprétation donnée ci-dessus.
« Et la colère de l’Éternel s’embrasa de nouveau contre Israël ; et il incita David contre eux, disant : Va, dénombre Israël et Juda » (2 Samuel 24:1).
« Et Satan se leva contre Israël, et incita David à dénombrer Israël » (1 Chroniques 21:1).
La raison du dénombrement du peuple est la même dans les deux récits : le cœur de David s’est enorgueilli de ses grands exploits et de ses victoires, c’est pourquoi dans les deux cas les noms et les actes de ses héros sont mentionnés dans les versets qui précèdent. Cependant les deux récits ne constituent pas un simple doublon, mais ils considèrent les évènements de différents points de vue. Le second livre de Samuel raconte que la colère de l’Éternel s’embrasa contre Israël à cause de leur état. Le cœur de David à ce moment-là était très orgueilleux et fier. Le Dieu saint se devait de découvrir et juger le mauvais état du cœur de David. C’est pourquoi Il incita David à dénombrer son peuple. Dans 1 Chroniques l’instrument pour ce faire est nommé, c’est Satan. Dieu lui a laissé le champ libre pour influencer David. Depuis sa chute à cause de son orgueil (1 Timothée 3:6), Satan est l’adversaire de Dieu et des hommes. Même quand il est nommé le chef de ce monde, il n’est cependant pas le véritable chef, mais il est seulement « dans l’opposition ». Dans le livre de Job également, Dieu utilise le diable comme instrument pour manifester l’état du cœur de Job (Job 1:2). En 2 Samuel, l’accent est plutôt mis sur l’auteur, et en 1 Chroniques l’accent est plutôt mis sur l’instrument.
« Et Joab donna au roi le chiffre du recensement du peuple ; et il y avait d’Israël huit cent mille hommes de guerre tirant l’épée, et des hommes de Juda, cinq cent mille hommes » (2 Samuel 24:9).
« Et Joab donna à David le chiffre du recensement du peuple ; et il y avait, de tout Israël, onze cent mille hommes tirant l’épée, et, de Juda quatre cent soixante-dix mille hommes tirant l’épée » (1 Chroniques 21:5).
La différence entre les hommes d’Israël (800.000 ou 1.100.000) s’explique
par le fait qu’en 2 Samuel 24:9, il est expressément parlé « d’hommes de
guerre » (en hébreu isch khajil
), c’est-à-dire d’hommes ayant l’expérience
de la guerre, ce qui n’est pas le cas en 1 Chroniques 21:5. Il y avait donc 300.000
hommes (isch
) supplémentaires qui pouvaient porter l’épée, mais sans
être expérimentés dans la guerre et sans avoir leurs propres armes. Le nombre
total se monte donc à 1.100.000 soldats.
Parmi les hommes de Juda, la différence est également claire. En
1 Chroniques 21:5 il est question de 470.000 hommes (en hébreu isch khajil
des « hommes de guerre ») qui tiraient l’épée, en 2 Samuel 24:9 il y
a au contraire 500.000 hommes (en hébreu isch
). La différence montre que
470.000 hommes étaient exercés et capables de guerroyer, tandis que les 30.000
hommes supplémentaires en Juda n’étaient pas exercés et n’avaient pas d’armes.
Dans les trois autres cas, il est expressément ajouté : « tirant l’épée »,
mais pas ici. Du fait que dans la Sainte Écriture chaque mot est significatif, l’absence
de ces mots a son importance.
« Et Gad vint vers David, et lui rapporta cela, et lui
dit : La famine viendra-t-elle sur toi sept
ans dans ton
pays ; ou veux-tu fuir trois mois devant tes ennemis, et qu’ils te
poursuivent ; ou y aura-t-il trois jours de peste dans ton pays ?
Sache maintenant, et vois quelle parole je rapporterai à celui qui m’a
envoyé » (2 Samuel 24:13).
« Prends pour toi, ou trois
ans de famine, ou d’être
pourchassé trois mois devant tes adversaires et d’être atteint par l’épée de
tes ennemis, ou pendant trois jours l’épée de l’Éternel et la peste dans le
pays, et l’ange de l’Éternel détruisant dans tous les confins d’Israël »
(1 Chroniques 21:12).
La première des trois punitions que David eut à choisir à cause de son orgueil était une famine. La question est de savoir si cette famine devait durer trois ans ou sept ans. Cette question se résout en prenant en compte qu’une famine de trois ans avait déjà régné sur Israël (2 Samuel 21:1). Ce n’est qu’à la fin de cette première famine que la raison en fut révélée, et David fit le nécessaire pour mettre fin à cette calamité. Il lança alors le dénombrement qui nécessita quelque temps. Si l’on additionne trois ans pour la famine achevée et trois ans pour la famine menaçante, plus le temps intermédiaire dont la durée précise n’est pas connue, on arrive vite au nombre rond de sept ans. Les deux récits ne se contredisent donc qu’en apparence.
Pour la manière de compter les années, on renvoie à 2 Samuel 5:4-5 : bien que David ait régné 7,5 ans à Hébron et 33 ans à Jérusalem, la durée totale de son règne n’est pas indiquée comme étant 41 ans mais 40 ans. De telles « imprécisions » ne sont pas considérées comme des erreurs, mais comme des résultats arrondis.
Il est aussi possible que le prophète Gad soit venu deux fois à David. La première fois il l’aurait averti par de simples questions de la part de Dieu. David aurait répondu humblement à Gad : « je suis dans une grande détresse. Que nous tombions, je te prie, dans les mains de l’Éternel, car ses compassions sont grandes ; et que je ne tombe point dans la main des hommes » (2 Samuel 24:14). Là-dessus le prophète aurait parlé une seconde fois à David en lui donnant alors le choix de la punition avec une punition réduite par Dieu du fait de l’état d’esprit de David
« Et Salomon avait 40000 stalles pour les chevaux de ses chars, et 12000 cavaliers » (1 Rois 4:26).
(*) note Bibliquest : La traduction allemande dit « chevaux à ses chars »
« Et Salomon avait 4000 stalles pour des chevaux et des chars, et 12000 cavaliers ; et il les plaça dans les villes à chars, et auprès du roi à Jérusalem » (2 Chroniques 9:25).
[Une stalle est un emplacement pour un cheval dans une écurie]
En 2 Chroniques il est question que Salomon avait 4000 stalles
pour des chevaux et des chars (hébreu wemerkabot
: et chars
de guerre). Il y avait donc 4000 places où Salomon pouvait parquer ses chevaux avec
leurs chars de guerre. Vraisemblablement cela signifie aussi qu’il possédait 4000
chars de guerre. En 1 Rois il est plutôt mis l’accent sur le fait que, dans
tout son royaume, Salomon possédait 40000 stalles pour ses chevaux, qui étaient
attelés à
ses 4000 chars de guerre (hébreu lemerkabo
: à
ses chars de guerre).
Peut-être que 1 Rois 4 donne le nombre total de toutes les stalles de tout le royaume, tandis que 2 Chroniques 9 nommerait celles situées à Jérusalem.
Cette discordance peut aussi être expliquée par une erreur de copiste, car 4000 (arba elep) et 40000 (arba’im elep) ne se différencient que par la terminaison du pluriel (‘im).
« Et Salomon avait 70000 hommes qui portaient des fardeaux, et 80000 qui taillaient la pierre sur la montagne, outre les chefs, les intendants de Salomon qui étaient préposés sur l’œuvre, 3300, qui avaient autorité sur le peuple qui travaillait à l’œuvre » (1 Rois 5:15, 16).
« Et Salomon dénombra 70000 portefaix, et 80000 hommes qui taillaient la pierre sur la montagne, et 3600 surveillants préposés sur eux … Et Salomon dénombra tous les hommes étrangers qui étaient dans le pays d’Israël, suivant le dénombrement qu’en avait fait David, son père, et on en trouva 153600. Et il en fit 70000 portefaix, et 80000 tailleurs de pierres sur la montagne, et 3600 surveillants pour faire travailler le peuple » (2 Chroniques 2:2, 17, 18).
En 2 Chroniques 2 il est question de 3600 surveillants (en hébreu
nazach
), en 1 Rois 5 par contre il est question de 3300 chefs-intendants
qui avaient autorité sur le peuple (en hébreu sar nasab
). Si on rajoute la
déclaration de 1 Rois 9:23, alors Salomon avait en tout 3850 chefs-intendants
(en hébreu sar nasab
) qui étaient établis sur l’ouvrage de
Salomon : « C’est ici le nombre des chefs des intendants qui étaient établis
sur l’ouvrage de Salomon : 550 qui avaient autorité sur le peuple qui
faisait l’ouvrage ». Le même passage confirme la déclaration de 2
Chroniques 8:10 : « Et c’est ici le nombre des chefs des intendants
(en hébreu sar nasab
) qu’avait le roi Salomon : 250 qui avaient
autorité sur le peuple ». Ici aussi on arrive en tout à 3850 chefs-intendants.
De cette manière on arrive au récapitulé suivant :
Les surveillants possédaient vraisemblablement différents domaines de responsabilité, différentes hiérarchies et différents donneurs d’ordres. Et c’est pourquoi ils sont répartis en groupes différents, chacun selon son point fort : une fois en 3600 + 250 et l’autre fois en 3300 + 550, selon le tableau ci-après. C’est ainsi par exemple que sur les 3850 surveillants, un groupe de 250 rapportaient vraisemblablement directement à Salomon (2 Chroniques 8:10). Les autres étaient simplement désignés comme surveillants sur le peuple (2 Chroniques 2:2). On arrive au tableau suivant, pour la hiérarchie possible des surveillants de Salomon :
2 Chroniques |
1 Rois |
Explication |
250 |
550 |
250 directement sous la direction de Salomon |
|
|
300 sous la direction des 250 |
3600 (incluant les 300) |
3300 |
Ce groupe avait autorité sur le peuple qui faisait l’ouvrage |
« Et il fit la mer de fonte, de dix coudées d’un bord à l’autre bord, ronde tout autour, et haute de cinq coudées ; et un cordon de trente coudées l’entourait tout autour » (1 Rois 7:23 et 2 Chroniques 4:2).
Le pourtour d’un cercle est calculé en multipliant le diamètre du cercle par le nombre π (Pi) sensiblement égal à 3,14. Si le diamètre est de 10 coudées, le pourtour du cercle est de 31,4 coudées et non pas 30 coudées comme il est dit en 1 Rois 7:23, sinon le nombre π (Pi) aurait une valeur de trois. Il y a différentes possibilités pour expliquer cette « faute » mathématique apparente :
(*) Une coudée correspond à 6 paumes. Si on mesure un diamètre extérieur de 10 coudées, c’est-à-dire 60 paumes, le diamètre intérieur serait diminué de deux paumes et vaudrait donc 58 paumes. Si le périmètre intérieur est de 30 coudées (180 paumes), le calcul de π (Pi), donne alors une valeur de 180/58 = 3,1. C’est déjà très précis.
« Et son épaisseur était d’une paume, et son bord était comme le travail du bord d’une coupe, en fleurs de lis ; elle contenait deux mille baths » (1 Rois 7:26).
« Et son épaisseur était d’une paume, et son bord était comme le travail du bord d’une coupe, en fleurs de lis ; en capacité, elle contenait trois mille baths » (2 Chroniques 4:5).
Un coup d’œil au texte hébreu résout rapidement ce problème
apparent. Les termes utilisés pour ces deux valeurs du contenu de la cuve d’ablution
du temple ne sont pas identiques. En 1 Rois 7:26, il est dit littéralement « elle
contenait 2000 baths » (en hébreu : 2000 bat jakhil
) ; au
contraire en 2 Chroniques 4:5, il est dit « elle embrassait 3000 baths »
(en hébreu makhsiq batim 3000 jakhil
). Le mot ajouté makhsiq
est
le participe causatif de khasaq
, être fort. Cela indique la capacité de
la cuve, ce qu’elle peut contenir.
L’explication est donc très simple : en 2 Chroniques 4:5, les 3000 baths représentent la capacité maximale ; en 1 Rois 7:26, au contraire, c’est le remplissage normal de 2000 baths qui est donné et qui est 33% plus faible. La différence de l’hébreu est rendue exactement dans la traduction JND par « en capacité ». Nous voyons par-là l’importance d’avoir une traduction de la Bible fidèle du point de vue du sens littéral des mots.
« Abijam commença de régner sur Juda. Il régna trois ans à Jérusalem ; et le nom de sa mère était Maaca, fille d’Abishalom » (1 Rois 15:2).
« Et après elle, il (Roboam) prit Maaca, fille d’Absalom ; et elle lui enfanta Abija, et Atthaï, et Ziza, et Shelomith » (2 Chroniques 11:20).
« Abija régna trois ans à Jérusalem ; et le nom de sa mère était Micaïa, fille d’Uriel, de Guibha. Et il y eut guerre entre Abija et Jéroboam » (2 Chroniques 13:2).
Maaca, fille d’Abishalom, et Micaïa, fille d’Uriel de Guibha, sont une seule et même personne. Dans la Bible, on trouve des doubles noms comme Maaca/Micaïa pour des femmes (voir Saraï/Sara ; Naomi/Mara), même si cela est moins fréquent que chez les hommes (Jacob/ Israël ; Ésaü/Édom ; Gédéon/Jérubaal, etc.).
Maaca, la femme du roi Roboam de Juda et mère d’Abija, est nommée fille d’Abishalom en 1 Rois 15:2, et aussi fille d’Absalom en 2 Chroniques 11:20, bien que Absalom n’ait eu qu’une fille appelée Tamar (2 Samuel 14:27). Si Tamar épousa Uriel de Guibha et engendra une fille du nom de Maaca ou Micaïa, celle-ci n’était pas en toute rigueur fille d’Absalom, mais petite-fille d’Absalom (2 Chroniques 13:2). Les notions de fils ou fille, père ou mère sont souvent utilisées, dans la Bible, dans un sens élargi. C’est ainsi que Maaca est aussi désignée comme mère d’Asa, le fils d’Abija, bien qu’elle en soit la grand-mère, et David est nommé son père, bien qu’il soit l’arrière-arrière-grand-père d’Asa (1 Rois 15:10, 11, 13).
« La troisième année d’Asa, roi de Juda, Baësha, fils d’Akhija, commença de régner sur tout Israël, à Thirtsa. Et il régna vingt-quatre ans » (1 Rois 15:33).
« La trente-sixième année du règne d’Asa, Baësha, roi d’Israël, monta contre Juda ; et il bâtit Rama, afin de ne permettre à personne de sortir de chez Asa, roi de Juda, ou d’entrer vers lui » (2 Chroniques 16:1).
Le roi Asa a régné de 911 à 870 avant J. Christ, c’est-à-dire 41
ans (1 Rois 15:10). Baësha a régné de 909 à 886 avant J. Christ, c’est-à-dire
24 ans. La 36ème année d’Asa était en conséquence en 875 avant J. Christ, c’est-à-dire
11 ans après la mort de Baësha. Celui-ci ne pouvait donc pas, à ce moment-là,
partir en guerre contre Asa. La solution à cette difficulté réside
vraisemblablement dans le sens du mot « règne » utilisé en 2
Chroniques 16:1. Habituellement pour ce mot, on utilise l’infinitif kal du
verbe malach
« régner comme roi » (en hébreu lemalkho
;
pour Asa cependant, on ne trouve ce mot qu’une fois en 2 Chroniques
16:13 : « la quarante et unième année de son règne »). Sinon,
pour la description du règne d’Asa, il est toujours utilisé le substantif malchut
qui signifie proprement ‘royaume, royauté’ (2 Chroniques 15:10, 19 ; 16:1,
12). Ce n’est que dans un petit nombre d’autres passages des Chroniques que malchut
est utilisé pour « règne » (pour Salomon en 1Chroniques 29:30 et 2
Chroniques 3:2 ; pour Achaz en 2 Chroniques 29:19 ; pour Josias en 2
Chroniques 35:19). Si maintenant dans l’expression de temps « la 36ème année
du règne d’Asa, on emploie la signification propre du mot hébreu malchut
« royaume, royauté », alors le passage s’explique par le fait qu’il
ne s’agit pas de la durée du règne d’Asa, mais de l’espace de temps depuis qu’existait
le royaume de Juda qui était maintenant régi par lui, à savoir 931 avant J.
Christ. À ce moment-là Israël avait été divisé en deux royaumes. Si on rapporte
la donnée de « la 36ème année du royaume d’Asa » à ce moment-là, cela
donne l’année de l’attaque de Baësha en 895 avant J. Christ ; il avait alors
régné exactement 14 ans.
« La trente et unième année d’Asa, roi de Juda, Omri commença de régner sur Israël, et il régna douze ans. Il régna six ans à Thirtsa. Et il acheta de Shémer la montagne de Samarie pour deux talents d’argent ; et il bâtit sur la montagne… Et Omri s’endormit avec ses pères, et il fut enterré à Samarie ; et Achab, son fils, régna à sa place. Et Achab, fils d’Omri, commença de régner sur Israël la trente-huitième année d’Asa, roi de Juda. Et Achab, fils d’Omri, régna sur Israël à Samarie, vingt-deux ans » (1 Rois 16:23, 24, 28, 29).
Si Omri, roi d’Israël, monta sur le trône en la trente et unième année d’Asa, roi de Juda, et qu’il régna douze ans, comment est-il possible alors qu’Achab, fils d’Omri, soit devenu roi déjà dans la 38ème année du roi Asa ? Une régence d’Achab et d’Omri simultanée dans le temps est exclue par le v. 28 où il est dit qu’Omri était déjà mort quand Achab devint roi.
La solution de cette difficulté est bien à rechercher avec Omri et son gouvernement. Les versets 15-22 rapportent la confusion qu’il y a eu en rapport avec sa montée sur le trône. Son prédécesseur Zimri devint roi dans la 27ème année d’Asa, mais il ne régna que sept jours. Immédiatement après, Omri fut établi roi, mais il n’était pas le seul à prétendre au trône d’Israël : il avait un rival du nom de Thibni. Il n’est pas dit combien de temps dura le conflit jusqu’à la mort de Thibni. Mais il peut avoir duré jusqu’à la 31ème année du règne d’Asa. À partir de ce moment-là, Omri fut seul roi. Vraisemblablement c’est à cela que se rapporte la déclaration de 1 Rois 16:23 : « La 31ème année d’Asa, roi de Juda, Omri commença de régner sur Israël, et il régna douze ans ».
Il est frappant dans ce contexte de voir la mention du fait qu’Omri a régné six ans à Thirtsa, et c’est seulement à ce moment-là qu’il acheta la montagne de Samarie pour y établir le siège de sa royauté. À partir de là il y a bien eu six ans jusqu’à sa mort, et jusqu’à ce que son fils commence à régner, la 38ème année d’Asa.
Selon ce schéma, Omri régna de la 27ème à la 32ème année d’Asa, c’est à dire six ans à Thirtsa, mais les cinq premières années, il ne régna que sur une partie du peuple, car l’autre partie suivit son rival Thibni. Cette situation confuse dura probablement jusqu’à la trente et unième année d’Asa. À partir de là l’écrivain du livre des Rois désigne Omri comme « roi sur Israël », probablement avec la signification que désormais il était seul à gouverner.
Après qu’Omri ait acheté et fortifié la montagne de Samarie, il régna encore six ans, jusqu’à la 38ème année d’Asa c’est à dire douze ans.
**
Schéma possible des événements au temps d’Omri. Dans l’ordre :
« Achazia était âgé de vingt-deux ans lorsqu’il commença de régner ; et il régna un an à Jérusalem ; et le nom de sa mère était Athalie, fille d’Omri, roi d’Israël » (2 Rois 8:26).
« Achazia était âgé de vingt-deux ans [texte hébreu 42] lorsqu’il commença de régner ; et il régna un an à Jérusalem ; et le nom de sa mère était Athalie, fille d’Omri » (2 Chroniques 22:2).
Achazia était-il âgé de 22 ou de 42 ans quand il devint roi (sur Juda) ? du fait que son père Joram était monté sur le trône à l’âge de 32 ans et qu’il n’a régné que huit ans, il était impossible qu’Achazia soit âgé de 42 ans au moment de la mort de son père (32+8 = 40).
Dans la plus ancienne chronologie juive (Seder Olam
), il est
admis que la durée de 42 ans est la durée de la dynastie du roi Omri. Omri
devrait alors avoir fondé sa dynastie en 883 avant J. Christ (autrement dit
peut-être, il aurait engendré son fils Achab ou sa fille Athalie). Achazia, fils
d’Athalie (fille d’Omri), monta sur le trône (de Juda) en 841 avant J. Christ
(883-841 = 42 ans). Au moment de la montée sur le trône (841 av. J.Christ), il était
« un fils de 42 ans » (selon le sens littéral du texte original
hébreu) du fait qu’il était descendant de la dynastie de son grand père Omri ;
mais il était âgé de 22 ans à ce moment-là.
Il faut aussi présenter l’opinion qu’on se trouve ici dans le cas tout à fait rare d’une faute de copiste. Le chiffre 22 (schenajim esrim) et le chiffre 42 (schenajim arba’im) ne se différencient en hébreu que par quelques ‘traits de lettre’. Le schéma suivant facilite la compréhension :
La dynastie du roi Omri (dates avant J. Christ) :
« Et tous ceux qui les entouraient les aidèrent avec des objets d’argent, avec de l’or, avec des biens, et avec du bétail, et avec des choses précieuses, outre tout ce qu’on offrit volontairement. Et le roi Cyrus fit sortir les ustensiles de la maison de l’Éternel, que Nebucadnetsar avait sortir de Jérusalem et qu’il avait mis dans la maison de son dieu. Et Cyrus, roi de Perse, les fit sortir par Mithredath, le trésorier, qui les compta à Sheshbastsar, prince de Juda. Et en voici le nombre : trente bassins d’or, mille bassins d’argent, vingt-neuf couteaux, trente coupes d’or, quatre cent dix coupes d’argent de second ordre, et mille autres ustensiles ; tous les ustensiles d’or et d’argent étaient au nombre de cinq mille quatre cents. Sheshbastsar apporta le tout lorsqu’on fit monter de Babylone à Jérusalem ceux de la transportation » (Esdras 1:6-11).
Le roi de Perse Cyrus fut choisi par Dieu pour reconstruire le temple à Jérusalem et pour faire revenir Son peuple de captivité vers la terre d’Israël. Cyrus remplit la mission divine et ne renvoya pas les Juifs les mains vide à Jérusalem, mais ils purent rentrer chez eux avec les ustensiles pillés dans le temple détruit. C’est leur liste qu’on trouve dans les versets cités ci-dessus.
Cependant, il semble ici qu’il y ait une faute de calcul car l’addition des ustensiles des versets 9 et 10 donne 30 bassins d’or, mille bassins d’argent, 29 couteaux, 30 coupes d’or, 410 coupes d’argent de second ordre et 1000 autres ustensiles, ce qui donne en tout 2499 ustensiles. Or au verset suivant (v.11), il est mentionné 5400 ustensiles.
Mais il suffit de donner un coup d’œil au contexte pour résoudre cette difficulté. Au v. 6 il est mentionné expressément que les Juifs restés à Babylone ajoutèrent de l’or et de l’argent qu’ils possédaient à ce que Nebucadnetsar avait dérobé autrefois. Le nombre de 5400 concerne donc le total des ustensiles d’or et d’argent ramenés à Jérusalem, à savoir 2901 dons volontaires des Juifs, et 2499 ustensiles du temple d’autrefois que Nebucadnetsar avait emportés à Babylone comme butin de guerre.
« Et voici ceux de la province qui remontèrent de la captivité de ceux qui avaient été transportés, lesquels Nebucadnetsar, roi de Babylone, avait transportés à Babylone, et qui retournèrent à Jérusalem et en Juda, chacun à sa ville » (Esdras 2:1).
« Et je trouvai le registre généalogique de ceux qui étaient montés au commencement, et j’y trouvai écrit : Voici ceux de la province [de Juda] qui remontèrent de la captivité de ceux qui avaient été transportés, lesquels Nebucadnetsar, roi de Babylone, avait transportés, et qui retournèrent à Jérusalem et en Juda, chacun à sa ville » (Néhémie 7:5, 6).
Dans l’année 722/721 avant J. Christ le royaume du Nord d’Israël (le royaume des 10 tribus avec la capitale Samarie) fut frappé par l’Assyrien et mené en captivité assyrienne. Le royaume du Sud (Juda avec la capitale Jérusalem) subit le même sort par les Babyloniens entre 605 et 586 avant J. Christ. Cependant, environ 70 ans plus tard, Dieu opéra un réveil chez une petite partie de son peuple. Pour cela Il se servit du roi de Perse, Cyrus, qui promulgua un édit selon lequel le temple de Jérusalem pouvait être reconstruit (Esdras 1:1, 2). Cela signifie naturellement qu’une partie du peuple d’Israël pouvait rentrer à Jérusalem. C’était l’accomplissement d’une prophétie prononcée 200 ans auparavant dans le livre d’Ésaïe (Ésaïe 44:28). Avec le livre d’Esdras commence l’histoire du retour de ce résidu de la captivité de Babylone. Il y eut en tout trois groupes de gens qui revinrent et dont parlent Esdras et Néhémie :
Le premier retour eut lieu en 536 avant J. Christ. Son conducteur était Zorobabel, un descendant du roi David, et Joshua, un descendant du Souverain Sacrificateur Aaron (Esdras 1 à 6). Ils commencèrent par reconstruire l’autel des holocaustes dans le parvis du Temple, puis le Temple lui-même.
Le second groupe, dans l’année 458 avant J. Christ fut conduit par Esdras, qui était sacrificateur et scribe (Esdras 7). Esdras s’était spécialement consacré à l’étude et à l’observation de la loi de l’Éternel, de la Parole de Dieu, et il voulait la faire comprendre au peuple.
Le troisième retour eut lieu en 445 avant J. Christ avec Néhémie. Ces évènements sont décrits dans ces livres d’Esdras et de Néhémie. Néhémie a vu sa tâche de rebâtir les murailles et les portes détruites de la ville de Jérusalem.
Dans la liste de ceux qui sont revenus que l’on trouve en Esdras 2 et Néhémie 7, il y a discordance dans les chiffres donnés de 19 sur les 40 familles ou groupes. Le tableau suivant le montre :
Groupes |
Esdras |
Néhémie |
Différence |
Fils d’Arakh |
775 |
652 |
-123 |
Fils de Pakhath-Moab |
2812 |
2818 |
6 |
Fils de Zatthu |
945 |
845 |
-100 |
Fils de Bani-Binnuis |
642 |
648 |
6 |
Fils de Bébaï |
623 |
628 |
5 |
Fils de Azgad |
1222 |
2322 |
1100 |
Fils de Adonikam |
666 |
667 |
1 |
Fils de Bigvaï |
2056 |
2067 |
11 |
Fils de Adin |
454 |
655 |
201 |
Fils de Bétsaï |
323 |
324 |
1 |
Fils de Hashum |
223 |
328 |
105 |
Les hommes de Bethléhem et de Netopha |
179 |
188 |
9 |
Les hommes de Béthel et d’Aï |
223 |
123 |
-100 |
Les hommes de Magbish |
156 |
0 |
-156 |
Les hommes de Lod, de Hadid et d’Ono |
725 |
721 |
-4 |
Les hommes de Senaa |
3630 |
3930 |
300 |
Les chanteurs |
128 |
148 |
20 |
Les portiers |
139 |
138 |
-1 |
Les fils de Delaïa, de Tobija, de Nekoda |
652 |
642 |
-10 |
Total |
29818 |
31089 |
1271 |
Les sommes totales calculées de ceux qui sont revenus ne concordent donc pas : Selon Esdras, il y en a eu 29818, selon Néhémie 31089. Par contre les chiffres totaux de ceux qui sont revenus donnés par les deux rédacteurs sont identiques : 42360 personnes (Esdras 2:64 ; Néhémie 7:66).
