Philippe Laügt
Mai 2004
Table des matières :
2 - Choix, appel et formation des serviteurs
2.3 - Communion près du Seigneur
4 - Celui qui a toutes les ressources
4.3 - La femme à la perte de sang
6 - Contenu du message à transmettre
L’Évangile de Marc présente le Serviteur parfait. Si, dans la gloire de sa Personne, il demeure seul, dans son service, il est le modèle pour tous les serviteurs du Seigneur.
Le royaume
de Dieu s’est approché. Jésus paraît et proclame : « Repentez-vous et
croyez à l’évangile ». Il lit dans les cœurs la réponse à son invitation
pressante. Ceux qui l’écoutent, reçoivent un appel individuel
à Le
suivre. Leur privilège sera d’accompagner Jésus durant son ministère ici-bas.
Il enseigne avec autorité et ils seront des témoins oculaires de Sa marche (2
Pier. 1:17-18). Son service dévoué et incessant sera une instruction pour eux
(Matt. 11:29 ; Rom. 12:11). Le Seigneur montrera souvent qu’il n’est
jamais trop occupé pour consacrer tout le temps nécessaire pour s’entretenir
avec une seule
personne ! De même Il ne s’estimera pas trop grand
pour s’occuper des petits enfants (Matt. 19:14).
Sur les
sentiers de la Judée ou de la Galilée, Jésus était toujours prêt à faire du
bien, chacun pouvait l’approcher sans crainte (Act. 10:38) ! Il refusait
la popularité, car il ne cherchait pas sa propre gloire mais celle de Celui
qu’Il servait. Toujours prêt à se dévouer, la Parole présente Jésus souvent
« ému de compassion » (Matt. 9:36 ; 14:14 ; 15:32 ;
20:34). Comme le bon Berger, Jour après jour, Il prenait soin
aussi de
chacune de ses brebis. Assis sur le trône de Dieu dans la gloire, il poursuit
ce service en faveur de ses rachetés et il l’exercera encore quand ils seront
avec Lui : « S’avançant, Il les servira » (Luc 12:37).
Le désir
de servir se forme par l’Esprit dans le cœur de ceux qui connaissent le
Seigneur Jésus comme leur Sauveur personnel et jouissent de sa merveilleuse
grâce. C’est un des premiers signes en eux de la vie nouvelle (Rom. 12:1, 11).
Il est instructif d’apprendre, en parcourant les Évangiles, comment
le
Seigneur prépare chacun à remplir le service qu’Il se propose de lui confier (Éph. 4:7). Une formation qui ne peut s’acquérir que dans Sa
compagnie
(Marc 1:17).
C’est
après toute une nuit passée à prier Dieu (Luc 612-13) que le Seigneur appelle
à Lui ceux qu’Il voulait. Ils viennent à Lui ; et il en établit douze
pour
être avec Lui
(Marc 3 :14). Ils sont constamment nommés les
douze
dans cet évangile (Marc 4:10 ; 6:7 ; 9:35 ;
10:32 ; 11:11 ; 14:10, 43), sinon une seule fois, après la triste fin
de Judas, où il est parlé des onze (Marc 16:14). Jésus les a déjà
avertis : « N’est-ce pas moi qui vous ai choisis
, vous, les
douze, et l’un d’entre vous est un diable » (Jean 6:70) ? Dans son
choix, Il laisse de côté les sacrificateurs établis, les scribes instruits et
les pharisiens religieux. Il appelle à Lui d’humbles pêcheurs, un Simon, par
exemple, qui pourra dire : « je n’ai ni argent ni or (Act. 3:6). Les
douze n’auraient pas été choisis par le monde. Ils ne répondaient pas aux
critères habituels. Ils étaient « des hommes illettrés et du commun »
(Act. 4:13). Ils n’avaient même pas une appartenance religieuse définie, comme
un Saul de Tarse avant sa conversion (Phil. 3:5). Mais le service auquel le
Seigneur appelle implique le renoncement à tout ce qui embarrasse et ralentit
pour la marche ou le combat (2 Tim. 2:4).
