Haller R.
Table des matières abrégée :
1 - Luc 2:8-38 — Les caractères de la foi dans la dispensation de la grâce
2 - Le Seigneur Jésus en prière dans l’évangile de Luc
3 - Luc 10:17-42 ; 11:1-28 — Conditions qui doivent être trouvées dans une assemblée locale
4 - Luc 11:9-10 — Celui qui demande, celui qui cherche, celui qui heurte
5 - Luc 13:1-17 — Repentance, jugement de soi, conduite par l’Esprit
6 - Luc 13:18-27 — Lutter pour entrer dans le royaume de Dieu
7 - Luc 13:31-35 — Profession chrétienne
9 - Luc 14:15-35 — Parabole du grand souper, et la suite
10 - Luc 15:1-18 — Repentance, retour, restauration
11 - Luc 15:19-32 — La maison du Père
12 - Luc 14:15-24 ; 15:1-10, 17-24 ; 16:19-31
13 - Luc 16:1 à 16 — Que faire de ce que nous avons ?
14 - Luc 16:18 à 17:4 — Vivre dans les choses de la vie présente ou cultiver les espérances célestes
15 - Luc 17:1-4 — Petits à nos propres yeux
Table des matières détaillée :
1 - Luc 2:8-38 — Les caractères de la foi dans la dispensation de la grâce
2 - Le Seigneur Jésus en prière dans l’évangile de Luc
2.1 - Luc 3:21 — Au baptême de Jean
2.2 - Luc 5:16 — Avant le jour, dans un lieu désert
2.3 - Luc 6:12 — Sur une montagne. Appel des disciples
2.4 - Luc 9:16 ; 24:30 — Multiplication des pains
2.5 - Luc 9:18 — Annonce des Ses souffrances
2.6 - Luc 9:28, 29 — Avant la transfiguration
2.7 - Luc 11:1 — Il enseigne à prier
2.8 - Luc 10:21 — Louange au Père
2.9 - Luc 22:32 — Avant le reniement de Pierre
2.10 - Luc 22:41-44 — Gethsémané
3 - Luc 10:17-42 ; 11:1-28 — Conditions qui doivent être trouvées dans une assemblée locale
4 - Luc 11:9-10 — Celui qui demande, celui qui cherche, celui qui heurte
4.1 - CELUI qui demande (Le Seigneur, Avocat et Souverain Sacrificateur)
4.2 - CELUI qui cherche (Le Bon Berger)
4.3 - CELUI qui heurte (Le Seigneur : le Prophète)
5 - Luc 13:1-17 — Repentance, jugement de soi, conduite par l’Esprit
6 - Luc 13:18-27 — Lutter pour entrer dans le royaume de Dieu
7 - Luc 13:31-35 — Profession chrétienne
8.1 - 14:1-6 — L’homme hydropique - l’enflure d’orgueil
8.2 - 14:7-11 — Prendre la dernière place
8.3 - 14:12-14 — La grâce qui n’attend rien en retour
9 - Luc 14:15-35 — Parabole du grand souper, et la suite
10 - Luc 15:1-18 — Repentance, retour, restauration
11 - Luc 15:19-32 — La maison du Père
12 - Luc 14:15-24 ; 15:1-10, 17-24 ; 16:19-31
12.1 - Luc 14:15-24 — le monde et ses obstacles pour jouir de la communion avec Dieu
12.2 - Luc 15:1-10, 17-24 — le ciel avec ses joies et ses bénédictions
12.3 - Luc 16:19-31 — l’enfer et sa terrible misère
13 - Luc 16:1 à 16 — Que faire de ce que nous avons ?
14 - Luc 16:18 à 17:4 — Vivre dans les choses de la vie présente ou cultiver les espérances célestes
15 - Luc 17:1-4 — Petits à nos propres yeux
16.1 - Puissance de la foi qui nous met de côté et introduit Dieu
16.2 - La grâce qui permet au serviteur zélé de ne pas avoir une haute opinion de lui-même
16.3 - Le Seigneur rejeté monte à Jérusalem sachant qu’il y va mourir
16.5 - Seulement un sur dix va jusqu’à ladoration
16.6 - Les misérables reconnaissent le Sauveur et la grâce, contrairement au monde religieux
6 octobre 2008
Les bergers gardant leur troupeau durant les veilles de la nuit. — La nuit de l’absence de Christ, attendue par les bergers. Abel, Moïse, Joseph, David étaient des bergers, prenant soin du troupeau. C’est à de tels que s’adressent les communications divines ; ils les reçoivent avec foi et se réjouissent en voyant dans le petit enfant dans la crèche « le Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur ». Le résultat est la louange et la gloire rendue à Dieu, et le témoignage des choses entendues et vues touchant le petit enfant. La parole divulguée n’aura pas d’effet sur le peuple incrédule ni sur leurs chefs religieux pour lesquels Jésus ne sera que le Nazaréen, le fils du charpentier, un Samaritain.
Siméon, l’homme qui veille et attend. L’Esprit l’occupe de Christ, est sur lui, lui donne des communications divines, le conduit, lui donne de reconnaître Christ dans ce petit enfant. Il n’attend pas la mort, mais Christ (comme Paul, 2 Cor. 5:1-4). Ayant reconnu que Jésus serait rejeté par son peuple et le monde, il ne désire pas rester dans la scène où il n’y a pas de place pour Celui qui est le Salut préparé par Dieu pour les peuples.
Anne, la prophétesse,
témoin pour Christ. Malgré son grand âge elle est active, nuit et jour, servant
Dieu en jeûnes et en prières — une adoratrice, — une sainte sacrificature
exercée dans le temple — et elle témoigne à tous à Jérusalem, avec la puissance
de l’Esprit (prophétesse) et avec persévérance, que le Messie va venir. Elle
avait appris à connaître tous ceux
qui, à Jérusalem, attendaient la délivrance, c’est-à-dire Christ, car elle les
avait cherchés auparavant. Elle aussi, après l’avoir reconnu dans le temple,
loue Dieu et annonce la bonne nouvelle aux autres — sacrificature royale
.
N’oublions pas que nous aussi nous sommes laissés sur la terre pour parler de
Lui !
8 octobre 2008
Le Seigneur va commencer son ministère : homme parfait, obéissant, dépendant. Il trouve ses délices en ceux qui se reconnaissent pécheurs. Comme homme Il dépend entièrement de Dieu : « Garde-moi, ô Dieu ! car je me confie en toi » (Qui pourrait comprendre une telle dépendance, alors qu’Il est et reste toujours Dieu, le Fils), puis « aux saints qui sont sur la terre, et aux excellents » (ceux qui sont baptisés par Jean) : « En eux sont toutes mes délices » (Ps. 16:1, 3). Mais le Père ne va pas permettre que les hommes Le mettent au rang de l’un d’eux : « Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi j’ai trouvé mon plaisir ». Et le Saint Esprit descend sur Lui, seul endroit au monde où il puisse se reposer.
« Mais lui, se tenait retiré dans les déserts et priait », cf. aussi Marc 1:35 : « Et s’étant levé sur le matin, longtemps avant le jour, il sortit et s’en alla dans un lieu désert ; et il priait là ». Le Seigneur avait guéri un lépreux et beaucoup d’autres, sa renommée se répandait. Il ne cherche pas la publicité. Il puise ses ressources auprès de Celui qui l’avait envoyé : « Il me réveille chaque matin, il réveille mon oreille pour que j’écoute comme ceux qu’on enseigne… pour que je sache soutenir par une parole celui qui est las » (Ésaïe 50:4)
« Or il arriva, en ces jours-là, qu’il s’en alla sur une montagne pour prier. Et il passa toute la nuit à prier Dieu… il appela ses disciples. Et en ayant choisi douze d’entre eux ». Devant le Seigneur se déploie tout le conseil de Dieu, le mystère qui avait été caché dès les siècles (Col. 1:26), mystère de l’assemblée, dont Christ est la maîtresse pierre de coin, le fondement des apôtres et prophètes (Éph. 2:19, 20 ; Apocalypse 21:14). C’est dans une pleine et entière dépendance de Dieu que le Seigneur choisit les 12, dont « Judas Iscariote, qui aussi devint traître ». Il connaissait ceux qu’Il avait choisi, et choisit Judas « afin que l’Écriture soit accomplie : Celui qui mange le pain avec moi a levé son talon contre moi » (Jean 13:18).
Avant de nourrir les foules, avant de partager le repas à Emmaüs, le Seigneur rend grâce pour le pain. Aurions-nous peur de le faire en public ? C’est un témoignage simple qui permet de nous faire reconnaître comme appartenant à Christ.
« Et il arriva, comme il priait à l’écart, que ses disciples étaient avec lui ». Le Seigneur venait de nourrir 5000 hommes avec 5 pains et 2 poissons, accomplissant ainsi la prophétie concernant le Messie : « Je rassasierai de pain ses pauvres » (Ps. 132:15). On voulait le faire roi et Il s’était retiré sur la montagne, lui tout seul (Jean 6:15). Les disciples le reconnaissent comme étant le Christ de Dieu et Lui devra leur dire qu’il Lui faut souffrir et mourir. Avant de le leur annoncer le Seigneur se retire dans la prière.
