— les paroles d’Élihu et celles de l’Éternel dans le livre de Job —
par Philippe Laügt
Table des matières :
3 - 2° Élihu met en évidence aussi comment Dieu agit envers l’homme et les objectifs qu’Il poursuit.
4 - 3° Élihu révèle la justice de Dieu et montre comment l’homme peut être restauré (Job 33:23-30).
5 - 4°
Les paroles d’Élihu mettent Job à l’épreuve
.
5.1 - Élihu revendique le caractère de Dieu (Job 34).
5.2 - 1° Élihu invite d’abord les sages à écouter ! (Job 34:1-4).
5.3 - 2° Élihu cherche à convaincre Job d’injustice vis à vis de Dieu (Job 34:5-9).
5.4 - 3° Élihu réfute ensuite avec force les accusations de Job contre Dieu (Job 34:10-30).
5.4.1 - Parce qu’il est Dieu (v. 10-12).
5.4.3 - Sa grandeur est la preuve que les accusations de Job sont sans valeur (v. 16-20.).
5.4.4 - L’omniscience de Dieu lui rend témoignage (v. 21-24).
5.4.5 - Le
juste jugement de Dieu manifeste aussi qui
Il est (v. 26-30).
5.5 - 4 Conclusion de cette partie du discours d’Élihu :
6 - Le chapitre 35 confirme comment Dieu met l’homme à l’épreuve.
6.1 - La grandeur divine est revendiquée devant la prétention de Job, un ver (Job 35:1-6).
6.3 - Élihu appelle à placer sa confiance en Dieu (v. 14-16).
7 - Dans
les chapitres 36 et 37 Élihu présente les oeuvres de Dieu dans l’homme
et dans la nature
.
8 - Le moment est venu où Dieu lui-même va s’occuper directement de Job.
L’essentiel de ce que l’on sait de Job se trouve dans son livre, un des livres de l’expérience ou de la sagesse, avec les Psaumes, les Proverbes, l’Ecclésiaste, le Cantique des cantiques auquel s’ajoute les Lamentations de Jérémie.
Job habitait dans le pays d’Uts, en Édom (Lam. 4:21). Ce nom est en hébreu le même que celui du fils de Nakhor, frère d’Abraham. À noter qu’Élihu appartient aussi à la même famille : c’est un fils de Barakiel, le Buzite, frère d’Uts (Gen. 22:21). Tout indique que Job vivait au temps des patriarches.
Le livre de Job met en
évidence les voies de Dieu en gouvernement. Dieu entrouvre le voile qui
enveloppe l’invisible, et nous fait assister à ce que Job ignore, un
entretien
à son sujet, entre l’Éternel et l’Ennemi.
Satan se présente, au milieu des fils de Dieu, devant le Trône de l’Éternel. Il peut encore le faire, et il s’empresse d’accuser les frères jour et nuit. Mais le jour approche, où il sera précipité sur la terre (Apoc. 12:7-12) et jeté ensuite dans le feu éternel, préparé pour le diable et ses anges (Matt. 25:41).
Dieu attire l’attention de
Satan sur Job et révèle ses pensées à son égard : « As-tu considéré mon
serviteur
Job,
qu’il n’y a sur la terre aucun homme
comme
lui, parfait et droit, craignant Dieu et se retirant du mal » ? (Job 1:8).
Satan répond : « Est-ce pour
rien
que Job craint Dieu ? Ne l’as-tu pas, toi
, entouré de
toutes parts d’une haie de protection
, lui et sa maison ». « Touche à tout
ce qu’il a : tu verras s’il ne te maudit pas en face » (Job 1:9-11).
Dieu permet alors à Satan de
retirer à Job tous ses biens terrestres. Ses serviteurs et même ses enfants
trouvent la mort.
Devant un tel désastre, le
patriarche mène deuil, se prosterne et déclare simplement : « L’Éternel
a donné et l’Éternel
a pris, que le nom de l’Éternel
soit
béni ! » Il n’attribue donc rien d’inconvenant à Dieu (Job 1:22).
Satan se présente à nouveau
devant Dieu, qui continue à porter la
même
appréciation sur Job.
Mais il fait remarquer que son serviteur, malgré ses grandes épreuves, reste
ferme dans sa perfection. Satan l’a incité contre lui, pour l’engloutir sans
cause
(Job 2:3).
Mais l’Adversaire voudrait
poursuivre son travail destructeur
à l’égard de ce témoin fidèle. Plein
de méchanceté, il déclare : « Peau pour peau » : Les biens d’un homme
ne sont rien en comparaison de sa vie ! Et il suggère : « Étends ta
main et touche à ses os et à sa chair : tu verras s’il ne te maudit pas en
face ! » (Job 2:4-5).
Une fois encore, l’Éternel
accorde à Satan une certaine liberté d’action vis à vis de Job : « Le voilà
entre tes mains, seulement
épargne sa vie » (Job 2:6). Il reçoit la permission
d’exercer sa puissance hostile.
Le gouvernement de Dieu est
un des grands problèmes abordés dans ce livre. Il n’est pas direct, comme vis à
vis d’Israël, mais providentiel
. Il s’exerce à l’égard de tout homme
dans un monde où le péché et la mort sont entrés.
Notre intelligence est très
limitée pour comprendre un peu les voies divines (Ps. 77:19). Mais « nous
savons
que
toutes choses travaillent ensemble pour le bien
de
ceux qui aiment Dieu » (Rom. 8:28).
« Comment un homme sera-t-il juste devant Dieu » ? (Job 9:2 ; 25:4). Cette question se pose aussi dans ce livre. Elle ne recevra de réponse définitive que dans l’épître aux Romains.
Dieu veut délivrer son
serviteur de sa propre justice
. Il se sert
de Satan, et de divers
instruments, et achèvera lui-même
son travail d’amour.
Il faut savoir attendre
le temps que Dieu juge nécessaire. Le moment venu, on peut contempler « la
fin du Seigneur
, savoir que le Seigneur est plein de compassion
et miséricordieux
»
(Jac. 5:11). Il s’assied
et s’occupe avec amour
de chacun de ses
bien-aimés, semblable à celui qui affine et purifie l’argent (Mal. 3:3 ;
És. 1:25).
Satan frappe alors Job d’un ulcère malin « de la plante des pieds jusqu’au sommet de la tête ». C’est un châtiment qui revient chaque matin (Job 2:8 ; 7:3-5 ; 16:8 ; Ps. 73:14). Cette épreuve cruelle ne lui attire pourtant aucune sympathie de la part de ses voisins. Bien au contraire, ils se moquent de lui (Job 16:20). Comment ne pas penser au Seigneur sur la Croix ? (Ps. 22:7 ; Matt. 27:29, 41).
Son haleine est odieuse même
à sa femme (Job 19:17). Elle lui dit : « Restes-tu encore
ferme dans
ta perfection ? Maudis
Dieu et meurs » (Job 3:9).
Le patriarche répond
sagement : « Nous avons reçu le bien aussi de la part de Dieu
, et
nous ne recevrions pas le mal ? » (Job 2:10). Si son épreuve en était
restée là, Job aurait pu cultiver son autosatisfaction. Satan, malgré des
assauts furieux, a échoué
.
Mais les amis
de Job
se rendent à son chevet. Ils se sont concertés pour le plaindre
et le consoler
.
Épouvantés à sa vue, ils commencent par rester pendant sept jours et sept
nuits, muets
devant cette grande douleur.
Puis incapables, hélas, de
se retenir
de parler (Job 4:2), ils vont, par leurs consolations,
exaspérer
ce pauvre Job, faire déborder l’amertume de son coeur, et contribuent, en
l’accusant, à ébranler
sa foi.
À leurs yeux, Job ne peut
qu’être un méchant
homme, puisque de telles choses lui arrivent !
Ils l’estiment battu, frapp
é de Dieu
et affligé (És. 53:4).
