Philippe Laügt
13.12.2003
Table des matières :
« Je t’instruirai et je t’enseignerai le chemin où tu dois marcher » (Ps. 32:8).
Nous avons besoin en
tout temps
de l’aide de Dieu et de Sa
direction
. C’est de toute importance
pour accomplir le service qu’Il veut bien nous confier. Nous ignorons ce qui nous
attend sur le chemin, mais Il le connaît d’avance (Job 31:4).
L’on est souvent incapable de juger sainement des circonstances dans lesquelles on se trouve et de prévoir les dures réalités qu’il faudra pourtant rencontrer. Il faut en outre apprendre où trouver les ressources réelles pour les affronter.
Devant tant d’ignorance
et de faiblesse
, le Seigneur
intervient souvent avec amour pour montrer à chacun de ses serviteurs quel chemin suivre, pour obéir à Sa
volonté
(Ps. 143:7, 10). Chacun peut se placer devant Dieu par la prière et recevoir la sagesse
et la force
pour le combat, jour après
jour. Dieu est attentif
et si nous sommes en danger de faire un
écart
,
nous entendons alors sa Voix dire : « C’est ici
le chemin, marchez
-y
»
(És. 30:21). Son
chemin est toujours
le
meilleur.
En parcourant la vie de David, on comprend la nécessité de rechercher
constamment
la direction divine.
Négliger d’interroger
l’Éternel, en s’appuyant
sur son
intelligence
(Prov. 3:5-6) ou écouter de mauvais
conseillers
, conduisent inévitablement
à s’égarer.
Quel rôle inquiétant jouait, par exemple, un Akhitophel en ce temps-là ! L’avis qu’il donnait « était comme si on se fût enquis de la Parole de Dieu » (2 Sam. 16:23) ! Apprenant que cet homme s’est joint à son fils Absalom, David qui auparavant avait, lui aussi, recherché les conseils d’Akhitophel, demande à l’Éternel d’annuler son conseil, et renvoie Hushaï l’Arkite dans ce but à Jérusalem (2 Sam. 15:33-34). Dieu agira dans sa grâce selon la requête du roi (Job 5:12 ; 2 Sam. 15:31 ; 17:14) !
Quand il néglige de rechercher d’abord
la volonté de Dieu,
David tombe dans des péchés graves. Mais sa façon d’agir, quand les Philistins envahissent
à deux reprises la vallée des Rephaïm est, au contraire,
l’expression d’une réelle
dépendance
. Chaque fois, il interroge l’Éternel, et reçoit des
instructions différentes. Du fait de son obéissance
,
il sera vainqueur
(2 Sam. 5:16-25 ;
Ps. 25:4-5, 12).
Il demande dans un psaume : « Éternel, enseigne-moi ton
chemin, et conduis-moi dans un sentier
uni
, à cause de mes
ennemis ». La fin de ce psaume doit faire cesser toutes les inquiétudes du
croyant : « Attends-toi à
l’Éternel » (Ps. 27:11, 14).
C’est Dieu qui choisit
la tâche qu’il se propose de confier à chacun de ses
serviteurs. Il règle tout
pour que ce service s’accomplisse à Sa gloire.
Laissons-Le agir comme Il l’entend !
Il faut être constamment prêts
à Lui plaire. Attendre
le moment convenable
et être attentifs à Ses instructions
. Ne nous
lassons
pas
au service du Seigneur et pour le bien de son Assemblée (Rom.
12:11)
Le disciple qui aime
et désire suivre le Seigneur cherche
toujours à imiter Son obéissance
(Jean 8:29). Il cherche à montrer, comme
Lui, toujours plus de dévouement
et de renoncement
(Ps. 69:9).
Tout doit se dérouler sous la direction de la Parole de Dieu, éclairée par le Saint Esprit pour honorer
le Seigneur. Il y a toujours le danger de confondre
sa propre
volonté
,
celle de la chair avec ses convoitises
et son orgueil, avec la volonté
de
Dieu
! Un long exercice
sera souvent nécessaire pour apprendre à discerner
l’une de l’autre. Disons
avec le Seigneur, homme parfait sur la terre : « Que ta volonté soit faite ».
Ceux qui sont du Christ ont
crucifié la chair
au moment de leur conversion. Ils se sont soumis par la
foi à la sentence
de mort
portée sur leur nature
. Ils sont appelés à en juger
les manifestations
: les passions et les convoitises. Désormais un autre pouvoir agit en eux. C’est le Saint
Esprit qui fait vivre et marcher chaque enfant de Dieu. Il s’oppose à la chair et
conduit le racheté dans un chemin où il honore Dieu. Il amène à maturité son propre fruit qu’il est impossible de confondre
avec les œuvres de la chair (Gal. 5:24-25, 16, 17, 18, 22).
La voix des prophètes s’est tue depuis quatre cents ans. Alors Dieu parle « dans le Fils » (Héb. 1:1-2). « L’accomplissement du temps est venu » (Gal. 4:4). Dans sa grâce immense, Il fait connaître la bonne nouvelle du salut, en donnant Son Fils (Jean 3:16).
