par Rudolf Brockhaus
Les sous-titres ont été ajoutés par Bibliquest
Tables des matières :
1 - Résurrection de Jésus-Christ
1.1 - Pourquoi le fait de la résurrection est-il si contesté ?
1.2 - Une réalité, non pas une illusion
1.3 - Les sept preuves de la résurrection données par Paul
1.4 - Si l’on nie la résurrection, quelles en sont les conséquences ?
1.5 - La parole de la croix ou la folie de la prédication
2 - La résurrection des morts — La première et la seconde résurrection
2.1 - Deux morts, deux résurrections
2.2 - Christ premier fruit de la première résurrection
2.3 - Résurrection des morts en relation avec l’homme, Christ
2.4 - Résurrection des croyants lors de la venue du Seigneur
2.6 - Les différentes périodes de la première résurrection
2.7 - État de l’âme après la mort
2.8 - L’heure de la grâce va bientôt finir
2.9 - Mauvais raisonnements de l’incrédulité
3 - L’Au-delà : Le grand trône blanc et l’état éternel — Apoc. 20:11 à 21:10
3.1 - Il y a une révélation sur l’Au-delà
3.2 - Le grand trône blanc et le jugement
3.3.1 - Nouveaux cieux et nouvelle terre
3.3.2 - La nouvelle Jérusalem, l’habitation de Dieu avec les hommes
3.4 - Encore un appel à recevoir le salut
« Mais maintenant Christ a été ressuscité d’entre les morts, prémices de ceux qui sont endormis. Car puisque la mort est par l’homme, c’est par l’homme aussi qu’est la résurrection des morts ; car, comme dans l’Adam tous meurent, de même aussi dans le Christ tous seront rendus vivants ; mais chacun dans son propre rang : les prémices, Christ ; puis ceux qui sont du Christ, à sa venue ; ensuite la fin, quand il aura remis le royaume à Dieu le Père, quand il aura aboli toute principauté, et toute autorité, et toute puissance » (1 Cor. 15:20-24).
En tout temps, le fait de la résurrection de Jésus Christ d’entre les morts a été contesté, et nous n’avons pas lieu de nous en étonner, car, avec ce fait, la résurrection des morts en général demeure ou tombe.
Il y a trois choses surtout
qui entrent en lutte contre cette vérité. C’est d’abord l’intelligence
humaine, qui se révolte contre elle. « Il est
impossible », dit-elle, « que des morts ressuscitent. Cela ne peut être ».
L’intelligence ne peut jamais accepter la doctrine de la résurrection, à moins
d’être rendue captive à l’obéissance du Christ (2 Cor. 10:5).
En second lieu, il y a la conscience
, le sentiment de la culpabilité de l’homme, et la conscience se
révolte contre cette vérité. L’homme était à l’origine sans péché, sans la
connaissance du bien et du mal ; mais par sa chute il acquit une
conscience, et il porte maintenant en lui la conviction qu’il ne peut subsister
devant la sainteté de Dieu, et que, si ses pensées, ses paroles et ses actes
sont présentés à l’examen du divin Juge, il est passible d’un jugement éternel.
C’est pourquoi, aussi longtemps qu’il n’a pas trouvé la paix avec Dieu par la
foi en l’oeuvre de Christ, la pensée de la résurrection et de la responsabilité
qui s’y lie nécessairement lui est une chose insupportable. Il ne peut pas
, il ne doit pas y avoir une résurrection des morts, pense-t-il.
Mais, en troisième lieu, il y a une puissance ténébreuse, ou plus exactement un être dont le pouvoir a été brisé par la mort et la résurrection de Jésus Christ, et qui voudrait par tous les moyens faire disparaître et arracher du coeur des hommes la connaissance de la victoire du Fils de l’homme. Cet être est Satan, le prince des ténèbres, qui par le péché a obtenu pouvoir sur l’homme et qui par la crainte de la mort le tient maintenant en servitude pendant toute sa vie (comp. Hébr. 2:15). Il est vrai que l’homme pense être son propre maître ; mais il est en réalité un esclave de Satan, du dieu et du prince de ce monde (2 Cor. 4:4 ; Jean 14:30). Il ne peut par sa propre force se délivrer des chaînes de cet être puissant ; il se laisse plutôt employer comme instrument pour l’exécution de son but et de ses intentions.
Lorsque Christ, le Fils de Dieu, descendit dans la citadelle de Satan et détruisit par sa mort et sa résurrection le pouvoir de l’ennemi, il mit en lumière, par l’Évangile, la vie et l’incorruptibilité, de sorte que maintenant quiconque se réfugie auprès de Lui par la foi, est arraché pour toujours au pouvoir de Satan. La mort, ce terrible épouvantail de l’ennemi, n’a plus d’aiguillon, plus de terreur pour lui ; elle est transformée en victoire et en triomphe.
Nous pouvons donc bien comprendre que Satan fasse des efforts formidables pour mettre de côté la résurrection de Jésus Christ d’entre les morts, vérité qui apporte le salut et la vie, et qui en même temps prouve l’entière défaite de l’adversaire, et, comme nous l’avons déjà dit, il a malheureusement trouvé et trouve encore des instruments qui travaillent avec zèle à son oeuvre.
Revenons à notre sujet. « Mais maintenant », avons-nous lu, « Christ a été ressuscité d’entre les morts ». Paroles magnifiques et triomphantes, par lesquelles l’apôtre inspiré termine sa longue dissertation sur la doctrine de la résurrection. « Christ est ressuscité ! « Ce seul mot nous suffirait déjà. Car si Dieu a parlé, il convient à l’homme de se taire et de croire. « Toi, ô homme, qui es-tu, qui contestes contre Dieu ? » (Rom. 9:20). Cependant Dieu ne s’est pas contenté de ce seul mot. Il lui a plu d’établir la résurrection de Christ par une telle surabondance de preuves, qu’on doit l’admettre comme une vérité incontestable, ou nier toute la révélation divine et déclarer menteurs l’apôtre et les autres disciples du Seigneur. Toute autre possibilité est exclue. Nous sommes en présence d’une alternative bien sérieuse.
On a souvent prétendu que les disciples étaient en proie à une pieuse illusion, lorsqu’ils crurent à la résurrection de leur Seigneur et Maître. Ils auraient eu une telle confiance dans sa puissance victorieuse et leurs coeurs auraient été si remplis du désir de le voir, qu’ils auraient cru réellement que Jésus était apparu au milieu d’eux corporellement ; en un mot, ils auraient eu une vision.
Mais, chers amis, c’est précisément le contraire qui est vrai. Cette assertion falsifie et dénature les faits. Les disciples n’attendaient pas la résurrection de Jésus et lorsqu’ils en ont reçu la nouvelle, ils n’y ont pas cru du tout. Leurs espérances, qui se portaient exclusivement sur le rétablissement du royaume d’Israël et sur la délivrance du peuple de la domination romaine, avaient été pour toujours ensevelies avec leur Messie mort. Tout était sombre, désespérément sombre autour d’eux. Ce que le Seigneur leur avait dit de sa résurrection leur était si absolument incompréhensible que cette nouvelle les a « fort étonnés » (Luc 24:22, 23). Même lorsque Jésus se présenta personnellement au milieu d’eux, ils ne voulaient pas croire que ce fût lui, ils croyaient voir un esprit, et le Seigneur dut leur donner les preuves les plus évidentes et les plus irréfutables qu’il n’était pas un esprit, mais un homme réel et revêtu d’un corps. « Voyez mes mains et mes pieds — que c’est moi-même : touchez-moi, et voyez ; car un esprit n’a pas de la chair et des os, comme vous voyez que j’ai… Et comme de joie, ils ne croyaient pas encore et s’étonnaient, il leur dit : Avez-vous ici quelque chose à manger ? Et ils lui donnèrent un morceau de poisson cuit et quelque peu d’un rayon de miel ; et l’ayant pris, il en mangea devant eux » (Luc 24:39-43).
Ainsi il leur fallut admettre la merveilleuse réalité — et ils le firent avec une joie profonde — que ce Jésus, qui avait été pour eux sous le jugement de Dieu à la croix, s’était réveillé d’entre les morts, et que ce n’était ni un esprit, ni une vision, mais un homme véritable, revêtu d’un corps, qui se tenait devant eux, un homme qui mangeait et buvait sous leurs yeux.
Mais, dira-t-on,
l’évangéliste Luc a rapporté ces choses, comme elles lui ont été communiquées
plus tard ; il n’en était pas lui-même le témoin oculaire ou auriculaire.
Dieu a aussi prévenu cette objection. Sans parler du récit de l’évangéliste
Jean (20:19-29), nous lisons dans le 10° chapitre des Actes : « Et nous,
nous sommes témoins de toutes les choses qu’il a faites, au pays des Juifs et à
Jérusalem ; lequel aussi ils ont fait mourir, le pendant au bois ; —
celui-ci, Dieu l’a ressuscité le troisième jour, et l’a donné pour être manifesté
, non à tout le peuple, mais à des témoins qui avaient été
auparavant choisis de Dieu, savoir à nous
qui avons mangé et bu avec lui
après qu’il eut été ressuscité d’entre les
morts » (v. 39-41). Ici, nous avons le récit d’un témoin oculaire et
auriculaire, l’apôtre Pierre ; et nous devons répéter : son récit est
rédigé dans des termes tels qu’il nous faut ou
tenir Pierre pour un
menteur, ou
ajouter foi à son rapport. Il ne
reste pas d’autre issue
.
Mais continuons. Dans la
première moitié de notre chapitre, l’apôtre Paul ne réunit pas moins de sept
témoignages à la vérité de la résurrection de Christ. Le nombre sept
désigne dans la parole de Dieu la
perfection dans les choses spirituelles, ordinairement dans un sens favorable,
ici et là aussi dans un sens défavorable. Or, pour la résurrection de Jésus
Christ, on trouve du 3° au 8° verset, un témoignage septuple, c’est-à-dire
parfait. Considérons la chose de plus près.
D’abord nous apprenons que
Christ est mort pour nos péchés, selon
les Écritures
, et de même
qu’il a été enseveli et qu’il a été ressuscité le troisième jour, selon les Écritures
. J’ai à peine besoin de dire qu’il
s’agit ici des écrits de l’Ancien Testament. Ils ont rendu témoignage bien des
siècles à l’avance, directement et indirectement, à la mort et à la
résurrection de Christ. Déjà chez Abraham, nous trouvons l’intelligence de la
résurrection, même de la résurrection d’entre
les morts
. Il crut Dieu « qui
fait
vivre les morts
, et appelle les choses qui ne sont
point comme si elles étaient » (Rom. 4:17). Et quand, sur l’ordre de Dieu, il se
rendit sur la montagne de Morija, pour sacrifier son fils Isaac, la foi en la
résurrection était si vivante dans son âme, qu’il n’hésita pas un instant à
offrir à Dieu son fils unique, son bien-aimé, bien que ce fût précisément dans
ce fils que toutes les promesses devaient être accomplies. La foi d’Abraham
estimait que si Dieu lui demandait le sacrifice de son fils Isaac, il devait pouvoir
le ressusciter d’entre les morts (voyez Héb. 11:17-19). Cette même foi le
rendit capable, ainsi que sa postérité, de demeurer comme étranger dans le pays
de la promesse, sans y posséder un pouce de terrain, car Abraham attendait la
cité qui a les fondements, de laquelle Dieu est l’architecte et le créateur.