Les données chiffrées contradictoires sont souvent facilement attribuées à des fautes de copie des listes d’Esdras et de Néhémie qui sont identiques en gros et au total. Cependant cela n’est pas acceptable comme seule explication, à cause de la précision avec laquelle les deux hommes ont rempli leur tâche. Dans les deux cas, ils auraient pu simplement enregistrer les textes déjà bien rédigés. L’explication par fautes de copies est donc très invraisemblable. En outre, dans ces listes de retour, il n’y a pas seulement les différences de nombre mentionnées ci-dessus :
Vraisemblablement Esdras avait une liste des Juifs qui s’étaient fait inscrire, avant le retour, comme volontaires pour le voyage, tandis que Néhémie a découvert une liste notant ceux qui étaient effectivement arrivés en Judée. Les évènements du livre d’Esdras se sont passés en 538 avant J. Christ, ceux de Néhémie en 445 avant J. Christ. Entre les deux livres il a donc un espace de temps d’au moins 93 ans.
Les raisons pour les chiffres plus faibles de Néhémie (les familles d’Arakh, de Zatthu, pour les hommes de Béthel et d’Aï, de Magbish, de Lod, Hadid et Ono ; pour les portiers ; pour les fils de Delaïa, de Tobija, de Nekoda) peuvent être attribués à des cas de gens morts en voyage, à des maladies ayant atteint les migrants, ou à des décisions de ne pas faire le voyage avec les autres. D’un autre côté les chiffres plus élevés que l’on trouve dans d’autres familles peuvent être dus à ce que certains se sont décidés à la dernière minute pour prendre part au voyage ou bien qui sont nés pendant le voyage qui durait au moins quatre mois (environ 1500 km). Il faut aussi prendre en compte la possibilité que la question importante du registre généalogique (voir Esdras 2:59, 62) n’étaient pas claire pour certains. Là-dessus il peut y avoir en outre des raisons supplémentaires pour donner des chiffres différents qui ne nous sont plus connues aujourd’hui.
Les différences entre l’addition des nombres de personnes revenues (Esdras : 29818, Néhémie : 31089) et le chiffre total de 42360 personnes indiqué par Esdras et Néhémie, est attribué à ce que les familles détaillées par leurs noms étaient accompagnées d’autres individus dont les familles ne sont pas nommées.
« Et Jehoïakim s’endormit avec ses pères : et Jehoïakin, son fils, régna à sa place » (2 Rois 24:6).
« C’est pourquoi, ainsi dit l’Éternel touchant Jehoïakim, roi de Juda : Il n’aura personne qui s’asseye sur le trône de David, et son cadavre sera jeté dehors, de jour à la chaleur, et de nuit à la gelée » (Jérémie 36:30).
À première vue ces deux informations se contredisent : le prophète Jérémie devait communiquer au roi impie Jehoïakim le décret de Dieu, qu’il n’aurait aucun descendant sur le trône de David, tandis qu’en 2 Rois 24, il est rapporté que l’impie Jehoïakin a succédé à son père.
La solution de cette contradiction réside sans doute dans la
personne de Jehoïakin. Celui-ci n’a régné qu’environ trois mois (2 Chr. 36:9)
avant d’être pris par Nébucadnetsar, roi de Babylone. Son successeur impie
Sédécias (du nom réel de Matthania), le dernier roi de Juda, était le frère de
Jehoïakim, et n’était donc ni un fils de Jehoïakin ni un descendant de
Jehoïakim. Dans les circonstances de l’époque, il n’y eut vraisemblablement pas
de cérémonie de couronnement pour Jehoïakin, et il ne s’est probablement jamais
réellement « assis sur le trône de David ». C’est justement ce fait que
le texte de Jérémie 36:30 met en avant. Il énonce littéralement que :
« personne de sa famille ne s’assiéra sur le trône de David » (en hébreu
lo-jihjeh-lo joschew’al-kisse David
). Dans ce temps, il a dû régner une
confusion invraisemblable à Jérusalem. Constamment des flots d’attaquants se
jetaient sur le pays de tous les pays voisins, spécialement de Babylone, et
pendant le temps court de fonctionnement de Jehoïakin Jérusalem a été assiégée par
les Chaldéens, et pillée pour la deuxième fois en l’an 597 avant J. C. (2 Rois
24:2, 10-13). En outre Jehoïakin n’était nullement un digne successeur du trône
de David selon ce que Dieu désirait. Zorobabel le premier gouverneur de Juda
après la captivité à Babylone, était bien issu de la race de David, mais il n’a
jamais été roi. Tous les rois ultérieurs des Juifs n’ont pas été des
descendants de David.
Ce n’est que Christ, le vrai fils de David (Matthieu 1:1), qui prendra place, de droit, sur le trône de David (Ésaïe 9:6 ; Luc 1:32). Sur ce point il est intéressant de voir que Jésus Christ ne descend pas du tout de la lignée de Jehoïakim. Certes Jéchonias (Jehoïakin), un fils de Jehoïakim est mentionné dans son arbre généalogique (Matthieu 1:11-12), mais en Matthieu 1, l’arbre généalogique décrit est celui de la lignée de Joseph, et Joseph n’a pas été le père selon la chair de Jésus Christ, mais le père légal par adoption. C’est ainsi que Jésus Christ ne descend pas directement de la lignée de Jehoïakim, et que la prophétie de Jérémie est ainsi complètement accomplie. Et ces prophéties accomplies sont les plus forts indices que la Bible, est la Parole de Dieu, car Dieu seul connait l’avenir.
« Jehoïakin était âgé de dix-huit ans lorsqu’il commença de régner ; et il régna trois mois à Jérusalem ; et le nom de sa mère était Nehushta, fille d’Elnathan, de Jérusalem » (2 Rois 24:8).
« Jehoïakin était âgé de dix-huit [texte hébreu : huit] ans lorsqu’il commença de régner ; et il régna trois mois et dix jours à Jérusalem. Et il fit ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel » (2 Chroniques 36:9).
Jehoïakin est-il monté sur le trône à dix-huit ans, ou à huit ans ? À huit ans, Jehoïakin a été désigné comme successeur officiel du roi, mais ce n’est qu’à dix-huit ans qu’il est monté sur le trône. Les rois Josaphat, Joram, et Jotham de Juda ont eu aussi un temps de règne qui a chevauché partiellement celui de leurs prédécesseurs ou successeurs. On trouve des exemples de cela chez les rois Égyptiens. Par exemple le roi Amenemhat II (12ème dynastie) a été pendant deux ans corégent de son père Sesostris I, et on trouve d’autres exemples semblables dans l’histoire.
Il n’y a pas de contradiction dans le fait que Jehoïakin a régné trois mois selon 2 Rois 24:8 contre trois mois et dix jours selon 2 Chroniques 36:9. Dans la littérature on a très souvent des durées arrondies. Un exemple de cela se trouve en 2 Samuel 5:4-5 : bien que David ait régné sept ans et demi à Hébron et 33 ans à Jérusalem, la durée totale de son règne n’est pas comptée de 41 ans, mais de 40 ans. De telles « imprécisions » ne sont pas cependant à considérer comme des fautes, mais comme des chiffres arrondis.
Jehoïakin a ainsi régné en gros trois mois, mais de façon précise 100 jours. C’est une question de savoir sur quoi l’accent est mis dans le texte.
« Dieu des vengeances, Éternel, Dieu des vengeances ! fais luire ta splendeur » (Psaumes 94:1).
« Et nous avons connu et cru l’amour que Dieu a pour nous. Dieu est amour, et celui qui demeure dans l’amour, demeure en Dieu et Dieu en lui » (1 Jean 4:16).
Dans différents passages de l’Ancien Testament il est parlé de la vengeance de Dieu contre ses ennemis. Dans le Nouveau Testament au contraire, il est exprimé clairement que l’amour est la nature de Dieu. Comment concilier ces déclarations ?
Il ne s’agit pas de différence entre l’Ancien et le Nouveau Testament, comme si l’Ancien Testament présentait un autre Dieu que le Nouveau. Dans le Nouveau Testament où l’amour de Dieu est présenté d’une manière parfaite, il y a aussi des passages qui sont des citations de l’Ancien Testament parlant de la vengeance de Dieu, par exemple Romains 12:19 et Hébreux 10:30 qui tous les deux citent le même verset de Deutéronome 32:35 : « À moi la vengeance ; moi je rendrai, dit le Seigneur ».
Dans toute l’Écriture Sainte, deux traits essentiels du Dieu Tout-puissant et Souverain sont présentés : « Dieu est lumière » et « Dieu est amour » (1 Jean 1:5 ; 4:8, 16). Le fait que Dieu est lumière se traduit par Sa sainteté qui ne peut avoir aucune communion avec le mal, avec le péché. C’est pourquoi les séraphins d’Ésaïe 6:3 disent : « Saint, saint, saint, est l’Éternel des armées ; toute la terre est pleine de sa gloire ! », de même que les quatre êtres vivant [animaux] d’Apocalypse 4:8 : « Saint, saint, saint, Seigneur, Dieu, Tout-puissant, celui qui était, et qui est, et qui vient ! ». La sainteté de Dieu se manifestera un jour sur toute la terre en parfaite justice, quand Christ, à son apparition, exercera le jugement sur ses ennemis et sur son peuple terrestre, Israël. Les croyants de ce temps futur de la grande tribulation, dans l’attente de l’apparition de Christ, prieront pour qu’il y ait un châtiment juste des ennemis. Cela s’exprime dans le passage cité du Psaume 94:1, mais aussi dans Luc 21:22 où le Seigneur Jésus dit : « Car ce sont là des jours de vengeance, afin que toutes les choses qui sont écrites soient accomplies ». La sainteté de Dieu se manifestera aussi dans le juste châtiment des pécheurs qui n’auront pas voulu se tourner vers Lui et vers son Fils. « Ils subiront le châtiment d’une destruction éternelle de devant la présence du Seigneur » (2 Thessaloniciens 1:9). Quelle part terrible !
À ce genre de passages appartiennent aussi les passages de l’Écriture qui parlent de la haine de Dieu et des croyants, comme le Psaume 11:5 : « L’Éternel sonde le juste et le méchant ; et celui qui aime la violence, son âme le hait » (voir Psaume 5:6). Lui qui a des yeux trop purs pour voir le mal, se renierait Lui-même s’Il appelait bon le méchant (Habakuk 1:13). La haine ici n’est donc pas une attitude négative, mais c’est la sainte horreur divine de tout ce qui est mal et qui Lui résiste. Cette sainte haine du mal se trouvait aussi chez David qui dit au Psaume 139:21-22 : « N’ai-je pas en haine, ô Éternel, ceux qui te haïssent ? et n’ai-je pas en horreur ceux qui s’élèvent contre toi ? Je les hais d’une parfaite haine ; ils sont pour moi des ennemis ».
Ce n’est que sous cet éclairage qu’il faut comprendre les paroles du Seigneur Jésus : « Si quelqu’un vient à moi, et ne hait pas son père, et sa mère, et sa femme, et ses enfants, et ses frères et ses sœurs, et même aussi sa propre vie, il ne peut être mon disciple » (Luc 14:26). Dans le passage parallèle de Matthieu 10:37, il est dit : « Celui qui aime père ou mère plus que moi, n’est pas digne de moi ; et celui qui aime fils ou fille plus que moi, n’est pas digne de moi ». La comparaison montre clairement qu’ici il ne s’agit pas de sentiments incontrôlés de bas étage. La haine est l’expression de la conscience de la sainteté de Dieu en face du mal. Si ceux qui appartiennent à la famille proche se mettent en travers du chemin des croyants, l’indulgence compréhensive pour un tel comportement est l’expression d’un amour plus grand pour les hommes que pour le Seigneur. Or la Parole de Dieu dit : « l’amitié du monde est inimitié contre Dieu » (Jacques 4:4 ; 1 Jean 2:15). Dans ce sens un vrai chrétien haïra tous ceux qui le détournent du chemin d’être disciple de Jésus et qui veulent l’en empêcher. L’amour pour le Seigneur est incompatible avec l’amour pour le monde.
Cependant, Dieu n’est pas seulement un Dieu de lumière, mais Il est aussi amour. De toute éternité cet amour parfait a régné entre Dieu le Père et Dieu le Fils, comme le Seigneur Jésus lui-même dit : « Père… tu m’as aimé avant la fondation du monde » (Jean 17:24). On peut voir l’amour de Dieu pour son peuple Israël déjà en Deutéronome 7:8 : « … mais parce que l’Éternel vous a aimés et parce qu’il garde le serment qu’il a juré à vos pères, l’Éternel vous a fait sortir à main forte, et t’a racheté de la maison de servitude, de la main du Pharaon, roi d’Égypte ». Cependant Son amour n’a pas seulement Israël comme objet, mais tous les hommes : « Oui, il aime les peuples » (Deutéronome 33:3). Dieu a exprimé son amour d’une manière parfaite dans le don de Son Fils : « Car Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jean 3:16). En cela la déclaration : « Dieu est amour » s’est vérifiée au plus haut degré vis-à-vis de nous les hommes. Tous ceux qui acceptent l’amour de Dieu et qui croient en son Fils, deviennent des enfants de Dieu et sont les objets de l’amour éternel du Père. La conséquence en est montrée en 1 Jean 4:11, 12 : « Bien-aimés, si Dieu nous aima ainsi, nous aussi nous devons nous aimer l’un l’autre. Personne ne vit jamais Dieu ; si nous nous aimons l’un l’autre, Dieu demeure en nous, et son amour est consommé en nous ». Combien est merveilleux l’amour de Dieu !
Entre l’amour et la justice (vengeance) du Dieu souverain, il n’y a pas contradiction, mais complémentarité. Son amour s’étend à tous les hommes de toutes les époques de l’histoire du monde. Mais ceux qui refusent Dieu consciemment ou qui s’opposent à Lui, Il les punit dans Sa justice. Cette punition, cependant, n’a pas lieu, en principe, dans le temps présent de la grâce. Elle avait lieu au temps de l’Ancien Testament où Dieu intervenait directement dans les événements du monde (comme au déluge, à Sodome et Gomorrhe, etc.), et ce châtiment aura lieu pareillement à l’apparition de Christ, comme durant le règne millénaire, quand tous les pécheurs seront jugés immédiatement (Matthieu 25:31-46 ; Psaume 101:8 ; Ésaïe 66:24). Par rapport à l’éternité, le jugement définitif est prononcé lors de la comparution devant le grand trône blanc de Christ de tous les hommes qui L’auront repoussé Lui et Dieu durant leur vie, et ils seront jetés pour l’éternité dans l’étang de feu, éternellement loin de la face de Dieu (Apocalypse 20:11-15). Combien est donc sérieuse la pensée de la sainteté de Dieu !
« Le méchant est une rançon pour le juste, et le perfide est à la place des hommes intègres » (Proverbes 21:18).
« Car aussi le fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et pour donner sa vie en rançon pour plusieurs [beaucoup] » (Marc 10:45).
« Car Dieu est un, et le médiateur entre Dieu et les hommes est un, l’homme Christ Jésus…, qui s’est donné lui-même en rançon pour tous, témoignage qui devait être rendu en son propre temps » (1 Timothée 2:5-6).
L’expression racheter
signifie dans l’Ancien comme dans
le Nouveau Testament « demander la restitution d’un homme ou d’un objet et
le relâcher ». Ainsi ce concept (en hébreu goel
) est employé dans l’Ancien
Testament, par exemple, pour acheter et libérer des israélites tombés en esclavage
(Lévitique 25:47 et suiv.), ou bien pour récupérer les biens d’un israélite appauvri
(Lévitique 25:25). Quand le peuple d’Israël est tombé en esclavage en Égypte,
il a été racheté de l’Égypte exclusivement par la grande puissance de Dieu
(Exode 15:2-3). Un achat libératoire par des moyens humains n’aurait pas été
possible. Ainsi en est-il aussi quand il s’agit de racheter une personne de la
puissance du péché. Dans ce cas s’applique ce qui est établi dans les Psaumes, à
savoir qu’« un homme ne pourra en aucune manière racheter son frère, ni
donner à Dieu sa rançon, (car précieux est le rachat de leur âme, et il faut qu’il
y renonce à jamais » (Psaume 49:7-8). Ce prix serait impossible à payer pour
des hommes. En tant que pécheur, personne n’est capable de racheter autrui de
sa culpabilité. C’est pour cela que Pierre écrit dans sa première épître :
« sachant que vous avez rachetés de votre vaine conduite qui vous avait
été enseignée par vos pères, non par des choses corruptibles de l’argent ou de
l’or, mais par le sang précieux de Christ, comme d’un agneau sans défaut et
sans tache » (1 Pierre 1:18-19).
Naturellement il n’y a pas de contradiction avec les versets
cités du livre des Proverbes. En Proverbes 21:18, il ne s’agit pas du salut de
l’âme, mais du juste gouvernement de Dieu dans ce monde. Si un croyant se trouve
dans des circonstances de vie difficiles (par exemple la persécution), il se
peut que Dieu l’en délivre en faisant tomber sous Son jugement les impies qui
ont fait naître ces circonstances (voir aussi Proverbes 11:8). Pareillement Dieu
peut punir des peuples entiers pour venir en aide à Son peuple terrestre Israël
(voir Ésaïe 43:3). C’est pour cela que dans ces deux cas, le terme utilisé pour
« rançon » n’est pas en hébreu goel
, mais kopher
, par
quoi Dieu montre qu’Il est prêt à détourner les plaies de Ses rachetés parce qu’Il
les a rachetés.
Dans le Nouveau Testament également, racheter (en grec lytroo
)
signifie le salut par paiement d’une rançon, et libération, ou rédemption. C’est
ainsi que les chrétiens nés de nouveau sont rachetés seulement par le sang du
Seigneur Jésus, et leur rachat signifie pour eux l’affranchissement ou
libération éternelle de leurs péchés
et de leurs conséquences.
La difficulté vient de ce qu’une fois il est dit « en
rançon pour plusieurs [beaucoup] » et une fois « en rançon pour
tous ». Cette difficulté se résout rapidement en jetant un coup d’œil au
petit mot « pour ». En 1 Timothée 2:5, c’est le mot grec hyper
qui est utilisé avec la signification « en vue de ». Paul met l’accent
par-là dans son épître sur la portée de l’œuvre du Seigneur Jésus à la croix de
Golgotha. Jésus Christ est mort en vue de tous les hommes, ce qui signifie que tout
homme peut venir à Dieu. Il est alors du ressort de la responsabilité de l’homme
de revendiquer l’œuvre de la rédemption. En Marc 10 au contraire, l’accent est mis
sur le côté de la substitution. Jésus Christ est mort pour (en grec anti
)
beaucoup de personnes, à savoir ceux qui L’ont accepté comme leur Sauveur
personnel. Si quelqu’un confesse ses péchés à Dieu, Jésus Christ a porté le jugement
de Dieu qu’il méritait comme pécheur. L’œuvre de la croix est suffisante pour (hyper
)
tous les hommes, mais Jésus Christ a porté comme substitut le jugement de Dieu
exclusivement pour (anti
) les personnes qui sont venues à Dieu. La Bible
ne connait pas de rédemption universelle.
« Et il élèvera un étendard devant les nations, et
rassemblera les exilés d’Israël, et réunira les dispersés de Juda des quatre
bouts (hébreu : kanaph
) de la terre » (Ésaïe 11:12)
« Et je ferai venir contre Élam les quatre vents, des
quatre bouts (hébreu : Kaze
) des cieux, et je les disperserai à
tous ces vents » (Jérémie 49:36).
« Et après cela, je vis quatre anges debout aux quatre coins de la terre, retenant les quatre vents de la terre, afin qu’aucun vent ne soufflât sur la terre, ni sur la mer, ni sur aucun arbre » (Apocalypse 7:1).
« Et Satan sortira pour égarer les nations qui sont aux quatre coins de la terre, Gog et Magog, pour les assembler pour le combat, eux dont le nombre est comme le sable de la mer » (Apocalypse 20:8).
Vraisemblablement aucune déclaration de la Bible ne paraît être
en soi aussi contradictoire que les « quatre bouts » ou les
« quatre coins » de la terre, alors qu’il n’y a aucun doute que la
terre a la forme d’une sphère. Le mot hébreu pour ‘bout’ est kanaph
ou kaze
,
et le mot grec pour ‘coin’ est gonia.
En hébreu kaze
est traduit par bout (bout de la terre,
Psaume 61:2 ; bout d’un tas de céréales : Ruth 3:7), extrémité (d’un
désert : Exode 13:20), étendue d’un territoire (jusqu’à la dernière ville,
Ézéchiel 25:9) ; il signifie l’extrémité, le point le plus extérieur.
L’hébreu kanaph
signifie les ailes (des oiseaux ; c’est ainsi que
le mot est traduit 74 fois dans l’Ancien Testament, par exemple Exode 19:4) ou
pan ou coin [d’un vêtement : Nombres 15:38 ; d’une robe, Ézéchiel
5:3], coins [de la terre ; Ézéchiel 7:2], les bords [de la terre, Job
38:13], l’extrémité [de la terre, Job 37:3] et il est le plus souvent traduit
par les ‘extrémités’ de la terre. Le grec gonia
est souvent traduit par
les ‘coins’, mais il signifie littéralement un ‘angle’. Pour le mot ‘coin’, en
hébreu, d’autres mots sont sinon utilisés (les mots paama
et kaza
quand il s’agit des ‘coins’ de l’autel : Exode 25:12 ; 27:4 ;
hébreu pinna
quand il s’agit des ‘coins’ d’un bâtiment : Néhémie
3:24).
Dans la Septante, le mot ‘bout’ (de la terre ; en
hébreu : kanaph
) d’Ésaïe 11:12 est traduit en grec par pteryx
(les ailes), et ‘bout’ (des cieux ; en hébreu : kanaph
) de
Jérémie 49:36 est traduit en grec par akron
(pointes ; Jérémie
25:16 dans la Septante).
Toutes ces remarques montrent que l’expression les ‘quatre coins’ ou les ‘quatre bouts’ de la terre ne peut pas signifier que la terre possède des coins, mais elle correspond quand même à notre conception moderne de la terre, et elle est seulement une autre expression pour dire les quatre directions différentes du ciel (quatre points cardinaux).
« C’est pourquoi, ainsi dit l’Éternel touchant Jehoïakim, roi de Juda ; il n’aura personne qui s’asseye sur le trône de David, et son cadavre sera jeté dehors, de jour à la chaleur, et de nuit à la gelée » (Jérémie 36:30).
« Jacob engendra Joseph, le mari de Marie, de laquelle est né Jésus qui est appelé Christ » (Matthieu 1:16).
« Il sera grand et sera appelé le Fils du Très-haut ; et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père » (Luc 1:32).
[note Bibliquest : La première citation empêche que Christ descende de Jehoïakim. La seconde donne une généalogie de Christ par Joseph descendant de Jehoïakim et Jehoïakin / Jeconias. La troisième citation dit que Christ héritera du trône de David]
Le roi promis dans l’Ancien Testament devait remplir plusieurs conditions de l’Ancien Testament. D’une part, il devait être issu de la lignée royale du peuple, c’est-à-dire de l’une des 12 tribus. C’est pourquoi il est écrit, dans la Genèse, à propos de la tribu de Juda de laquelle le roi David est issu : « Le sceptre ne se retirera point de Juda, ni un législateur d’entre ses pieds, jusqu’à ce que Shilo vienne ; et à lui sera l’obéissance des peuples » (Genèse 49:10). Cependant cela était seulement une condition minimale. Le vrai roi ne pouvait pas descendre de David n’importe comment, car il avait plusieurs fils, et le vrai roi devait être issu de la lignée royale continue, c’est-à-dire de la lignée de Salomon et de ses descendants. C’est ainsi que David dit : « et d’entre tous mes fils (car l’Éternel m’a donné beaucoup de fils), il a choisi Salomon, mon fils, pour s’asseoir sur le trône du royaume de l’Éternel sur Israël. Et il m’a dit : Salomon, ton fils, c’est lui qui bâtira ma maison et mes parvis, car je me le suis choisi pour fils, et moi je lui serai pour père ; et j’affermirai son royaume à toujours » (1 Chroniques 28:5-7).
Or un problème surgit soudain à la fin de la lignée royale, car Dieu a annoncé à Jehoïakin (1* et 2*) qu’à cause de son impiété, aucun de ses fils ne s’assiérait sur le trône de David : « Ainsi dit l’Éternel : Inscrivez cet homme comme privé d’enfants, comme un homme qui ne prospérera pas pendant ses jours ; car, de sa semence, nul ne prospérera, assis sur le trône de David, ou dominant encore en Juda » (Jérémie 22:30 ; voir 22:24-30). Effectivement, aucun de ses descendants directs n’a été roi de Juda après lui. La prophétie de Jérémie était un choc pour les Juifs vivant à l’époque, car on considérait que la lignée royale ne serait jamais rompue. Sinon comment le Messie tant attendu pourrait-il s’asseoir comme roi sur le trône de David ? Où serait son droit au trône ?
(1*) Jehoïakin est quelquefois appelé Jéconias (1 Chron. 3:16-17 ; Esther 2:6 ; Jér. 24:1 ; 27:20 ; 28:4 ; 29 :2 ; Jechonias en Matt. 1:11-12)
(2*) note Bibliquest : la prophétie citée en tête et adressée à Jehoïakim (Jér. 36:30) est semblable à celle adressée à son fils Jehoïakin (Jér. 22:24,30), à savoir de ne pas avoir de descendant sur le trône de David.
C’est pourquoi Dieu a annoncé dans l’Ancien Testament une caractéristique supplémentaire du Messie, le roi promis, « C’est pourquoi, le Seigneur, lui, vous donnera un signe : Voici, la vierge concevra et elle enfantera un fils, et appellera son nom Emmanuel » (Ésaïe 7:14). Le fait que ce Messie, le Christ, aurait une mère ayant un corps humain avait déjà été communiqué par Dieu dans une des plus anciennes prophéties : « et je mettrai inimitié entre toi et la femme, et entre ta semence et sa semence. Elle te brisera la tête, et toi tu lui briseras le talon » (Genèse 3:15). Or cela signifie aussi que le Messie promis devrait être engendré de Dieu lui-même : « Et l’ange répondant, lui dit : L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-haut te couvrira de son ombre ; c’est pourquoi aussi la sainte chose qui naîtra sera appelée Fils de Dieu » (Luc 1:35).
Du point de vue humain il était impossible que ces conditions soient remplies en même temps dans une seule personne : être né d’une femme, être engendré de Dieu, descendre de la lignée royale de David, mais ne pas descendre de Jéconias.
La solution de Dieu à ce problème montre quelque chose de la grandeur infinie de Dieu qui tient dans Sa main et conduit toute l’histoire du monde. Jésus Christ a été un descendant de David selon la chair à travers sa mère Marie. Elle descendait d’une lignée royale collatérale par un frère de Salomon, évitant Jehoïakin / Jeconias. En même temps Jésus Christ était Dieu, car conçu dans Marie par l’Esprit Saint (Matthieu 1:20).
Joseph au contraire était de la lignée de Jéconias (Matt. 1:11,12). Car dans l’évangile de Matthieu (Matt. 1:1-17), l’arbre généalogique de Joseph est fourni de manière à légitimer le droit du Seigneur Jésus au trône de David selon la loi. Pour que Jésus Christ obtienne le droit légal au trône de David, Joseph a pris sa femme fiancée auprès de lui (Matt. 1:24). Joseph et Marie n’ont pas eu de communion conjugale jusqu’à ce que le Fils engendré de Dieu soit né (plus tard ils ont eu une descendance commune).
« Ô roi, le Dieu Très-haut donna à Nebucadnetsar, ton père, le royaume, et la grandeur, et l’honneur, et la majesté » (Daniel 5:18).
Daniel appelle ici Nebucadnetsar, le ‘père’ du roi Belshatsar, bien qu’il soit vraisemblablement son ‘grand-père’. Le terme ‘père’ dans le monde antique de la Bible était une désignation utilisée y compris pour des ascendants plus éloignés (Genèse 19:37 : « Moab : lui, est le père de Moab, jusqu’à ce jour » ; 2 Rois 20:5 : « à Ézéchias, prince de mon peuple : Ainsi dit l’Éternel, Dieu de David, ton père » ; 1 Rois 15:10 : Maaca est appelée la mère d’Asa, alors que selon le v. 2, elle était sa grand-mère).
