Philippe Laügt
Mars 2005
Table des matières abrégée :
3 - Dernières paroles de David à Salomon
6 - Construction de la Maison de Dieu
8 - Au bout de 20 ans de règne
10 - Enseignements de l’Ecclésiaste
Table des matières détaillée :
1.2.2 - Conséquences gouvernementales et grâce divine
1.3 - Promesses au sujet de Salomon
2.1 - La conjuration d’Adonija
2.2 - L’intervention de Nathan
3 - Dernières paroles de David à Salomon
5.4.2 - Manifestations de la sagesse
5.4.3 - Écrits de Salomon, Proverbes et Cantiques
6 - Construction de la Maison de Dieu
6.2 - Emplacement et construction de la maison
6.3 - Promesses conditionnelles
7.1 - La gloire entre dans la maison
7.2 - La prière de la dédicace
7.5 - Sacrifices — Dispositions du cœur
8 - Au bout de 20 ans de règne
9.2 - Convoitises du cœur — Désobéissance à la Parole
9.3 - Oppression — Les ennemis se manifestent
10 - Enseignements de l’Ecclésiaste
Au lieu d’être au combat avec ses soldats, David se repose à
Jérusalem. Il se promène, désœuvré, sur la terrasse de son palais (2 Sam. 11:1-2).
Sa vigilance se relâche et il subit la plus cruelle défaite de sa vie. Cet
homme de Dieu a encore, comme chaque croyant, la vieille nature, grande ouverte
à toutes les convoitises. Il ne veille pas sur ses
yeux
et il est
pris dans le terrible engrenage du péché. En peu de temps, le roi transgresse
au moins trois des commandements de l’Éternel (Ex. 20:17, 14, 13 ; 2 Sam.
11:4, 15) !
Pourtant il tarde à être repris dans sa conscience ; alors dans son amour, Dieu lui envoie le prophète Nathan. La touchante parabole de la brebis volée (2 Sam. 12:1-4) est propre à toucher le cœur de celui qui a commencé sa vie comme berger. Elle va l’aider à mesurer l’horreur de sa faute.
Mais d’abord il ne se reconnaît pas, et se montre sans pitié
pour l’homme riche (2 Sam. 12:5-6). Alors le doigt de Dieu le désigne avec
solennité : « Tu es cet homme » ! La triste affaire est,
sans ménagement, entièrement découverte. Dieu lui rappelle en outre ce que Sa
grâce a déjà fait pour lui (2 Sam. 12:7-8). Il s’ensuit chez David une profonde
conviction de péché (2 Sam. 12:13). Il réalise combien sa conduite a été
odieuse, vis à vis d’Urie et sa femme, mais avant tout à l’égard de Dieu. Il a méprisé
Sa parole et fait ce qui était mauvais à Ses yeux (2 Sam. 12:9, 10).
Ce triste récit est un avertissement solennel pour chacun. Notre
cœur naturel est amorcé
par des convoitises
, et beaucoup de temps
peut parfois se passer avant qu’elles soient rejetées avec horreur : de
prime abord le mal est doux dans notre bouche (Job 20:12) !
Il faut comprendre que nos fautes à l’égard de nos frères et
sœurs, de nos parents ou de toute autre personne, sont d’abord
un péché contre
Dieu
.
Il faut donc le confesser d’abord au Seigneur. Puis chercher à réparer, au
moins dans une mesure, le mal commis, quand la chose est possible. Ce n’était
pas le cas pour David.
Confesser à Dieu, c’est ce qu’il fait dans ce moment d’amère
détresse : la lecture des Psaumes 32 et 51 montrent le chemin douloureux
qu’il a suivi. Dieu ne méprise pas un
cœur brisé et humilié
(Ps. 51:17). Il pardonne à son pauvre serviteur. David est lavé,
à l’avance, par le précieux sang de Christ versé pour lui, comme pour vous et
pour moi (És. 1:18).
Mais ce qui ne peut être effacé, ce sont les conséquences
du mal commis et elles sont très douloureuses.
En premier lieu, un petit enfant va mourir (2 Sam. 12:14). Tout en pardonnant
au pécheur, Dieu condamne absolument le péché.
