Laügt Philippe — sept. 02
Table des matières :
1.2 - Réveil pour se tourner vers un Centre
1.3 - Retour à l’Écriture Sainte
1.5.1 - Du temps d’Esdras et Néhémie
1.5.3 - Pour les nouvelles générations
2.2 - L’intervention des prophètes
2.2.1 - Le message prophétique
2.2.2 - Effets du message prophétique
2.4 - Nouvelles infidélités — Unions mondaines
3.12 - Néhémie — Chapitre 11 à 13
« Toutes les choses qui ont
été écrites auparavant ont été écrites pour notre instruction, afin que par la
patience et la consolation des écritures, nous ayons espérance » (Rom. 15:4).
Aujourd’hui, les croyants peuvent tirer instruction de toute l’histoire
d’Israël, telle que l’Ancien Testament nous l’a conservée. Mais les récits
d’Esdras et de Néhémie au moment du retour
de
la
captivité
à Babylone, et des appels des prophètes à cette époque : Aggée, Zacharie
et Malachie, sont peut-être encore plus actuels et appropriés aux circonstances
présentes. Des captifs étaient rentrés de Babylone pour reconstruire
le
Temple
et rebâtir
Jérusalem
. Leurs circonstances ont leur
contre-partie dans l’histoire du peuple de Dieu au moment du « Réveil » du 19°
siècle. Plusieurs sont alors sortis
d’une sorte de « captivité
babylonienne », pour occuper la place que la Parole leur montrait clairement.
Ils ont voulu marcher dans
l’obéissance
aux commandements divins.
Chacun de ces mouvements de restauration
a débuté parmi des rachetés du Seigneur qui ont été exercés quant à leur
position, en lisant la Parole de Dieu. En fait chez « tous ceux dont Dieu avait
réveillé l’esprit » (Esd. 1:5).
Dans chaque cas, le même
zèle
pieux
s’est manifesté chez ceux auxquels Dieu voulait
confier des
responsabilités
au milieu de Son peuple. Ils ont
réalisé leur immense
faiblesse,
mais ils ont appris à compter entièrement
sur le Seigneur.
Dans chaque cas, il ne
s’agissait pas seulement de se
retirer
du
mal
, mais
de se
tourner
nettement
vers le Centre que Dieu avait choisi
pour y mettre son Nom. Du temps d’Esdras et de Néhémie, c’était la ville de
Jérusalem. Au moment du Réveil, le Centre était spirituel
: c’était
réaliser la présence de Christ
lui
-même
.
Dans ces temps de
restauration, les croyants ont soigneusement examiné les Écritures. Leur ferme
intention était de se soumettre, à tout prix, à ce
qu’ils
y
trouveraient
écrit
. Il y a des similitudes
dans les
vérités remises en lumière dans chaque cas. Cette redécouverte a produit des effets
comparables
dans leurs vies. Une meilleure connaissance de l’enseignement
de la Parole a formé en eux le désir de garder soigneusement
les
« saintes convocations » que Dieu avait instauré et de se séparer nettement du
paganisme environnant. Suscités à des époques si différentes, ces compagnies de
croyants, se sont davantage attachées à l’obéissance aux enseignements de
la
Parole
qu’à tout autre période de l’histoire du peuple de Dieu
sur la terre.
Par exemple, quand les
captifs, de retour à Jérusalem, célébrèrent la fête des Tabernacles, selon
l’enseignement
(Lév. 23:40-42), il est précisé que « les fils d’Israël
n’avaient pas fait cela depuis les jours de Josué fils de Nun, jusqu’à ce
jour-là. Et il y eut une très grande joie » ! (Néh. 8:17). On comprend que cette
fois
ils avaient agi selon l’ordonnance de l’Écriture. Il en est ainsi chaque
fois
que la Parole de Dieu a toute son
autorité
sur un individu
ou sur un ensemble de croyants.
Néhémie, de son côté, devra
s’opposer aux mariages qui avaient eu lieu avec des femmes étrangères. Il
s’appuie sur Deutéronome 23:3-4 et pose cette question au Résidu :
« Salomon, roi d’Israël n’a-t-il pas péché en cela ? ». Pourtant c’était un
grand roi, aimé de Dieu. Mais « lui
aussi
, les femmes étrangères
l’ont fait pécher » ! (Néh. 13:26).
Mais, quelle que soit
l’époque, dans un monde sous la domination de Satan, ceux qui cherchent à marcher
dans
l’obéissance
à la Parole de Dieu, rencontrent la
persécution
et la
moquerie
. Les attaques viennent d’abord de leur
entourage
.
Par ailleurs, au fur et à
mesure que le temps passait, ces mouvements ont été troublés. La mondanité
et l’absence de droiture
se sont manifestés
parmi eux.
Au milieu de ceux qui étaient
revenus de l’exil, les cœurs se sont progressivement éloignés
. Le livre
de Malachie le met bien en évidence. Ceux auxquels le Seigneur accorde du
discernement, réalisent à quel point le réveil du siècle dernier a suivi le
même chemin. L’état actuel est clairement dépeint dans le message à l’assemblée
à Laodicée (Apoc. 3:14-22).
Il faut remarquer l’ordre
de ces deux livres d’Esdras et de Néhémie. Le premier relate la construction de
la Maison de Dieu, le second montre celle de la muraille. L’ordre convenable
est donc respecté. La Maison
de
Dieu
est d’abord
reconstruite. Ensuite la muraille
, ce qui permet une séparation
indispensable à l’égard du monde.
Dieu doit occuper la place
qui lui est due dans nos affections, sinon la séparation du monde ne serait
qu’une attitude sectaire
. On affirme parfois aussi donner la première
place au Seigneur, sans
se séparer du mal : ce n’est dans ce cas
qu’une forme d’hypocrisie
. L’amitié du monde est inimitié contre Dieu
(Jac. 4:4). Pour un enfant de Dieu, c’est avoir la conduite d’un adultère. Il
veut que notre cœur l’aime, sans partage ni détour.
La volonté
de
Dieu
a été, à un moment donné, que le peuple rebâtisse soigneusement la muraille.
Elle avait déjà été pour d’autres, dans le passé, qu’ils reconstruisent d’abord
le Temple. Les adversaires sont obligés de reconnaître, dans un cas comme dans
l’autre, que « cette œuvre avait été faite de par
notre
Dieu
»
(Néh. 6:16).
Il est compréhensible que des
personnes qui entretenaient des relations mondaines, comme certains nobles
qui s’étaient alliés aux nations environnantes, se soient montrées très opposées
à la reconstruction de la muraille de séparation. Même quand elle est achevée,
ils s’efforcent de la rendre inefficace. Ils
affirment
que cette
volonté de rester séparé n’est que de la bigoterie
, la démonstration
chez Néhémie d’un esprit
sectaire
, avec l’intention de réduire le
peuple à un véritable esclavage spirituel !
Ces dispositions d’esprit ont-elles disparues de nos jours ? Certainement pas. Quand les premiers fidèles sont sortis de milieux chrétiens qui ressemblaient, hélas, de plus à Babylone, ils ont eu affaire à la même opposition.
Ils se sont retrouvés là où la
seule
autorité
du Seigneur et ses
droits
étaient
reconnus. Dans un lieu dont Il était le seul Centre, et où Il pouvait affirmer
être présent (Matt. 18:20).
L’opprobre
et même les persécutions
dont ils ont été
couramment les objets, était déjà comme un « mur » qui les a tenus éloignés de
ceux qu’ils avaient dû quitter. On pouvait constater, comme au début de
l’Église, que « nul n’osait se joindre à eux » (Act. 5:13) !
D’ailleurs, la plupart
d’entre eux avaient acheté
la vérité (Prov. 23:23) avec parfois,
beaucoup de souffrances. Dans ces conditions, il était peu à craindre qu’ils
soient disposés à la vendre
, à retourner en arrière.
Mais les temps ont changé. Le nombre des assemblées a augmenté, les assistants sont devenus de plus en plus nombreux. Des locaux de plus en plus vastes ont du être aménagés. Il y a eu de moins en moins d’opprobre à suivre une réunion évangélique, au lieu de faire partie de telle ou telle église.
Les enfants
de ceux
qui appartenaient déjà au début à ces rassemblements se sont déclarés
convertis, et souvent, par la grâce de Dieu, ils étaient réellement sauvés.
Baptisés, ils se sont joints à l’assemblée, mais sans
connaître
les mêmes exercices profonds que leurs parents, quand ils avaient dû quitter
les milieux chrétiens environnants. Or on ne s’attache de façon durable qu’à ce
qui
a
coûté
. Ceux qui ont reçu du Seigneur un service
d’édification dans les assemblées de Dieu peuvent en rendre témoignage.
L’urgence de la séparation
est apparue. On a cherché à remplacer par des
règles
ces
exercices
que les prédécesseurs avaient connu. Mais il ne suffit pas de dire : »Vous ne
devez
pas
agir ainsi » ou encore « Vous ne
pouvez
pas
aller ici ou là ». Seul
le Saint Esprit peut graver dans un cœur le désir
d’obéir
à la pensée de Dieu, de marcher dans un sentier de séparation. Seule
l’Écriture peut faire mesurer à un croyant qui aime
le Seigneur les
graves conséquences d’un joug
mal
assorti
, dans quelque
domaine que ce soit (2 Cor. 6:14-18).
On répète volontiers que si
les saints sont nourris de Christ, tout autre forme de ministère qui s’adresse
avec force à la conscience et au cœur devient inutile
. Mais, si l’on
considère les épîtres du Nouveau Testament, on verra que si elles présentent
beaucoup Christ, sa personne et son œuvre, elles contiennent aussi beaucoup
d’exhortations. De plus, dans les dernières épîtres, les appels à la piété et à
la séparation du mal se multiplient.
Du temps des apôtres, les dangers ressemblaient déjà beaucoup à ceux que nous avons à affronter de nos jours, avant tout l’affaiblissement de nos affections pour le Seigneur.