C’est un fait intéressant, mais aujourd'hui encore peu connu, qu’au 19ème siècle l’existence de Belshatsar était niée en bloc du côté de la théologie naissante des critiques de la Bible. Le nom de Belshatsar n’apparaissait sur aucun des registres royaux connus de Babylone. Cependant en 1854, dans la Ziggourat de Ur, plusieurs cylindres d’argile furent trouvés, avec le même texte gravé en écriture cunéiforme sur lequel on pouvait lire clairement le nom de Belshatsar comme le fils de Nabonide. Pendant une longue absence de Nabonide, Belshatsar régna comme vice-roi à Babylone. Cela explique pourquoi Belshatsar voulait faire de Daniel le « troisième gouverneur » dans le royaume (Daniel 5:29). Il était lui-même le second après son père.
Les deux passages de Matthieu 1:1-17 et Luc 3:23-38, contiennent deux registres généalogiques ou successions d’ancêtres du Seigneur Jésus. Les deux confirment son origine comme étant issu de la maison royale de David, mais ils présentent une grande différence parce que ce sont les arbres généalogiques de deux personnes différentes : Joseph et Marie.
Le registre généalogique dans l’introduction de Matthieu remonte aussi bien à David, le premier roi selon les pensées de Dieu, qu’à Abraham le premier à avoir reçu les promesses de Dieu. Dans cet évangile, le Seigneur Jésus est décrit comme le « fils de David » issue de la maison d’Israël, et comme le Messie et Roi légitime. En Lui furent accomplies aussi bien les promesses faites à Abraham (Genèse 22:18 ; Galates 3:16) que les prophéties au sujet du fils de David (Jérémie 23:5 ; Matthieu 22:42).
Tous les descendants de David jusqu’à la captivité babylonienne sont connus de l’Ancien Testament comme des rois couronnés. Mais dans cette liste il manque les rois impies Achazia, Joas, Amatsia, Joakhaz et Jéhoïakim. Jéconias qui est mentionné comme le dernier roi avant la captivité babylonienne est identique à Jéhoïakin (Jérémie 27:20). Les trois premiers étaient des descendants de la reine impie Athalie. Joakhaz était un roi impie qui n’a régné que trois mois (2 Rois 23:31). En omettant ces noms pour de bonnes raisons, chacune des trois périodes contient 14 générations, ces périodes étant d’Abraham à David, de David jusqu’à la captivité babylonienne, de la captivité babylonienne jusqu’à Christ.
Ces nombres doivent être compris de façon spirituelle et symbolique car ils correspondent à la formule 3x7x2 c’est-à-dire une perfection (7) divine (3) du témoignage (2). L’omission des rois nommés n’est pas du tout une faute de Matthieu qui, en tant que Juif, connaissait très bien les noms des rois de Juda. En outre n’importe quel Juif un peu instruit aurait pu le corriger. Cela fait apparaître un danger de transplanter notre façon de penser : l’exigence qu’un registre généalogique soit complet du point de vue des générations, peut sembler aller de soi dans le monde occidental actuel ; mais pour un Juif le registre généalogique officiel était important en tant que tel, mais non le remplissage fastidieux de chacune des générations. On voit ceci aussi quand on lit les tableaux d’ancêtres dans les premiers chapitres du premier livre des Chroniques.
Le fait que l’arbre généalogique dans Matthieu soit celui de Joseph, le mari de Marie, ressort de Matthieu 1:16 où il est dit à la fin de la succession des ancêtres : « Jacob engendra Joseph, le mari de Marie, de laquelle est né Jésus, qui est appelé Christ ». Selon la loi d’Israël Jésus était le fils de Joseph. Résumons :
descendantmâle qui n’est pas nécessairement le fils direct du point de vue charnel.
ascendant. C’est ainsi par exemple que Achazia, le fils de Joram (2 Rois 8:24), est désigné comme « fils de Josaphat » (2 Chron. 22:9). Or c’était en réalité son petit-fils. Ce genre de choses est également connu dans les inscriptions non bibliques.
Le registre généalogique de Luc 3 présente le Seigneur Jésus en harmonie avec tout le caractère de cet évangile, à savoir comme Fils de l’homme parfait dans son abaissement. Comme tel Il est rattaché à toute la race humaine jusqu’à Adam, mais par sa mère Marie. C’est pourquoi Luc écrit sous la direction de l’Esprit Saint : « Et Jésus… étant comme on l’estimait, fils de Joseph » (Luc 3:23). À la différence et en complément de Matthieu, Luc prouve que Marie, la mère du Seigneur Jésus était issue de la maison de David, même si ce n’était pas par Salomon le successeur de David sur le trône, mais par son frère Nathan (Luc 3:31 ; 2 Samuel 5:14 ; 1 Chroniques 3:5).
« Et Jessé engendra David le roi ; et David le roi engendra Salomon, de celle qui avait été femme d’Urie » (Matthieu 1:6).
« … de Maïnan, de Mattatha, de Nathan, de David, de Jessé » (Luc 3:31).
Comme il a été écrit ci-dessus, Matthieu décrit l’arbre généalogique du Seigneur Jésus par son père légal Joseph. Dans l’évangile de Luc au contraire la lignée généalogique est donnée par sa mère biologique. Les deux lignées se rejoignent dans le roi David. C’est pour cela que Matthieu mentionne Salomon comme ancêtre du Seigneur Jésus tandis que Luc mentionne Nathan. Cela n’est pas une contradiction avec l’Ancien Testament, car nous y apprenons que David eut plusieurs fils qui naquirent à Hébron (2 Samuel 3:2-5) et ensuite plusieurs fils et filles, parmi lesquels Salomon et Nathan lui naquirent à Jérusalem (2 Samuel 5:13-16).
« Et Asa engendra Josaphat ; et Josaphat engendra Joram ; et Joram engendra Ozias » (Matthieu 1:8).
« Et tout le peuple de Juda prit Ozias qui était âgé de 16 ans et ils le firent roi à la place de son père Amatsia » (2 Chroniques 26:1).
Amatsia était le père d’Ozias, Joram était un ascendant plus éloigné (arrière-grand-père selon 2 Chroniques 22:6 + 22:11 + 24:27 + 26:1).
« Josias engendra Jéchonias » (Matthieu 1:11).
« Et les fils de Josias : le premier-né, Jokhanan ; le second, Jehoïakim ; le troisième, Sédécias ; le quatrième, Shallum. — Et les fils de Jehoïakim : Jéconias, son fils ; Sédécias, son fils » (1 Chroniques 3:15, 16).
Le père de Jéconias s’appelle Jehoïakim qui n’est pas mentionné en Matthieu. Josias était le grand-père de Jéconias.
« Et après la transportation de Babylone, Jéconias engendra Salathiel ; et Salathiel engendra Zorobabel » (Matthieu 1:12).
« De Johanna, de Rhésa, de Zorobabel, de Salathiel, de Néri » (Luc 3:27).
Il s’agit ici de deux personnes différentes ayant le même nom de Salathiel. On constate que tous les deux avaient un fils du nom de Zorobabel. Mais ce n’était pas rare dans l’antiquité. C’est ainsi qu’aussi bien des rois de Juda que des rois d’Israël ont appelé leurs fils Joram et Achazia (2 Rois 1:17 ; 8:16, 25). On trouve des choses semblables dans les dynasties Égyptiennes (*).
(*) Dans la 12ème dynastie, il y a eu à la fois un Amenemhat I et Amenemhat II qui ont eu chacun un fils du nom de Sesostris qui se sont également assis sur le trône. Pareillement, dans la 18ème dynastie on trouve les Pharaons Thoutmosis III et Thoutmosis IV qui ont eu chacun un fils appelé Amenophis. Dans la 20ème dynastie tous les rois se sont appelés Ramsès à l’exception de Sethnakht, et ce nom Ramsès a été ainsi appliqué aux pères, fils, petits-fils et arrière-petit-fils).
« Et après la transportation de Babylone, Jéchonias engendra Salathiel ; et Salathiel engendra Zorobabel ; et Zorobabel engendra Abiud ; et Abiud engendra Éliakim ; et Éliakim engendra Azor » (Matthieu 1:12, 13).
« De Juda, de Johanna, de Rhésa, de Zorobabel, de Salathiel, de Néri » (Luc 3:27).
« Et les fils de Jéconias : Assir ; Shealthiel, son fils ; et Malkiram, et Pedaïa, et Shenatsar, Jekamia, Hoshama, et Nedabia. — Et les fils de Pedaïa : Zorobabel et Shimhi. Et les fils de Zorobabel : Meshullam et Hanania, et Shelomith, leur sœur : et Hashuba, et Ohel, et Bérékia, et Hasadia, et Jushab-Hésed, cinq » (1 Chroniques 3:17-20).
Selon la déclaration de l’évangile de Matthieu, Salathiel était père de Zorobabel alors que dans 1 Chroniques 3 il est appelé Pedaïa. Cette difficulté peut être résolue si Salathiel (en hébreu : « j’ai demandé à Dieu ») et Pedaïa (en hébreu : « l’Éternel a exaucé ») sont des noms différents d’une seule et même personne. Pedaïa possédait, d’après cela, le second nom de Salathiel, ou bien un surnom en plus de son nom.
Salathiel de Luc 3 est vraisemblablement une personne tout à fait différente de celle mentionnée en Matthieu 1, même si tous les deux ont eu un fils du nom de Zorobabel. Pedaïa-Salathiel (1 Chroniques 3:18 et Matthieu 1:12) était un petit-fils de Jéconias. Le roi Jéconias, également appelé Jéhoïakin, a régné de 598 à 597 avant Christ. Son petit-fils a vécu alors autour de 540 avant J. Christ. Salathiel de Luc 3 est issu de la 21ème génération après David. David a vécu aux environs de 1000 avant Christ. Si on évalue à 30 ans environ la durée normale d’une génération, Salathiel a vécu autour de 370 avant Christ. Il ressort manifestement de cela qu’il est question ici de personnes tout à fait différentes, même si elles portent le même nom.
« Et Jacob engendra Joseph, le mari de Marie, de laquelle est né Jésus, qui est appelé Christ » (Matthieu 1:16).
Et Jésus lui-même commençait d’avoir environ trente ans, étant comme on l’estimait, fils de Joseph ; d’Héli » (Luc 3:23).
En Matthieu 1:16 il est dit que Joseph a été engendré par Jacob, mais il est aussi dit que Joseph était le mari de Marie. Nous avons donc clairement l’arbre généalogique de Joseph devant nous. En Luc 3:23 il est dit : « Et Jésus … étant comme on l’estimait, fils de Joseph : d’Héli ». D’après cela l’évangile de Luc ne présente pas l’arbre généalogique de Joseph, mais celui de Marie. Cet arbre généalogique remonte à David très différemment de l’autre arbre (même si tous les deux comportent un Zorobabel et un Salathiel).
Secondement, entre Jésus et Joseph, il n’est expressément pas parlé d’engendrement, car cela aurait été entièrement faux (voir Luc 1:35), mais la Parole dit : « … étant comme on l’estimait, fils de Joseph, d’Héli ». Pareillement nous ne lisons pas que Joseph ait été engendré par Héli. Au contraire le texte s’en abstient soigneusement et dit très brièvement : « d’Héli ». Héli n’était pas le père de Joseph, mais celui de Marie, et par-là il était le beau-père de Joseph. En outre l’expression « comme on l’estimait » montre qu’il s’agit simplement d’une opinion publique selon laquelle Jésus était le fils biologique de Joseph. En réalité Il ne l’était pas.
Dans les versets suivants, on a mis entre crochet la numérotation des générations dans chacun des trois séries.
« Abraham [1] engendra Isaac [2] ; et Isaac engendra Jacob [3] ; et Jacob engendra Juda [4] et ses frères [4] ; et Juda engendra Pharès [5] et Zara [5] de Thamar ; et Pharès engendra Esrom [6] ; et Esrom engendra Aram [7] ; et Aram engendra Aminadab [8] ; et Aminabab engendra Naason [9] ; et Naason engendra Salmon [10] ; et Salmon engendra Booz [11], de Rachab ; et Booz engendra Obed [12], de Ruth ; et Obed engendra Jessé [13] ; et Jessé engendra David [14], le roi ;
et David le roi engendra Salomon [1], de celle qui avait été femme d’Urie ; et Salomon engendra Roboam [2] ; et Roboam engendra Abia [3] ; et Abia engendra Asa [4] ; et Asa engendra Josaphat [5] ; et Josaphat engendra Joram [6] ; et Joram engendra Ozias [7] ; et Ozias engendra Joatham [8] ; et Joatham engendra Achaz [9] ; et Achaz engendra Ézéchias [10] ; et Ézéchias engendra Manassé [11] ; et Manassé engendra Amon [12] ; et Amon engendra Josias [13] ; et Josias engendra Jéchonias [14] et ses frères [14], au temps de la transportation de Babylone ;
et après la transportation de Babylone, Jéchonias [1] engendra Salathiel [2] ; et Salathiel engendra Zorobabel [3] ; et Zorobabel engendra Abiud [4] ; et Abiud engendra Éliakim [5] ; et Éliakim engendra Azor [6] ; et Azor engendra Sadok (7) ; et Sadok engendra Achim [8] ; et Achim engendra Éliud [9] ; et Éliud engendra Éléazar [10] ; et Éléazar engendra Matthan [11] ; et Matthan engendra Jacob [12] ; et Jacob engendra Joseph [13], le mari de Marie, de laquelle est né Jésus [14], qui est appelé Christ.
Toutes les générations, depuis Abraham jusqu’à David, sont donc quatorze générations, et depuis David jusqu’à la transportation de Babylone, quatorze générations ; et depuis la transportation de Babylone jusqu’au Christ, quatorze générations » (Matthieu 1:2-17).
L’arbre généalogique selon Matthieu 1 est divisé selon le verset 17 en trois périodes de 14 générations. Selon ce verset le lecteur doit trouver dans le texte 42 générations. Mais ce n’est apparemment pas le cas, car on ne trouve que 41 noms : Abraham → Isaac → Jacob → Juda → Pharès → Esrom → Aram → Aminadab → Naason → Salmon → Booz → Obed → Jessé → David → Salomon → Roboam → Abia → Asa → Josaphat → Joram → Ozias → Joatham → Achaz → Ézéchias → Manassé → Amon → Josias → Jéchonias → Salathiel → Zorobabel → Abiud → Éliakim → Azor → Sadok → Achim → Éliud → Éléazar → Matthan → Jacob → Joseph → Jésus.
La première période de Abraham à David contient exactement 14 noms et donc 14 générations jusqu’à David. Également dans la période suivante, qui commence avec Salomon, on trouve 14 générations. Le changement de période est, dans ce cas, lié à une personne le roi David. C’est pourquoi il faut ne le compter qu’une fois.
Mais le passage de la deuxième à la troisième période n’est pas lié à une personne, mais à un évènement, à savoir la captivité à Babylone. C’est justement durant ce temps que vécut le roi Jéhoïakin, comme le rapportent 2 Rois 24 et 25. Son règne a commencé quand il avait 18 ans. Il a régné trois mois et dix jours dans les années 598 et 597 avant J. Christ, quand Nébucadnetsar assiégeait Jérusalem et emmena Juda en captivité à Babylone. Jéhoïakin fut lui-même transporté à Babylone et y resta 36 ans en captivité. Au commencement du règne d’Évil-Mérodac, fils de Nébucadnetsar, en 562 avant Christ, Jéhoïakin fut sorti de prison et élevé au-dessus des autres rois prisonniers. La raison pour cela est probablement la compassion que le roi de Babylone a eu pour ce roi Jehoïakin resté si longtemps en prison. Les parties principales de la vie de Jehoïakin se composent donc de 18 ans de liberté avant la captivité à Babylone, et de 36 ans de captivité après la transportation à Babylone pour être prisonnier. Par ailleurs Jéchonias est né avant la transportation ; jusque-là il avait été sans enfant, et n’a engendré ses enfants qu’après la transportation. C’est pourquoi le roi Jéchonias est cité deux fois, parce qu’après et avant la captivité il a vécu dans des conditions sociales totalement différentes. C’est ainsi qu’il y a exactement 14 générations avant la captivité de Babylone et 14 générations après. Au verset 17 il ne s’agit ainsi pas de David jusqu’à Jéchonias et de Jéchonias jusqu’à Christ, mais il s’agit de David jusqu’à la transportation et de la transportation jusqu’à Christ.
« … de Seruch, de Ragaü, de Phalek, d’Eber, de Sala, de Caïnan, d’Arphaxad, de Sem, de Noé, de Lamech » (Luc 3:35, 36).
« Et Arpacshad vécut tente cinq ans, et engendra Shélakh » (Genèse 11:12).
Le père de Shélakh était Arpacshad. Cela est ainsi confirmé par l’Ancien Testament. Le nom Caïnan qui figure en Luc 3:35 n’apparait pas dans quelques manuscrits importants de l’évangile de Luc. Il est vrai que le nom de Caïnan se trouve dans la traduction grecque de l’Ancien Testament. C’est peut-être de là qu’il est arrivé dans quelques copies du Nouveau Testament.
De ce passage, nous apprenons qu’aucun registre généalogique n’est complet. Parfois on ne peut pas établir une relation directe de parenté. Ce n’est pas le but de Dieu de nous lister la totalité des générations jusqu’à Adam.
« Or, après qu’ils se furent retirés, voici, un ange du Seigneur apparut en songe à Joseph, disant : Lève-toi, prends le petit enfant et sa mère, et fuis en Égypte, et demeure là jusqu’à ce que je te le dise ; car Hérode cherchera le petit enfant pour le faire périr. Et lui, s’étant levé, prit de nuit le petit enfant et sa mère, et se retira en Égypte. Et il fut là jusqu’à la mort d’Hérode » (Matthieu 2:13-15).
« Et quand huit jours furent accomplis pour le circoncire, son nom fut appelé Jésus, nom duquel il avait été appelé par l’ange avant qu’il fût conçu dans le ventre. Et quand les jours de leur purification, selon la loi de Moïse, furent accomplis, ils le portèrent à Jérusalem, pour le présenter au Seigneur… Et quand ils eurent tout accompli selon la loi du Seigneur, ils s’en retournèrent en Galilée, à Nazareth, leur ville. Et l’enfant croissait et se fortifiait, étant rempli de sagesse ; et la faveur de Dieu était sur lui. Et ses parents allaient chaque année à Jérusalem, à la fête de Pâque » (Luc 2:21-41).
Les deux déclarations ne se contredisent pas, car elles ont eu lieu à des moments différents. Le jour de la naissance du Seigneur Jésus, les bergers qui demeuraient aux champs entendirent par des anges ce qui était arrivé à Bethléhem. Ils se hâtèrent immédiatement vers la crèche et y trouvèrent tout confirmé, et louèrent Dieu (Luc 2:8-20). Au même moment des mages de l’Orient virent un phénomène céleste extraordinaire et en conclurent qu’un roi unique en son genre devait être né en Israël, car ils connaissaient vraisemblablement les prophéties de l’Ancien Testament (Nombres 24:17 ?). La capitale d’un pays dans l’antiquité était le lieu d’habitation de la famille royale, et les connaisseurs en astres se mirent en route vers Jérusalem après avoir terminé leurs préparatifs. Vraisemblablement, ils ne virent plus l’étoile spéciale durant leur voyage. Dans la capitale d’Israël ils apprirent alors que le Messie promis n’était pas né à Jérusalem, mais à Bethléhem. Là-dessus les mages de l’Orient partirent vers Bethléhem, et virent subitement l’étoile qui maintenant les conduisit et stationna au-dessus d’une maison où se trouvait la famille à ce moment-là. Près de deux ans s’étaient passés, car Hérode, rempli de haine, « fit tuer tous les garçons qui se trouvaient à Bethléhem et dans tout son territoire, depuis l’âge de deux ans et en dessous, selon le temps dont il s’était enquis exactement auprès des mages » (Matthieu 2:16). C’est la raison pour laquelle la famille, sur une directive divine (déjà annoncée dans l’Ancien Testament), partit en Égypte. Ils y restèrent jusqu’à ce qu’Hérode meure. Ensuite ils vinrent à Nazareth (Matthieu 2:1-23). Ces évènements ne sont pas mentionnés par Luc.
La succession des évènements est donc la suivante :
ÉVÉNEMENT |
DATE |
PASSAGE BIBLIQUE |
Naissance du Seigneur |
Jour de sa naissance |
Luc 2:7 |
Visite des bergers |
Jour de la naissance |
Luc 2:8-20 |
Les mages voient l’étoile |
Jour de la naissance |
Matthieu 2:2b |
Circoncision de Jésus |
après 8 jours |
Luc 2:21 |
Présentation de Jésus au temple |
Avant la visite des mages |
Luc 2:22-40 |
La famille habitait probablement déjà à Nazareth, mais revint encore une fois à Bethléhem |
|
Luc 2:39 |
Lors de la fête annuelle de Pâque, ils allaient à Jérusalem |
|
Luc 2:41 |
Visite des mages de l’Orient à Bethléhem (*) |
Après moins de deux ans |
Matthieu 2:1-12 |
Fuite en Égypte |
Quand Hérode voulut tuer les enfants mâles |
Matthieu 2:13-21 |
Retour d’Égypte |
Après la mort d’Hérode |
Matthieu 2:22-23 |
Jésus au temple |
12 ans après sa naissance |
Luc 2:41-50 |
(*) Vraisemblablement la famille passait la nuit à Bethléhem pour aller de là à Jérusalem à la fête de Pâque. La distance entre Bethléhem et Jérusalem est d’environ 15 km à pied, ce qui est faisable pour une famille avec enfants en un jour. Bethléhem pouvait servir d’habitation passagère pour des visiteurs qui restaient plusieurs jours pour la fête de Pâque à Jérusalem. Au contraire, Nazareth est à environ 140 km à pied de Jérusalem, ce qui suppose un voyage de plusieurs jours avec un petit enfant.
« Alors Jésus vient de Galilée au Jourdain auprès de Jean, pour être baptisé par lui ; mais Jean l’en empêchait fort, disant : Moi, j’ai besoin d’être baptisé par toi, et toi, tu viens à moi ! » (Matthieu 3:13-14).
« Et pour moi, je ne le connaissais [grec : eido] pas ; mais afin qu’il fût manifesté à Israël, à cause de cela, je suis venu baptiser d’eau. Et Jean rendit témoignage, disant : J’ai vu [grec : theaomai] l’Esprit descendant du ciel comme une colombe, et il demeura sur lui. Et pour moi, je ne le connaissais [grec : eido] pas ; mais celui qui m’a envoyé baptiser d’eau, celui-là me dit : Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre, et demeurer sur lui, c’est celui-là qui baptise de l’Esprit Saint. Et moi, j’ai vu [grec : horao] et j’ai rendu témoignage que celui-ci est le fils de Dieu » (Jean 1:31-34).
Jean le baptiseur connaissait sans aucun doute le Seigneur Jésus
car les deux étaient même apparentés, et Marie avait visité Élisabeth pendant
sa grossesse (Luc 1:36 et suivants). Mais avant tout Jean, en tant que Messager
envoyé devant le Seigneur qui était « rempli de l’Esprit Saint dès le
ventre de sa mère » (Luc 1:15), savait que son parent Jésus était le
Messie promis (Luc 1:17). C’est pourquoi Jean reconnut le Seigneur quand Celui-ci
vint à lui. C’est ainsi qu’est dépeinte la première rencontre dans les trois
évangiles synoptiques. Il est vrai qu’aucun de ces trois évangiles n’utilise
pour cela le mot « connaître » (en grec : eido
), mais on
apprend entre les lignes que Jean, conduit par l’Esprit Saint, saisit qui était
devant lui.
Il en va autrement dans l’évangile de Jean où nous voyons le
Seigneur Jésus comme le Fils éternel de Dieu, comme la Parole qui était auprès
du Père dans l’éternité et qui devint homme (Jean 1:1-18). La préexistence et
la qualité de Fils éternel du Seigneur Jésus étaient jusque-là un secret qui n’avait
pas encore été révélé dans l’Ancien Testament, même si ici ou là il y avait des
indications cachées : Genèse 19:24 ; Proverbes 30:4 ; Ésaïe 9:5.
Et comme tel, c’est-à-dire comme Fils éternel de Dieu devenu Homme, Jean le
baptiseur ne connaissait (en grec eido
) pas le Seigneur Jésus. Ce n’est
qu’après l’avoir rencontré au Jourdain que Jean a pu dire : « J’ai vu
et j’ai rendu témoignage que celui-ci est le Fils de Dieu » (Jean 1:34).
Là, Jean a vu (en grec horao
) de ses yeux naturels, que le Saint Esprit était
descendu sur le Seigneur Jésus, et il a compris par-là que Jésus Christ est le
Fils de Dieu.
« Et il arriva, en ces jours-là, que Jésus vint de Nazareth de Galilée, et fut baptisé par Jean au Jourdain. Et s’éloignant aussitôt de l’eau, il monta, et vit les cieux se fendre, et l’Esprit comme une colombe descendre sur lui. Et il y eut une voix qui venait des cieux : Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi j’ai trouvé mon plaisir. Et aussitôt l’Esprit le pousse dans le désert. Et il fut dans le désert quarante jours, tenté par Satan ; et il était avec les bêtes sauvages ; et les anges le servaient » (Marc 1:9-13).
« Le lendemain, il voit Jésus venant à lui, et il dit : Voilà l’agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ! … Et pour moi, je ne le connaissais pas ; mais afin qu’il fût manifesté à Israël, à cause de cela, je suis venu baptiser d’eau… Le lendemain encore, Jean se tint là, et deux de ses disciples ; et regardant Jésus qui marchait, il dit : Voilà l’agneau de Dieu ! Et les deux disciples l’entendirent parler, et ils suivirent Jésus… Le lendemain, il voulut s’en aller en Galilée. Et Jésus trouve Philippe, et lui dit : Suis-moi… Philippe trouve Nathanaël … Et le troisième jour, il y eut une noce à Cana de Galilée » (Jean 1:29, 31, 35-37, 43-45 ; 2:1).
Il semble qu’il y ait une contradiction, car selon l’évangile de Marc, le Seigneur Jésus s’est trouvé immédiatement après son baptême pendant 40 jours dans le désert, tandis qu’à première vue selon l’évangile de Jean, le jour suivant immédiatement son baptême, le Seigneur Jésus a choisi deux disciples, et le jour suivant encore deux autres, et au troisième jour ils étaient invités à la noce de Cana.
Le baptême du Seigneur Jésus au Jourdain par Jean le baptiseur a été le commencement de son ministère public. Le baptême est décrit par les trois évangélistes Matthieu (1:9-11), Marc (3:13-17) et Luc (3:21-22). Ensuite le Seigneur Jésus s’est trouvé d’abord 40 jours dans le désert, à la suite de quoi Il a choisi quelques disciples, et ensuite un jour plus tard Il a changé l’eau en vin alors qu’il était invité aux noces de Cana.
Au contraire Jean ne raconte rien de la scène du baptême proprement dite, mais il semble bien ressortir du ch. 1:19-28 que ce baptême du Seigneur Jésus avait eu lieu déjà depuis longtemps avant que Jean le baptiseur s’entretienne avec les Juifs de Jérusalem. Durant les 40 jours pendant lesquels Jésus Christ était éprouvé dans le désert, Jean le baptiseur est vraisemblablement resté à Béthanie de l’autre côté du Jourdain, pour baptiser ceux du peuple d’Israël qui se repentaient et se retiraient vers lui. Les Juifs de Jérusalem avaient entendu parler de son activité de baptême, et c’est pour cela que des sacrificateurs furent envoyés auprès de Jean pour savoir qui, au fond, était ce baptiseur (Jean 1:19).
« Or ce sont ici les noms des douze apôtres : le premier, Simon appelé Pierre, et André son frère ; Jacques le fils de Zébédée, et Jean son frère ; Philippe et Barthélemy ; Thomas et Matthieu le publicain ; Jacques le fils d’Alphée et Lebbée surnommé Thaddée ; Simon le Cananéen, et Judas l’Iscariote, qui aussi le livra » (Matthieu 10:2, 3).
« Et il surnomma Simon, Pierre ; et Jacques le fils de Zébédée et Jean le frère de Jacques, et il les surnomma Boanergès, ce qui est : fils de tonnerre ; et André, et Philippe, et Barthélemy, et Matthieu, et Thomas, et Jacques le fils d’Alphée, et Thaddée, et Simon le Cananéen, et Judas Iscariote, qui aussi le livra » (Marc 3:17-19).