Au moment
de choisir un roi pour Israël, Dieu avait dit à Samuel, en parlant d’Éliab, « Ne regarde pas à son apparence, ni à la
hauteur de sa taille, car je l’ai rejeté : car l’Éternel ne regarde pas ce
à quoi l’homme regarde, car l’homme regarde à l’apparence extérieure, et
l’Éternel regarde au cœur » (1 Sam. 16:6-7). L’apôtre Paul invite aussi
les frères à Corinthe, encore très attirés par les fausses valeurs ayant cours
dans ce monde, à considérer leur appel. Dieu a choisi
les choses folles,
faibles, viles, méprisées et celles qui ne sont pas, « en sorte que nulle
chair
ne se glorifie devant Dieu » (1 Cor. 1:26-29).
Ces hommes
que le Seigneur appelle ont souvent des traits de caractère et des faiblesses
gênants pour leur service. Ils ont besoin d’apprendre, en la compagnie du
Seigneur, à se renoncer
(Matt. 16:24). Mais ils ont en commun un véritable
amour pour Lui
(Judas excepté), et Il leur communiquera le courage pour
Le suivre dans ce monde où Il est méprisé et rejeté (Jean 11:16). Être à Son
école, recevoir le sage enseignement dispensé pour notre profit (Prov. 3:11,
Job 36:22) doit précéder le service. Avant
d’être envoyés répandre
l’Évangile, un précieux temps de formation en Sa compagnie est accordé aux
douze (Ps 32:8 ; És. 48:17). Plus tard, ils pourront rendre témoignage de
Sa mort et de Sa résurrection. Ils seront, rendus capables, sur Ses traces, de
répandre l’Évangile, (Matt. 28:18). Mais d’abord ils peuvent contempler Jésus
dans son activité incessante
à la gloire de Dieu (Marc 3:20 ; Jean
11:6, 15).
C’est
probablement à ce moment-là qu’il faut placer ce qui est parfois appelé le
sermon sur la montagne (Matt. 5 à 7). Marc ne le mentionne pas, conduit par le
Saint Esprit probablement pour mettre l’accent sur l’activité du Seigneur
plutôt que sur Ses paroles.
La compagnie
des Siens est plus précieuse encore au Seigneur que leur service, si dévoué
soit-il. Auprès de Lui, séparés
du monde comme Il l’était, ils font
l’expérience bénie que « le secret
de l’Éternel est pour ceux qui
Le craignent » (Ps 25:14). Jésus leur dit aussi : « Je vous ai
appelés amis
, parce que je vous ai fait connaître tout
ce que
j’ai ouï de mon Père » (Jean 15:15). Vivre dans sa communion est
indispensable pour que notre service puisse Lui être agréable. Près de Lui, son
racheté est en
sécurité
, (1 Sam. 22:23).
Jésus leur
dit : « C’est moi
qui vous ai choisis et qui vous ai établis,
afin que vous alliez, et que vous portiez du fruit et que votre fruit
demeure » (Jean 15:16). C’est un choix
souverain. Il s’est acquis,
par ses souffrances et sa mort à la Croix, tous les droits
sur ses
rachetés. Comment ne pas être étreint par son amour
? Christ est
mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour
Celui
qui pour eux est mort et a été ressuscité (2 Cor. 5:14-15).
David, un
des beaux types de Christ dans l’Écriture, avait, du temps de son humiliation,
des gardes du corps (1 Sam. 22:2). Le Seigneur n’est plus dans ce monde, pour
que nous l’entourions, comme les disciples ont pu le faire. Mais notre
privilège est de maintenir
intact
le grand mystère de la piété,
touchant Sa sainte Personne (1 Tim. 3:16).
Au lieu de
reprocher aux siens leurs pensées et leurs actes, parfois si déplacées et si
contraires aux siens, Jésus dit avant de les quitter : « Mais vous
,
vous êtes ceux qui avez persévéré avec moi dans mes tentations » (Luc
22:28 ; 2 Tim. 2:12) ! Il reconnaît la fidélité, pourtant souvent
chancelante de ses disciples.