Jésus a voulu entrer dans ce monde à la manière de tous les hommes,
c’est à dire par la naissance. C’est surtout dans l’Évangile de Luc que l’on peut
admirer son humanité parfaite
: Il s’approche tout près de nous (Héb. 2. :14). Tout en restant parfaitement Dieu, Il a vécu comme
un homme, mais tout à la gloire de Dieu. En Lui seul
se réalise vraiment
cette parole : « Je me suis toujours
proposé l’Éternel devant moi ;
parce qu’Il est à ma droite, je ne serai pas ébranlé » (Ps. 16:8). À ses disciples
Il dira : « Ma viande est de faire la
volonté
de Celui qui
m’a envoyé » (Jean 4:34). Il n’a jamais cessé de chercher « la gloire
de Celui qui l’avait envoyé » (Jean 7:18). L’obéissance
à son Père dirigeait
tous Ses pas et, il montrait un complet renoncement
(Jean 11:4-9). On peut
résumer ainsi Son abaissement
volontaire
: La forme d’un homme,
la condition d’un esclave et la mort ignominieuse d’un malfaiteur sur une croix.
En contemplant l’homme Christ-Jésus, qui
nous a laissé un
modèle
afin que nous suivions ses
traces, on peut apprendre
de Lui, en particulier sur le plan de la dépendance
et de l’obéissance
(1 Pier. 2:21 ; Matt. 11:29-30).
En parcourant le livre des Actes, on comprend un peu mieux les
exercices
devant Dieu
des apôtres et de leurs compagnons de service. Tous ceux
qui désirent servir fidèlement le Seigneur, en connaissent de comparables aujourd’hui.
C’est toujours le Saint Esprit qui peut leur donner la force
et le discernement
.
Dieu a envoyé sur la terre, après l’élévation de Jésus-Christ à sa
droite, un autre
Consolateur
, cette Personne Divine, venue habiter
avec
nous
et en
nous
(Jean 14:16-17). C’est un Esprit
de puissance
, d’amour
et de conseil
(ou : de sobre
bon
sens
; 2 Tim. 1:7).
Il s’est posé sur les disciples, sous forme de langues divisées, comme de feu, et
les a remplis et sanctifiés (Actes 2:3). Aussitôt sa
puissance
s’est manifestée en eux : ils sont capables de s’exprimer dans des langues
qu’ils ne connaissaient pas. Avec hardiesse, Pierre se lève pour annoncer la Parole
devant la multitude : Il est maintenant
très ferme et même inébranlable
devant les meurtriers de Jésus (Act. 2:23) et devant leurs
chefs (Act. 4:13).
Avant de quitter ses disciples, Jésus avait déjà soufflé en eux et ils avaient reçu une provision du Saint Esprit (Jean 20:22). Pierre avait été ainsi rendu capable de relever dans les Psaumes et les prophètes, des passages précis qui pouvaient s’appliquer à Judas. De même ici aussi, il cite la Parole au sujet de la venue de l’Esprit sur la terre, et touchant la Résurrection de Christ (Act. 1:20 ; 2:16, 25, 34).
Les paroles de Pierre sont maintenant
empreintes de sagesse
,
ses discours pleins d’un à
propos
et d’une conviction
extraordinaire. Citons un seul
exemple : sa réponse aux chefs du peuple
(Act. 4:8-12). Rempli de l’Esprit Saint, il explique de
façon concise le miracle qui vient d’avoir lieu, prenant soin de s’associer Jean.
Il montre l’incrédulité
constante de ses interlocuteurs, il fonde ses paroles
sur
l’Écriture
et résume
l’Évangile
en des termes
inoubliables.
Si dans le passé, il avait renié
son Maître même devant une
servante, maintenant avec Jean, il le confesse hautement. Ils déclarent, malgré
les menaces, avec un courage indomptable : « Jugez s’il est juste devant
Dieu de vous écouter plutôt
que Dieu
. Car, nous ne pouvons pas ne pas parler des choses que nous
avons vues et entendues » (Act. 4:19-20). Plus loin,
Pierre et les apôtres répondent ensemble : « Il faut obéir à Dieu plutôt
qu’aux hommes » (Act. 5:29).
Autrefois présomptueux et plutôt lâche (Matt. 26:33:56) Pierre ira
en prison sans
faiblir
. Quand, la seconde fois, un
ange le délivre, il retourne aussitôt avec ses compagnons dans le temple où ils
ont pourtant déjà été arrêtés, avec une ferme intention : « annoncer toutes
les paroles de cette vie ». Appelés à comparaître devant le Sanhédrin, après
avoir été battus
, ils se retirent « joyeux
d’avoir été estimés
dignes de souffrir des opprobres pour le Nom. Ils ne cessaient tous les jours d’enseigner
et d’annoncer Jésus comme le Christ, dans le temple et de maison en maison »
(Act. 5:12, 17-21, 41-42).
Pierre, et d’autres disciples avec lui, est rempli d’un discernement
qui lui permet de démasquer
Ananias et Sapphira (Act. 5:3-10) et plus tard
Simon le magicien (Act. 8:1-21).
D’autres traits qui honorent le Seigneur dans les siens sont mis en évidence si l’on parcourt ce livre des Actes. Nous voudrions en rappeler quelques-uns.
Citons par exemple Philippe,
un vrai évangéliste. Il est appelé
par le Seigneur à quitter
le lieu où son travail portait tant de fruits, pour se rendre dans une région désertique
.
Dès qu’il entend : « lève-toi et va ». Philippe obéit simplement,
sans murmure et sans délai (Act. 8:26-27). Certains de ses frères ont peut-être
pensé qu’il se fourvoyait
ou agissait de façon indépendante
. Mais son chemin est tracé
d’avance
.
Dieu l’envoie vers un homme, qui a entrepris un long voyage, avec l’espoir de trouver
la paix. Mais déçu par la religion officielle, cet Éthiopien a besoin de lumière
.