Mais contrairement à la détresse, si visible plus tard, au moment de la mort d’Absalom (2 Sam. 18:33 ; 19:4), David, à la surprise générale, montre une foi triomphante, quand cet enfant meurt. Il réalise qu’il est désormais auprès de Dieu, et affirme : « Je vais vers lui » (2 Sam. 12:21-23). Puis il console sa femme Bath-Shéba, et l’Éternel permet qu’elle lui enfante un fils. La grâce introduit Bath-Shéba dans la lignée du Messie : elle devient la mère du roi de paix et de gloire (Matt. 1:6 ; És. 9:6).
Nathan le prophète revient alors vers David, porteur cette fois
d’un heureux message : il appelle le nouvel enfant : Jedidia, à
cause
de l’Éternel (2 Sam. 12:25). Ce surnom de Salomon (le pacifique) signifie :
le bien-aimé de l’Éternel !
David a été un homme de guerre, et même avant la naissance de cet enfant, Dieu annonce que Salomon fera ce que David a tellement désiré faire : bâtir une Maison à l’Éternel (1 Chr. 22:7-11). C’est une belle réponse à la requête du roi : « Fais du bien, dans ta faveur, à Sion ; bâtis les murs de Jérusalem » (Ps. 51:18). La promesse, dans ce psaume à portée prophétique, concerne au-delà de Salomon, le vrai Fils de David. Elle apporte du réconfort à David : son règne a été marqué par la grâce, celui de Salomon le sera par la gloire (Matt. 6:29).
Une vingtaine d’années s’écoule, David est maintenant affaibli par l’âge. Absalom d’abord, puis un autre de ses fils, Adonija, conspirent pour s’emparer du trône.
Adonija, comme son frère, s’élève dans son cœur. Il se procure
des chars, des cavaliers et cinquante hommes pour courir devant lui. Puis il
déclare avec orgueil : « Moi, je serai roi » (1 Rois 1:5). Tous
savaient que Dieu avait choisi
Salomon (1 Chr. 22:9). Mais il n’y a pas
de crainte de Dieu dans le cœur d’Adonija, c’est une triste figure de
l’Antichrist. Hélas, David n’avait jamais
chagriné
cet
enfant, en lui disant : « Pourquoi fais-tu ainsi ? ».
Adonija avait donc suivi, sans être repris, ses impulsions et il n’avait rien
appris
.
La fin tragique de son propre frère, Absalom, aurait pu être un avertissement.
De plus Adonija était un très-bel homme, ce qui lui attirait la faveur de son
entourage et ses prétentions s’en trouvaient accrues (1 Rois 1:5-6).
Il confère avec l’astucieux Joab, le propre neveu de David, chef de son armée, et avec Abiathar, le sacrificateur, qui a, semble t-il, oublié la recommandation de David : « Demeure avec moi » (1 Sam. 22:23). En conséquence, « ils aidèrent Adonija et le suivirent » ! Entouré de si belles apparences, ce fils du roi devient un centre de rassemblement pour un grand nombre. Mais il ne pouvait pas l’être pour la foi !
À En-Roguel, la fête bat bientôt son plein. Adonija a sacrifié du menu et du gros bétail, des bêtes grasses ! Il a invité ses frères, les fils du roi, et tous les hommes de Juda, serviteurs du roi (1 Rois 1). Vraiment tous ? Non, Il a négligé d’inviter Nathan, le prophète : il sait qu’il est attaché à David. Benaïa non plus n’est pas là (2 Sam. 23:20-23), ni les hommes forts, ni surtout Salomon, son frère (1 Rois 1:10).
Le roi David déjà très-vieux ne sait rien de ce qui se passe (1
Rois 1:15). Mais Nathan, le serviteur fidèle, sait que les conseils de Dieu
doivent s’accomplir : Le bien-aimé de l’Éternel doit
régner. David,
qui connaît la volonté de Dieu, s’est lui-même engagé par serment. Alors le
prophète prodigue ses conseils à Bath-Shéba : « Sauve ta vie et la
vie de ton fils Salomon ». Et il met dans sa bouche des paroles empreintes
tout à la fois de respect et de hardiesse (1 Rois 1:13-21). Ensuite, comme il
l’a promis, il intervient. Ses paroles sont remplies de sagesse et de vérité.