« Il monta sur une montagne pour prier. Et comme il priait… ». Le ministère du Seigneur se termine. Il est rejeté par son peuple. Va-t-il remonter vers son Père ? Non, il va dresser sa face résolument vers Jérusalem (9:54), et auparavant Il montrera à ses disciples un échantillon de Sa gloire à venir, à laquelle participent les saints de l’Ancien Testament et de l’Église. Encore une fois le Père le distingue. Moïse et Élie disparaissent et il reste Jésus seul, le Fils Bien-aimé du Père.
« Il était en prière dans un certain lieu ». Les disciples, témoins (du moins oculaires) de ces entretiens, désirent eux-mêmes être enseignés à prier. Les grands principes contenus dans cette prière couvrent tous les domaines de nos vies individuelles et collectives et de nos relations avec Dieu. La venue de l’Esprit accroîtra encore notre liberté pour nous adresser à Dieu, comme notre Père en Christ.
Auparavant, au 10:21, le Seigneur loue son Père d’avoir révélé les choses célestes aux petits enfants et de les avoir cachées aux sages et aux intelligents de ce siècle. Il entrevoit l’étendue des bénédictions du Père préparées pour ceux qui auront reconnu en Lui l’envoyé du Père pour les sauver, mais pour lesquels Il allait mourir.
« Simon… mais moi, j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas ».
« S’étant mis à genoux, il priait, disant : Père, si tu voulais faire passer cette coupe loin de moi ! Toutefois, que ce ne soit pas ma volonté mais la tienne qui soit faite… Et étant dans l’angoisse du combat, il priait plus instamment… ». Les disciples dorment. Jésus est seul, entièrement soumis à la volonté du Père. Déjà il avait dit : « Oui, Père, car c’est ce que tu as trouvé bon devant toi » (Luc 10:21), puis enfin sur la croix : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font » (Luc 23:34).
6 juillet 2008
Dans les passages de Luc 10 nous trouvons les conditions qui doivent être trouvées dans une assemblée locale :
1. La joie éprouvée dans la conscience que nous sommes « du ciel » (v. 20) et que nous sommes dans la faveur du Père (v. 21).
2. La sollicitude et l’intérêt affectueux des uns envers les autres exprimés dans la parabole du bon Samaritain.
3. Le désir d’acquérir de l’intelligence spirituelle dépeint dans Marie assise aux pieds de Jésus.
Au chapitre 11 les
disciples, ayant entendu Jésus s’adresser au Père par la prière, lui demandent
de leur apprendre à prier. La prière du chrétien est caractérisée par le fait
qu’il a eu la révélation du Père (Luc 11:2) qu’il connaît par Jésus, et qu’il
est venu sous l’influence de l’HOMME DE PRIÈRE, entièrement dépendant. La
prière que le Seigneur leur enseigne montre comment les saints peuvent être
gardés dans le témoignage divin, car c’est
dans les saints et en eux seulement que Dieu peut être sanctifié
. Puis le
Seigneur montre les conditions requises pour que les saints puissent
effectivement profiter des ressources qui sont dans le Saint Esprit :
« Demandez, cherchez, heurtez » (v. 9 et 13) et enfin nous sont
présentés les deux royaumes : celui de Satan, prince de ce monde, et celui
de Dieu, introduit par l’HOMME OBÉISSANT ET DÉPENDANT, rempli de l’Esprit Saint
(le doigt de Dieu, v. 20 - cf. Matt. 12:28), qui a vaincu l’homme fort.
Le verset 24 est un avertissement sérieux : notre cœur ne peut rester vide : la délivrance pratique journalière exige que le cœur soit rempli de Christ. Sept démons étaient sortis de Marie (Luc 8:2). Pourquoi ? parce que Jésus y était entré et y était chéri.
7 mars 2009
« Quiconque demande, reçoit ; et celui qui cherche, trouve ; et à celui qui heurte, il sera ouvert »
Quiconque demande reçoit ! Le Seigneur dit cela aux disciples, à propos de la prière, lorsque ceux-ci Lui demandaient de leur apprendre à prier. Un inconverti ne peut prier Dieu que pour confesser ses péchés ; ensuite s’établit entre le croyant et Dieu une relation par la prière ; ayant confessé ses transgressions (Ps. 32), il obtint le pardon et Dieu le justifie et cet homme priera Dieu au temps où il trouve Dieu. Le Seigneur était toujours en prière, dans une intime relation avec Dieu.
Aujourd’hui dans le ciel Il prie pour les Siens, Avocat et Souverain Sacrificateur et Dieu Son Père Lui répond en notre faveur. À la croix Il prie et intercède : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font » (Luc 23:34). Pour Pierre, sachant qu’il allait le renier, Il dit : « J’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas » (Luc 22:31). À Gethsémané, dans le jardin, juste avant d’être livré, Il prie pour Ses disciples : « Père saint, garde-les en ton nom que tu m’as donné », « que tu les gardes du mal », « Je ne fais pas seulement des demandes pour ceux-ci, mais aussi pour ceux qui croient en moi par leur parole… » et enfin « Père, je veux, quant à ceux que tu m’as donnés, que là où moi je suis, ils y soient aussi avec moi » (Jean 17).
Dans une autre occasion, le Seigneur après avoir nourri les foules, renvoyant Ses disciples de l’autre côté de la mer, monte seul sur la montagne pour prier ; de là Il les voit se tourmenter, car le vent leur était contraire ; Il prie pour eux et vient vers eux, marchant sur la mer et leur dit : « Ayez bon courage ; c’est moi ; n’ayez point de peur » (Marc 6:50). C’est ce qu’Il fait pour nous aujourd’hui dans le ciel, et dans les difficultés Il se tient près de nous. Paul dit, alors que tous l’avait abandonné : « Mais le Seigneur s’est tenu près de moi et m’a fortifié » (2 Tim. 4:17). Mais le Seigneur avait aussi la liberté de s’adresser à Son Père, quand Il savait que Celui-ci ne pouvait Lui répondre ; Il épanche son cœur devant Lui dans l’angoisse du combat : « Père, si tu voulais faire passer cette coupe loin de moi ! Toutefois, que ce ne soit pas ma volonté mais la tienne qui soit faite » (Luc 22:42).
Et puis enfin, pour gagner une âme pour Son Père, Lui, le Fils de Dieu s’adresse à une femme pécheresse en prenant à son égard une position d’humilité : lassé du chemin, assis à Sichar sur la fontaine de Jacob, Il dit à la femme Samaritaine : « Donne-moi à boire ». Elle répond, étonnée, à cette demande, — et cette âme, amenée à Christ et au Père sera pour le Seigneur une source de rafraîchissement divin.
Le Seigneur est aussi Celui qui cherche : « quel est l’homme d’entre vous, qui, ayant cent brebis et en ayant perdu une, ne laisse les quatre-vingt-dix-neuf au désert, et ne s’en aille après celle qui est perdue, jusqu’à ce qu’il l’ait trouvée ? et l’ayant trouvée, il la met sur ses propres épaules, bien joyeux » (Luc 15:4). Il dit dans la maison de Zachée : « le fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu » (Luc 19:10). Et en Matthieu 13, Il se compare à un marchand qui cherche de belles perles, lequel ayant trouvé une perle de très grand prix (Quel prix a l’Assemblée, Son épouse pour Lui !) vendit tout ce qu’il avait (Il s’est pour ainsi dire dépouillé de sa divinité — Phil. 2 — et est devenu le plus pauvre des hommes et a donné Sa vie) et l’acheta (Matt. 13:45, 46) ; et puis Lui le bon Berger dit : « Me voici, moi, et je rechercherai mes brebis, et j’en prendrai soin… La perdue, je la chercherai, et l’égarée, je la ramènerai, et la blessée, je la banderai, et la malade, je la fortifierai… » (Éz. 34:11, 16).
Enfin le Seigneur est le Prophète qui heurte à la porte de
nos cœurs, de nos consciences. Il désire entrer dans nos cœurs pour les posséder
tout entier. Mais sera-t-Il reçu ? « Il vint chez soi ; et les
siens ne l’ont pas reçu. Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il leur a donné le
droit d’être enfants de Dieu » (Jean 1:11, 12). Il dit à Zachée :
« il faut
que je demeure
aujourd’hui dans ta maison. Et il descendit à la hâte, et le reçut avec
joie » (Luc 19:5, 6). Rejeté par une profession chrétienne sans vie, Il se
trouve dehors et peut lui dire, comme Il avait dit aux chefs religieux
juifs : « Voici, votre
maison vous est abandonnée » (Luc 19:35). Mais Il continue inlassablement
à frapper à la porte : « Voici, je me tiens à la porte et je
frappe : si quelqu’un entend ma voix et qu’il ouvre la porte, j’entrerai
chez lui et je souperai avec lui, et lui avec moi » (Apocalypse 3:20).