L’Esprit dirige
, tout est préparé
de façon
remarquable. Après lui avoir annoncé Jésus
, Philippe qui n’était qu’un
instrument
disparaît, plus rapidement encore qu’il n’est venu. Ayant cru en
Jésus
,
et non en Philippe, l’eunuque n’en est pas troublé.
Quant à Philippe,
la manière surnaturelle dont il est transporté à Azot,
ne le déconcerte nullement. Il se dirige vers le nord en évangélisant les villes sur son
passage jusqu’à Césarée. Il n’aura pas l’occasion de retourner
voir
ce jeune converti, comme d’autres serviteurs ont pu le faire (Act. 15:36) mais Dieu prendra
soin
de son enfant.
Les évangélistes
ne sont pas seulement ceux qui s’adressent à
des foules
. Commençons par être obéissants
à la volonté de Dieu, en particulier lors de nos
déplacements
. Il permettra
que nous soyons au
bon moment
sur le chemin de quelqu’un auquel nous pourrons annoncer
Jésus (2 Tim. 4:5).
La puissance de Dieu arrache à Satan un de ses meilleurs instruments.
Saul de Tarse est arrêté sur le chemin
de Damas, où il se rendait avec le cœur rempli d’une haine implacable contre les
disciples du Christ. Aveuglé par une clarté éblouissante, jeté à terre, il apprend
que c’est
Jésus qu’il persécute
(Act.
9:3-5).
Le futur apôtre Paul reste aveugle,
trois
jours, dans le jeûne et la prière. Quel grand travail de cœur et de
conscience s’accomplit en lui ! Puis Dieu se sert d’un humble
disciple,
homme pieux qui avait un bon témoignage, pour aller prendre soin de Saul (Act. 9:10 ; 22:12). Il est peu
parlé
de lui dans les Écritures, mais le Seigneur choisit cet instrument
pour aller
porter à Saul le message divin. Un disciple écoute
son Maître et le suit
fidèlement. Ananias (l’Éternel
a été miséricordieux) est une brebis qui connaît
la voix du Berger. La piété
fait intervenir Dieu partout, ses racines sont invisibles, mais ses
fruits
sont manifestes.
À l’appel
du
Seigneur
, dépendant, Ananias répond : « Me voici, Seigneur » (Act. 9:10). Les indications qu’il reçoit alors sont précises
,
mais Ananias hésite
quand il comprend la démarche
que le Seigneur veut lui confier. Il connaît la sinistre réputation de Saul (Act. 9:13-14) et n’a pas compris d’emblée l’importance des paroles du Seigneur au
sujet de Saul : « Voici
,
il prie
» (Act. 9:11). Mais le Seigneur
connaît nos
craintes
et il y répond. Il va lui
révéler Sa volonté, sans lui faire de reproche. Avec beaucoup
de
douceur
, Il expose ses projets
merveilleux à son serviteur : « Va, car cet homme m’est un vase
d’élection
pour porter
mon nom devant les nations et les rois, et les fils d’Israël ; car je lui montrerai
combien il
doit souffrir
pour mon nom » (Act. 9:15-16). Quel exemple pour
chacun : Cultivons des relations de communion intime
avec le Seigneur.
Exposons-Lui sans réserve tout ce qui peut agiter notre
cœur. Il veut nous
guider
, son secret est pour ceux qui
Le
craignent
(Ps. 25:14).
Simultanément
d’ailleurs, Dieu a préparé cette visite dans le cœur de Saul : Il a appris,
lui aussi, par une vision qu’Ananias
va venir et
qu’il va recouvrer la vue (Act. 9:12). Celui qui est envoyé
aider
Saul est plein
d’humilité
. Pour faire du bien, une
visite doit être faite avec prière et dans
la dépendance de Dieu.
Le premier
contact de Saul avec l’Assemblée
sera donc cette marque d’affection fraternelle venant d’un de ces disciples du Seigneur
qu’il haïssait
auparavant.
Ananias entre dans la maison où se trouve cet aveugle.
Il lui impose les mains, s’identifiant ainsi avec lui, et surtout lui dit :
« Saul,
frère
, le Seigneur Jésus… m’a envoyé
pour que tu recouvres
la vue
et que tu sois rempli de l’Esprit Saint » (Act. 9:17). Aussitôt, il tombe des yeux de Saul comme des écailles,
et il recouvre la vue. La vue naturelle, mais plus encore, la vue
spirituelle
. Se levant, il est baptisé ;
mange et reprend des forces. De cette manière extraordinaire, Saul reçoit le bien
en retour de tout le mal qu’il avait fait.
Il va être persécuté
à Damas où il rend aussitôt témoignage.
Mais il est l’objet des soins des disciples. Ils descendent Saul par la muraille,
dans une corbeille. Pendant trois ans, sa formation se poursuit en Arabie (Gal.
1:17). Ensuite, il visite Jérusalem pour la première fois depuis qu’il est devenu
un chrétien.
Une démarche qui exige beaucoup d’humilité, car les disciples
se méfient de lui. Toutefois,
là encore, dans sa grâce, Dieu
a préparé
Barnabas, un vrai fils de consolation
(Act. 4:36-37), pour établir les premiers
contacts
.
C’était vraiment un de ces « frères-jointures
»
dont parle l’Écriture (Éph.
4:16). « Il le prit et le mena aux apôtres, et leur raconta comment
sur le chemin, Saul avait vu le Seigneur » (Act. 9:26-28).
Une fois encore, Saul est protégé par ses frères (1 Jean 3:16) qui l’envoient à Césarée, puis à Tarse, hors d’atteinte de ses ennemis. C’est seulement quatorze ans après sa conversion, qu’il recevra la main d’association de Jacques, de Pierre et de Jean, pour apporter avec Barnabas, l’Évangile aux nations.