« Simon, qu’il nomma aussi Pierre, et André son frère ; Jacques et Jean ; Philippe et Barthélemy ; Matthieu et Thomas ; Jacques le fils d’Alphée, et Simon qui était appelé Zélote ; Jude frère de Jacques, et Judas Iscariote, qui aussi devint traître » (Luc 6:14-16).
« Et quand ils furent entrés dans la ville, ils montèrent dans la chambre haute où demeuraient Pierre et Jean, et Jacques, et André, Philippe et Thomas, Barthélemy et Matthieu, Jacques fils d’Alphée et Simon Zélote, et Jude frère de Jacques » (Actes 1:13).
À l’exception d’un nom la liste des disciples concorde dans les évangiles et les Actes, selon le tableau suivant (le chiffre entre parenthèses donne la position du listé dans l’énumération considérée) :
Matthieu |
Marc |
Luc |
Actes |
Noms supplémentaires |
Autre Qualificatif |
Simon (1) |
Simon (1) |
Simon (1) |
Simon (1) |
Pierre, Céphas |
Frère d’André |
André (2) |
André (4) |
André (2) |
André (4) |
|
Frère de Pierre |
Jacques (3) |
Jacques (2) |
Jacques (3) |
Jacques (3) |
Boanergès |
Frère de Jean |
Jean (4) |
Jean (3) |
Jean (4) |
Jean (2) |
Boanergès |
Frère de Jacques |
Philippe (5) |
Philippe (5) |
Philippe (5) |
Philippe (5) |
|
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Barthélemy (6) |
Barthélemy (6) |
Barthélemy (6) |
Barthélemy (7) |
Nathanaël |
|
Thomas (7) |
Thomas (8) |
Thomas (8) |
Thomas (8) |
Didyme = jumeau |
|
Matthieu (8) |
Matthieu (7) |
Matthieu (7) |
Matthieu (8) |
Lévi |
|
Jacques (9) |
Jacques (9) |
Jacques (9) |
Jacques (12) |
|
Fils d’Alphée (et frère de Thaddée) |
Thaddée (10) |
Thaddée (10) |
Jude (11) |
Jude (10) |
Jude, Lebbée |
Frère de Jacques (et fils d’Alphée) |
Simon (11) |
Simon (11) |
Simon (10) |
Simon (9) |
Zélote |
|
Judas Iscariote (12) |
Judas Iscariote (12) |
Judas Iscariote (12) |
|
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|
|
|
|
Matthias |
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|
La seule difficulté se trouve avec le nom de « Thaddée ». Tandis que Matthieu et Marc parlent de « Thaddée » (Matthieu l’appelle même Lebbée surnommé Thaddée), Luc parle dans son évangile et dans les Actes de Jude le frère de Jacques, et donc le fils d’Alphée.
La contradiction apparente se laisse facilement résoudre : Thaddée est le surnom de Jude, fils d’Alphée, et qui était donc un frère de Jacques, le fils d’Alphée. Vraisemblablement il a obtenu son nouveau nom pour qu’on le différencie de Judas le traître. Les doubles noms étaient à l’époque tout à fait courants et se rajoutent à l’énumération ci-dessus.
« Et Jean rendit témoignage, disant : J’ai vu l’Esprit descendant du ciel comme une colombe, et il demeura sur lui. Et pour moi, je ne le connaissais pas ; mais celui qui m’a envoyé baptiser d’eau, celui-là me dit : Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre, et demeurer sur lui, c’est celui-là qui baptise de l’Esprit Saint » (Jean 1:32-33).
« Et Jean, ayant ouï parler dans la prison des œuvres de Christ, envoya par ses disciples, et lui dit : Es-tu celui qui vient, ou devons-nous en attendre un autre ? » (Matthieu 11:2-3).
Les deux passages traitent d’évènements complètement différents dans le temps. À l’un des moments, celui de Jean 1, Jean le baptiseur n’a pas encore été jeté en prison. Cela dut avoir lieu peu après.
Dans les autres évangiles, le récit sur le ministère public de Jésus Christ commence un peu plus tard, et même après que Jean le baptiseur ait été jeté en prison. C’est pourquoi il est rapporté à cet endroit-là que Jean a quelque peu douté si Jésus Christ (qu’il connaissait très bien) était vraiment le Messie promis. Il s’agit donc de paroles exprimées par Jean à des moments complètement différents et dans des circonstances différentes.
« Et comme il marchait le long de la mer de Galilée, il vit deux frères, Simon appelé Pierre et André son frère, qui jetaient un filet dans la mer, car ils étaient pécheurs » (Matthieu 4:18).
« André, le frère de Simon Pierre, était l’un des deux qui avaient ouï parler de lui à Jean, et qui l’avaient suivi. Celui-ci trouve d’abord son propre frère Simon, et lui dit : Nous avons trouvé le Messie (ce qui, interprété, est Christ). Et il le mena à Jésus. Jésus, l’ayant regardé, dit : Tu es Simon, le fils de Jonas ; tu seras appelé Céphas (qui est interprété Pierre). Le lendemain, il voulut s’en aller en Galilée. Et Jésus trouve Philippe, et lui dit : Suis-moi » (Jean 1:41-44).
Ces deux rencontres ont eu lieu à des moments différents, même si dans les deux cas on les trouve au début d’un évangile. Le Seigneur Jésus a eu plusieurs rencontres avec les deux frères. La première fois, Il les rencontra au bord du Jourdain. Jean est le seul à en parler dans son ch. 1. C’était aussi la première rencontre des disciples avec Jésus Christ. L’un d’entre eux André, est resté un jour entier auprès de Lui. Les autres Pierre, Philippe et Nathanaël, n’ont eu qu’une rencontre plus courte.
C’est probablement peu après, qu’a eu le premier miracle à Cana ; et ensuite en chemin vers la Galilée, le Seigneur Jésus a eu la conversation avec la femme Samaritaine au puits de Jacob. Ce n’est qu’ensuite que le Seigneur Jésus a de nouveau rencontré Pierre et André. C’était alors au bord de la mer de Galilée. C’est là que Pierre et André reçurent leur appel au service. C’est Matthieu qui le rapporte.
« Et comme il entrait dans Capernaüm, un centurion vint à lui, le suppliant, et disant : Seigneur, mon serviteur est couché à la maison, atteint de paralysie, horriblement tourmenté. Et Jésus lui dit : J’irai, moi, et je le guérirai » (Matthieu 8:5-7).
« Et ayant ouï parler de Jésus, il envoya vers lui des anciens des Juifs, le priant de venir sauver son esclave. Et étant venu à Jésus, ils le priaient instamment, disant : Il est digne que tu lui accordes cela, car il aime notre nation et nous a lui-même bâti la synagogue. Et Jésus alla avec eux. Et déjà comme il n’était plus guère loin de la maison, le centurion envoya des amis vers lui, lui disant : Seigneur, ne te donne pas de fatigue, car je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit » (Luc 7:3-6).
Le centurion dont l’esclave était très malade ne se tourna pas directement vers le Seigneur Jésus, mais d’abord vers les anciens des Juifs, pour qu’ils servent d’intermédiaires pour parler au Seigneur Jésus. Peut-être pensait-il que ceux-là pourraient mieux accéder au Seigneur. Matthieu nous donne la circonstance de manière condensée et se limite à l’essentiel. Le centurion, en tant que donneur de mission, est mis là à la place des messagers qu’il a envoyés. On trouve quelque chose de semblable en Jean 4:1-3 : « Quand donc le Seigneur connut que les pharisiens avaient entendu dire : Jésus fait et baptise plus de disciples que Jean (toutefois Jésus lui-même ne baptisait pas, mais ses disciples), il quitta la Judée et s’en alla encore en Galilée ». Le Seigneur Jésus n’a pas baptisé lui-même, mais a laissé Ses messagers, les disciples, pratiquer les baptêmes. Malgré cela, il fut colporté parmi les pharisiens que le Seigneur Jésus baptisait lui-même, ce qui n’était pas complètement faux, car Il était le véritable donneur de missions. C’est de manière semblable que Matthieu décrit la circonstance avec le centurion.
« Et quand il arriva à l’autre rive, dans le pays des Gergéséniens, deux démoniaques, sortant des sépulcres, vinrent à sa rencontre ; et ils étaient très violents, en sorte que personne ne pouvait passer par ce chemin-là » (Matthieu 8:28).
« Et ils arrivèrent à l’autre rive de la mer, dans le pays des Gadaréniens. Et aussitôt, comme il sortait de la nacelle, un homme possédé d’un esprit immonde, et qui avait sa demeure dans les sépulcres, sortant des sépulcres, le rencontra » (Marc 5:1-3).
« Et ils abordèrent dans le pays des Gadaréniens, qui est vis à vis de la Galilée. Et quand il fut descendu à terre, un homme de la ville vint à sa rencontre, qui depuis longtemps avait des démons, et ne portait pas de vêtements, et ne demeurait pas dans une maison, mais dans les sépulcres » (Luc 8:26-27).
Matthieu rapporte assez courtement qu’il y avait deux hommes ; Marc et Luc, au contraire, n’en mentionnent qu’un, mais ils ajoutent plusieurs détails.
En Marc et Luc il s’agit manifestement de la guérison en soi, et c’est pourquoi il leur suffit de mentionner un cas, mais ils le décrivent alors de façon précise. Matthieu, au contraire, nomme deux personnes guéries. Deux, dans l’Ancien Testament, est le nombre d’un témoignage suffisant (Deutéronome 17:6).
Pour Matthieu qui écrit son évangile en premier lieu pour les Juifs, auxquels il présente le Seigneur Jésus comme le Messie promis, le fait d’avoir un témoignage crédible était plus important que la mention de beaucoup de détails (voir référence 76).
« Et Jésus, passant de là plus avant, vit un homme nommé Matthieu, assis au bureau de recette ; et il lui dit : Suis-moi. Et se levant, il le suivit » (Matthieu 9:9).
« Et en passant, il vit Lévi le fils d’Alphée assis au bureau de recette, et il lui dit : Suis-moi. Et se levant, il le suivit » (Marc 2:14).
« Et après cela il sortit ; et il vit un publicain nommé Lévi, assis au bureau de recette, et il lui dit : Suis-moi. Et quittant tout, il se leva et le suivit » (Luc 5:27).
Il est clair que dans ces trois passages il s’agit du même évènement, et de la même personne principale. Dans Matthieu le péager est appelé Matthieu, tandis que dans Marc et Luc il est appelé Lévi. Il possédait donc un double nom : Matthieu-Lévi. Très vraisemblablement c’est ce Matthieu-Lévi qui a été plus tard l’écrivain de l’évangile de Matthieu.
En fouillant les paragraphes concernés, le lecteur se rend vite
compte de la raison pour laquelle le nom utilisé est soit Matthieu, soit Lévi.
Quand Matthieu parle du péager Matthieu, c’est-à-dire de lui-même, il saute
tout ce qui pourrait être à son honneur. C’est pour cela qu’il utilise le nom
de Matthieu (cadeau
de Dieu). Quand Marc et Luc parlent de Matthieu, ils
mentionnent tout ce qui est positif chez lui, et ils utilisent le nom de Lévi,
qui est le mot hébreu pour « fidèle » (en voulant dire ici : fidèle
à Dieu).
« Comme il leur disait ces choses, voici, un chef de synagogue s’étant approché lui rendit hommage, disant : Ma fille vient de mourir, mais viens et pose ta main sur elle, et elle vivra » (Matthieu 9:18).
« Et un des chefs de synagogue, nommé Jaïrus, vient ; et le voyant, il se jette à ses pieds ; et il le suppliait instamment, disant : Ma fille est à l’extrémité ; je te prie de venir et de lui imposer les mains, afin qu’elle soit sauvée, et qu’elle vive » (Marc 5:22-23).
« Et voici, un homme dont le nom était Jaïrus, — et il était chef de la synagogue, — vint, et se jetant aux pieds de Jésus le supplia de venir dans sa maison, car il avait une fille unique, d’environ 12 ans, et elle se mourait » (Luc 8:41-42).
Le fait que la fille du chef de synagogue Jaïrus ait été ramenée à la vie par Jésus était un évènement si important qu’il est mentionné dans trois évangiles. Mais à première vue il y a une contradiction dans ces récits. Car, dans le récit de Marc et de Luc, le chef de synagogue Jaïrus vient au Seigneur Jésus, tombe à ses pieds et lui demande de venir dans sa maison, d’imposer les mains à sa fille mourante afin qu’elle soit sauvée. Matthieu, au contraire, rapporte que Jaïrus Lui a demandé de ressusciter sa fille (Matthieu 9:18).
À côté de ces différences, il y a des points importants qui concordent. Selon les trois récits, le Seigneur Jésus se met en route pour aller dans la maison de Jaïrus. En chemin Il guérit une femme malade qui est mentionnée par les trois évangélistes. Mais Marc et Luc se différencient encore une fois de Matthieu en ce qu’ils mentionnent tous les deux que, tandis que le Seigneur Jésus allait à la maison de Jaïrus, des gens (probablement de sa maison) viennent et communiquent à Jaïrus que sa fille vient juste de mourir. Les efforts ultérieurs seraient donc inutiles. Ils estimaient probablement que le Seigneur Jésus était capable de guérir, mais pas de ressusciter un mort. Le Seigneur Jésus entendit cette parole et dit alors à Jaïrus : « ne crains pas, crois seulement » (Marc 5:36 ; Luc 8:50). Alors Il va dans la maison et Il réveille la fille de la mort.
Il n’y a aucune contradiction entre les récits. Matthieu dépeint
l’événement en raccourci, et laisse de côté la première
demande de
Jaïrus au Seigneur Jésus de guérir sa fille mourante. Son récit en devient d’autant
plus poignant, ce qui est probablement intentionnel. Marc et Luc, au contraire,
dépeignent la première demande, puis la rencontre avec les messagers venus de
la maison de Jaïrus, mais ils laissent de côté une deuxième
demande de Jaïrus,
que le Seigneur puisse faire revivre la fille. Car selon les paroles accablantes
des messagers, la fille serait morte entre temps, et Jaïrus ne devait pas se
fatiguer davantage, car Jaïrus, dans sa détresse, s’était certainement tourné
une nouvelle fois vers le Seigneur. Cette demande n’est décrite que par
Matthieu. Le déroulement chronologique est donc le suivant (on a coché avec un
« x » la présence de la mention dans l’évangile) :
|
|
Matthieu |
Marc |
Luc |
1 |
La fille du chef de synagogue est mourante |
x |
x |
x |
2 |
Jaïrus demande au Seigneur Jésus de l’aider |
|
x |
|
3 |
Sur le chemin de la maison du chef de synagogue, Il guérit la femme avec la perte de sang |
x |
x |
x |
4 |
Ensuite arrivent des gens de la maison de Jaïrus et lui disent de cesser ses efforts, car la fille est morte entre temps |
|
x |
|
5 |
Jaïrus demande à Jésus Christ de l’aider encore |
x |
|
|
6 |
Entre temps ils sont arrivés à la maison de Jaïrus et le Seigneur ranime la fille |
x |
x |
x |
« Ne faites provision ni d’or, ni d’argent, ni de cuivre dans vos ceintures, ni d’un sac pour le chemin, ni de deux tuniques, ni de sandales, ni d’un bâton, car l’ouvrier est digne de sa nourriture » (Matthieu 10:9-10).
« Et il leur commanda de ne rien prendre pour le chemin, si ce n’est un bâton seulement, ni sac, ni pain, ni monnaie dans leur ceinture, mais d’être chaussés de sandales ; et ne portez pas deux tuniques » (Marc 6:8-9).
« Et il leur dit : Ne prenez rien pour le chemin, ni bâton, ni sac, ni pain, ni argent ; et n’ayez pas chacun deux tuniques » (Luc 9:3).
Comme tous les serviteurs de Dieu, les apôtres ne devaient pas se soucier de leur bien-être extérieur. Ils ne devaient prendre avec eux que leur bâton pour marcher, des sandales et un vêtement de dessus (ce que tout le monde possède en Orient) ; toute autre chose leur serait donnée en temps utile. L’instruction du Seigneur en Marc 6:8 de ne prendre qu’un bâton et d’être chaussés de sandales, mais de ne prendre ni pain ni monnaie dans la poche, n’est qu’en contradiction apparente avec Ses paroles de Matthieu 10:9-10.
La différence repose manifestement sur le verbe « faire
provision » (« se procurer » dans certaines versions ; en
grec kataomai
) de Matthieu qui veut dire prendre activement des
précautions supplémentaires. Ce qu’ils possédaient, ils pouvaient le prendre,
mais ils ne devaient ni se procurer ni acheter rien de plus. Luc veut dire la
même chose quand il dit qu’ils ne devaient rien prendre pour [c’est-à-dire rien
aller acheter] le chemin.
« Et les disciples, s’approchant, lui dirent : Pourquoi leur parles-tu en paraboles ? Et lui, répondant, leur dit : C’est parce qu’à vous il est donné de connaître les mystères du royaume des cieux ; mais à eux, il n’est pas donné » (Matthieu 13:10-11).
« … je n’ai rien dit en secret » (Jean 18:20).
Durant son service public le Seigneur Jésus a parlé de différentes manières, à différents groupes de personnes. Mais jamais Il n’a annoncé des doctrines secrètes en cachette ou de manière cachée. Cela n’a pas changé quand, à plusieurs reprises, le Seigneur Jésus a parlé en paraboles avec Ses disciples. Quand les responsables du peuple et beaucoup d’entre le peuple d’Israël n’ont plus voulu écouter le Seigneur Jésus et L’ont rejeté, Lui n’a plus voulu leur parler directement. C’est pourquoi Il a distingué Ses disciples d’avec la masse du peuple incrédule par le moyen des discours en paraboles. Par l’action du Saint Esprit, les disciples avaient la possibilité de comprendre les paraboles. Le parler en paraboles était un jugement sur ceux qui ne voulaient rien savoir de Lui : « Va vers ce peuple et dis : En entendant vous entendrez et vous ne comprendrez point, et en voyant vous verrez et vous n’apercevrez point » (Actes 28:26). Cela n’a rien à voir avec des enseignements secrets donnés en cachette.
« Il leur proposa une autre parabole, disant : Le royaume des cieux est semblable à un grain de moutarde qu’un homme prit et sema dans son champ : lequel est, il est vrai, plus petit que toutes les semences ; mais quand il a pris sa croissance, il est plus grand que les herbes et devient un arbre, de sorte que les oiseaux du ciel viennent et demeurent dans ses branches » (Matthieu 13:31-32).
« Il [le royaume de Dieu] est semblable à un grain de moutarde, qui, lorsqu’il est semé sur la terre, est la plus petite de toutes les semences qui sont sur la terre ; et après qu’il est semé, il monte et devient plus grand que toutes les herbes, et jette de grandes branches, de sorte que les oiseaux du ciel peuvent demeurer sous son ombre » (Marc 4:31-32).
Il y a ici une faute apparente qui est l’un des arguments favoris contre la crédibilité de la Bible des sites internet athées. Ils soutiennent les points suivants :
Naturellement, le grain de moutarde, avec un diamètre d’environ
1 mm, n’est pas la plus petite des semences existant sur la terre. Mais le
Nouveau Testament prétend-il vraiment cela ? Au Proche-Orient, la moutarde
pousse à l’état sauvage ou cultivé. Il y pousse différentes variétés de
moutarde : la moutarde blanche (Sinapis alba
, taille adulte jusqu’à
1,2 m) et la moutarde noire (Brassica nigra
, taille adulte jusqu’à 2 m,
rarement 3 m) (*1). Dans les évangiles il est parlé de ces semences comme étant
semées dans un champ, et même dans un jardin (*2). Il est donc très
vraisemblable qu’il est parlé de la forme cultivée, et qu’en conséquence la
grosseur du grain de moutarde n’est comparée qu’à celle des grains de semences
des autres plantes cultivées utilisées à l’époque qu’on semait soit dans les
champs soit dans les jardins. Dans l’absolu le grain de moutarde n’est pas la
plus petite des semences, mais il est essentiellement plus petit que les grains
de blé et les semences d’autres plantes cultivées.
L’expression « qui sont sur la terre » ne veut pas
dire que la taille des grains de moutarde est comparée à toutes les autres
semences mondialement. Le terme grec pour terre (γη
) ne
signifie pas la terre au sens mondial. Il peut signifier aussi le sol (qui
reçoit la semence), ou le pays dans un sens territorial (*3). Comparer la
semence de grain de moutarde, avec toutes les semences du point de vue mondial
est une pure question d’interprétation qui ne tient guère. Le contexte montre
clairement qu’il s’agit exclusivement de grains de semence semés
intentionnellement sur les champs ou dans les jardins du territoire d’Israël ou
autour d’Israël.
La comparaison souvent citée avec les semences d’orchidées est biaisée
d’un autre point de vue. Cette plante possède des centaines de milliers, voire
des millions de semences dans une seule capsule de semences. Mais à cause de
leur petite taille extérieure, ces semences ne sont constituées que d’une
enveloppe avec un embryon dedans. Contrairement à d’autres semences, il leur manque
le tissu nutritif (endosperme
). Or celui-ci est absolument nécessaire à
la germination. C’est pourquoi les orchidées sont en symbiose, c’est-à-dire
dans la dépendance d’une communauté de vie, avec des champignons. Dès que le
germe a grandi et est en état d’actionner la photosynthèse, il n’a plus besoin
du champignon en règle générale (*4). Du point de vue biologique il s’agit d’une
famille de semences, entièrement différente, qui ne peut pas être simplement
semée pour pousser dans un champ. En outre il n’y a aucune indication jusqu’à
aujourd’hui que les orchidées existent en Israël.
Au 19ème siècle des plants de moutarde ont été cultivés dans des
champs. Ils ont atteint des tailles de plus de 2,5 m et un diamètre de la tige
de plus de 10 cm (*5). C’était en fait des végétaux arborescents, dans lesquels
les petits oiseaux pouvaient se percher. Le mot grec pour arbre (dendron
),
dans l’antiquité, n’était pas utilisé seulement pour les arbres comme on les
définit dans la botanique d’aujourd’hui (*6). Le meilleur exemple est le
rhododendron. Les grecs comprenaient par ce terme, non pas le rhododendron d’aujourd’hui,
mais le laurier. Or le laurier est la plupart du temps un arbuste qui peut
atteindre jusqu’à 3m de haut comme la moutarde noire. La qualité d’« arbre »
(en grec dendron
) était probablement plutôt attribuée à l’époque selon l’aspect
extérieur du végétal, et non pas selon la classification botanique.
Les versets de la Bible mentionnés proviennent tous d’une parabole. Cette forme de récit expose quelque chose en image ; il s’agit d’une histoire terrestre avec une signification spirituelle. Le sujet donnant lieu à comparaison ne réside pas dans les objets particuliers, plantes, animaux ou gens, mais dans le message global. Il ne s’agit donc pas d’exactitude scientifique, mais il y a des détails précis qui sont soulignés, et c’est d’eux que ressort une application spirituelle claire.
La parabole doit montrer ce qui peut se développer à partir des plus petits commencements : « … mais quand il a pris sa croissance, il est plus grand que les herbes et devient un arbre » (Matthieu 13:32). Le royaume de Dieu a commencé comme quelque chose de petit dans le monde, qui s’est développé en un grand système sur la terre qui allait fournir protection et abri même aux ennemis du christianisme. Cela était inattendu, et c’est pourquoi le plant de moutarde dans cette parabole est devenu un arbre d’une manière prodigieuse. Dans la Bible l’arbre est souvent l’image d’une grande puissance (Ézéchiel 31:3 ; Daniel 4:7 et suiv.) ou de personnes. Cette parabole n’est pas écrite pour nous communiquer des connaissances biologiques, mais pour nous avertir.
(*1) Une discussion détaillée et une description biologique des
variétés de moutarde dans la terre d’Israël, se trouve dans le livre « Plantes
de la Bible » de H. N. Moldenke et A. L. Moldenke, 1952, pages 59-64. On y
discute s’il s’agit de plants de moutarde ou d’arbre à brosse à dents (Salvadora
persica ; siwak
) avec une taille adulte allant jusqu’à 8 m.
Vraisemblablement, à cause des températures plus basses, ces plantes ne poussaient
pas en Galilée, où le Seigneur Jésus a prononcé ses paraboles. On a trouvé qu’il
y en avait à la Mer Morte, et effectivement elles poussent bien dans les
régions sèches, mais on n’en connaît plus aujourd’hui. Les noms vernaculaires
dénote l’usage de ces plantes.
(*2) « Il est semblable à un grain de moutarde qu’un homme prit et jeta dans son jardin » (Luc 13:19).
(*3) Voir W. Bauer « Dictionnaire du Nouveau Testament », 6ème édition, 1988, page 317, des significations possibles sont données en première et quatrième position.
(*4) Il y a des exceptions. Une sorte d’orchidée, qui ne possède pas de chlorophylle ou qui en possède une quantité insuffisante, a besoin durant toute sa vie d’un champignon de symbiose.
(*5) C’est ce que rapporte Thompson quand il parle des riches plaines d’Akkar en Phénicie où la moutarde noire pousse aussi grande qu’un cheval avec son cavalier. Cité par W. H. Grosser dans « Histoire naturelle de l’Écriture, Tome 1 », les arbres et les plantes mentionnés dans la Bible, 1888.
(*6) La botanique définit les arbres comme des végétaux persistants ligneux, qui présentent un axe de croissance, auxquels s’ajoutent des excroissances secondaires épaisses tout autour. Ces caractéristiques différencient les arbres d’avec les buissons, les fougères, les palmiers et autres plantes avec du bois. On trouve cela dans un site internet wikipedia.
« Et ceux qui étaient dans la nacelle vinrent et lui rendirent hommage, disant : Véritablement tu es le Fils de Dieu ! » (Matthieu 14:33).
« Et il monta vers eux dans la nacelle, et le vent tomba. Et ils furent excessivement frappés et étonnés en eux-mêmes ; car ils n’avaient pas été rendus intelligents par les pains, car leur cœur était endurci » (Marc 6:51-52).
Au moment où le Seigneur Jésus calma soudain la tempête, les disciples se trouvaient au milieu du lac de Génésareth. Le vent était très violent, et bien qu’ils ramaient vigoureusement, ils n’avançaient pas. Le Seigneur Jésus a vu leur détresse depuis la montagne, mais Il a laissé passer du temps avant de leur venir en aide. Puis Il vint vers eux en marchant sur l’eau et passa un peu devant eux afin que chacun puisse Le voir depuis le bateau. Les disciples commencèrent par avoir peur. Le Seigneur Jésus leur parla des paroles de consolation, et monta dans leur bateau, et la tempête s’arrêta aussitôt. Les disciples furent d’abord seulement surpris (excessivement !), et ce n’est qu’ensuite qu’ils Le reconnurent comme le Fils de Dieu et qu’ils se prosternèrent devant Lui (Lui rendirent hommage).
« Et Simon Pierre, répondant, dit : Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. Et Jésus répondant, lui dit : Tu es bienheureux, Simon Barjonas, car la chair et le sang ne t’ont pas révélé cela, mais mon Père qui est dans les cieux » (Matthieu 16:16-17).
« Celui-ci (André) trouve d’abord son propre frère Simon, et lui dit : Nous avons trouvé le Messie (ce qui, interprété, est Christ) » (Jean 1:42).
Dans les quatre premiers chapitres de l’Évangile de Jean (ch. 1:9 à 4:54), il nous est rapporté quelques évènements de la première année du ministère public du Seigneur Jésus. Pierre entendit d’abord, de la part de son frère André, quelque chose au sujet de Jésus Christ et il apprit que Celui-ci était le Messie annoncé dans l’Ancien Testament, et attendu depuis si longtemps.