7 mars 2009
Au début de ce chapitre le Seigneur montre que toute bénédiction n’est possible que sur la base de la repentance, c’est-à-dire du jugement de soi-même. C’est cela qui nous amène en accord avec Christ. Une fois que le péché est intervenu, c’est le seul fruit que Dieu recherche. Dieu ne cherche pas ce qui est bon dans l’homme : il n’y en a pas ! (Ps. 14 ; Gen. 6:5). Il dit pour ainsi dire : « Si seulement vous reconnaissez que vous êtes mauvais, alors Je peux faire quelque chose pour vous ! » Si vous ne vous repentez pas, vous périrez tous pareillement (Luc 13:5). Le figuier représente Israël auquel était donnée par la venue de Jésus une nouvelle occasion de se repentir (Matt. 3:2 ; 4:17 ; 10:7). Il sera maudit comme le figuier (Matt. 21:18, 19) parce qu’il n’a pas porté du fruit qui convienne à la repentance (Matt. 3:7-12). Nathanaël, sous le figuier s’était repenti et Jésus l’avait vu. Il dit de lui : « un vrai Israélite, en qui il n’y a pas de fraude » (Jean 1:44-50), c’est-à-dire d’après Ps. 32:1, 2, 5 un bienheureux à qui l’Éternel ne compte pas l’iniquité, parce qu’il ne l’a pas couverte, et a confessé ses transgressions. Son figuier produisait de bonnes figues (Jér. 24:2) et non pas de ces figues affreuses (Jér. 29:15-19), types des Juifs qui s’obstinaient à rejeter les appels de la grâce de l’Éternel. Même Ézéchias, le roi, dont l’Esprit témoigne qu’« il fit ce qui est droit aux yeux de l’Éternel, selon tout ce qu’avait fait David, son père » (2 Rois 18:3) a dû apprendre qu’en lui-même il n’y avait rien de bon ; mais l’ulcère mortel (type de ce qui sort du dedans du cœur naturel) a été guéri par une masse de figues (type de la repentance) appliquée à l’ulcère (Ésaïe 38:21), et Ézéchias, placé en type sur le terrain de la résurrection a pu dire à l’Éternel : « Tu as jeté tous mes péchés derrière ton dos… le vivant est celui qui te louera » (Ésaïe 38:18, 19). Lorsqu’il existe un ressentiment entre deux frères, il est rare qu’il n’y ait pas des torts des deux côtés. Près de 20 siècles sont passés depuis la mort de Christ, la plus grande des dispensations et elle est proche de son terme. Si le Seigneur tarde, n’est ce pas pour que celui qui a quelque chose à régler envers la partie adverse ait encore la possibilité de se juger lui-même, même si celle-là avait plus de tort ! (Luc 12:58).
La femme courbée depuis 18 ans représente une personne dans laquelle a été trouvé le fruit de la repentance : elle est fille d’Abraham (Rom. 4:11), contrairement à ce chef de synagogue qui tout en revendiquant être fils d’Abraham a pour père le diable (Jean 8:44). Il est comme les scribes et les pharisiens un instrument de Satan, pour maintenir « par la crainte de la mort, tous ceux » des enfants de Dieu qui « étaient, pendant toute leur vie, assujettis à la servitude » (Héb. 2:14, 15). Ces hommes se servent de la loi pour maintenir une autorité sur les autres. Mais le Seigneur est justement venu pour les délivrer, pour proclamer aux captifs la liberté (Ésaïe 61:1 ; Luc 4:19). C’est ce qu’Il fait par Sa Parole « tu es délivrée » et par Son toucher (v. 12, 13) — type de l’Esprit de liberté communiqué. Et elle glorifie Dieu, rend grâce à Dieu et les foules se réjouissent des choses glorieuses faites par Lui ; le Seigneur est venu introduire une « chose » nouvelle, un système entièrement nouveau, caractérisé par des choses glorieuses, « la magnificence glorieuse de ta majesté, et de tes actes merveilleux » (Ps. 145:5).
Le Saint Esprit n’a pas rapporté ces faits comme des faits historiques seulement ; c’est le plaisir du Seigneur de nous amener à jouir dès aujourd’hui par la foi de la liberté des enfants de Dieu, de nous faire passer de Romains 7, où nous sommes, bien que croyants, occupés de nous, pour être conduits par l’Esprit à le considérer toujours Lui seul, en Romains 8.
9 mars 2009
Le vrai caractère du
royaume de Dieu est un système de choses glorieuses, que le Seigneur avait
introduit en venant sur la terre, mais Il savait ce qu’il allait en advenir publiquement
, quand Il aurait laissé à
des hommes la responsabilité de son développement : un grand arbre dans
lequel demeurent les oiseaux des cieux et une pâte entièrement levée
(corruption).
C’est en relation avec cette évolution qu’il faut lutter pour entrer dans le véritable royaume de Dieu où règnent la justice, la paix et la joie dans l’Esprit Saint (Rom. 14:17). Rien de ce qui est de la chair, ne peut entrer dans ce système de la gloire, où tout est Christ et de Christ. Il existe une porte, et pour y entrer, il faut déployer des efforts. Christ est tout pour nous, en vue de notre justice devant Dieu dans le ciel : « Le Christ Jésus, qui nous a été fait sagesse de la part de Dieu, et justice » (1 Cor. 1:30). « Celui qui n’a pas connu le péché, il l’a fait péché pour nous, afin que nous devinssions justice de Dieu en lui » (2 Cor. 5:21). Mais cela a sa contrepartie : il faut qu’Il soit aussi tout pour nous sur la terre ! L’arbre est grand parce qu’il y a en lui tant de choses de l’homme selon la chair ; la pâte est levée parce qu’il y a en elle tant de choses de la méchanceté de l’homme. Si Christ est tout pour moi dans la vie pratique (ce qui implique le jugement de la chair et du moi) alors il n’y aura pas de crainte de trouver une porte fermée. Mais bien des personnes voudront avoir accès aux bénédictions du royaume, mais auront négligé la porte étroite ; elles ne voulaient pas être confrontées à l’opprobre du royaume. Il n’y a rien en elles que le Seigneur puisse reconnaître comme Lui étant apparenté ; elles étaient entrées en vue d’une place pour leur chair religieuse. Mais le Seigneur connaît toute âme repentie — elle a procuré de la joie au ciel ! Une telle âme est bien connue au ciel. Tout ce qui n’est pas Christ, est iniquité et n’entrera pas dans le royaume.
Puis le Seigneur attire l’attention sur la vaste étendue du royaume de Dieu. Quand il sera manifesté publiquement en gloire on y verra Abraham, Isaac, Jacob et une vaste compagnie amenée de tous les points cardinaux dans la communion de la grâce divine. Les pensées de Dieu ne sont pas étroites, mais aujourd’hui où le royaume de Dieu « public » est grand et corrompu, il faut, pour entrer dans le royaume réel où il y a la vie de Dieu, « lutter » pour passer par la porte étroite.
L’élection de Dieu concerne un grand nombre ! Si nous sommes centrés sur nous-mêmes nous perdons de vue la grâce divine. C’est de cette grâce que jouissent tous ceux qui font partie de la vaste compagnie du verset 29, et celui qui en jouit le plus, c’est celui qui l’aura le plus apprécié et c’est lui qui y sera le premier. Par l’élection Dieu s’est assuré pour Lui-même une grande compagnie.
12 mars 2009
Les versets 26 et 27 nous sondent tous. Combien de personnes ont régulièrement assisté à des réunions, à des services religieux, récité des prières, peut-être même prêché la Parole, participé à des activités humanitaires et caritatives à caractère chrétien, sans qu’il y ait eu en eux de vie nouvelle, divine. Les pharisiens se sentirent concernés par les paroles du Seigneur et s’efforcèrent de l’intimider, mais cela ne fit que mettre en évidence le caractère de Sa course. Sa course se terminerait le troisième jour — jour de résurrection et c’est à ce moment là qu’Il serait consommé, c’est-à-dire rendu parfait : c’est-à-dire (selon la note de Héb. 2:10) avoir été rendu propre à remplir un office : celui de miséricordieux et Souverain Sacrificateur en Héb. 2:17, et en Héb. 5:9, l’auteur du salut éternel pour tous ceux qui Lui obéissent. Ici, en Luc 13, rien ne peut le détourner de cette course qui le mènera, après avoir sans discontinuité manifesté la grâce de Dieu envers les hommes perdus, à travers la mort et la résurrection à un état de stabilité où « les grâces assurées de David » sont manifestées dans l’HOMME RESSUSCITÉ. Il a été rendu parfait pour être le VASE de grâce divine. Celle-ci, exprimée en Jésus, Homme sur la terre, est passée avec Lui sur le terrain immuable de la résurrection. Le verset 33 ne parle pas du troisième jour, mais montre que sa course terrestre se termine à Jérusalem, par le rejet par Son peuple et la mort. Rien ne pourrait le décourager de poursuivre Sa course et souffrir à Jérusalem (Luc 9:51). Il sera rejeté par la ville qui était la plus favorisée dans ce monde ; et parce qu’elle était la plus favorisée, elle était aussi la plus coupable. Mais qu’ils sont touchants les appels de l’Éternel de Ancien Testament à la ville bien-aimée qui le rejette : « Que de fois j’ai voulu rassembler tes enfants… et vous ne l’avez pas voulu ! » (13:34) ! Quels ardents désirs à son égard ! Mais pour Lui, il convenait d’avoir à souffrir (Héb. 2:10). Il est bon de fixer nos yeux sur Sa course.
Sous bien des aspects la chrétienté se trouve aujourd’hui dans la même situation que Jérusalem alors. À Jérusalem le Seigneur dit : « Vous ne l’avez pas voulu ! » C’est son attitude vis-à-vis de Laodicée. Avec un ardent désir d’entrer, il se tient à la porte, prêt à entrer, mais Il est dehors ! À Jérusalem, le Seigneur, pour ainsi dire, dit : « Si vous ne voulez pas de moi, Je dois vous laisser, afin que vous réalisiez combien tout est vide sans Moi ». Si Christ est rejeté, quelle valeur peut avoir Sa maison ? Elle leur est abandonnée ; désormais c’est la leur. Le Seigneur pourrait s’adresser de la même manière à la chrétienté professante qui se réclame encore de Christ, mais le rejette : « Ce peuple m’honore des lèvres, mais leur cœur est fort éloigné de moi » (Matt. 15:8 ; Ésaïe 29:13).