Le peuple Juif, repentant, devra aussi confesser plus tard avoir eu les mêmes pensées à l’égard de leur Messie.
Il y a plusieurs grandes
vérités
dans les paroles de ces « sages » réputés, originaires d’Édom. Elles
font parties du canon des Écritures. Certaines sont même citées dans le Nouveau
Testament, par exemple Job 5:13 dans 1 Corinthiens 3:19.
Mais ils les appliquent à
tort
à Job. On peut connaître beaucoup de vérités de l’Écriture, et s’en
servir sans à-propos (Prov. 15:23).
Le patriarche est outragé
par ses amis (Job 19:2) Il souhaite n’être jamais né (Job 1:12-19). Leur
prétendue sympathie brise son courage.
Nos paroles peuvent parfois
produire un tel effet, par manque de tact et de vraie sympathie (Prov. 12:18).
Tous leurs discours commencent par des reproches
. Est-ce ainsi que l’on gagne
des âmes ? (1 Cor. 9:22).
Pendant ces longues
contestations verbales, la chair
se manifeste souvent. Le mal caché
chez Job, sa bonne opinion
de lui-même, se révèle.
Il fait son propre portrait,
certainement exact
. Il a été comblé, à juste titre, d’honneurs et de
considération. Mais la complaisance
avec laquelle il décrit tout le
bien
qu’il a fait, montre qu’il s’en glorifie.
Dans le chapitre 29, tous ces
« je », ces « moi » (une soixantaine environ) trahissent
cette satisfaction
vis à vis de lui-même que Job nourrissait secrètement. C’est aussi souvent
notre cas.
Dieu veut le délivrer
par cette terrible épreuve. Il n’aura plus cette « haute
opinion de
lui-même, au-dessus de celle qu’il convient d’avoir ». « Il ne sera plus sage à
ses propres yeux » (Rom. 12:3 ; 11:25).
Chaque discours de ses amis
est suivi d’une réponse
de Job. En cela son attitude, et souvent la
nôtre, est bien différente de celle du Seigneur (1 Pier. 2:23). Malgré une
patience devenue proverbiale (Jac. 5:11), le patriarche va réaliser que ses
paroles sont outrées
(Job 6:3).
Il se croit écrasé par un
Juge inflexible, qui multiplie sans cause ses blessures ! Pourtant Dieu
n’afflige pas volontiers
les fils des hommes (Lam. 3:33). Sa discipline,
souvent à caractère éducatif, est celle d’un père vis à vis de ses fils.
Quel contraste entre
l’amertume de Job (Job 30) et la parfaite
soumission du Seigneur à
l’égard de son Père (Matt. 11:26).
Ce sont d’étranges
consolateurs qui se succèdent ! D’abord Éliphaz, courtois et sentencieux,
qui se targue d’une révélation, reçue en songe (Job 4:12-21). Il s’appuie sur
la tradition
des anciens et demande à Job : « Qui a péri étant innocent
? »
(Job 4:7). N’a t-il pas entendu parler d’Abel et tant d’autres après lui ?
Il se montre surpris que son ami, dans le malheur,
soit à ce point
troublé.
Il lui dit
en substance :
« Mets en pratique
ce que tu enseignais aux autres
! » (Job 4:7). Après tout,
l’affliction ne sort pas de la poussière, et la misère ne germe pas du sol. Si
Dieu les permet, ce n’est pas sans motif (Job 5:6). Les accusations d’Éliphaz
seront bientôt plus nettes. Il parlera à Job de « sa méchanceté
», de « ses
iniquités
» ! (Job 22:5).
Bildad, vif et direct,
intervient ensuite. Il porte bien son nom, qui signifie : « fils de
contestation ». Loin de porter les caractères d’un esclave du Seigneur (2 Tim.
2:24), il affirme sans ambages que la mort des enfants de Job est la
conséquence de leur iniquité ! C’est une parole cruelle
pour Job,
qui a tant prié pour eux (Job 1:5).
Tsophar, longtemps silencieux
(Ps. 39:1-3) se montre à son tour agressif et violent. Il traite successivement
Job de bavard
, de menteur
et de moqueur
(Job 11:2, 3, 6).
Légaliste, il dresse un tableau de ce qu’il faut faire
, à son avis, pour
obtenir la bénédiction divine.
Ces trois amis,
d’un
genre un peu particulier,
reprendront plusieurs fois la parole. Ils
accusent ouvertement le patriarche d’être un hypocrite
, un homme rusé
,
et concluent en disant : « Si tu n’étais pas coupable, tu ne te défendrais
pas avec tant de véhémence » !
À leur contact, Job
s’échauffe peu à peu. Il finit par déclarer qu’il est las
d’entendre ces
« forgeurs de mensonge, ces médecins de néant » (Job 13:4) : Il n’accepte
pas, comme plus tard Asaph, les descriptions effrayantes que ses amis font sur le
sort
des méchants sur la terre
! Il trouve qu’elles sont
souvent contredites par les
faits
(Job 21:7, 9, 12-13). Il lui
faudra entrer, comme le psalmiste, dans les sanctuaires
de Dieu, pour
comprendre la fin
des méchants (Ps. 73:17).
Pourtant la chape de plomb
qui pèse sur les pensées de Job semble se soulever un instant. Il
s’interrogeait, comme tant d’autres : « Si un homme meurt,
revivra-t-il ? ». Mais il accepte soudain l’espérance de la résurrection
:
« Je sais que mon Rédempteur est vivant, et que, le dernier, il sera debout sur
la terre… de ma chair, je verrai
Dieu » (Job 19:25-26).
Job voudrait exposer devant
Dieu sa juste cause
. Il est sûr d’être justifié ! (Job 13:18). Il
est persuadé que Dieu, sans raison, est contre
lui : « Il a allumé contre
moi sa colère » (Job 19:11).
Ses amis, eux, sont persuadés
du contraire : Job est coupable ! Un fossé d’incompréhension se
creuse de plus en plus entre eux. Ils ont montré qu’ils savent blesser
mais non guérir, renverser
et non édifier. Ils cessent de lui répondre,
parce que Job est juste à ses propres yeux
. Et Job, lui aussi, cesse de
parler.
Si ce livre de Job se
terminait au chapitre 31, l’épreuve du patriarche et sa souffrance resteraient
pour nous une énigme
et surtout les vrais caractères de Dieu ne seraient
pas revendiqués.
Le dernier mot
serait
pour Job, qui tire sur ses
épreuves
la fausse conclusion
suivante : Il n’y a aucun
avantage
à marcher dans la
justice : Dieu ne traite pas mieux le juste que celui qui vit dans le
péché ! (Job 9:22 ; 34:9 ; 35:3), et Il n’impute pas l’iniquité
qui se commet ! (Job 24:12).
Le patriarche n’a pas encore
réalisé ce qui pouvait germer dans son
coeur. Il décrit ses bonnes
actions avec complaisance, mais ne cherche pas à éprouver ses motifs
secrets
(Ps. 139:24).
Dieu pèse
les coeurs
(Prov. 21:2). Il veut nous sonder
par sa Parole, plus pénétrante
qu’aucune épée à deux tranchants. Elle discerne les pensées et les intentions
du coeur. Elle atteint jusqu’à la division de l’âme et de l’esprit, des jointures
et des moelles ! (Héb. 4:12).
Mais soudain quelqu’un
,
dont on ignorait la présence, s’avance : c’est Élihu. Il a assisté à la
controverse qui s’achève, il comprend la portée
du débat et peut faire
succinctement le point
sur la situation. Une telle personne, envoyée
par Dieu
, va exercer une activité
médiatrice
à l’égard de
Job, et prépare
r le chemin
de l’intervention finale directe
de Dieu.
Élihu a écouté les discours
des trois amis au patriarche. Il voit qu’ils sont réduits au silence
.