Environ une année plus tard, le Seigneur Jésus demanda à ses disciples ce que les gens disaient de Lui. Les opinions étaient très variées et il y avait une reconnaissance certaine de Sa personne quand on Le mettait au rang des grands prophètes révérés. Finalement le Seigneur Jésus interrogea ses disciples, et Pierre répondit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ». Du fait que Pierre avait été enseigné de Dieu Lui-même sur ce point (sa déclaration était une révélation du Père), sa réponse allait bien plus loin que ce qui lui avait été exprimé une année auparavant par son frère André (le Messie). Pierre confessait Jésus Christ comme l’objet de la promesse de Dieu, Celui qui comme Christ est le Fils du Dieu vivant, et qui par-là a « la vie en Lui-même » (Jean 5:26). C’est pour cela que le Seigneur Jésus lui dit qu’il n’a pas reçu cette connaissance par des hommes (la chair et le sang), mais par une révélation directe de Dieu.
« En ce temps-là, Hérode le tétrarque ouït parler de la renommée de Jésus ; et il dit à ses serviteurs : C’est Jean le baptiseur ; il est ressuscité des morts, et c’est pourquoi les miracles s’opèrent par lui » (Matthieu 14:1-2).
« Mais Hérode, ayant appris ce qu’il faisait, dit : C’est Jean que j’ai fait décapiter ; il est ressuscité d’entre les morts » (Marc 6:16).
« Et Hérode dit : Moi, j’ai fait décapiter Jean ; mais qui est celui-ci, de qui j’entends dire de telles choses ? et il cherchait à le voir » (Luc 9:9).
Hérode le tétrarque, appelé historiquement Hérode Antipas, est le fils d’Hérode le Grand. Lors d’un séjour chez son demi-frère Philippe (à ne pas confondre avec le disciple Philippe), Hérode, qui était marié, s’éprit de sa belle-sœur et nièce Hérodias, mariée elle aussi, et l’épousa. Jean le baptiseur l’ayant blâmé de ce péché, le roi le fit arrêter et mettre en prison dans la forteresse Machaerus (Macheronte) vers la mer Morte. Dans un premier temps il n’osa pas mettre à mort Jean, car d’un côté il le craignait, et de l’autre côté il l’écoutait volontiers. Cependant lors d’une fête d’anniversaire, Hérode se laissa entraîner à faire une promesse inconsidérée à Hérodias, la fille d’un premier mariage, et il fit décapiter Jean le baptiseur.
Peu après ce meurtre de Jean le baptiseur, le roi Hérode entendit parler de Jésus Christ, et il ne sut pas bien ce qu’il fallait en retenir. Les uns « disaient que Jean le baptiseur était ressuscité d’entre les morts », d’autres prétendaient « qu’Élie était apparu », et un autre groupe racontait « que l’un des anciens prophètes était ressuscité » (Luc 9:7-8). En pesant les faits, Hérode fut convaincu que Jésus Christ était Jean le baptiseur : « Il est ressuscité d’entre les morts, c’est pourquoi les miracles s’opèrent par lui » (Marc 6:14).
Ces passages de la Bible ne se contredisent pas les uns les autres. Hérode a pensé que Jésus Christ était Jean le baptiseur ressuscité. Luc décrit en outre dans son Évangile les doutes qu’Hérode a eus et les réflexions qu’il s’est fait sur cette question.
« Et comme ils sortaient de Jéricho, une grande foule le suivit. Et voici, deux aveugles assis sur le bord du chemin, ayant ouï que Jésus passait, s’écrièrent disant : Aie pitié de nous, Seigneur, Fils de David » (Matthieu 20:29-30).
« Et ils arrivèrent à Jéricho ; et comme il sortait de Jéricho avec ses disciples et une grande foule, Bartimée l’aveugle, le fils de Timée, était assis sur le bord du chemin et mendiait » (Marc 10:46).
« Et il arriva, lorsqu’il fut venu dans le voisinage de (*) Jéricho, qu’un aveugle était assis sur le bord du chemin et mendiait » (Luc 18:35).
(*) Note Bibliquest : certaines versions disent « comme il s’approchait de Jéricho ».
Dans Matthieu 20 il est question de deux aveugles, tandis qu’en Marc 10 et en Luc 18 il n’en est mentionné qu’un. Dans Marc il est indiqué son origine et son nom « Bartimée, le fils de Timée ». Dans Marc et Luc, il ne s’agit que du fait de la cécité, non pas du nombre de personnes. Bartimée était probablement un homme qui, pour une raison quelconque, était plus connu que l’autre aveugle.
La façon de Luc de s’exprimer « comme il s’approchait de
Jéricho » (si c’est la traduction qu’on retient ; en grec : en
tō hengizein auton eis Ierichō
) ne contredit pas ce qui est dit
en Matthieu (« comme ils sortaient ») et en Marc (« comme il
sortait »). La manière de s’exprimer de Matthieu et Marc est propre au
grec pour décrire le moment en général où cet évènement s’est passé. Il ne faut
pas exclure que Luc fasse une différence entre la résidence du roi Hérode à l’extérieur
de Jéricho, et la vieille ville du même nom.
Il est possible qu’à Jéricho à ce moment-là, deux aveugles fussent assis (Matthieu 20:30), l’un s’appelant Bartimée (Marc 10:46) et l’autre n’ayant pas de nom connu. L’un des aveugles est donc inclus dans la mention de deux aveugles. Le point de vue des écrivains était différent, parce que chacun d’eux présente la vie et l’œuvre de Christ sous un éclairage différent (*).
Une autre possibilité est que, sur cette route vers Jéricho, il y ait eu trois aveugles. L’un quand le Seigneur Jésus est arrivé à Jéricho (Luc 18:35), à l’entrée de Jéricho, et les deux autres (Matthieu 20:30) à la sortie de Jéricho, l’un d’entre ces deux s’appelant Bartimée (Marc 10:46).
(*) Note Bibliquest : c’est un fait très général que les choses et les personnes se trouvent par deux dans Matthieu (application de la loi sur les deux témoins). Voir référence 67.
« Et Jésus entra dans le temple de Dieu, et chassa dehors tous ceux qui vendaient et qui achetaient dans le temple ; et il renversa les tables des changeurs et les sièges de ceux qui vendaient les colombes… Et les ayant laissés, il sortit de la ville et s’en alla à Béthanie ; et il y passa la nuit. Et le matin, comme il retournait à la ville, il eut faim. Et voyant un figuier sur le chemin, il s’en approcha ; et il n’y trouva rien que des feuilles » (Matthieu 21:12, 17-19)
« Et il entra dans Jérusalem, et dans le temple ; et après avoir promené ses regards de tous côtés sur tout, comme le soir était déjà venu, il sortit et s’en alla à Béthanie avec les douze. Et le lendemain, comme ils sortaient de Béthanie, il eut faim. Et, voyant de loin un figuier qui avait des feuilles, il s’en approcha… Et ils s’en viennent à Jérusalem. Et, entrant au temple, il se mit à chasser dehors ceux qui vendaient et ceux qui achetaient dans le temple » (Marc 11:11-13, 15).
Il est indiscutable qu’il y a eu plusieurs purifications du temple par le Seigneur Jésus. Une première est décrite dans l’évangile de Jean (2:13-16). Là, le Seigneur Jésus a chassé du temple les brebis et les bœufs, Il a renversé les tables et dispersé la monnaie des changeurs. Sur son ordre, les vendeurs de colombes ont dû prendre les cages avec les colombes et quitter le temple. La justice parfaite du Seigneur resplendit car finalement personne n’a rien perdu. Les vendeurs de bœufs et de brebis ont pu récupérer leurs bêtes, les changeurs ont pu ramasser leur monnaie et les vendeurs de colombes ont eu finalement leurs oiseaux dans leurs cages. Les disciples se souvinrent qu’il est écrit dans les Psaumes : « le zèle de ta maison m’a dévoré ». Cette purification du temple a eu lieu au commencement de Son ministère.
Dans les versets transcrits ci-dessus, il s’agit d’une deuxième purification du temple à la fin du ministère du Seigneur Jésus. Même que la succession des évènements dans les deux évangiles soit rapportée différemment, il n’y a pas de contradiction, car la différence est que Marc suit les actions en ordre chronologique tandis que Matthieu a préféré un ordre moral. Les évènements peuvent donc être rapportés en ordre différent selon les différents points de vue. En outre aucun évangile ne précise le moment de la purification du temple. Matthieu rapporte qu’en chemin vers Jérusalem, le Seigneur Jésus a envoyé deux disciples dans un village pour chercher une ânesse et son ânon. En suite le Seigneur Jésus a chevauché dessus sous les acclamations dans la ville de Jérusalem. Ensuite (le même jour semble-t-il) le Seigneur Jésus a purifié le temple et guéri des aveugles. Les principaux sacrificateurs ont appris ces miracles. Vraisemblablement tôt le soir, le Seigneur Jésus a quitté Jérusalem pour passer la nuit à Béthanie qui n’était qu’à une heure de chemin de Jérusalem. Tôt le matin (apparemment le jour suivant) comme Matthieu le rapporte plus loin, le Seigneur Jésus retourna à Jérusalem. Sur le chemin de la ville, Il a vu le figuier.
Marc commence son récit avec l’évènement du figuier. Et par les mots introductifs « et le lendemain », il montre que l’entrée à Jérusalem sur un ânon a eu lieu un jour avant la purification du temple. Une fois arrivés à Jérusalem, ils allèrent au temple et chassèrent les vendeurs et les changeurs. Vers le soir, ils quittèrent Jérusalem. La purification du temple a eu lieu vraisemblablement en fin de matinée.
Ce court aperçu montre qu’il n’y a aucune contradiction, mais que Marc, comme Jean, rapportent les évènements en ordre chronologique, avec beaucoup de données sur le temps, tandis que Matthieu et Luc présentent les évènements dans un ordre moral, c’est-à-dire selon les points principaux de leurs sujets.
« Et le matin, comme il retournait à la ville, il eut faim. Et voyant un figuier sur le chemin, il s’en approcha ; et il n’y trouva rien que des feuilles ; et il lui dit : Que jamais aucun fruit ne naisse plus de toi ! Et à l’instant le figuier sécha. Et les disciples, le voyant, en furent étonnés, disant : Comment en un instant le figuier est-il devenu sec ! » (Matthieu 21:18-20).
« Et le matin, comme ils passaient, ils virent le figuier séché depuis les racines » (Marc 11:20).
Sur le chemin vers la ville, le Seigneur Jésus eut faim. Il vit un figuier qui portait des feuilles, mais pas de fruit. À cause de cela le Seigneur prononça une sentence sur lui : « Que jamais aucun fruit ne naisse plus de toi ! ».
Naturellement (*) le figuier commença tout de suite à sécher, comme Matthieu le rapporte. C’est pourquoi les disciples virent d’abord le feuillage du figuier devenu sec. Mais le jour suivant, ils repassèrent là et constatèrent que le figuier était sec jusqu’à la racine. L’arbre était maintenant complètement mort. Il n’avait pas été simplement séché par le soleil, mais il était mort depuis la racine.
Matthieu décrit le début du processus de desséchement, et Marc le résultat final un jour plus tard.
(*) Voir la question 77 : « Le Seigneur Jésus a-t-Il purifié le temple le matin ou le soir ? »
« Et les disciples, s’en étant allés et ayant fait comme Jésus leur avait ordonné, amenèrent l’ânesse et l’ânon, et mirent leurs vêtements dessus ; et il s’y assit » (Matthieu 21:6-7).
« Et ils amenèrent l’ânon à Jésus et mirent leurs vêtements sur l’ânon, et il s’assit dessus » (Marc 11:7).
« Et ils l’amenèrent à Jésus ; et ayant jeté leurs vêtements sur l’ânon, ils mirent Jésus dessus » (Luc 19:35).
« Et Jésus, ayant trouvé un ânon, s’assit dessus, selon qu’il est écrit : « Ne crains point, fille de Sion ; voici, ton roi vient, assis sur l’ânon d’une ânesse » (Jean 12:14-15).
Tous les évangiles sauf Matthieu rapportent que le Seigneur Jésus est entré à Jérusalem monté sur un ânon mâle. Marc, Luc et Jean ne parlent pas du nombre d’ânes qui ont participé. Ils veulent seulement montrer qu’il s’agissait d’une jeune bête qui n’avait encore été jamais chevauchée. Matthieu, comme témoin oculaire, ajoute que les disciples amenèrent aussi la mère de l’animal, sinon il n’aurait été guère possible de chevaucher l’ânon, et il explique que cet évènement est l’accomplissement de la prophétie de Zacharie. Matthieu, dans son récit, ne précise pas sur quel animal le Seigneur s’est assis. Pourquoi alors, la mère de l’animal est-elle mentionnée ? La mère et son petit ne se laissèrent pas séparer à ce moment-là par les disciples, ce qui est une preuve importante de ce qu’effectivement personne n’avait encore chevauché l’ânon. Il n’y a ici aucune contradiction, mais seulement une information supplémentaire.
Ainsi, le déroulement des évènements a été le suivant : les disciples ont amené au Seigneur Jésus une ânesse avec son ânon qui n’avait encore jamais été chevauché. Ils ont mis leurs vêtements sur les deux animaux. Le Seigneur Jésus s’est assis sur l’ânon. L’ânesse a marché tout le chemin jusqu’à la porte de Jérusalem, suivie par l’ânon avec le Seigneur Jésus dessus.
« Si moi je rends témoignage de moi-même, mon témoignage n’est pas vrai » (Jean 5:31)
« Jésus répondit et leur dit : Quoique moi je rende témoignage de moi-même, mon témoignage est vrai, car je sais d’où je suis venu et où je vais ; mais vous, vous ne savez pas d’où je viens et où je vais » (Jean 8:14).
Ce que le Seigneur Jésus, le Fils de Dieu, dit de lui-même est toujours vrai. Cependant, dans le premier passage, il ne s’agit absolument pas de savoir si le contenu de Son témoignage est réellement vrai (il est vrai), mais il s’agit de savoir si les règles (*) concernant les témoins en Israël sont suffisamment satisfaites. Autrement dit : si quelqu’un témoigne pour lui-même, les tiers n’accordent pas forcément foi à ce témoignage. Le deuxième passage de la Bible renforce cette explication : le Seigneur Jésus souligne son origine céleste, et assure qu’Il dit toujours la vérité, même si ses déclarations n’ont pas de témoins supplémentaires.
Autrement dit, le contenu des deux versets est le suivant : « Si je témoigne de moi-même », alors mon témoignage n’est pas considéré comme vrai par beaucoup de gens en raison de l’absence d’autres témoins. D’un autre côté « même si Je témoigne de moi-même, mon témoignage est vrai, parce que Je sais » que Je suis le Fils éternel de Dieu. Je suis venu de Dieu et Je retournerai à Dieu. Il y a deux témoins : Dieu et Moi-même.
(*) Voir ainsi Deutéronome 17:6 : « Sur la déposition de deux témoins ou de trois témoins, celui qui doit mourir sera mis à mort ; il ne sera pas mis à mort sur la déposition d’un seul témoin ».
« Or, deux jours après, c’était la Pâque et les Pains sans levain. Et les principaux sacrificateurs et les scribes cherchaient comment ils pourraient se saisir de lui par ruse, et le faire mourir » (Marc 14:1).
« Jésus donc, six jours avant la Pâque, vint à Béthanie où était Lazare, le mort, que Jésus avait ressuscité d’entre les morts » (Jean 12:1).
Quelques jours avant Sa mort à la croix, le Seigneur a participé à un repas à Béthanie, où Il a été oint par Marie. On prétend qu’il y a ici différentes contradictions :
La donnée de temps de six jours que l’on trouve dans Jean ne concerne pas le jour du repas, mais l’entrée du Seigneur à Béthanie, d’où Il allait chaque jour à Jérusalem et y rentrait le soir (Marc 11:11, 12, 19). La donnée de temps de deux jours peut donc plutôt concerner le moment du repas, bien que ceci ne s’impose pas à partir du texte.
Les déclarations de Matthieu et Marc sont claires : c’est dans la maison de Simon. Le fait qu’en Jean 12, Lazare et Marie soient là et que même Marthe servait, ne dit rien sur le lieu du repas. Les trois frère et sœurs étaient des hôtes tout comme le Seigneur Jésus. Ils pouvaient avoir été, par exemple, des voisins qui ont aidé à servir à cause du nombre des invités. Seul le Seigneur Jésus apparaît toujours avec 12 compagnons.
Matthieu et Marc rapporte l’onction de la tête, tandis que Jean rapporte celle des pieds du Seigneur Jésus. Quelle contradiction y a-t-il, si on part du fait qu’elle a fait les deux, mais qu’un évangéliste n’a rapporté que l’onction des pieds, et les autres que celle de la tête ? Jean voit le Seigneur Jésus comme Fils de Dieu auquel Marie a oint les pieds avec la plus grande humilité, tandis que Matthieu le considère comme le roi d’Israël et en conséquence il a noté l’onction de la tête (comparez 1 Samuel 10:1) et Marc fait de même.
Note Bibliquest : on remarque plus exactement que le terme
« oindre » n’est utilisé que par Jean en rapport avec les pieds,
tandis qu’en rapport avec la tête, Matthieu et Marc n’utilisent pas ce terme,
mais parlent seulement de répandre
le parfum. Le Seigneur était digne d’être
oint sur la tête comme roi, mais Marie n’avait pas autorité pour oindre officiellement
comme roi.
Selon Matthieu 26:8 « les disciples » furent indignés ; selon Marc 14:4 seulement « quelques-uns » s’indignèrent, et selon Jean 12:4, seulement Judas le traitre « dit » quelque chose. Il est possible que l’auteur des murmures ait été celui qui ne comprenait pas l’acte de dévouement de Marie, et qu’il ait entraîné une partie des autres disciples. Si Matthieu mentionne « les disciples », cela ne signifie pas forcément qu’il pensait à tous.
« Jésus lui dit : En vérité, je te dis, que cette nuit-ci, avant que le coq ait chanté, tu me renieras trois fois » (Matthieu 26:34).
« Et Jésus lui dit : En vérité, je te dis qu’aujourd’hui, cette nuit-ci, avant que le coq ait chanté deux fois, toi, tu me renieras trois fois » (Marc 14:30).
« Et il dit : Pierre, je te dis : le coq ne chantera point aujourd’hui, que premièrement tu n’aies nié trois fois de me connaître » (Luc 22:34).
« Jésus répondit : Tu laisseras ta vie pour moi ! En vérité, en vérité, je te dis : Le coq ne chantera point, que tu ne m’aies renié trois fois » (Jean 13:38).
Le coq a-t-il chanté une fois ou deux fois, avant que Pierre renie le Seigneur Jésus ? La déclaration de Marc parait être en contradiction avec les trois autres évangélistes. Cependant cette contradiction apparente est aussi réfutée quand on y regarde de plus près.
Le Seigneur Jésus a fait deux déclarations. Le déroulement des évènements pourrait être le suivant : le Seigneur Jésus dit à Pierre qu’il Le reniera trois fois avant que le coq chante. Pierre contredit. Le Seigneur Jésus répète sa prédiction, en ajoutant que Pierre reniera trois fois, avant que le coq chante deux fois.
Ce qui a eu lieu de manière précise n’est pas connu aujourd’hui. Mais quelque chose est frappant : Marc rapporte ensuite de manière très précise le déroulement du reniement (Marc 14:66-72), tandis que les trois autres évangélistes ne rapportent cet évènement que sommairement :
« Et comme Pierre était en bas, dans la cour, une des servantes du souverain sacrificateur vient, et, apercevant Pierre qui se chauffait, elle le regarda et dit : Et toi, tu étais avec le Nazarénien Jésus. Et il le nia, disant : Je ne sais ni n’entends ce que tu dis. Et il sortit dehors dans le vestibule ; et le coq chanta. [Ce chant du coq n’est mentionné ni par Matthieu, ni par Jean.] Et la servante, l’apercevant encore, se mit à dire à ceux qui étaient là : Celui-ci est de ces gens-là. Et il le nia de nouveau. Et encore un peu après, ceux qui étaient là présents dirent à Pierre : Certainement tu es de ces gens-là ; car aussi tu es Galiléen. Et il se mit à faire des imprécations et à jurer : Je ne connais pas cet homme dont vous parlez. Et le coq chanta pour la seconde fois [Ce chant du coq est mentionné par les trois évangélistes. Seul Marc le désigne comme étant le deuxième. Ce cri du coq annonce la fin de la troisième veille, et le début de la quatrième, c’est-à-dire environ 3 heures du matin. Le reniement a eu lieu ainsi de nuit]. Et Pierre se ressouvint de la parole que Jésus lui avait dite : Avant que le coq chante deux fois, tu me renieras trois fois. Et en y pensant, il pleura » (Marc 14:66-72).
L’annonce du reniement, et le récit qui suit dans les autres évangiles s’intègrent très bien dans le récit de Marc. C’est ainsi que tous les quatre évangélistes rapportent que Jésus avait prédit son reniement par Pierre, tandis que Marc ajoute des détails supplémentaires. On ne trouve ici pas trace de contradiction.
« Alors Jésus s’en vient avec eux en un lieu appelé Gethsémané, et dit aux disciples : Asseyez-vous ici, jusqu’à ce que, m’en étant allé, j’aie prié là. Et ayant pris Pierre et les deux fils de Zébédée, il commença à être attristé et fort angoissé… Et s’en allant un peu plus avant, il tomba sur sa face, priant et disant : Mon Père, s’il est possible, que cette coupe passe loin de moi ; toutefois, non pas comme moi je veux, mais comme toi tu veux. Et il vient vers les disciples, et il les trouve dormant… Il s’en alla de nouveau, une seconde fois, et il pria, disant : Mon Père, s’il n’est pas possible que ceci passe loin de moi, sans que je le boive, que ta volonté soit faite. Et étant venu, il les trouva de nouveau dormant, car leurs yeux étaient appesantis. Et les laissant, il s’en alla de nouveau, et pria une troisième fois, disant les mêmes paroles » (Matthieu 26:36-44. Comparez avec Marc 14:32-40).
« Et sortant, il s’en alla, selon sa coutume, à la montagne des Oliviers, et les disciples aussi le suivirent… Et il s’éloigna d’eux lui-même environ d’un jet de pierre, et s’étant mis à genoux, il priait, disant : Père, si tu voulais faire passer cette coupe loin de moi ! Toutefois, que ce ne soit pas ma volonté mais la tienne qui soit faite… Et s’étant levé de sa prière, il vint vers les disciples, qu’il trouve endormis de tristesse ; et il leur dit : Pourquoi dormez-vous ? Levez-vous, et priez afin que vous n’entriez pas en tentation » (Luc 22:39-46).
Cette contradiction apparente est facile à clarifier. Le Seigneur Jésus s’est éloigné trois fois de ses disciples. Luc condense tout l’évènement, et ne considère pas important de communiquer au lecteur que le Seigneur a interrompu sa prière. D’un autre côté, Luc ne dit pas que le Seigneur n’aurait prié qu’une fois. Le contenu principal de la prière l’a occupé davantage que le nombre d’interruptions.
Prière |
Matthieu |
Marc |
1ère |
« Il tomba sur sa face, priant et disant : Mon Père, s’il est possible, que cette coupe passe loin de moi ; toutefois, non pas comme moi je veux, mais comme toi tu veux » (Matthieu 26:39). |
« … Et il priait que s’il était possible, l’heure passât loin de lui. Et il disait : Abba, Père, toutes choses te sont possibles ; fais passer cette coupe loin de moi ; toutefois non pas ce que je veux, moi, mais ce que tu veux, toi ! » (Marc 14:35, 36). |
2ème |
« … Il pria disant : Mon Père, s’il n’est pas possible que ceci passe loin de moi, sans que je le boive, que ta volonté soit faite » (Matthieu 26:42). |
« Et il s’en alla de nouveau, et il pria, disant la même parole » (Marc 14:39). |
3ème |
« … Et pria une troisième fois, disant la même parole » (Matthieu 26:44). |
|
« Et il s’éloigna d’eux lui-même environ d’un jet de pierre, et s’étant mis à genoux, il priait, disant : Père, si tu voulais faire passer cette coupe loin de moi ! Toutefois, que ce ne soit pas ma volonté mais la tienne qui soit faite » (Luc 22:41-42).
« Ayant dit ces choses, Jésus s’en alla avec ses disciples, au-delà du torrent du Cédron, où était un jardin, dans lequel il entra, lui et ses disciples. Et Judas aussi qui le livrait, connaissait le lieu ; car Jésus s’y était souvent assemblé avec ses disciples » (Jean 18:1-2).
Dans aucun des évangiles, il ne nous est transmis la totalité des paroles que le Seigneur Jésus a prononcées avec son Père dans son combat de prières angoissant. Jean nous rapporte que le Seigneur Jésus était dans un jardin de l’autre côté de la vallée du Cédron. Luc condense les prières et se focalise sur les deux sujets principaux : la souffrance indescriptible qui se dressait devant le Seigneur Jésus Christ, et l’harmonie parfaite entre Lui et le Père. Marc, sous la direction du Saint Esprit, a écrit deux phrases tirées de la première prière du Seigneur. Ses paroles introductives « s’il était possible, que cette heure passe loin de Lui » montrent que le Seigneur Jésus a dû prier avec encore d’autres phrases. Marc condense le contenu de la deuxième prière par « il pria disant les mêmes paroles ». Quant à la troisième prière, Marc garde le silence. Seul Matthieu communique les phrases contenues dans la première et la deuxième prière. Le contenu de la troisième prière est résumé par « il pria une troisième fois disant les mêmes paroles [texte JND] ». Il est vrai que Matthieu et Marc n’écrivent pas que le Seigneur Jésus a prié disant les mêmes paroles (au pluriel), mais la même parole (au singulier ; sens présenté en note de la Bible JND comme le sens littéral). Cela ne veut pas dire qu’il s’agissait du mot à mot des phrases prononcées, mais qu’il y avait concordance du contenu. C’est bien le cas.
L’expression « la même parole » se trouve encore une
fois dans la Parole de Dieu et confirme ce qui a été dit plus haut. « Mais
les cieux et la terre de maintenant sont réservés par la même parole
pour le feu, gardés pour le jour du jugement et de la destruction des hommes
impies » (2 Pierre 3:7). C’était la propre Parole de Dieu qui a fait
naître le ciel et la terre, et qui au temps de Noé a changé le cours du monde.
Et par « la même parole » le jugement tombera sur le ciel et la terre.
Il est évident que ce n’ont pas été les mêmes paroles de Dieu qui ont été
prononcées. Lors de la création, Dieu a prononcé d’autres paroles (ou : mots)
que lors du déluge et qu’Il prononcera d’autres paroles (ou : mots) lors
du jugement final sur la terre. Mais c’est le même Dieu qui parle, et c’est la
même sainteté qui remplit Ses paroles.
« Alors Jésus s’en vient avec eux en un lieu appelé Gethsémané, et dit aux disciples : Asseyez-vous ici, jusqu’à ce que m’en étant allé, j’ai prié là… Alors il leur dit : Mon âme est saisie de tristesse jusqu’à la mort ; demeurez ici et veillez avec moi. Et s’en allant un peu plus avant, il tomba sur sa face, priant et disant : Mon Père, s’il est possible, que cette coupe passe loin de moi ; toutefois, non pas comme moi, je veux, mais comme toi tu veux… Il s’en alla de nouveau, une seconde fois, et il pria disant : Mon Père, s’il n’est pas possible que ceci passe loin de moi, sans que je le boive, que ta volonté soit faite » (Matthieu 26:36-46).
« Et il disait : Abba, Père, toutes choses te sont possibles ; fais passer cette coupe loin de moi ; toutefois non pas ce que je veux, moi, mais ce que tu veux, toi ! » (Marc 14:36).
« Il priait, disant : Père, si tu voulais faire passer cette coupe loin de moi ! Toutefois, que ce ne soit pas ma volonté mais la tienne qui soit faite » (Luc 22:42).
« Et Jésus leur répondit, disant : L’heure est venue pour que le fils de l’homme soit glorifié. En vérité, en vérité, je vous dis : À moins que le grain de blé, tombant en terre, ne meure, il demeure seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. Celui qui affectionne sa vie, la perdra ; et celui qui hait sa vie dans ce monde-ci, la conservera pour la vie éternelle. Si quelqu’un me sert, qu’il me suive ; et où je suis, moi, là aussi sera mon serviteur : si quelqu’un me sert, le Père l’honorera. Maintenant, mon âme est troublée ; et que dirai-je ? Père, délivre-moi de cette heure ; mais c’est pour cela que je suis venu à cette heure. Père, glorifie ton nom. Il vint donc une voix du ciel : Et je l’ai glorifié, et je le glorifierai de nouveau » (Jean 12:23-28).