Il révèle au roi qu’aucun de ses serviteurs dévoués n’a été invité par Adonija
au banquet et surtout Salomon a été volontairement laissé de côté (1 Rois 1:22-27).
De la même façon, le monde et ceux qui sont sous la domination
de l’Adversaire ont rejeté et rejettent Christ et les siens : « Nous
ne voulons pas que Celui-ci règne sur nous » (Luc 19:14 27). Mais la
Parole
,
dont Nathan est ici le dépositaire, demeure. Les conseils de Dieu sont
immuables : « J’ai oint mon roi sur Sion… Demande-moi et je te
donnerai les nations pour héritage, et pour ta possession, les bouts de la
terre » (Ps. 2:6-8).
Le courage de David est ranimé : il donne des ordres décisifs (1 Rois 1:32-35). Il appartient à Nathan, le prophète, et à Tsadok, le sacrificateur, d’oindre Salomon sur Israël. La conduite de Salomon est en réel contraste avec celle Adonija. On le fait monter sur la mule royale, on le mène à Guihon. Tsadok prend la corne d’huile dans le tabernacle et Salomon est oint, tandis que les trompettes sonnent et que tout le peuple se réjouit.
Joab, en militaire expérimenté, entend la trompette et
s’inquiète. À ce moment-là Jonathan survient. Il apporte ce qu’il estime être
de bonnes nouvelles. David est resté, pour lui, le
roi, son Seigneur
!
Alors les conjurés, saisis de peur, s’enfuient (1 Rois 1:49-23). Que Dieu se montre seulement et le camp des ennemis épouvanté, fuira de toutes parts loin de Sa face (Ps. 63) !
De la même manière, à l’aube du règne de Christ, le résidu d’Israël l’acclamera. Quelle ne sera pas la joie de ceux qui ont suivi le Sauveur au temps de son rejet, d’être appelés par la grâce souveraine de Dieu à partager son gouvernement et son règne sur Israël et sur les nations !
Les dernières paroles de David à Salomon, avant sa
mort, peuvent se résumer ainsi : « Fortifie-toi, et sois un
homme ; prends garde à ce qui doit être observé devant l’Éternel ton Dieu,
en marchant dans ses voies » (2 Rois 2:2-3). Ainsi il pourra réussir dans
tout ce qu’il entreprendra ! Dieu a fait des promesses à l’égard des fils
de David : s’ils marchent devant lui en
vérité, de tout leur cœur
, elles s’accompliront !
(2 Rois 2:4).
David évoque les crimes de Joab et les outrages de Shimhi : ils seront mis à mort. Mais Barzillaï et de ses enfants reçoivent la récompense de leur fidélité au roi David et aux siens, au jour de l’épreuve et mangeront à la table de Salomon (1 Rois 2:7).
Salomon devra s’occuper d’Adonija qui renouvelle sous une forme détournée ses prétentions au trône. Il montre ainsi qu’il ne s’est pas repenti et il est mis à mort. Abiathar, si longtemps associé à David dans ses afflictions, s’est finalement montré infidèle. Il est chassé de la sacrificature, indigne désormais de porter l’Arche.
Le règne de justice et de paix ne peut s’établir sans que
Salomon, type de Christ, rende d’abord à chacun selon ses œuvres. Puis il s’assied
sur
le trône
de David son père, appelé aussi le trône de
l’Éternel
,
et son royaume est très
-affermi
(1 Rois 2:12, 46 ; 1
Chr. 29:23).
C’est à ce moment-là qu’il épouse la fille du roi d’Égypte et
l’amène dans la cité de David. Était-ce une alliance politique
en vue de
s’assurer un bon voisinage ? La Parole ne se prononce pas. Plus tard, Salomon
bâtira une maison à son épouse égyptienne (1 Rois 7:8) et la fera sortir de
cette ville de David (1 Rois 9:24).