C’est dans la puissance de cette foi que Joseph mourant donna des ordres
touchant ses os ; car il comptait sur l’accomplissement des promesses de
Dieu au sujet du pays de Canaan. Sans la foi à une résurrection, ces deux
choses auraient été dépourvues de sens.
Cependant nous n’en sommes pas réduits dans l’Ancien Testament à ces quelques marques plus ou moins vagues d’une foi en la résurrection ; nous possédons aussi des déclarations tout à fait claires et précises sur ce que Dieu voulait faire de son Bien-aimé. Nous lisons, par exemple, au Ps. 16 v. 10 : « Tu n’abandonneras pas mon âme au shéol, tu ne permettras pas que ton saint voie la corruption ». Paul cite ce passage dans son discours à Antioche (Actes 13), comme un témoignage prophétique de la résurrection de Jésus Christ ; car ces paroles ne peuvent se rapporter à David lui-même, comme l’apôtre le prouve de la manière la plus claire. « David, dit-il, s’est en effet endormi, et a été réuni à ses pères, et a vu la corruption ; mais celui que Dieu a ressuscité n’a pas vu la corruption ». Comparez aussi le discours de l’apôtre Pierre, en Actes 2.
En Ésaïe 53:10, nous trouvons
la même prophétie, et cela, après qu’il a été dit auparavant qu’on lui donna
son sépulcre avec les méchants, mais qu’il a été avec le riche en sa
mort : « Mais il plut à l’Éternel de le meurtrir ; il l’a soumis à la
souffrance. S’il livre son âme en sacrifice pour le péché, il verra
une semence ; il prolongera ses jours
, et le plaisir de l’Éternel
prospérera en sa main ».
Il y a encore dans l’Ancien
Testament d’autres passages et d’autres allusions, qui démontrent non seulement
que la mort et la résurrection de Jésus Christ étaient déjà depuis longtemps
attestées, mais aussi que les coeurs des fidèles avaient conscience d’une vie
après la mort, d’une résurrection des morts (voyez, par exemple aussi, Daniel
12:13). À la vérité, cette conscience n’était pas aussi claire que dans le
Nouveau Testament, et elle ne pouvait
l’être,
parce que Christ n’était pas encore mort et ressuscité et que l’obscurité qui
reposait sur le hadès n’était pas encore enlevée ; toutefois cette
conscience existait.
Les Écritures nous
fournissent donc le premier témoignage quant à la vérité de la mort et de la
résurrection de Jésus Christ. Celles-ci sont selon les Écritures.
Suivent maintenant les témoins vivants. Le premier de ces témoins, le second en rang, est Céphas (Pierre), auquel le Seigneur apparut premièrement tout seul, parce que c’était lui qui avait le plus grand besoin de consolation.
Comme troisième témoignage, l’apôtre nomme les douze, auxquels le Seigneur se manifesta le soir même du jour de la résurrection.
En quatrième lieu, il apparut à plus de cinq cents frères en une seule fois (ici la supposition qu’il s’agit d’une vision est d’avance écartée), dont la plupart vivaient encore, quand Paul écrivait sa première épître aux Corinthiens. Or, les lettres de l’apôtre n’arrivaient pas seulement dans la localité où elles étaient d’abord adressées mais aussi par des copies, aux assemblées de Judée et ailleurs (comp. 2 Pierre 3:15-16). Si donc les paroles de l’apôtre avaient été d’une manière quelconque en contradiction avec la vérité, il aurait été convaincu de mensonge par ses propres contemporains.
Le cinquième témoin nommé par l’apôtre est Jacques ; comme sixième, il donne le témoignage de tous les apôtres.
Le septième témoin est Paul
lui-même, un avorton, comme il se nomme, parce que c’est avant le temps
qu’il a contemplé le Christ glorifié sur le chemin
de Damas. Là une lumière venant du ciel, qui dépassait l’éclat du soleil,
l’avait environné, lui, l’enragé persécuteur des disciples de Jésus ; il
avait alors entendu ces paroles : « Saul ! Saul ! pourquoi me
persécutes-tu ? » et à sa question : « Qui es-tu, Seigneur ? » il
lui avait été répondu : « Je suis Jésus que tu persécutes ». Ce qu’il aurait
le moins attendu, ce qui le manifestait, lui, le consciencieux et irréprochable
pharisien, comme un outrageux ennemi de Dieu, ce qui le terrassait complètement
et jetait dans la poussière toute sa vie précédente et tous ses privilèges,
comme une vie perdue, ce qui lui enlevait tout ce en quoi il avait mis
jusque-là sa confiance, c’était précisément ce qu’il rencontrait à cette heure.
Ce Jésus de Nazareth, qu’il haïssait, qu’il avait tenu pour un imposteur et un
blasphémateur, lui apparaissait dans la gloire céleste comme le Fils de l’homme
élevé à la droite de Dieu. Je demande : était-ce une illusion des sens,
une vision produite par de profondes émotions intérieures, par la puissante
impression que la personne du Seigneur Jésus avait faite sur cet homme ?
Saul est-il un témoin suspect ? En vérité, la réponse à cette question
n’est pas difficile.
L’apôtre est donc le septième et le dernier de cette belle liste de témoins que le Saint Esprit fait passer devant nos yeux concernant la résurrection de Jésus Christ d’entre les morts. Répétons-le avec joie et actions de grâces : un septuple témoignage s’adresse maintenant à nos coeurs, un témoignage irréfragable et divinement parfait. Dieu a établi autour de la vérité de la résurrection corporelle de son bien-aimé Fils, notre cher Sauveur, une septuple enceinte ; et ce n’est pas affaire de hasard. Car la résurrection de Jésus Christ est la base de l’Évangile, le fondement du christianisme. Avec ce fait, notre salut éternel reste debout ou tombe.
Écoutons maintenant ce que
l’apôtre dit aux Corinthiens : « S’il n’y a pas de résurrection de morts » —
c’était ce que prétendaient les faux docteurs ; ils niaient la
résurrection du corps
— « Christ n’a pas été ressuscité non
plus ; et si Christ n’a pas été ressuscité, notre prédication donc est
vaine aussi, et votre foi aussi est vaine ; et même nous sommes trouvés de
faux témoins de Dieu » — précisément ce que nous avons dit plus haut — « car nous
avons rendu témoignage à l’égard de Dieu qu’il a ressuscité Christ, lequel il
n’a pas ressuscité si réellement les morts ne ressuscitent pas… Et si Christ
n’a pas été ressuscité, votre foi est vaine, vous êtes
encore dans vos péchés
: ceux donc aussi qui se sont
endormis en Christ ont péri. Si, pour cette vie seulement, nous avons espérance
en Christ, nous sommes
plus
misérables que tous les hommes
».
Il
en est exactement ainsi. L’argumentation de l’apôtre est d’une force
accablante. Ou ce que ces témoins ont
raconté est vrai, et leur écrits certains, ou bien ils sont des menteurs et des
trompeurs, et tout l’Évangile est une fable et le christianisme une imposture. Considérons bien ce qui est en jeu
. Oui, que Dieu nous fasse la grâce
de ne nous laisser ravir par rien et par personne ce qui seul peut donner au
pauvre coeur humain le repos et la paix pour le temps et l’éternité. Croyons du
fond de notre coeur, avec une simplicité enfantine, Celui qui ne peut mentir, « qui
a
ressuscité d’entre les morts Jésus
notre Seigneur
, lequel a
été livré pour nos fautes et a été
ressuscité pour notre justification
»
(Rom. 4:24-25).
Il est digne de remarque que les femmes qui ont vu le Seigneur après sa résurrection, ne sont pas nommées dans cette liste de témoins. Il est probable que le but de cette omission est de ne pas affaiblir, dans la plus minime proportion, le témoignage septuple et parfait de la résurrection de Christ. Ainsi nous arrivons de nouveau à la même sérieuse alternative. Il est impossible d’y échapper. Ou nous nous inclinons devant le témoignage inattaquable de la résurrection de Jésus Christ d’entre les morts, et dans ce cas nous pouvons saisir par la foi les magnifiques résultats de sa mort et de sa résurrection, la victoire du Fils de Dieu sur la mort, sur Satan et sur le péché, avec toutes ses conséquences bénies — ou bien nous nions la révélation divine et restons alors nécessairement dans les ténèbres, sous la puissance de Satan, du dieu et prince de ce monde « qui a aveuglé les pensées des incrédules, pour que la lumière de l’évangile de la gloire du Christ qui est l’image de Dieu, ne resplendît pas pour eux » (2 Cor. 4:4).
Hélas ! la sagesse
humaine contredit en tout temps la vérité de Dieu ; « car la parole de la
croix est folie
pour ceux qui
périssent », et d’autre part, « la sagesse de ce monde est folie
devant Dieu » (1 Cor. 1:18 ; 3:19).
Le combat entre la lumière et
les ténèbres qui n’a pas cessé depuis le commencement, c’est-à-dire depuis la
chute de l’homme, se déchaîne autour de nous dans le temps actuel plus fort que
jamais, et tout coeur d’homme est pressé de se décider s’il veut fuir la
puissance des ténèbres et se jeter dans les bras de Jésus Christ, le Sauveur
crucifié et ressuscité, ou bien prêter l’oreille à la voix de la séduction et
suivre ceux qui périssent, comme la parole de Dieu le dit avec un sérieux
terrible. Si la parole de la croix est folie à ceux qui périssent, elle est pour ceux qui obtiennent le salut,
la puissance de Dieu et la sagesse de Dieu
. Oui, il a plu à Dieu, puisque le monde par sa
sagesse,
ne l’a pas connu, de sauver ceux qui
croient, par la folie de la prédication
. Il poursuit paisiblement cette oeuvre et accomplit les décrets
de son amour rédempteur, sauvant ici une âme, là, en arrachant une autre à la
ruine qui la menace, sans se soucier de l’homme et de ses orgueilleuses
prétentions.