Il semble à certains lecteurs de la Bible que le Seigneur Jésus aurait fait des déclarations contradictoires sur la mort à la croix qui se présentait à Lui. Ils voient qu’Il a surtout parlé qu’Il suivrait ce chemin dans l’obéissance à Dieu et pour la rédemption des pécheurs, mais surtout à Gethsémané, ils semblent reconnaître un autre désir de Christ. Y a-t-il là une contradiction ?
Il faut d’abord dire que dans Jean 12:23-26, il s’agit d’un tout autre évènement que celui du jardin de Gethsémané. En Jean 11 et 12, Dieu donne trois témoignages des gloires du Seigneur Jésus avant qu’Il soit rejeté du monde et élevé sur la croix : Il est le Fils de Dieu (Jean 11:1-11), Il est le Roi d’Israël (Jean 12:12-19), et Il est le fils de l’Homme (Jean 12:20-36).
Quelques grecs qui reconnaissaient le Dieu d’Israël, étaient allés à Jérusalem « pour adorer pendant la fête ». Ils demandèrent au disciple Philippe de les présenter au Seigneur Jésus. Le Seigneur leur fait transmettre le message : « L’heure est venue pour que le fils de l’homme soit glorifié » (Jean 12:23). L’expression « l’heure est venue » (Jean 2:4 ; 7:30 ; 8:20 ; 12:23 ; 13:1 ; 17:1), signifie toujours dans cet évangile, l’espace de temps en rapport avec sa crucifixion (et en rapport avec les suites glorieuses qui ne peuvent jamais être séparées des souffrances du Seigneur). Le Seigneur annonce donc que le fils de l’homme serait glorifié à la suite de la croix.
En contraste avec ces paroles triomphantes, il est dit soudain au v. 27 de Jean 12 : « Maintenant mon âme est troublée ». Il n’y a là aucune contradiction ! Après que le Seigneur Jésus ait donné à l’avance un aperçu des résultats glorieux de Son œuvre à la croix, Il se retrouve de nouveau avant l’œuvre de la croix dans ses pensées. C’est pourquoi ce verset est introduit par le mot « maintenant ». Le Seigneur Jésus savait que « cette heure » signifierait pour Lui l’abandon du côté de Dieu : ne devait-Il pas en être troublé ? Mais Il ne demande pas au Père d’être épargné de cette heure, mais d’en être délivré (Jean 12:27).
C’est pourquoi la réponse du Père est la suivante : « Je l’ai glorifié et je le glorifierai de nouveau » (Jean 12:28). Il glorifierait son nom en ressuscitant son Fils pour le ciel. C’est ce qui fait exclure que le Seigneur Jésus ait jamais prié d’être préservé de la croix.
Les évènements de Gethsémané (Matthieu 26:39 ; Marc 14:36 ; Luc 22:42) eurent lieu environ deux jours plus tard, peu avant l’arrestation du Seigneur Jésus. En tant que vrai homme, le Seigneur Jésus possédait une âme comme tous les autres hommes. Il était cependant beaucoup plus sensible, du fait qu’à la différence de tous les autres hommes, Il était absolument sans péché. C’est pourquoi le Seigneur Jésus a ressenti déjà au jardin de Gethsémané ce que cela signifierait d’être fait péché durant les heures de ténèbres de la croix. C’est pourquoi « son âme a été troublée jusqu’à la mort » (Matthieu 26:38). Il n’y avait justement aucune possibilité d’être préservé de la croix, si la question du péché devait être réglée et si son Père devait être parfaitement glorifié. Or le Seigneur Jésus ne voulait rien faire d’autre que la volonté de son Père : « Ma viande est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé, et d’accomplir son œuvre » (Jean 4:34).
Cependant l’âme sainte du Seigneur Jésus devait reculer devant le péché et ses conséquences qu’Il devait porter à la croix. Ceci est aussi l’explication de ses paroles : « Fais passer cette coupe loin de moi » (Marc 14:36 ; Luc 22:42). Ce qu’Il disait immédiatement avant et après montre qu’Il éprouvait certes de l’horreur, mais qu’Il plaçait la volonté de Son Dieu au-dessus de tout.
Satan aussi est intervenu contre le Seigneur durant cette heure difficile, comme adversaire et comme tentateur. C’est après la première tentation au désert que « le diable se retira de lui ‘pour un temps’ » (Luc 4:13). Le Seigneur Jésus dit en Jean 14:30 : « … Le chef de ce monde vient, et il n’a rien en moi ». À Gethsémané, Satan chercha à détourner de son chemin le Serviteur obéissant de Dieu. Lors de la première tentation, il s’est servi des côtés agréables de la vie ; lors de la dernière tentation, il s’est servi de l’horreur de la mort. Cependant, comme le Seigneur Jésus Lui-même l’a dit, on ne pouvait trouver en Lui aucun point d’ancrage pour le péché. Il sortit en vainqueur de cette tentation, après « l’angoisse du combat » (Luc 22:44).
« Et celui qui le livrait leur donna un signe, disant : Celui que je baiserai, c’est lui ; saisissez-le. Et aussitôt, s’approchant de Jésus, il dit : Je te salue, Rabbi ; et il le baisa avec empressement » (Matthieu 26:48-49).
« Et celui qui le livrait leur avait donné un signe, disant : Celui que je baiserai, c’est lui ; saisissez-le, et emmenez-le sûrement. Et quand il fut venu, aussitôt s’approchant de lui, il dit : Rabbi, Rabbi ! et il le baisa avec empressement » (Marc 14:44-45).
« Comme il parlait encore, voici une foule, et celui qui avait nom Judas, l’un des douze, les précédait ; et il s’approcha de Jésus pour le baiser. Et Jésus lui dit : Judas, tu livres le fils de l’homme par un baiser ? » (Luc 22:47-48).
« Judas donc, ayant pris la compagnie [de soldats], et des huissiers, de la part des principaux sacrificateurs et des pharisiens, vient là, avec des lanternes et des flambeaux et des armes. Jésus donc, sachant toutes les choses qui devaient lui arriver, s’avança et leur dit : Qui cherchez-vous ? Ils lui répondirent : Jésus le Nazaréen. Jésus leur dit : C’est moi. Et Judas aussi qui le livrait était là avec eux. Quand donc il leur dit : C’est moi, ils reculèrent et tombèrent par terre » (Jean 18:3-6).
Judas connaissait très bien le jardin de Gethsémané parce que le Seigneur Jésus s’y était souvent rassemblé avec ses disciples (Jean 18:2). Pour qu’il n’y ait pas de raté lors de l’arrestation, Judas est venu avec des soldats armés et des émissaires du temple. Comme signe, Judas s’était entendu avec eux qu’il donnerait un baiser, et il leur avait dit : « Celui que je baiserai, c’est lui ; saisissez-le » (Matthieu 26:48). Ce signe clair de reconnaissance était nécessaire, pour empêcher toute confusion dans l’obscurité à la lumière pâle des flambeaux au milieu d’une grande foule.
Arrivé dans le jardin, Judas alla directement et sans hésiter à Jésus et l’embrassa tendrement, ce qui est le comble de l’hypocrisie.
Le Seigneur Jésus laissa faire. Il se laissa aussi emmener prisonnier. Son amour pour nous les hommes était si grand, qu’Il était prêt à donner Sa vie sans péché pour des hommes coupables, afin que les hommes conscients de leur culpabilité puissent être sauvés. Il est tout à fait certain que le Christ Jésus a été livré par un baiser de Judas. Non seulement Matthieu le mentionne, mais aussi Marc et Luc.
Le fait que trois écrivains rapportent cela en détail ne signifie pas forcément que le quatrième devait aussi le faire. Jean désirait mettre spécialement l’accent sur le fait que Jésus est aussi Dieu. C’est pourquoi il ne mentionne pas certains détails, tandis qu’il en mentionne d’autres qui prouvent que Jésus était effectivement Dieu et La Personne qui agissait. Si une action particulière n’est pas mentionnée dans un Évangile, cela ne signifie pas qu’elle n’a pas eu lieu. Jean n’avait pas besoin de mentionner le baiser, car son Évangile a été écrit le dernier. À l’époque la trahison par un baiser était connue depuis longtemps. — Le fait que Judas ne serait pas venu assez près du Seigneur Jésus pour l’embrasser, comme certains le prétendent, n’est pas plausible.
« Que nous importe ! tu y aviseras. Et ayant jeté l’argent dans le temple, il se retira ; et s’en étant allé, il se pendit » (Matthieu 27:5).
« Celui-ci donc s’était acquis un champ avec le salaire de l’iniquité, et, étant tombé la tête en avant, s’est crevé par le milieu, et toutes ses entrailles ont été répandues » (Actes 1:18).
Par son action nocturne, Judas a vendu et trahi le Seigneur Jésus pour 30 pièces d’argent. Il partait probablement du fait que le Seigneur échapperait à ceux qui voulaient L’arrêter, comme Il l’avait fait dans ses mises en danger antérieures. Mais tout se passa autrement que Judas se l’était figuré. Le Seigneur Jésus a été fait prisonnier et condamné. Judas a été pris de remords, mais non pas d’une vraie repentance, et a reconnu qu’il avait versé le sang innocent.
De Matthieu 27:5 il ressort que Judas a jeté le salaire de sa trahison de 30 pièces d’argent dans le temple, et qu’il est allé se pendre de désespoir. Vraisemblablement il a choisi pour cela un arbre dans un endroit isolé proche de Jérusalem. Selon le récit de Pierre en Actes 1:18 qui ne mentionne pas la pendaison, la branche à laquelle Judas s’est pendu a pu se casser et le traitre a été précipité dans le vide, et son corps a subi de graves détériorations.
Peut-être aussi que certains Juifs y ont contribué parce que le sabbat s’approchait (Jean 19:31).
On reconnait que le récit est sans fautes à ce que le rédacteur de l’autre récit, était l’apôtre Matthieu présent lors du discours de Pierre, et qu’il n’est manifestement pas intervenu pour contredire ! (Actes 1:13). Les deux récits se complètent sans se contredire.
« Et ayant tenu conseil, ils achetèrent [en grec : agorazô] avec cet argent le champ du potier, pour la sépulture des étrangers » (Matthieu 27:7).
« Celui-ci donc s’était acquis [en grec : ktaomai] un champ avec le salaire de l’iniquité, et, étant tombé la tête en avant, s’est crevé par le milieu, et toutes ses entrailles ont été répandues » (Actes 1:18).
Il y a différentes possibilités pour résoudre cette difficulté apparente. Il est possible que dans l’attente du salaire de sa trahison (Matthieu 26:14-16), Judas ait déjà conclu un contrat d’achat du champ, avant la trahison du Seigneur Jésus, mais cependant sans encore effectuer le paiement. Après avoir éprouvé du remords de sa trahison, il a jeté l’argent dans le temple, parce que les principaux sacrificateurs et les anciens ne voulaient pas le reprendre. Après cela il est parti se pendre. Les chefs du peuple ont pu avoir appris la transaction d’achat déjà conclue auparavant, mais pas encore payée. Et ils ont utilisé la somme qui leur a été rendue pour payer cette parcelle de terrain.
Une autre possibilité est que les chefs du peuple aient acquis le champ du potier de leur propre initiative, mais qu’ils l’aient acheté au nom de Judas et qu’ils aient pris ses 30 pièces d’argent (qu’ils ne voulaient pas accepter) pour régler le prix d’achat. Selon ce schéma, ils utilisèrent l’argent pour acheter une parcelle de terrain dénommée « champ du potier » qui, dès lors, fut utilisée pour la sépulture des étrangers (Matthieu 27:7).
Dans les deux hypothèses, les deux parties ont d’une manière ou d’une autre participé à l’achat.
« Alors Judas qui l’avait livré, voyant qu’il était condamné, ayant du remords, reporta les trente pièces d’argent aux principaux sacrificateurs et aux anciens, disant : J’ai péché en livrant le sang innocent. Mais ils dirent : Que nous importe ! tu y aviseras. Et ayant jeté l’argent dans le temple, il se retira ; et s’en étant allé, il se pendit. Mais les principaux sacrificateurs, ayant pris les pièces d’argent, dirent : il n’est pas permis de les mettre dans le trésor sacré, puisque c’est le prix du sang… ; c’est pourquoi ce champ-là a été appelé Champ de sang, jusqu’à aujourd’hui » (Matthieu 27:3-8).
« (celui-ci donc s’était acquis un champ avec le salaire de l’iniquité, et, étant tombé la tête en avant, s’est crevé par le milieu, et toutes ses entrailles ont été répandues. Et ceci a été connu de tous les habitants de Jérusalem, de sorte que ce champ-là est appelé dans leur propre dialecte Aceldama, c’est-à-dire champ de sang) » (Actes 1:18-19).
Le Champ de sang a-t-il été appelé de ce nom à cause de la mort de Christ ou à cause de celle de Judas ? Les deux passages du texte biblique témoignent de ce que le champ a été acquis avec l’argent du sang (*) — c’est-à-dire de l’argent gagné au prix de la vie de quelqu’un et auquel le sang s’attachait. En Matthieu le nom du champ est spécialement mis en rapport avec le prix d’achat du champ et par-là avec « le sang précieux de Christ, comme d’un agneau sans défaut et sans tache » (1 Pierre 1:19), qui est mort innocent à la croix de Golgotha.
Pierre, dans son discours des Actes, insiste au contraire sur la responsabilité personnelle de Judas avec la conséquence qu’il avait eu du remords d’avoir versé le sang innocent (Matthieu 27:3), mais qu’il ne s’en est jamais repenti franchement devant Dieu. Pour les principaux sacrificateurs, le désespoir d’un Judas était sans importance. « Que nous importe ! tu y aviseras » a été la seule réponse à son problème. Judas s’est pendu et s’est jeté dans le vide et est resté gisant tout en sang sur un champ. La deuxième origine du nom Aceldama, champ de sang, était la mort sanglante du traître Judas.
(*) En Actes 1:18, l’argent du sang est qualifié de « salaire d’iniquité », et cela accentue le comportement inique de Judas. Du fait que l’écrivain des Actes mentionne expressément la mort sanglante de Judas, il est clair que le salaire de l’iniquité est justement de l’argent qui se rapporte au sang.
« Et comme ils sortaient, ils trouvèrent un homme de Cyrène, nommé Simon, qu’ils contraignirent de porter sa croix » (Matthieu 27:32).
« Et il sortit portant sa croix, et s’en alla au lieu appelé lieu du crâne, qui est appelé en hébreu Golgotha » (Jean 19:17).
Après son arrestation, son interrogatoire nocturne et les coups de fouet, les soldats brutaux forcèrent le Seigneur Jésus à porter sa croix au lieu de la crucifixion. Peut-être craignèrent-ils que le poids soit trop lourd pour le condamné innocent ; c’est pourquoi ils firent ensuite porter la croix à Simon le Cyrénéen. Marc 15:21 dit que Simon le Cyrénéen venait des champs, et passait par-là, d’où il ressort que jusque-là le Seigneur Jésus avait porté sa croix tout seul. Luc 23:26 dit expressément que l’on emmenait le Seigneur Jésus, et que durant ce temps-là on prit Simon le Cyrénéen, et on le chargea de la croix pour la porter à la suite de Jésus. En comparant ces passages, il ressort clairement que le Seigneur Jésus a commencé à aller vers la crucifixion en portant Sa croix Lui-même, et que Simon le Cyrénéen n’a été saisi qu’en chemin, et a été forcé de porter la croix. Il n’est pas dit si l’un a porté la croix plus longtemps que l’autre. Jean ne parle pas que le Seigneur Jésus ait été emmené. Jean ne décrit que le fait que le Seigneur Jésus est allé à Golgotha dans la plénitude de Sa force, portant Sa croix (Jean 19:17).
« Et c’était la troisième heure, et ils le crucifièrent ». « Et quand la sixième heure fut venue, il y eut des ténèbres sur tout le pays jusqu’à la neuvième heure » (Marc 15:25, 33).
« (Or c’était la Préparation de la Pâque, c’était environ la sixième heure ;) et il dit aux Juifs : Voici votre roi ! » (Jean19:14).
Matthieu, Marc et Luc utilisent la manière de compter habituelle des Juifs à l’époque, qui divisait le jour en 24 heures en deux parties : la nuit depuis environ 18 heures jusqu’à 6 heures du matin (subdivisée en 4 veilles de chacune 3 heures), et le jour depuis 6 heures du matin jusqu’à 18 heures (subdivisé en 12 heures). Selon cette manière de compter, le Seigneur Jésus a été crucifié à 9 heures du matin (la troisième heure selon Marc 15:25) ; les trois heures de ténèbres, durant lesquelles le Seigneur Jésus a été abandonné de Dieu, ont commencé à midi (la sixième heure selon Marc 15:33) ; et à 15 heures (la neuvième heure selon Marc 15:33, 34), l’œuvre de la rédemption était accomplie.
À côté de cela, il y a la manière romaine de compter, dont Jean se sert dans cette circonstance. Selon cette manière, le jour commence à minuit, et il est réparti en deux fois 12 heures, comme dans la manière de compter d’aujourd’hui. La sixième heure du matin correspond donc effectivement à 6 heures du matin, selon notre façon de compter. Cela concorde bien au contexte, car l’audience a eu lieu de nuit, et Pierre a renié le Seigneur avant le lever du soleil (avant que le coq le chante). La sixième heure selon Jean correspond à 6 heures selon notre façon de compter, et les évènements que Jean décrit au prétoire de Pilate ont eu lieu durant les trois heures précédant la crucifixion
« Et ils placèrent au-dessus de sa tête son accusation écrite : Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs » (Matthieu 27:37).
« Et l’écriteau concernant le sujet de son accusation portait écrit : le roi des Juifs » (Marc 15:26).
« Et il y avait aussi au-dessus de lui un écriteau en lettres grecques, romaines, et hébraïques : Celui-ci est le roi des Juifs » (Luc 23:38).
« Et Pilate fit aussi un écriteau, et le plaça sur la croix ; et il y était écrit : Jésus le Nazaréen, le roi des Juifs. Plusieurs des Juifs donc lurent cet écriteau, parce que le lieu où Jésus fut crucifié était près de la ville ; et il était écrit en hébreu, en grec, en latin » (Jean 19:19-20).
Jean donne presque la totalité de l’inscription, comme elle se trouvait sur la croix, avec encore une indication importante : elle figurait en trois langues, hébreu, latin, grec. Vraisemblablement, Pilate n’a pas utilisé exactement les mêmes termes dans les trois langues, mais il les a adaptées aux connaissances générales des lecteurs, ou bien il a mis spécialement l’accent sur le côté qui était plus important pour tel groupe de population. C’est ce qui arrive parfois dans les textes donnés en plusieurs langues. Il est aussi possible que Matthieu ait mis davantage l’accent sur la raison pour laquelle le Seigneur Jésus était pendu à la croix. C’est pour cela qu’il parle de l’écrit d’accusation, tandis que Jean, Marc et Luc parlent simplement d’une inscription.
Jean donne ou bien la totalité de l’inscription, ou bien l’inscription détaillée en hébreu, car il parle de Jésus comme étant le Nazaréen (ce que seuls les Juifs comprenaient correctement), et il met l’hébreu en premier parmi les trois langues de l’inscription.
Luc mentionne d’abord le texte grec. Peut-être donne-t-il la version grecque. Marc a-t-il transcrit la version latine ? Cela est possible, car, dans son Évangile, on trouve plusieurs expressions latines.
L’état des inscriptions est donc le suivant selon les évangiles :
Matthieu (peut-être en hébreu) : |
Celui-ci est |
Jésus |
le roi des Juifs |
Marc (peut-être en latin) : |
Celui-ci est |
|
le roi des Juifs |
Luc (peut-être en grec) : |
|
|
Le roi des Juifs |
Jean (peut-être en hébreu) : |
|
Jésus le Nazaréen, |
le roi des Juifs |
L’inscription complète serait : |
Celui-ci est |
Jésus, le Nazaréen, |
le roi des Juifs |
« Que le Christ, le roi d’Israël, descende maintenant de la croix, afin que nous voyions et que nous croyions ! Ceux aussi qui étaient crucifiés avec lui l’insultaient » (Marc 15:32).
« Et l’un des malfaiteurs qui étaient pendus l’injuriait, disant : N’es-tu pas le Christ, toi ? Sauve-toi toi-même, et nous aussi. Mais l’autre, répondant, le reprit, disant : Et tu ne crains pas Dieu, toi, car tu es sous le même jugement ? Et pour nous, nous y sommes justement ; car nous recevons ce que méritent les choses que nous avons commises ; mais celui-ci n’a rien fait qui ne se dût faire » (Luc 23:39-41).
Deux brigands ont été crucifiés avec le Seigneur Jésus. Au commencement de la crucifixion, le Seigneur Jésus a subi les moqueries des passants (Marc 15:29-30), vraisemblablement des Juifs, mais aussi des principaux sacrificateurs et des scribes (Marc 15:31-32), et également des deux autres crucifiés (Marc 15:32). Au commencement les deux l’insultaient. Mais un peu plus tard, l’un des crucifiés a dû réfléchir, a fait demi-tour et est venu à la foi en Christ. Il n’a pas seulement changé d’attitude dans son cœur, mais il l’a confessé aussi extérieurement. Il a cessé de se moquer de Jésus Christ, et s’est même mis à Le défendre en face de l’autre qui se moquait, et il s’est adressé à Christ avec foi en la résurrection en disant : « Souviens-toi de moi, Seigneur, quand tu viendras dans ton royaume » (Luc 23:42). Sa foi a été récompensée : « En vérité, je te dis : Aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis » (Luc 23:43) ; voilà la réponse de son Sauveur pendu à la croix.
« Et Jésus lui dit : En vérité, je te dis : Aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis » (Luc 23:43).
« Jésus lui dit : Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers mon Père ; mais va vers mes frères, et dis-leur : Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu » (Jean 20:17).
Après Sa mort à la croix, l’esprit et l’âme du Seigneur Jésus ont été directement dans le paradis et cela jusqu’à Sa résurrection. Son corps fut déposé dans un tombeau. Après trois jours Il est ressuscité. Son corps n’était désormais plus lié au temps et aux choses matérielles. Cependant Il est resté encore 40 jours parmi les disciples (Actes 1:3) jusqu’à ce qu’Il monte au ciel. Jean parle de cela. Dans les deux passages cités, il s’agit d’évènements complètement différents quant au temps et quant à ce qui s’est passé.
« Et vers la neuvième heure, Jésus s’écria d’une forte voix, disant : Éli, Éli, lama sabachthani ? c’est-à-dire : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Matthieu 27:46).
« Et à la neuvième heure, Jésus s’écria d’une forte voix, disant : Éloï, Éloï, lama sabachthani ? ce qui, interprété, est : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Marc 15:34).
Le Seigneur Jésus poussa ce cri durant les ténèbres qui vinrent sur tout le pays « depuis la sixième heure jusqu’à la neuvième heure » (Matthieu 27:45). Il ne s’agissait pas d’une éclipse de soleil naturelle, mais Dieu a envoyé ces ténèbres à cause de la mort prochaine de Son Fils, le Créateur. Ainsi par le moyen de ces ténèbres, Dieu a caché aux yeux des hommes les souffrances les plus profondes de Son Fils tandis qu’Il était pendu à la croix. En outre, comme Dieu est lumière, cela signifie aussi que Dieu s’est détourné de Son Fils, parce qu’Il était fait péché pour nous durant cette deuxième série de trois heures (2 Corinthiens 5:21).
Mais ce n’est qu’à la neuvième heure (Matthieu 27:46 ; Marc 15:34) — presqu’à la fin de cette souffrance qui n’a jamais eu sa pareille — que ce cri a été poussé : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Des sept phrases que le Seigneur Jésus a prononcées sur la croix, c’est la seule qui est rapportée dans deux évangiles (Matthieu et Marc, les autres paroles étant rapportées par Luc et Jean). Maintenant, dans quelle langue le Seigneur a-t-Il prononcé ce cri ? Est-ce en araméen ou en hébreu ? Dans l’évangile de Matthieu, les deux premiers mots, « Éli, Éli » sont en hébreu, tandis que dans Marc les mots « Éloï, Éloï » sont vraisemblablement en araméen (1*). La deuxième partie « lema (2*) sabachthani » est dans les deux passages, plus ou moins de l’araméen (3*). C’est pourquoi il est très probable que le Seigneur a poussé son cri en araméen. Mais n’y a-t-il pas une contradiction quand il est dit une fois Éli, et l’autre fois Éloï ?
La différence de ces deux versets ne réside pas seulement dans
les deux premiers mots du cri, mais aussi dans le mot grec pour « s’écrier ».
En Matthieu le mot grec utilisé est anaboao
. On retrouve ce mot encore
une fois dans le Nouveau Testament « et la foule poussant des cris (en
grec anaboao
), se mit à lui demander de faire comme il leur avait
toujours fait » (Marc 15:8). Par cela, on voit que l’accent est mis sur le
cri, sans que chaque lettre soit nécessairement compréhensible. Peut-être que Matthieu
a voulu indiquer par-là pourquoi « quelques-uns de ceux qui se tenaient là »
ont compris ces paroles de travers, et ont pensé que le Seigneur Jésus appelait
Élie, le grand prophète de l’Ancien Testament.
Dans Marc au contraire, c’est le mot grec boao
qui est
utilisé. C’est ainsi que Jean le baptiseur est qualifié de « voix de celui
qui crie » (en grec boao
; Matthieu 3:3, Marc 1:3, Luc 3:4,
Jean 1:23). Plus tard, un homme de la foule crie (en grec boao
) et
dit : « Maître, je te supplie, jette les yeux, sur mon fils, car il
est mon unique » (Luc 9:38). Dans les passages parallèles, il est
simplement dit qu’il lui a été répondu (Matthieu 17:15 ; Marc 9:17). Plus
tard l’aveugle de Jéricho a crié (en grec boao
) : « Jésus,
Fils de David, aie pitié de moi ! » (Luc 18:38). Aussi les Juifs de
Thessalonique crièrent (en grec boao
) : « Ces gens qui ont
bouleversé la terre habitée… » (Actes 17:6). Ces quelques exemples suffisent
à montrer que l’accent est mis ici beaucoup plutôt sur les mots qui ont été
clairement compris.
C’est ainsi qu’il est possible que Marc ait rapporté le cri exact du Seigneur, tandis que Matthieu a plutôt décrit ce qu’un auditeur comprenait et pourquoi il lui vint l’idée que le Seigneur crucifié appelait Élie.
(1*) Il est remarquable que dans le Targum (la traduction araméenne du texte hébreu) au Psaume 22:1, pour « mon Dieu » il n’est pas donné la forme araméenne Éloï (ou : Élohi), mais la forme hébreu Éli. On voit qu’ainsi l’ancienne traduction araméenne, dans ce passage, n’est pas dans une langue unique, l’araméen.
(2*) C’est ainsi qu’est donné le texte grec du Nouveau Testament de Nestle-Aland, Stuttgart, 28ème édition.
(3*) Le texte hébreu serait : « lama asabtani » ; la forme araméenne serait « lema shabaqtani ». Vraisemblablement la différence dans l’original, réside dans ce qu’il s’agit d’une transcription grecque de la langue originale, qui souvent n’est pas exacte phonétiquement.
« Et Jésus, ayant encore crié d’une forte voix, rendit l’esprit. Et voici, le voile du temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas » (Matthieu 27:50-51).
« Et Jésus, ayant jeté un grand cri, expira. Et le voile du temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas » (Marc 15:37-38).
« Or il était environ la sixième heure ; et il y eut des ténèbres sur tout le pays jusqu’à la neuvième heure ; et le soleil fut obscurci, et le voile du temple se déchira par le milieu. Et Jésus, criant à haute voix, dit : Père ! entre tes mains je remets mon esprit. Et ayant dit cela, il expira » (Luc 23:44-46).