À Laodicée le Seigneur s’adresse clairement à ceux qui se glorifient d’être chrétiens. L’attitude du Seigneur à l’égard des sept assemblées est un exemple à suivre. Si Lui se tient à la porte et frappe, c’est aussi notre privilège de le faire. Encore faut-il que nous ayons à l’égard de ces hommes et femmes des sentiments identiques à ceux de Christ : des désirs ardents qu’ils ouvrent la porte de leurs cœurs à Christ.
13 mars 2009
Dans ce chapitre l’homme hydropique est la manifestation même des pharisiens faisant état de leur propre importance. Celui qui cherche comme eux à établir sa propre justice est hydropique (enflé d’orgueil) (Rom. 10:3). Le Seigneur est venu pour réduire l’homme à ses vraies dimensions ; il n’y a que Lui qui puisse me guérir de ma « suffisance » et me rendre disposé à occuper la dernière place, alors seulement je serai prêt à être l’objet de la grâce divine et à obtenir de la promotion.
L’épître aux Philippiens nous montre le chemin du Seigneur, abandonnant Sa gloire divine pour occuper la dernière place ici-bas et aller jusque dans la mort. Le Seigneur veut me guérir pour que je devienne assez petit pour entrer dans Sa famille pour le temps et l’éternité. C’est le travail de la grâce. Quand j’occuperai la dernière place, Il me dira : Monte plus haut. Il se plaît à nous élever, mais pour cela Sa grâce nous apprend à nous abaisser nous-mêmes. Il faut que Christ occupe une grande place dans mon cœur et que le Moi disparaisse. Ce travail est progressif. Marie était prête à prendre une dernière place : « Voici l’esclave du Seigneur » (Luc 1:38) et donc aussi prête à être élevée à la plus haute faveur jamais accordée à une personne. « Il a élevé les petits » (Luc 1:52). Être prêt à se contenter de la dernière place permet d’acquérir une plus grande appréciation de la grâce divine envers un pauvre pécheur. Paul parle de lui-même comme étant le moindre de tous les saints (Éph. 3:8). Nous devrions tous estimer les autres supérieurs à nous-mêmes, mais cela doit être une réalité et le Seigneur connaît l’état de nos cœurs.
Dans la prochaine
section nous est exposé le service de la grâce (v. 12 à 14). Celle-ci s’exerce
toujours de manière unidirectionnelle ; tout vient de Dieu vers des hommes
indignes. Dans le royaume il nous faut être prêt à ce service : celui qui
possède met tout à la disposition de celui qui n’a pas la possibilité de
rendre. C’est ainsi qu’opère Dieu ; et c’est en occupant la dernière place
que nous nous qualifions pour ce service, car c’est là que nous apprenons la
grâce et serons ensuite capable de l’exercer sans rien attendre en retour. La
récompense sera reçue dans la résurrection. Paul disait « Si même, vous
aimant beaucoup plus, je devais être moins aimé » (2 Cor. 12:15). Il
vaut bien la peine d’être récompensé à la résurrection des justes. La béatitude
(v. 14) c’est d’agir comme Dieu. Le Seigneur a dit : « Il est plus
heureux de donner que de recevoir » (Actes 20:25). Notre désir doit être
apprécié, non par les hommes auxquels nous dispensons la grâce, mais par Dieu.
Les pauvres, les estropiés, les boiteux, les aveugles ne sont pas des personnes
mauvaises, mais plus pauvres que nous. On trouve parmi le peuple de Dieu des
personnes déficientes, qu’il faut servir en grâce. Quand tous les saints seront
ressuscités dans des conditions spirituelles, sans aucune trace de faiblesse,
alors Dieu aura Sa
récompense en
résurrection. Il n’y a rien de plus unidirectionnel que la résurrection. Dieu
verra alors Christ dans chaque Saint. Nous ne L’avons pas beaucoup récompensé
ici-bas. Son pauvre peuple, charnel et mondain ici-bas, Dieu l’aura pour Lui en
perfection spirituelle à la résurrection. Quelle récompense pour Lui !
Dieu aime que nous regardions à la récompense. Moïse y regardait (Héb. 11:26),
Paul aussi regardait aux couronnes (2 Tim. 4:8 ; Phili. 4:1 ; 1 Thess.
2:19), quand la masse des croyants cherchait son propre intérêt (Phili. 2:21).
Et Dieu a pris plaisir en Moïse et en Paul.
16 mars 2009
La parabole du grand
souper exprime ce qu’il y a dans le cœur de Dieu et quelles sont Ses
intentions. Il prépare tout puis Il dit : « Venez ». Tout est
unidirectionnel, tout pour la satisfaction de Son propre cœur et non pour
satisfaire les besoins d’autres personnes. Rien n’est exigé ; il n’est
rien dit, ni de repentance, ni de pardon. Êtes-vous intéressés à ce qui fait
mon plaisir et le bonheur de mon cœur ? Voilà l’Évangile : Jésus
glorifié est
la scène dans laquelle
Dieu trouve Son plaisir : Un homme en Justice au ciel, un HOMME glorieux
et en JUSTICE ; voilà ce que Dieu s’est assuré pour Son propre et
ineffable plaisir. Les conviés étaient Israël « auxquels… sont les
promesses » (Rom. 9:4), mais Israël, pas plus que la plupart des gens
aujourd’hui, n’avait d’intérêt pour le plaisir de Dieu : ils ont leurs
affaires, leurs familles et bien d’autres centres d’intérêt. En Matt. 22:4 Dieu
a préparé le dîner en l’honneur de Son Fils, Il prépare tout sur le fondement
de la mort de Christ : Un homme est entré dans la présence de Dieu pour Sa
satisfaction, et l’Esprit Saint est descendu sur la terre pour en apporter la
bonne nouvelle, et pour qu’il y ait de la joie dans ce monde à cause du plaisir
que Dieu s’est assuré dans le ciel. Cela sera publiquement manifesté pendant le
millénium, mais déjà maintenant certains éprouvent cette joie.
Aucun des conviés ne viendra jamais ; tous ceux qui viendront, entreront sur commandement ou contraints ! (14:21, 23). L’esclave est une image du Saint Esprit venu sur la terre et disant : Tout est prêt. Les conviés refusent : Il n’y a pas de colère plus terrible que celle de la grâce refusée (v. 21). Dans l’épître aux Romains Paul présente l’évangile comme un commandement (pour l’obéissance de la foi des nations, Rom. 16:26). « Il a été fait ainsi que tu as commandé » (Luc 14:22). Et la contrainte est liée à l’appel du Dieu souverain ; l’appel est le moyen pour bénir : « Ceux qu’Il a appelés, Il les a aussi justifiés ». On ne peut résister à l’appel de Dieu : c’est une douce contrainte. Sur la base de l’invitation personne n’était entré ! L’Évangile n’aura d’effet que dans les appelés. L’Évangile prêché — c’est Dieu qui exhorte (2 Cor. 5:20). Aucune créature ne pourra jamais dire à Dieu : Tu ne m’as pas donné de chance ! Au chapitre 15, on trouvera la plus belle robe, l’anneau, les sandales, mais ici ce côté est délibérément occulté pour mettre en évidence le sens unique de la grâce.
De grandes foules (v. 25) allaient avec le Seigneur ; cela donne lieu à une mise en garde du Seigneur : Il y a chez nous une tendance à recevoir à la légère la pensée de la grâce. Mais si elle est véritablement reçue, les effets en sont VISIBLES. Sommes-nous préparés à être Ses disciples dont Il parle aux versets 26-33. La manifestation publique de ces effets sera la preuve de notre entrée au grand souper.
Le système de grâce est une chose tout à fait en dehors des choses naturelles. Tout ce qui est naturel tend à nous détacher du système de grâce et de ses bénédictions. Je ne peux pas dire que je possède Jésus avec tout Son amour et Sa grâce envers les hommes et dans la pratique ne pas désirer le posséder dans Sa fidélité envers Dieu. Lui-même était le disciple parfait, se laissant instruire chaque matin (Ésaïe 50:4). Il n’a jamais été influencé par ce qui est naturel, mais toujours gouverné par Sa fidélité à Dieu. Rien ne nous met plus à l’épreuve que la grâce divine, bien plus que la loi ! « Haïr sa propre vie » (14:26) implique la séparation morale dans ma vie, de tout ce qui est naturel, et qui n’appartient pas au système de grâce. Beaucoup pensent que le christianisme est venu nous libérer du péché, mais il est venu aussi nous libérer des meilleures choses naturelles ! Le Seigneur nous met à l’épreuve : Avez-vous compris, semble-t-il dire, que de me suivre n’implique pas seulement une vie de séparation du péché, mais aussi de tout ce qui est naturel.
C’est en rapport avec cela qu’apparaît le sel (de l’alliance : Lév. 2:11 ; 2 Chr. 13:5 ; Nombres 18:19). L’alliance est de pure grâce, mais elle implique la fidélité envers Dieu (le sel). Prendre Sa croix est plutôt le caractère public. La croix et Son supplice est une chose terrible, un châtiment honteux et dégradant. Le Seigneur dit, il vous faut être préparés à cela, à porter cet opprobre, être préparés comme dit Paul, à être les balayures du monde (1 Cor. 4:13). La mesure de notre préparation à la porter est à la mesure de notre entrée dans le souper. Avons-nous des ressources en vue de cela ? Si nous sommes prêts à tout ce que nous avons, nous, en nous confiant en Dieu et en Christ, alors, même si l’ennemi a 20000, nous, nous avons beaucoup plus. « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » (Rom. 8:31). « Ceux qui sont avec nous sont en plus grand nombre que ceux qui sont contre nous » (2 Rois 6:16). Tout est une question de confiance en Dieu.