Oui, Dieu fait une grande
oeuvre de nos jours. Il n’y a jamais eu sur la terre autant d’hommes qui aient
trouvé la paix avec Dieu, le pardon de leurs péchés et une espérance certaine
pour l’éternité, par la foi vivante en leur Sauveur. L’Esprit de Dieu agit
puissamment pour sauver des âmes et les amener des ténèbres à sa merveilleuse
lumière, en dépit de tous les efforts de Satan pour nier l’oeuvre du Fils de
Dieu, et égarer les âmes par les influences aveuglantes de l’incrédulité et de
la connaissance faussement ainsi nommée. Dieu soit loué ! la prédication insensée
de la croix a lieu
partout ; des milliers ont cru et glorifient maintenant Celui qui mourut
pour eux sur la croix, qui ressuscita des morts pour leur justification, qui
s’est assis à la droite de la Majesté, et qui reviendra bientôt pour prendre
les siens auprès de Lui. Des milliers célèbrent maintenant la grâce qui a donné
du repos à leur conscience oppressée, qui a apporté la paix à leur coeur qui en
était privé, et a rempli de joie et de paix le vide affreux de leur être
intime.
La bonne nouvelle de la grâce retentit encore : « Voici, c’est maintenant le temps agréable ; voici, c’est maintenant le jour du salut » ; et « Que celui qui a soif, vienne ; que celui qui veut, prenne gratuitement de l’eau de la vie ». Seulement, la parole sérieuse des prophètes est encore applicable à nos jours : « Voyez, contempteurs, et étonnez-vous et soyez anéantis ; car moi, je fais une oeuvre en vos jours, une oeuvre que vous ne croiriez point, si quelqu’un vous la racontait » (Act. 13:41).
Que tous ceux donc qui sont
présents ici aujourd’hui, oui, que tout coeur d’homme qui entend la bonne
nouvelle de la grâce de Dieu en Christ se soumette à la parole de Dieu, pendant
que le temps de la grâce dure encore. Que chacun reconnaisse à la lumière
divine son état de perdition et se tourne vers Jésus. « Sachez donc, hommes
frères, que par lui vous est annoncée la
rémission des péchés,
et que de tout ce dont vous n’avez pu être justifiés
par la loi de Moïse, quiconque croit est
justifié par lui
» (Act. 13:38, 39). Toute activité propre est exclue :
tout essai d’amélioration de l’homme est vain, car il est pécheur, un pécheur
perdu et sans ressources. C’est une vérité amère, terriblement amère pour le
coeur orgueilleux de l’homme ; mais c’est la vérité de Dieu, la sentence
de Dieu. Heureux celui qui se courbe devant cette sentence et se pose la
question : Que faut-il que je fasse pour être sauvé ? Il lui sera
répondu aujourd’hui comme autrefois : « Crois au Seigneur Jésus » ; et
« la parole de la foi, laquelle nous prêchons, savoir que si tu confesses de ta
bouche Jésus, comme Seigneur, et que tu
croies dans ton coeur que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, tu seras sauvé
» (Rom. 10:8, 9).
« En vérité, en vérité, je vous dis que l’heure vient, et elle est maintenant, que les morts entendront la voix du Fils de Dieu, et ceux qui l’auront entendue vivront. Car comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné au Fils aussi d’avoir la vie en lui-même ; et il lui a donné autorité de juger aussi, parce qu’il est fils de l’homme. Ne vous étonnez pas de cela ; car l’heure vient en laquelle tous ceux qui sont dans les sépulcres, entendront sa voix ; et ils sortiront, ceux qui auront pratiqué le bien, en résurrection de vie ; et ceux qui auront fait le mal, en résurrection de jugement » (Jean 5:25-29).
« C’est ici la première résurrection. Bienheureux et saint celui qui a part à la première résurrection : sur eux la seconde mort n’a point de pouvoir ; mais ils seront sacrificateurs de Dieu et du Christ, et ils régneront avec lui mille ans » (Apoc. 20:5, 6).
Nous nous sommes occupés avant-hier de la résurrection de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ. Aujourd’hui je voudrais, en rapport avec les deux portions de la Parole que je viens de lire, dire un mot sur la résurrection des morts en général.
C’est une opinion ancienne et
fort répandue que la résurrection des morts sera universelle, c’est-à-dire que
tous les morts, qu’ils se soient endormis dans la foi ou qu’ils soient morts
dans l’incrédulité, seront appelés hors de leurs tombeaux en un seul et même
temps, pour comparaître ensemble devant le tribunal de Christ et y recevoir
leur récompense, selon ce qu’ils auront fait pendant leur vie, soit bien, soit
mal. Cette opinion, quelque ancienne et universellement adoptée qu’elle soit,
est erronée. Elle est en contradiction avec les enseignements clairs
de la parole de Dieu. D’après ceux-ci, il y a
deux résurrections, savoir une première
et
une seconde
, ou, comme le dit le Seigneur, en Jean 5, une résurrection de
vie et une résurrection de jugement ; enfin, comme nous le lisons dans
différents passages de la Parole, une résurrection d’entre les
morts et une résurrection des
morts. Tous ceux qui ont part à la première résurrection, sont
proclamés heureux et saints, car la seconde mort n’a pas de pouvoir sur eux.
On me demandera :
« Qu’est-ce donc que la seconde
mort ? »
La réponse est solennelle. Nous la trouvons dans le livre de l’Apocalypse, à la
fin du chapitre 20. La seconde mort est « l’étang de feu » ou « l’étang brûlant de
feu et de soufre » (20:14 ; 21:8). Sur tous ceux qui ont part à la première
résurrection, la seconde mort n’a pas de pouvoir. Le précieux mot « vie » peut
être lu sur leur nom et sur leur histoire. Mais tous ceux qui appartiennent à
la seconde résurrection, dont les noms ne seront pas trouvés écrits au livre de
vie, tous ceux qui auront quitté ce monde dans l’incrédulité, seront la proie
de la seconde mort. Elle est caractérisée par le mot solennel : « la mort ».
Cependant, avant d’entrer dans de plus grands détails sur ces deux époques de résurrection, je voudrais encore une fois revenir sur la portion de la Parole que j’ai lue avant-hier, et de laquelle nous n’avons pu traiter à fond que la première phrase, car précisément dans ce passage (1 Cor. 15:20-28), un ensemble abrégé des derniers événements nous est présenté. Nous lisons, en rapport avec les morts : « Mais maintenant Christ a été ressuscité d’entre les morts », le Seigneur est appelé les « prémices de ceux qui sont endormis ». Notre bien-aimé Seigneur a beaucoup de titres ; il en a qui lui ont toujours appartenu et d’autres qu’il s’est acquis. La première classe contient tous les noms et titres qui désignent ce qu’il est dans sa personne et ce qu’il a été dans l’éternité, comme par exemple Jéhovah, la Parole éternelle, le Fils de Dieu, le Tout-Puissant, le Créateur de toutes choses, etc. À la seconde classe, appartiennent tous les titres qu’il s’est acquis par son incarnation, par sa marche dans l’obéissance ici-bas, par l’oeuvre qu’il a accomplie, par sa mort et sa résurrection. À cet égard il est, par exemple, le Fils de l’homme, le Serviteur de Dieu, l’Agneau de Dieu, le Souverain Sacrificateur, la Tête de son corps, qui est l’Église, etc. À ces titres acquis appartient aussi celui qui est rappelé ici : « Les prémices de ceux qui sont endormis ».
Notre Seigneur et Sauveur est
mort, véritablement mort, et non pas en apparence. Il traversa pendant les
trois heures de ténèbres la colère de Dieu à cause de nos péchés. Il but la
coupe de cette colère, en souffrant la mort comme salaire du péché. Lui, le
saint et le juste, le Prince de la vie, fut mis dans la poussière de la mort
(comp. Ps. 22:15). Mais lorsque la justice et la sainteté de Dieu eurent été
pleinement satisfaites en Lui, que Dieu eut été glorifié au sujet du péché et
le pouvoir de Satan brisé, il ressuscita d’entre les morts comme les prémices
de ceux qui dorment. Or, quoique les croyants délogés de l’Ancien Testament
fassent évidemment partie de ceux qui
sont endormis
, cette
désignation n’est proprement appliquée aux croyants endormis que depuis la mort
et la résurrection du Seigneur. Ainsi, nous lisons qu’Étienne, le premier
martyr de l’Église, suivant l’exemple de son maître, remit son esprit
au Seigneur, pria pour ses ennemis et s’endormit
. Nous trouvons aussi dans 1 Thess. 4:13 et 14 : « Nous ne
voulons pas, frères, que vous soyez dans l’ignorance à l’égard de ceux qui dorment
» et « Dieu amènera ceux qui
se sont endormis par Jésus
». Et
dans ce chapitre qui nous occupe en ce moment (1 Cor. 15), nous lisons
au v. 18 : « Ceux donc…
qui se
sont endormis en Christ
» et
au v. 51 : « Nous ne nous endormirons
pas tous
» etc.
Ainsi donc Christ est les prémices de ceux qui se sont endormis
et
non pas des morts
. Il est les prémices, car il doit
avoir le premier rang en toutes choses. Il est le vainqueur de Satan, non
seulement dans sa vie sur la terre, mais aussi dans sa mort. Il est sorti
victorieux du tombeau, il est ressuscité d’entre les morts ; il a ainsi
prouvé que la mort n’a aucun pouvoir sur Lui, et en outre, que tous ceux qui
Lui appartiennent ont pour toujours échappé à ce terrible pouvoir. Celui qui
croit en Lui, crucifié et ressuscité, est retiré de ce monde, ne meurt
pas, dans le sens ordinaire de ce
mot, mais s’endort ; il s’en va chez lui, vers Jésus, son Seigneur. Christ
a porté pour lui la colère de Dieu contre le péché et a réduit à l’impuissance
celui qui avait la puissance de la mort ; le croyant est un racheté du
Seigneur, et il a part avec Lui à la résurrection d’entre les morts. La seconde
mort n’a pas de pouvoir sur lui.
Christ est le premier-né, pour ainsi dire le premier fruit de la première résurrection. Nous apprenons à la vérité que, dans le moment où Jésus s’écria : « C’est accompli ! » les sépulcres s’ouvrirent et « beaucoup de corps des saints endormis ressuscitèrent ». Mais cette résurrection n’était qu’une conséquence de l’oeuvre accomplie du Christ, et il vaut la peine de remarquer que ces saints ne sortirent de leurs sépulcres et n’apparurent à plusieurs à Jérusalem qu’après sa résurrection (Matth. 27:50-53).
Il y a plus encore. La
résurrection des morts en général est en relation avec l’homme
, avec
Christ. « Car puisque la mort est par l’homme, c’est par l’homme aussi qu’est la
résurrection des morts » (v. 21). « C’est pourquoi… par un seul homme le péché
est entré dans le monde, et… par le péché la mort, et ainsi la mort a passé à
tous les hommes, en ce que tous ont péché… » (Rom. 5:12). Toute la postérité
d’Adam est tombée par le péché sous la puissance de celui qui a le pouvoir de
la mort. Mais ensuite le dernier Adam est venu, et a glorifié Dieu parfaitement
là où le premier Adam était tombé. Il a achevé l’oeuvre que le Père lui avait
donnée à faire. En vertu de celle-ci et en vertu de la résurrection, il a
maintenant le droit et le pouvoir de détruire la domination de la mort sur
l’homme et de le ressusciter. Le Père lui a donné autorité sur toute
chair, et il a « les clefs
de la mort et du hadès
» (Jean
17:2 ; Apoc. 1:18). Ainsi donc toutes deux, la mort et la résurrection,
sont venues par un homme. Cela n’atteint naturellement en aucune manière la
toute-puissance de Dieu de ressusciter en tout temps qui il veut.