Entrons maintenant un peu
plus en détail dans ces livres d’Esdras
et de Néhémie, écrits au retour
de l’exil. Ils peuvent aider à faire face aux besoins actuels
des
assemblées.
Tout vrai réveil vient de
Dieu. Il avait fixé d’avance, par les écrits du prophète Jérémie, la
durée
de la captivité à Babylone. Ceux qui sondaient les Écritures, comme Daniel,
pouvaient comprendre que le temps de la délivrance était venu (Dan. 9:2 ;
Jér. 25:1 et 11). Cyrus, désigné deux siècles à l’avance, était l’instrument
choisi par Dieu pour permettre le retour de ces captifs (És. 44:28 ;
45 :1-5). L’Éternel réveille
simultanément l’esprit des chefs des
pères, des sacrificateurs et des lévites. Ceux qui se souvenaient en pleurant
de Jérusalem (Ps. 137:1, 5-6) ont maintenant l’occasion de rentrer dans leur
pays dévasté. Mais il fallait laisser derrière soi cette vie à Babylone, à
laquelle certains s’étaient peu à peu habitués.
Ils sont finalement un peu
moins de cinquante mille à répondre
à cet appel divin. À leur arrivée,
ils vont d’abord réédifier l’autel
« sur
son
emplacement
».
Leurs motifs, rapportés par l’Écriture, sont remarquables : « La terreur
des peuples était sur eux » (Esd. 3:3) ; ils éprouvaient le besoin
impérieux de se confier en Dieu seul (Ps. 62:1).
Ils posent ensuite les
fondements
de la Maison de Dieu. Mais devant les menaces des adversaires
et surtout, hélas, du fait de leur manque de foi et de leur apathie
spirituelle, la reconstruction de la Maison de Dieu s’arrête pendant une
quinzaine
d’années
environ.
Chacun s’occupe par contre de
sa
propre
maison. Il s’applique à la lambrisser
, à la
décorer de façon somptueuse. Une telle recherche de nos aises se manifeste
souvent, à notre honte, aujourd’hui encore, au milieu des enfants de Dieu
(Phil. 2:21). Il y a parfois une haute
prétention
de posséder la
vérité (Mal. 1:6-8), mais les droits divins sont méprisés. Tout se passe comme
si la maison de Dieu n’était pas dévastée
! (Agg. 1:4). La
recherche de nos
propres
intérêts
« ne rassasie pas » et
aboutit à la disette, sur le plan spirituel
d’abord (Agg. 1:5-6 ;
És. 55:2).
Dans son amour fidèle,
l’Éternel envoie deux prophètes, Aggée
et Zacharie, pour encourager
et reprendre
le peuple.
Ils annoncent que la dernière
gloire
de cette maison sera plus
grande
que la première.
Pour recevoir avec foi un tel message, au milieu de toutes ces ruines
,
il faut mettre toute sa confiance
en Dieu (Agg. 2:3 ; 2 Cor. 4:18).
La venue du Messie est annoncée : « L’objet du désir de toutes les nations
viendra » (Agg. 2:7). Cette venue qui pour nous est celle du Seigneur, sur la
nuée d’abord pour chercher son Église (Héb. 10:37). Dans son attente, les affections
pour Lui doivent être ranimées
. Le cœur du croyant réveillé l’attend et
le réclame (Ps. 130:6 ; Cant. 2:8).
Repris et encouragé, le
peuple sort de sa torpeur spirituelle. Il est rendu attentif
à l’appel
de Dieu, et considère
soigneusement ses voies. La crainte
de
l’Éternel remplit à nouveau son cœur (Agg. 1:12). Nous pouvons connaître aussi
de telles périodes de somnolence
. Alors, par différents moyens, le
Seigneur parle à notre cœur, pour en chasser l’indifférence
(Osée
2:14 ; 6:3).
Jusqu’ici le peuple,
reprenant d’anciennes habitudes (1 Chr. 14:1) s’adressait aux Sidoniens et aux
Tyriens, pour leur fournir du bois de cèdre du Liban (Esd. 3:7). Mais
maintenant les fils d’Israël sont invités à faire eux-mêmes l’effort
nécessaire pour « monter
à
la
montagne
» (Agg.
1:8 ; Ps. 24:3) et apporter de bons matériaux, dignes d’une construction
qui doit être si
précieuse
pour le peuple de Dieu (1 Cor.
3:11-13) !
Aussitôt l’Éternel : Je suis
avec vous, ma
parole
et mon
Esprit
demeurent avec
vous : « Ne craignez pas » (Agg. 2:4-5 ; Job 34:29). L’œil de leur Dieu
est sur eux (Esd. 5:5 ; Ps. 33:18). Les anciens des Juifs bâtissent et
prospèrent, sans attendre que les interdictions soient levées. La vraie source
de la prospérité n’est pas dans des circonstances favorables, mais dans la soumission
à la pensée de Dieu. L’Éternel a soigneusement noté le jour où ils ont repris
le travail (Agg. 1:15). Il promet : « Dès
ce
jour
, je
bénirai » (Agg. 2:19).
La Maison de Dieu est achevée
et inaugurée dans la joie
(Esd. 6:16), même si l’Arche est perdue et ne
sera pas retrouvée. La dédicace est bien modeste, comparée à celle du temple de
Salomon. Toutefois, de nombreux sacrifices, dans ce
jour
de
petites
choses
sont offerts à la gloire de l’Éternel (Zach.
4:10).
Quarante
ans
après
ce premier retour, Dieu
met dans le cœur d’Esdras, un
homme pieux et fidèle, dont la généalogie est retracée jusqu’à Aaron (Esd.
7:1-7, 10) le désir de monter
de Babylone à Jérusalem. À peine 1500
Juifs acceptent de partager ce long et périlleux voyage (Esd. 8:1-15). Il lui
faudra même envoyer des hommes intelligents
pour convaincre quelques
lévites
, au nombre de trente-huit, de se joindre à cette petite troupe
« selon que la bonne
main
de
Dieu
était sur nous »
(Esd. 8:15-20). Aujourd’hui aussi, les ministères
, représentés par les
lévites, si utiles au milieu du peuple de Dieu, font grandement défaut.
Esdras avait
honte
de
demander
au
roi
des forces et de la cavalerie
pour les aider en chemin contre l’ennemi. Avec ses compagnons, il avait rendu
témoignage devant cet
homme
que : « La main de notre Dieu est
sur
tous
ceux
qui le cherchent ». Alors, au bord du fleuve
Ahava, il publie un
jeûne
, pour s’humilier
et demander à
Dieu le vrai
chemin, celui de l’obéissance
(Esd. 8:22-23).
Au moment du départ, les
sacrificateurs et les lévites reçoivent en dépôt les choses saintes, en argent
et en or, données volontairement
pour la Maison de Dieu. Il leur
appartient désormais de veiller
et de les garder
jusqu’à ce
qu’elles soient pesées
à Jérusalem ! Ayons le saint désir de garder
ce que le Seigneur nous a confié (Act. 20:24). Ces voyageurs avaient prié avec
foi
, Dieu se plaît à les exaucer (Esd. 8:28-31). Tout est pesé
dans la maison de Dieu, rien ne manque (Esd. 8:33). Qu’en sera-t-il pour chacun
d’entre nous ?
Mais leur retour à Jérusalem
est vite assombri par l’état
moral
de ces quelques réchappés du
peuple, qui habitent à Jérusalem. Esdras découvre que la Loi a été violée, et
que le mal moral est à l’œuvre au milieu d’eux. Ils ont oublié Celui qui les a
délivrés. Enfreignant les commandements divins, leurs fils ont épousé des filles
étrangères
. Les ordonnances de Dieu ne changent pas. Il veut que les
siens soient
séparés
de tout ce qui se trouve dans ce monde (Esd.
9:14-14 ; Deut. 7:3-6 ; 2 Cor. 6:14).
Il est attristant de voir ce
peuple, objet d’une telle grâce, se montrer à nouveau infidèle
et s’éloigner
de Dieu (Jér. 8:5). Mais qu’en est-il aujourd’hui
au milieu du peuple de
Dieu ? Sommes-nous profondément humiliés
devant des unions
mondaines ou cet égarement nous laisse-t-il indifférents
? Tout
croyant qui aime
le Seigneur devrait en souffrir et verser des larmes
(Ps. 119:136).
Dans cette fâcheuse affaire,
l’attitude d’Esdras est vraiment remarquable. Il mène deuil, il s’accuse
personnellement
devant Dieu et, malgré sa propre fidélité, s’identifie à
ce peuple ingrat et désobéissant.
Alors Dieu permet, en réponse
à sa prière
et à son humiliation
, qu’une très grande congrégation
d’hommes, de femmes et d’enfants qui pleuraient beaucoup, se rassemblent vers
lui (Esd. 10:1). Leur porte-parole, Shecania, reconnaît qu’ils ont grandement
péché
dans cette affaire, mais il
affirme
qu’il
y a
espoir,
s’ils confessent
et abandonnent
leur mauvaise voie
(Esd. 10:13). Il dit à Esdras : « La chose repose sur toi, et nous serons avec
toi
; sois fort et agis » (Esd. 10:4).
Il y a des moments où il
convient de se
lever
et
d’agir
. Esdras se lève et
un examen sérieux de cette affaire commence (Ex. 10:16). Il confirme que la
main des chefs et des gouverneurs a été la
première
dans ce
péché. Ils ont sciemment
mêlé
la
semence
sainte
aux peuples du pays (Esd. 9:1-2).
Quatre d’entre eux semblent
même refuser
de se purifier, mais on passe outre et plus d’une centaine
au contraire se reconnaissent coupables. Parmi eux 17 sacrificateurs et 6
lévites s’engagent à renvoyer leurs épouses (Esd. 10:15). Les conséquences du
péché laissent parfois des traces
durables
, et très douloureuses
:
Il y avait parmi eux des femmes qui avaient eu des
enfants
(Esd.
10:44).
Maintenant, sous la
« dispensation de la grâce
», si quelqu’un s’est marié avant
sa
conversion, il ne doit pas, après
sa conversion, renvoyer sa femme
incrédule et leurs enfants. Ceux-ci, au contraire, sont placés, du fait de ce
croyant, dans une position « extérieure » de bénédiction (1 Cor. 7:12-13).