Quel sera le motif invoqué ? « Les lieux où est entrée
l’Arche de l’Éternel sont
saints
». Mais, dans ces
conditions, pourquoi l’avoir épousé ? (Amos 3:3). La ville de David était
la partie haute de Jérusalem, cette forteresse de Sion, prise aux Jébusiens, à
laquelle le cœur de David était tellement attaché, et où il avait fait monter
l’Arche !
À noter que ce n’était pas la première union de Salomon. Très jeune encore, il avait épousé une Ammonite, ce qui était un péché flagrant (Deut. 23:3). Roboam sera le fruit de cette union (1 Rois 14:21, 31).
Toutefois, au début de son règne, un beau témoignage est rendu à
ce roi : « Salomon aimait
l’Éternel, marchant dans les statuts
de David, son père », mais une réserve est ajoutée : « Seulement
il offrait des sacrifices et faisait fumer de l’encens sur les hauts lieux »
(1 Rois 3:3). Un état de choses qui devait durer jusqu’au temps d’Ézéchias. « Mieux vaut être petit et méprisé auprès
de l’Arche
que de posséder l’éclat
du royaume et d’adorer sur les hauts lieux » (JND).
David avait fait apporter l’Arche à Jérusalem, où on l’avait
déposée, seule
sous une tente (2 Sam. 6:12-23). Puis il avait offert des
holocaustes et des sacrifices de prospérités ; et depuis l‘Arche était
l’objet d’un service continuel (2 Sam. 6:7 ; 1 Chr. 16:37), tandis que le tabernacle
et l’autel
d’airain
étaient encore au principal haut lieu
, celui de Gabaon. Ce n’était pas un péché,
puisque le temple n’avait pas encore été édifié. Mais plus tard, au grand
déplaisir de l’Éternel, ces hauts-lieux furent maintenus et servirent bientôt à
des pratiques idolâtres.
C’est donc à Gabaon que Salomon se rend et il y offre mille
sacrifices ! L’Éternel lui apparaît de nuit, dans un songe, et lui dit :
« Demande ce que tu veux que je te donne ». Salomon comprend qu’il a
besoin du secours de Dieu pour marcher dans le chemin difficile qui s’ouvre
devant lui. Il sent son
incapacité
pour accomplir sa
tâche envers ce peuple qui appartient à Dieu : Il demande à l’Éternel la
sagesse nécessaire pour accomplir son devoir (1 Rois 3:6-11).
Avons-nous le même désir que Salomon : un
cœur
qui écoute, qui soit rendu intelligent pour discerner la volonté de Dieu ?
(Jac. 1:7 ; Héb. 5:14). Pour exprimer avec droiture une telle requête, il
ne faut pas être sage à ses propres yeux (Prov. 3:7). L’amour pour le Seigneur
est la clé d’une vraie
intelligence. Considérons notre parfait Modèle,
déclarant par la voix du prophète : « Le Seigneur Éternel… réveille
mon oreille pour que j’écoute comme ceux qu’on enseigne » (És. 50:4).
Cette parole de Salomon « fut bonne aux yeux du Seigneur »
(1 Rois 3:10). Cherchons avant tout Son
approbation ! Il accorde à
Salomon ce qu’il Lui avait demandé et il lui plaît d’y ajouter
tout
ce qu’il n’avait pas demandé.
C’est cette humble dépendance au commencement de sa vie qui vaut à Salomon d’occuper le premier rang parmi les sages qui se sont succédés sur la terre (1 Rois 8:30-31). Christ seul le surpasse (Marc 10:43-45). De plus il ne se lèvera personne tel que Salomon, « tant pour les richesses que pour la gloire » (1 Rois 3:13).
Mais la question de sa responsabilité
devant Dieu est
immédiatement soulevée : « Si
tu marches dans mes voies,
gardant mes statuts… alors je prolongerai tes jours » (1 Rois 3:14.
Mais dans notre chair, il n’habite aucun bien. Salomon, comme
son peuple (Ex. 19:5-8), montrera son incapacité
à rester
fidèle. À la différence de David, son père, on ne verra pas
chez lui un cœur brisé et humilié, celui que Dieu ne méprise jamais. Sa ruine
personnelle aura pour conséquence la division du royaume.
