Dieu agit-il
ainsi à notre
égard ? Quels sont ses buts ?
Philippe Laügt
Table des matières :
Des mois de déception et des nuits de misère — Job 7:3
1 - Sur quoi nos pensées sont-elles centrées ?
3 - Chemins barrés ou restreints par Dieu
Il n’est pas nécessaire
d’avoir beaucoup avancé dans la course chrétienne, pour réaliser que Dieu opère
dans notre vie, en vue d’accomplir ses plans d’amour
à notre égard.
Souvent l’intervention divine cause bien des déceptions, parce que la pensée de
Dieu se révèle être très différente
de nos
pensées personnelles.
Nous sommes alors prêts à nous écrier : « Mes jours sont passés, mes
desseins sont frustrés — les plans chéris
de mon coeur » (Job 17:11).
« Mais si Dieu fait
une
brèche
dans notre vie, c’est pour y
passer et mettre notre âme et nos affections plus
directement
en
relation avec Lui-même » (JND).
On se sert souvent de la
parabole du riche fermier pour présenter l’évangile
, mais il y a aussi
dans ce
récit
des enseignements pour chacun. On y trouve en
particulier deux
pensées fort différentes : D’abord celle de cet
homme qui, raisonnant en
lui
-même
, disait : « Voici ce
que je
ferai
», et ensuite la déclaration de son
Créateur : « Mais Dieu lui dit » (Luc 12:18 et 20).
Il y a
souvent une grande différence entre nos
intentions et le plan
divin pour notre
vie. Cherchons-nous soigneusement
à connaître et
à nous soumettre
à Sa
volonté ?
(Ps. 86:11).
Cet homme riche, dont « les
champs avaient beaucoup rapporté » (Luc 12:16), est loin d’être le seul qui se
soit ruiné
sur le plan spirituel, pour s’être follement
confié
dans ses biens
matériels
. Nos vrais
intérêts peuvent être
très rapidement étouffés
par les affaires de la vie, et plus grave
encore, le Seigneur est privé
du fruit que le croyant
devrait
porter en sa saison à Sa gloire (2 Tim. 2:3 ; Marc 4:19).
Si le « Moi » est
habituellement au centre
de nos pensées, et que les droits de Dieu sur
notre vie ne sont plus reconnus en pratique, il faut s’attendre à ce que le
Seigneur intervienne pour nous délivrer d’un état spirituel aussi
misérable : « Celui que le Seigneur aime
, il le discipline » (Héb.
12:6). Mais même au milieu d’une épreuve qui était nécessaire, on trouve toujours
auprès de Lui
du secours (1 Cor. 10:13).
« Mais Dieu
lui
dit » : Si même Ses paroles paraissent sévères
, elles sont toujours
à l’égard de son
enfant
l’expression de Sa sagesse et de Sa
bonté. Les soins de notre Père sont toujours l’expression de son amour :
« Aucune discipline, pour le présent, ne semble
être
un sujet de
joie, mais de tristesse ; mais plus
tard
elle rend le fruit
paisible de la justice à ceux qui sont exercés
par elle » (Héb. 12:11).
Quelle joie, de goûter à nouveau sa communion après l’orage !
N’oublions jamais
à
Qui nous avons affaire. Ses desseins sont tellement au-dessus de notre
compréhension limitée (Ps. 95:5-6). Quand les circonstances sont pénibles, il
ne faut pas oublier que c’est « de
par
l’Éternel
que cette
chose a eu lieu » (1 Rois 12:24).
David, était un homme « selon
le coeur de Dieu » (Act. 13:22). Il avait le grand désir de bâtir une maison où
Dieu pourrait habiter
: « Si je permets à mes yeux de dormir, jusqu’à
ce
que
j’aie trouvé un lieu pour l’Éternel, des demeures pour le
Puissant de Jacob » (Ps. 132:4-5).
Mais par sa parole, l’Éternel
lui dit : « Tu ne
bâtiras
point
une maison à mon nom »
(1 Chr. 22:8). C’était pourtant un
bon
désir
, une
manifestation heureuse de sa
piété
, mais ce
n’était
pas
en
accord
avec la pensée divine.
David, affligé (1 Chr.
22:14), prépare de toute sa force, dans son affection et la droiture de son
coeur tout
ce qui sera nécessaire pour bâtir cette maison. Il encourage
son peuple à offrir
aussi d’un coeur parfait et de franche volonté à
l’Éternel (1 Chr. 29:2-3, 5, 9, 17). Il
s’efface
et assure son
fils Salomon que « l’Éternel Dieu, mon Dieu »,
sera
avec
lui
:
« Il ne te laissera pas et ne t’abandonnera point jusqu’à ce que soit achevé
l’ouvrage du service de la maison de l’Éternel » (1 Chr. 28:20).
