Haller R.
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Table des matières abrégée :
1 - La maison de Dieu – 1 Pierre 1 : Préparation des pierres vivantes
2 - La maison de Dieu. 1 Pierre 2
3 - La maison de Dieu dans 1 Timothée. Cinq choses que l’on y trouve
4 - La maison de Dieu - Éphésiens 2:13-22. L’appel dont vous avez été appelés
5 - La maison de Dieu (foyer chrétien) comme vue dans la 1ère épître de Jean. 1 Jean 3 et 4
6 - La discipline dans la maison de Dieu (Hébreux 12:1 à 14)
Table des matières détaillée :
1 - La maison de Dieu – 1 Pierre 1 : Préparation des pierres vivantes
1.1 - 1:1-5 — Notre vie commence avec Christ en résurrection
1.2 - 1:6-9 — Le paradoxe : épreuves et affliction / joie ineffable et glorieuse
1.3 - 1 :13-21 — Notre responsabilité
1.4 - 1:22 à 2:1 — Religiosité morte ou pierres vivantes
2 - La maison de Dieu. 1 Pierre 2
2.1 - Dépouiller le vieil homme et revêtir le nouveau
2.2 - Les différentes expériences de Luc 7 à 10
2.3 - Pierres vivantes : origine, entretien et résultats
3 - La maison de Dieu dans 1 Timothée. Cinq choses que l’on y trouve
3.1 - L’évangile de la gloire du Dieu bienheureux
3.2 - Connaissance de Dieu en grâce et en justice et en amour
3.3 - L’homme en rapport libre avec Dieu
3.4 - Le mystère (secret) de la piété
4 - La maison de Dieu - Éphésiens 2:13-22. L’appel dont vous avez été appelés
4.1 - Trois éléments constitutifs de cet appel
4.2 - Dieu a introduit un seul homme nouveau
4.3 - Accès auprès du Père par un seul Esprit
4.4 - Édifiés ensemble, pour être une habitation de Dieu par l’Esprit
5 - La maison de Dieu (foyer chrétien) comme vue dans la 1ère épître de Jean. 1 Jean 3 et 4
5.1 - Sommaire des chapitres 1 et 2
6 - La discipline dans la maison de Dieu (Hébreux 12:1 à 14)
6.1 - La discipline indispensable pour que Christ soit formé en nous
6.2 - Trois sortes de disciplines : préventive, corrective, instructive
6.3 - La discipline n’est pas un sujet de joie
6.3.1 - Des souffrances communes à tous les hommes :
6.3.2 - Des souffrances dans le chemin de la foi
6.3.3 - Des souffrances comme conséquence de nos propres voies, sous le gouvernement de Dieu
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Dans l’Ancien Testament tout est présenté en ombres et en types (Héb. 8:5 ; 10:1). La maison de Dieu n’y est pas vivante. L’ancien testament se réfère à l’homme selon la chair. Dans le nouveau, tout est vivant. Christ y est introduit ; nous ne le connaissons pas selon la chair et notre vie commence avec Christ en résurrection. Nous sommes « régénérés… par la résurrection de Jésus-Christ » (1 Pi. 1:3). « Il a annulé la mort, et a fait luire la vie et l’incorruptibilité par l’évangile » (2 Tim. 1:10). Dans ce premier chapitre, Pierre présente différentes choses qui confèrent aux saints le caractère de pierres vivantes, dont le résumé est le dépouillement du vieil homme et le revêtement du nouvel homme. (Éph. 4:22-24 ; Col. 3:9, 10).
Notre nouvelle histoire commence avec Christ en résurrection, mais cela nécessitait au préalable sa mort ; le lépreux guéri, les morts ressuscités par le Seigneur ici-bas, allaient mourir. La vie n’a été réellement introduite que par la mort de Christ. « En lui était la vie » (Jean 1:4), mais pour la transmettre il fallait que la mort et ce qui en était la cause (le péché) soient mis de côté. Christ dans la chair devait mourir et les brebis être dispersées : « je frapperai le berger, et les brebis du troupeau seront dispersées » (Mat. 26:31). « Le câble d’argent devait se détacher et le vase d’or se rompre » (Écc. 12:6). La sentence à cause du péché était : « tu es poussière et tu retourneras à la poussière » (Gen. 3:19). Mais si Dieu a mis le Seigneur dans la poussière de la mort (Ps. 22:15), il n’a pas permis que son saint voit la corruption (Ps. 16:10). Nous comprenons bien le désarroi des disciples (Luc 24:21) à la mort du Seigneur, mais Christ est ressuscité. Satan et la mort ne peuvent avoir aucune influence sur le propos de Dieu qui est fondé sur la mort et la résurrection de Christ. Dans ce nouveau système introduit par Dieu tout est vivant et nous en faisons partie. Notre héritage aussi (1 Pi. 1:4) est intouchable : toutes les promesses de Dieu sont en Christ ressuscité (2 Cor. 1:20)
Dans les versets 6 à 9, il semble qu’il y ait un paradoxe : d’un côté des épreuves et des afflictions et de l’autre une joie ineffable et glorieuse – les deux choses en même temps : maintenant le chrétien vit dans une sphère nouvelle, celle de la résurrection, où Christ est assis à la droite de Dieu (Col. 3:1), scène où toutes les promesses de Dieu sont confirmées, mais nous vivons dans la scène présente où nous sommes affligés par diverses tentations (chap. 1 v. 6). En cœur et en intelligence le chrétien se trouve en haut, et il nous faut apprendre à faire la distinction entre les deux scènes : celle d’ici : à y être étranger dans la place où Christ est rejeté et celle d’en haut où Christ se trouve. Que désirons-nous ? Le centre d’attraction du nouvel homme est en dehors de ce monde. C’est là que nous admirons les œuvres de Dieu, recherchées par le chrétien qui y prend son plaisir (Ps. 111:2). D’être attiré par Christ et par tous les trésors qui sont conservés en lui, c’est le salut présent de nos âmes (v. 10) : les cœurs sont élevés loin de la scène présente parce qu’ils trouvent leurs délices en Christ.