« Car, comme dans l’Adam tous
meurent, de même aussi dans le Christ tous seront rendus vivants ». Ici,
l’apôtre passe à ceux qui appartiennent à Christ. Il parle de deux familles et
de deux chefs. La famille d’Adam se compose de tout le genre humain, ils
meurent tous. La famille de Christ se compose de tous ceux qui appartiennent à
Christ ; et ceux-ci seront tous rendus
vivants
dans la résurrection. Car il s’agit ici exclusivement du corps et
non de l’âme, quelque importante que soit cette dernière à sa place.
Avec Christ, les prémices, a commencé la première résurrection, la résurrection d’entre les morts. Chacun est réveillé en son propre rang : « les prémices, Christ ; puis ceux qui sont du Christ, à sa venue » (v. 23). À sa venue ? Que veut dire cela ? Lorsque le Seigneur Jésus était sur le point de quitter ce monde et qu’il était avec ses disciples pour la dernière fois, il leur dit : « Que votre coeur ne soit pas troublé ; vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Dans la maison de mon Père, il y a plusieurs demeures », et « je vais vous préparer une place. Et si je m’en vais, et que je vous prépare une place, je reviendrai, et je vous prendrai auprès de moi, afin que, là ou moi je suis, vous, vous soyez aussi ».
Si cette promesse s’accomplit « à sa venue » ou « à son retour », la parole de notre apôtre s’accomplira aussi. Tous ceux qui sont dans les sépulcres, seront alors appelés hors de leurs tombeaux. Alors il ne sera pas vu de toute chair, mais seulement des siens. Aucun homme du monde ne l’a vu après sa résurrection, mais seulement ceux qui l’aimaient et croyaient en Lui. C’est à la croix que le monde l’a vu pour la dernière fois ; il ne le reverra pas avant qu’il ne revienne sur les nuées du ciel, en flamme de feu, « exerçant la vengeance contre ceux qui ne connaissent pas Dieu, et contre ceux qui n’obéissent pas à l’évangile de notre Seigneur Jésus Christ » (2 Thess. 1:7-10).
Mais, avant que cela ait
lieu, il revient pour les siens, qui lui sont chers par-dessus tout ; il
revient pour les introduire dans l’éternelle jouissance de toutes les
bénédictions et de toutes les gloires qu’il a acquises et préparées pour eux.
L’Époux vient chercher l’épouse pour l’amener dans la maison paternelle. Son
coeur aimant désire lui donner tout ce que lui-même possède ; et dès que
l’Assemblée sera complète et que le dernier membre de Christ y sera joint, il
reviendra pour couronner son oeuvre. Alors sa voix pénétrera dans les tombeaux
des rachetés ; ils l’entendront et en sortiront pour la résurrection de
vie. « Car le Seigneur lui-même, avec un cri de commandement, avec une voix
d’archange, et avec la trompette de Dieu, descendra du ciel ; et les morts
en Christ ressusciteront premièrement » (1 Thess. 4:16). Le reste des morts ne
sera pas vivifié ; ils ne ressusciteront qu’après que les mille ans du
règne de Christ sur cette terre seront écoulés. Tous ceux qui meurent sans
Christ, les autres qui n’ont pas
d’espérance
(1 Thess. 4:13), n’apparaîtront hors de leurs tombeaux qu’à
la
fin
, lorsque le ciel et la terre passeront, et ce sera pour la
résurrection de jugement.
Ici, je voudrais insister
encore une fois, de la manière la plus précise, sur ce fait que, d’après les
déclarations les moins équivoques de l’Écriture, la résurrection doit être une
résurrection corporelle, exactement comme dans le cas du Seigneur Jésus
lui-même. Il a plu à Dieu d’établir la chose dans sa Parole d’une manière si
claire et si positive, qu’il n’y a pas moyen de se tromper, ni d’éluder la
vérité. Lorsque Jésus mourut, beaucoup de corps
de saints endormis se réveillèrent. L’apôtre Paul écrit aux Romains :
« Si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous,
celui qui a ressuscité le Christ d’entre les morts vivifiera vos corps mortels
aussi, à cause de son Esprit qui habite en vous »
(Rom. 8:11). Dans notre chapitre (1 Cor. 15) il est écrit : « Il est semé corps animal
, il ressuscite corps
spirituel
. S’il y a un corps
animal, il y en a aussi un spirituel » (v. 44). En Phil. 3:20 et 21, nous lisons
que nous attendons le Seigneur Jésus comme Sauveur, « qui transformera
le corps
de
notre abaissement en la conformité du corps
de sa gloire », et en 1 Thess. 5:23, l’apôtre exprime la confiance assurée
que Dieu gardera « notre esprit, notre âme
et notre corps
tout entiers
(l’homme entier) sans reproche, en la
venue de notre Seigneur Jésus Christ
».
Nous ne citons que quelques passages parmi beaucoup d’autres. La négation de la résurrection corporelle n’est donc rien de plus et rien de moins que la négation de la véracité du document divin, la négation de ce document lui-même. La résurrection du corps est la pierre fondamentale et angulaire de la vérité chrétienne ; avec sa chute tout l’édifice tombe. Il ne reste aucun autre choix ; il nous faut ou accepter la vérité de la résurrection du corps, ou bien renoncer au christianisme et y renoncer définitivement.
Que voulons-nous faire ? Croire au témoignage de Dieu et nous placer sur le rocher inébranlable des siècles, ou prêter l’oreille à l’incrédulité et nous confier au sable mouvant des opinions et des affirmations humaines ? Aucun de nous ne saurait échapper à la nécessité de prendre une décision à cet égard. Soit l’une, soit l’autre. Oh ! puissions-nous tous nous trouver du côté du Dieu éternellement fidèle et accepter sa Parole vivante et ferme, comme une lampe à notre pied et une lumière à notre sentier ! À cette lumière, tout est clair et certain ; hors d’elle, tout est ténèbres et désespoir.
Ce que j’ai dit de la
résurrection du corp
s
a trait,
cela va sans dire, aux deux résurrections, à la première et à la seconde. La
chose est aussi glorieuse pour le croyant que sérieuse pour l’incrédule. La
venue du Seigneur est proche. Il dit : « Je viens bientôt ». Tout tend vers
la fin, vers le dernier moment décisif. Encore un peu de temps et l’apostasie
complète arrivera, et l’Antichrist, l’homme de péché, sera manifesté. Mais,
Dieu soit loué ! auparavant Jésus viendra. Bienheureux alors quiconque lui
appartient ! Il entendra son appel, et sera enlevé de cette terre à sa
rencontre en l’air pour être toujours avec Lui. Ceux qui se sont endormis en
Christ sortiront de leurs sépulcres, et les croyants encore vivants seront
transformés, en un instant, en un clin d’oeil (1 Thess. 4:16-17 ; 1 Cor.
15:51-52). Chers amis, possédons-nous cette espérance ? Jésus
trouverait-il chacun de nous prêt, s’il venait cette nuit ?
Il nous reste encore à dire
un mot sur la succession des différentes périodes de la première résurrection.
Nous avons déjà rappelé les paroles suivantes de notre texte : « Chacun
dans son propre rang : les prémices, Christ ; puis ceux qui sont du
Christ, à sa venue ». Au ch. 20 de l’Apocalypse, dont nous avons lu un verset au
commencement de cette réunion, il est encore question d’autres saints que de
ceux qui font partie de l’Église de Christ. Lorsque Christ aura introduit dans
la gloire son Épouse céleste, le temps des jugements commencera pour cette terre.
Le livre de l’Apocalypse fait mention de sept sceaux, de sept trompettes et de
sept coupes de la colère de Dieu. De terribles jugements augmentant toujours en
énergie et en extension, fondront sur cette terre et sur ses coupables
habitants. Pendant ce temps de tribulation, dans lequel l’impiété prendra le
dessus, Dieu suscitera encore une fois un témoignage à sa grâce ; des
messagers partiront et porteront partout l’Évangile du royaume, dont la
prédication a été autrefois interrompue. Plusieurs seront mis à mort à cause de
leur témoignage ; tous ceux qui ne voudront pas adorer la Bête et son
image, payeront leur fidélité de leur vie. Mais à la fin de la tribulation,
lorsque Christ apparaîtra en gloire pour établir son royaume sur la terre, ces derniers
seront tous ressuscités d’entre les morts
. Ils feront donc encore partie de la
première
résurrection, et en
formeront la dernière division. « Le reste des morts ne vécut pas jusqu’à ce que
les mille ans fussent accomplis ». Après l’achèvement du règne de mille ans
viendra le jugement final — et ensuite la
fin
». Tous les morts, tous
ceux qui seront encore dans les sépulcres, entendront la voix du Fils de Dieu,
et comparaîtront ressuscités devant le grand trône blanc, pour y être jugés
d’après leurs oeuvres. C’est la seconde
résurrection,
la résurrection des morts ou
de jugement
. Entre
elle et la dernière partie de la première résurrection, il y a donc un espace
d’au moins mille ans.
Ici, rappelons encore que le
jugement décrit en Matth. 25:31 et suiv., ne doit pas être confondu avec le
jugement final devant le grand trône blanc. Ce dernier est le jugement des morts
, l’autre est celui des vivants
, qui aura lieu quand le Seigneur
apparaîtra en puissance et en gloire sur cette terre. Alors les nations
de la terre seront assemblées
devant son trône, « et il séparera les uns d’avec les autres, comme un berger
sépare les brebis d’avec les chèvres ». La seule question à trancher alors sera
si ceux qui sont assemblés là ont accueilli, on non, les messagers de l’Évangile
dont nous avons parlé tout à l’heure. Dans le premier cas, ce sont les bénis
; ils entrent dans le royaume qui leur a été préparé dès la fondation du monde
(le règne de
mille ans déjà mentionné plusieurs fois) ; dans le second cas, ce sont des
maudits
, qui sont jetés dans le feu qui est préparé pour le diable et
ses anges. Dans les deux cas, la sentence a un effet éternel (voyez v. 46).