Alors sa colère s’enflamme contre Job
!
Ce nom d’Élihu
est
très suggestif. Il signifie « Il est mon Dieu ». C’est le fils de
Barakeël, qui signifie « Le Dieu béni », le Buzite
c’est à dire :
« Celui qui est rejeté », de la famille de Ram
qui se traduit :
« exalté ». Appliquée au Seigneur, cette succession de noms prend toute sa valeur
(És. 53:3 ; 52:13). Élihu le représente dans son activité
médiatrice
.
Il s’estime encore jeune (Job
32:4). Il a su garder
jusqu’ici le silence
. Il a tenu compte
qu’ils sont tous ses aînés
. Il attendait en pensant : « Les jours
parleront, et le grand nombre des années donnera à connaître la sagesse » (Job
32:7).
Il n’est pas fougueux et
plein de suffisance. Mais maintenant rester silencieux
serait se montrer
infidèle
, dans sa génération, à l’égard du Tout-puissant (Ps. 73:15).
Élihu doit
rendre
témoignage. L’esprit qui est dans les hommes, ce « souffle du Tout-puissant qui
leur donne de l’intelligence » l’y conduit (Job 32:8). C’est le grand secret de
sa tranquille autorité
. En écoutant ses paroles, dictées par la sagesse
divine, on oublie sa jeunesse
! (1 Tim 4:12).
Pensons au Seigneur :
tout jeune, il surprend par la sagesse de ses questions et bientôt il enseigne avec
autorité
, au grand étonnement de tous dans la synagogue (Luc 2:47 ;
Marc 1:22).
Il y aura toujours une grande différence entre les paroles de celui qui a reçu l’onction du Saint Esprit, et celles d’un homme qui parle, avec son intelligence naturelle, sous sa propre autorité.
Élihu a écouté attentivement
.
Il a constaté avec peine qu’aucun des amis
de Job n’a pu le convaincre,
ni répondre sagement à ses questions ! (Job 32:12)
Les discours d’Éliphaz, par
exemple, commençaient de façon élevée, mais ils s’achevaient par des charges
brutales contre
Job.
« Ils ont été confondus, ils
ne répondent plus, les paroles leur sont ôtées » (Job 32:15). Quel droit ces
visiteurs ont-ils désormais d’affirmer qu’ils ont trouvé la sagesse. Quant à
Job, Élihu pense que « Dieu seul
le fera céder
, et non pas
l’homme » (Job 32:13).
Ce messager n’a pas
l’intention de contester
avec Job (2 Tim. 2:24), mais veut lui faire
connaître ce que Dieu
lui a révélé
. Il laissera entièrement de
côté les arguments
des trois amis.
Élihu se compare à ce vin
nouveau
qui, dans sa fermentation, cherche une issue, et en vient à rompre
même des outres neuves : « Je suis plein de paroles, l’esprit qui est au
dedans de moi me presse » (Job 32:18). En son jour l’apôtre Paul déclare
aussi : « Si j’évangélise, je n’ai pas de quoi me glorifier, car c’est une
nécessité qui m’est imposée, car malheur à moi
si je n’évangélise pas »
(1 Cor. 9:16).
Dans la période actuelle,
celle de la grâce
, l’activité du Saint Esprit dans le croyant doit
ressembler au cours d’un fleuve tranquille
. Alors notre comportement
dans l’Assemblée, sera toujours bienséant
. « Les esprits des prophètes
sont assujettis aux prophètes. Car Dieu n’est pas un Dieu de désordre, mais de
paix » (1 Cor. 14:32-33).
Il faut rester
dans la
présence de Dieu, avec le sentiment de sa toute-puissance et de notre néan
t.
Apprenons à nous appuyer sur Lui seul
, à ne pas être esclave des hommes
et de leur appréciation
. « Si quelqu’un parle, qu’il le fasse comme
oracle de Dieu » (1 Pier. 4:11). C’est le secret de la force
dans le
ministère chrétien.
On peut parler longuement,
sans contredire l’enseignement de la Parole, mais sans être conduit
par
le Saint Esprit. Un verbiage sans onction ne peut toucher ni le coeur ni la
conscience des auditeurs, même si l’on cherche à l’étayer sur des vérités, en
empruntant aussi souvent les paroles des autres.
Peut être ces remarques
peuvent nous aider à comprendre la portée
et la force
des paroles
d’Élihu : « Je ne ferai pas acception de personne, et je ne flatterai aucun
homme ; car je ne sais pas flatter : Celui qui m’a fait m’emporterait
bientôt » (Prov. 29:5). Avec de telles dispositions intérieures, il est qualifié
pour parler, comme l’apôtre Paul, « devant Dieu qui éprouve les coeurs » (1 Thes.
2:2-8).
Il se tourne vers Job, et
l’assure qu’il va parler « selon la droiture de son coeur ». Il ajoute : « Si
tu le peux, réponds-moi ». (Job 33:3, 5). Il n’oublie pas que son interlocuteur
est, tout comme lui, en relation avec Dieu. De plus, ils sont fait de la même
argile
(Job 33:6). Il semble bien que nous
l’oublions parfois en
nous adressant aux autres.
En le relevant, Pierre dit à
Corneille qui se prosterne devant lui : « Lève-toi ; et moi aussi, je
suis un homme » (Act. 10:26). L’attitude des hommes « religieux » est parfois si
différente. « Mon poids ne t’accablera
pas » déclare Élihu. Le comportement des trois amis
a été tout autre
!
(Job 12:2). Mais Dieu se sert même
de leur attitude accusatrice pour
travailler
dans le coeur de son serviteur Job : « Toutes choses le
servent » ! (Ps. 119:91)
Ils ont agit en censeurs
sévères, en présence des plaies béantes
de leur ami désolé
et
sans vraie
sympathie. Dieu dira à Éliphaz : « Vous n’avez pas parlé
de moi comme il convient » (Job 42:7) ; tandis que le ministère d’Élihu
jette sur la conscience de Job la lumière de la vérité
et répand le
précieux baume de la grâce
sur son coeur. Dieu
mènera ensuite lui-même
son travail à bonne fin.
Cet homme de Dieu se
préoccupe peu de ce que Job a fait
et de ce qu’il est
. Il n’est pas
soupçonneux
à son égard, un fruit de l’orgueil
qui naît parfois
dans nos coeurs (1 Tim. 6:4). Mais Élihu a retenu de nombreuses paroles du
patriarche, qui jettent du déshonneur sur Dieu
lui-même. Il en cite
certaines avec exactitude, et d’autres dont il rappelle la substance.
Job a dit : « Moi, je
suis net, sans transgression ; je suis pur, et il n’y a pas d’iniquité en
moi » (Job 33:9). Paroles téméraires pour un pauvre mortel ! Job s’adresse
à Dieu et il affirme : « Tu sais que je ne suis pas un méchant » (Job 10:7)
et encore : « Quoiqu’il n’y ait pas de violence dans mes mains et que ma
prière soit pure » (Job 16:17). Il ose dire : « Jusqu’à ce que j’expire, je
ne lâcherai pas ma perfection
; je tiendrai ferme ma justice
;
mon coeur ne me reproche aucun
de mes jours ! » (Job 27:5-6).
En écoutant Job, l’on peut
croire qu’il s’attache simplement à réfuter les accusations de méchanceté
venant de ses amis. Mais, en fait, il accuse
Dieu d’agir injustement à
son égard, en punissant un innocent : Tes
mains m’ont formé… et Tu
m’engloutis ! » (Job 10:8).
Élihu résume ainsi plusieurs
paroles de Job : « Voici, Il trouve des occasions d’iniquité contre moi
,
il me considère comme son ennemi » (Job 33:10 à comparer avec 10:13-17 et 13:24
où c’est Job lui-même
qui s’exprime). Les accusations de Job contre
Dieu se retrouvent dans ces paroles : « Il a mis mes pieds dans les ceps,
il observe toutes mes voies » (Job 33:10-11).