Un événement
décisif
intervient dans l’histoire de ce grand salut annoncé à tous les hommes : l’entrée
de païens convertis dans l’Église. Pierre
est l’instrument choisi, il a déjà reçu
du Seigneur les clefs
du royaume des cieux
. Il va maintenant se servir
de celle qui ouvre
la porte
aux nations. Mais auparavant Dieu doit préparer l’apôtre
pour ce service extraordinaire.
Admirons avec
quel soin
et quelle grâce
Il opère chez son serviteur, Pierre, et chez Corneille
« centurion de la cohorte appelée italique, pieux et craignant Dieu, avec toute
sa maison » pour cette rencontre capitale (Act. 10:1-2).
Les révélations divines les trouvent l’un et l’autre engagés dans la même heureuse occupation : la
prière
.
Devant les réticences horrifiées de Pierre, invité à manger le contenu de cette
grande toile dévalée du ciel (Act. 10:10-16), on mesure
un peu combien les préjugés Juifs sont alors enracinés
chez les disciples,
et quel était l’esprit
de supériorité
d’un Israélite à l’égard d’un païen (Rom. 9:4-5) !
Mais par cette
vision
, Dieu voulait apprendre à son serviteur à ne plus distinguer entre son peuple, réputé pur, et des nations considérées comme
impures. Tous devant le Dieu saint ne sont que
des pécheurs souillés, « renfermés
dans la désobéissance » pour devenir les « objets de la même miséricorde » (Rom. 10:12 ; 11:30-32). Pierre, issu du
judaïsme, est maintenant devenu
un enfant de Dieu, mais il n’avait pas encore saisi que la lumière dans laquelle
il se mouvait par pure grâce, était venue dans ce monde, pour éclairer tout homme (Jean 1:9). Que Dieu nous aide aujourd’hui
encore à ne pas faire acception de personnes ou preuve de partialité (Act.
10:34). Comment pourrait-on considérer certaines personnes moins dignes que d’autres de recevoir l’Évangile et surtout
les vérités si précieuses concernant l’Assemblée !
Corneille faisait
partie de « ceux
qui craignaient Dieu
»,
sans pourtant s’être soumis aux
rites
du judaïsme, comme le faisaient
les prosélytes
. En le choisissant
, Dieu montrait qu’il n’était point
besoin de
se faire juif
pour recevoir le salut en Jésus-Christ.
« Ceux
qui étaient loin
»
vont entendre à leur tour « la bonne nouvelle de la paix par Jésus-Christ »
(Act. 10:36 ; Act. 2:39 ;
Éph. 2:17). Celui qui se laisse conduire par la
volonté
de Dieu
ne doit pas être effrayé de dire
la
vérité
. Il n’y avait rien de
surprenant à ce que Pierre rende compte de ses actes à ses frères Juifs de Jérusalem !
Ils étaient restés zélés
pour la Loi, et il l’était aussi jusqu’ici.
Alors Pierre « expose les choses par ordre ». Son récit est un modèle de rapport missionnaire, clair, concis, propre à interpeller ses auditeurs (Act. 11:3-4). Que de choses extraordinaires ont eu lieu en peu de temps ! Pierre avait vu le ciel ouvert et entendu une voix lui ordonner par deux fois de manger : « Ce que Dieu a purifié, toi, ne le tiens pas pour impur » (Act. 11:9). Puis, trois hommes venus de Césarée s’étaient présentés, et là encore « l’Esprit me dit d’aller avec eux sans hésiter » (Act. 11:12). Pierre est parti, accompagné de six frères, appelés à être les témoins de cette démarche insolite. Ces porteurs de l’Évangile, arrivent chez Corneille, et ce dernier raconte sa propre vision : Un ange lui a donné l’ordre d’envoyer quérir Pierre (Act. 11:13). Ce dernier commence à parler, mais l’Esprit Saint prend l’initiative et tombe sur ceux qui sont dans la maison de Corneille, pour sceller ces nouveaux convertis, « comme il était tombé sur nous au commencement », ajoute l’apôtre Pierre (Act. 11:15) !
Comment dès
lors ne pas se conformer à la volonté de Dieu ! Pierre se laisse guider, se
montre dépendant,
malgré sa grande surprise. Et maintenant il déclare fermement
à ses frères, qui, au début, étaient irrités
(Act.
11:2-3) : « Si donc Dieu leur a fait le même don (celui du
Saint Esprit) qu’à nous qui avons
cru au Seigneur Jésus-Christ,
qui étais-je moi pour pouvoir l’interdire
à Dieu » ? (Act. 11:17). « Ayant ouï ces
choses, ils se turent et glorifièrent Dieu disant : Dieu a donc en effet donné
aux nations la repentance pour la vie » ! (Act.
11:18).
On assiste ensuite à l’effacement progressif de l’apôtre Pierre, du moins dans le récit inspiré. Dieu le délivre miraculeusement de la prison, au moment où, pour être agréable aux Juifs, Hérode s’apprêtait à le mettre à mort (Act. 12:1-11). Il intervient avec hardiesse, pour la dernière fois, devant les apôtres et les anciens réunis à Jérusalem (Act. 15:7-11).
Par contre
Saul, qui faisait partie depuis un an de la grande assemblée d’Antioche, commence
alors à entrer vraiment dans son service, raconté dans la seconde partie de ce livre
des Actes. « Comme les frères servaient le Seigneur et jeûnaient », le
Saint Esprit leur donne des instructions très précises : Saul et Barnabas
doivent être maintenant
mis à part pour porter l’évangile aux nations (Act.
