Philippe Laügt
Table des matières :
1 - Quelle réponse est-elle donnée à l’amour de Dieu ?
2 - Relation avec les autres — Respect du mariage
3 - Cautérisation de la conscience
Le livre de Malachie est le dernier
appel à la conscience et au
coeur du peuple juif, au milieu duquel Christ apparaîtra, après quatre siècles
de silence absolu sur le plan prophétique. Un dialogue révélateur s’engage
entre l’Éternel et le peuple.
Il met en évidence dès les premières paroles (1:2), du côté de Dieu, un amour
éternel
, personnel, source de tant de bénédictions : « Je t’ai aimé ».
Du côté d’Israël, l’ingratitude de l’inconscience et même de l’insolence. Ce
peuple ose même
mettre en doute Ses sentiments les plus tendres et
demande avec audace : « En quoi nous as-tu aimé » ?
Le peuple foulait aux pieds
les commandements divins les plus
impératifs (1:8 ; Lév. 22:17-25). Et son attitude montrait continuellement
à quel point il méprisait
le nom de Dieu. Il était loin de lui rendre
l’honneur dû à un père ou même la crainte due à un Maître.
À la fin de l’économie de la grâce, tous ces enseignements, ces appels,
cette répréhension doivent s’appliquer sans réserve à notre conscience et à
notre coeur, nous qui sommes les objets de tout l’amour de Christ. Quelle est notre
réponse
à la merveilleuse grâce manifestée par l’oeuvre de la Croix, à
ses soins incessants de Dieu à notre égard ? Peut-être seulement des
murmures ou de l’insoumission à Sa volonté. Peut-être méprisons-nous son désir
clairement exprimé : faire de ses rachetés un peuple d’adorateurs ?
On manifeste alors de l’indifférence
, voire de l’ennui
(1:12)
,
à l’égard du Culte en esprit et en vérité, qu’Il attend de la part de chacun
des siens (Jean 4:2 3 ; Héb. 13:15).
Les sacrificateurs auraient dû prendre à coeur d’écouter
et de
donner gloire
à Dieu (2:2). Appelés au même service (1 Pier. 2:5) les
enfants de Dieu ont-ils veillés à le remplir d’une manière qui plaise à
Dieu ? Il faut reconnaître avec humiliation qu’il n’en est rien
.
Trop souvent c’est le serviteur
qui est glorifié plutôt que son
Seigneur !
De Lui
seul
il peut être dit : « L’iniquité ne se trouva
pas sur ses lèvres ; il marcha devant Moi dans la paix et dans la
droiture » (2:6). Les huissiers envoyés pour Le prendre, étaient contraints de
reconnaître : « Jamais homme ne parla comme cet homme » (Jean 7:46). Lui
seul a détourné « de l’iniquité beaucoup de gens » (2:6).
La profession chrétienne, dont nous faisons partie, offre aujourd’hui un
triste spectacle. Il ne diffère pas sensiblement de celui décrit par le
prophète Malachie. Il faut confesser que ceux qui maintenant ont une responsabilité comparable à celle des
sacrificateurs, des scribes ou des pharisiens, font broncher
beaucoup de
gens : ils ne mettent pas
l’Écriture en pratique
que
pourtant ils enseignent (Matt. 23:3-4). Cette façon d’agir les rend vils et
méprisables
aux yeux de tous (2:9).
La loi de la vérité (2:6) était dans la bouche du Seigneur Jésus. Mais nos
paroles le fatiguent
(2:17), si elles ne sont pas l’expression d’un
coeur qui l’aime. Elles ne sont plus que de vaines redites
(Matt. 6:7).
L’Éternel pose une question très sérieuse : « Pourquoi agissez-vous perfidement
chacun envers son frère ? » (2:10). La perfidie
, se
manifeste, hélas, fréquemment même chez les enfants de Dieu. C’est une abomination
à Ses yeux. Prenons garde à notre esprit (2:15).
Dans toute cette
partie du livre revient ce mot « perfidement ». Dieu est trahi, son sanctuaire
profané par des mariages infidèles (2:11-12). Pour Israël, se marier
avec « la fille d’un dieu étranger », c’est mépriser sa consécration à Dieu. Si
aujourd’hui un chrétien épouse un incrédule, ce qui est devenu, hélas,
fréquent, il désobéit formellement
au Seigneur. Il fait du tort à ses
frères et soeurs dans la foi. Il se montre aussi déloyal vis à vis de son époux
ou de son épouse, en lui laissant penser que les commandements divins sont de
peu d’importance (2 Cor. 6:14 ; 1 Cor. 7:39). On peut aussi se comporter
perfidement vis à vis de son conjoint (2:13-14). Agir avec malice et
fausseté avec « la femme de notre alliance », c’est à dire celle envers laquelle
nous nous sommes étions engagés le jour de notre mariage.