Élihu ne cherche pas à travestir
la pensée de Job, ou à se servir d’une
seule
expression
pour l’accabler (És. 29:21). Il est affligé de ce que Job semble avoir perdu le
contact avec ce Dieu de bonté
qui, dans le passé, a fait toute sa joie.
Dans ces conditions, peut-on
affirmer qu’au milieu des doutes qui l’assaillent, le patriarche reste pénétré
de la puissance
et de l’omniscience
de Dieu ? Est-ce
vraiment se confier en
Dieu que de vouloir établir sa juste
cause
devant Lui ? (Job 13:18 ; 23:4).
Élihu voudrait faire
comprendre à Job la fausseté de ses accusations. Il veut apporter un témoignage
clair
à la justice divine, et rendre
la
paix intérieure
à Job.
Conduit par Dieu
, il
ne parle pas, comme les trois amis, de manière très élaborée. Il ne cherche pas
à excuser l’apparente
injustice des voies divines, et ne tente pas de
les expliquer. Par une courte sentence, il met de côté tous les raisonnements
humains : « Dieu est plus grand que l’homme » (Job 33:12). En d’autres
termes, si l’on peut dire, Dieu est Dieu !
Comment le Tout puissant,
dans sa perfection absolue
, pourrait-il commettre une injustice ?
Comme l’affirme Abraham : « Le Juge de toute la terre ne fera t-il pas ce
qui est juste ? » (Gen. 18:25). Paul répond à quelqu’un qui met en question
la justice
divine : « Mais plutôt, toi
, ô homme, qui es-tu
,
qui conteste contre Dieu ? » (Rom. 9:20).
Le Seigneur lui-même, pendant
les jours de sa chair (Héb. 5:7), rend témoignage à cette infaillibilité
divine : « Oui, Père, car c’est ce que tu as trouvé bon devant toi » (Matt.
11:25).
Tant qu’une âme élève des
questions touchant le caractère
de Dieu, ses difficultés restent sans
réponse : « Pourquoi contestes-tu avec lui ? Car d’aucune de ses
actions il ne rend compte » lui dit Élihu (Job 33:13).
L’âme doit trouver
son
repos
en Dieu
, elle ne le trouve jamais dans ses raisonnements.
Quelqu’un a dit : « Quand on trouve Dieu, les questions tombent ». Ses
jugements sont insondables et ses voies introuvables ! » (Rom. 11:33).
Dieu est infiniment au dessus
des hommes. Il échappe en grande partie à leur compréhension si limitée (1 Cor.
13:9-12) mais Dieu n’est pas indifférent
à l’égard de ses créatures. Il n’agit
pas
envers elles de façon
arbitraire
. Il cherche les
âmes : dans son amour, il désire les gagner
.
Si une âme se
soumet
à Dieu et prend sa vraie place
devant Lui, il lui fait comprendre Ses voies (És. 55:9). Acceptons, comme le
fera Job, d’être soumis à Sa volonté. Il nous aidera à discerner la sagesse de
ses conseils (Job 42:3).
Dieu a des moyens variés pour
instruire les siens : Il leur parle par des rêves
, des visions
et aussi par des épreuves
. Examinons-les chacun.
Au temps des patriarches, il n’y a pas, à proprement parler, de révélation, en dehors de celles que Dieu fait à une personne déterminée. Il fait connaître sa pensée à Noé, à Abraham, ou même à des personnes plutôt éloignées de Lui, comme Abimélec ou Laban (Gen. 20:3 ; 31:24), en se servant d’un rêve ou d’une vision. « Quand un profond sommeil tombe sur les hommes… alors Il ouvre l’oreille aux hommes et scelle l’instruction qu’il leur donne » (Job 35:15).
Dieu ne vous a-t-il jamais
réveillé de votre sommeil ? Son propos est de détourner
l’homme de
ce qu’il fait, de réprimer
son orgueil, de le garder des péchés commis par
fierté
(Ps. 19:13). Dieu épargne parfois la vie d’un homme, pour sauver
son âme. Si l’homme accepte
l’instruction ou la répréhension, son âme
est préservée de la fosse, « et sa vie de se jeter sur l’épée » c’est à dire
d’une mort violente (Job 33:18).
Maintenant
les avertissements sont apportés par l’Écriture,
d’une façon plus claire, et les révélations par le moyen de rêves ou de visions
ont perdu de leur actualité. Mais il faut se souvenir, par exemple, de Saul de
Tarse et de sa vision
sur le chemin de Damas, avec pour effet sa
conversion (Act. 9:3). Plus tard, quant le Saint Esprit sera versé sur les fils
d’Israël, ils auront des visions (Joël 2:28 ; Act. 2:17).
Nous avons entre nos mains la
Parole de Dieu
complète
: « Toute
écriture est
inspirée de Dieu, et utile
pour enseigner, pour convaincre, pour
corriger, pour instruire dans la justice » (2 Tim. 2:16).
Dieu parle directement
aux hommes par son moyen, pour les détourner de leur mauvais chemin, et les
délivrer du piège du diable. Mais souvent, hélas, « Dieu parle une
fois
et deux
fois — et l’on n’y prend pas garde » (Job 33:14 ; Prov.
1:24). Nous avons certainement entendu la voix de Dieu : l’avons nous écoutée
?
Si l’on n’écoute pas
sa Parole, Dieu peut
, en grâce, se servir de la verge
. Élihu
décrit ici, à peu de chose près, l’état de Job.
Cloué sur son lit par la
douleur, le patriarche décrit ses souffrances : « La nuit perce mes os et
les détache de dessus moi, et ceux qui me rongent ne dorment pas » (Job
30:17 ; 33:19). Il est dans un état si misérable
qu’il a même la
nourriture en horreur (Job 33:20). Tout près de la mort, du puits de la
destruction (Job 30:23), Job s’écrie : « Mon âme est dégoûtée de ma vie »
(Job 6:7).
« Mais ces maux qui si souvent nous visitent ne sont pas les ministres de sa vengeance, mais les messagers de son amour » (ASL).
Élihu ne dit pas ouvertement
que Job a refusé
d’écouter les avertissements divins. Mais en décrivant
les moyens dont Dieu se sert, il fait comprendre à Job que, par cette grande
épreuve, Il lui parle
.
Pour que l’homme tire profit
de la discipline, il doit d’abord saisir
quel est le dessein divin. Il a
besoin de quelqu’un qui l’instruise. Ce mot : « messager
» (Job 33:23)
est traduit ailleurs par « ange ». La pensée de Dieu est parfois révélée par des moyen
s
surnaturel
s. C’est fréquent du temps des patriarches et au début des
évangiles. L’Ange fait connaître la volonté de Dieu, il agit comme son
représentant (Jug 2:1 ; 13:3 ; Luc 1:28-38… etc). Il est parfois si
près
de Dieu, que l’Écriture parle parfois de lui, comme
de Dieu
lui-même (És. 63:9).
La pensée est soulignée par
le terme suivant : « interprète ». Dans une telle circonstance, n’importe
quel messager ne convient pas ; il en faut « un entre mille
». Cette
expression s’apparente à celle-ci : « Un porte-bannière entre dix mille »
(Cant. 5:10).
Job a déjà compris que ce
n’est pas un homme qui peut remplir ce rôle (Job 9:32), et Élihu, tout en
apportant les pensées de Dieu, a reconnu qu’il est de la même argile
que
Job.
Le vrai
Médiateur
entre Dieu et les hommes ne peut être que « l’homme Christ Jésus » (1 Tim. 2:5).
Parfaitement homme et parfaitement Dieu, il est le
seul
en mesure
d’être le trait d’union entre Dieu et l’homme.