13:1-4).
L’opposition
des puissances des ténèbres dès
le début
de son premier voyage missionnaire est un signe plutôt
encourageant. Elymas est un Juif apostat
, un magicien.
Mais si la puissance de Satan se montre chez lui, celle du Saint Esprit agit avec
force chez Paul. Il est clairement démontré dans cette scène que « Celui qui
est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde » (1 Jean 4:4).
Dans sa narration,
Luc donne maintenant
à Saul, le nom de Paul (qui signifie petit). Il l’est devenu à ses yeux, aussi Dieu lui
confie désormais une place prééminente dans le service et le ministère. On entendra
dès lors parler de : « Paul
et de ses compagnons » (Act. 13:13). Aussitôt
Paul a l’occasion de présenter l’Évangile à Antioche de Pisidie,
et insiste sur la réalité de la résurrection
de Christ, un des
plus grands thèmes confiés à ces témoins que devaient être les apôtres (Act. 13:34-37 ; Act. 1:21-22).
Au cours de sa prédication, il cite successivement 1 Samuel, Ésaïe, Habakuk et les Psaumes. Il
est vraiment devenu capable d’exposer justement la parole de la vérité (2 Tim. 2:15).
Ses voyages seront marqués par les travaux inlassables et des souffrances peu ordinaires pour l’Évangile. Paul sera même lapidé et laissé pour mort. Dieu permet qu’il passe par le même supplice, infligé dans le passé à Étienne, avec l’assentiment de Saul. Il écrira : « Notre chair n’eut aucun repos, mais nous fûmes affligés en toute manière : au dehors, des combats, au-dedans des craintes » (2 Cor. 7:5).
La sollicitude
de Paul pour les assemblées l’engage à faire voyage après voyage. Mais cette fois
Barnabas n’ira pas avec lui, il souhaitait que son neveu
Marc les accompagne. Or Paul se souvenait qu’il s’était retiré « dès la Pamphylie »
(Act. 13:13). L’irritation et la dispute les séparent :
On voit avec tristesse toute l’habileté de l’adversaire pour séparer les frères
et nuire au témoignage. Les récits de l’Écriture ne ressemblent en rien aux
« biographies » séduisantes de ce monde. Pour notre instruction
et notre avertissement
, les défaillances des serviteurs de Dieu et leurs
conséquences ne
sont pas
passées sous silence (Act. 15:39).
Ayant alors choisi Silas pour compagnon de route, Paul
s’en va « après
avoir été recommandé
à la grâce du Seigneur par les frères ». Il retourne courageusement là où il
a été lapidé, à Derbe et à Lystre,
où des assemblées s’étaient formées lors de son premier passage.
L’apôtre prend avec lui Timothée, timide de nature, mais élevé dans la connaissance des Saintes Écritures par une mère et une grand-mère pieuses (2 Tim. 1:5 et 3:15). Heureuse préparation au service ! Désormais ce jeune homme servira l’apôtre « comme un enfant sert son père » (Phil. 2:22).
Le « nous »
employé à partir de Act. 16:10, montre que Luc, l’auteur
du livre, est désormais avec eux. C’est à ce moment aussi que ces serviteurs vont
réaliser à quel point il faut veiller à se
laisser soigneusement diriger
par le Saint Esprit. Sinon le service deviendrait vite
une affaire de propre
volonté
, où l’on cherche à se plaire
à soi-même !
Paul savait
qu’il y avait des lieux où l’Évangile devait pénétrer, en Asie et en Bithynie. C’était
tout son désir de répondre à ce besoin. C’était en soi une bonne intention, mais
ce
n’était pas la pensée de Dieu
qu’il s’y consacre, en tout cas
pour l’instant. Ces expressions,
uniques
dans l’Écriture, retiennent notre attention. D’abord celle-ci :
« Ayant été empêché
par le Saint Esprit
d’annoncer la Parole en Asie »,
et ensuite, quand ils cherchent à se rendre en Bithynie : « l’Esprit
de
Jésus ne le leur permit pas
»
(Act. 16:6-7). Ces circonstances rappellent que Jésus
était conduit par l’Esprit à une dépendance
absolue
du Père (Jean
5:19). Mais ce qui est signalé ici, est tout différent de ce que ressentira l’apôtre,
quand il écrira qu’il a été empêché
par Satan
, une fois et deux fois, de visiter les chers jeunes croyants
à Thessalonique (1
Thes. 2:18).
En consultant
une carte, on s’aperçoit que ces serviteurs de Dieu ont essayé d’aller à
gauche
,
dans la province d’Asie, et plus précisément dans la région d’Éphèse, puis à
droite,
en Bithynie. Mais finalement, ils vont être appelés à aller droit
devant
eux
, de l’autre côté de la mer
Égée. Ne soyons donc pas découragés si, dans le service
pour
Dieu
, les choses se déroulent d’une façon bien différente de celle que
nous avions prévue
. Peut-être Paul a-t-il d’abord été affligé de ne pas avoir su discerner
la pensée du Seigneur ?
Mais il a su se confier
en Lui et attendre
patiemment, attitude qui
devrait toujours être aussi la nôtre : « Attends
-toi
à l’Éternel, fortifie-toi, et que ton cœur soit ferme
» (Ps. 27:14).