Quand le Seigneur Jésus est mort à la croix de Golgotha, le grand voile qui séparait le lieu très saint du lieu saint dans le temple, s’est déchiré depuis le haut jusqu’en bas. Jusque-là l’accès au lieu très saint était barré. Seul le souverain sacrificateur pouvait pénétrer dans ce lieu très saint une fois par an. Pourtant, maintenant, ce chemin est ouvert, de sorte que tout croyant peut entrer en tout temps dans la présence de Dieu. Les deux évangélistes Matthieu et Marc indiquent clairement que le voile du temple s’est déchiré durant le dernier cri du Seigneur Jésus qui, il est vrai, n’est mentionné que par Luc. Cela a eu lieu très peu avant Sa mort. Le déchirement du voile en relation avec la mort de notre Sauveur, signifie « une pleine liberté pour entrer dans les lieux saints par le sang de Jésus, par le chemin nouveau et vivant qu’il nous a consacré à travers le voile, c’est-à-dire sa chair » (Hébreux 10:19-20). Le but de Luc n’est pas de nous fournir une succession chronologique des évènements, mais un ordre moral. C’est ainsi qu’il relie différentes choses par la conjonction « et », sans vouloir y rattacher aucun ordre chronologique.
L’argument principal pour soutenir des contradictions apparentes dans ce groupement particulier d’événements, consiste à supposer que les récits bibliques sont toujours donnés dans un ordre chronologique. En fait il y a beaucoup de récits écrits dans un ordre chronologique, cependant cet ordre est interrompu quand il s’agit de donner un enseignement spirituel important. On trouve très tôt un exemple de cela dans Genèse 10 et 11. Il y a là la liste des peuples descendant des fils de Noé. Or il est dit trois fois que ces peuples ont été répartis sur la terre « selon leurs langues » (Genèse 10:5, 20, 31) et qu’ils ont été ainsi séparés les uns des autres. Pourtant l’origine des diverses langues sur la terre, n’est décrit qu’en Genèse 11 avec la confusion des langues à la tour de Babel. Cela a dû intervenir antérieurement.
« Et le soleil fut obscurci, et le voile du temple se déchira par le milieu. Et Jésus, criant à haute voix, dit : Père ! entre tes mains je remets mon esprit. Et ayant dit cela, il expira » (Luc 23:45, 46).
« Quand donc Jésus eut pris le vinaigre, il dit : C’est accompli. Et ayant baissé la tête, il remit son esprit » (Jean 19:30).
Dans les quatre évangiles, il y a sept phrases prononcées par le Seigneur Jésus sur la croix. Trois ont été prononcées dans les trois premières heures et quatre vers la fin de la deuxième série de trois heures. Dans aucun évangile, on ne trouve toutes les sept. Seul un cri se trouve dans plus d’un évangile, à savoir : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? ».
Au commencement de la crucifixion le Seigneur a demandé : [1] « Père pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font ! » (Luc 23:34). Peu après le Seigneur Jésus a vu Marie, sa mère, et Jean, se tenant encore près de la croix. Il dit alors à Sa mère : [2] « Femme, Voilà ton fils ! », puis à Son disciple : « Voilà ta mère » (Jean 19:26, 27). Et c’est encore pendant les trois premières heures que les deux brigands ont participé aux moqueries contre le Seigneur Jésus Christ. Mais soudain l’un des deux a tout vu sous un tout autre éclairage, il a vu sa culpabilité et la justesse de sa punition : « … nous recevons ce que méritent les choses que nous avons commises ; mais celui-ci n’a rien fait qui ne se dût faire. Et il disait à Jésus : Souviens-toi de moi, Seigneur, quand tu viendras dans ton royaume ! » (Luc 23:40-42). Et le Seigneur à la croix, dans la troisième phrase qu’Il a prononcée, lui donne l’assurance de la grâce : [3] « En vérité, je te dis : Aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis » (Luc 23:43).
Alors le soleil de midi s’est obscurci de manière surnaturelle pendant trois heures, de la sixième à la neuvième heure. Personne ne pouvait voir comment Dieu punissait son Fils pour la culpabilité et les péchés des autres. C’est alors qu’a jailli le cri des ténèbres : [4] « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Matthieu 27:46). Jean rapporte deux phrases supplémentaires à la fin des six heures : [5] « J’ai soif ! », et [6] « C’est accompli ! » (Jean 19:28-30). La septième et dernière phrase prononcée prend place immédiatement après la sixième ; elle figure dans l’évangile de Luc : [7] « Père ! entre tes mains je remets mon esprit » (Luc 23:46). Le Seigneur Jésus a remis à Dieu sa vie, l’œuvre était accomplie.
« Et le centurion et ceux qui avec lui veillaient sur Jésus, ayant vu le tremblement de terre et ce qui venait d’arriver, eurent une fort grande peur, disant : Certainement celui-ci était Fils de Dieu » (Matthieu 27:54).
« Et le centurion qui était là vis-à-vis de lui, voyant qu’il avait expiré en criant ainsi, dit : Certainement, cet homme était Fils de Dieu » (Marc 15:39).
« Et le centurion, voyant ce qui était arrivé, glorifia Dieu, disant : En vérité cet homme était juste » (Luc 23:47).
Le centurion romain qui avait l’expérience des exécutions capitales, ainsi que les soldats qui se tenaient là, virent la manière extraordinaire avec laquelle Jésus donna Sa vie. Là sur la croix de Golgotha mourait pour la première fois dans l’histoire du monde un crucifié qui n’était pas sans force, mais dans toute Sa force et qui remettait consciemment Sa vie à Dieu.
Quand quelqu’un est ainsi surpris au sujet d’une personne ou d’un évènement, il est tout à fait normal qu’il exprime son étonnement par plusieurs mots ou plusieurs phrases. C’est ainsi que le centurion a au moins dit : « En vérité cet homme était juste. Cet homme était Fils de Dieu ».
Matthieu décrit le Seigneur Jésus comme le roi promis. C’est pourquoi, déjà les astrologues de l’Orient déclarèrent que l’enfant dans la crèche était le roi des Juifs (Matthieu 2:2). L’inscription sur la croix énonce : « Celui-ci est Jésus le roi des Juifs » (Matthieu 27:37), et les passants se moquaient de Lui comme « le roi d’Israël » (Matthieu 27:42) et comme « le Fils de Dieu » (Matthieu 27:40). C’est pourquoi Matthieu utilise dans son Évangile la partie la plus courte des propos du centurion et il écrit : « En vérité cet homme [qui est pendu à la croix et dont on se moque comme roi d’Israël et comme Fils de Dieu], est le Fils de Dieu.
Marc décrit le Seigneur Jésus spécialement comme le parfait serviteur de Dieu sur cette terre, et pourtant « En vérité cet homme [ce serviteur extraordinaire] était [en même temps] Fils de Dieu ».
Luc qui dépeint le Seigneur Jésus comme l’homme parfait, met particulièrement l’accent sur la justice parfaite de cet Homme.
En fait il n’y a aucune contradiction, mais une preuve de l’inspiration divine de la Parole de Dieu.
Voici la vue d’ensemble des principaux évènements depuis la mise au tombeau jusqu’à la résurrection :
Évènements |
Matthieu |
Marc |
Luc |
Jean |
L’ensevelissement de Jésus |
27:57-60 |
15:42-46 |
23:50-54 |
19:38-42 |
Les femmes au tombeau de Jésus |
27:61 |
15:47 |
23:55 |
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Les femmes préparent des aromates (avant le sabbat) |
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23:56 |
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Surveillance du tombeau |
27:62-66 |
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Les femmes achètent des aromates supplémentaires (après le sabbat) |
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16:1 |
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Les femmes visitent le tombeau le soir |
28:1 |
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L’ange du Seigneur ouvre le tombeau |
28:2 |
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« Or, sur le tard, le jour du sabbat, au crépuscule du premier jour de la semaine, Marie de Magdala et l’autre Marie vinrent voir le sépulcre » (Matthieu 28:1).
« Et de fort grand matin, le premier jour de la semaine, elles viennent au sépulcre comme le soleil se levait » (Marc 16:2).
L’espace de temps pendant lequel le Seigneur Jésus a été au tombeau est décrit dans les évangiles par cinq expressions différentes :
Matthieu utilise les cinq formules. Elles sont équivalentes en
ce qui concerne l’espace de temps, et sont donc interchangeables. Un exemple
important de cela se trouve dans la déclaration du souverain sacrificateur et
des pharisiens à Pilate : « Seigneur, il nous souvient que ce
séducteur, pendant qu’il était encore en vie, disait : Après trois
jours, je ressuscite.
Ordonne donc que le sépulcre soit gardé avec soin
jusqu’au troisième jour
» (Matthieu 27:63,64). Pour les Juifs, la
formule « après trois jours » englobe le même espace de temps que
« jusqu’au troisième jour ». Dans l’Ancien Testament on trouve tour à
tour l’une ou l’autre de ces expressions. En voici quelques exemples :
pendant trois jours. Et,
le troisième jour, Joseph leur dit : Faites ceci, et vous vivrez ; moi je crains Dieu » (Genèse 42:17-18).
trois jours, et revenez vers moi. Et le peuple s’en alla… Et Jéroboam et tout le peuple vinrent vers Roboam
le troisième jour, comme le roi avait dit, en disant : Revenez vers moi
le troisième jour» (1 Rois 12:5, 12).
pendant trois jours, ni de nuit, ni de jour… Et il arriva,
au troisième jour, qu’Esther se revêtit de son vêtement royal et se présenta dans la cour intérieure de la maison du roi » (Esther 4:16 ; 5:1).
Voici en outre des exemples de ce que l’expression « jours et nuits » a la même signification que « des jours » :
quarante jours et quarante nuits… Et le déluge fut sur la terre
quarante jours» (Genèse 7:12, 17).
quarante jours et quarante nuits» (Matthieu 4:12) et « Et il fut dans le désert
quarante jours, tenté par Satan » (Marc 1:13).
Tous les passages indiqués montrent que les Juifs comptent un jour partiel comme un jour entier, et ne différencient pas « jours et nuits » et « jours ». Pareillement le grand rabbin juif Éléazar ben Azaria, environ 100 ans après Christ, s’exprime ainsi : « un jour et une nuit sont une Onah (= un espace de temps) et une partie de Onah vaut comme le tout ».
Selon cette manière orientale de compter le temps, un jour commencé est compté comme un jour complet, et d’un autre côté, le jour commence toujours à 18 heures (6 heures du soir), et il dure jusqu’à 18 heures (6 heures du soir), de sorte que toute la nuit est comptée avec le jour suivant. Comme le Seigneur a été déposé un vendredi au tombeau, c’était encore la Préparation et donc le jour avant le sabbat (Marc 15:42 ; Luc 23:50-54 ; Jean 19:31). De cette manière, le premier jour de sa mise au tombeau est tombé dans l’espace du soir du jeudi soir (18 heures) jusqu’au soir du vendredi soir (18 heures). C’était la manière juive de compter le premier jour complet. Le second jour a été du vendredi soir jusqu’au samedi soir. La résurrection a eu lieu le dimanche, justement au matin de ce jour-là (Marc 16:1, 2 ; Luc 24:1). De cette manière, le dimanche de la résurrection doit être compté comme le troisième jour plein. Le Seigneur Jésus a bien été trois jours au tombeau.
« Et le sabbat étant passé, Marie de Magdala, et Marie, la mère de Jacques, et Salomé, achetèrent des aromates pour venir l’embaumer » (Marc 16:1).
« Et des femmes qui l’avaient accompagné depuis la Galilée, ayant suivi, regardèrent le sépulcre et comment son corps y avait été déposé. Et s’en étant retournées, elles préparèrent des aromates et des parfums ; et, le sabbat, elles se tinrent en repos, selon le commandement. Or le premier jour de la semaine, de très-grand matin, elles vinrent au sépulcre, apportant les aromates qu’elles avaient préparés » (Luc 23:55-24:1).
« Et Nicodème aussi, celui qui au commencement était allé de nuit à Jésus, vint, apportant une mixtion de myrrhe et d’aloès, d’environ cent livres. Ils prirent donc le corps de Jésus, et l’enveloppèrent de linges, avec les aromates, comme les Juifs ont coutume d’ensevelir » (Jean 19:39-40).
Le Seigneur Jésus est mort un vendredi après-midi aux environs de quinze heures. Le jour suivant n’était pas un sabbat normal, car « le jour de ce sabbat-là était grand » (Jean 19:31). Ce sabbat était spécial parce qu’on devait y fêter la Pâque. Pour pouvoir fêter ce jour, un Juif devait être pur selon la loi et devait donc se préparer à cette fête de Pâque. C’est pourquoi ce jour avant la Pâque est appelé la Préparation, parce que cette année-là la Pâque et le sabbat tombaient le même jour. Du fait que le sabbat commençait environ trois heures après (environ 18 heures), il ne restait plus beaucoup de temps pour tous les préparatifs. En outre la loi prescrivait que « si un homme a commis un péché digne de mort, et qu’il ait été mis à mort, et que tu l’aies pendu à un bois, son cadavre ne passera pas la nuit sur le bois ; mais tu l’enterreras sans faute le jour même » (Deutéronome 21:22-23). C’est pour cela que « Joseph d’Arimathée, qui était un disciple de Jésus, en secret toutefois par crainte des Juifs, fit à Pilate la demande d’ôter le corps de Jésus ; et Pilate le permit. Il vint donc et ôta le corps de Jésus » (Jean 19:38). Nicodème apporta des aromates et ils descendirent le corps de Jésus de la croix. Du fait qu’ils devaient beaucoup se dépêcher, car le sabbat allait commencer au coucher du soleil, ils ne purent que déposer le corps dans les linges, avec les aromates, et poser le tout dans le tombeau (Jean 19:39-42). Quelques femmes le virent, rentrèrent chez elles et préparèrent des aromates supplémentaires et de l’huile d’embaumement, mais probablement pas en quantité suffisante car elles n’avaient pas assez de produits (Luc 23:55-56). Ici il n’est d’ailleurs pas dit que les femmes aient acheté des produits, mais qu’elles avaient ceux-ci chez elles pour une raison quelconque. Mais cela ne suffisait pas. Quand le sabbat eut commencé, elles durent cesser leur activité et attendirent jusqu’au coucher du soleil du samedi soir, c’est-à-dire jusqu’à la fin du sabbat. Ensuite elles achetèrent les produits manquants pour aller embaumer le corps de Jésus le matin suivant. Les trois passages indiqués de la Bible ne se contredisent pas mais se complètent.
« (v.1) Or, sur le tard, le jour du sabbat, au crépuscule du premier jour de la semaine, Marie de Magdala et l’autre Marie vinrent voir le sépulcre. (v.2) Et voici, il se fit un grand tremblement de terre ; car un ange du Seigneur, descendant du ciel, vint et roula la pierre et s’assit sur elle » (Matthieu 28:1-2).
« Et le sabbat étant passé, Marie de Magdala, et Marie, la mère de Jacques, et Salomé, achetèrent des aromates pour venir l’embaumer. Et de fort grand matin, le premier jour de la semaine, elles viennent au sépulcre, comme le soleil se levait » (Marc 16:1-2 ; voir aussi Luc 23:55 à 24:1).
« Et le premier jour de la semaine, Marie de Magdala vint le matin au sépulcre, comme il faisait encore nuit ; et elle voit la pierre ôtée du sépulcre » (Jean 20:1).
La pierre était-elle roulée quand les femmes sont arrivées au tombeau ? (Marc 16:4 ; Luc 24:2 ; Jean 20:1). Ou bien les femmes virent-elles un ange rouler la pierre ? (pour soutenir cette affirmation, on utilise Matthieu 28:1-6). Ici, il n’y a absolument aucune difficulté. « Marie de Magdala et l’autre Marie » allèrent encore le soir du sabbat pour voir le sépulcre (Matt. 28:1). Le crépuscule du premier jour de la semaine était le soir du sabbat (samedi), et non pas le matin du jour suivant [dimanche], car d’une manière générale la Bible commence le jour avec le crépuscule du soir. À ce moment-là, la pierre était naturellement encore devant l’ouverture. C’est pourquoi Matthieu ne mentionne même pas la pierre. Quand les femmes avec Salomé revinrent le matin suivant [dimanche matin] pour embaumer le Seigneur, la pierre était roulée. Il s’agit donc de deux évènements différents entre lesquels la pierre a été roulée. Matthieu 28:2-4 est une insertion (parenthèse). Ce qui est rapporté là s’est passé entre la première visite des femmes le soir et la seconde visite le matin suivant.
Le matin suivant, Marie, la mère de Jacques, Salomé et peut être d’autres femmes se mirent en route pour aller au tombeau. En chemin elles se demandaient « qui nous roulera la pierre de devant la porte du sépulcre ? » (Marc 16:3). Durant le trajet, qui nécessitait un certain temps, le soleil se leva lentement, et ainsi elles atteignirent le sépulcre juste au lever du soleil. Là, elles s’étonnèrent de ce que la pierre était déjà roulée, et elles virent un jeune homme assis dans le sépulcre (un rocher) ouvert. Un ange leur expliqua que le Seigneur Jésus Christ était ressuscité, et leur donna la mission d’aller vers les disciples, spécialement Pierre, pour leur communiquer que Jésus était ressuscité et qu’Il allait devant eux en Galilée (Matthieu 28:5-7 ; Marc 16:2-7 ; Luc 24:1-8). Les femmes se remirent en route.
Marie avait déjà vu auparavant que le sépulcre était ouvert, mais elle ne put pas en faire part aux autres femmes. Matthieu ne raconte justement rien sur ce que les femmes ont pu voir en chemin, mais il décrit simplement ce qui s’est passé au tombeau quand les femmes étaient encore en chemin. La succession des premiers évènements au jour de la résurrection a été la suivante :
1. Après la mise au tombeau, les femmes, Marie de Magdala, Marie (la mère de Jacques) et Salomé ont acheté des aromates et des parfums (huile d’embaumement) (Marc 16:1 ; Luc 23:56b).
2. Marie de Magdala et Marie, la mère de Jacques, allèrent encore le soir au sépulcre et virent le tombeau (Matthieu 28:1). Vraisemblablement Salomé n’était pas là. Après leur vérification elles retournèrent.
3. Un nouveau tremblement de terre secoua la contrée. Un ange vint, roula la pierre et s’assit dessus comme un vainqueur. À ce moment-là le tombeau était complètement vide. Jésus Christ était ressuscité.
4. Encore au crépuscule du matin de la résurrection, Marie de Magdala alla au tombeau et vit que la pierre était roulée (Jean 20:1). Marie n’entra pas dans le sépulcre et ne resta pas dans le jardin, mais courut à Pierre et rapporta ce qui s’était passé (Jean 20:2). Les autres femmes qui avaient un plus long chemin à faire ou qui partirent plus tard, ne la rencontrèrent pas sur son chemin de retour.
5. À peu près au même moment, Marie, la mère de Jacques, Salomé, et probablement encore quelques autres femmes se mirent en chemin vers le sépulcre pour embaumer le corps du Seigneur Jésus (Marc 16:1). En chemin elles se demandèrent : « qui nous roulera la pierre de devant la porte du sépulcre ? » (Marc 16:3). Juste au moment du lever du soleil, elles arrivèrent au sépulcre, elles s’étonnèrent de ce que la pierre était déjà roulée, et elles virent un jeune homme assis sur le tombeau (le roc) ouvert. Un ange leur expliqua que le Seigneur Jésus Christ était ressuscité, et leur donna la mission d’aller vers les disciples, spécialement Pierre, pour leur communiquer que Jésus était ressuscité et qu’Il allait devant eux en Galilée (Matthieu 28:5-7 ; Marc 16:2-7 ; Luc 24:1-8). Les femmes s’en allèrent.
6. Pierre et Jean coururent au sépulcre. Marie de Magdala suivit lentement. Jean était plus rapide et regarda tout de suite dans le sépulcre. Quand Pierre arriva, il entra aussitôt dans le sépulcre. Les linges étaient pliés par terre, à leur place, et il n’y avait aucune trace de hâte. Pierre s’étonna et quitta le tombeau (Luc 24:12 ; Jean 20:3-10).
7. Marie de Magdala était revenue au tombeau. Là, il y avait seulement deux anges assis. Marie ne s’intéressa guère à eux. Les yeux remplis de larmes, elle cherchait le Seigneur Jésus. À ce moment-là, Il la trouva et lui parla. Avec la mission appropriée du Seigneur, Marie revint aux disciples pour leur rapporter cette rencontre (Marc 16:9-11 ; Jean 20:11-18).
« Et l’ange, répondant, dit aux femmes : Pour vous, n’ayez point de peur ; car je sais que vous cherchez Jésus le crucifié ; il n’est pas ici ; car il est ressuscité » (Matthieu 28:5, 6).
« Et étant entrées dans le sépulcre, elles virent un jeune homme assis du côté droit, vêtu d’une robe blanche, et elles s’épouvantèrent. Et lui leur dit : Ne vous épouvantez point ; vous cherchez Jésus le Nazarénien, le crucifié ; il est ressuscité, il n’est pas ici » (Marc 16:5, 6).
« Et étant entrées, elles ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus. Et il arriva, comme elles étaient en grande perplexité à ce sujet, que voici, deux hommes se trouvèrent avec elles, en vêtements éclatants de lumière. Et comme elles étaient épouvantées et baissaient le visage contre terre, ils leur dirent : Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? Il n’est point ici, mais il est ressuscité » (Luc 24:3-6).
« Et le premier jour de la semaine, Marie de Magdala vint le matin au sépulcre, comme il faisait encore nuit ; et elle voit la pierre ôtée du sépulcre. Elle court donc, et vient vers Simon Pierre et vers l’autre disciple que Jésus aimait, et elle leur dit : On a enlevé du sépulcre le Seigneur, et nous ne savons où on l’a mis » (Jean 20:1-2).
Ici aussi il n’y a pas de contradictions, mais il s’agit de deux évènements différents. D’abord, pendant le crépuscule, tôt le matin de la résurrection, Marie de Magdala est allée au sépulcre et a vu que la pierre était roulée (Jean 20:1). Marie n’est pas entrée dans le sépulcre et n’est pas restée plus longtemps dans le jardin, mais elle a couru vers Pierre et lui a raconté ce qui s’était passé (Jean 20:2). Les autres femmes qui avaient fait un chemin plus long ou qui étaient parties plus tard, ne l’ont pas rencontrée sur son chemin de retour. Un peu plus tard, juste quand le soleil se levait, les autres femmes sont arrivées au tombeau et ont été étonnées qu’il soit vide. Là-dessus deux anges leur ont expliqué que le Seigneur Jésus était ressuscité (Matthieu 28:5-7 ; Marc 16:2-7 ; Luc 24:1-8).
Que les anges soient dépeints par Marc comme un jeune homme et par Luc comme des hommes, cela est adapté au caractère de chacun des évangiles. Le jeune homme de Marc fait penser au serviteur parfait comme le décrit cet évangile de Marc. Et les hommes qui ont été une apparition d’anges particulière (Luc 24:23), parlent de ce que Luc présente le Seigneur Jésus comme l’homme sans péché.
« Et comme elles allaient pour l’annoncer à ses disciples, voici aussi Jésus vint au-devant d’elles, disant : Je vous salue. Et elles, s’approchant de lui, saisirent ses pieds et lui rendirent hommage » (Matthieu 28:9).
Mais Marie se tenait près du sépulcre, dehors, et pleurait. Comme elle pleurait donc, elle se baissa dans le sépulcre ; et elle voit deux anges vêtus de blanc, assis, un à la tête et un aux pieds, là où le corps de Jésus avait été couché… Jésus lui dit : Marie ! Elle, s’étant retourné, lui dit en hébreu : Rabboni (ce qui veut dire, maître) ! Jésus lui dit : Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers mon Père ; mais va vers mes frères, et dis-leur : Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu » (Jean 20:11-17).
Dans l’obscurité du matin de la résurrection Marie de Magdala a été la première au tombeau. Elle a vu que la pierre était roulée et elle a couru immédiatement auprès de Pierre. Marie n’a pas mis les pieds dans le sépulcre, elle n’est pas restée longtemps dans le jardin, mais elle a couru à Pierre lui rapporter ce qui s’était passé. Peu après Pierre et Jean ont couru au sépulcre. Marie de Magdala a suivi lentement. Jean a été le plus rapide, il a donné un coup d’œil dans le sépulcre, il a vu les linges pliés soigneusement. Quand Pierre est arrivé, il est allé immédiatement à l’intérieur du sépulcre. Pierre s’est étonné, et avec Jean ils sont partis du sépulcre. Marie est arrivée un peu plus tard et elle a été la première personne à rencontrer le Seigneur ressuscité (Marc 16:9-11 ; Jean 20:11-18). Elle obéit à sa mission, elle alla vers les disciples et leur annonça qu’elle a vu le Seigneur ressuscité. Peu après a eu lieu la rencontre des autres femmes (sans Marie !) avec Christ ressuscité. Elles se prosternent, saisissent Ses pieds et L’adorent (Matthieu 28:8-10 ; Marc 16:8 ; Luc 24:9-12).
« Il a été vu de Céphas, puis des douze » (1 Corinthiens 15:5).
« Et, laissant le sépulcre, elles s’en retournèrent et rapportèrent toutes ces choses aux onze et à tous les autres » (Luc 24:9 ; voir aussi Luc 24:33 ; Matthieu 28:16 ; Marc 16:14 ; Actes 1:9-26).
Judas Iscariote, l’un des douze disciples, s’est pendu quand il a réalisé les conséquences de sa trahison. Après Sa résurrection le Seigneur Jésus est apparu aux onze disciples qui restaient. Après cela ils sont appelés les onze (Marc 16:14 ; Luc 24:9, 33), bien que le nom « les douze » ait subsisté et ait été utilisé occasionnellement. C’est ainsi que Thomas après la résurrection du Seigneur Jésus, est appelé l’un des douze (Jean 20:24).
En Actes 1 il est rapporté que, peu de temps après, Mathias est désigné par le sort pour être le douzième apôtre à la place de Judas Iscariote. À la suite de cela les apôtres sont de nouveau appelés « les douze » (Actes 6:2). Quand l’apôtre Paul parle « des douze » dans son épître aux Corinthiens écrite environ 25 ans plus tard, il veut dire « les douze » selon l’idée encore bien établie après la résurrection
« Alors Jésus leur dit : N’ayez point de peur ; allez annoncer à mes frères qu’ils aillent en Galilée, et là ils me verront » (Matthieu 28:10).
« Jésus lui dit : Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers mon Père ; mais va vers mes frères, et dis-leur : Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu » (Jean 20:17).
Le Seigneur Jésus a fait transmettre à ses disciples, d’abord par Marie (Jean 20:17), puis par d’autres femmes (Matthieu 28:10 ; Marc 16:7), différents messages qui ont eu lieu de la même manière, mais à des moments différents.
Le Seigneur avait déjà annoncé dans la chambre haute la rencontre en Galilée une semaine environ après la résurrection, là où le Seigneur est apparu aux apôtres et à plus de 500 frères à la fois (Matt. 26:32 ; Marc 14:28).
Ce que rapporte Marie aux disciples en Jean 20:17-18, a trait à la montée du Seigneur au ciel lors de la dernière rencontre du Seigneur ressuscité avec ses disciples à Béthanie (Luc 24:50), à la montagne des Oliviers (Actes 1:12). C’est de là que le Seigneur Jésus est monté au ciel.
« Et les onze disciples s’en allèrent en Galilée, sur la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre. Et l’ayant vu, ils lui rendirent hommage ; mais quelques-uns doutèrent » (Matthieu 28:16, 17).
« Et voici, moi, j’envoie sur vous la promesse de mon Père. Mais vous, demeurez dans la ville, jusqu’à ce que vous soyez revêtus de puissance d’en haut » (Luc 24:49).
« Et étant assemblé avec eux, il leur commanda de ne pas partir de Jérusalem, mais d’attendre la promesse du Père, laquelle dit-il, vous avez ouïe de moi » (Actes 1:4).