À partir du verset 13, les choses sont vues du côté de notre responsabilité : « ayant les reins ceints, étant sobre ». La puissance de notre vie est en Christ et toutes les influences qui s’exercent dans ce monde s’opposent à la vie. Présentement, dans ce monde nous nous trouvons dans une scène de mort ; c’est pour cette raison qu’il faut ceindre les reins de notre entendement. Ces croyants venant du judaïsme étaient en danger de céder aux convoitises religieuses, c’est-à-dire aux enseignements de la loi, avec ses rites et ses services, qualifiés en Hébreux 6 v.1 « d’œuvres mortes ». La chrétienté professante a d’ailleurs emprunté au judaïsme ses formes. Ne pensons pas que nous sommes à l’abri de ces choses. Bien souvent nos prières deviennent un enchaînement d’expressions toutes faites et ne correspondent pas à des exercices spirituels présents. Il n’y a pas de place pour de telles choses dans la maison de Dieu. Une prière qui, dans une circonstance passée correspondait à un exercice spirituel de l’âme, ne pourrait être agréable à Dieu dans les circonstances différentes, car c’est de l’abondance du cœur que la bouche parle.
Le désir de Dieu est de nous faire sortir de la religiosité morte dans la vitalité de l’amour divin : cela est très important en rapport avec le chapitre 2 : « des pierres vivantes édifiées pour être une maison spirituelle » (v. 5). Dans le tabernacle la structure était maintenue ensemble par des anneaux (Ex. 26:24) et l’anneau est le symbole de l’amour divin : en lui réside la puissance de nous réunir : « l’âme de Jonathan se lia à l’âme de David » (1 Sam. 18:1) ; « Je les tirais avec… des liens d’amour » (Osée 11:4) ; « liés fermement avec vous à Christ » (2 Cor. 1:21) ; « l’amour est le lien de la perfection » (Col. 3:14) etc. Aimons-nous les frères ? Nous sommes mis à l’épreuve. Le verset 1 du chapitre 2 explicite des choses qui sont contraires à l’amour divin : malice, fraude, envie, hypocrisie, médisances. Il faut faire des sacrifices pour la maison de Dieu. Dans son affliction, David avait préparé et donné beaucoup de choses (100 000 talents d’or, 1000 milliers de talents d’argent, etc.) pour l’édification de la maison de l’Éternel. Que sommes-nous prêts à sacrifier et à donner ?
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Au chapitre 1 nous avons vu que le grand tournant de l’âme se produit lorsqu’on dépouille le vieil homme et que l’on revêt le nouveau. C’est en figure ce qu’a fait Jonathan, quand David revenait d’avoir frappé le Philistin. Son âme se lia à l’âme de David, et il se dépouilla de tout ce qu’il avait sur lui, de ses habits et de ses armes et de sa ceinture. (1 Sam. 18:1- 4). Si je me regarde comme étant dans la chair, en cherchant mon épanouissement dans les choses qui la caractérisent, je ne puis trouver un seul point sur lequel je puisse regarder avec satisfaction. De penser que je sois identifié avec ces choses dans la présence de Dieu, est une chose terrifiante. Mais je puis me considérer comme étant l’objet de la grâce de Dieu. Né de nouveau, objet des bénédictions divines, ayant reçu l’Esprit de Dieu, formé en sainteté et en amour – alors j’ai revêtu un caractère nouveau. Rejetant toutes les choses citées au verset 1, je commence une vie nouvelle : je ne corrige pas le vieil homme, je le dépouille et je rejette ses actions (Col. 3:9). Cela me donne le désir ardent de la Parole, c’est-à-dire de me nourrir de Christ et des choses qui subsistent en lui. Le désir du pur lait intellectuel implique la rupture avec le monde. Si nous aimons Christ, il y aura le désir de faire partie pratiquement du monde dont il est le centre et de s’intéresser à ce qui en fait partie. Il faut commencer par laisser l’ancien monde derrière soi. (Christophe Colomb n’a découvert le Nouveau Monde qu’après avoir quitté l’ancien). Mais avons-nous goûté que le Seigneur est bon ? Nous ne saurons jamais ce que c’est que de s’approcher de lui comme d’une pierre vivante, si nous n’avons pas au préalable goûté et éprouvé sa bonté. C’est cela qui nous donne le désir de passer dans son monde à lui.
- Avons-nous goûté Sa bonté en compassion comme la veuve de Luc 7:11-17, à laquelle le Seigneur « ému de compassion », dit : « ne pleure pas » et rend la vie à son fils mort.