Il s’est montré soumis : Alors le Seigneur l’éclaire par cette vision d’un
homme macédonien. Ce sont des paroles précieuses pour ce serviteur disponible
:
« Passe… et aide-nous »
(Act. 16:9). Paul reçoit ainsi à la fois une invitation
,
une direction
et un but
. Philippes sera la première ville d’Europe
à entendre l’Évangile !
Luc écrit : « Quand Paul eut vu la vision, aussitôt nous cherchâmes à partir pour la Macédoine, concluant que le Seigneur nous avait appelés à les évangéliser » (Act. 16:10). Habituellement, Dieu ne donne pas des directives à ses serviteurs par des visions. Sa Parole, maintenant complète, et son Esprit en nous, sont des guides sûrs.
Voilà donc
des oreilles
attentives
aux ordres divins !
Paul et ses compagnons sont immédiatement
prêts à obéir (Ps. 119:60). La
foi qui honore Dieu, sait attendre
, mais elle est aussi prête
à
agir
. Bien souvent, hélas, on
agit sans savoir attendre l’ordre de le faire ou l’on attend quand il faudrait agir
promptement ! Que le Seigneur accorde à chacun des siens d’apprendre à se confier
pleinement
en Lui. Que de fois l’on veut connaître à
l’avance
les détails concernant le
lieu
où Il appelle à aller, au lieu
de se laisser guider. Une fois reçue l’assurance
que le Seigneur nous demande
d’y aller, comptons entièrement sur
Lui
pour chaque
pas
du chemin (Gen. 24:12).
Arrivés à Philippes,
ils ne se trouvent pas en présence de l’homme de la vision pour les accueillir,
mais de Lydie, une
femme
de Thyatire,
une région où ils n’avaient pas pu aller annoncer la Parole. Petit commencement,
dans la faiblesse
mais la
puissance de Dieu s’accomplit dans
notre infirmité
(2 Cor. 12:9) !
Là où il n’y avait pas de synagogue, la coutume était de s’assembler
par exemple au bord du fleuve pour prier (Act. 16:13).
Le jour du sabbat, Paul s’y rend avec ses compagnons. Ils s’assoient et parlent
avec simplicité aux femmes présentes (Act. 16:13). Cette marchande de pourpre, Lydie,
qui servait Dieu, connue par sa piété, écoutait
. C’est l’attitude convenable
pour celui qui entend
la prédication de la Parole (1 Rois 3:9). « Le
Seigneur lui ouvrit
le cœur
pour qu’elle fût attentive
aux choses que Paul disait »
(Act. 16:14). Le travail de Dieu s’accomplit sans bruit,
mais il est très réel.
Elle se convertit,
elle est baptisée, et se considère désormais comme solidaire
de ces serviteurs
de Dieu dans le besoin. Elle les invite donc à venir loger dans sa maison :
« si vous jugez que je suis fidèle au Seigneur » ajoute t-elle. Ce sont
en elle des fruits de la vie divine. La communion s’établit entre ceux qui ont présenté
la Parole et ceux qui l’ont reçue
.
Satan intervient
alors pour empêcher si possible ces évangélistes de poursuivre leur travail. Paul
refuse tout soutien de la part du diable (Act. 16:17-18).
La guérison
par Paul et Silas, d’une servante,
possédée par un démon, incite à la haine les misérables qui exploitaient
sans vergogne les capacités de prédire
l’avenir de cette malheureuse esclave
de Satan. Hors d’eux, ils traînent Paul et Silas devant
les magistrats, et les accusent de troubler l’ordre public, en mentionnant habilement
que ce sont des
Juifs
. Or là aussi les Juifs étaient
méprisés et pourchassés. Sans la moindre enquête préalable, on arrache les vêtements
de ces deux serviteurs de Dieu et ils reçoivent des coups de fouet, en abondance.
Meurtris, ils sont jetés en prison,
et le geôlier, avec une grande sévérité, immobilise leurs pieds dans un instrument
de torture, appelé ailleurs des
ceps (Ps. 105:18).
Quel étrange
accueil
ils reçoivent donc en Macédoine, après avoir été appelés
à
l’aide
! Satan semble triompher
dans ses desseins (2 Cor. 2:11). Vont-ils se laisser gagner par le découragement
? Non, Paul
met en pratique ce que, plus tard, il recommandera à tous les chrétiens :
« Réjouissez-vous toujours
dans le Seigneur » (Phil. 4:4). Avec
Silas, et malgré leurs plaies, ils sont rendus capables,
sur le minuit, en priant, de chanter
les louanges
de Dieu. Jamais sans doute ces murs sinistres n’avaient
répercuté de pareils échos ! Quel témoignage pour tous ces prisonniers qui
les écoutaient (Act. 16:25 ; Matt. 5:11-12).
Plus les circonstances
sont difficiles
et plus notre paix
et notre joie
peuvent parler
à ceux qui nous entourent. C’est souvent le but que le Seigneur poursuit en nous
envoyant des tribulations. Mais c’est très humiliant pour de vieux écoliers qui,
depuis longtemps ont eu le meilleur des maîtres, s’ils montrent dans de telles occasions
leur manque
de foi
et l’insuffisance
des progrès
réalisés à Son école.
« Quand tout fait défaut ici-bas, une question se pose, inéluctable :
Christ
nous suffit-il
» (JND) ?
Paul et Silas ont l’assurance que leur travail n’est
pas
vain
dans le Seigneur (Phil.
2:16). Leur foi ne tarde pas à triompher. Dieu déploie sa puissance et permet un
tremblement de terre : les prisonniers sont
libres
! Mais, au lieu de s’enfuir, Paul et Silas, dirigés
par le Seigneur, comprennent qu’il faut rester
là. Et par un effet de la puissance de Dieu, tous les prisonniers agissent
comme eux. Quels résultats bénis d’une formation à l’école de Dieu chez ces serviteurs !