Les
rachetés du Seigneur ont le privilège de partager son intimité, d’entrer dans
son conseil secret (Jér. 23:22). C’est « à la
maison » que chacun peut apprendre davantage de Lui (Marc 3:20 ;
Matt. 11:29) ! Le Seigneur, dans le particulier
, interprétait
tout
à ses disciples (Marc 4:34). Quel merveilleux privilège de pouvoir
l’interroger en toute liberté (Marc 4:10 ; 13:3) ! Peut être faut-il
cesser de s’agiter, de courir ça et là et passer plus de temps à Ses
pieds : « J’ai pris plaisir à son ombre et je m’y suis assise »
(Cant. 2:3). Il trouve Ses délices à se révéler à ses bien-aimés. Sa Parole et
son Esprit sont toujours à la disposition de ceux qui s’écrient, avec
l’apôtre : « Le connaître, Lui » ! Il faut se laisser former
,
accepter cette règle d’or : « Il faut que Lui croisse, et que moi, je
diminue » (Jean 3:30). Ainsi on pourra refléter quelques traits de Sa
sainte humanité, sa douceur et sa bonté en particulier (2 Cor. 10:1).
Jésus est
l’exemple parfait de « l’esclave fidèle et prudent », entièrement
soumis à son Maître (Héb. 10:7). Il a été trouvé « faisant ainsi » et
Dieu l’a établi
sur les domestiques de sa maison et sur tous ses biens
(Jean 8:29 ; Héb. 3:5-6 ; Jean 17:4 ; Matt. 24:45-47 ; 1
Pier. 3:22). Le Seigneur apprécie et récompense un service fidèle. Il
déclare : « Si quelqu’un me sert, qu’il me suive ; et où je
suis, moi, là aussi sera mon serviteur : si quelqu’un me sert, le Père
l’honorera
» (Jean 12:26).
Dans cet
évangile de Marc, chacun des
douze
est nommé seul
. Un
serviteur qui désire rester fidèle garde ses yeux attachés sur son Maître (Ps.
123:2). Il reçoit constamment de Lui la direction et le secours (Rom. 14:4). Il
doit réaliser que l’épée de l’Esprit, qui est la Parole de Dieu, est son arme
en tous temps. Elle lui est indispensable pour mener à bien toute activité défensive
ou offensive
(Matt. 4:4, 7, 10 ; Éph.
6:17). C’est en maniant avec dextérité cette épée souveraine que l’Homme
parfait a triomphé au désert
du Serpent ancien (1 Jean 2:16 ; Ps.
17:4). Satan, qui retenait depuis si longtemps les hommes asservis, a dû
s’enfuir (Marc 3:27).
La
parabole du Semeur montre l’effet souverain de la Parole semée « dans la
bonne terre » préparée
, c’est à dire sur ceux qui la reçoivent
(Jacq. 1:22-25) : Dans ce chapitre 4 de Marc, il est, à
treize reprises, question d’écouter
. Mais l’on comprend que la foi n’est
pas de tous (És. 50:2).
Sous
l’effet sanctifiant de la Parole, un serviteur portera du fruit mûr, à la
gloire de Dieu : « L’un trente, et l’un soixante, et l’un cent »
(Marc 4:8, 20). Dans Matthieu 13, l’accent est mis sur notre responsabilité
,
et la quantité du fruit porté va décroissant. Mais quand il s’agit du Fils de
l’Homme, il n’y a pas de variation, le fruit est toujours au centuple
(Luc 8:8).
Le
Seigneur souligne l’importance de cette parabole, en disant aux disciples :
« Ne connaissez-vous pas cette parabole
? Et comment
connaîtrez-vous toutes les paraboles » (Marc 4:13) ? En fait, elle
est la clef
de toutes paraboles. Dans sa grâce, sachant que nous sommes
lents à comprendre, le Seigneur l’explique avec patience, pour nous amener à
partager ses pensées.
Il est le
Semeur
et la semence est la Parole de Dieu. L’homme a montré son incapacité
totale
à produire du fruit pour Dieu. Vraiment il occupait inutilement
la terre, mais le Seigneur lui a fait connaître le chemin du salut (Luc 13:6).