Partout où la séparation du mal est maintenue par l’action du Saint Esprit, la communion est possible entre les croyants. Il convient donc de veiller et de prier.
Quatorze
ans
ont encore passé, au moment où le livre de Néhémie décrit
un dernier
réveil
au milieu de ceux qui étaient remontés de la
captivité. Alors, avec le secours divin, la
muraille
va être
reconstruite et l’autorité
de
la
Parole
réaffirmée.
Mais il est solennel et très
instructif
de voir que, malgré les interventions répétées de l’amour
divin, la tendance générale
au milieu du Résidu est celle d’un affaiblissement
grandissant.
Au début d’un réveil
,
une certaine énergie spirituelle se manifeste. C’est le fruit de l’opération du
Saint Esprit dans les cœurs. Mais bientôt des signes fâcheux réapparaissent
,
et la course descendante reprend et s’accentue. Dieu dans sa sagesse choisit
et se
sert
d’instruments très variés. Néhémie est l’un d’entre
eux. Un dernier prophète Malachie sera envoyé vers le peuple d’Israël, peu de
temps avant que s’achève le récit de Néhémie.
Néhémie n’était pas un noble,
comme Zorobabel, ni un prophète comme Aggée et Zacharie, ni un sacrificateur
comme Esdras. Mais il appartenait au peuple de Dieu. Il avait à Babylone une
position certainement enviée, comme échanson
du roi. Mais il avait
surtout, en commun avec les conducteurs déjà mentionnés, un amour
réel
et
profond
pour Israël.
Dans les derniers jours, Dieu
a choisi aussi des instruments pour arracher
un résidu au grand système
babylonien de la profession chrétienne. Il s’est servi, de différentes
manières, d’hommes qui, par leur force de caractère, auraient pu être des
leaders dans le monde politique ou économique, mais ils ont préféré être dans
l’opprobre avec le peuple de Dieu.
Par leur moyen, de grandes
vérités concernant Christ, et différents aspects de son œuvre, ont été remises
en lumière. D’autres instruments, plus récemment, tout en poursuivant parfois
un travail professionnel, ont eu à cœur d’aider à rebâtir
les murs et à poser
les portes. Cette reconstruction était indispensable, pour sauvegarder la sainteté
de la Maison de Dieu.
Hanani, l’un des frères de Néhémie, rentre de Jérusalem. Ce dernier l’interroge, et les nouvelles qu’il reçoit sont très affligeantes. « Les restants, qui sont demeurés de reste de la captivité, là, dans la province, sont dans une grande misère, et dans l’opprobre, et la muraille de Jérusalem est en ruine, et ses portes sont brûlées par le feu » (Néh. 1:3).
Néhémie n’avait aucun intérêt
personnel
à Jérusalem. Pourtant il pleure et prie jour et nuit pour
cette ville où Dieu
avait
mis
la
mémoire
de
son
Nom
. Comme Esdras, il confesse les péchés des fils d’Israël.
Ceux « que nous
avons commis contre toi, moi
aussi, et la maison
de mon père, nous avons péché. Nous avons très mal agi contre toi » (Néh.
1:6-7).
Son cœur le pousse, comme
Moïse, à visiter ses frères, au lieu de rester égoïstement
à la Cour.
Plutôt que de jouir pour
un
temps
des délices du palais
royal, il choisit d’être dans l’affliction avec le peuple de Dieu (Héb. 11:25).
Dieu peut se servir d’un homme dont le cœur est brisé
, et qui se tient
fréquemment sur
ses
genoux
(Néh. 4:4-5 ;
5:9 14 ; 13:14, 22, 29, 31).
La
prière
a une place de choix dans la vie de
cet homme de Dieu. La patience doit avoir son œuvre parfaite (Jac. 1:4).
Néhémie attend quatre mois l’occasion de parler au roi Artaxerxès. Cet
entretien est précédé
et accompagné
par la prière. Cet accès
que le croyant trouve auprès de Dieu en tous temps et en toutes circonstances
est extrêmement précieux ! Plus rapide, plus sûr qu’aucun moyen « moderne »
de communication, le cri de notre âme parvient instantanément au trône de la
grâce (Néh. 2:4).
Le petit résidu Juif va faire
une fois encore l’expérience que Dieu veille sur lui et incline le cœur des
rois (Héb. 13:6). Artaxerxés autorise son serviteur à quitter Suse pour aller
en Juda, à la ville des sépulcres de ses pères, pour la bâtir. En outre,
Néhémie reçoit toute l’aide nécessaire pour le voyage, selon que la
bonne
main
de
Dieu
était sur lui (Néh. 2:7-8).
Arrivé à Jérusalem, il sort
discrètement de
nuit
, par la porte de la vallée et considère
les murailles de Jérusalem en ruine et ses portes consumées par le feu (Néh.
2:13-15). Il est consterné devant ce spectacle, auquel les habitants s’étaient,
semble-t-il, accoutumés
. Chrétiens,
nous
sommes
en
grand danger de ne plus souffrir
de l’état de ruine
dans
lequel
se
trouve
aujourd’hui
l’Église
responsable.
Cet état misérable fait
parfaitement l’affaire des ennemis. Ce ne sont plus les mêmes adversaires qu’au
temps d’Esdras, mais ils sont toujours très actifs, cherchant à maintenir aujourd’hui
comme
hier
le peuple de Dieu dans l’abaissement et la servitude.
« Tous ceux qui passent le pillent » s’écrie avec douleur le psalmiste (Ps.
80:12-14). En effet aucune muraille ne protége plus contre l’invasion du monde.
Mais il faut d’abord
reconnaître que c’est
Dieu
qui
a
rompu
les clôtures de celle qui autrefois était parfaite en
beauté, la joie de toute la terre (Lam. 2 :15). Leur misère était la peine
de leurs
péchés
, la ruine
dans l’Église est celle de nos
péchés
.
Mais Néhémie dont le nom
signifie « l’Éternel a consolé », a été suscité de Sa part pour aider le peuple à
relever
la muraille et à « séparer
ce qui est saint de ce qui est
profane » (Ézé. 42. :20). Avec ferveur, il exhorte les sacrificateurs, les
nobles et les chefs et s’identifie avec eux : « Vous voyez la misère dans
laquelle nous
sommes,
que Jérusalem est dévastée et que ses
portes sont brûlées par le feu. Venez et bâtissons la muraille » (Néh. 2:17-18).
Dieu a préparé les
cœurs : ils fortifièrent
leurs
mains
pour bien faire.
Mais d’autres, parmi les principaux des Thekohites, « ne plièrent pas leur
cou
au service du Seigneur » (Néh. 3:5). Étaient-ils trop
occupés
à leurs affaires, se montraient-ils critiques
ou étaient-ils simplement indifférents
?
Nous n’en savons rien, mais cette attitude nous rappelle ce qui concerne aujourd’hui
le peuple de Dieu touchant l’œuvre du Seigneur. Certains semblent s’en
désintéresser tandis que d’autres y travaillent sans
relâche
. À
quel groupe appartenons-nous ?
Sous l’impulsion donnée par Néhémie, Juda se met à l’ouvrage. Chacun, malgré parfois son inexpérience de ce genre de travaux — c’était le cas des orfèvres, des parfumeurs et des commerçants — entreprend de reconstruire.
L’un va bâtir une porte, un
autre, une tour ou une partie du mur. Chacun selon ses forces
mais
surtout avec le zèle
et le dévouement
que Dieu a placé dans son
cœur. Un des chefs, Shallum, bâtit même aidé par ses
filles
(Néh.
3:12) ! Nous sommes tous
appelés
à travailler à
l’œuvre du Seigneur, sans distinction de sexe, d’âge ou de niveau intellectuel
ou social. Ainsi Malkija, digne fils de Récab, bâtit tout
seul
la
porte du fumier. Il n’oublie pas de poser les battants
, les verrous
et les barres
(Néh. 3:14). D’autres auront assez de zèle pour réparer
une double
portion du mur (Néh. 3, 11, 19, 24, 27, 30).
Chacun doit aussi veiller
à construire le mur devant sa propre
maison (Néh. 3 :10, 28, 30).
Sommes-nous toujours attentifs à le faire ? (1 Tim. 3:5, 12 ; 5:4).
Notre premier devoir est de protéger notre
famille
contre les
entreprises de l’Ennemi. Nous sommes étonnés d’apprendre qu’Éliashib, malgré
son rôle de souverain sacrificateur, n’a pas réparé le mur devant sa propre
maison. D’autres ont du le faire à sa place (Néh. 3:20-21). La suite du récit
révèle ce qui se passait dans son cœur.
Autre indice coupable :
en construisant l’importante porte
des
brebis
, Éliashib et
ses frères, tels de mauvais
bergers,
ont omis de la munir de verrous
et de barres
. Les voleurs et les larrons peuvent s’introduire
furtivement pour s’emparer
des brebis d’Israël (Jean 10:8-10). Plus
tard, on apprendra qu’Éliashib s’était
allié
avec un ennemi
déclaré d’Israël, Tobija. Nous trouvons aussi, hélas, ce genre de conducteur
de nos jours. Ils affirment maintenir en bon état les murs et les portes, mais
à cause de leurs
liens
avec le monde
environnant, ils
laissent entrebâillée
la porte, dont ils ont la responsabilité.
Les motifs invoqués sont
peut-être l’amour
ou la largeur
d’esprit
ou encore un
désir de ne pas se montrer sectaire
. Mais cette attitude affaiblit
peu
à
peu
le peuple de Dieu. Des liens sont maintenus
malgré l’atmosphère corrompue qui règne dans le monde chrétien. Peut-on
invoquer la patience lorsque la Parole de Dieu dénonce le chemin dans lequel on
est engagé ?
La quantité
de travail
fournie peut être importante. C’était le cas pour reconstruire par exemple
cette porte des brebis, mais la
qualité
de
l’ouvrage
laissait beaucoup à désirer ! (1 Cor. 3:10-15).