Bien des chrétiens, comme
David, aimeraient faire quelque chose de
grand
pour le Seigneur.
On aimerait par exemple Le servir sur un champ missionnaire lointain. Mais Dieu
juge bon parfois de barrer le chemin avec des pierres de taille ! (Lam.
3:9).
L’on entend souvent des
missionnaires, raconter comment
Dieu leur a ouvert
le
chemin
.
Il serait utile de pouvoir écouter aussi ceux qui désiraient
partir,
expliquer comment le Seigneur les a conduit à accepter
que la porte se
ferme
, parfois définitivement (Ps. 131:2). « Il n’y a pas une
seule
circonstance
de ma vie où Dieu n’ait pas une volonté positive de me
diriger comme Père, de sorte que je ne fasse pas un
pas
sans que son
amour
y ait pourvu » (JND).
Dieu ne veut pas freiner
le zèle de son enfant ou arracher
son espérance
»comme on arrache
un arbre » ! (Job 19:10). Mais Il veut nous conduire « dans des sentiers de
justice, à cause de son nom » (Ps. 23:3. Là, nous pourrons vraiment
Le
servir, à Sa gloire, dans le chemin de Sa volonté. Il faut attendre patiemment
l’Éternel (Ps. 40:1), Il prendra soin de chacun de ses enfants et sa joie sera
de leur aider à apprendre
à réaliser ce qui est vraiment devant Lui
la vie (1 Tim. 6:19), celle que Christ seul
remplit
(Phil. 1:21).
« Celui qui n’a pas épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment
ne nous fera-t-il pas don
aussi
librement
de toutes choses
avec
Lui
? » (Rom. 8:32). La foi
s’attend entièrement
à Celui qui nous a fait le don
inexprimable
de son Fils
bien-aimé.
Le serviteur Paul essayait
vainement de se rendre avec ses compagnons de voyage en Bithynie. Mais l’Esprit
de Jésus ne
le
lui
permit
pas
. Il lui fallut
attendre et prier
et peu après, dans une vision, il reçoit l’assurance
que le Seigneur l’appelle à prêcher l’évangile en Macédoine (Act. 16:7-10).
Dieu est intervenu pour diriger
son serviteur dans son travail et le
conduire
sur un nouveau champ de service. Pour la première fois, sans
doute, l’Évangile va être prêché en Europe, par le moyen de l’apôtre, et de ses
compagnons d’oeuvre ! Il est désireux de nous diriger aussi pas à pas
(Prov. 3:6 ; Act. 8:29).
Par ces restrictions, ces
arrêts
que Dieu impose à ses serviteurs son intention est de les enrichir
spirituellement
(Prov. 10:22).
Joseph avait été arraché,
contre son gré, aux joies paisibles de la maison de son père. Mais la citerne
où il fut jeté par ses frères (Gen. 37:24), l’injuste emprisonnement
décrété par Potiphar,
officier du Pharaon, la tour où il semble oublié
par son compagnon de captivité, le chef des échansons (Gen. 39-40) étaient
des préludes nécessaires
aux yeux de
Dieu, pour qu’il devienne
gouverneur sur l’Égypte et accomplisse les desseins divins (Gen. 41:40 ;
Ps. 105:18-22).
Mais durant ce temps
d’épreuve, il se soumet
à la volonté de Dieu. La présence de l’Éternel
lui est accordée, où qu’il se trouve (Gen. 39:21, 23). Aussi, quand enfin il
est établi et peut « conserver son
peuple
en vie, par une grande
délivrance », il console ses frères qui sentent leur culpabilité : « Ce
n’est pas vous
qui m’avez envoyé ici, mais c’est
Dieu
» !
(Gen. 45:7-8).
Quand les soeurs
de
Lazare
ont envoyé à Jésus ce message pressant : « Celui que tu
aimes
est malade » (Jean 11:3), elles étaient persuadées qu’il se
hâterait
de venir à leur secours. Mais, au lieu de répondre immédiatement
, le
Seigneur reste
deux jours là où il se trouvait.
Pourtant, dira-t-on, en
venant aussitôt à Béthanie, il aurait arraché Lazare à la mort ! (Jean
11:32). Mais cette
maladie
n’était pas à la mort, mais à
la
gloire
de
Dieu
(Jean 11:4). Jésus va se faire connaître à
tous comme la Résurrection et la Vie (Jean 11:24).