- Avons-nous goûté Sa bonté, prête à acquitter la dette de tout débiteur, quel que soit le montant de la dette contractée. Dieu avait dit : « un homme ne pourra en aucune manière racheter son frère, ni donner à Dieu sa rançon » (Ps. 49:7, 8) mais lui, pour la payer, (le seul qui pouvait le faire) n’a pas méprisé la honte de la croix, après avoir revêtu la condition d’homme, et subi la croix et la colère de Dieu en jugement sur le péché. Avez-vous jamais entendu sa voix vous dire : « tes péchés sont pardonnés… Va-t’en en paix. » (Luc 7:41-50)
- Avez-vous goûté Sa bonté qui vous a délivré de la puissance des ténèbres, – car c’est celle-ci qui tient notre vieil homme dans une scène de mort (sépulcre) et de corruption, et dans un état de complète dépravation ? (Luc 8:26-37).
- Avez-vous goûté, comme la femme de Luc 8:43-48, qui avait une perte de sang depuis douze ans, qu’Il y a en Lui, à votre disposition, la puissance pour vous rendre plus fort que la volonté et les faiblesses de votre chair pécheresse ?
- Avez-vous goûté, au milieu du désert spirituel de ce monde, la satisfaction de vos besoins spirituels variés, comme ces cinq mille hommes que le Seigneur a nourris abondamment dans un lieu désert. (Luc 9:10-17).
- Et enfin, avez-vous constaté à l’expérience le contraste entre Christ, le Bon Samaritain et les représentants des religions variées qui ne montrent que de l’indifférence à l’égard des vrais besoins de l’âme de celui qui a été dépouillé, couvert de blessures, laissé à demi mort sur le bord de la route par le meurtrier dès le commencement c’est-à-dire le diable. N’avez-vous pas goûté sa bonté, en éprouvant ses compassions, ses soins, sa miséricorde ? Ne vous a-t-il pas amené dans un lieu où vous êtes pour toujours l’objet de ses tendres attentions et de sa sollicitude bienveillante.
L’effet de ces bontés du Seigneur décrites dans ses différents aspects dans l’évangile de Luc, nous rendent indépendants de tout ce qui est dans le monde, mais pour s’approcher de Lui comme d’une pierre vivante, il nous faut un cœur comme celui de Marie (Luc 10:39) libre de tout pour être attiré par Christ. Dans le chapitre 1 de Jean, c’est sur la base du témoignage de Jean le Baptiseur (« cette parole qui vous a été annoncée » 1 Pi. 1:25) que le Seigneur est connu (Agneau de Dieu, celui qui baptise de l’Esprit Saint, Fils de Dieu), et devient le centre d’attraction pour les disciples. Il les nourrit du pur lait intellectuel et ils viennent à lui comme la pierre vivante : le Seigneur est déjà vu comme étant rejeté du monde. À Pierre il dit : tu es Pierre. La compagnie du Seigneur dans Jean n’est pas de ce monde. Ce sont les siens, amenés à Lui par le Père (6:37) tirés par le Père, instruits par Lui (6:44, 45) ; ils lui sont donnés par le Père. Comme pierres vivantes, notre généalogie doit avoir une origine divine. La pierre vivante est rejetée par les hommes, mais précieuse devant Dieu. Dieu l’a distingué comme homme (Ps. 89:19). Nous venons à lui dans l’affection de cœurs enseignés par le Père. Dieu produit maintenant dans le monde quelque chose de plus grand et de plus glorieux que le temple de Salomon. Dans la maison spirituelle qu’il édifie maintenant nous sommes une sainte sacrificature, pour offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu par Jésus Christ (1 Pi. 2:5) ; et lorsque nous aurons occupé les places à l’intérieur, ayant ressenti tout le plaisir que Dieu trouve en Christ, nous serons capables de sortir (v. 9) comme des sacrificateurs royaux pour annoncer les vertus de Christ et rendre témoignage de Lui.
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Il y a cinq choses qui ont leur place dans la maison de Dieu, comme présentée dans cette épître.
La première est l’évangile de la gloire du Dieu bienheureux, considéré comme la norme selon laquelle toute chose est appréciée : bonne ou mauvaise. Cet évangile est la lumière qui met en évidence le caractère de chaque chose et qui révèle ce qui est ou n’est pas convenable pour Dieu.
Dans l’Ancien Testament la gloire de Dieu n’a pas brillé en relation avec l’homme. Il y a eu des lueurs de gloire, suffisantes pour inciter Moïse à prier. « Fais-moi voir, je te prie, ta gloire » (Exo. 33:18). À cette époque la gloire de Dieu était cachée à cause de la chute de l’homme : « toute chair avait corrompu sa voie devant Dieu » (Gen. 6:12), et la manifestation de sa gloire aurait eu pour conséquence la destruction de l’homme. C’est pour cela que, dans sa bonté, la gloire de Dieu était cachée. Dieu, alors, avait affaire avec l’homme selon la chair et avait dans un certain sens pris ce fait en considération, comme cela apparaît en ce que Dieu avait autorisé dans certains cas le divorce (cf. Marc 10:5, où Jésus répond aux pharisiens : « Moïse a écrit ce commandement à cause de votre dureté de cœur », « mais au commencement il n’en était pas ainsi » : Mat. 19:8). Mais maintenant dans le christianisme aucune tolérance n’est accordée à la chair.