17 mars 2009
Au début de ce chapitre
il nous est indiqué que c’était une chose usuelle pour les publicains et les
pécheurs de se trouver près du Seigneur pour l’écouter. Dieu s’intéresse à Ses
créatures. Quand nous
, nous disons d’un homme qu’il est perdu nous
entendons par là qu’il est avili. Mais pour Dieu un homme perdu a de la valeur.
C’est ce qui nous est présenté ici. C’est Dieu
qui a perdu un homme et Il dépense beaucoup pour le recouvrer. Ce chapitre
nous dépeint la grandeur morale de la repentance
. Dans ce chapitre l’homme
repenti est complètement restauré vis-à-vis de Dieu, qui l’avait perdu, et la
repentance a un effet moral dans l’âme, qui a ressenti qu’elle a une grande
valeur aux yeux de Dieu. Quand Paul se convertit, ses pensées relativement à
Dieu sont complètement changées. Jésus est descendu du ciel, est allé jusqu’à
la mort, a porté le jugement pour produire la repentance. Dès qu’Il a trouvé la
brebis, il y a repentance et restauration pour Dieu. La loi prêchée peut
montrer à l’homme qu’il est pécheur, mais l’évangile montre à l’âme le prix
consenti pour la recouvrer et lui donne le sentiment béni de la joie du ciel
procurée par la repentance. Dans les deux premières paraboles c’est le côté
divin qui est envisagé : ce que Dieu a fait pour retrouver la créature,
alors que dans la dernière (du fils prodigue) on voit quelque chose de ce qui a
été produit dans l’âme du fils. On voit aussi l’intérêt de Dieu pour chaque
pécheur individuellement. Le Seigneur laisse les 99 pour aller après celle qui
s’est égarée. Cela suggère que les 99 n’ont pas besoin de Sauveur. Mais s’il
n’y a pas de pécheur, il n’y a pas de Sauveur. Après avoir trouvé la brebis, le
Seigneur prend tout en charge ; tout joyeux Il l’amène à la maison, une
place dans ce monde où les intérêts du ciel ont trouvé un écho, où Dieu est
connu en grâce ; c’est ce qui fait notre joie. La repentance c’est le
rejet de tout ce qui ne provient pas de Dieu et de Sa grâce. Le Saint Esprit
aussi continue à opérer dans le même but. Il le fait par l’intermédiaire de
ceux en qui il habite. Sommes-nous disposés à nous laisser utiliser par lui.
Ce chapitre fait certainement plus référence à ceux qui ont occupé une place privilégiée (Adam et Ève, Israël, chrétienté, enfants de parents croyants) plutôt qu’à ceux qui n’ont pas eu de connaissance de Dieu comme les nations. Et dans cette sphère il y a deux catégories : ceux qui délibérément se détournent de Dieu pour satisfaire leurs convoitises et leurs désirs, et ceux qui, extérieurement respectent Dieu et suivent des services religieux, restent dans le cercle des privilèges, et se trouvent néanmoins, peut-être, plus éloignés de Dieu.
Puis nous voyons les voies de Dieu envers le prodigue ; Dieu le laisse aller jusqu’à l’extrême limite de son chemin d’égarement, où dans une misère profonde, ayant dépensé toute sa subsistance il souffre la famine. Tous d’une manière ou d’une autre, nous avons fait cette expérience, jusqu’au moment où nous avons trouvé qu’il y a au fond du cœur ce « moi-même », qui avait été semé dans la maison du père. Ce qui avait été caché revient à la surface ! « Et étant revenu à lui-même ». Il a le sens de ce qu’il n’avait jamais perdu : Je connais une maison, où le dernier des serviteurs est dans l’abondance, et moi ici, je péris de faim. Voilà l’histoire externe du prodigue, mais sous cette histoire nous discernons le travail de Dieu. Et là, le prodigue a le sentiment de l’extrême bonté du père dans la maison où le dernier des serviteurs vit dans l’abondance ! Là, dans le pays lointain, le fils dit : « je me lèverai et je m’en irai », et là, dans le lointain (c’est le même pays), le père le voit.
18 mars 2009
Mais quelle réception
le fils prodigue va-t-il trouver ? Le père est-il aussi bon qu’il le
pense ? Infiniment plus ! Le père courut et se jetant à son cou le
couvrit de baisers : c’est la seule fois dans l’Écriture que l’on voit
Dieu se dépêcher ! Ce serait une grande joie pour moi d’avoir le sentiment
de la grande joie de Dieu à me
voir
revenir vers Lui. C’est en cela que réside la force du jugement de
soi-même : penser que je suis l’objet des délices de son cœur. Le baiser
correspond à la réception de l’Esprit ; je n’ai plus de doutes ; Il
me reçoit comme « fils ». Mais tout cela est basé sur la
réconciliation par la mort de Christ (suggérée par le veau gras tué). Puis
viennent la plus belle robe (présentés saints et irréprochables en Christ),
l’anneau qui exprime la dignité d’être un représentant de Dieu (Pharaon avait
donné à Joseph son anneau, de même qu’Assuérus à Mardochée), et les sandales
qui nous parlent d’une marche digne de Dieu (car tous ceux qui sont conduits
par l’Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu, Rom. 8:14). Pour la
satisfaction du cœur du père, il fallait faire bonne chère et se réjouir !
Combien cela nous touche, cet amour ineffable de Dieu !
Mais alors nous
trouvons la différence entre le champ (où était le frère aîné) et la maison. Le
champ représente la place où l’on peut jouir des miséricordes providentielles
de Dieu. Beaucoup de personnes s’y trouvent : ils remercient même Dieu qui
leur donne la subsistance, les bénédictions providentielles, mais cela n’est
pas la maison où la grâce divine est appréciée et le cœur de Dieu connu. Le
Seigneur suggère que le prodigue est une image des publicains et des pécheurs,
et que les pharisiens sont représentés par le fils aîné. Celui-ci est irrité
parce que le père reçoit le prodigue : « Ton
fils » et non pas mon frère ! Dans la parabole on ne
le voit pas dans la maison. Il n’en connaît pas l’atmosphère, ni les intérêts
du père. Il a « son » petit cercle de personnes respectables et
religieuses comme lui-même. Mais le père montre à son égard le même amour
qu’envers le prodigue ; il va dehors vers lui et le supplie
d’entrer : « Mon enfant… tout ce qui est à moi est à toi » (v.
31). Il éprouve le même amour envers les pharisiens qu’envers les publicains,
les mêmes sentiments paternels. L’épître aux Romains nous donne la doctrine de
cette grâce et cette faveur divine envers tous
,
car tous ont péché, grâce et faveur qui sont illustrées dans cette parabole. Et
Paul, le sévère pharisien, est l’exemple vivant de la grâce de Dieu envers
cette catégorie, et envers les Juifs en général. Paul converti, manifestait
lui-même ces caractères divins du Dieu de miséricorde envers les Juifs. Il languissait
après eux et tout son cœur était ému de compassion envers eux. Il dit :
« j’ai souhaité d’être par anathème séparé du Christ, pour mes frères, mes
parents selon la chair » (Rom. 9:3).
7 octobre 2008
Dans ces trois portions nous trouvons trois tableaux moraux représentant :
C’est Dieu Lui-même qui prépare le grand souper : Tout est prêt : Dieu travaille et le Fils travaille (Jean 5:17) depuis que le péché est entré dans le monde pour qu’Il puisse en toute justice recevoir le pécheur (sur la base de l’œuvre accomplie par Jésus pour la rédemption) et se reposer dans une nouvelle création : « Voici, je fais toutes choses nouvelles » (Apocalypse 21:5). Un jour nouveau commence (jour sans fin) par le souper du soir (il y eut soir et il y eut matin). L’œuvre est accomplie, Dieu se repose et invite tous les hommes à se réjouir et à se reposer avec Lui. Il convie beaucoup de gens. D’après Matt. 22 nous comprenons que cette fête est pour honorer le Fils (Matt. 22:2). Dieu désire que tous aient le même Objet pour leur cœur que Lui : Celui qui a été l’artisan de l’œuvre de Dieu. Mais les conviés ont chacun leurs propres intérêts (commerce, travail, famille, etc.) et non pas ceux de Christ. Le peuple Juif, dans son ensemble, a rejeté Christ ; quelques uns, les pauvres du troupeau l’ont reçu (Jean 1:12), mais aussi toutes les nations sont conviées. La grâce s’étend à tous, à tous ceux qui, par la repentance et la foi, ont acquis la robe de la justice de Christ, une robe de noces (ce sont les noces de l’Agneau). Celui qui ne l’a pas (Matt. 22:11) est jeté dans les ténèbres du dehors.