Comprenons que la moisson dépend uniquement de la semence divine
. Elle
seule peut opérer une œuvre durable. Elle doit habiter richement
dans le
serviteur, comme elle habitait chez son Maître. C’est seulement ainsi qu’il
sera un témoin fidèle (Jean 8:55 ; Col. 3:16). Faire briller la vraie
lumière ne dépend pas d’un don reçu ou d’une capacité pour enseigner. Notre
conduite
a plus d’importance que nos paroles. C’est elle qui doit refléter
quelques traits de Christ. Au milieu d’une génération tortue et perverse,
soyons « sans reproche et purs ». Ainsi nous pourrons reluire
comme des luminaires au milieu des ténèbres morales (Phil. 2:15).
Jésus
n’avait pas besoin que quelqu’un rende témoignage au sujet des hommes (Jean
2:25). Il savait lesquels allaient recevoir la Vérité ! À tous l’occasion
est donnée d’entendre, mais l’Évangile doit prendre racine dans le cœur.
L’ennemi, le monde et la chair, conjuguent leurs efforts pour chercher à
empêcher la semence de porter du fruit en Vie éternelle. Cette parabole montre
comment l’action de la semence peut être gâtée par ce que représentent le boisseau
ou le lit
, ces figures des affaires de la vie et de la recherche de nos
aises.
Dans la
parabole suivante, qui ne se trouve que dans l’évangile de Marc, le Semeur
paraît dormir. Mais en réalité, secrètement, de jour et de nuit, il veille sur
sa précieuse semence, l’entoure de toutes sortes de soins pour qu’elle croisse
jusqu’à maturité. Quel encouragement pour les rachetés ! Il entend leurs
intercessions et n’abandonne jamais son œuvre ! Levons les yeux avec
foi
: Jésus invite ses disciples à le faire. Les campagnes ne
sont-elles pas déjà blanches pour la moisson ? Après l’herbe, l’épi, puis
le plein froment dans l’épi : Alors, le fruit est parvenu à maturité, le
temps est venu d’y mettre la faucille. Ce sera pour Sa joie et la nôtre (Marc
4:26-29 ; Jean 12:24).
Simultanément,
l’occasion est offerte aux disciples stupéfaits, de contempler les effets de
l’autorité souveraine du Seigneur, dont la gloire était le plus souvent voilée,
sous les traits de son humanité. Sa puissance divine se manifeste d’abord vis à
vis des éléments en furie, à l’occasion d’une grande tempête sur la mer. Il
dort à la poupe, en apparence indiffèrent aux épreuves des siens. Mais voyant
la nacelle s’emplir d’eau, les disciples, angoissés, Le réveillent (Marc
4:37-38). Aussitôt le Seigneur reprend le vent et dit à la mer : Fais
silence et tais-toi ! Le vent tombe, et il se fait un grand
calme :
Il est le Dieu de paix (2 Thes.
3:16). Les disciples, saisis d’une grande peur, se disent entre eux :
« Qui donc est Celui-ci, que le vent même et la mer lui obéissent »
(Marc 4:38-41) ? Préoccupés par le grand tourbillon de vent et les vagues
qui assaillent notre frêle embarcation, nous en venons à oublier le Seigneur,
pour ne plus penser égoïstement qu’à nous. Alors nous sommes prêts à nous
écrier, comme les disciples : « Maître, ne te mets-tu pas en peine
que nous périssons » (Marc 4:38) ?
Ils abordent le rivage et la première personne rencontrée est un homme possédé, furieux et indomptable. Alors le Serviteur montre aux siens sa puissance absolue sur le monde des esprits. Interrogé par le Seigneur, il décline son nom : Légion, reconnaissant que plusieurs démons se relaient pour le tourmenter. Il délivre de sa misère et de son esclavage ce pauvre démoniaque, tourmenté par les agents de l’Ennemi, et que les hommes sont incapables de soulager. Quel spectacle extraordinaire pour les disciples ! Ils ont vu l’état de ce forcené qui donnait un si terrible portrait moral de l’homme pécheur, devenu un jouet pour le diable. Chacun désormais peut le voir, assis aux pieds de Jésus. Lui qui n’avait plus de vêtements, est maintenant vêtu. Dans le passé, on pouvait l’entendre crier et le voir se meurtrir. Désormais, il est dans son bon sens (Marc 5:15).