Je ne puis m’empêcher
d’éclaircir brièvement une question qui dès longtemps a beaucoup occupé
l’esprit de l’homme, et qui recommence précisément de nos jours à devenir
brûlante. C’est celle-ci : Que deviennent les âmes
des décédés jusqu’au moment où leurs corps seront
ressuscités ? La parole de Dieu donne aussi une réponse claire à cette
question. On a souvent affirmé, et cette doctrine est aujourd’hui encore
colportée avec zèle, que l’âme, lorsqu’elle est séparée du corps s’endort et
demeure dans cet état de sommeil inconscient jusqu’à la résurrection. Cet
enseignement, qui s’appuie principalement sur quelques expressions mal
comprises de l’Ancien Testament, est tout à fait erroné. Les âmes des morts ne
dorment
pas, mais elles vont dans le
hadès, ou lieu invisible. Les âmes de l’homme riche et du pauvre Lazare sont
toutes deux dans le hadès, et même elles ont la pleine conscience de leur état
et le souvenir clair de ce qui s’est passé sur la terre ; l’une est dans
la paix et le repos ; l’autre dans la souffrance et le tourment. Ainsi il
y a dans le hadès de la joie et de la douleur. Cependant le hadès n’est l’état
final, ni pour les justes, ni pour les injustes. Il désigne l’état
intermédiaire dans lequel se trouvent les âmes des morts.
Lorsque Jésus mourut, son âme
alla aussi dans le hadès (voyez Act. 2:27) ; mais le hadès était pour lui
le paradis de Dieu. « Aujourd’hui », dit-il au brigand qui était à son côté, « tu
seras avec moi dans le paradis
». N’est-ce pas tout autre chose
que : « Aujourd’hui tu t’endormiras et tu ne sauras plus rien ni de toi, ni
de moi » ? Ce n’aurait pas été une grande consolation pour le pauvre
brigand. Paul parle aussi de la même manière : « J’ai le désir de déloger
et d’être avec Christ, car cela est de
beaucoup meilleur
» (Phil. 1:23).
S’il n’avait attendu pour son âme que le sommeil, il aurait préféré demeurer en
vie ; car une vie consciente avec
Christ,
bien qu’au milieu de beaucoup de tribulations extérieures, avait infiniment
plus de prix pour un homme, pour qui Christ était tout
, qu’un sommeil
inconscient, un assoupissement sans joie et sans
Christ.
Non, mes chers amis, si un
homme meurt, son âme ne s’endort pas, mais elle passe dans l’éternité, sans
doute pas encore dans le lieu de son éternelle destination, mais dans le hadès,
dans cet état intermédiaire qui, pour ceux qui se seront endormis en Christ,
signifie profond repos et profonde joie — ils sont auprès de Jésus
— et pour
ceux qui sont morts dans leurs péchés, un état de tourment sans
espérance ; car, dit Abraham, « un grand gouffre est fermement établi
entre
nous et vous, en sorte que ceux qui veulent passer d’ici vers vous ne le
peuvent, et que ceux qui veulent passer de là, ne traversent pas non plus vers
nous » (Luc 16:26). Le sort de ces deux classes est fixé pour toujours.
Oh ! que sera-ce pour les réprouvés, de se souvenir là des nombreuses
occasions où le message de grâce leur a été annoncé, mais où le désir des
voluptés de la vie, la crainte des hommes, l’amour du monde et de ce qui lui
appartient, la recherche des plaisirs et autres choses semblables remplissaient
leur coeur et étouffaient chez eux toute pensée sérieuse.
Ce soir encore, la voix du
Fils de Dieu s’est adressée à nous. Nous avons lu : « En vérité, en vérité,
je vous dis que l’heure vient
, et elle est maintenant
, que
les morts entendront la voix du Fils de Dieu, et ceux qui l’auront entendue
vivront ». Alors cette heure de la grâce, dans laquelle la voix du Fils de Dieu
parle à ceux qui sont morts spirituellement
, commençait déjà à poindre, et elle
dure encore. Celui qui entend cette voix et qui l’écoute, vivra ; celui
qui ne l’écoute point, reste dans la mort. La parole de Dieu est
solennelle ; oui, elle est plus pénétrante qu’aucune épée à deux
tranchants et elle donne à chacun sa place, sans acception de personnes.
Tous ceux qui sont réunis
ici, ce soir, sont ou
d’un côté, ou
de l’autre : ils sont ou
sauvés, ou
perdus, — ou
vivants, ou
encore morts. Il n’y a
pas ici d’échappatoire, pas de terrain neutre. Mais la voix du Fils de Dieu
parle encore en grâce. « Viens à moi », dit Jésus, « âme fatiguée et chargée, je
veux te donner du repos ! » « Celui qui vient à moi n’aura jamais
faim ; et celui qui croit en moi n’aura jamais soif » (Jean 6:35).
Soupires-tu après la paix ? Il a fait la paix par le sang de la croix.
Désires-tu la rédemption et le pardon ? En Lui, nous avons la rédemption,
la rémission des péchés. Désires-tu la vérité ? Il est la vérité. As-tu
soif de connaissance et de savoir ? En Lui, tu trouveras tous les trésors
de la sagesse et de la connaissance.
Écoute donc la voix du Fils
de Dieu. Certainement, un homme peut aujourd’hui endurcir son coeur et fermer
ses oreilles. Mais il est responsable de ce qu’il entend et doit porter les
suites éternelles de sa conduite. « Si tu es sage, tu seras sage pour
toi-même ; et si tu es moqueur, tu en porteras seul la peine » (Prov.
9:12). Prenez garde à ceci encore : Au jour du jugement on ne dira
plus : Que celui qui veut
, vienne ! Non, à cette heure-là, tous
ceux qui sont dans les sépulcres entendront la voix du Fils de Dieu. Qu’ils le
veuillent ou qu’ils ne le veuillent pas, ils entendront et devront suivre cet
appel puissant. Que leur poussière soit depuis longtemps dissipée, dispersée à
tous les vents, que toute trace de ce que fut leur corps autrefois ait disparu
pour l’oeil humain, soyez persuadés que Dieu saura le trouver ! Pour Lui,
il n’est pas perdu. Même la mer sera forcée de rendre ses morts.
Je sais bien que l’incrédulité se moque de cela ; comment pourrait-il en être autrement ? Elle tire toutes ses conclusions d’elle-même et laisse Dieu de côté dans ses calculs, ou bien elle se fait un Dieu à sa guise. Il en était ainsi du temps du Seigneur Jésus. Un jour les sadducéens, qui étaient les rationalistes d’alors, vinrent à Lui avec l’histoire bien connue de la femme qui avait eu sept maris. Qu’en serait-il d’elle à la résurrection ? De qui serait-elle la femme ? Ah ! ces gens habiles pensaient avoir pris Jésus dans leur filet ! Leur question moqueuse devait montrer l’absurdité de la croyance à une résurrection. Mais ils se prirent les pieds dans leur propre piège. « Vous errez », dit Jésus, « ne connaissant pas les Écritures, ni la puissance de Dieu » (Matth. 22:23-32). Il en est toujours ainsi. Les incrédules ne connaissent pas les Écritures, même s’ils sont familiers avec la lettre ; l’esprit des Écritures leur en est complètement inconnu ; ils ne peuvent pas en juger. D’un autre côté, ils ne connaissent pas la puissance de Dieu. Ces deux facteurs manquent complètement dans leurs calculs ; nous n’avons donc pas à nous étonner des résultats de ceux-ci. Mais ce sera le tour des incrédules de s’étonner, même de s’effrayer, quand la parole du Fils de Dieu s’accomplira. Qu’ils veuillent ou ne veuillent pas l’accepter, cela est écrit et ne passera pas : « L’heure vient en laquelle tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix ; et ils sortiront, ceux qui auront pratiqué le bien, en résurrection de vie, et ceux qui auront fait le mal, en résurrection de jugement » (Jean 5:28, 29).
Ceux qui auront pratiqué le bien ? Ah ! pensent bien des gens, voilà une parole pour moi. Si l’on en vient là, il ne me manquera rien. Je me suis toujours efforcé de remplir mon devoir d’homme et de chrétien ; personne ne peut me convaincre d’une mauvaise action.
Ami, si tu penses ainsi, tu
as fait un faux calcul. Il t’arrive, comme autrefois aux sadducéens : Tu
ne connais pas les Écritures. La mesure avec laquelle tu mesures, n’est pas
valable devant Dieu. Les Juifs demandaient un jour au Seigneur Jésus :
« Que ferons-nous pour faire les oeuvres de Dieu ? » Il leur répondit :
« C’est ici l’oeuvre de Dieu, que vous croyiez en Celui qu’il a envoyé » (Jean
6:28-29). As-tu fait cela ? Si non, tu n’as pas encore fait la première
oeuvre, par laquelle un homme peut plaire à Dieu. Ta dette peut n’être pas si grande
que celle de tes voisins et de tes amis ; mais elle existe, et tu ne peux
la payer. Le chemin est large, qui conduit à la perdition ; sur ce chemin
il y a place, non seulement pour le blasphémateur et le moqueur, l’ivrogne et
l’homme immoral, mais aussi pour l’homme religieux et honorable, pour l’ami de
la tempérance et pour celui qui est sévère dans ses moeurs. Les uns se
garderaient bien d’avoir affaire avec les autres ! Chacun marche dans son
propre sentier, mais tous marchent sur la même route, qui conduit à la
perdition. Tous sont pécheurs, impurs, perdus. Pour tous il n’y a de délivrance
que dans le seul
sacrifice du corps de Jésus Christ, qui un jour courba
sa tête sous les coups terribles du jugement de Dieu. Il est le chemin, la
vérité, la vie. Nul ne peut venir au Père que par lui. « Celui qui a le Fils, a
la vie ; celui qui n’a pas le Fils de Dieu, n’a pas la vie » (1 Jean 5:12).
« Qui croit au Fils, a la vie éternelle ; mais qui désobéit au Fils, ne
verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui » (Jean 3:36).
Tel est le langage simple et intelligible pour tous de la parole de Dieu. Oh ! écoute ; crois-le ; apprends alors à chanter ce cantique : « À celui qui nous aime, et qui nous a lavés de nos péchés dans son sang — et il nous a faits un royaume, des sacrificateurs pour son Dieu et Père ; — à Lui la gloire et la force aux siècles des siècles ! Amen ! » (Apoc. 1:5-6).
« Et je vis un grand trône blanc, et celui qui était assis dessus, de devant la face duquel la terre s’enfuit et le ciel ; et il ne fut pas trouvé de lieu pour eux. Et je vis les morts, les grands et les petits, se tenant devant le trône ; et des livres furent ouverts ; et un autre livre fut ouvert qui est celui de la vie. Et les morts furent jugés d’après les choses qui étaient écrites dans les livres, selon leurs oeuvres. Et la mer rendit les morts qui étaient en elle ; et la mort et le hadès rendirent les morts qui étaient en eux, et ils furent jugés chacun selon leurs oeuvres. Et la mort et le hadès furent jetés dans l’étang de feu ; c’est ici la seconde mort, l’étang de feu. Et si quelqu’un n’était pas trouvé écrit dans le livre de vie, il était jeté dans l’étang de feu » (Apoc. 20:11-15).