Quatre jours après la mort de
Lazare, la corruption
a fait son oeuvre (Jean 11:39). Avant
d’intervenir, le Seigneur attribue d’avance, dans une action de grâces, son
pouvoir à Celui qui l’a envoyé. Puis il montre en ressuscitant cet homme, qu’Il
est le vainqueur
de
la
mort
(Jean 11:41-44 ;
Jean 5:25).
Afin que l’apôtre Paul ne s’enorgueillisse pas de l’extraordinaire des révélations reçues, Dieu lui donne une écharde pour la chair, « un ange de Satan pour le souffleter » (2 Cor. 12:7). À ce sujet, il supplie trois fois le Seigneur pour qu’elle se retire de lui.
Mais, au lieu de la réponse
attendue, Dieu lui accorde une plus grande bénédiction. « Il m’a dit : Ma
grâce te suffit, car ma
puissance
s’accomplit dans
l’infirmité
»
(2 Cor. 12:9). Paul aurait tellement voulu être délivré
de son
infirmité
!
Mais, il reçoit une bénédiction encore meilleure : La puissance de Christ demeure
sur lui !
Ayant compris la volonté de
Dieu à son égard, l’apôtre déclare : « C’est pourquoi je
prends
plaisir
dans les infirmités, dans les outrages, dans les nécessités,
dans les persécutions, dans les détresses pour Christ
; car quand
je suis faible, alors je suis fort » (2 Cor. 12:10). Sommes-nous prêts à
accepter volontiers comme lui tout
ce
qui
contribue
à
affaiblir
la volonté de l’homme, pour permettre à la puissance
de Dieu de se manifester sans réserve ?
Quand ce même apôtre
s’adresse une fois encore à son enfant Timothée, il lui rappelle ses
circonstances. Emprisonné à Rome, sur le point de subir le martyr, Paul
écrit : « Dans ma première défense, personne
n’a été avec moi, mais
tous m’ont abandonné ». Il en avait été de même pour son Seigneur (Matt.
26:56 ; Marc 14:50). Comme Lui, Paul demande pour ses frères, pourtant si
lâches dans leur comportement : « Que cela ne leur soit pas imputé » (2 Tim.
4:16).
Longtemps avant, l’apôtre
avait écrit une épître à ces chrétiens de Rome. Il s’adressait à eux comme « aux
bien-aimés de Dieu » (Rom. 1:7). Il rendait grâce à Dieu de ce que leur foi
était publiée
dans le monde entier. Plus tard, alors qu’il s’approchait
de Rome, à la fin d’un voyage très éprouvant, les saints
étaient venus à
sa rencontre, l’accueillir avec une grande affection. « Paul, les voyant, rendit
grâces
à
Dieu
et prit courage » (Act. 28:15).
On comprend sa tristesse de
voir tous ces frères l’abandonner
maintenant à l’heure la plus difficile
de son combat pour la foi. Mais il est heureux d’ajouter : « le Seigneur
s’est tenu
près
de
moi
et m’a fortifié » (2 Tim.
4:16). Ses frères en Christ lui font défaut, mais il se confie
pleinement
dans cet « Ami, plus
attaché
qu’un frère » (Prov. 18:24). Apprenons
à nous appuyer sur Celui qui seul
est la force et le soutien des siens
(Ps. 62:5-6).
La volonté de Dieu doit avoir
du
prix
pour notre coeur, même quand elle va à l’encontre de nos
espérances
. « Quant
à
Dieu
, sa
voie
est
parfaite
» (Ps. 18:30). Il a un plan d’amour et Il fait travailler
toutes
choses
ensemble
pour parvenir au but qu’Il s’est
fixé : Sa gloire et notre bonheur (Phil. 1:6). Son dessein est de rendre
les siens « conformes à l’image de son Fils » (Rom. 8:29). Celui qui, sur la
terre, au moment même où son ministère d’amour était rejeté
par les
hommes, disait dans une parfaite dépendance
: « Oui
, Père
,
car c’est ce que tu
as
trouvé
bon
devant
toi
»
(Matt. 11:26).
Ainsi, en dépit de la
perversité et de l’incrédulité de notre
coeur naturel, de tout ce qui
peut nous faire honte en jetant un regard en arrière, Ses
desseins
,
dont Christ est le centre
, seront bientôt entièrement
accomplis
.
Les rachetés, transformés à la ressemblance du Seigneur (1 Jean 3:2), revêtus
d’un corps glorieux, feront partie de la cohorte des rachetés, qui chanteront
Sa louange pendant l’éternité (Apoc. 5:9-10).
Tu nous destines à la gloire
Qui couronne l’Agneau dans la sainte cité.
Nous serons avec Lui dans la félicité,
Fruits de son oeuvre expiatoire.
Tu formes sur la terre tes bien-aimés enfants.
Sois loué, tendre Père, pour tes soins vigilants !