Au chapitre 15, la scène est céleste. Dieu, par l’introduction du péché, a perdu l’homme. Il travaillera pour le ramener à Lui, car Il aime le pécheur qui a pour Lui la valeur « du sang précieux de Christ », son Fils unique. Dans ces récits nous avons toute la Déité à l’œuvre : Christ cherchant sa brebis perdue « jusqu’à ce qu’il l’ait trouvée », l’Esprit Saint cherchant diligemment dans la maison la drachme perdue « jusqu’à ce qu’il l’ait trouvée » ; et le ciel se réjouit, les anges apprennent l’amour de Dieu en voyant la joie, du Fils, du Saint Esprit, du Père. Celui-ci attend le retour du prodigue, le voit de loin dans la misère, et, ému de compassion le couvre de baisers. Le fils repentant ne s’attendait pas à un tel accueil : Le fils était mort, et il est revenu à la vie, il était perdu et il est retrouvé. Toute la maison est en fête : Il fallait faire bonne chère et se réjouir (Ils se mirent à faire bonne chère et il n’est pas mentionné qu’ils s’arrêtèrent). C’est comme le début de l’évangile de Marc : « Commencement de la Bonne Nouvelle de Jésus Christ, Fils de Dieu » : jamais nous ne pourrons sonder à fond l’amour de Christ, l’excellence de Sa personne, la grandeur de Son œuvre et l’étendue des bénédictions qu’Il nous a acquises.
Au chapitre 16 nous trouvons les tourments, dans le hadès, d’un homme qui, sur la terre « a marché dans les voies de son cœur, et selon les regards de ses yeux, qui s’est réjoui dans ses richesses, sans penser à Dieu qui, un jour, amènera toutes choses en jugement » (Eccl. 11:9, 10). Il est dans les tourments (16:23, 24, 25, 28) non parce qu’il a fait le mal (rien n’est mentionné à ce sujet) mais parce qu’il ne s’est pas souvenu de son Créateur, de Sa Parole, de la responsabilité qu’à tout homme devant Dieu comme créature, qui de plus, est déchue.
090922-2
En mars dernier nous nous étions arrêtés à la fin du chapitre 15, qui nous présente le travail des personnes divines pour recouvrer l’homme qui était perdu pour elles, et la joie du ciel à l’occasion de tout pécheur qui se repent. La fin du chapitre nous amène dans la maison du Père, où le fils prodigue restauré est reçu avec une grande joie après avoir recouvré sa dignité de fils, et la jouissance de tout l’amour du Père. Sa repentance a pour effet qu’il est complètement restauré dans ses relations avec son Père. Il apprécie son père et la joie de son retour remplit la maison. Au chapitre 16, il est question maintenant de responsabilité. Dans cet évangile la grâce de Dieu, manifestée en Jésus est particulièrement exprimée, mais la jouissance imméritée de cette grâce entraîne aussi des responsabilités. Ces deux choses vont de pair. Ainsi au chapitre 14, le souper de la grâce, auquel Dieu invite tous les hommes pour se réjouir avec lui du repos qu’il a trouvé dans l’œuvre accomplie par Christ, est suivi par un appel très sérieux à ceux qui désirent suivre le Seigneur. L’accès au repos de Dieu dans le royaume exige des sacrifices ici-bas, à la suite du roi (méprisé et rejeté) sur cette terre. Il en est de même dans les chapitres 15 et 16 : la position de fils dans la maison (c’est-à-dire là où le Père habite et a ses intérêts) va de pair avec la position d’intendant des intérêts du Père. La fidélité est mise à l’épreuve.
Le chrétien a le droit de considérer tout ce qu’il a dans le domaine matériel comme appartenant à Dieu. Ces choses ne sont pas pour être gaspillées, mais pour que, par elles, nous obtenions des avantages futurs (au ciel). Nos richesses et notre plaisir sont dans la maison. Le Seigneur qualifie de richesses injustes (Mammon d’iniquité) tout ce qui nous est donné sur la terre, confié par lui pour l’administrer pour les intérêts de Dieu. Salomon avait été favorisé à cet égard plus que tout autre. Après un début d’administration fidèle, il a continué à se servir de ses richesses pour la satisfaction de ses propres désirs et a dû constater avec amertume que « tout est vanité et poursuite du vent » (Ecc. 1:14 ; 2:11, 17, 26 etc.). Ce qui nous appartient en propre, que personne ne peut nous ravir est dans le ciel. « Faites-vous… un trésor qui ne défaille pas, dans les cieux, d’où le voleur n’approche pas, et où la teigne ne détruit pas ; car là où est votre trésor, là aussi sera votre cœur » (Luc 12:33, 34). La veuve de Luc 21:1 à 4, avec ses deux pites avait donné plus que tous les autres, parce que c’était tout ce qu’elle avait pour vivre. Son cœur était aux choses de Dieu. Cela va plus loin qu’ici où il n’est question que de prudence (16:8). Son motif à elle était le dévouement à Dieu, alors qu’ici le motif est le souci du futur, d’entrer dans les tabernacles éternels (16:9). Si nous n’abordons pas l’argent comme des administrateurs, il deviendra vite notre maître. « Ceux qui veulent devenir riches tombent dans la tentation et dans un piège,… car c’est une racine de toutes sortes de maux que l’amour de l’argent » (1 Tim. 6:9, 10).
Ce qui compte dans l’administration c’est la fidélité (16:11). Si nous sommes fidèles dans l’administration des choses matérielles et terrestres nous aurons, sur la terre déjà, une part accrue dans la jouissance des choses célestes. La question qui se pose à nous est si nous désirons de l’avancement spirituel. L’économe de la parabole était prudent mais pas fidèle. Son maître le loue pour sa prudence et le Seigneur déclare que les fils de ce siècle sont souvent plus prudents que nous. Ils pensent à assurer leur avenir dans ce monde (le leur), alors que nous oublions souvent que notre monde (celui dont le centre est Christ dans la gloire) n’est pas ici et que notre avenir est là-bas. Nous plaçons souvent mal les étiquettes sur nos corbeilles, considérant celle qui se rapporte à ce qui nous est confié ici-bas comme étant la nôtre. Distribuer les richesses qui nous sont confiées, sans compter, ne serait pas la pensée du Seigneur. Pour cela aussi il nous faut de la sagesse d’en haut. Mais nous avons à nous rappeler des paroles de Jean : « mais celui qui voit son frère dans le besoin et qui lui ferme ses entrailles, comment l’amour de Dieu demeure-t-il en lui ? » (1 Jean 3:17).
Aux pharisiens qui se moquent de Jésus, parce qu’ils étaient avares et riches, Jésus dit : « Dieu connaît vos cœurs : car ce qui est haut estimé parmi les hommes est une abomination devant Dieu » (16:15). Le caractère complet de ce qui plaît à Dieu a été pleinement manifesté par la venue du Seigneur sur la terre, et c’est cela qui caractérise le royaume de Dieu maintenant. La lumière donnée a été progressive, la loi, puis les prophètes, la première donnant de la lumière quant au plaisir de Dieu, les seconds exprimant les sentiments de Dieu et les pensées de son cœur. Maintenant que le Seigneur est venu sur la terre, il y a apporté une pleine mesure pour le plaisir de Dieu. Pour Dieu il n’y a plus de développement futur. Il a atteint la finalité en matière de grâce. Pour moi la question qui se pose, alors que je sais que tout le plaisir de Dieu a été manifesté, est la suivante : cela me suffit-il où suis-je encore désireux de m’occuper de choses que Dieu avait permise dans ses voies en gouvernement ? C’est un exercice réel pour chacun de nous ; elle exige de la violence pour forcer son chemin à travers tous les obstacles – les liens naturels et l’amour de l’argent qui est le plus grand obstacle qui puisse exister.
090923-2
Au verset 18, le Seigneur attire l’attention sur la différence entre ce que Dieu a autorisé sous la loi (voie de gouvernement en relation avec l’homme selon la chair), à propos de la répudiation de la femme (Marc 10:5) et ce qui est pour son plaisir ; dans le royaume, la sphère de son plaisir, il n’y a pas de place, et pas de concessions à la chair. Je puis compter sur la puissance du Saint Esprit, une violence spirituelle pour traverser tous les obstacles et atteindre la sphère des choses célestes.
Les versets 19 à 31 représentent ce côté céleste du royaume (Rom. 14:17) – justice, paix et joie dans l’Esprit Saint – en contraste avec ce qui avait occupé l’homme riche – manger, boire, faire joyeuse chère. Abraham est le père de la famille céleste. Peut-il me dire : mon fils, tu es selon mon cœur, viens te coucher dans mon sein ? L’homme riche n’est pas présenté comme étant méchant, selon les normes de ce monde, pas plus que ne l’étaient les conviés au grand souper organisé et préparé par l’homme de Luc 14:16. Mais ces personnes n’avaient aucun intérêt pour les choses célestes – Abraham, lui, avait été appelé à se séparer de son pays et de sa parenté pour une patrie meilleure, c’est-à-dire une céleste. (Actes 7:3 ; Héb. 11:16). Les anges savaient où porter Lazare : « ne sont-ils pas des esprits administrateurs, envoyés pour servir en faveur de ceux qui vont hériter du salut ? » (Héb. 1:14). Le Seigneur lui-même lève ici le voile sur le monde invisible ; il veut nous impressionner par le sérieux de ces choses, afin que nous vivions comme vivait Lazare dans la lumière des choses célestes. Le riche, bien que fils d’Abraham selon la chair n’avait aucun des caractères de l’esprit de l’alliance.