Dans le chapitre 40 du prophète Ésaïe, nous est indiqué comment Dieu consolera son propre peuple, et que sa gloire sera révélée et apparaîtra à toute chair, mais il est ajouté (40:6, 7) toute chair est de l’herbe… elle est desséchée… car l’Esprit (souffle) de l’Éternel a soufflé dessus. La base de la consolation est que Dieu a introduit, en Christ, un homme d’ordre entièrement nouveau, l’homme Christ Jésus, en qui il a trouvé tout son plaisir, et que l’homme selon la chair a été entièrement mis de côté à la croix, en la personne de Christ. C’est cela la bonne nouvelle. En Christ la gloire de Dieu est apparue en grâce : « nous vîmes sa gloire » dit Jean (1:14), Jésus manifesta sa gloire (2:11) et au chapitre 11, Jésus dit à Marthe : ne t’ai-je pas dit que, si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ? (11:40). En Jésus, nous voyons la gloire de Dieu briller au milieu d’une scène de mal, de la puissance de Satan, d’une scène de détresse, de ruine, de mort. C’est sur la croix que la question du péché a été réglée à la satisfaction de Dieu. Tout croyant a maintenant reçu l’Esprit de Dieu et cet Esprit agit dans son cœur pour qu’il puisse voir et comprendre que cette chair ne peut pas et n’est pas digne d’être améliorée. Et maintenant dans la maison de Dieu (pour chaque croyant) tout est apprécié selon l’évangile de la gloire du Dieu bienheureux qui ne laisse aucune place à la chair et à ses agissements, cela implique aussi l’absence de tout esprit légaliste, car la loi s’applique à l’homme selon la chair.
La deuxième chose est qu’il y a dans ce monde une personne divine, qui ne peut être jetée dehors, et elle rassemble tous les saints dans la maison de Dieu. Ils ont la connaissance de Dieu en grâce et en justice et en amour. Ce témoignage, rendu en son propre temps – à savoir que « notre Dieu Sauveur veut que tous les hommes soient sauvés et viennent à la connaissance de la vérité », et que « le médiateur entre Dieu et les hommes est un, l’homme Christ Jésus, qui s’est donné lui-même en rançon pour tous » – est manifesté dans la maison de Dieu, où il habite. Et ce témoignage, Dieu le maintient à travers les siècles jusqu’à la fin. D’où la question pour chacun de nous : sommes-nous associés pratiquement à ce témoignage qui sous l’aspect présenté dans ces verset 3 à 7 est évangélique dans son caractère.
La troisième chose trouvée dans cette épître est que dans la maison de Dieu, l’homme est restauré dans sa dignité – celle de communiquer librement avec Dieu, à propos de tout ce qui nous entoure. L’homme déchu est éloigné de Dieu, mais ici (chap. 2:1-3, 8), il est en rapport avec Dieu, non seulement à propos de nos besoins et en relation avec notre dépendance de lui, mais nous sommes admis dans le cercle des relations personnelles avec Dieu, capables d’intercéder pour les autres, de rendre grâce aussi, quand eux ne le font pas, pour eux. Tout devient l’occasion de communiquer avec lui, même les choses naturelles pour tous les hommes comme prendre des repas (4:3-5). C’est là la grande restauration de l’homme. Et cela aussi exclu tout légalisme et tout sectarisme.
La quatrième chose (3:16) : c’est dans la maison de Dieu qu’est conservé « pieusement » le mystère de la piété. Un mystère n’apparaît pas en surface. La piété a son propre secret et sa source est en Dieu. Dans une horloge, le ressort et la mécanique sont à l’intérieur. Si elle fonctionne mal, de toucher le cadran ou les aiguilles n’apportera pas de résultat. Il en est ainsi de nos vies. Elles doivent normalement être réglées selon des principes divins et il n’en sera ainsi que si nous sommes assujettis à la puissance du mystère de la piété c’est-à-dire à Christ. Christ est le ressort de notre vie chrétienne ; d’où la prière de Paul pour les Éphésiens : « que le Christ habite, par la foi, dans vos cœurs » (Éph. 3:17). Il peut y avoir forme de piété, mais pas de puissance (2 Tim. 3:5). Plus nous aurons de Christ dans nos cœurs, plus aussi il sera exprimé dans nos vies – alors il sera facile de vivre pieusement.
Au chapitre cinq, enfin nous trouvons une cinquième chose qui a sa place dans la maison de Dieu : l’Esprit de Dieu y parle. Rappelons d’abord que tout croyant racheté par le sang de Christ, ayant reçu l’Esprit fait partie de la maison de Dieu, ensuite que nous sommes toujours, pas seulement le dimanche, dans la maison de Dieu. « Comment il faut se conduire dans la maison de Dieu » a donc une portée très générale. L’Esprit parle donc dans l’assemblée. Il parle par les Écritures et à ce propos il n’y a pas de communication nouvelle à ajouter à la Parole ; mais seul l’Esprit de Dieu peut appliquer la Parole ou une portion de la Parole aux circonstances du moment. Toutes les Écritures sont inspirées. Et quand l’Esprit s’adresse aux assemblées (Apoc. 2 et 3), il est ajouté : « que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux assemblées ». La question qui nous est posée à chacun est donc : Ai-je des oreilles ? Aux trois premières assemblées d’Apocalypse 2 cet avertissement semble être adressé à tous, les promesses au vainqueur y étant faites après. Mais après, pour Thyatire, Sardes, Philadelphie et Laodicée l’avertissement à écouter suit la promesse faite au vainqueur ; ce qui laisserait supposer que seulement parmi ces derniers il y aurait ceux qui ont des oreilles. Le vainqueur est celui qui correspond moralement à Christ (Apoc. 3:21 ; 5:5 ; 17:14). La voix de l’Esprit est entendue dans la maison ; il faut la discerner et être spirituellement critique.