« Montrer à l’homme, ce qui,
pour lui est la
droiture
» ? Devant cette tâche, Élihu sent
ses limites. Le voile
qui recouvre la vérité demeure
jusqu’à la
venue du Fils unique (Éphés. 4:21). Jésus-Christ seul est la révélation
parfaite de Dieu. Son oeuvre permet à l’homme de se tenir devant Dieu, sans
conscience de péché.
Job en arrive à croire que
Dieu est injuste à son égard. Élihu veut l’aider à se juger lui-même
. Il
faut se fonder sur la justice de Dieu, pour saisir ce qu’est la droiture.
Alors nous reconnaîtrons,
avec le Psalmiste : « Je sais
, ô Éternel, que tes jugements sont
justice, et que c’est en fidélité
que tu m’as affligé » (Ps. 119:75).
L’enseignement du Nouveau
Testament est plus
clair encore : Dieu a voulu montrer « sa justice
dans le temps présent, en sorte qu’il soit juste, et justifiant celui qui est
de la foi de Jésus » (Rom. 3:26). Dieu présente Jésus comme moyen de propitiation
par la foi en son sang (Rom. 3:24). Cette révélation dépasse toutes les
précédentes. Élihu ne pouvait pas
expliquer ce qu’il fallait entendre
par « rançon ».
Mais la sainteté
, cet
attribut essentiel de Dieu, a été magnifiée
à la Croix de Christ. Sa
justice a trouvé par Sa mort, et le sang versé, la rançon
qui seule peut
répondre au péché de l’homme.
Les paroles d’Élihu ne sont
qu’un avant-goût
des révélations merveilleuses de l’Évangile : « Il
lui fera grâce, et il dira : Délivre-le pour qu’il ne descende pas dans la
fosse, j’ai trouvé une propitiation » (Job 33:24). Le Nouveau Testament révèle
que « Christ, avec son propre sang… a obtenu une Rédemption éternelle » (Héb.
9:13). Il est entré une fois pour toutes
dans les lieux saints. Sa
résurrection et sa séance actuelle dans la gloire ont d’immenses conséquences
pour chaque racheté.
« Sa chair a plus de fraîcheur
que dans l’enfance » (Job 33:25). De cet état heureux, Naaman est un exemple (2
Rois 5:14). C’est une figure de la régénération
(Tite 3:5-6), de la vie
nouvelle, communiquée par cette semence incorruptible, la Parole de Dieu (1
Pier. 1:23). Le croyant a trouvé une justice, celle de Dieu
, par la foi
(Phil. 3:9).
Réconciliés avec Lui, nous
reconnaissons, comme Job, Sa fidélité
. La justice, reçue de Dieu, porte
des fruits bénis. Tout découle du travail de notre Médiateur à la Croix.
Le racheté désormais
s’adresse à Dieu avec confiance. Il vit
dans sa communion. Il peut se
réjouir dans Sa faveur et contempler Sa face avec des chants de triomphe (Job
33:26). Il est rendu capable de parler
de la grâce dont il est l’objet.
C’est la première strophe
du cantique nouveau, à la louange de notre
Dieu (Ps. 40:3).
Loin de chercher à cacher ses
fautes, il
chante
devant les hommes : « J’ai péché et j’ai
perverti la droiture, et il ne me l’a pas rendu ». Job reconnaîtra qu’il a
dénaturé le juste caractère de Dieu. Si un pécheur regarde à sa vie passée, il
se souvient, avec Paul, du temps où il était « un blasphémateur et un outrageux »
(1 Tim. 1:13).
Sa grande iniquité n’a pas
reçue sa juste
rétribution ! Job dira : « Il a délivré mon âme
pour qu’elle n’aille pas dans la fosse, et ma vie verra la lumière » (Job
33:27-28).
C’est le secret des voies de
Dieu qu’Élihu met en évidence : des pécheurs sont amenés à s’humilier
devant Dieu, sous l’effet sanctifiant de Sa Parole. Ils réalisent que Sa main a
été sur eux, et chacun
reconnaît pour lui-même : « Il est bon
pour moi que j’aie été affligé » (Ps. 119:71).
à l’épreuve.
« Sois attentif Job », qu’as-tu
à répondre ? (Job 33:31-33). Élihu est là pour aider
Job à se
placer devant Dieu dans les dispositions convenables. Il entend le traiter avec
justice et s’interrompt pour lui laisser le temps
de répondre. Il ne
veut pas que Job se soumette sous la
contrainte
. Est-il
d’accord
avec ce qu’Élihu vient d’exprimer ? Son silence
est
t-il approbatif ?
Élihu a attendu
une
réponse éventuelle de Job. Il poursuit maintenant son plaidoyer, et revendique
ouvertement le caractère de Dieu. Il s’oppose aux accusations implicites d’injustice
formulées par le patriarche (Job 34:5).
Dans ses paroles il n’y a pas
de place pour des suppositions
ou des insinuations
. Il invite le
patriarche à se laisser humblement
enseigner. Alors la discipline
produira le fruit paisible de la justice.
Il conclut en affirmant que
« Job n’a pas parlé avec connaissance
et que ses paroles ne sont pas
intelligentes » (Job 34:35). Il a multiplié les paroles contre
Dieu !
Entrant un peu dans le détail, on voit que :
D’où qu’ils viennent et quelqu’ils soient, ils doivent reconnaître ensemble, « ce qui est bon ». Il cite les paroles de Job à ce sujet et rappelle que l’oreille « éprouve les paroles comme le palais les aliments » (Job 12:11 ; 34:3).
Il le fait en rappelant
d’abord ses propres
paroles : « Je suis juste et Dieu a écarté mon
droit. Mentirai-je contre ma droiture » ! Parler de la sorte, c’est marcher
en « compagnie des ouvriers d’iniquité » et s’associer « au conseil des méchants ».
Si nous ne mettons
plus
notre confiance dans la justice de Dieu, que nous reste t-il
? On
en viendrait vite à dire : « Il ne profite de rien
à l’homme de
trouver son plaisir en Dieu » ! Comment un enfant de Dieu
peut-il en
arriver là ?
La foi de Job n’a pas
sombrée, malgré un épais nuage d’incrédulité
. Mais combien ses paroles
différent de celles du Seigneur qui, dans son chemin de souffrance solitaire,
s’écrie : « Les cordeaux sont tombés pour moi en des lieux agréables » (Ps.
16:6). Et qui à l’heure la plus ténébreuse, justifie Dieu : « Et toi, tu es
saint » (Ps. 22:3).
La méchanceté et l’iniquité sont
loin
du Tout-Puissant. Élihu en appelle aux « hommes de sens », sa
trompette ne rend pas un son confus. « Que Dieu soit vrai
, et tout homme
menteur » (Rom. 3:4). Il veut examiner la question en détail et déclare :
Oui, Dieu est juste
:
Ce seul fait qu’il soit
Dieu
, annule l’accusation d’injustice portée à son égard. Celui dont la
perfection est absolue ne peut ni penser ni faire le mal. Jacques le
déclare : « Dieu ne peut être tenté par le mal » (1:13).
En parlant ainsi, Élihu
laisse volontairement de côté toutes les « causes secondes
», les problèmes
difficiles et les énigmes
dont ce monde ténébreux est rempli. Il se
tourne résolument vers Celui qui est lumière
et trouve son repos en
Dieu
, un repos absolu
.
Loin de Dieu la pensée de faire le mal ! « Dieu est lumière et il n’y a en lui aucunes ténèbres » (1 Jean 1:5). Le Tout puissant peut tout faire, mais il ne peut pas mentir, ni se renier lui-même. Voilà qui donne l’assurance qu’Il est parfaitement juste dans Ses voies envers l’homme.
Il ne faut pas penser pour
autant que les « amis » ont eu
raison
de porter de graves
accusations contre Job.