Les rencontres et les évènements les plus importants après la résurrection sont les suivants :
Livre de la Bible |
Matthieu |
Marc |
Luc |
Jean |
Le Dimanche de la résurrection |
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Le Seigneur et Marie de Magdala |
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20:14-17 |
Le rapport de Marie de Magdala |
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16:10, 11 |
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20:18 |
Les femmes rencontrent le Seigneur |
28:9b, 10 |
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Le récit des femmes |
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24:9b-11 |
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La corruption de la garde |
28:4, 11-15 |
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Pierre rencontre le Seigneur |
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24:34 |
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Les disciples d’Emmaüs |
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16:12-13 |
24:13-35 |
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Le Seigneur apparait aux disciples (sans Thomas) |
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16:14 |
24:36-45 |
20:19-25 |
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Une semaine plus tard |
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Le Seigneur apparait aux disciples avec Thomas |
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24:46-49 |
20:26-31 |
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Au moins 9 jours après la résurrection |
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Le Seigneur avec les disciples près de la mer de Tibérias |
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21:1-23 |
Le Seigneur apparait aux apôtres |
28:16-20 |
16:14-18 |
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En outre, à un moment qui n’est pas connu avec précision, le Seigneur est apparu à plus de 500 frères à la fois (1 Corinthiens 15:6) et ensuite à Jacques (1 Corinthiens 15:7). |
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40 jours après la résurrection |
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L’ascension du Seigneur |
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16:19 |
24:50-51 |
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50 jours après la résurrection |
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Pentecôte |
Actes 2 |
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Matthieu 28:16-17 se rapporte à la rencontre en Galilée où le Seigneur Jésus est apparu aux apôtres et à plus de 500 frères. Le Seigneur ne leur avait pas dit de se mettre en route immédiatement pour aller en Galilée. Vraisemblablement les disciples ne le firent que plus d’une semaine après la résurrection.
Pareillement, le dimanche de la résurrection, le Seigneur ne leur avait pas dit de rester dorénavant tout le temps à Jérusalem. Durant les 40 jours suivant Sa résurrection, le Seigneur Jésus Christ a eu quelques rencontres avec les disciples : « Car je vous ai communiqué avant toutes choses ce que j’ai aussi reçu, que Christ est mort pour nos péchés, selon les écritures, et qu’il a été enseveli, et qu’il a été ressuscité le troisième jour, selon les écritures ; et qu’il a été vu de Céphas, puis des douze. Ensuite il a été vu de plus de 500 frères à la fois, dont la plupart sont demeurés en vie jusqu’à présent, mais quelques-uns aussi se sont endormis. Ensuite il a été vu de Jacques, puis de tous les apôtres » (1 Corinthiens 15:3-7). Certaines de ces rencontres sont décrites en détail dans les évangiles, d’autres il y est seulement fait allusion, et un petit nombre d’entre elles ne sont même pas mentionnées. Aucune rencontre n’est mentionnée dans les quatre évangiles, cela montre que les évangiles se complètent.
Luc 24:49 et Actes 1:4 se rapportent à un tout autre évènement. Après l’ascension les croyants devaient attendre encore 10 jours à Jérusalem jusqu’à ce qu’ils reçoivent le Saint Esprit à la Pentecôte.
« Et Hénoc marcha avec Dieu ; et il ne fut plus, car Dieu le prit » (Genèse 5:24).
« Et il arriva que, lorsque l’Éternel fit monter Élie aux cieux dans un tourbillon, Élie et Élisée partirent de Guilgual » (2 Rois 2:1).
« Et personne n’est monté au ciel, sinon celui qui est descendu du ciel, le fils de l’homme qui est dans le ciel » (Jean 3:13).
Ici, non plus, il n’y a naturellement pas du tout de contradiction. Jean 3:13 met l’accent sur le fait que le Seigneur Jésus est monté au ciel par Sa propre puissance. L’Écriture Sainte ne dit cela ni d’Hénoc, ni d’Élie. D’Hénoc, il est dit : « il ne fut plus, car Dieu le prit » (Genèse 5:24). Il n’est même pas question, dans son cas, de montée au ciel. D’Élie il est dit : « l’Éternel fit monter Élie aux cieux dans un tourbillon » (2 Rois 2:1), ce qui était une montée au ciel en grande pompe par la puissance de Dieu. Ni à l’égard d’Hénoc, ni à l’égard d’Élie, il n’est question d’un mot impliquant une montée tranquille et paisible comme l’élévation du Seigneur.
L’ascension du Seigneur Jésus est donc tout autre que l’enlèvement d’Élie. Le vainqueur de Golgotha est monté au ciel par sa propre puissance. La déclaration « Et il arriva qu’en les bénissant, il fut séparé d’eux, et il fut élevé dans le ciel » (*). Luc 24:51 n’est pas en contradiction avec ce qui a été dit précédemment. Dieu met l’accent sur le bon plaisir qu’Il a trouvé dans Son Fils Jésus Christ parce que Celui-ci L’a parfaitement glorifié sur la terre et à la croix. C’est pourquoi le Fils éternel de Dieu est allé au ciel par Sa propre puissance. En même temps Dieu L’a élevé comme Homme (1 Tim. 3:16).
(*) En Marc 16:19, il est dit « Il fut élevé en haut dans le ciel » et en Actes 1:9 : « Il fut élevé de la terre ».
« Le Seigneur donc, après leur avoir parlé, fut enlevé en haut dans le ciel, et s’assit à la droite de Dieu » (Marc 16:19).
« Et il dit : Voici, je vois les cieux ouverts, et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu » (Actes 7:56).
« Mais celui-ci, ayant offert un seul sacrifice pour les péchés, s’est assis à perpétuité à la droite de Dieu » (Hébreux 10:12).
À la fin de son Évangile, Marc écrit qu’après Son ascension, le Seigneur Jésus s’est assis à la droite de Dieu. Mais quand Étienne a été lapidé quelques années plus tard, il a vu le Seigneur Jésus debout à la droite de Dieu. Comment ces déclarations apparemment contradictoires peuvent-elles s’accorder ? En Hébreux 10:12, il est dit que Christ « ayant offert un seul sacrifice pour les péchés, s’est assis à perpétuité à la droite de Dieu ».
Ce changement de position n’est tout d’abord pas à considérer du point de vue chronologique, mais Dieu veut décrire deux côtés différents de son Fils : Après Son œuvre à la croix de Golgotha, Sa résurrection et Son ascension, le Serviteur de Dieu s’est assis à la droite de Dieu. Son œuvre était accomplie. Vu de ce côté, le Seigneur Jésus n’avait vraiment plus rien à faire. C’est ce qui est indiqué par le fait de s’asseoir à la droite de Dieu. Il y avait là l’accomplissement de la déclaration du Psaume : « Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que je mette tes ennemis pour le marchepied de tes pieds » (Ps. 110:1).
Cependant en Actes 7, peu après Son ascension, la grande grâce de Dieu s’est montrée encore une fois sous la forme d’un dernier appel. Peu avant, Pierre avait offert à son peuple un nouvel envoi du Christ préordonné, Celui qu’ils avaient repoussé par leur rejet et par la crucifixion, mais cette offre était sous condition de se repentir maintenant : « Repentez-vous donc et vous convertissez, pour que vos péchés soient effacés : en sorte que viennent des temps de rafraîchissement de devant la face du Seigneur, et qu’il envoie Jésus Christ, qui vous a été préordonné, lequel il faut que le ciel reçoive jusqu’aux temps du rétablissement de toutes choses » (Actes 3:19-21). C’est pourquoi Étienne rend ici un dernier grand témoignage à la glorification du Messie rejeté, mis à mort et cependant vivant, et il Le voit debout à la droite de Dieu, c’est-à-dire que Jésus Christ était prêt à venir encore une fois en grâce vers Son peuple. Leur réponse a été la lapidation d’Étienne, et par là le refus définitif du Fils de Dieu. La conséquence a été le jugement tombé sur cette nation.
Hébreux 10:12, met l’accent sur le côté que Son œuvre est achevée, et c’est pourquoi il est dit que Jésus Christ « s’est assis à perpétuité à la droite de Dieu ». Cela montre une grande différence par rapport aux sacrificateurs terrestres du peuple juif, qui se tenaient toujours debout, parce qu’ils n’avaient jamais achevé leur tâche.
« Et les hommes qui faisaient route avec lui s’arrêtèrent tout interdits, entendant bien la voix, mais ne voyant personne » (Actes 9:7).
« Et ceux qui étaient avec moi virent la lumière, et ils furent saisis de crainte, mais ils n’entendirent pas la voix de celui qui me parlait » (Actes 22:9).
Le livre des Actes décrit la conversion de Saul de Tarse. Saul
était âgé d’environ 30 ans quand il se trouva sur le chemin de Damas, pour
aller chercher des chrétiens en Syrie et les mettre en prison. Cependant,
subitement, « une lumière brilla du ciel comme un éclair autour de lui. Et
étant tombé par terre, il entendit une voix qui lui disait : Saul !
Saul ! pourquoi me persécutes-tu ? » (Actes 9:3-4). Une
contradiction apparente se présente ici du fait qu’Actes 9 dit qu’il entendit
une voix, alors qu’Actes 22 prétend le contraire. Un coup d’œil au grec résout
le problème. Dans le premier cas, le texte dit akouontes men tes phones
.
Le mot « voix » (phones
) est au génitif et signifie du bruit. D’après
cela les hommes qui voyageaient avec Saul entendirent du bruit comme une voix,
mais aucune parole particulière. Ils remarquèrent seulement qu’une voix
provenait de quelqu’un, mais ils ne pouvaient cependant pas comprendre les paroles.
Dans le deuxième cas il est dit : ten de phonen ouk ekousan
. Le mot
« voix » (phonen
) est maintenant à l’accusatif. Il s’agit ici
de paroles prononcées individuellement. Celles-ci ne furent pas du tout comprises
par les hommes contrairement à l’apôtre Paul. Ces deux chapitres des Actes attirent
simplement l’attention sur des points différents du sujet : le ch. 9
décrit comment Saul a été saisi par Dieu lui-même le tirant d’un mauvais chemin
et l’amenant à Lui. Au ch. 22, l’écrivain met par contre l’accent sur le fait
que Saul, qui entre temps est dénommé Paul, a été appelé par une apparition
glorieuse du Seigneur lui-même pour être apôtre des nations.
Ce qui vient d’être dit est confirmé par le mot
« entendre » (en grec akouo
). Ce verbe peut être suivi d’un
substantif (désignant ce qu’on entend) qui est soit au génitif, soit à l’accusatif.
Si le mot principal est au génitif, cela indique quelque chose de
général ; s’il est à l’accusatif, l’accent est mis sur le contenu concret.
En Actes 9 le génitif est utilisé et en Actes 22 c’est l’accusatif.
« Et, comme ils étaient en chemin, il arriva qu’il approcha de Damas ; et tout à coup une lumière brilla du ciel comme un éclair autour de lui. Et étant tombé par terre, il entendit une voix qui lui disait : Saul ! Saul ! pourquoi me persécutes-tu ? Et il dit : Qui es-tu, Seigneur ? Et il dit : Je suis Jésus que tu persécutes. Mais lève-toi, et entre dans la ville ; et il te sera dit ce que tu dois faire. Et les hommes qui faisaient route avec lui s’arrêtèrent tout interdits, entendant bien la voix, mais ne voyant personne » (Actes 9:3-7).
« Et je tombai sur le sol, et j’entendis une voix qui me disait : Saul ! Saul ! pourquoi me persécutes-tu ? Et moi je répondis : Qui es-tu Seigneur ? Et il me dit : Je suis Jésus le Nazaréen que tu persécutes. Et ceux qui étaient avec moi virent la lumière, et ils furent saisis de crainte, mais ils n’entendirent pas la voix de celui qui me parlait » (Actes 22:7-9).
« Et comme nous étions tous tombés à terre, j’entendis une voix qui me parlait et qui disait en langue hébraïque : Saul ! Saul ! pourquoi me persécutes-tu ? Il t’est dur de regimber contre les aiguillons » (Actes 26:14).
Cette question est la continuation de la précédente (référence
99). Naturellement, toutes les personnes présentes commencèrent par tomber par
terre (Actes 26:14), c’est-à-dire Saul et ses compagnons. Peu de temps après,
les hommes se relevèrent, sauf Saul (Actes 9:7) ; ils entendirent un son à
ce moment-là sans paroles, mais ils ne virent personne. Au contraire, Saul
resta par terre, et dans cette position, il perçut la voix qui venait du ciel et
était nettement articulée pour lui (Actes 22:7). Les hommes durent rester debout,
tout étonnés, car ils voyaient Saul gisant par terre et ils se rendirent compte
qu’il parlait avec quelqu’un dont ils percevaient la voix comme un son non
articulé. Ensuite Paul s’est relevé de par terre, et se rendit compte qu’il était
aveugle. L’expression grecque « egerte de Saulos apo tes ges
»
(Actes 9:8) peut aussi être traduite par « Saul fut relevé de par terre »
[JND : Saul se leva de terre]. Vraisemblablement, les hommes durent aider
Paul effondré à se relever. Cela confirme le déroulement des évènements indiqué
ci-dessus.
« Saul ! Saul ! pourquoi me persécutes-tu ? Et il dit : Qui es-tu, Seigneur ? Et il dit : Je suis Jésus que tu persécutes » (Actes 9:5, 6).
« Et je dis : Que dois-je faire, Seigneur ? Et le Seigneur me dit : Lève-toi et va à Damas, et là on te parlera de toutes les choses qu’il t’est ordonné de faire » (Actes 22:10).
« Mais lève-toi et tiens-toi sur tes pieds : car je te suis apparu afin de te désigner pour serviteur et témoin, et des choses que tu as vues et de celles pour la révélation desquelles je t’apparaîtrai, en te retirant du milieu du peuple et des nations vers lesquelles moi je t’envoie pour ouvrir leurs yeux, pour qu’ils se tournent des ténèbres à la lumière, et du pouvoir de Satan à Dieu ; pour qu’ils reçoivent la rémission des péchés et une part avec ceux qui sont sanctifiés, par la foi en moi » (Actes 26:16-18).
Ces diverses déclarations montrent facilement qu’il n’y a pas de contradiction. Tandis que ses compagnons s’étaient relevés depuis longtemps, Saul gisait encore par terre et entendit les paroles du Seigneur Jésus qui, dans cette situation, lui donnaient seulement l’ordre d’aller à Damas pour y apprendre quelque chose de plus (Actes 9:5, 6 ; 22:10). Ses compagnons conduisirent Saul aveugle à Damas dans la maison de Judas. Il y resta trois jours aveugle, sans manger ni boire, mais priant Dieu. En même temps Dieu apparut à Ananias et l’envoya en mission auprès de Saul. Ananias obéissant trouva sans peine Saul aveugle à l’adresse qui lui avait été donnée, et lui imposa les mains en disant : « Saul, frère, le Seigneur, Jésus qui t’est apparu dans le chemin par où tu venais, m’a envoyé pour que tu recouvres la vue et que tu sois rempli de l’Esprit Saint » (Actes 9:17). Immédiatement, Saul recouvra la vue, se fit baptiser et prit de la nourriture. À cette occasion, Saul apprit par Ananias ce que serait son service futur pour le Seigneur Jésus. Environ trois ans plus tard, Paul revint à Jérusalem pour faire connaissance de Pierre (Galates 1:18). Tandis qu’il priait là dans le temple, il reçut de Dieu encore une fois sa mission (Actes 22:17-21). Les versets d’Actes 26 ne contredisent rien des autres passages, mais Paul y décrit rétrospectivement et de manière condensée les missions qu’il a reçues de Christ sur le chemin de Damas, dans la maison de Judas à Damas, et dans le temple à Jérusalem.
« Nous concluons que l’homme est justifié par la foi, sans œuvres de loi » (Romains 3:28).
« Vous voyez qu’un homme est justifié par les œuvres et non par la foi seulement » (Jacques 2:24).
Cette contradiction apparente posait déjà problème au réformateur Martin Luther. Dieu lui avait confié la tâche de remettre au jour clairement aux hommes de son temps, sur la base de l’Écriture Sainte, la foi au Rédempteur Jésus Christ comme le seul chemin pour être accepté par Dieu. Les lettres aux Romains et aux Galates forment le fondement essentiel de cela (Galates 3:11). Ces deux lettres montrent clairement que les œuvres personnelles, y compris l’observation de la loi de Dieu, ne peuvent pas réconcilier l’homme avec Dieu. Luther n’arrivait pas à comprendre que l’épître de Jacques puisse annoncer un enseignement différent en apparence.
Cependant quand on considère le contexte, la difficulté apparente disparait. Dans les Romains, il s’agit du seul chemin de l’homme vers Dieu. C’est la foi en Christ qui, à la croix, a pris sur Lui toute la culpabilité de l’homme et le juste châtiment de Dieu qui correspondait. Tous ceux qui croient, en se repentant et confessant leur propre culpabilité, sont justifiés par Dieu, c’est-à-dire qu’ils sont déclarés justes comme s’ils n’avaient commis aucun péché. L’homme est vu comme un coupable que Dieu, le Juge, aurait dû condamner si Christ n’avait pas pris sur Lui la culpabilité et n’en avait pas fait l’expiation. La justification par la foi qui est enseignée dans l’épître aux Romains est donc la déclaration que le pécheur est juste devant Dieu, et que cette déclaration repose seulement sur la foi au Seigneur Jésus et en son œuvre rédemptrice.
Par contre, quand Jacques, le frère du Seigneur, parle d’une justification par les œuvres, il entend quelque chose de complètement différent. Il introduit le paragraphe sur ce sujet par la parole suivante : « Mes frères, quel profit y a-t-il si quelqu’un dit qu’il a la foi, et qu’il n’ait pas d’œuvres ? » (Jacques 2:14). Il ne s’agit donc pas de la justification du pécheur devant Dieu, mais de gens qui prétendent croire en Dieu sans que leurs œuvres en fassent rien reconnaître. Jacques dit à ces personnes qu’une telle foi est une foi morte. La vraie foi se manifeste par des œuvres qui en découlent. Il est alors donné les exemples d’Abraham et de Rahab dont les actions ont confirmé que leur foi était authentique. Dans Jacques il ne s’agit donc pas, comme chez Paul, de la justification du pécheur devant Dieu, mais de la confirmation de la foi par des actes qui peuvent être vus des autres hommes. La justification par les œuvres chez Jacques est donc la manifestation pratique de la vraie foi qui se rend visible dans les œuvres, c’est-à-dire dans tout le comportement du croyant.
« Portez les charges les uns des autres, et ainsi accomplissez la loi du Christ » (Galates 6:2).
« Car chacun portera son propre fardeau » (Galates 6:5).
Les deux versets de Galates 6 ne se contredisent pas, ce qui
ressort d’abord de ce que deux mots grecs différents sont utilisés pour le mot
« fardeau ». Au v. 2, le mot grec baros
signifie quelque chose
de lourd, pesant, oppressant à porter. Chaque angoisse, chaque souci, chaque
épreuve, chaque faiblesse constituent un tel fardeau. Par la prière, par le secours
et par la sympathie, nous pouvons aider les autres à porter ce fardeau.
Au v. 5, le mot grec pour fardeau est le mot phortion
. Ce
mot désigne ce que chacun porte sur le chemin (il est utilisé en Actes 27:10 pour
désigner la charge d’un bateau). Cela désigne les devoirs, les obligations, les
responsabilités que chaque croyant doit porter et qu’il ne peut pas partager
avec les autres. C’est ainsi que le Seigneur Jésus lui-même dit en Matthieu
11:29-30 : « Prenez mon joug sur vous, et apprenez de moi, car je
suis débonnaire et humble de cœur ; et vous trouverez le repos de vos
âmes. Car mon joug est aisé et mon fardeau (en grec phortion
) est
léger ».
« Toute écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice » (2 Timothée 3:16).
« Car il y a abrogation du commandement qui a précédé, à cause de sa faiblesse et de son inutilité (car la loi n’a rien amené à la perfection), et introduction d’une meilleure espérance par laquelle nous approchons de Dieu ». (Hébreux 7:18-19).
Le mot écriture (en grec graphe
) apparaît plus de 50 fois
dans le Nouveau Testament et se rapporte exclusivement à la Parole de Dieu
écrite. Au pluriel, elle désigne la plupart du temps les Écritures de l’Ancien
Testament (par exemple Jean 5:39), et dans un petit nombre de passages les
livres déjà écrits du Nouveau Testament (par exemple 2 Pierre 3:16).
L’expression figurant au singulier « toute écriture » est utilisée,
ou bien pour quelques passages particuliers de l’Écriture tirés de l’Ancien
Testament, ou bien désigne l’ensemble de tous les livres de l’Ancien et du
Nouveau Testament — autrement dit l’ensemble de l’Écriture Sainte. C’est
pourquoi, Paul en 1 Timothée 5:18 peut écrire : « Tu n’emmuselleras pas
le bœuf qui foule le grain » et « L’ouvrier est digne de son
salaire ».
Dans ce passage, l’apôtre fait à la fois une citation de l’Ancien Testament et du Nouveau Testament, mais il parle cependant de l’Écriture au singulier et non pas des Écritures au pluriel ! L’ensemble de la Bible inspirée, y compris la loi, est donc selon 2 Timothée 3:16 utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, et pour nous montrer par-là le chemin de l’homme aux yeux de Dieu. Il ne s’agit pas là de l’utilité de garder la loi, mais il s’agit de l’utilité des enseignements moraux qui s’y trouvent. Cependant comment faut-il comprendre que l’Écriture qui émane de l’épître aux Hébreux dise que le commandement qui précède est inutile ?
Au chapitre 7 de l’épître aux Hébreux, il s’agit d’un sujet tout différent de celui de 2 Timothée. Il s’agit du nouvel ordre de la sacrificature. La sacrificature lévitique de l’Ancien Testament était imparfaite (Hébreux 7:1-19), car elle était temporaire et transmise par une succession de père en fils, et ceux-ci étaient des sacrificateurs pécheurs et mortels. La sacrificature de Christ est au contraire parfaite et éternelle.
C’est pourquoi la loi de Moïse qui comprend les règles de la sacrificature lévitique, est mise de côté en ce qui concerne la sacrificature à cause de sa faiblesse et de son inutilité.
« S’ils ont péché contre toi (car il n’y a point d’homme qui ne pèche), et que tu te sois irrité contre eux, et que tu les aies livrés à l’ennemi et qu’ils les aient emmenés captifs dans le pays de l’ennemi » (1 Rois 8:46 ; références avec un contenu semblable : 2 Chroniques 6:36 ; Proverbes 20:9 ; Ecclésiaste 7:20 ; 1 Jean 1:8-10).
« Quiconque est né de Dieu ne pratique pas le péché, car la semence de Dieu demeure en lui, et il ne peut pas pécher, parce qu’il est né de Dieu » (1 Jean 3:9).
« Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n’est pas en nous » (1 Jean 1:8).
Dans un passage de l’épître aux Romains, Paul établit que « tous ont péché et n’atteignent pas à la gloire de Dieu » (3:23). L’apôtre cite auparavant quelques versets de l’Ancien Testament avec un contenu semblable : « Il n’y a point de juste, non pas même un seul ; il n’y a personne qui ait de l’intelligence, il n’y a personne qui recherche Dieu ; ils se sont tous détournés, ils se sont tous ensemble rendus inutiles ; il n’y en a aucun qui exerce la bonté, il n’y en a pas même un seul » (Romains 3:10-12). Par cela l’Écriture Sainte fait une déclaration claire : tout homme pèche, comme Salomon l’a formulé dans sa prière à Dieu : « il n’y a point d’homme qui ne pèche… » (1 Rois 8:46). Comment faut-il alors comprendre la déclaration de 1 Jean 3:9 ?
Il est indiscutable qu’un chrétien doit s’efforcer de surmonter le péché sous toutes ses formes, mais malheureusement aucun chrétien ne peut être sans péché, si fidèle soit-il. Jean l’écrit clairement dans sa lettre : « Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n’est pas en nous. Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité » (1 Jean 1:8-9). Cela va même encore plus loin quand il écrit un verset plus loin : « Si nous disons que nous n’avons pas péché, nous le faisons menteur et sa parole n’est pas en nous » (1 Jean 1:10). Jean appelle une telle prétention, faire Dieu menteur ! Dieu décrit pourtant clairement à plusieurs reprises dans Sa Parole notre nature pécheresse. 1 Jean 1:8 dit que la prétention d’être sans péché, c’est justement se tromper soi-même. Et nous savons par expérience personnelle que nous ne parvenons simplement pas à ne pas pécher. Alors comment se fait-il qu’un chapitre plus loin, Jean écrit : « … il ne peut pas pécher parce qu’il est né de Dieu » (1 Jean 3:9) ?
Le croyant que Jean décrit ici a la caractéristique marquante qu’il
est « né de Dieu ». Le « de » est ici la traduction de la
préposition grecque ek
. Elle montre dans ce cas que l’origine est Dieu
lui-même. Le verbe « est né » est au parfait, c’est-à-dire un temps
où l’action est achevée, c’est-à-dire l’action a commencé dans le passé et que le
résultat dans le présent demeure encore visible sans avoir varié. En résumé
cela signifie que le croyant est donc né de Dieu, qu’il est devenu un enfant de
Dieu et qu’il le reste. En même temps le croyant a reçu une nouvelle nature par
la puissance de l’Esprit de Dieu. Et la caractéristique de cette nouvelle nature
est qu’elle ne peut pas pécher. Pour « celui qui est né de Dieu », le
péché est quelque chose d’anormal, quelque chose qui n’est pas naturel. De ce
point de vue, celui qui est né de Dieu ne pèche pas.
Mais : la nouvelle nature n’a pas de puissance en elle-même. L’épître aux Romains le montre. La nouvelle nature recherche des choses qui sont à l’honneur de Dieu. Mais pour avoir de la force pour les mener à bien, une soumission pratique à Christ et à son Esprit est nécessaire. Cette marche par l’Esprit est essentiellement le résultat d’un accord réel et profondément ressenti avec le jugement que Dieu a porté sur la vieille nature à la croix de Christ. Or cette vieille nature, le croyant l’a justement encore, et quand il ne se tient pas pour mort au péché (ce qui malheureusement arrive trop souvent), alors il pèche.
C’est ainsi que les passages de la Bible cités ci-dessus ne se contredisent pas entre eux, mais ils décrivent d’un côté l’homme dans son état naturel, qui est un pécheur, et d’un autre côté la nouvelle nature (la nouvelle vie) du croyant qui est incapable de pécher.
Depuis la chute, il y a un fossé profond entre le Créateur et Sa créature. Par le péché, tout homme est d’abord séparé de Dieu. C’est pourquoi nous avons tous besoin d’un Sauveur. C’est la première chose que nous avons à comprendre : « Il n’y a point de juste, non pas même un seul ; il n’y a personne qui ait de l’intelligence, il n’y a personne qui recherche Dieu ; ils se sont tous détournés, ils se sont tous ensemble rendus inutiles ; il n’y en a aucun qui exerce la bonté, il n’y en a pas même un seul » (Romains 3:10-12).
Comment un homme pécheur peut-il de nouveau entrer en relation avec un Dieu saint ? Du fait que nous sommes pécheurs par naissance, nous ne pouvons ni nous racheter auprès de Dieu, ni effacer le moindre péché de notre vie par le moyen de nos bonnes œuvres. Tous les efforts que nous entreprenons sont vains. La loi de Moïse ne peut pas non plus nous être en aide. « C’est pourquoi nulle chair ne sera justifiée devant lui par des œuvres de loi » (Romains 3:20).
Cependant personne n’est obligé d’être perdu, car Jésus Christ est le Sauveur que Dieu nous a envoyé sur la terre ! Jésus a surmonté l’abîme qui nous avait séparés de Dieu pour toujours. Il est mort à la croix de Golgotha pour des hommes coupables, et Il est ressuscité d’entre les morts trois jours plus tard. « Cette parole est certaine et digne de toute acceptation, que le Christ Jésus est venu dans ce monde pour sauver les pécheurs » (1 Timothée 1:15).
Tout homme doit accepter personnellement l’offre de Dieu et venir au Sauveur. Il doit confesser sa culpabilité et ses péchés devant Dieu, et croire que Jésus Christ est mort pour lui à la croix de Golgotha. « Que faut-il que je fasse pour être sauvé » demanda un jour le geôlier de Philippe. « Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé » (Actes 16:30-31).