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Au chapitre 4 v. 1 nous sommes encouragés à marcher d’une manière digne de l’appel dont nous avons été appelés. En quoi consiste cet appel ? Il est en rapport avec notre présence sur la terre au temps présent. Trois choses y tiennent une place éminente : c’est d’abord l’introduction par Dieu d’un seul homme nouveau, ensuite l’accès auprès du Père par un seul Esprit et enfin le fait d’être édifiés ensemble pour être une habitation de Dieu par l’Esprit. Le moindre de tous les saints (Éph. 3:8) peut être rendu capable de connaître les intentions de Dieu relativement à Ses saints. C’est ce qui nous est maintenant révélé : c’est que les nations seraient cohéritières et d’un même corps et coparticipantes de sa promesse dans le Christ Jésus, par l’évangile (Éph. 3: 5, 6). Cette révélation concerne d’abord.
Jusqu’à Christ, il y a dans ce monde deux hommes : le Juif, se glorifiant dans la loi des commandements et ordonnances et proférant s’approcher de Dieu sur la base de ses privilèges (Éph. 2:15) et puis le Gentil qui se livrait ouvertement à la débauche pour pratiquer avidement toute impureté (Éph. 4:19) ; mais en réalité il ne s’agissait que de deux aspects du comportement du même homme. Cet état de choses a été pleinement manifesté par la présence de Christ ici-bas. La venue de Jésus a manifesté un homme nouveau qui était pour le plaisir de Dieu et, par la croix de Christ, l’homme selon la chair a été ôté, le Juif comme le Gentil. La mort de Christ a ôté tous les obstacles qui empêchaient le Gentil de s’approcher de Dieu et elle a aussi mis de côté toutes les prétentions des Juifs (qui ont livré à la mort leur Messie). Christ et la croix constituent le banc d’épreuve pour tous les hommes. Christ crucifié est aux juifs une occasion de chute et aux nations une folie (1 Cor. 1:23). Christ est la puissance de Dieu et la sagesse de Dieu (v. 24). La croix a mis en lumière qu’il n’y avait rien dans l’homme naturel. « Un est mort pour tous », Christ – c’est la démonstration que « tous sont morts » (2 Cor. 5:14). Il n’y a pour Dieu rien de grand dans l’homme naturel, en contraste avec l’homme nouveau qui a la pensée (la faculté intelligente avec ses pensées) de Christ (1 Cor. 2:16 + note). La mort de Christ a pour conséquence non seulement la fin de l’homme naturel, mais aussi que par elle nous apprenons l’amour de Dieu qui nous façonne selon le propos de Dieu pour être créé en justice et sainteté et vérité, qui sont les caractéristiques de l’homme nouveau (Éph. 4:24). L’état correspondant : c’est Christ habitant dans le cœur (Éph. 3:17) – un cœur qui fausse compagnie avec le vieil homme (Éph. 4:22, 23, 24).
La révélation (3:5) nous assure que les uns et les autres nous avons par Lui (Christ) accès au Père par un même Esprit – accès comme des adorateurs. Cet accès est parfait, car il est par Christ qui est assis dans les lieux célestes ; il est par un seul Esprit ce qui exclut complètement la chair et toutes notes discordantes ; tout ce qui est de la chair est jugé – si cela ne l’était pas, Dieu devrait intervenir en jugement (1 Cor. 11:31,32). Ce qui, dans le chapitre 3, correspond à l’accès auprès du Père, c’est d’être « enracinés et fondés dans l’amour pour comprendre avec tous les saints » les dimensions du conseil de Dieu, ce qui nous élargit dans l’adoration. Il faut « tous les saints » pour former l’homme nouveau, et tous les saints pour comprendre l’étendue du propos de Dieu en Christ et l’amour de Christ. Cela est une puissante incitation à garder l’unité de l’Esprit par le lien de la paix (Éph. 4:3).
Nous sommes ainsi conduits à Éphésiens 2:22 « édifiés ensemble, pour être une habitation de Dieu par l’Esprit ». Pierre, dans son épître, considère la maison de Dieu à la Pentecôte (résidus juifs ajoutés aux cent vingt disciples). Pour que la vérité complète soit exprimée il fallait que les Gentils soient introduits (Corneille en Actes 10) et ensuite l’appel spécial de Paul par le Seigneur pour que les nations aient une part avec les sanctifiés (Actes 26:15-20). Dieu habite sur la terre dans les saints en bénédiction (appelés pour être bénis) et en témoignage, manifestant les caractères de Dieu (4:2, 3) et en étant ses imitateurs en marchant dans l’amour (5:1, 2).