Plusieurs travailleurs cités
semblent être les mêmes qui s’étaient rendus coupables
, du temps
d’Esdras, par leurs alliances impies avec des femmes étrangères. C’est le cas
de Baruc, de Zabbaï, de Mallkija, de Pedaia, fils de Parhosh (Esd. 10:25, 28).
S’il s’agit bien des mêmes personnes, leur zèle pour mettre maintenant
Jérusalem à l’abri des influences étrangères montre que l’épreuve a portée de
bons fruits (Ps. 119:67).
L’opposition grandit et leur
porte-parole, Sanballat le Horonite (Néh. 2:10, 19) s’irrite
et se
moque
tout à la fois. « Que font ces faibles
Juifs ? Les
laissera-t-on faire ? Offriront-ils des
sacrifices
? Si
le peuple de Dieu offre des sacrifices, voilà bien ce que l’Ennemi déteste, car
ces sacrifices préfigurent et annoncent l’œuvre de la croix !
Sanballat ajoute :
« Feront-ils revivre les pierres des monceaux de poussière quand elles sont
brûlées ? ». Mais au contraire, Dieu justement met dans le cœur des siens,
un attachement
profond à tout ce qui est sien : « Tes serviteurs
prennent plaisir à ses pierres, et ont compassion de sa poussière ». Ils
s’écrient avec foi : »Tu te lèveras, tu auras compassion de Sion, car c’est
le temps d’user de grâce envers elle » (Ps. 103:13-14).
Tobija, l’Ammonite, se tenait
à côté de Sanballat, et il ajoute : « Au reste pour ce que ceux-ci
bâtissent, si un renard y montait, il ferait crouler leurs murailles de
pierres » ! (Néh. 4:13). Nous sommes spécialement sensibles à la moquerie
.
Le monde ne se fait pas faute de tourner aussi en ridicule la séparation des
chrétiens, la faiblesse de leurs rassemblements etc.
Les menaces de guerre ouverte
n’arrêtent pas les travaux. Le peuple continue à rebâtir, mais
les
forces des porteurs de fardeaux faiblissent
, il y a beaucoup de décombres
(Néh. 4:8-10). Le relâchement
entrave souvent l’œuvre du Seigneur, elle
produit aussi ses ravages dans nos cœurs
et dans nos maisons
.
Prenons garde de ne pas nous laisser décourager, au point
de dire comme
le peuple dans cette circonstance : « Nous
ne
pouvons
pas
bâtir la muraille » (Néh. 4:10). Ne nous laissons pas alarmer non plus, par des
« rumeurs
inquiétantes
», que l’ennemi se plaît à répandre. Il se
sert souvent, comme ici, de personnes qui vivent près
de
lui
!
(Néh. 4:12 ; 1 Cor. 15:33).
Néhémie use de ces ressources
que le Seigneur rappelle aux siens : « Veillez
et priez
»
(Matt. 26:41 ; 1 Pier. 4:7). Il encourage ses compagnons d’œuvre :
« Ne les craignez pas ; souvenez-vous que le Seigneur est grand et
terrible, et combattez
pour
vos
frères, pour vos fils et
pour vos filles, pour vos femmes et pour vos maisons » (Néh. 4:14).
Dieu a dissipé le conseil de
l’ennemi (Néh. 4:15). Chacun
retourne alors à la muraille et chacun
à son travail. « La moitié tenait des
armes
« depuis le lever de
l’aurore jusqu’à l’apparition des étoiles ».
Un moment de négligence dans
notre conduite peut ruiner le témoignage rendu pendant des années. Ne
nous
séparons
jamais
de l’armure complète que Dieu, dans sa bonté, a mis
à notre disposition (Éph. 6:10-18).
Une pénible surprise
attendait Néhémie. Ces réchappés
qui étaient déjà dans une grande misère
(Néh. 1:3) étaient maintenant dans une situation pire encore. Pour ne pas
mourir de faim et pour payer leurs impôts, ils avaient dû mettre en gage le peu
qu’ils possédaient et parfois même livrer leurs fils et leurs filles à la
servitude (Néh. 5:1-5). Hélas, ce ne sont pas des ennemis mais leurs
propres
frères
qui, transgressant la Loi, avaient agi ainsi (Ex. 22:25 ;
Lév. 25:39-43 ; Deut. 15:11 ; 23 :19-20). La
crainte
de
Dieu
faisait défaut. C’est un tragique contre
-témoignage
vis à vis du monde, qui observe souvent beaucoup plus que ne le pensons, notre
conduite. .
Si, par pure grâce, nous
avons échappé à la corruption ambiante, il faut rester sur nos gardes (Éph.
6:13). N’ayons
aucune
confiance
dans
notre chair
,
toujours aussi mauvaise. Le Méchant sait très bien tendre des pièges au
chrétien et le faire tomber dans ces convoitises
charnelles
qui
font la guerre à l’âme (2 Tim. 2:19-22 ; 1 Pier. 2:11).
Où en sommes-nous quant à l’amour
fraternel
? Sans lui, le plus beau service chrétien est sans valeur
(1 Cor. 13:1-3).
L’exemple est une règle d’or,
d’une portée bien supérieure aux paroles. Néhémie l’avait donné par son amour
désintéressé. Il peut maintenant demander aux chefs d’agir de la même manière
et ils se soumettent. L’apôtre Paul aussi s’est attaché à être un modèle pour
ses frères (Act. 20:34-35) avant de les instruire. Il peut dire : « Soyez
mes imitateurs comme moi aussi je le suis de Jésus-Christ
» (1 Cor.
11:1). Considérons avant tout le Seigneur : « Je vous ai donné un exemple,
afin que, comme je vous ai fait, moi, vous aussi vous fassiez » (Jean 13:15). Il
met les siens en garde contre les pharisiens et les scribes : « Ils
disent
et
ne
font
pas
» (Matt. 23:3).
Néhémie doit encore faire
face aux artifices
du
Diable
(Éph. 6:11). Sanballat,
Tobija et Guéshem lui font une proposition hypocrite : « Viens et
rencontrons-nous ». La vallée d’Ono, celle des artisans
, ne
suggère-t-elle pas qu’après tout une collaboration
possible avec ces
voisins du peuple de Dieu ?
Néhémie ne manquait pas de discernement
,
d’où son commentaire : « Ils pensaient à me faire du mal » (Néh. 6:2). À
quatre reprises, ils reviennent à la charge et reçoivent la même réponse :
« Pourquoi
le
travail
cesserait
-il
? ».
Oui, Néhémie et le peuple étaient engagés dans un grand travail pour
Dieu
.
Comment accepteraient-ils de descendre
? Si notre but exclusif est
de nous occuper des
intérêts
de
Jésus
-Christ
,
l’ennemi ne trouvera pas de porte dérobée pour entrer dans notre cœur.
Mais refuser ainsi,
fermement, n’est-ce pas manquer de courtoisie
? Quel mal y a-t-il
après tout à écouter au moins leurs arguments ? Satan a une longue
expérience des faiblesses de la nature humaine. Que de fois nous cédons à des
propositions répétées
! Joseph, du fait de sa piété, a su résister
(Gen. 39:7-11), Samson, toujours disposé à gratifier la chair, est tombé dans
un piège qui a ruiné tout son témoignage (Jug. 16:15-21).
Les ennemis font encore une cinquième
démarche. Le serviteur de Sanballat est porteur d’une lettre ouverte. Le ton a
changé : Leur missive contient de fausses
accusations
, pour
tenter d’effrayer Néhémie. On prétend s’inquiéter de sa réputation !Ne
dit-on pas « que toi, tu deviendras leur roi ! » (Néh. 6:6-7). Allons,
décidément, sois raisonnable, écoute notre offre : « Viens donc et tenons
conseil ensemble ». Mais au lieu d’acquiescer, cet homme pieux demande
simplement à Dieu de fortifier ses mains.
Un autre piège
lui est
tendu par un faux
ami, un Juif nommé Shemahia (Ps. 38:12 ; 2 Cor.
11:26). Prétendant que l’on s’apprête à tuer Néhémie, il cherche, en vain, à le
convaincre de s’enfermer
dans
le
temple.
Or n’étant
pas sacrificateur, Néhémie n’avait aucun droit d’y entrer. Même une prophétesse,
une certaine Noadia, se joint au reste des prophètes, dans leurs efforts pour
tenter de l’effrayer.
Les Pharisiens ont voulu agir
de la même manière à l’égard du Seigneur : »Retire-toi et va-t-en d’ici,
car Hérode va te tuer » (Luc 13:31). Mais le Seigneur avait tourné résolument sa
face vers Jérusalem et rien
ni
personne
ne pouvait le
détourner de son chemin.
Ces pièges déjoués, avec
l’aide de Dieu, par Néhémie mettent le chrétien en garde contre deux dangers
opposés : Élargir
le chemin, en s’associant à ceux qui ne se
soumettent pas à la Parole ou s’enfermer
dans un sectarisme prétentieux
et égoïste.
Finalement cinquante-deux
jours ont suffi aux hommes de Juda pour combler les brèches, rebâtir la
muraille et poser les portes ! Nul doute qu’ils ont été « merveilleusement
aidés
», comme le roi Ozias en son jour (2 Chr. 26:15). Ils avaient du
zèle
, le
cœur
au
travail
, un
dévouement
qui, aux yeux du Seigneur, ont plus
de valeur que nos capacités toujours
limitées (Néh. 3:20 ; 4:6).
Quand les nations apprennent
que la muraille est achevée, elles sont fort
abaissées
à leurs
yeux, et surtout obligées de reconnaître « que cette œuvre avait été faite
de
par
notre
Dieu
» (Néh. 6:16). Le début de
l’Église, et le Réveil ont aussi été devant le monde à la gloire de Dieu.
Tobija trouve encore des
appuis auprès de quelques nobles
qui lui ont prêté
serment
!