Malgré de grandes démonstrations extérieures de piété : un autel
couvert de larmes et de gémissements, Dieu met à nu
cette
perfidie : « Je hais la répudiation ». C’est un des grands dangers de notre
époque. Banalisé de plus en plus par le monde, le divorce
n’est pas une
chose banale pour Dieu. En agissant de cette manière, l’homme cherche à
détruire Son oeuvre, et s’oppose à Sa pensée (Matt. 19:5). Dans la coulisse,
l’Ennemi est à l’oeuvre, l’homme n’est plus qu’un pantin dans sa main. Quelqu’un a dit : Satan cherche d’abord à
nous éloigner de Dieu, puis à nous séparer les uns des autres et enfin à nous
diviser en famille ».
Faute d’un jugement sérieux de soi-même, la conscience se cautérise
.
On en vient même arriver à dire : « En quoi
l’avons-nous
fatigué » ? L’Éternel qui « éprouve les reins et le coeur » (Jér. 11:20)
répond : « En ce que vous dites
: Quiconque fait le mal est bon
aux yeux de l’Éternel, et c’est en eux qu’il prend plaisir — ou bien : où
est le Dieu de jugement
? (2:17).
Au mépris de l’Écriture, Dieu est accusé de favoriser
les méchants.
Sa justice, et même Sa capacité d’intervenir, sont mis en doute. C’est une
terrible provocation, une révolte ouverte contre Dieu. Dans l’épreuve se
soumet-on au Seigneur ou est-on prêt à l’accuser de ne pas intervenir
?
À travers nos épreuves, Dieu nous forme
et nous amène à nous repentir
.
Il faut se confier
toujours plus dans sa bonté.
Malachie signifie « le messager de l’Éternel ». Le Seigneur donne ce titre à
Jean le baptiseur. Il était chargé de préparer
devant Lui le coeur
de son peuple (Matt. 11:10). Il répétait : « Repentez-vous, car le royaume
des cieux s’est approché » (Matt. 3:2).
Le rejet
du Messie a suspendu le cours de la prophétie. Mais tout à
l’heure le Seigneur reprendra ses voies
envers les fils de Lévi :
Il achèvera son travail d’affinage et d’épuration. Il viendra soudainement
à son Temple, pour exercer le jugement
. Une grave question se pose
alors : « Qui
supportera le jour de Sa venue et qui
subsistera lorsqu’Il se manifestera » ? (3:1-2 ; Zach. 13: 9). Elle est de
nature à faire réfléchir ceux qui réclament avec tant de prétention, et
d’ironie, la prompte apparition du Juge souverain.
Actuellement nous sommes dans la « parenthèse de la grâce ». Les nations,
autrefois sans Dieu dans le monde, sont maintenant approchées
par le
sang de Christ (Éph. 2:13). La bonne nouvelle de la paix est annoncée à ceux
qui étaient loin — les nations — et à ceux qui étaient près — Israël. Pierre
après pierre, l’Église est édifiée, pour être une habitation de Dieu par
l’Esprit (Éph. 2:22).
Toutefois le temps de la patience
divine touche à son terme. Le
temps est venu de commencer le jugement par la Maison de Dieu (1 Pier. 4:17).
Le Seigneur va venir chercher son Église, avant
la grande Tribulation.
Mais auparavant Dieu opère un travail soigneux, patient, chez les siens. Il
veut, dans son amour
, rendre ses rachetés conformes à la radieuse image
morale de son Fils (Rom. 8:29). Si nous sommes des enfants de Dieu, nous ne
serons pas exemptés de la discipline qui règne dans Sa famille (Ps. 119:75).
Pour accomplir cette oeuvre en nous, Il s’assied
. Il ne se lasse pas et
il ne se hâte pas (És. 42:4 ; 2 Cor. 3:18).
L’activité d’un artisan fondeur, occupé à purifier
le minerai
d’argent ou d’or, donne du travail divin une remarquable illustration.
L’affineur reste à côté du creuset, aussi longtemps que le métal est en fusion.
Le Seigneur sait
régler nos circonstances, attiser
parfois le feu
de l’épreuve en vue de nous débarrasser de tout alliage impur, mais il reste tout
près
de ses bien-aimés durant l’épreuve (1 Pier. 1:7 ; 4:12).
Une autre image l’accompagne : il s’agit de « la potasse des foulons ».
C’est un aspect un peu différent, de cette activité du Seigneur pour notre
bien. Le foulon était un artisan qui pressait les étoffes ou les battait
vigoureusement pour les dégraisser. Il se servait d’un détergent naturel, la
potasse, qui pénétrait les tissus. Les impuretés
pouvaient alors être
entraînées par de l’eau. Ce travail pénétrant de la Parole est nécessaire pour
nettoyer les profondeurs de l’âme (Éph. 5:26 ; Prov. 20:30).
Dieu présente ensuite quelques fidèles cachés
qui faisaient partie
de son trésor particulier
. Faisons-nous partie aujourd’hui de ceux qui craignent
le Seigneur, ceux qui pensent à son nom ? Ils s’entretiennent de Lui et
attendent son retour (3:16).