Après avoir reçu de Dieu de si grandes promesses de bénédiction,
Salomon retourne à Jérusalem et il se tient « devant
l’Arche
de l’alliance de l’Éternel ». Il quitte les formes pour saisir la réalité,
il cherche la présence de Dieu représenté par l’Arche, une figure de
Christ ! Il offre des holocaustes et des sacrifices de prospérités et un
festin à ses serviteurs.
Salomon a reçu de Dieu un cœur assez large pour contenir le grand peuple dont il a la charge. Il agit au milieu de lui en Juge suprême. La contestation de deux femmes au sujet d’un fils nouveau-né lui donne bientôt l’occasion de déployer publiquement ce don de sagesse reçu de Dieu. Il fait appel à l’instinct maternel et la véritable mère est aisément trouvée : elle est prête à perdre plutôt son enfant, pourvu qu’il reste en vie (1 Rois 3:16-28) !
Tout Israël en entend parler et comprend que Salomon a reçu « la
sagesse de Dieu… pour faire justice ». Chacun peut lire ses proverbes,
dont une partie (800) ont été conservés dans l’Écriture. Au moment des choix
décisifs, qui demandent de la réflexion et un jugement personnel, ses Proverbes
sont un des livres
de classe
à l’école de Dieu, qui aident à s’orienter. La
Sagesse, comme la Parole avec laquelle elle s’identifie, est une Personne
vivante, qui enseigne et guide ceux qu’elle appelle ses fils.
Les croyants doivent apprendre à connaître aussi les nombreux
cantiques de Salomon et, avant tout, celui que Dieu fait connaître dans sa
Parole, le Cantique des cantiques. Il y est question, en figure, des relations
futures du Roi, Christ, avec son épouse terrestre, Israël. Au moment où
s’ouvrira son règne, les
affections
de ce peuple seront
ranimées et répondront enfin à celles du vrai Salomon
. Mais ce livre
s’applique aussi aux besoins actuels du chrétien. L’amour
est le lien
vital qui unit chaque racheté à son Sauveur, et ces cantiques sont remplis des
manifestations de l’amour.
Chacun peut parcourir dans la Parole de Dieu d’autres écrits de Salomon, en particulier le Ps. 127 et le livre de l’Ecclésiaste, qui traitent de sujets variés.
La renommée de Salomon se répand, et bientôt de tous les peuples
l’on vient entendre sa sagesse (1 Rois 4:29-34). Pendant la plus grande partie
de sa vie, son règne, par son organisation
,
son éclat
extraordinaire
(2 Chr. 9:13-28) et sa paix
durable,
est une belle figure du royaume millénaire de Christ : « Juda et
Israël habitèrent en sécurité, chacun sous sa vigne et son figuier » (1
Rois 4:26-28)
Seul Jésus surpasse ce beau type. Il le fait d’abord par Son
amour qui se déploie en faveur de ceux qui Lui appartiennent et dont la croix a
donné la preuve absolue ! Pendant son séjour sur la terre, Jésus faisait
remarquer aux foules qu’il y avait au milieu d’eux plus
que
Salomon
(Luc 11:31). Ceux
qui l’entouraient avaient peu de foi, peu de discernement, mais ils recherchaient
sa sagesse et s’étonnaient de son intelligence et de ses réponses (Marc 6:2).
Dans son affection pour l’Éternel, David avait déjà amassé
beaucoup de métaux précieux, en vue de la construction du temple (Ps 26:8 ;
2 Sam. 7:2 ; 1 Chr. 29:2-3). Salomon, entrant dans la pensée de Dieu,
commence, avec l’aide enthousiaste du roi de Tyr, Hiram (2 Chr. 2:12), par
réunir les ouvriers habiles et les matériaux nécessaires. Il transporte d’abord
de grandes pierres, des pierres de prix (1 Rois 5:17), pour poser avant tout un fondement
, d’une solidité à
toute épreuve, pour le Temple.
C’est ce que Dieu a fait pour sa maison spirituelle : le seul fondement c’est Christ, la maîtresse pierre d’angle (1 Cor. 3:10-11 ; 1 Pier. 2:6). Les matériaux préparés par Dieu en vue de son habitation avec les hommes, pour l’accomplissement de tous ses conseils à leur égard, sont le fruit des souffrances et du rejet de Christ.