Mais soyons assuré que Dieu
agit avec une parfaite justice envers son serviteur, et envers nous, pour nous
apprendre les leçons nécessaires
. C’est dans ce sens que l’on peut
accepter les paroles du patriarche : « Il connaît la voie que je suis, Il
m’éprouve, je sortirai comme de l’or » (Job 23:10). Ce sera le merveilleux
résultat du travail de la grâce divine en Job. Il faut le répéter : Dieu
ne veut pas agir avec méchanceté, ni pervertir le droit.
Dieu aurait pu parfaitement
se suffire à lui-même. Dans l’éternité passée
, Dieu, le Père, le Fils et
le Saint Esprit, trouvaient leurs délices dans le cercle divin. Mais la
Création est l’oeuvre de ses mains. Quand l’homme est tombé dans le péché, Dieu
aurait pu retirer à Lui son esprit et son souffle, et toute chair aurait expiré
ensemble. L’homme serait retourné à la poussière.
Mais Tite le proclame :
« Quand la bonté de notre Dieu sauveur et son amour envers les hommes sont
apparus, Il nous sauva » (Tite 3:4-5). C’est pourquoi Pierre invite les croyants
qui souffrent, à s’en remettre à un fidèle
Créateur (1 Pier. 4:19) :
Celui qui soutient
toutes choses par la parole de sa puissance, est
aussi notre
Sauveur et notre
Seigneur.
Dans ce passage, Élihu
rappelle à Job la dignité et la grandeur de Dieu ». Peut-on condamner le Juste
par excellence ? » (Job 34:17). On se garde de dire « Bélial » à un roi, de
traiter des nobles de « méchants », combien moins osera t-on parler de façon
injurieuse à Celui qui n’a pas plus égard au riche qu’au pauvre, car ils sont tous
l’oeuvre de Ses mains ?
Il n’y a rien de caché à Ses
yeux. « Éternel ! Tu m’as sondé, et tu m’as connu » s’écrie David (Ps.
139:1). « Il brise les puissants, sans examen… car il connaît
leurs
oeuvres ». Comment oser
prétendre que Celui dont les yeux sont comme des
flammes de feu, peut faire des erreurs
de jugement ?
quiIl est (v. 26-30).
Si Dieu frappe ceux qui se retirent de Lui, ils auraient dû faire monter vers Dieu le cri du pauvre, intercéder pour eux-mêmes auprès de Dieu (Job 34:28).
Une heureuse certitude
réjouit toujours
le coeur du racheté : « Quand il donne la
tranquillité, qui
troublera ? » (Job 34:29). S’il cache sa face,
alors c’est l’épouvante (Ps. 30:7). Les pensées d’Élihu sont formées par sa
connaissance de Dieu et ses conclusions s’imposent à tout esprit droit.
Job a injustement
accusé Dieu. Il lui faut apprendre
une très importante leçon. Dans la
situation où il se trouve, quelle doit être
son attitude ?
Reconnaître humblement
qu’il a eu tort de nourrir
de telles
pensées et demander à Dieu : « Ce que je ne vois pas
, montre-le
moi
; si j’ai commis l’iniquité, je ne le referai pas » (Job 34:32). Il
faut ajouter : Avec Ton aide !
Job n’a encore rien dit de
semblable. Aussi, fidèle à défendre le caractère de Celui qui l’a envoyé, Élihu
veut que Job soit éprouvé « jusqu’au bout
», et qu’il retire entièrement
ses accusations, au lieu de multiplier des paroles contre
Dieu (Job 34:37).
Pour l’essentiel, Élihu
reprend les mêmes arguments dont il s’est déjà
servi pour revendiquer le
caractère de Dieu. Il fait ressortir Sa perfection, et l’établit en
contraste
avec les voies de l’homme.
On peut diviser ce chapitre
en trois
parties. Mais avant de l’aborder, remarquons d’abord avec
quelle douceur
Élihu parle.
Il en appelle à la conscience
et à l’intelligence de Job. Il cherche à le gagner
, à lui faire abandonner
ses mauvaises soupçons à l’égard de Dieu. Il veut l’amener à se confier
en toute simplicité en Celui qui, peut être, reste pour l’instant caché
,
mais qui est juste et plein de bonté
dans tout ce qu’Il fait.
Job doit juger toutes ses paroles, elles sont en contradiction avec la noble profession de foi du début : « L’Éternel a donné et l’Éternel a pris, que le nom de l’Éternel soit béni » (Job 1:21).
Élihu en revient à
l’invraisemblable conclusion de Job : « Je suis plus juste
que
Dieu », à son affirmation : « Je
n’ai pas péché
, pourquoi un tel
châtiment m’est-il infligé ? ». Il a dit : « ma vie est irréprochable
devant Dieu et devant les hommes ! Il agit à mon égard d’une manière injust
e ».
Il rappelle aussi que Job en est arrivé à cette conclusion erronée, qu’il n’y a
pas aucun bénéfice d’être juste plutôt que pécheur. Finalement il a même accusé
Dieu d’indifférence
à l’égard de la conduite de l’homme.
La réponse d’Élihu à Job et à
ses amis, est singulière. Ce n’est pas exactement celle que nous aurions
attendue. Il affirme d’abord que la grandeur
de Dieu est telle que la
conduite de l’homme n’a pas d’influence directe sur son comportement : « Si
tu pèches, quel tort Lui
causes-tu ? » (Job 35:6).
Puis il met en évidence la
contradiction implicite contenue des propos de Job. « Comment le patriarche
peut-il à la fois accuser
Dieu de se montrer indifférent
à la
conduite des hommes et affirmer simultanément que Dieu le frappe injustement
?
Fidèle à son propos, Élihu
désire être du coté de Dieu
. Mais il ne s’occupe pas des relations
de Dieu avec l’homme, du soin
et de l’intérêt
qu’Il montre pour
cet homme qu’il a créé.
La révélation qu’Élihu a reçu
du caractère
de Dieu n’a pas
l’étendue
de celle que nous
apporte le Nouveau Testament. Par Sa venue ici-bas, et sa mort expiatoire,
Celui qui pouvait dire : « Celui qui m’a vu, a vu le Père » (Jean 14:9) a
révélé le coeur de Dieu
et son amour
envers les hommes.
Élihu invite Job à regarder vers
les cieux
, à contempler les nuées plus hautes que lui. Il comprendra sa
petitesse, et la grandeur de Dieu. Il faut qu’il perde toute importance à
ses propres yeux
(Ps. 8:3-4). C’est une disposition de coeur
indispensable
pour chaque croyant.
Job (7:20) et Éliphaz (22:2)
avaient déjà un peu compris cette transcendante grandeur
de Dieu, mais
ce n’est qu’un côté
de Dieu. Il faut comprendre cet autre
caractère divin : le pécheur misérable a plus de prix à Ses yeux que les
étoiles dans les cieux ! D’où ce travail merveilleux de la Rédemption
.
Il confirme que Dieu connaît
parfaitement
les voies de l’homme : Il ne sommeille pas, il entend
et voit
tout et son coeur est attristé par le péché de l’homme. Ses
perfections infinies sont outragées par le mal, par l’orgueil des méchants (v.
12). Et c’est encore pour rester fidèle à son caractère qu’il ne répond pas
toujours au cri d’un opprimé qui réclame du secours.
En parlant ainsi, Élihu ne
pense pas spécialement à Job, mais à tous
les affligés sur cette terre.
Ils sont souvent uniquement
occupés de leur misère. Leur désir est
d’être soulagé, d’obtenir du secours.
La volonté de Dieu et Sa gloire
ont peu
d’importance
à leurs yeux. Ils ne se demandent pas :
« Où est Dieu, mon
créateur ? » Ils ne cherchent pas à
comprendre : « Que veut-Il m’apprendre
par cette épreuve ? »
Quels sont-ils ces hommes qui
se tournent momentanément
vers Dieu dans leur affliction ? Ceux,
par exemple, qui souffrent d’inanition et veulent obtenir du pain. C’est avoir
une image faussée du Tout-puissant. Mais la prière peut être présentée par une
âme pieuse qui se tourne vers son Dieu. Celui qui peut accorder des délivrances
soudaines, donne « des chants dans la nuit ». Il met de joyeux cantiques sur les
lèvres des affligés (Job 35:10).