Lui et son fils ont des liens de famille en Juda (Néh. 6:18). « Doubles de cœur »
(Ps. 12:2), ces Juifs sont en fait les ennemis de Dieu lui-même. Ils viennent rapporter
devant Néhémie les « bonnes actions » de ce personnage malfaisant et rapporte
à
cet ennemi les paroles du gouverneur (Néh. 6:19).
Assuré de telles complicités
« à l’intérieur », cet ennemi envoie des lettres pour effrayer les fidèles. Le
combat ne cesse
jamais
(Phil. 1:30). Que d’avertissements dans ce
chapitre sur les ruses et les pièges de l’Ennemi !
Les chantres sont établis. Dieu doit recevoir continuellement la louange qui lui est due. Les lévites, à leur place, conduisent l’adoration.
Il fallait aussi assurer la
surveillance de la ville. Néhémie s’occupe soigneusement des
portes
et des
gardiens
(És. 62:6-7). Il établit deux gouverneurs sur la
ville, choisis à cause de leur fidélité et de leur crainte de Dieu.
Habituellement, en Orient,
les portes sont ouvertes
dès que le soleil se lève. Mais à Jérusalem,
elles ne le seront qu’au moment où le
soleil
sera
chaud
.
À l’heure aussi où au contraire on ferme
les
battants et où
l’on met les barres
, le gouverneur devra être présent
. Les gardes,
choisis parmi les habitants, veillent chacun
à
son
poste
et chacun
devant
sa
maison
! (Néh. 7:3). On
peut se montrer fidèle pour répondre aux besoins de l’assemblée et négliger
de prendre soin de sa femme et de ses enfants. Beaucoup de leçons importantes
sont contenus dans ces courts versets ! Sait-on attendre que le soleil
soit chaud
pour admettre quelqu’un dans l’assemblée ? Il ne doit
plus y avoir de zone
d’ombre
. La porte est-elle soigneusement fermée
avant que les ombres du soir s’allongent ? Notre maison est-elle l’objet
de tous nos soins, résolument fermée
à l’influence de ce monde ?
« La ville était spacieuse
et grande
, mais le peuple peu
nombreux
». Dieu leur avait
accordé le moyen d’échapper à la captivité babylonienne, mais ceux qui avaient
répondu étaient en
petit
nombre
. Il en est de même
aujourd’hui.
Néhémie déclare
ensuite : « Mon
Dieu me mit encore au cœur de rassembler les nobles
et les chefs et le peuple pour les enregistrer par généalogies » (Néh. 7:5).
Mais certains, comme du temps d’Esdras, ne purent trouver leur généalogie et
furent exclus comme profanes de la sacrificature (Néh. 7:64). Dans la présente
confusion, au milieu de la chrétienté, il faut s’assurer avec le plus grand
soin que ceux qui font profession d’être chrétien ont vraiment la vie de Dieu,
et font partie, de ce fait, du corps de Christ. Seul Dieu peut donner le
discernement nécessaire.
Dans tout
Réveil
véritable, opéré par l’Esprit de Dieu, la
Parole
tient toujours
une place éminente (2 Chr. 17:7-10). Le peuple de Dieu ne peut pas se maintenir
dans la position où il a été établi, sans obéissance
à la Parole. Cet
avertissement : « À la Loi et au témoignage ! S’ils ne parlent pas
selon cette parole, il n’y a pas d’aurore pour lui » (És. 8:20) reste d’actualité.
Comme ils l’avaient déjà fait
au moment de bâtir l’autel (Esd. 3:2), ils s’assemblent comme
un
seul
homme
sur la place qui est devant la porte des eaux. Cette porte évoque l’action
rafraîchissante
et purifiante
de la Parole de Dieu.
Ce rassemblement a lieu le
premier jour du 7° mois, le jour de la fête
des
trompettes
(Lév. 23:24 ; Nom. 29:1). Elle préfigure la renaissance d’Israël dans les
derniers jours. Il n’est pas précisé si l’on a sonné des trompettes, et ce
silence paraît significatif. Le son
éclatant
des trompettes sera
entendu à l’aube du millénium. On ne servait pas ici des deux trompettes
d’argent de Nombres 10, mais d’une trompette en forme de corne de bélier.
Néhémie cède spontanément sa
place : c’est une heureuse attitude entre des serviteurs de Dieu, qui
réalisent leur unité dans la diversité des services au milieu du peuple de
Dieu. « Ils
dirent
à
Esdras
, le scribe, d’apporter
le livre de la Loi » (Néh. 8:1). Ce scribe versé dans l’Écriture, avait depuis
longtemps disposé
son
cœur
à rechercher
la Loi de
l’Éternel, à la
faire
, et à enseigner
en Israël les
statuts et les ordonnances (Esd. 7:6 et 10).
Il restait au milieu du
Résidu tant de choses à purifier ! Heureusement, ce ne sont pas seulement
ceux qui habitaient Jérusalem, mais tout
le
peuple
(expression
qui revient constamment dans ce chapitre) qui ressentait le
besoin
de recevoir l’instruction de la Parole de Dieu.
Une lecture assidue de
l’Écriture permet de retrouver des vérités oubliées et de les mettre en
pratique
:
point important très souvent négligé
. La Parole est complète
, il
n’y aura pas de nouvelle révélation.
La Loi est lue « devant les hommes et les femmes, et devant tous ceux qui avaient de l’intelligence pour entendre », c’est à dire probablement les enfants en âge de comprendre (Néh. 8:2 ; Deut. 31:9-13).
Cette lecture dure pendant
six heures « depuis l’aube jusqu’à midi ». Pourtant tout le peuple prêtait
l’oreille et quand Esdras ouvre le Livre « tout le peuple se
tint
debout
» dans
une attitude de respect (Néh. 8:3, 5).
Esdras bénit alors l’Éternel, le grand Dieu qui a donné cette Parole (Deut. 5:4). Le peuple lui répond : Amen ! Amen ! et il se prosterne (Néh. 8:6).
« Dans un état de déclin spirituel, certains prennent des attitudes relâchées même pendant l’adoration ou la prière. « Mais dès qu’il y a une manifestation de la puissance de l’Esprit de Dieu, tout change et ceux qui sont sous cette influence adoptent immédiatement une attitude qui montre qu’ils ont conscience de qui convient à Dieu » (E.D.).
L’attention est attirée par
les soins des lévites à l’égard du peuple « qui se tient à sa place ». Ils lisent
distinctement
et font
comprendre
la Loi (Néh. 8:7-8).
D’une part durant le séjour à Babylone, le langage sacré était tombé en
désuétude et d’autre part des Juifs avaient épousé des femmes étrangères. Aussi
« leurs fils parlaient à moitié l’asdodien et ne savaient pas parler le juif »
(Néh. 13:23-24). La conformité
au monde conduit à l’oubli
et à l’ignorance
de la portée spirituelle de la Parole de Dieu Il faut que celui
qui
enseigne
puisse faire comprendre l’Écriture et l’applique à l’état
et aux
besoins
de ses auditeurs.
Tout le peuple pleurait
en entendant les paroles de la Loi. Leur conscience était réveillée
, car
cette lecture faisait ressortir l’étendue des péchés d’Israël. Aujourd’hui
aussi, les enfants de Dieu peuvent se souvenir de ce temps du Réveil, où la foi
chantait. Ils s’affligent de la confusion
présente et réalisent un peu
mieux la tiédeur
laodicéenne
de leurs affections pour Christ.
Mais Néhémie, Esdras, et les
lévites dirent au peuple : « Ce jour est saint à l’Éternel votre Dieu, ne
menez
pas
deuil
et ne pleurez pas » (Néh. 8:9). Au
contraire, ils les encouragent à aller et à manger ce qui est gras et à boire
ce qui est doux, et à envoyer « des portions à ceux
qui
n’ont
rien
préparé
». Il faut penser à faire profiter les absents de ce
qui nous a fait du bien spirituellement
. Le temps viendrait bientôt pour
exprimer leur tristesse (chapitre 9). Mais présentement ils devaient réaliser
que la
joie
de
l’Éternel
était
leur
force
.
La tristesse ne convenait pas si l’on comprenait ce qu’évoquait la fête des
trompettes (Ps. 81:1-4). Pour les rachetés aussi, la joie des « fêtes » (1 Cor.
5:8) fortifie leur âme pour affronter les épreuves futures.
Au moment des rassemblements autour
du
Seigneur
, la part bénie goûtée dans Sa présence, rend la
joie
bienséante. La louange coule aisément pour notre Bien-aimé (Cant.
7:9). L’adoration monte sans
mélange vers Dieu. L’action dans le
rassemblement dépend directement de nos dispositions intérieures. La qualité
des paroles ou des prières prononcées, les cantiques chantés, dépendent
essentiellement de nos dispositions intérieures. Veillons à ce que le Saint
Esprit ne soit pas attristé
en nous et au milieu de nous !
Le second jour les chefs des
pères, les sacrificateurs et les lévites, s’assemblent à nouveau auprès
d’Esdras, « pour devenir
intelligents
dans les paroles de la Loi »
(Néh 8:13). Comme eux, nous connaissons en
partie
(1 Cor. 13:9).
En écoutant la Parole, ils apprennent que l’Éternel avait commandé à Moïse que les fils d’Israël devaient habiter dans des tabernacles pendant la fête du septième mois et qu’on devait faire passer une proclamation dans ce sens dans toutes les villes du pays ! (Néh. 8:13-14 ; Lév. 23:33-34).
Il peut paraître
extraordinaire qu’une instruction si claire ait échappé jusqu’alors aux
sacrificateurs et aux lévites. Mais l’on retrouve des faits semblables dans
toute l’histoire du peuple de Dieu. Des vérités essentielles
, comme la
Venue du Seigneur pour chercher son Église, ont été oubliées
pendant des
siècles, bien que le Nouveau Testament en parle à plusieurs reprises. Seule
l’action habituelle du Saint Esprit dans le croyant lui permet de sonder « les
choses profondes de Dieu » (1 Cor. 2:10).