S’adressant au geôlier, qui voulait s’ôter la vie « Paul cria à haute voix,
disant : Ne te fais pas de mal, car nous sommes tous ici » (Act. 16:28).
Alors, ayant
demandé
de la lumière
, cet homme se jette tout tremblant
aux pieds de Paul et Silas. Il les mène dehors et leur
demande : « Que faut-il que je fasse, pour être sauvé ? Et ils dirent :
Crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé, toi et ta maison » (Act. 16:29-31). Puis ils lui annoncent la Parole du Seigneur,
en présence de tous ceux qui étaient dans son logis. La vraie
lumière
est plus que jamais indispensable
dans ce monde envahi par de profondes ténèbres
morales. Or les enfants de Dieu sont
des enfants de lumière
(1 Thess.
5:5). Puissent-ils marcher
dans cette merveilleuse lumière afin qu’elle luise
sur ceux qui sont encore prisonniers dans le piège
ténébreux du péché
(2 Tim. 2:26 ; Phil. 2:15).
Le salut est
venu dans cette maison (Luc 19:9), il est prêché
à tous les membres de la
famille. Le geôlier manifeste bientôt les caractères de la vie divine, vis à vis
de ceux qui sont maintenant ses frères en Christ : avec amour il lave les plaies
de Paul et Silas. Il est baptisé, lui et tous les siens,
et fait dresser une table aux serviteurs de Dieu. La Parole ajoute que :
« croyant en Dieu, il se réjouit avec toute sa maison » (Act. 16:34).
Mais glanons encore quelques enseignements sur le comportement de l’apôtre Paul, au cours de ce qui devait être son dernier grand voyage (Act. 20:38).
Ce sont ses
affections
,
toujours aussi vives pour son peuple, qui dominent chez Paul (Rom. 9:1-3). Il est
chargé des dons de la Macédoine (2 Cor. 8:1-5) et de l’Achaïe, et se réjouit de
les porter
lui-même
à Jérusalem
(Rom. 15:25-27). Dans ces dispositions d’esprit, il ne va pas tenir compte des avertissements
de l’Esprit par le moyen de certains disciples (Act. 21:4)
ni de ceux que lui prodigue le prophète Agabus, descendu
tout exprès de la Judée à sa rencontre (Act. 21:11 ;
voir Actes 11:2). Et il ne se laissera pas davantage fléchir par les supplications
de ses compagnons de voyage.
Les disciples
qu’ils recherchent
et découvrent
avec joie à Tyr, ne les connaissent pas. Ils demeurent avec eux sept jours, le temps
que le navire décharge sa cargaison. Des liens d’affection et de communion en Christ
se forment et ces frères sont conduits à dire à Paul, par
l’Esprit
,
de ne pas descendre à Jérusalem. Sans succès, à notre surprise car Paul passe outre.
Il poursuit donc son voyage avec ses compagnons. Ils saluent, au passage, les frères
à Ptolémaïs, et arrivés à Césarée, entrent « dans la maison de Philippe l’évangéliste,
qui était l’un des sept » (Act. 6:5). Ce dernier
avait quatre filles vierges qui prophétisaient, en restant certainement à leur place
(1 Tim. 2:12). Ce n’est
pas elles
qui sont choisies, mais un prophète,
pour avertir Paul.
Pour donner,
semble t-il, plus de solennité à son message, Agabus joint le geste à la parole.
Il prend la ceinture de Paul, s’en lie les mains et les pieds, et annonce qu’il
sera lié et livré aux nations. Devant cet avertissement formel : « L’Esprit Saint dit ces choses », Paul et son entourage ne
peuvent douter de ce qui va se passer à Jérusalem (Act.
21:11). Aussi « quand nous eûmes entendu ces choses, nous
(écrit Luc)
et ceux qui étaient du lieu, nous
le suppliâmes
de ne pas monter à Jérusalem » (Act. 21:13). Mais Paul reste absolument déterminé,
même s’il est touché par leur affection. Il leur parle avec douceur :
« Que faites-vous en pleurant et en brisant mon cœur » ? (Act. 21:12). Voulait-il absolument faire une dernière
tentative
pour gagner ce peuple Juif rebelle ? En fait, reçu avec affection, il sera
habilement entraîné
par les anciens de Jérusalem à judaïser
:
« Fais donc ce que nous te disons » (Act. 21:23).
Il acquiesce et ira même jusqu’à payer la dépense de ces quatre hommes qui avaient
fait un vœu (Act. 5:29 ; 21:24), sous prétexte de
rassurer
les croyants juifs, contredisant
ainsi son
propre
enseignement,
en particulier
sur la toute suffisance du sacrifice de Christ, offert une fois pour toutes (Act. 21:20-26) !
Certes sa préoccupation
première n’était
pas
sa sécurité (Act. 20:23-24 ; 21:13). Il désirait imiter Jésus-Christ,
et cherchait le bien de ses
frères
en la chair (1 Cor. 11:1). Mais il aurait
dû comprendre que la prison annoncée
prophétiquement l’empêcherait de parler à son peuple. À la différence de son Maître, Paul n’est pas « mené comme
un agneau à la boucherie », c’est lui qui cherche à forcer
le passage
pour réaliser ses
plans. En se laissant conduire par ses
sentiments
,
si louables soient-ils, ou parfois par d’autres croyants, un
apôtre
aussi peut sortir du chemin
de la dépendance
. Quelle différence dans la conduite de Paul ici, avec
ce qu’il écrira, sous la conduite du Saint Esprit, dans Galates 2:4-5 ! Leçon
sérieuse pour chacun, alors que l’on chante si volontiers : « Te laisser
seul
agir, et nous tracer nos voies » !