Les dons (4:8-13) sont donnés en vue de la perfection des saints, pour l’œuvre du service, pour l’édification du corps de Christ. À ce sujet l’apôtre cite le Psaume 68:18 où là, le but des dons, c’est que Dieu ait une demeure. Ces deux pensées, l’édification du corps de Christ et l’édification d’une habitation de Dieu vont de pair. Le but de tout vrai ministère est la présentation des personnes divines dans leurs activités variées. Les apôtres ont eu la révélation de toute la vérité du christianisme ; les prophètes appliquent la vérité aux consciences ; les évangélistes prêchent la grâce qui apporte le salut à tous les hommes et les pasteurs nourrissent et paissent le troupeau afin que Dieu lui-même soit exprimé par les brebis.
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Jean présente la maison de Dieu comme une famille d’enfants, un foyer. Dieu vit en eux et c’est de cette manière qu’ils forment la maison.
Jetons d’abord en regard succinct sur les chapitres 1 et 2.
La Parole de la vie (1:1) s’est approchée tout près des hommes dans le Fils du Père, pendant les jours de sa chair (Héb. 5:7) ; ils ont vu la Vie Éternelle (1:2) et avaient communion avec le Père et le Fils (1:3). Les disciples ont eu le privilège d’être dans une proximité particulière avec le Seigneur. Ils savaient que le Père avait mis toutes choses entre Ses mains (Jean 3:35) et qu’il aimait le Père, faisant son plaisir. Ils avaient reçu de lui (et vu en lui) le témoignage de ce qu’est Dieu et nous le transmettaient (1:5). Dieu est lumière et n’est plus caché derrière un voile. Le chrétien ne se dérobe pas de la lumière ce qui le conduit à se juger lui-même. L’approfondissement constant de la repentance produit parallèlement une plus grande prise de conscience de la valeur du sang de Christ. Nos consciences sont purifiées – plus de conscience de péché – mais si nous péchons, il y a nécessité de confession (1:9).
Le péché confessé n’est pas réglé de manière judiciaire mais dans le cadre des affections divines – « auprès du Père » (2:1). Il n’est pas question de purifier la conscience, mais de rectifier l’état de l’âme et de faire propitiation. Tout est réglé : Christ a répondu aux justes exigences de la justice de Dieu – il y a purification morale et retour dans le cercle des affections, la jouissance desquelles était interrompue.
Les enfants de Dieu sont caractérisés par le fait qu’ils connaissent les personnes divines (2:13, 14) et marchent dans la justice et l’amour (3:10). Mais il y a un processus de croissance, c’est pourquoi il est question de « pères », de « jeunes gens » et de « petits-enfants ».
Les pères ont la connaissance pratique de Christ qui est à l’origine de toute pensée divine. Le connaître Lui, c’est se trouver en dehors du monde des pensées humaines, être dans l’univers de Dieu, dont Christ est le commencement et la tête. Dans cette sphère il n’y a ni piège, ni danger.
Les jeunes gens sont considérés comme étant forts : ce sont des croyants établis, bien-fondés dans les vérités des Écritures ; le témoignage de Dieu a sa place en eux, mais le danger c’est que la vérité soit défaillante dans son application pratique. Car la joie de la grâce décline, alors l’esprit du monde se réaffirme souvent. Il peut y avoir séparation extérieure, alors même que l’esprit du monde est dans nos cœurs, d’où l’injonction de l’apôtre au verset 1 « je vous écris ces choses, afin que vous ne péchiez pas ».
Les petits enfants connaissent le Père (2:13) et ont l’onction de la part du Saint (2:20), ils sont devenus les objets de l’instruction divine (2:27). Il se peut qu’un jeune croyant ne soit pas capable de répondre à des arguments subtils, mais il connaît Dieu en grâce et réalise qu’en abandonnant Christ, il abandonne tout.
Les chapitres 1 et 2 sont l’introduction des deux chapitres suivants : nous sommes enfants de Dieu, participants de la nature divine (2 Pi. 1:4 ; Jac. 1:18) et en conséquence nous apprécions Christ – la chair ne l’apprécie pas. Étant enfants de Dieu (Jean 1:12, 13), Dieu nous aime et trouve son plaisir en nous (Jean 16:27). Nous avons la capacité d’apprécier et d’aimer ce qui fait les délices de son propre cœur.
Chapitre 3 v. 2. Nous serons dépouillés de toute trace de ce qui caractérisait le premier Adam, nous serons comme Lui, le céleste (1 Cor. 15:49). Pour notre vie ici, la pureté de Christ est notre standard (3:2) – et alors nous serons pour le plaisir de Dieu. Les enfants de Dieu sont un peuple caractérisé par la justice et l’amour, engendrés de Dieu, qui habite en eux et ils le savent par l’Esprit qui est en eux (3:24). Dieu est au milieu de la génération des justes (Ps. 14:5) et l’amour est la source de la justice. Nous apprenons l’amour dans la mort de Christ (3:16 ; 4:8-10). Dans la maison (foyer) de Dieu nous nous trouvons dans une atmosphère d’amour : c’est l’école de l’amour, un endroit où il y a la chaleur de l’amour. Nous y apprenons les profondeurs de l’amour qui ont leur source dans le Père, ont été manifestées et exprimées par le Fils, et connues dans nos cœurs par l’Esprit (Rom. 5:5). La conséquence pratique, dans nos vies, est que nous aimons les autres (1 Jean 4:11). Dans le verset 12 il est réaffirmé que personne ne vit jamais Dieu ; le Fils unique qui est dans le sein du Père l’a fait connaître (Jean 1:16). Maintenant il n’est plus là, mais le Dieu bienheureux habite maintenant dans ses enfants et est manifesté dans le monde par eux, en ce qu’ils s’aiment les uns les autres. En ceci ils sont les témoins de sa grâce – « nous témoignons que le Père a envoyé le Fils pour être le Sauveur du monde. » (4:14).