Le peuple est averti et il obéit à l’injonction divine et sort dans la montagne. Il en rapporte des branches d’olivier, de myrte, d’arbres touffus pour faire des tabernacles. Chacun alors s’empresse de les édifier dans sa cour ou sur son toit, un peu partout dans la ville. Ensuite, toute la congrégation de ceux qui étaient revenus de la captivité va y habiter (Néh. 8:17).
Ils célèbrent cette fête des
Tabernacles, qui durait huit
jours
, avec une très
grande
joie
. De plus on
lit
dans
le
livre
de
la
Loi
chaque
jour
(Néh. 8:17-18). Ils n’avaient
pas gardé la fête de cette manière-là depuis les jours de Josué, fils de Nun,
jusqu’à ce jour-là. Certes cette fête des Tabernacles avait déjà été célébrée
depuis le retour de la captivité, mais sans
se
conformer
avec
exactitude à l’ordonnance (Esd. 3:4). Cette dernière fête de l’année juive est
une anticipation de la résurrection nationale. Elle sera fêtée dans tout son
éclat à l’aube du millénium (Zach. 14:16).
Entourés de ruines, ceux qui
étaient rentrés de la captivité, étaient en danger de ne pas célébrer
dignement
la Fête. Ils auraient pu se laisser surmonter
par la tristesse
.
Dans quelles dispositions de
cœur sommes-nous quand nous avons le privilège de présenter la Personne de
Christ à Dieu, et de célébrer le Mémorial de ses souffrances et de sa mort à Sa
Table ? Que rien ni personne ne nous ôte la
joie de notre
communion
avec
Lui
dans ces heures bénies où nous sommes
réunis autour de Lui » (Jean : 16 :22 ; Phil. 4:4).
Certes des circonstances
surviennent, dans notre marche et celle de l’assemblée, où l’humiliation est nécessaire
.
Elle se traduit dans le constant jugement
de
soi
-même
.
Elle trouve une expression collective dans les réunions
de
prière
.
C’est au commencement du
chapitre 9 que la scène change complètement
. Les fils d’Israël
s’assemblent à nouveau, mais c’est « avec jeûne et vêtus de sacs », en un jour
fixé, aussitôt après
la fête des Tabernacles. Le moment est venu de
manifester ensemble une tristesse selon Dieu. C’est un fruit précieux de l’action
de la Parole sur la conscience
et dans le cœur
.
Mais tout d’abord,
la
race
d’Israël prend soin de se
séparer
de tous les fils de
l’étranger. Ils se rappellent que, dans la pensée de Dieu, ils sont saints
,
séparés pour Lui (Néh. 9:2). Hâtons
-nous
de garder les
commandements divins, ne
différons
pas
de mettre aussi nos
vies en ordre (Ps. 119:60).
Puis ils se lèvent, ils
confessent
leurs
péchés
et ceux de leurs pères. La lecture
dans le Livre de la Loi de l’Éternel, leur Dieu se poursuit pendant plusieurs
heures. Il en résulte une nouvelle confession, et puis tous
se
prosternent devant Dieu.
Huit lévites, dont le nom a
été conservé, crient alors à haute voix à l’Éternel ! Les fils d’Israël
sont invités à se lever, et à Le bénir à leur tour : « Qu’on bénisse le nom
de ta gloire, qui est élevé au
-dessus
de
toute
bénédiction
et
de
toute
louange
» (Néh. 9:5). Quand la grandeur
de Dieu est ainsi présentée devant nos âmes, nous mesurons mieux la gravité de
nos fautes.
Nous ne citons qu’en partie
cette prière remarquable, la
plus
longue
de l’Écriture.
Son thème est proche de celui de Daniel 9 et d’Esdras 9: « Tu
es le Même,
toi
seul, ô Éternel ; tu
as fait les cieux, les cieux des
cieux, et toute leur armée, la terre et tout ce qui est sur elle, les mers et
tout ce qui est en elles. Et c’est toi
qui fait vivre toutes ces choses
et l’armée des cieux t’adore » (Néh. 9:5-6).
Les bontés de l’Éternel, les
louanges de l’Éternel, selon tout ce dont l’Éternel a
comblé
Israël, ses grands bienfaits sont rappelés (És. 63:7).
Ils se souviennent d’abord de
l’appel
d’Abram. Dieu l’a choisi car il a trouvé son cœur fidèle ». Il a
fait alliance avec celui qui sera désormais appelé Abraham
, père d’une
multitude. Ce dernier reçoit des promesses
pour sa semence et l’Éternel
va se glorifiera en les réalisant : « Tu
as accompli tes
paroles
,
car tu
es
juste
» (Néh. 9:8).
Il est question ensuite de la
délivrance
du peuple, tiré hors d’Égypte
: « Tu
vis
l’affliction de nos pères, et tu
entendis leur cri, et tu
opéras
des signes et des prodiges sur le Pharaon qui avait agi avec
fierté
.
Tu fendis la mer et ceux qui les poursuivaient ont été jeté dans les abîmes,
comme une pierre dans les eaux puissantes (Néh. 9:9-11). Cette fierté, cet
orgueil devaient d’ailleurs se manifester bientôt aussi chez Israël, mettant
ainsi en évidence l’état misérable du cœur de tout
homme (Néh.
9:16) !
Les
soins de Dieu
dans le
désert :
la nuée
pour les conduire, la
Loi
reçue au Sinaï sont
ensuite rappelés, Tu parlas avec eux des cieux disent les lévites, avec ce
commentaire : c’étaient « des ordonnances droites
, des lois de vérité
,
de bons
statuts et de bons
commandements. Sont ensuite évoqués le
pain,
descendant du ciel, pour assouvir leur faim, et l’eau,
sortant du rocher
pour étancher leur soif.
Enfin vient le moment de
rappeler que « Tu
leur dis d’entrer pour prendre possession du Pays
que Tu
avais juré de leur donner (Néh. 9:12-15). Dieu avait promis que
tout lieu que foulerait la plante de leur pied, Il le leur donnait (Jos.
1:3 ; Abd. 17).
L’histoire dans le Pays est
ensuite évoquée, jusqu’au moment où, devant leur mépris complet de la Parole de
Dieu, il n’y eu plus
de
remède
et ils sont envoyés en
captivité (2 Chr. 36:16). Ce récit reste un puissant témoignage aux merveilleuses
compassions
de Dieu, lent à la colère, grand en bonté (Néh. 9:22-31). Un
enfant de Dieu aujourd’hui a de plus
puissants
motifs
pour
rendre
grâce
. Il a été racheté par le sang précieux de Christ
versé à la Croix. Et l’apôtre écrit : « Il nous a donné les très
-grandes
et précieuses
promesses
, afin que par elles nous participions de
la nature divine » (2 Pier. 1:3-4). Mais quelle réponse
avons-nous donnée
à toutes ces manifestations de son amour ?
L’Écriture relate la
réponse
d’Israël : « Mais
eux
, savoir nos pères, agirent avec
fierté
,
et roidirent leur cou, et n’écoutèrent
pas
tes commandements et refusèrent
d’entendre
et ne se
souvinrent
pas
de tes
merveilles » (Néh. 9:16-17, 26, 29-30). Devant l’étendue de cette grâce divine,
une telle ingratitude,
qu’elle se manifeste chez Israël ou chez l’homme
en
général
, est plus criante encore. Cette attitude est le fruit
de
la
chair. C
haque chrétien aussi connaît l’activité en
lui de cette nature volontaire
, insoumise
. Il est dans
l’impossibilité d’en venir à bout par ses propres
efforts
. Mais
Dieu veut
lui accorder sa délivrance. La chair a été crucifiée
avec Christ (Gal. 2:20). Elle n’est plus en droit de diriger
un enfant
de Dieu. « Ceux qui sont du Christ ont
crucifié
la chair avec les
passions et les convoitises » (Gal. 5:24). Dieu lui a donné une nouvelle
nature
obéissante, qui désire Lui plaire à tous égards. Le racheté est scellé du Saint
Esprit, qui peut lui donner la force de marcher
à la gloire de Dieu
(Gal. 5:16).
Les lévites déclarent :
« Toi, tu es un Dieu de pardons, faisant
grâce
, et miséricordieux
,
lent à la colère et grand en bonté et tu
ne
les
as
point
abandonnés
. Même quand ils firent un dieu de fonte, qu’ils te firent de
grands outrages, tu
as répondu par de grandes
compassions
! » (Néh. 9:17-19). En confessant nos
fautes, il est nécessaire de remonter,
autant que possible, aux
origines
d’un manquement. Ici ils
rappellent que la violation de la Loi s’est montrée publiquement en façonnant
ce veau d’or, un dieu supposé marcher devant eux ! La confession
doit être précise
. Que de fois l’on agit comme Aaron qui prétend :
« Je l’ai jeté au feu, et il en est sorti ce veau » ! (Ex. 32:24)
Reconnaissons devant le Seigneur notre culpabilité
personnelle
,
et notre
part, s’il s’agit d’un péché collectif
. « Ce que j’ai fait
ou ce que j’ai omis
de faire » (Lév. 5:4-5 ; Job 34:32).
Après avoir retracé le passé,
en s’appuyant sur le caractère
immuable
du
cœur
divin
,
les lévites présentent leur
requête
. « Et maintenant notre Dieu,
le Dieu grand et terrible, qui gardes l’alliance et la bonté, que ce ne soit
pas peu de chose devant toi que toutes les peines qui nous ont atteints ».
Ils reconnaissent : « Tu es juste
dans tout ce qui nous est survenu
, tu as agi avec vérité, nous avons agi méchamment
(Néh. 9:32-35). Ils sont présentement dans la servitude, ils sont dans une
grande détresse. Leur seul
refuge, c’est la miséricorde de Dieu. Ils
déclarent s’y abandonner sans réserve.
S’ils
en
étaient
restés
là
,
ils se tenaient sur un terrain sûr
. Mais ils ajoutent : « Pour tout
cela, nous faisons
une
ferme
alliance
et
nous
l’écrivons
». Alors tous les princes
, les lévites
et les sacrificateurs
,
viennent apposer leur sceau ! (Néh. 9:38).