Telle est
l’heureuse condition du croyant : Il a la paix
de la conscience et
du cœur. Il est revêtu de justice
, celle de Christ. Son entendement
est renouvelé (Éph. 4:23) par l’opération du Saint
Esprit, et il peut goûter la joie
dans le Seigneur.
Ensuite
c’est un chef de synagogue, Jaïrus, qui accourt. Il
supplie instamment le Seigneur de se rendre au chevet de sa fille. Elle est
très malade, « à l’extrémité » (Marc 5:23). Jésus répond aussitôt,
mais en route, une femme, qu’aucun médecin n’a pu soulager, cherche, avec foi,
à recourir secrètement
à sa puissance, en touchant le bord de son
vêtement. Elle réalise combien son cas est sans espoir, si elle s’en tient aux
capacités de l’homme. Si nous ne pouvons pas saisir Sa main, touchons le bord
de son vêtement ! Cette femme réalise aussitôt qu’elle est guérie, et le
Seigneur le sait aussi. Mais la puissance du Serviteur de Dieu sur cette
maladie incurable, conséquence du péché, doit être mise en évidence devant
tous. La confession publique de cette femme est l’occasion d’une de ces paroles
pleines de grâce de Jésus : Elle met en évidence la relation qui est
dorénavant la sienne avec Lui : « Ma fille
, ta foi t’a
guérie ; va en paix » (Marc 5:25-34 ; Luc 4:22). Quel
encouragement pour sa foi !
Entre
temps, l’enfant est morte et la maison de Jaïrus
retentit des cris d’un désespoir plus ou moins réel. Alors le Seigneur montre
le tendre amour de son cœur en même temps que sa puissance sur la mort, le
salaire du péché. Il recommande à ce père accablé, et aussi à chacun d’entre
nous : « Ne crains pas, crois seulement
». Il est la
Résurrection et la vie. Il ne garde avec lui que les parents, et trois de ses
disciples, Pierre, Jacques et Jean, parmi ceux qui l’accompagnaient. Il prend
la main de l’enfant, et il lui commande : « Talitha
coumi : ce qui interprété est : Jeune
fille, je te dis, lève-toi ». Aussitôt, elle se lève et marche. Le
Seigneur s’est réservé le domaine de l’impossible (Luc 1:37). Tous les
assistants sont transportés d’admiration. Jésus enjoint de lui donner à manger
(Marc 5:40-43). Il est lui-même la
vraie nourriture pour celui auquel il donne la vie. Ses serviteurs doivent s’en
souvenir.
Ainsi
Jésus montre successivement à ceux qu’il envoie, son pouvoir
sur une
mer
qu’aucun marin ne pouvait affronter, sur un démoniaque
que
personne ne pouvait approcher, sur une maladie
qu’aucun médecin ne
pouvait guérir, et sur la mort
, le
roi
des
épouvantements,
à laquelle aucun homme ne peut échapper, sans l’intervention du Seigneur. Celui
qui Le sert
comprend la nécessité de se reposer entièrement sur Son bras
puissant : « Au reste, mes frères, fortifiez-vous dans le Seigneur et
dans la puissance de sa force » (Éph. 6:10).
Aucune activité satanique ne peut Lui résister. Toutes Ses ressources sont à la
disposition de notre faiblesse, pour autant qu’elle soit reconnue (2 Cor.
12:9-10).
Le soir
étant venu, le Seigneur commande à ses disciples : « Passons à l’autre
rive » (Marc 4:35). Sur cette rive, Il a été entièrement rejeté
(Marc 5:17). Les hommes lui ont craché au visage, et l’ont couronné d’épines.
Il est sorti portant sa croix et ils l’ont crucifié. Ils se sont moqués de Lui,
l’ont couvert d’injures, jusqu’au moment où, ayant baissé la tête et criant à
haute voix, il a remis son esprit entre les mains du Père (Luc 23:35-46). Mais
qu’en est-il à son égard sur l’autre
bord
? Dieu le salue,
un ordre est donné : « Portes, élevez vos têtes ! et élevez-vous, portails éternels, et le Roi de gloire
entrera » (Ps. 24:7). Tout le ciel retentit des louanges des armées
célestes et le Seigneur s’assied sur le Trône de sa majesté (Héb. 1:3).