Dans ce cercle parfait de la famille de Dieu où règne l’amour, il n’y a pas de crainte (4:18, 19). Nous l’aimons parce qu’il nous a aimés le premier, c’est pour cette raison que ses commandements ne sont pas pénibles. Par l’Esprit qui est en nous, nous comprenons ce que représentent l’eau et le sang : l’eau qui purifie et le sang qui expie. L’effet de la présence de l’Esprit ici-bas (en nous) est que le témoin de Dieu est ici présent. Le témoignage est que Dieu a donné aux saints la vie éternelle, et que cette vie est dans son Fils (1 Jean 5:11) : Lui est le Dieu véritable et la vie éternelle. Tout ce qui n’a pas sa source en Lui est une idole ! Méditons cela !
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En considérant la maison de Dieu nous ne pouvons pas éluder la discipline qui s’y exerce. Et il est important, pour nous qui faisons partie de cette maison, de réaliser que d’être les objets de la discipline divine constitue pour nous un grand gain. L’exhortation de Hébreux 12:5 « mon fils ne méprise pas la discipline du Seigneur » est une citation de Proverbes 3:11. Le mot hébreu correspondant à discipline est généralement traduit par instruction, mais aussi quelquefois par correction, ou châtiments. Il est très souvent associé au mot sagesse (Prov. 1:2, 3, 7 etc.). Christ est la sagesse de Dieu (Col. 2:3 ; 1 Cor. 1:30). L’homme selon la chair a été une offense pour Dieu, mais Christ est mort pour ôter cet homme. La sagesse est la pensée de Dieu manifestée en Christ. Dans Proverbes 23:23 nous trouvons associées la sagesse, l’instruction et l’intelligence : « achète la vérité, et ne la vends point, – la sagesse et l’instruction et l’intelligence ». La sagesse nous la trouvons dans le ministère de Christ, l’instruction est le processus moral qui nous rend conforme à la pensée de Dieu et « l’intelligence est la connaissance du saint » (Prov. 9:10). Dieu se doit d’avoir des enfants (fils) qui lui correspondent, d’où l’exhortation de ne pas mépriser la discipline dont le but est « que nous participions à sa sainteté » (Héb. 12:10). Elle a pour but que Christ soit formé en nous (Gal. 4:19).
On peut distinguer trois sortes de disciplines : préventive, corrective et instructive.
a) dans le cas d’une personne marchant mal : exemple en Osée 2:6, Dieu dit à son peuple qui se détourne de lui : « je vais fermer ton chemin avec des épines et j’élèverais une clôture ». Dieu empêche son peuple de continuer dans le chemin où sa folie l’a engagé.
b) dans le cas d’une personne marchant bien : 2 Cor. 12:7 Dieu a donné à Paul une écharde pour la chair… afin qu’il ne s’enorgueillisse pas à cause de l’extraordinaire des révélations qu’il a reçues. Dieu, dans sa grâce nous préserve de danger que nous ne voyons pas. Dans ces cas, la discipline a pour source la prévoyance des soins bénis de Dieu.
Il y a quelque chose dans nos voies qui ne plaît pas à Dieu ; la discipline a pour but de nous ramener dans le droit chemin : « avant que je fusse affligé, j’errais ; mais maintenant je garde ta parole » (Ps. 119:67).
Dieu veut nous amener à la connaissance de lui-même et de ses pensées : « il est bon pour moi que j’ai été affligé, afin que j’apprenne des statuts » (Ps. 119:71). « Dieu ouvre leurs oreilles à la discipline, et leur dit de revenir de l’iniquité » (Job 36:10). Un autre exemple nous est présenté quand David ramène l’arche à Jérusalem. Dieu a permis une brèche (d’Uzza) parce que ce retour ne s’est pas effectué selon les directives de Dieu (1 Chr. 13:7-14 ; 15:2, 13). « Dieu a fait une brèche parmi nous ; car nous ne l’avons pas recherché conformément à l’ordonnance ». Il se trouve souvent chez nous de la légèreté quant aux choses divines parce que nous nous laissons influencer par les choses qui nous entourent.
La discipline n’est pas, apparemment, un sujet de joie, mais de tristesse (Héb. 12:11). Elle s’accompagne de souffrances et celles-là sont de trois sortes.