« Et je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre ; car le premier ciel et la première terre s’en étaient allés ; et la mer n’est plus. Et je vis la sainte cité, nouvelle Jérusalem, descendant du ciel d’auprès de Dieu, préparée comme une épouse ornée pour son mari. Et j’ouïs une grande voix venant du ciel, disant : Voici, l’habitation de Dieu est avec les hommes, et il habitera avec eux ; et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux, leur Dieu. Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux ; et la mort ne sera plus ; et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni peine, car les premières choses sont passées. Et celui qui était assis sur le trône, dit : Voici, je fais toutes choses nouvelles. Et il me dit : Écris, car ces paroles sont certaines et véritables. Et il me dit : C’est fait. Moi, je suis l’alpha et l’oméga, le commencement et la fin. À celui qui a soif, je donnerai, moi, gratuitement, de la fontaine de l’eau de la vie. Celui qui vaincra héritera de ces choses, et je lui serai Dieu, et lui me sera fils. Mais quant aux timides, et aux incrédules, et à ceux qui se sont souillés avec des abominations, et aux meurtriers, et aux fornicateurs, et aux magiciens, et aux idolâtres, et à tous les menteurs, leur part sera dans l’étang brûlant de feu et de soufre, qui est la seconde mort » (Apoc. 21:1-8).
La résurrection de notre
Seigneur Jésus Christ et la résurrection des morts, ont réclamé jusqu’à présent
notre attention. La question se pose maintenant tout naturellement : Dieu
ne nous a-t-il pas révélé quelque chose de plus sur la mort et sur la
résurrection ? Nous a-t-il fait des communications sur l’état qui suit la
mort et après que l’on a quitté le tombeau ? Ou bien sommes-nous livrés à
de simples conjectures en ce qui concerne les choses éternelles
? Quand
on pose des questions pareilles ou semblables, on entend toujours
répéter : Ah ! aucun homme ne sait ce qu’il y aura après la mort.
Personne n’est revenu de l’au-delà
, pour nous dire ce qui s’y passe et
ce qui nous y attend.
Tout ceci n’est que mensonge.
Nous savons certainement
quelque
chose sur l’au-delà, et en tout cas quelqu’un est venu nous faire des
communications sur le monde invisible au-delà de la tombe. Déjà dans l’Ancien
Testament, encore plus dans le Nouveau, obscurément dans celui-là, dans
celui-ci clairement et d’une manière très compréhensible, Dieu nous a parlé de
ces choses ; de plus, le Fils de Dieu lui-même a quitté la gloire pour
descendre sur cette terre, pour nous annoncer les pensées et les conseils
éternels de Dieu et nous dire quel sera le sort éternel de l’homme, de celui
qui est de la foi en Jésus, ou de celui qui se refuse à recevoir Christ comme
son Sauveur. Oui, dans le passage que nous venons de lire, le prophète
divinement inspiré lève si complètement le voile, que nous pouvons jeter un
long regard sur les siècles infinis de l’éternité, y voir toutes choses d’une
manière si claire et si précise, qu’elles prennent vie et forme devant nos
yeux.
En 1 Cor. 15:24, après avoir fixé l’ordre dans lequel la résurrection aura lieu, le passage ajoute : « Ensuite la fin ». Ici, dans le livre de l’Apocalypse, cette fin est décrite d’une manière plus précise, aussi bien la fin de toutes les choses créées que la fin de l’homme ; aussi bien la fin terrible des morts que la fin glorieuse de ceux qui vivront éternellement avec Christ, et enfin celle de toutes les voies de Dieu sur cette terre, le Seigneur Jésus remettant le royaume à son Dieu et Père. Il a plu à Dieu de faire abonder sa grâce envers nous en toute sagesse et intelligence (Éph. 1:8), et il nous parle avec une clarté telle que l’on ne peut se méprendre sur ses enseignements. Son nom en soit loué ! Il n’y a pas besoin d’un esprit transcendant ou d’une riche culture scientifique pour comprendre le langage de Dieu. Non, le lecteur le plus simple et le moins cultivé peut saisir ce que Dieu lui dit, et il est très remarquable que c’est précisément dans l’Apocalypse que, dès le commencement du livre, ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent sont proclamés heureux (chap. 1:3). Que Dieu nous accorde à tous de participer à ce bonheur.
« Je vis », dit Jean, « un grand
trône blanc, et celui qui était assis dessus » (v. 11). Qui est celui qui est
assis sur le trône ? Cela ne demande pas d’explication plus précise. C’est
Dieu. Mais Jean ne dit pas : « Je vis Dieu
assis sur le trône », parce que Dieu habite une lumière inaccessible et
aucun des hommes ne l’a vu ni ne peut le voir (1 Tim. 6:16). En outre, nous
savons que Dieu a remis tout jugement au Fils, de sorte que nous pouvons dire
aussi : C’est Christ qui est assis sur le trône ; mais Christ est
Dieu.
Déjà au chap. 4 de notre livre, Jean voit un magnifique trône, « et sur ce trône, quelqu’un était assis ». Là aussi, il n’est pas dit qui était ce quelqu’un ; Jean nous décrit seulement son apparence : « Il était, à le voir, semblable à une pierre de jaspe et de sardius ; et, autour du trône, un arc-en-ciel, semblable à une émeraude » (v. 2, 3). Cet arc-en-ciel rayonnant en une couleur d’émeraude, manque au chap. 20. Pourquoi ? Parce qu’au temps mentionné dans le quatrième chapitre, celui qui est assis sur le trône se souvient encore de son alliance avec la terre. L’arc-en-ciel est le signe bien connu de cette alliance (voyez Gen. 9:1-17). La fin n’est pas encore là. Il vient sans doute de terribles jugements sur la terre. « Du trône sortent des éclairs, des voix et des tonnerres », mais Dieu se souvient encore de son alliance, qu’il fit autrefois avec Noé. Ici (au chap. 20), nous sommes arrivés à la fin de toutes les voies de Dieu envers cette création. Le temps de la grâce et de la patience de Dieu est passé, l’heure du règlement de comptes est venue, et d’un règlement de comptes sans miséricorde, d’un jugement sans grâce.
Un grand trône blanc est dressé. La couleur blanche rappelle la pureté et la sainteté de ce trône et de Celui qui y est assis, aussi bien que la solennité et la justice incorruptible du jugement qui doit en émaner. Devant la face du saint juge s’enfuient le ciel et la terre, et il n’est pas trouvé de lieu pour eux (*). La fin de tout ce qui est visible, créé, est venue, la fin du système actuel, tel que Dieu l’a établi. Cette création est temporaire et passagère, elle a un commencement et une fin, et de fait une fin en jugement, à cause du péché par lequel elle a été souillée et corrompue. On lit dans la seconde épître de Pierre : « Les cieux et la terre de maintenant sont réservés par sa parole pour le feu, gardés pour le jour du jugement et de la destruction des hommes impies… Or le jour du Seigneur viendra comme un voleur ; et, dans ce jour-là, les cieux passeront avec un bruit sifflant, et les éléments embrasés seront dissous, et la terre et les oeuvres qui sont en elle seront brûlées entièrement » (2 Pierre 3:7-10).
(*) En Matth. 25:31 et suiv.,
le trône est sur la terre
(sur
laquelle Christ est descendu en gloire), et toutes les nations de la terre sont
rassemblées devant Lui pour être jugées. Ici (Apoc. 20), le ciel et la terre passent.
On voit déjà par ce seul point,
combien ces deux jugement sont différents l’un de l’autre, soit quant à leur
teneur, soit quant au temps.
Ce sont des choses sérieuses,
dont nous entendons parler par la bouche de ces témoins de Dieu, des choses
solennelles que Jean voit. Devant le trône comparaissent « les morts », grands et
petits, c’est-à-dire les gens distingués et ceux de basse condition, les
honorés et les méprisés ; car ici les différences de rang n’ont plus de
valeur. Le ciel et la terre sont dissous dans un violent incendie, mais les morts,
les hommes ne passent pas ; ils restent, ils apparaissent de nouveau.
L’incrédule voudrait bien disparaître aussi, et pour se dissimuler le sérieux
de ce qui l’attend, et pour réduire au silence les importunes voix
d’avertissement qui, cependant, se font toujours entendre plus haut en lui, il
se livre à la pensée illusoire qu’il pourrait bien échapper à l’oeil du juge
qui voit tout. Pour que Dieu ne retrouve aucun grain de sa poussière, il soumet
son corps à la crémation. Oui, mes chers amis, l’incrédule a peur
! Il a peur
, quoique le
sourire d’un orgueil hautain soit sur ses lèvres quand il entend « ces discours
insensés de résurrection et de rétribution ». Et il a raison d’avoir peur ;
sa crainte est bien fondée. Le Dieu qui autrefois a formé l’homme de la poussière
de la terre, le fera aussi revenir de la poussière. Tous ceux qui sont dans les
sépulcres entendront la voix du Fils de Dieu ; pas un
ne manquera devant le grand trône
blanc, pas un
ne sera oublié.
« Je vis les morts
». Ce
sont tous ceux qui sont rangés sous ce nom, dont la vie et toute l’histoire
porte ce titre, qui non seulement ont succombé à la mort naturelle, mais aussi
sont morts dans leurs fautes et dans leurs péchés, et qui sont, pour ainsi
dire, doublement morts. Quel contraste entre eux et tous ceux qui appartiennent
à la première
résurrection !
Ceux-ci sont proclamés
heureux et saints ; sur eux la seconde mort n’a point de pouvoir ;
pour eux il n’y a point de jugement, ils sont passés de la mort à la vie (Jean
5:24), et ils vivront avec Christ d’éternité en éternité. Mais les morts, ceux
qui auront pratiqué le mal, leur lot est le jugement, la seconde mort, l’étang
de feu avec toutes ses terreurs. Comme l’Écriture nous parle clairement !
Comme elle assigne à chacun sa place en peu de mots ! Celui qui appartient
à Christ a part à la première résurrection, la vie et le salut sont à lui pour
l’éternité ; celui qui n’a pas Jésus, ne verra pas la vie ; son lot
est une seconde résurrection, la seconde mort. L’homme peut fermer son oreille
au langage sérieux de l’Écriture et repousser ses communications et ses
enseignements. Mais qu’est-ce que cela signifie ? La vérité divine demeure
la même ; elle subsiste, que l’homme l’accepte ou ne l’accepte pas. « Écris
! »
est-il dit au prophète ; « écris
», afin que cela demeure établi pour
tous les temps, afin que tous
puissent le lire ; « écris
»,
pour la consolation et l’encouragement des croyants, et pour l’avertissement et
l’exhortation des incrédules ; « écris
», afin que personne n’ait
d’excuse ; car ces paroles sont certaines et véritables
. Si le ciel et la terre passent, les
paroles de Dieu ne passeront pas. Pas un iota, pas un trait de lettre, ne
restera inaccompli.