Rachetés
du Seigneur, sommes-nous déjà en esprit sur l’autre bord ? Nos affections,
notre espérance sont-elles là ? Avons-nous déjà, autant que possible,
rompu les liens avec un monde qui L’a rejeté ? Restons-nous tournés vers
le saint lieu où Il est déjà exalté à la droite du Père (Act. 1:11) ? De
quel monde faisons-nous partie ? Certainement plus à ce monde où il a été
crucifié, mais à celui où il est couronné de gloire et d’honneur !
Tournons délibérément le dos à ce monde mauvais et à ses séductions : et
passons déjà, de cœur
, à l’autre rive !
Des
disciples, la Parole précise : « Ils le prennent dans une nacelle comme
il
était
» (Marc 4:36). D’autres sont prêts à dire :
« Descends
de la croix et nous croirons en Toi » ! — tant
il est vrai que pour ceux qui périssent, la parole de la Croix est folie (1
Cor. 1:18). Dès que l’on prêche, comme l’apôtre Paul, Christ et Christ crucifié
(1 Cor. 2:2), il faut s’attendre à rencontrer l’opprobre et l’opposition, car
le diable est s’oppose toujours à Lui et à ceux qui Le suivent (1 Cor. 1:23).
Nos besoins et Sa grâce nous ont attirés vers Lui. Maintenant nous allons avec Lui vers l’autre rive, au cœur même de cette gloire où il se trouve déjà.
Le moment
est venu pour ces disciples de se lever et de partir pour accomplir un service
actif (Marc 6:7-13). Jésus les envoie, porteurs de Son message, appeler des
pécheurs à la repentance. Choisis et formés, ils peuvent désormais servir selon
sa pensée, après l’avoir suivi
dans le chemin et appris
en Le
voyant agir constamment
à la gloire de Dieu (Jean 8:29). Ils sont
chargés d’un témoignage ultime ; le jugement est prêt de tomber sur ceux
qui Le rejettent.
Le
Seigneur les exhorte à ne rien prendre
pour le chemin. Notre vie doit
être une vie de foi.
A-t-elle ce caractère ? Au retour, ils
reconnaîtront n’avoir manqué de rien (Luc 22:35-36). Moment après moment, ils
vont recevoir du Seigneur ce qui leur est nécessaire, et pour remplir leur
service et pour subvenir à leurs besoins. Lui qui pourtant ici-bas ne prenait
pas toujours le temps de répondre à ses propres nécessités (Marc 6:31) !
Le cœur naturel pousse chacun à se munir de provisions,
mais en agissant
ainsi, le chrétien se prive de précieuses expériences ! Le lien qui l’unit
au Maître, invisible mais toujours présent ; est perdu de vue. Quel est notre
comportement personnel ? Mettons-nous vraiment toute
notre
confiance dans le Seigneur (Ps. 118:8-9) ?
Quel
bienfait de retourner vers Lui après avoir accompli un service ! (Luc
17:10). Et de tout Lui
dire, alors que nous sommes plutôt enclins à tout
raconter aux autres. Prenons garde d’être vite plutôt occupés de nous
-mêmes
et de notre
service. Jésus leur répond : « Venez à l’écart
vous-mêmes et reposez-vous un peu »(Marc 6:31).
Il va à nouveau les enseigner (Luc 9:10, 18-27 ; Ps. 119:10). Il y a un
danger réel d’être occupé du service au lieu de cultiver d’abord une vraie
communion avec Lui
. Le temps du service va prendre fin, soyons attentifs
à ne pas gaspiller « le reste de notre temps » (1 Pier. 4:2). Pour
cela, usons en abondance des ressources qu’Il met à notre disposition.
Le
Seigneur lui-même
va venir chercher les siens. Ils seront appelés à Sa
rencontre en l’air. Déjà, nous pouvons nous écrier : « Ô jour
heureux, lorsqu’en ta gloire, aux yeux des tiens, Tu paraîtras ! ».
Alors Il fera asseoir ses serviteurs aux places préparées
par Son amour.
Puisque bientôt tu vas paraître
À nos yeux
Nous désirons, Seigneur et Maître
Glorieux
Te servir, t’aimer, te connaître
Toujours mieux !