Si les incrédules reçoivent
une réponse
à leurs besoins, souvent ils s’éloignent, sans plus se
soucier du Donateur. Le Seigneur disait aux foules : « Vous me cherchez…
parce que vous avez mangé des pains et que vous avez été rassasiés. Travaillez,
non pour la viande qui périt, mais pour la viande qui demeure jusque dans la
vie éternelle » (Jean 6:26-27). Dieu nous enseigne : Il veut que nous soyons
plus
instruits que les bêtes de la terre, et plus
sages que les
oiseaux des cieux (Job 35:11).
Élihu cherche ensuite à
expliquer pourquoi
Dieu garde le silence
. Mais il ne connaît pas
la bonté
et les soins
de Dieu à l’égard de sa créature :
« L’Éternel est bon envers tous, et ses compassions sont sur toutes ses oeuvres »
(Ps. 145:9).
Il exhorte Job : « Le
jugement est devant Lui ; attends-le
donc ». Ne pense pas que Dieu
t’a oublié, sois patient, apprends les leçons qu’Il veut t’enseigner (Ps.
27:14) et, à l’intention de tous, il ajoute : Si sa colère ne t’a pas
encore visitée, ne dédaigne pas sa longanimité.
Il déclare ensuite que le
patriarche a ouvert vainement
sa bouche, qu’il a amassé des paroles sans
science ! Dieu commence plus tard à parler ainsi à Job. Il
l’interrogera : « Qui est celui-ci qui obscurcit le conseil par des
discours sans
connaissance ? » (Job 38:2).
l’hommeet dans la
nature.
Il a encore des paroles pour
Dieu : « Je donnerai justice à mon créateur » (Job 36:3). Il fait
d’abord l’éloge de sa manière d’agir vis à vis des hommes et s’étend ensuite
longuement sur la façon merveilleuse dont il dirige toutes choses dans le ciel
et sur la terre.
Il parle d’abord de façon
plutôt simple
, à la conscience et au bon sens de Job. Mais à la fin, il
parle d’une manière si forte, qu’on dirait un orage
, précurseur de la
présence divine. Ce sera le prélude convenable aux nombreuses questions
(environ 70) que Dieu posera ensuite à Job, du milieu du tourbillon.
Dieu s’occupe de sa créature.
Quoiqu’il soit Tout-puissant, Il ne la méprise pas
. Job, dans la
souffrance, a eu pour sa part, hélas, une attitude tout autre ! (Job
31:1). Le croyant (appelé ici le « juste ») est l’objet de soins particuliers.
Les yeux de l’Éternel sont toujours
sur lui, soit qu’Il l’élève (Job
36:7), soit qu’Il l’éprouve « par les cordeaux du malheur » (Job 36:8).
Mais Dieu n’agit pas pour
autant de façon capricieuse
, comme Job l’a laissé entendre. Sa
discipline a un but précis
: Montrer aux siens ce qu’ils ont fait,
ouvrir leurs oreilles à ses avertissements, et les faire revenir, s’il y a
lieu, de leur iniquité.
On comprend l’importance d’écouter
la voix de la verge et Celui qui l’a décrétée » (Mich. 3:9). « Qui enseigne comme
Lui ? » demande Élihu. Nous sommes, toute notre vie, à Son école. Chacun,
comme Job, doit se soumettre humblement à ce Dieu puissant, mais juste
.
Pour évoquer peut-être
l’agitation de l’âme du patriarche et les voies de Dieu
envers tous les
hommes, Élihu se sert du spectacle prodigieux que présente le ciel, un jour
d’orage
. C’est « Dieu qui tonne
merveilleusement de sa voix, faisant
de grandes choses que nous ne comprenons pas » (Job 37:5). Les sombres nuages
peuvent évoquer les deuils, les épreuves, qui ont caché à Job, pour un temps,
la lumière de la face de Dieu.
Comment saisir le mystérieux
« balancement
des nuages, les oeuvres extraordinaires de Celui qui est
parfait en connaissance » ? (Job 37:16). Comprenons qu’au jour de
l’épreuve, les nuages sont porteurs de bénédiction
et puis, au moment
convenable, « la lumière dissipe
les nuées » (Job 37:11, 21).
Dieu fait tomber la pluie en bénédiction
sur la terre (Ps. 65:10). Ce sont des averses abondantes, fertilisantes (Job
36:27-28 ; 37:6). Il peut l’envoyer au contraire comme un châtiment
.
Elle tombe alors de façon torrentielle et ravage tout
sur son passage,
sans pénétrer dans le sol (Job 37:13 ; Ps. 148:7-8).
Finalement Élihu pose
quelques questions
à Job sur ces phénomènes que l’on appelle naturels.
Habitués à les voir se produire sous nos yeux, ils paraissent
des plus
simples ! Or Job est incapable de répondre à ces questions, comme nous le
serions certainement. Décrire, même minutieusement, toutes ces choses, ce n’est
pas les expliquer
. Mais alors comment Job prétendrait-il entrer en
discussion avec Dieu
sur des sujets autrement mystérieux !
L’homme est si
petit : il assiste, totalement dépassé,
aux merveilles du Dieu
souverain. « Nous ne savons pas préparer des paroles », du fait de notre profonde
ignorance
, que nous mesurons souvent mal (Job 37:19). L’homme aurait-il
la prétention d’atteindre à cette lumière inaccessible
où Dieu
habite ? (1 Tim. 6:16).
Au lieu de porter comme Job
des jugements téméraires sur Dieu, il faut le craindre
. Grand en force,
en jugement et en beaucoup de justice, il n’opprime pas
(Job 36:5 ;
37:23).
Le Tout-puissant
(titre qui revient 31 fois dans ce livre) répond à Job, comme il l’a demandé
(Job 31:35). Il va lui montrer sa totale insignifiance
. La même voix
demande encore à tout homme : Qu’as tu fait de ta vie depuis que tu as
écouté l’ennemi ?
Dieu va décrire les actes de sa
sagesse
divine et de sa puissance
dans la nature. Comment Job
pourrait-il prétendre l’instruire
sur la sagesse de Ses voies ? Les
questions se succédent à un rythme soutenu.
« Où étais-tu quand j’ai fondé
la terre ? Déclare-le-moi, si tu as de l’intelligence
. Qui lui a
établi sa mesure si tu le sais ? » etc. (Job 38:4-5). Job est incapable de
répondre. L’homme se glorifie aujourd’hui de ses progrès, de son habileté, des
lumières apportées par la science et la « civilisation ». Mais il est
incapable
de répondre aux questions que Dieu pose ici à Job. Les plus sages
sont ceux qui confessent leur ignorance
! Dieu détruit toute la prétention
de l’homme (1 Cor. 1:19).
Il fait passer devant Job,
complètement dépassé, une série de tableaux très vivants, très variés sur la
terre, la mer, l’aube du jour, les portes de la mort, la lumière, les
phénomènes de l’eau, les astres, la foudre, les nuages ! Il décrit
ensuite, en mettant l’accent sur leurs caractéristiques, toutes sortes
d’animaux, depuis la lionne
jusqu’à l’aigle
, en passant par le corbeau
.
Dieu les connaît tous et s’en occupe. Ils sont soumis à son gouvernement et
assujettis à sa puissance.
Le travail divin commence à
porter ses fruits. Job est contraint de reconnaître : « Je suis une
créature de rien
… Je mettrai ma main sur ma bouche » (Job 39:37). Il
sent son insignifiance devant cette création si merveilleusement ordonné.
Mais il n’est pas encore
entièrement soumis. Alors il parlera
encore, d’une toute nouvelle
manière.