Devant la détermination
de Paul, l’attitude de son entourage est pleine de dignité et de sobriété, ils
se
taisent
: « La volonté
du Seigneur soit faite » (Act. 21:14). C’est la seule
conduite spirituelle
à adopter quand, dans une situation apparemment inextricable,
tous les arguments ont été épuisés. Paul est pris dans
un engrenage. Il se rend au temple, se soumet aux rites du culte juif pour être
agréable à ses frères. En un mot, il se compromet gravement, alors que pourtant
il y a eu peu de serviteurs qui ont suivi le Seigneur avec autant de fidélité que
lui. Il agit en vain d’ailleurs, car les Juifs prennent cette attitude pour une
provocation et cherchent à le tuer, mettant la ville en émoi. Mais par ce moyen
Dieu
empêche Paul de s’égarer davantage
,
car les sept jours à la fin desquels une
offrande
( !) devait
être présentée pour chacun de ceux qui avaient fait ce vœu, allaient s’accomplir
(Act. 21 :27:30).
Le commandant de la garnison romaine l’arrache de justesse à la violence de la foule. Finalement, il va autoriser Paul à s’adresser à eux. L’apôtre rappelle son coupable passé et l’immense grâce de Dieu à son égard. Rien n’y fait, les Juifs ne reçoivent pas son témoignage.
L’apôtre échappe ensuite à la question par le fouet, en se faisant connaître comme citoyen romain. Avait-il raison d’agir ainsi ? (Act. 22:25-29). En tout cas, plus tard, il fera valoir un tout autre droit de cité : sa bourgeoisie céleste (Phil. 3:7, 20).
Traduit devant
le Sanhédrin, il réagit vivement devant une injustice manifeste à son égard (Act. 23:3). Puis il déclare : « Je suis pharisien
et fils de pharisien » et par une parole
habile
produit de la
discorde entre eux (Act. 23:6-9). Tout cela laisse une
impression pénible. Une grande clameur s’ensuit mais une fois encore Dieu
permet
que Paul, en danger d’être mis en pièces, soit reconduit par le chiliarque dans la forteresse. Mais après tous ces événements,
Paul, seul dans sa prison, prêt à se décourager, a besoin de réconfort : le Seigneur se tient
près de lui. Désormais, Paul restera
en prison
. Les jours où il pouvait librement annoncer l’Évangile
sont
terminés
. Pour sauvegarder son serviteur, Dieu dirige les événements,
et se sert même du jeune neveu de Paul (Act. 23:18-22).
Paul est envoyé sous bonne escorte à Césarée.
Il est traduit
devant Félix, auquel il délivre un message puissant, sur la justice, la tempérance
et le jugement à venir. Félix tremble
mais sans se convertir, car le véritable
obstacle dans son cœur est l’amour
de l’argent
. Puis Paul comparaît devant Festus,
qui retiendra de leur entretien qu’il s’agit « d’un certain Jésus mort, que
Paul affirmait être vivant ». C’est devant lui que l’apôtre en appelle à César
(Act. 25:11). Paul rendra encore un vibrant témoignage
et adressera un appel au roi Agrippa. La Parole de Dieu devait s’accomplir (Act. 9:15). Mais ce roi n’est pas, hélas, persuadé
de
devenir chrétien
. Cependant il reconnaît que Paul « n’a rien fait qui
soit digne de mort ou de liens ». Il aurait pu être relâché, s’il n’en avait
appelé à César (Act. 26:32).
C’est durant
une très longue et douloureuse captivité que l’apôtre Paul écrira plusieurs épîtres,
si utiles
pour l’édification de tous les croyants. Il déclare, sous la dictée
du Saint Esprit : « Ce que je
dois choisir
, je n’en sais rien :
mais je suis pressé des deux côtés » (Phil. 1:21-23).
Pour aller
de Grèce à Rome, l’apôtre avait, dans le passé, voulu
passer
par Jérusalem (Act. 19:21). C’était un fâcheux
détour
,
mais la volonté
de Dieu
, bonne, agréable et parfaite, s’accomplira
toujours
(Act. 23:11). En suivant le chemin qu’il a lui
-même
choisi
, Paul a dû rencontrer des
épreuves
de toutes sortes, mais il s’exprime sous la conduite de l’Esprit avec autorité et
assurance. Il se savait constamment protégé
par ce Dieu, dont il dit :
« auquel je
suis
et que je
sers
»
(Act. 27:23-25). Il arrivera enchaîné
à Rome, mais
il sera alors reconnu, de façon évidente, comme le
prisonnier de Jésus-Christ
(Phm. 1 ; Phil. 1:12-14). Et là, il pourra rendre ce témoignage
précis que Dieu attendait de lui, avant d’achever
sa course
(2 Tim.
4:7).
Avant de clore,
retenons que toute puissance, tout service utile, efficace, à sa gloire découle
d’une entière
dépendance
. Dieu est plein de miséricorde
et il a compassion de nous et de notre
faiblesse
. Mais si
nous sommes décidés
à suivre un chemin de propre
volonté
, il sait comment la briser
.
« C’est
ce que Tu as trouvé bon devant Toi » (Luc 10:21). Non pas ma
volonté,
mais la tienne
, tel a été le fondement de la joie de Christ. Cherchons à
suivre de plus près Son exemple.