« Tous ceux qui avaient de
l’intelligence et du discernement se joignirent à leurs frères » (Néh. 10:29).
Tout le peuple est concerné. Ils s’engagent « par
exécration
et
par
serment
» ( !) à marcher selon la loi de Dieu, donnée par Moïse
et à observer
et à pratiquer
tous les commandements de
l’Éternel. Ils promettent de ne
pas
donner
leurs
filles
aux peuples du pays et de ne pas prendre de leurs filles pour leurs fils !
De plus, si les peuples du pays apportent des marchandises le
jour
du
Sabbat ou un jour saint,
ils n’en prendront pas ! Enfin,
ils laisseront la terre en
friche
la septième
année
,
et remettront toute sorte de dette ! Tout cela était en conformité absolue
avec l’enseignement de la Loi, mais elle ne tardera pas à être, hélas, une fois
encore, violée
.
Chacun apporte un
tiers
de
sicle
pour le service de la maison de Dieu. Sur ce point, il
n’y avait pas d’indication légale pour cette faible contribution. C’était peu
de chose , mais sans doute, dû à leur pauvreté
(Néh. 10:32). On peut
toutefois rappeler, que chaque fois qu’il y avait un dénombrement, chacun
devait apporter un demi-sicle, destiné au service de la tente d’assignation,
pour être « un
mémorial
devant l’Éternel afin de faire
propitiation
pour vos âmes » (Ex. 30:11-16). L’apôtre Pierre rappelle aux rachetés du
Seigneur : « Vous avez été rachetés de votre vaine conduite … non par des
choses corruptibles, de l’argent ou de l’or, mais par
le
sang
précieux
de
Christ
, comme d’un agneau sans défaut et sans
tache » (1 Pier. 1:18-19).
Tout ceci n’était
pas
un engagement superficiel
, mais sincère
et unanime
!
À la suite de Néhémie, toutes les classes du peuple viennent spontanément
ratifier ce qui avait été ainsi conclu,
En fait, ils s’engagent, comme
Israël
l’avait
déjà
fait
au
Sinaï
.
Jusqu’alors, depuis la sortie d’Égypte, le peuple était sous le régime de la
seule grâce de Dieu.
Il avait été soutenu, entretenu, supporté
et
guidé
. Mais, il semble oublier à mesure l’histoire des trois mois écoulés,
depuis la Mer Rouge, et leurs péchés continuels
. Israël se déclare
disposer à se placer sur le terrain
de
la
responsabilité
!
« Tout
ce que l’Éternel a dit, nous
le
ferons
, et
nous écouterons » (Ex. 24:7). S’ils avaient compris un peu
ce qui était
dans leur
cœur
, s’ils auraient tiré
instruction
du
passé, et dit : « Seigneur, si dans cette alliance quelque chose doit dépendre
de
nous
et de nos
œuvres
, nous confessons que nous
sommes absolument
incapables
de le respecter. Nous avons été,
jusqu’ici, entièrement
débiteurs
de
Ta
grâce
et nous Te demandons
humblement
de le rester » ! Ce devrait toujours
être notre
attitude
de
cœur
devant Dieu.
Néhémie et le peuple n’ignoraient
pas
les échecs du passé. On peut relire à ce sujet ce qui s’était passé
pendant le règne du Roi Josias. L’état réel des cœurs est mis en évidence par
l’Éternel (2 Rois 23:3 ; Jér. 3:10). D’ailleurs ils ont rappelé et
confessé les transgressions répétées du peuple. Mais ils semblent ignorer
qu’ils ont les
mêmes
dispositions intérieures que leurs pères et
la même incapacité d’observer des commandements aussi solennels. Alors, à leur
tour, ils sont disposés à faire, avec ferveur, une
alliance
!
Nous avons une plus grande responsabilité
qu’eux. Ils appartenaient à cette dispensation de la Loi. Elle a manifesté
l’état de l’homme, sa faillite complète. Seule l’œuvre de la Croix de Christ
peut nous délivrer de la colère qui va tomber sur les fils de la désobéissance.
La chair, en chacun de nous est naturellement légale. Mais ce n’est une sorte
de pacte qui peut nous garder de chute ! Il faut retenir,
parfois
par de terri
bles expériences
(Job 40:27) cette leçon
capitale : « Je sais qu’en moi, c’est à dire en
ma
chair
,
il
n’habite
point
de
bien
, car le vouloir
est en moi, mais accomplir le bien, cela je ne le trouve pas. Car le bien que
je veux, je ne le pratique pas, mais le mal que je ne veux pas, je le fais »
(Rom. 7:18-19). Alors seulement nous comprenons que la seule
ressource du
chrétien est de se rejeter entièrement
sur Dieu et sur les ressources
qu’il met à la disposition des siens, pour les garder fidèles à Sa volonté.
Souvent, au cours de
l’histoire de l’Église sur la terre, des croyants ont étaient amenés à jeter un
cri d’alarme devant l’affaiblissement
marqué
de l’état
moral
du peuple de Dieu. Ils se sont exhortés à revenir
aux enseignements de
la Parole de Dieu.. Certains, par grâce, ont répondu à cet appel.
Alors se pose une question
sérieuse : comment peut-on rester
soumis à l’Écriture ? Ces
croyants ont cherché soigneusement la pensée de Dieu quant à la communion
et au rassemblement
. Ils ont examiné ce que la Parole dit au sujet de la
réception
d’autres croyants à la gloire de Dieu et, et comment il
convient d’exercer la discipline
. Ils ont alors fait part de leurs
conclusions à leurs frères, en exprimant leur ferme intention de rester
obéissant à la pensée du Seigneur. Ils ont pensé qu’il était plus sûr de
préciser par écrit les bases à respecter pour qu’une réelle communion fondée
sur l’enseignement de l’Écriture, puisse subsister.
Mais malgré toutes ces
précautions, le même danger de dérive subsiste. Il reste dans notre cœur une
tendance légale. On aime à s’appuyer sur un écrit soigneusement établi et l’on
espère que tout ira bien. C’est sous-estimer notre faiblesse
absolue
et
laisser, inconsciemment, une
place
à
l’homme
,
à sa manière de voir, à ses interprétations et à ses efforts personnels
pour bien faire. Il faut, au contraire, reconnaître toute notre incapacité et tout
attendre
du
Seigneur
. Lui seul peut nous tenir
debout
,
renouveler sans cesse notre amour pour
Lui
. Il doit créer et
maintenir dans chaque cœur un désir fervent de dépendre seulement sur Sa
sagesse, sur Ses directions et avant tout sur Sa grâce. Sinon, le premier
élan
de l’amour pour Christ, n’étant pas entretenu, ne tarde pas à
s’affaiblir, comme ce fut le cas à Éphèse. Tout est alors peu à peu ruiné dans
notre relation avec le Seigneur. L’indépendance
et la propre
volonté de notre cœur nature ne tardent pas à se manifester.
L’on comprend qu’une
confession de foi, même si elle s’appuie soigneusement sur l’Écriture, est
insuffisante. Il faut se confier entièrement
le Seigneur pour continuer
à mettre en pratique l’Écriture. Lui
seul
peut renouveler notre
être intérieur, en sorte que la communion puisse être maintenue avec nos frères
étant d’abord
réelle
avec Lui. Le Saint Esprit, par sa présence
dans chaque enfant de Dieu, peut seul contrôler ses pensées et les amener
captives à l’obéissance de Christ (2 Cor. 10:5).
Le chapitre 11 recense et
désigne ceux qui acceptèrent volontairement
d’habiter Jérusalem :
le peuple les bénit (Néh. 11:2). Au chapitre 12, il est question du
dénombrement des sacrificateurs et des lévites. On assiste aussi à la dédicace
de la muraille
: Deux grands chœurs marchent l’un vers l’autre sur
la muraille et se rejoignent dans la maison de Dieu (Néh. 12:31-42). « Ils
offrirent ce jour-là de grands sacrifices, et se réjouirent, car Dieu les avait
réjouis d’une grande joie » (Néh. 12:43). Se réjouir dans
le
Seigneur
est toujours possible, même en ressentant sa misère.
Mais, à peine les échos de
cette joie exprimée par Jérusalem, heureuse d’être entourée de murailles, se
sont-ils éteints, qu’il faut bien constater avec douleur la réapparition des mêmes
péchés,
qui ont déjà causé la ruine du peuple. On constate qu’ils se
sont même plutôt aggravés. Pourtant chacun avait prononcé une malédiction contre
lui
-même
, au cas où il se rendrait parjure, après avoir prêté
serment !
Aussi le dernier chapitre
donne-t-il un aperçu de la lutte de Néhémie, déjà avancé en âge. Ce qui se
passe à ce moment-là illustre ce que dit l’apôtre : « Le péché, ayant
trouvé une occasion par le commandement, me séduisit et me tua » (Rom. 7:11).
Impossible, il faut le répéter, de garder la Parole de Dieu avec
nos
propres
forces
. La Loi est sainte
, le commandement est saint
,
juste
et
bon
mais ils font ressortir notre incapacité
totale de nous soumettre à la pensée de Dieu. Notre condition pécheresse fait
de nous des transgresseurs
. La Loi rend le péché excessivement
pécheur (Rom. 7:13 ; 2:25).
Une des difficultés pour le
résidu venait de la présence au milieu de lui du peuple
mélangé
.
La lecture du livre de Moïse montrait pourtant clairement que l’Ammonite et le
Moabite ne devaient pas entrer dans la congrégation de Dieu, à jamais (Deut.
23:3-6), à cause de leur attitude hostile vis à vis du peuple, quand il était
au désert.
Quand donc Juda entend ces
paroles au sujet d’Ammon et de Moab, il
s’en
sépare
. Si
Dieu parle à notre conscience
, il ne faut pas chercher à épargner
ce
qui n’a pas son approbation (Job 20:12-13). La communion avec lui est à ce
prix. Sans l’exercice de la discipline
en accord avec la Parole de Dieu,
il est impossible que la sainteté
soit gardée au milieu de l’assemblée.