« Et je vis les morts… se
tenant devant le trône ; et des livres furent ouverts ». C’est une image
destinée à nous montrer combien le jugement sera sérieux et entrera dans les
détails. Dieu n’a pas besoin de livres pour venir en aide à sa mémoire, mais il
parle de livres pour nous faire entendre d’une manière compréhensible, à nous,
hommes oublieux, que tout
viendra là en lumière. Quel compte !
quelles surprises ! Je me servirai d’un faible exemple pour éclairer ce
point. Plusieurs d’entre nous vont peut-être chercher des marchandises à
crédit. Le marchand inscrit tout exactement sur ses livres, et au bout d’un
certain temps il produit sa note. On y jette un coup d’oeil et l’on est tout
étonné de la trouver si élevée. Mais, si on examine les articles un à un, on
trouve que tout est en règle ; on doit la somme entière. De même, là aussi
chacun trouvera sa dette inscrite, et sa conscience témoignera que le compte est exact
. Ici, l’on passe légèrement sur
beaucoup de choses et on les oublie ; on cherche à les embellir, à les
excuser, à les couvrir d’un manteau. Là, tout apparaîtra dans sa vraie lumière,
comme Dieu l’a vu et entendu, et comme il le juge ; et chacun sera jugé
d’après ce qui est écrit dans les livres, selon
ses oeuvres
, selon ce
qu’elles méritent. L’heure du jugement
s’est
levé ; le temps de la grâce
est passé pour toujours ; et
celui qui est assis sur le trône juge d’après sa justice et sa sainteté.
N’y a-t-il pas de trait qui
adoucisse ce terrible tableau ? Non, aucun rayon de douce et consolante
lumière n’en traverse l’obscurité. À côté des livres du jugement, on ouvre bien
encore un autre livre, « qui est le livre de la vie ». Mais on y cherche en vain
les noms des morts qui se tiennent devant le trône. Tous ceux qui sont inscrits
dans ce livre, sont depuis longtemps en sûreté ; ils appartiennent à la
résurrection de vie
. Le livre de vie n’est ouvert ici
que pour montrer à chacun qu’on n’y peut trouver son nom, qu’il y a bien eu
pour lui la possibilité d’être inscrit dans ce livre, mais qu’il a laissé
passer le temps de la grâce, et méprisé, ou tout au moins négligé, le grand
salut de Dieu.
Mes chers amis ! Nous nous trouvons dans le temps précédent
ces réalités si solennelles de l’éternité. Peut-être nos noms sont-ils inscrits
dans le livre d’église ou dans la liste des membres d’une communauté religieuse
sur cette terre ; mais je le demande : Sont-ils aussi inscrits
là-haut, dans les cieux ? Lorsqu’un jour les disciples revinrent vers leur
Seigneur et exprimèrent leur joie de ce que même les mauvais esprits leur
étaient soumis, Jésus leur répondit : « Ne vous réjouissez pas de ce que les
esprits vous sont assujettis, mais réjouissez-vous, parce que vos noms sont
écrits dans les cieux » (Luc 10:20). C’est pourquoi je demande encore une
fois : Nos noms sont-ils tous écrits dans les cieux ? Que celui qui
ne peut encore répondre oui
pour sa personne à cette question, se hâte
pour le salut de son âme ! « Aujourd’hui, si tu entends sa voix, n’endurcis
pas ton coeur ! » Considérez ceci : « Si quelqu’un n’était pas trouvé
écrit dans le livre de vie, il était jeté dans l’étang de feu ».
Dans quel but ? Pour y être anéanti ? Non, « la fumée de leur tourment monte aux siècles des siècles ; et ils n’ont aucun repos, ni jour, ni nuit » (Apoc. 14:11). Leur ver ne meurt point, et le feu ne s’éteint point (Marc 9:48). C’est un mensonge de Satan, que les impies doivent être anéantis. Si l’homme meurt, son âme va dans l’éternité, et si dans la résurrection le corps et l’âme sont de nouveau réunis, cela arrive afin de mettre l’homme dans un état qui ne soit plus sujet à mourir ni à disparaître.
Mais, objecte-t-on, ceci s’accorde-t-il avec l’amour de Dieu et avec le Dieu d’amour ? Peut-il vouloir cela ? Peut-il agir ainsi ? Je n’ai pas le temps aujourd’hui d’entrer dans les détails de cette question ; je dirai seulement ceci : L’amour de Dieu est parfait ; sa miséricorde est divinement grande, beaucoup, beaucoup plus grande que nous ne pouvons seulement nous le représenter ; mais si parfait que soit son amour et si grande que soit sa miséricorde, sa justice et sa sainteté sont tout aussi parfaites et grandes. Dieu ne peut agir aux dépens de quelqu’une de ses qualités. Il est parfait à tous égards, et il faut tenir compte de chaque côté de son Être. Veux-tu voir qui il est ? Regarde à la croix. Là tu vois le Dieu d’amour et de miséricorde, qui a donné la plus grande preuve de son amour dans le sacrifice de son Fils unique pour des pécheurs perdus, pour des ennemis et des impies. Mais là tu reconnais aussi en même temps le Dieu juste et saint, qui n’a pu épargner même son Fils bien-aimé, et qui a dû répandre toute sa colère sur Lui, lorsqu’il était à la brèche pour le pécheur.
Ce Dieu, tout homme doit le
rencontrer. Bienheureux est-il, si cela a lieu aujourd’hui, pendant le temps de
la grâce ! Malheur à lui, s’il doit se tenir devant Lui, quand il n’y a
plus de grâce ! Ce n’est pas l’anéantissement qui est sa part, non, il est
jeté dans l’étang de feu, pour y être à toujours séparé de Dieu et en rapport
avec le diable et avec ses anges, pour l’éternité dans les peines et dans les
tourments ! « Ce sont des imaginations », dit l’incrédule, « des contes
d’enfants, bons tout au plus pour de vieilles femmes et des enfants, mais non
pour les hommes intelligents et éclairés ». Non, ce sont des réalités, c’est la parole de Dieu
! « Celui qui
habite dans les cieux se rira d’eux, le Seigneur s’en moquera » (Ps. 2:4).
Chers amis, il y a
une
gloire éternelle, et il y a
une damnation éternelle. Nous tous qui
sommes rassemblés ici, nous serons, soit dans l’une, soit dans l’autre.
Oh ! puissions-nous un jour nous revoir tous dans la gloire ! Que
Dieu, dans sa grâce, nous préserve tous du sort des damnés, qui est
épouvantable au-delà de toute description ! Ce n’est pas en vain qu’il est
écrit : « C’est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu
vivant » (Hébr. 10:31).
Mais continuons : « Et la
mer rendit les morts qui étaient en elle ; et la mort et le hadès
rendirent les morts qui étaient en eux, et ils furent jugés, chacun selon leurs
oeuvres. Et la mort et le hadès furent jetés dans l’étang de feu » (v. 13, 14).
Ces expressions : « La mort et le hadès rendirent les morts qui étaient en
eux », et « La mort et le hadès furent jetés dans l’étang de feu », peuvent
paraître difficiles à comprendre à plusieurs d’entre nous. La parole de Dieu a
une grande profondeur de signification, et elle est très exacte. Souvent de
courtes expressions isolées contiennent une grande et splendide vérité. Ainsi
en est-il ici. La première phrase enseigne en peu de mots non seulement la
résurrection, mais la résurrection du corps
.
La mort et le hadès sont ici,
pour ainsi dire, personnifiés et représentés comme deux puissances opposées à
Dieu et à l’homme. La mort est la puissance qui tient captif le corps
de
l’homme ; le hadès, la puissance qui reçoit son âme
, quand le corps
et l’âme se séparent. La mort et le hadès, conséquence du péché, cessent avec
cette création, ils sont jetés dans l’étang de feu. « Le dernier ennemi qui sera
aboli, c’est la mort » (1 Cor. 15:26). Ces deux puissances devront rendre leur
proie, qu’elles ont retenue si longtemps ; en d’autres termes, le corps et
l’âme seront de nouveau réunis, l’un venant de la mort, de la corruption,
l’autre venant du hadès, du lieu où étaient gardées les âmes des morts. « Jésus
a les clefs de la mort et du hadès » (Apoc. 1:18) ; tous deux doivent
s’incliner devant son pouvoir tout puissant, et rendre ce qu’ils ont tenu
enfermé.
Ainsi donc les « morts » seront placés devant le grand trône blanc, revêtus de corps de résurrection et d’éternité, des hommes véritables, non des esprits ou des ombres, mais des hommes en chair et en os. Ils seront là sous la lumière accablante de ce siège judiciaire, avec leurs péchés, sans espérance, sans aucune possibilité d’échapper. Rien ne les protège, ni ne les met à l’abri des yeux flamboyants de Celui qui est assis sur le trône ; il ne leur restera pas même le cri de désespoir : « Montagnes, tombez sur nous, coteaux, couvrez-nous » (Luc 23:30) ; car le ciel et la terre auront passé, et leur lieu ne sera pas trouvé. Rien qu’un jugement sans miséricorde, auquel il n’y a pas moyen d’échapper, un tourment sans adoucissement, une terreur sans fin. Pécheur, prends-y garde ! Considère ce qui est utile pour ta paix. Aujourd’hui encore la miséricorde de Dieu est grande. Il ne veut pas que tu meures, mais que tu te convertisses et que tu vives. Aujourd’hui encore il te fait dire : « Délivre-le, pour qu’il ne descende pas dans la fosse : j’ai trouvé une propitiation » (Job 33:24).
Nous arrivons maintenant à l’autre partie de notre sujet : Quelle sera la fin, l’éternité de ceux qui, par la grâce de Dieu, ont été arrachés à la perdition, se sont échappés des chaînes du péché ? Nous avons vu la fin de l’homme sans Dieu ; elle est terrible, et ne peut être autre chose. Elle correspond aux oeuvres de l’homme, à l’inimitié de son coeur contre Dieu. Mais autant est terrible le sort que l’homme se prépare lui-même, autant est glorieux, oui, glorieux au-delà de toute expression, ce que Dieu a préparé à ceux qui l’aiment. Dans les deux cas, le résultat correspond à l’oeuvre et à l’ouvrier.
« Et je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre ; car le premier ciel et la première terre s’en étaient allés, et la mer n’est plus » (Apoc. 21:1). Nous sommes stupéfaits en écoutant ces paroles. Ici encore, de grandes choses nous sont communiquées en peu de mots. Une création toute nouvelle surgit, comme le corps de résurrection sort de notre corps d’abaissement, une création, dont les conditions d’existence seront tout autres que celles de la création actuelle ; car « la mer n’est plus ». Tous ceux qui appartiennent à cette nouvelle création, les habitants du nouveau ciel et de la nouvelle terre, n’ont plus besoin de vie végétale ou animale ; ils se passeront entièrement de ce dont l’homme a besoin aujourd’hui pour subsister. Ils seront de nouvelles créatures avec des corps glorieux et spirituels, des hommes, de véritables hommes, mais qui ne seront plus liés aux lois actuelles de la nature.