Quel blasphème à l’égard du Seigneur de prier pour les morts ! Lui-même a soulevé le voile : les conditions sont fixées inamovibles. Quelle terrible pensée de savoir que ceux qui sont perdus reconnaîtront dans le monde invisible tout ce qu’ils auraient pu obtenir et qui était à leur disposition. Cet homme perdu pour l’éternité reconnaîtra Abraham ! Il reconnaîtra ce principe de la séparation de ce monde, d’un côté, et de la foi, de l’autre, dont Abraham était l’éternel témoin. Il est frappant de constater que cet homme ne mette pas en question la justesse de sa peine. Cet homme est là parce qu’il était satisfait des bonnes choses de la vie, en jouissait dans une pleine mesure, sans avoir d’intérêt pour la foi. Complètement étranger aux choses célestes il n’avait pas été un compagnon d’Abraham. C’est une voix d’avertissement pour nous croyants de ne pas vivre dans les choses de la vie présente, mais de cultiver les espérances célestes et de marcher sur les traces de la foi de notre père Abraham (Rom. 4:12).
Tout au long de cet évangile le Seigneur montre qu’il apporte des choses célestes : il est introduit par un messager du ciel (Luc 1:26 ; 2:10). Lorsqu’il est né il y avait là une multitude de l’armée céleste (Luc 2:13) : c’est le ciel descendant en grâce, non pas pour améliorer l’homme ou ses circonstances, mais pour apporter une joie céleste. Au chapitre 15 le caractère des joies divines introduites et leur attrait est tel pour nos cœurs que nous sommes prêts à délaisser les choses terrestres pour nous engager pour les célestes.
090923-2 suite
Le Seigneur considère ici les disciples comme des petits-enfants qui apprennent de lui à connaître Dieu en grâce et à marcher à la lumière de ce qui est céleste. Les scandales ici sont les choses qui tentent à contrarier son influence ; la racine en est souvent le sentiment que nous avons de notre importance – ce qui nous fait abandonner la place de notre petitesse. Les disciples sont ceux qui viennent sous son influence et son enseignement. C’est à eux que le Seigneur s’adresse ici. Le fait de connaître Dieu en grâce et son propos (le royaume où tout est de Christ et lui est soumis) devrait nous abaisser à nos propres yeux. Le jugement de Jésus à l’égard de tout ce qui contrarie son influence (17:2) est sévère. Que nous soyons gardés d’exercer une telle influence. Nous pouvons être mis à l’épreuve par un frère (17: 3) il peut être vilain, mais en tant que frère c’est un élément de valeur – et représente une opportunité pour mettre en évidence la grâce active dans les saints. Celui qui est petit ne pense pas à lui-même, mais à la joie de la grâce (esprit du chapitre 15). Mais le pardon ne peut être administré sans repentance, d’où la nécessité de « reprendre » non en vue de faire valoir mes droits, mais en vue de la restauration « pour Dieu » du frère. La source des troubles entre les saints est très souvent la folie du sentiment de notre propre importance. Pour « reprendre » il faut plus de grâce que pour tout autre chose.
090924-2
Il est frappant que ce soit les disciples qui demandent au Seigneur d’augmenter leur foi. De discerner le mal chez d’autres nous donne souvent (dans notre nature adamique) une espèce d’autosatisfaction. Le mûrier est un arbre dont les racines sont très profondes et assurent à l’arbre un ancrage efficace dans le sol. Le Seigneur y fait référence pour représenter le fort enracinement de notre propre importance dans nos cœurs. Puis le Seigneur attire l’attention sur la foi. Le moindre élément de foi introduit dans l’âme un principe nouveau, assez puissant pour déraciner ce sentiment d’autosuffisance. La foi introduit Dieu connu en grâce. Il faut que la foi commande tout ; c’est pourquoi la foi, aussi petite soit-elle, est une puissance pour me débarrasser du « moi » - du moi, non sous le rapport de l’iniquité et de la convoitise, mais sous l’aspect de l’autosuffisance et de son importance à mes yeux. Rien n’est plus dommageable que les principes légalistes, car Dieu les a abandonnés comme étant sans valeur. Nous pensons quelque fois qu’il faut une plus grande grâce spirituelle à l’encontre d’un ivrogne ou de quelqu’un de semblable qu’envers un frère qui s’égare. Cela est faux. La foi est la lumière de Dieu connu en grâce, et tout dans nos cœurs et nos vies doit être gouverné par la révélation de cette lumière.
Au verset 7 le Seigneur continu ce sujet et montre que nous pouvons avoir une haute opinion de nous-mêmes à cause de notre zèle et notre fidélité. Cela était arrivé aux apôtres. Il s’était élevé « au milieu d’eux une question, à savoir lequel d’entre eux serait le plus grand » (Luc 9:46). Deux autres avaient réclamé une place spéciale auprès de Lui (Marc 10:35-37). Le Seigneur avait discerné leurs raisonnements et ici il leur dit : vous devez être des esclaves envoyés pour faire ce qui vous a été commandé et ensuite avoir le sentiment d’être des esclaves inutiles. Il faut une grande grâce pour être un grand travailleur et ne pas avoir de hautes pensées quant à soi-même.
Dans l’évangile de Luc, l’ordre selon lequel le récit est présenté n’est pas chronologique, mais moral. Au chapitre 9 le Seigneur est sur la montagne de la transfiguration, son service officiel à ce moment est terminé : rejeté par les hommes, le ciel s’ouvre sur Lui, Il apparaît en gloire et le Père réaffirme tout le plaisir qu’Il a trouvé en Lui personnellement et dans son service. Le Seigneur va-t-il remonter au ciel dans la gloire attribuée sur la montagne ? Non, il faudrait alors qu’il y remonte seul. Venu pour sauver les hommes, il lui fallait être élevé sur la croix pour attirer tous les hommes à lui-même (Jean 12:32). Un prophète (et il était Le prophète – Deut. 18:18) ne pouvait périr qu’à Jérusalem (Luc 13:33). Jésus dresse donc sa face résolument pour aller à Jérusalem, sachant que les jours de son assomption s’accomplissaient (Luc 9:51). Sa face était tournée vers Jérusalem (Luc 9:53 ; 13:33), ici au chapitre 17 il traverse la Galilée et la Samarie, en allant à Jérusalem (v. 17) ; au chapitre 18:31 Il dit à ses disciples : voici, nous montons à Jérusalem ; puis il est près de Jérusalem (19:11), va devant ses disciples montant à Jérusalem (19:28).
C’est donc très peu de temps avant la croix, alors que Jésus traversait un village sur le chemin de Jérusalem que ces dix lépreux le rencontrèrent ; ils se tiennent à distance, n’osant l’approcher, mais le reconnaissent comme étant au-dessus des autres (cf. note 17:13), et ils font appel à sa pitié, l’interpellant de loin. Nul doute qu’ils savaient qu’Il pouvait les guérir. Le Seigneur leur dit seulement de se montrer aux sacrificateurs. Il avait dit la même chose au début de son service (Luc 5:14) au lépreux qui, tombant à ses pieds, l’avait supplié de le guérir, ce que le Seigneur fit en le touchant. Jésus l’avait envoyé au sacrificateur pour qu’il y ait un témoignage officiel de la guérison du lépreux (Lév. 14:3). Jamais un lépreux n’avait été guéri en Israël. Le diagnostic du sacrificateur était donc le témoignage que Dieu était présent au milieu de son peuple (cf. 2 Rois 5:7). Mais Dieu, en la personne de son Fils, était maintenant rejeté et son peuple allait demander qu’Il soit crucifié. Ce que Dieu avait établi par la loi pour que son peuple puisse l’approcher (partiellement) était devenu caduc. La sacrificature Aaronique serait mise de côté et par Jésus (un souverain sacrificateur toujours vivant) l’accès à Dieu, comme à un Père serait facile et libre pour tous ceux qui par la foi sont devenus des enfants de Dieu et ont été scellés de l’Esprit.
Les dix lépreux s’en vont donc pour se montrer « aux » sacrificateurs, et sont rendus nets en chemin. L’un d’eux, voyant qu’il était guéri, revient sur ses pas. Il a compris qu’il n’est plus nécessaire d’aller là-bas ; les chefs religieux n’avaient pas reçu le premier témoignage et ne reconnaissaient dans le Fils de Dieu qu’un agent de Béelzébul (Luc 11:15 ; Jean 7:20). L’accès à Dieu est ouvert maintenant en Jésus. Et ce samaritain l’a compris : il se jette sur sa face aux pieds de Jésus et glorifie Dieu à haute voix, rendant grâce à Jésus. Il est devenu un adorateur. C’est ce que le Père a cherché. Tous les dix avaient cru, dans le langage actuel – ce sont des croyants sauvés par l’œuvre de Jésus, mais ils s’approchent de Dieu par des moyens, des institutions humaines que Dieu ne reconnaît plus. Le Seigneur dit : « Nul ne vient au Père que par moi » (Jean 14:6). Le Père qui cherche des adorateurs ne reçoit donc que 1 sur 10 – que la dîme de ceux qui sont rachetés. Combien cela est triste ; apprécions-nous comme il convient ce privilège ineffable de connaître, par pure grâce, cet accès direct au Père par Jésus ? Combien de croyants n’ont pas entendu Jésus leur dire « ta foi t’a guéri », et ne jouissent pas pleinement de l’assurance du salut et de la proximité avec le Seigneur. Ne sommes-nous pas responsables d’être ici-bas des témoins vivants pour proclamer l’évangile de la gloire du Dieu bienheureux qui veut que tous les hommes soient (non pas seulement) sauvés, mais viennent à la connaissance de (toute) la vérité, en particulier que « le Père cherche des adorateurs qui l’adore en Esprit et en vérité » (Jean 4:23-24). Dieu avait trouvé une place dans le cœur de cet homme guéri, revenu au pied de Jésus. C’était un samaritain.