Dieu, du milieu du
tourbillon, l’interroge à nouveau : « Veux-tu donc anéantir mon
jugement ? Me démontreras-tu inique afin de te justifier ? » (Job
40:3). Mieux qu’Élihu, l’Éternel met à nu
le coeur de Job.
Il cite d’autres témoins de
Sa puissance en Création. Une création où ce qui ne peut se voir de Dieu, sa
puissance éternelle et sa divinité, se discerne par le moyen de l’intelligence.
Tout homme est donc inexcusable
, et son ignorance volontaire (Rom.
1:20).
Il tourne les regards de Job vers
deux animaux
qui, comme l’homme, sont des chefs-d’oeuvre du Créateur (Job
40:10). Leur force prodigieuse mais aveugle surpasse de beaucoup celle de
l’homme.
Il semble que la figure du béhémoth
qu’on ne peut
dompter
(Job 40:18-19), et celle du léviathan
cruel et sans pitié
, (Job 40:27) évoquent des
puissances
spirituelles
de méchanceté
.
Mais la description de ces
créatures qui inspirent l’effroi, est interrompue
par cette déclaration
divine : « Qui m’a prévenu (ou : « de qui suis-je le débiteur ») et je
le lui rendrai ? Tout
ce qui est sous les cieux est à moi » (Job
41:1-2 ; Rom. 11:35-36).
C’est la pensée centrale
de ces chapitres 40 et 41 : Devant une incapacité évidente pour affronter
ces créatures monstrueuses, qui mettent en évidence la sagesse et la puissance
du Créateur, Il faut que Job réalise que ce serait folie de prétendre se
présenter devant le trône de Dieu.
Le béhémoth est appelé ici « la
première
des voies de Dieu : celui qui l’a fait lui a fourni son épée »
(Job 40:14).
Le léviathan domine plutôt
dans la mer
. C’est un mot qui dérive d’un autre désignant le dragon.
S’il s’agit, comme on le pense généralement, d’une figure de Satan, il faut se
souvenir qu’il a été vaincu par un plus fort que lui (Luc 11:22). Le Fils de
Dieu est venu délivrer ceux qui étaient réduits en esclavage par ce grand
ennemi, qui ne renvoyait pas ses prisonniers chez eux (Héb. 2:15 ; És.
14:17). À la Croix, le Seigneur a triomphé des principautés et des autorités et
les a produites en public (Col. 2:15).
Le léviathan est appelé le
« roi sur tous les fiers
animaux » (Job 41:25). On lit à son sujet dans
Ésaïe : « En ce jour-là, l’Éternel visitera de son épée, dure et grande et
forte, le léviathan, serpent fuyard, et le léviathan, serpent tortueux, et il
tuera le monstre qui est dans la mer » (27:1). Il représente sans doute la
puissance des ténèbres. L’Écriture est avant tout pour la révélation de vérités
d’ordre moral et spirituel.
Il y a un avertissement à son
propos : « Mets ta main sur lui : souviens-toi de la bataille, n’y
reviens pas ! » (Job 40:27). Combien ont cru, forts de leur connaissance de
la Parole, de leur fidélité, de leur amour, pouvoir discuter avec l’Ennemi.
Pour lui résister il faut se fortifier
dans le Seigneur et lui montrer
la Croix (Jac. 4:7).
Le béhémoth et le léviathan sont donc probablement l’un et l’autre, sous des aspects différents, des figures de Satan et des dominateurs de ces ténèbres, dans son empire.
Ces deux bêtes rappellent les deux Bêtes dont parle Apocalypse 13. Elles sont identifiées comme le chef de l’empire romain et l’Antichrist. Elles seront à la fin de la présente dispensation, des instruments remarquables dans la main de Satan.
De cette description du
béhémoth et du léviathan, Job pouvait tirer leçon. S’il restait figé dans son orgueil
,
il serait sous la domination du léviathan, roi sur tous les fils de l’orgueil.
L’Éternel avait mis en évidence la disposition secrète du coeur de Job : Il était tombé dans l’orgueil, la faute du Diable. Le travail divin s’achève ; Job va encore parler.
Brisé et repentant, Job
comprend son état réel
. Il le confesse en se servant des paroles de
Dieu : « J’ai donc parlé, et sans comprendre, de choses trop merveilleuses
pour moi, que je ne connaissais pas » (Job 38:3 ; 40:2 ; 42:3).
Il reconnaît : « Mon
oreille avait entendu
parler de toi, maintenant
mon oeil t’a vu. C’est
pourquoi
j’ai horreur de moi
, et je me repens dans la poussière et
dans la cendre » (Job 42:5-6).
Il n’a pas seulement horreur
de ses paroles, de ses accusations, de ses amertumes, mais de lui-même
.
Où en sommes-nous à cet égard, c’est capital pour notre vie chrétienne
pratique.
Il a désormais une entière
confiance
dans le Seigneur. Ce changement ne s’opère que dans la communion
avec Dieu.
Si un homme a le sentiment
d’être écrasé par un Dieu inaccessible et insensible, il sera conduit au
désespoir. Il faut au contraire se tourner vers Dieu et se reposer en Lui
.
Comment un croyant peut-il
réaliser, de manière à plaire à Dieu, la séparation
, sans laquelle il
n’y a pas de vraie sainteté
? Elle découle de l’amour pour Lui,
sinon elle est vide de sens
, sans valeur réelle à Ses yeux.
Job a appris
cette
leçon difficile
que Dieu voulait lui apprendre. Il est affranchit
de son « moi » méprisable. Désormais il occupe la place qui doit être aussi la
nôtre
.
Dieu en a fini avec le
premier homme à la Croix, et Christ
, le second homme, le dernier Adam, a
été établi : Il est la sagesse et la puissance de Dieu ! (1 Cor.
1:30).
Job a vu
Dieu, il
s’est repenti : tout est changé. Dieu voit par avance
l’oeuvre de
Christ : « J’ai trouvé une propitiation
» (Job 33:24). Sur cette base
,
il peut restaurer Job. Il pourra désormais devenir un instrument utile
dans Sa main.
Il est maintenant en règle
avec Dieu, ses amis ne le sont pas. Ils doivent offrir des sacrifices afin que
Dieu n’agisse pas à leur égard selon leur folie
(Job 42:8).
Ce sont des holocaustes,
ce
livre de Job a été écrit peut-être du temps d’Abraham. Israël n’a reçu les
sacrifices pour le péché
que dans le livre du Lévitique.
Mais Job doit
intervenir en faveur de ses amis, prier pour eux. Ils l’ont fait souffrir. Il
faut que toute amertume
soit bannie dans nos coeurs à l’égard de nos
frères. C’est ainsi que la communion avec Dieu peut être rétablie.
L’Éternel dit à Éliphaz, le
Thémanite, probablement le plus digne des trois amis, en parlant de son
serviteur Job : « Lui
, je l’aurai pour agréable » (Job 42:8). Dieu
rétablit l’ancien état de Job quand
il a prié pour ses amis.
« Dieu bénit la fin de Job
plus que son commencement » (Job 42:12). Il a apprit à se connaître
, mais
surtout à connaître son
Dieu.
Les bénédictions qu’il reçoit
sont en grande partie terrestres
. Celles que Dieu tient en réserve pour
les siens sont essentiellement spirituelles
. Nous les recevrons de Sa
part, si nous apprenons Ses leçons.
Aux jours d’épreuve amère, de luttes, de douleurs,
Quand sous la main du Père, il faut verser des pleurs,
Ne perdons pas courage, en paix soumettons-nous
De ce Dieu grand et sage, apprenons à genoux.
Fidèle discipline d’un Dieu de sainteté,
Où la grâce divine abonde en fruit porté !
Tu forme sur la terre tes bien-aimés enfants.
Sois loué, tendre Père, pour tes soins vigilants !