Mais il y avait d’autres
sujets de tristesse
. Avec la complicité
d’Éliashib, Tobija
s’était vu attribuer une grande chambre, où l’on mettait auparavant les offrandes
,
qui était ordonné pour les lévites et pour les chantres et l’offrande élevée
pour les sacrificateurs (Néh. 13:4-6). Quelle honte que l’attitude de ce
souverain sacrificateur et du peuple qui l’avait laissé faire (Apoc.
2:20) !
Les Lévites ne
recevaient
plus
leurs portions. Manquant du nécessaire, ils avaient fui chacun à
son champ, imités en cela par les chantres. Le service de la maison de Dieu en
souffrait grandement.
Le sabbat
n’était plus
respecté : Ce jour-là aussi on foulait au pressoir et on rentrait les
gerbes. On transportait de même le vin, les raisins, les figues et toutes
sortes de fardeaux (Néh. 13:15).
Par ailleurs les mariages
avec des femmes étrangères s’étaient multipliés
, un mal qui avait déjà
profondément affligé le cœur d’Esdras (Esd. 9:1-3) ! Il resurgissait,
montrant combien Israël avait abandonné le terrain
de la
séparation
pour Dieu.
Il y avait déjà environ un
siècle
qu’un résidu avait été appelé à sortir de Babylone. Maintenant le
déclin
s’accentuait de plus en plus.
À son retour de Suse, Néhémie
découvre avec stupeur cet état douloureux. Saisi d’une sainte indignation, il
intervient personnellement avec vigueur. Voyant le mal commis par Éliashib, il
juge fort
mauvais
la présence de Tobija, cet Ammonite, si près
des parvis de l’Éternel. Il jette tous ses effets dehors et fait purifier
les
chambres
des
trésors
, On y rapporte les
ustensiles de la maison de Dieu, l’offrande de gâteau et l’encens (Néh. 13:9).
Néhémie établit sur ces magasins des serviteurs estimés fidèles
, dont
les noms sont conservés (Néh. 13:13).
Nos cœurs ne ressemblent
-ils
pas parfois à ces chambres ? Le monde a introduit ses propres affaires là
où
Dieu doit avoir toute
la place, là où
doivent se trouver
les offrandes
qui lui sont destinées ?
Une négligence en entraîne
souvent d’autres. Néhémie doit s’occuper de la répartition
des
dîmes.
S
ous son impulsion, bientôt tout Juda apporte à nouveau dans les magasins
la dîme du blé, du moût et de l’huile.
Ce qui était alors une
obligation pour les Juifs : l’entretien des lévites, est maintenant
un
privilège
pour les enfants de Dieu (Phil. 4:18).
Néhémie reproche vivement aux
chefs d’avoir abandonné la maison de Dieu
et les fait demeurer chacun
à
son
poste
(Néh. 13:10-14). Il y avait encore des
affections
pour Dieu dans le cœur du peuple, mais il fallait que Néhémie les stimule
(Héb.
10:25).
À peu près seul
à
lutter contre cette marée montante du mal, Néhémie a souvent recours à la
prière
. C’est en
Dieu
que se trouve la force et les
encouragements (Néh. 13:14, 22, 29). Il ne cherchait pas de récompense de la
part de l’homme ; il s’en remettait à Dieu et laissait entre ses mains l’appréciation
de sa conduite.
Le Sabbat
avait été profané
avec audace. Le soin de leurs affaires personnelles, le souci du gain avait
détourné les Juifs du respect de ce grand commandement et de ce fait ils
toléraient la même attitude chez les étrangers.
Néhémie prend des mesures
très énergiques (Néh. 13:17-22). D’abord ,il place momentanément ses propres
jeunes gens aux portes
, donne l’ordre de les fermer dès qu’elles
commençaient à être dans l’ombre, et de ne les réouvrir qu’après
le
sabbat. Les marchands qui continuaient à stationner devant la muraille, sont
menacés et chassés. Les lévites doivent se
purifier,
pour venir garder
ces portes et sanctifier
le jour du Sabbat (Néh. 13:15-22)
Ne devrions-nous pas attacher
au
Jour
du
Seigneur
au moins autant d’importance
qu’Israël au Sabbat ? Certes, nous ne sommes plus sous la Loi. Mais ce
jour n’est-il pas devenu pour beaucoup de chrétiens un simple
jour
de repos ou de loisir ? « N’est-il pas très-coupable, frères bien-aimés, de
profiter du Jour du Seigneur pour poursuivre nos propres desseins
égoïstes ? Le Jour du Seigneur a des exigences plus grandes que le jour du
sabbat, car ce sont les exigences de la grâce sur tous les enfants de la grâce »
(W.K.)
En ces jours-là aussi,
l’attention de cet homme de Dieu est attirée sur un fait plus grave encore,
peut-être. Des Juifs ayant pris des femmes asdodiennes, ammonites et moabites,
leurs fils parlaient à
moitié
l’asdodien, un idiome païen, et ne
parlaient
pas
le
juif
(Néh. 13:24).
Ce sera toujours le fruit de
tels
mariages
. Les enfants suivent rapidement le même
chemin
que le père ou la mère inconvertis et adoptent leur langage
Là aussi, Néhémie intervient
avec une grande sévérité. Il rappelle, comme Esdras, le cas de Salomon et chasse
d’auprès
de
lui
le petit-fils d’Éliashib, comme profanateur
de la sacrificature. Il était devenu le gendre d’un ennemi, Sanballat le
Horonite ! (Néh. 13:29). La douceur n’est pas toujours synonyme de
spiritualité. Ne convient-il pas parfois de suivre, a bon escient, l’exemple du
Seigneur ? (Jean 2:15). Fidèle jusqu’à la fin, Néhémie s’est pleinement
identifié avec les intérêts de l’Éternel et avec Israël. Son énergie rappelle
celle de Shamma, défendant au milieu d’un champ de lentilles la nourriture du
peuple de Dieu, qui avait
fui
devant
les
Philistins
(2 Sam. 23:11-12).
Une fois encore, le peuple
est « purifié de tout étranger » et chacun est occupé à son service (Néh. 13:30).
À l’exemple d’autres serviteurs, Néhémie a longtemps retenu
le mal, en
s’appuyant sans réserve sur son Dieu. Nul doute qu’il entendra, au moment de la
rétribution, cette approbation du Seigneur : « Bien, bon et fidèle esclave,
tu as été fidèle en peu de chose ; je t’établirai sur beaucoup, entre dans
la
joie
de
ton
maître
» (Matt. 25:21).
Néhémie est un type de Celui qui « s’assiéra comme celui qui affine et purifie l’argent ; et il purifiera les fils de Lévi, et les affinera comme l’or et l’argent, et ils apporteront à l’Éternel une offrande de justice » (Mal. 3:3).
Le livre de Malachie, écrit à
cette époque, est particulièrement solennel. Il constitue le dernier
appel
divin à la conscience et au
cœur
de ce peuple Juif au milieu
duquel Christ devait naître quatre siècles plus tard..
Le dialogue qui s’engage
aussitôt met en évidence, du côté de Dieu, cet amour
éternel
, personnel
,
source de toute bénédiction. Mais que voit-on du côté d’Israël ?
l’ingratitude, l’inconscience et même l’insolence.
Ils osent demander des
preuves
de l’amour divin ! Ce peuple foulait aux pieds l’honneur dû
à l’Éternel, ses préceptes les plus impératifs, et ses sentiments les plus
tendres. Tout ce livre met tristement en évidence à quel point le peuple s’est
éloigné
, même si les formes extérieures
du culte sont conservées.
Il y a beaucoup de ressemblance avec Laodicée (Apoc. 3:15-17).
L’enseignement nous concerne
directement. Reconnaissons que l’on peut très vite en arriver à douter
de
l’amour
du
Seigneur
, à murmurer
et à s’insurger
même contre Sa volonté ! Dès que les affections pour Christ
s’attiédissent, l’ennui
envahit le cœur et remplace le
zèle
déployé dans le passé à son service (Mal. 1:13).
Ne faut-il pas reconnaître,
aujourd’hui aussi que nous
frustrons
le Seigneur à bien des
égards ? Dans un cantique, nous affirmons pourtant mettre sans
réserve
à sa disposition nos jours
, nos biens
, nos corps
, nos cœurs
!
En est-il vraiment
ainsi ?
Objets pourtant d’une si
grande grâce, ces
réchappés
de Babylone n’apportaient
plus
les dîmes et les offrandes à la maison du trésor (Néh. 13:11-12). L’absence de libéralité
est toujours le signe que le cœur s’est
refroidi
. Il est
maintenant rempli de cette idole que le Seigneur appelle le Mammon des
richesses.
« Éprouvez-moi » dit l’Éternel
à son peuple (Mal. 3:10). Il se réjouit quand notre
foi
Lui
permet de nous bénir
. Souvenons-nous de sa joie devant le don si libéral
de la veuve (Marc 12:42) !
Dans cette situation
désastreuse, Dieu discerne quelques humbles fidèles cachés (Mal. 3:16 ;
Ps. 83:3). Connus par nom, ils sont son
trésor
particulier
et
il les épargnera comme un homme épargne
son
fils
qui le
sert — pourtant, quel mystère, dans son amour pour sa créature perdue, Dieu n’a
pas épargné son Fils bien-aimé et il l’a livré pour nous tous (Rom. 8:32). Au
moment de la naissance du Seigneur, on apprend à connaître plusieurs de ces
témoins ignorés par ce monde : Joseph et Marie, Zacharie, Élisabeth,
Siméon et Anne (Luc 2).
Faisons-nous partie
aujourd’hui de ceux
qui
craignent
l’Éternel ?
D’autres, autour d’eux, prétendaient
audacieusement « marcher
dans
le
deuil
» et s’étonnaient de n’en tirer aucun
profit
!
(Mal. 3:14).
Mais le jour des rétributions est proche. Dieu déclare : « Alors, vous reviendrez, et vous ferez la différence entre celui qui sert Dieu et celui qui ne le sert pas » (Mal. 3:18 ; 1 Pier. 2:13).