Mais il y a plus. Jean continue en disant : « Et je vis la sainte cité, nouvelle Jérusalem, descendant du ciel d’auprès de Dieu, préparée comme une épouse ornée pour son mari. Et j’ouïs une grande voix venant du ciel, disant : Voici, l’habitation de Dieu est avec les hommes, et il habitera avec eux… leur Dieu » (v. 2-3). La sainte ville, la nouvelle Jérusalem, descend dans ce nouvel et éternel ordre de choses, si différent de l’ancien, et même de tout ce que la domination du Messie manifestera dans le règne de mille ans. Elle ressemble à une épouse ornée pour son époux. Dieu l’a préparée lui-même magnifiquement, car c’est l’Épouse, la femme de l’Agneau (comp. v. 9 et suiv.). Elle est appelée l’habitation de Dieu avec les hommes. Étant aujourd’hui « l’habitation de Dieu par l’Esprit » (Éph. 2:22), elle gardera cette place privilégiée dans l’éternité.
Dès les temps anciens, le
désir et le plan de Dieu étaient d’habiter avec les hommes. Mais le péché ne
lui permit pas longtemps de se reposer dans la première création ; il mit
un abîme insurmontable entre Lui et l’homme. Où Dieu doit habiter, il ne doit
pas y avoir de péché. C’est pourquoi, dans l’ancienne alliance, où sa gloire
demeurait au milieu du peuple d’Israël, Dieu devait s’entourer de toute une
série de sacrifices, par lesquels le péché était expié, quoique seulement d’une
manière typique (Dieu regardait toujours d’avance au seul
sacrifice du corps de Jésus Christ). Chaque année, au grand
jour des expiations, le souverain sacrificateur devait entrer dans le
sanctuaire avec du sang, et une suite ininterrompue de sacrifices de tout genre
devait être offerte. Ce n’était qu’ainsi, sur la base d’une expiation
accomplie, que Dieu pouvait séjourner au milieu de son peuple terrestre.
Christ étant venu et s’étant
offert lui-même comme victime pour l’abolition du péché, l’abîme est si
complètement comblé pour celui qui croit en Jésus, que d’un côté, le croyant
lui-même devient un temple de Dieu, et d’un autre côté, il est ajouté comme une
pierre vivante à la maison de Dieu. Le Seigneur Jésus bâtit aujourd’hui son Assemblée ;
celui qui croit de coeur en Lui, appartient à cette Assemblée, à ce bâtiment
divin, dans lequel Dieu habite par son Esprit. Eh bien ! cette maison de
Dieu, appelée maintenant l’Épouse
de Christ, alors la femme
de l’Agneau, Jean la voit
descendre du ciel, sous l’image d’une ville, « la nouvelle Jérusalem ». Elle
forme le centre du système céleste, comme autrefois l’ancienne Jérusalem
formait, selon les pensées de Dieu, le centre de cette terre. Dieu demeurait
autrefois là dans son temple ; dans la plus grande proximité, dans les
nombreux appartements de la maison de Dieu, demeuraient les sacrificateurs, et
plus éloigné, le peuple. Ainsi Dieu habitera un jour dans l’état éternel, dans
son tabernacle, avec les hommes de la nouvelle terre. Les saints célestes
forment ce tabernacle ou cette habitation de Dieu. Il n’y a plus de Juifs, ni
de Gentils, comme maintenant, ou même dans le règne de mille ans, mais
seulement des hommes ; il n’y a pas non plus des peuples ou des nations,
mais seulement un
peuple : le peuple
de Dieu. Toutes les catégories qui se lient avec cette création et avec le
temps, ont disparu.
Mais il y a plus. Dans le
jardin d’Éden, Dieu considérait son oeuvre, pour ainsi dire, à une certaine
distance ; il visitait
l’homme.
Mais dans l’état éternel, Dieu ne visitera pas seulement de temps en temps le
nouveau théâtre que sa main aura construit pour l’homme, il demeurera
éternellement au milieu des hommes. Le repos sabbatique de Dieu (Héb. 4) s’est
levé, et ne sera jamais détruit. Le plan de Dieu est accompli. « C’est
fait ! » dit-il, « Moi je suis l’alpha et l’oméga, le commencement et la
fin » (v. 6). Il fait toutes choses
nouvelles.
« Et il habitera avec eux ; et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera
avec eux, leur Dieu. Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux ; et la
mort ne sera plus ; et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni peine, car
les
premières choses sont passées
».
Nous
trouvons des expressions semblables dans le prophète Ésaïe, en rapport avec la
bénédiction qui régnera sur cette terre
dans le règne de mille ans ; mais, en comparant les passages de près, nous
trouverons de grandes différences. Ésaïe annonce un état splendide, mais
terrestre et temporel, qui sera la part des justes. La bénédiction, une
merveilleuse bénédiction, la paix et la joie régneront où le trouble, la
malédiction, la volonté propre et la violence, ont tenu le sceptre si
longtemps ; cependant la bénédiction ne sera pas sans mélange. La mort
n’est pas encore abolie ; le péché est encore là ; par conséquent, la
douleur et le deuil. Mais quand la perfection, l’état éternel sera venu, rien
ne rappellera plus la première
terre : « Les premières choses seront passées ».
Il vaut la peine de remarquer
que dans tout ce passage il n’est pas fait mention de l’Agneau. C’est Dieu qui
est sur le premier plan. La « fin » est venue, où Christ remet le royaume à son
Dieu et Père (1 Cor. 15:24). Non que Christ cesse jamais de régner, mais son
gouvernement particulier comme Fils de l’homme ressuscité, c’est-à-dire son
gouvernement pour un laps de temps déterminé sur un peuple terrestre et sur le
monde en général, prendra fin. Cette domination ou ce règne, auquel les saints
participeront, il les remettra à son Dieu et Père (tandis que lui-même comme
homme prendra dans la gloire la place de dépendance, comme il l’a prise un jour
en grâce sur la terre), afin que Dieu — Père, Fils et Saint Esprit — Dieu comme
tel, soit tout en tous.
Nous contemplons donc ici la gloire de Dieu dans son sens le plus complet, le plus étendu, et nous pouvons nous écrier avec l’apôtre : « Que dirons-nous donc à ces choses ? » Ce Dieu grand, puissant et admirable, veut lui-même essuyer toute larme de nos yeux, comme une mère essuie d’une main tendre les larmes de son enfant qui pleure !
Vraiment, il est le Dieu d’amour ! C’est pourquoi il ne peut terminer ces communications magnifiques et en même temps si solennelles, sans adresser encore une fois une invitation amicale à celui qui a soif, et un avertissement direct à ceux qui restent loin de Lui dans la paresse ou dans la méchanceté de leurs coeurs : « À celui qui a soif, je donnerai, moi, gratuitement, de la fontaine de l’eau de la vie… Mais quant aux timides, et aux incrédules, et à ceux qui se sont souillés avec des abominations, et aux meurtriers, et aux fornicateurs, et aux magiciens, et aux idolâtres, et à tous les menteurs, leur part sera dans l’étang brûlant de feu et de soufre, qui est la seconde mort » (v. 6 et 8).
Ces derniers mots se trouvent
précisément à la place qui leur donne la plus grave signification ;
n’oublions pas en effet que ce qui nous est présenté, c’est l’état éternel.
Quand Dieu sera tout en tous, quand il descend en amour pour habiter avec les
hommes, quand il aura essuyé toute larme, et que les rachetés jouiront des
bénédictions d’une éternité bienheureuse, alors
, oui, alors
, la part des
perdus est dans l’étang brûlant de feu et de soufre, et il n’y a plus un seul
mot qui exprime que les terreurs de ce lieu passeront ou cesseront une fois. Le
coeur tremble à cette pensée, et encore une fois je voudrais vous
avertir : Que personne ne se laisse tromper en se persuadant que Dieu est
amour et ne peut permettre une telle chose. Oui ! Dieu est amour, mais il
n’est pas seulement amour
, il est aussi lumière.
Considérons encore
ceci : la sombre liste de ceux qui trouveront leur place dans l’étang de
feu, nomme en premier lieu les timides
et
les incrédules
, et en dernier lieu les menteurs
. Entre ces deux extrémités se
trouvent les meurtriers, les fornicateurs, les magiciens, etc. N’est-ce pas
très sérieux ? On devrait penser qu’il est impossible que les timides et
les incrédules (mais qui, à part cela, sont peut-être des hommes tout à fait
honorables), soient placés sur la même ligne que les meurtriers et les fornicateurs.
Et c’est pourtant le cas ici, et Dieu ne se trompe jamais. Il juge et mesure à
la balance de sa justice.
Qu’est-ce donc que les timides
? Ce sont ceux qui savent bien qu’ils devraient se conduire tout
autrement qu’ils ne font, qui sont convaincus dans leur conscience et prennent
mainte bonne résolution, mais qui avec cela renvoient de jour en jour d’agir
sérieusement, parce qu’ils redoutent les conséquences d’un tel pas. Ils
préfèrent être honorés des hommes plutôt que de Dieu. Ils ont peur d’un sourire
moqueur, d’un haussement d’épaules plein de compassion ironique ; ils
redoutent les remarques injurieuses, la perte de la considération et des
avantages matériels, etc. Ils sont des timides.
Et les incrédules
?
Ah ! on pense bien peu à ce que l’on fait, quand on ne croit pas à
la parole de Dieu et à son témoignage au sujet de Christ ; on fait Dieu
menteur. Quelle en est la conséquence ? Sa colère demeure sur celui qui
agit de la sorte, car est-il moins coupable que celui qui ravit à son prochain
sa propriété, son honneur ou sa vie ? — Et enfin, les menteurs
? Ils
manifestent par leur mensonge qu’ils appartiennent à Satan, celui qui
est menteur dès le commencement et le père du mensonge. C’est pourquoi aussi
leur part est avec justice dans le feu qui est préparé pour le diable et ses
anges.
Ici, nous avons atteint la
fin dans le sens le plus complet et le plus précis de ce mot. L’état éternel,
tant des rachetés que des perdus, est devant nos yeux. Dieu nous a renseigné
sur tout, et, loué soit son Nom, « ses paroles sont certaines et véritables »
(Apoc. 22:6). Que personne ne dise donc qu’on ne peut rien savoir sur l’état
qui suit la mort et sur ce qui se passera dans l’éternité. Dieu a fait écrire
ses communications à cet égard, et chacun peut les lire. Dans la conscience
profonde du sérieux de ces questions, je termine par les paroles que Moïse, le
fidèle homme de Dieu, adressait autrefois au peuple d’Israël : « J’appelle
aujourd’hui à témoin contre vous les cieux et la terre : j’ai mis devant toi la vie et la mort, la
bénédiction et la malédiction. Choisis la vie, afin que tu vives
» (Deut. 30:19).