C’est aussi à une pauvre pécheresse samaritaine que le Seigneur avait révélé le désir du Père. Elle en avait rendu témoignage dans sa ville, et ils avaient reçu le Seigneur, et avaient reconnu qu’il était véritablement le sauveur du monde. Ils l’avaient prié de demeurer avec eux, et il y demeura deux jours. En Judée le monde religieux ne le reçoit pas, en Galilée on a des prétentions intellectuelles, on s’étonne de sa doctrine (Luc 4:32), des paroles de grâce (4:22), de son autorité et de sa puissance (4:36) ; ses miracles sont qualifiés de « choses étranges », et on le rabaisse au niveau de l’un d’eux : « celui-ci n’est-il pas le fils de Joseph ? » (4:22). Le Seigneur vient en Galilée avec une certaine réserve (Jean 4:43- 45), après avoir été « à l’aise » en Samarie, là où le pécheur n’a aucune prétention, là où les âmes peuvent être sauvées. C’est pour elles qu’il est venu, là où la grâce est non seulement une nécessité, mais est acceptée avec joie et reconnaissance.
090925-2
Les pharisiens interrogent Jésus quand viendrait le royaume de Dieu : il est là au milieu d’eux, parce que le roi est présent, mais il n’attire pas l’attention. « L’heure » de sa manifestation en gloire « n’était pas encore venue » (Jean 2:4). Il est présent maintenant comme Fils de l’homme, celui qui devait être élevé, comme le serpent dans le désert, afin que quiconque croirait en lui, ne périsse pas mais qu’il ait la vie éternelle (Juif ou Gentil) (Jean 3:16) ; et « pour entrer dans la gloire (de son royaume – céleste et terrestre) il fallait qu’il souffrît ces choses » (Luc 24:26). Les disciples, à ce moment-là ne l’avaient pas compris. C’est pourquoi le Seigneur leur dit (pas aux pharisiens, mais aux disciples) « les jours viendront où vous désirerez de voir l’un des jours du fils de l’homme » (17:22). Il y a eu les jours du fils de l’homme, les jours de sa chair (Héb. 5:7) quand il était venu sur la terre apporter la grâce de Dieu aux hommes ; dans un certain sens il y a un prolongement de ces jours pendant la période actuelle où « pour Christ » ses ambassadeurs (les croyants) supplient les hommes : « soyez réconciliés avec Dieu ! » (2 Cor. 5:20). Mais il y aura les jours du fils de l’homme qui commenceront d’une manière inattendue pour les hommes, quand il viendra pour juger le monde et entrer dans son royaume terrestre (Luc 17:27).
Cette période aura pour commencement le « jour de la manifestation du fils de l’homme ». Entre ces deux périodes « des jours du fils de l’homme » il y a eu d’abord les souffrances et la mort de Christ, l’accomplissement de l’œuvre de la rédemption par lui, son ensevelissement, sa résurrection et son ascension à la droite de Dieu dans la gloire. De là, il a envoyé « aux siens qui étaient dans le monde » le Saint Esprit et par eux la Bonne Nouvelle est prêchée et son église, demeure du Saint Esprit, formée et bâtie. Mais les siens sont, comme lui l’a été, rejetés par le monde ; ils forment une compagnie d’étrangers et de pèlerins sur la terre, ayant leur demeure au ciel. À cause de la faillite des chrétiens, la chrétienté professante ne représente plus l’église de Christ, son épouse. Celle-ci se compose de tous les vrais croyants, rachetés par le sang précieux de Christ, l’ayant reçu, par la foi, dans leur cœur. Ils sont dispersés maintenant dans d’innombrables congrégations, églises et dénominations dans lesquelles il y a amalgame de simples professants et de croyants nés de nouveaux. Bientôt le Seigneur lui-même viendra recueillir à lui tous les saints ; ceux qui sont morts (en Christ) ressusciteront, les vivants seront transformés et tous ensemble seront ravis dans les nuées à la rencontre du Seigneur en l’air (1 Thess. 4:13-18). Les morts en Christ regroupent les croyants de l’Ancien Testament, appelés : « les amis de l’époux » (Jean 3:29) et « les conviés aux noces de l’agneau » (Apoc. 19:9), et les croyants de la période actuelle « endormis par Jésus » (1 Thess. 4:14). Ils seront ravis au ciel avant que les jugements de Dieu atteignent la terre. En effet, les croyants de Thessalonique qui s’étaient tournés des idoles vers Dieu, servaient le Dieu vivant en attendant du ciel Jésus, qui nous délivre (par sa venue quand nous serons ravis) de la colère qui vient. Dans l’Apocalypse le Seigneur dit aux saints de Philadelphie (chapitre 3:10) : « je te garderai de l’heure de l’épreuve qui va venir sur la terre tout entière ».
Une fois que l’église et les saints de l’Ancien Testament seront recueillis au ciel, les jugements commenceront à s’abattre sur le monde (Apoc. 6 et suivants). Il y aura des guerres et de grands bouleversements. Politiquement l’ancien Empire Romain sera reconstitué avec, à sa tête « la Bête à dix cornes » (Apoc.13). Les juifs reviendront en masse dans la terre d’Israël, mais dans l’incrédulité. Un résidu croyant se développera parmi eux, résidu persécuté et par le chef des juifs – l’Antichrist – et par la Bête de l’Empire Romain. À Jérusalem le temple juif aura été reconstruit. L’église apostate (Babylone, la prostituée, Apoc. 17 et 18) persécutera les croyants, comme le feront aussi la Bête et l’Antichrist. Ces croyants sont des hommes qui n’avaient pas entendu le message de l’évangile de la grâce, car il est dit que « l’homme de péché » qui s’assiéra comme étant Dieu dans le temple séduira par des miracles, des signes et des prodiges tous ceux qui n’ont pas reçu l’amour de la vérité pour être sauvés. La Bête et l’Antichrist s’allieront. Un évangile sera toutefois annoncé (évangile éternel) et les croyants de cette époque seront : le résidu juif et ceux des Gentils qui n’ont pas accepté la marque de la Bête. Beaucoup d’entre eux seront tués et persécutés. La Bête détruira l’église apostate (Apoc. 17:16). Dès ce moment auront lieu au ciel les noces de l’agneau (Apoc. 19). C’est alors qu’il y aura aussi, avant l’apparition du Fils de l’homme pour le jugement une période de « tribulations (de trois ans et demi) telle qu’il n’y en a pas eu de semblable depuis le commencement de la création que Dieu a créée, jusqu’à maintenant, et qu’il n’y en aura jamais » (Marc 13:19 ; Daniel 12:1). Les armées de l’empire du Nord viendront pour s’accaparer des richesses accumulées en Israël. Les armées de l’Empire Romain viendront au secours de l’Antichrist juif et se rassembleront avec lui à Armagédon (Apoc. 16:16). C’est là que du ciel ils seront tous détruits « à la révélation du Seigneur Jésus du ciel… exerçant la vengeance… contre ceux qui n’obéissent pas à l’évangile » (2 Thess. 1, 7-9). Le Seigneur Jésus consumera l’Antichrist par le souffle de sa bouche (2 Thess. 2:8). La Bête et le faux prophète seront jetés vifs dans l’étang de feu (Apoc. 19:19-21) et le reste fut tué. Le roi du Nord envahira la Palestine, Jérusalem sera prise, puis il y aura un deuxième siège et c’est alors que « au jour de la bataille » quand toutes les nations seront assemblées autour de Jérusalem (Zac. 14:1-11) que le Seigneur descendra du ciel, posera ses pieds sur le mont des Oliviers et établira son règne terrestre, un règne de mille ans. Il viendra avec tous les saints célestes (aussi ceux qui seront morts pendant la période des jugements – ils auront été ressuscités) Apoc. 19:11-16 ; 20:4-6. Ils régneront avec Christ mille ans. Ceux qui, croyant, n’auront pas été tués peupleront la terre pendant le règne de mille ans. Les juifs incrédules auront tous étés tués ou auront périt, le résidu seul sera sauvé. Quant à ceux des nations restés vivants, le Seigneur lui-même les jugera, comme indiqué en Matthieu 25:31-46 : le roi v. 34 et 40 les jugera selon la manière dont ils ont reçu les croyants du résidu juif qui sont venus leur annoncer l’évangile du royaume. Ceux qui ne les ont pas reçus sont maudits et envoyés dans le feu éternel. Le jour du jugement où le Fils de l’homme sera manifesté viendra comme un voleur. (1 Thess. 5:2). Luc 17:30 à 37 se rapporte au jugement de Jérusalem. Il ne faut pas se retourner, ce qui manifesterait un attachement à la ville qui doit être jugée. Le jugement de Dieu discerne les cœurs pour juger ou pour épargner. Il s’agit ici d’un jugement sur la terre. Celui qui est pris, est pris pour le jugement. Celui qui est laissé entre dans le royaume terrestre. Le corps mort est Israël sans vie pour Dieu, les aigles représentent le jugement.
Les hommes incrédules morts depuis le début de la création ressusciteront (cf. Jean 5:28, 29) et seront jugés après les mille ans au grand trône blanc. (Apoc. 20:11 à 15)