Les souffrances communes à tous les hommes, telles que circonstances difficiles, maladie, deuils, sont dans la main du Père pour notre profit. Le chrétien n’est pas stoïque. Exemple : Phil. 2:25-28. Épaphrodite se trouve près de Paul ; il est malade, près de la mort, Paul est triste pour différentes raisons, les Philippiens sont tristes d’apprendre la maladie d’Épaphrodite : tous ces exercices et ces soucis de Paul, des Philippiens et d’Épaphrodite sont d’une beauté parfaite. Par la discipline de Dieu (les souffrances) il y a des opportunités pour le développement de l’amour et de la sollicitude des saints. Nous découvrons « dans les enfants de Dieu » les compassions, l’amour et les soins de Dieu Lui-même. David a dit : « Dans la détresse tu m’as mis au large » (Ps. 4:1). Dieu prend soin de nous dans chaque détail. Il a pris soin qu’un vieillard retrouve son manteau avant l’hiver (2 Tim. 4:13). Le regard de Dieu est fixé sur nous tout le temps que dure la discipline (cf. aussi Job en Jac. 5:11). Et le secours de Christ comme sacrificateur ne manquera jamais : à Béthanie (Jean 11) le Seigneur entre dans les circonstances des sœurs éprouvées par le deuil : il pleura. L’intercession de Christ accompagne toujours la discipline afin que soit produit un effet divin dans nos âmes. La pression de la discipline nous détourne du monde et réprime les sentiments naturels de la chair (notre suffisance, notre haute opinion de nous-mêmes). Quand un ami s’approche de moi dans la détresse, il devient cher à mon cœur : « tu as regardé mon affliction, tu as connu les détresses de mon âme » (Ps. 31:7). La détresse devient l’occasion de faire la connaissance personnelle de Christ. Regardons comment agit le Seigneur avec les deux disciples d’Emmaüs. Accablés de tristesse, très éloignés dans leur cœur de la sphère de résurrection, ils retournent à leurs propres affaires. Il les approche dans leur tristesse et établit un lien entre lui et leurs cœurs attristés, pour les amener de leur place dans le cercle de sa propre joie et paix en résurrection. Dans sa grâce sacerdotale, il se fait connaître à nous dans nos circonstances de besoins et de tristesse, afin qu’il puisse nous tirer dans la sphère où il n’y aura jamais ni besoin, ni affliction. Nous trouvons une scène semblable en Apocalypse 3:20.
Nous avons besoin de la sacrificature de Christ pour nous donner l’intelligence de la discipline de Dieu. « Et il y eut, du temps de David, une famine de trois ans, année après année. Et David rechercha la face de l’Éternel » 2 Sam. 21:1. Certainement David rechercha la face de l’Éternel comme il l’avait fait auparavant (1 Sam. 23:9 ; 30:7) en le consultant par l’intermédiaire du sacrificateur (cf. aussi Nomb. 27:2) et Dieu lui répondit. David avait besoin d’un sacrificateur et nous, nous avons besoin d’être dans la proximité de Christ pour acquérir l’intelligence de la discipline divine.
Les hébreux avaient enduré un grand combat de souffrances – des opprobres, des afflictions, avaient accepté avec joie l’enlèvement de leurs biens (Héb. 10:32-34) pour avoir confessé le Seigneur. Paul pour l’amour de Christ avait enduré d’innombrables souffrances (2 Cor. 11:23-27). L’ennemi cherche à nous décourager. N’essayons pas d’éviter ces souffrances ! Prions ! Il y a un profit à cela : « bienheureux l’homme que tu châties, Ô Jah, et que tu enseignes par ta loi, pour le mettre à l’abri des mauvais jours » (Ps. 94:12, 13). Si nous évitons les souffrances, l’occasion de la bénédiction qui devait en résulter ne se représentera peut-être plus jamais !
« Ne soyez pas séduits ; on ne se moque pas de Dieu ; car ce qu’un homme sème, cela aussi il le moissonnera. Car celui qui sème pour sa propre chair moissonnera de la chair la corruption, mais celui qui sème pour l’Esprit moissonnera de l’Esprit la vie éternelle » (Gal. 6:7- 8). Si nous autorisons dans nos vies des choses qui sont selon la chair, cela sera manifesté par ses effets, et avant tout par la perte de la joie de la communion ; l’Esprit en nous est « attristé » et la joie dans l’Esprit Saint disparaît (Éph. 4:30 ; Rom. 14:17). Dans la pratique nous sommes alors en dehors de la sphère du royaume de Dieu. Si par exemple les effets de ce que nous avons autorisé correspondent à Galates 5:15 : « vous vous mordez et vous dévorez l’un l’autre » nous pouvons être sûrs que la chair est en action. Si en revanche les effets constatés sont ceux décrits en Galates 5:22 et 23 alors ce sont les fruits produits par l’action de l’Esprit.
Si Dieu agit avec nous en gouvernement, à cause de nos mauvaises voies, il est sage de nous humilier sous sa puissante main. La même remarque s’applique à la discipline exercée dans l’assemblée. Rappelons-nous toujours des paroles de Dieu : « c’est à celui-ci que je regarderai : à l’affligé et à celui qui a l’esprit contrit et qui tremble à ma parole » (Ésaïe 66:2).
Toute discipline a pour but que nous participions à la sainteté de Dieu. (Héb. 12:10). Par le ministère de Christ qui s’exerce par les dons et dans la puissance de l’Esprit, puis par le travail de Dieu dans nos cœurs, nous sommes amenés à nous juger nous-mêmes, à nous séparer du monde afin que Christ soit toujours plus magnifié en nous. Ainsi nous sommes formés selon Christ, nous croissons en toute chose jusqu’à lui. Et n’oublions pas que « la sainteté sied à ta maison, ô Éternel ! Pour de longs jours. » (Ps 93:5).