C’est Lui, le Fils du Dieu vivant, qui déclare : « Sur
ce roc, je bâtirai mon assemblée ». Dans cette maison spirituelle
des sacrifices spirituels
sont offerts à Dieu (Héb. 13:15).
Le cantique chanté sur les bords de la mer Rouge se réalise : « Tu les introduiras et tu les planteras sur ma montagne de ton héritage, le lieu que tu as préparé pour ton habitation, ô Éternel ! Le sanctuaire, ô Seigneur ! que tes mains ont établi » (Ex. 15:17).
Le temple, élevé sur la colline de Morija, plus précisément dans l’aire d’Ornan, avait une longueur et une largeur doubles de celle du Tabernacle au désert, aux dimensions après tout fort restreintes.
Ce n’est pas des dimensions grandioses, mais la sainteté
,
l’ordre parfait, la justice, la gloire qui caractérisent la maison de Dieu. Le vrai
architecte de ce Temple en avait déjà révélé tous les détails à David (1 Chr.
28) et chacun d’eux avait un sens divin, qui attache maintenant nos regards sur
la Personne et l’œuvre de Christ.
Salomon choisit Hiram
(à ne pas confondre avec le roi de
Tyr), pour diriger les travaux. C’est le fils d’une veuve de Nephtali, et son
père est Tyrien. « Il était rempli de sagesse et d’intelligence et en connaissance
pour faire tous les ouvrages en airain… et il fit tout son ouvrage » (1
Rois 7:14). On peut discerner en lui un type du Saint Esprit. Quand un croyant
se laisse conduire par Lui, il est rendu capable de servir. Il faut prêter
l’oreille à Sa voix !
Notre propos n’est pas d’entrer ici dans les détails de ce travail remarquable. Commencé la quatrième année du règne de Salomon, il s’achève au bout de sept ans et demi (1 Rois 6:1, 38). Salomon met ensuite treize ans à bâtir sa propre maison. On voit, par comparaison, son empressement pour achever le Temple ! Ensuite il bâtit aussi la maison de la forêt du Liban, avec son portique : c’est là qu’il jugeait (1 Rois 7:2-7) et enfin, celle de sa femme, cette fille du Pharaon. Ce mariage annonce probablement les relations du Roi avec toutes les nations de la terre, pendant la période milléniale.
Déjà, au moment du songe à Gabaon, les promesses divines avaient
été assorties d’une condition
d’obéissance
(1 Rois 3:14). Au
moment de la construction du Temple, l’Éternel s’adresse à nouveau à Salomon en
employant un « si ». Les relations de Dieu avec son peuple, sa
demeure au milieu d’eux et sa protection (1 Rois 6:13) dépendent de la fidélité
du roi, responsable de marcher selon les commandements de Dieu. Sinon le peuple
et le roi seront châtiés !
En fait, c’est en Christ que la bénédiction promise sera pleinement réalisée. Dieu est fidèle, et les promesses faites à David sont fermes. Il est intéressant de comparer 2 Sam. 7:12-16, où Dieu présente la responsabilité de l’homme, avec ses prédispositions à pécher, avec 1 Chr. 17:11-14 qui montre le côté de Dieu, de sorte que les péchés de David et ceux de Salomon sont omis. L’accent est plutôt mis sur leurs gloires.
La maison est prête : Dieu va y faire sa demeure. La fête des Tabernacles suit ici immédiatement celle de la dédicace (1 Rois 8:65-66). Les anciens d’Israël, les chefs des tribus, tous les princes, sont assemblés par Salomon (1 Rois 8:1).
Conformément à l’ordonnance, les sacrificateurs portent l’arche
et l’introduisent dans le lieu très-saint, sous les ailes des chérubins. Type
de Christ, elle entre dans son
repos
(2 Chr. 6:41). Seules les
barres visibles rappelleront le
chemin du désert.
En réponse à la prière du roi, le feu descend sur l’holocauste. C’est la seconde fois que Dieu envoie la nuée de sa gloire remplir la maison (2 Chr. 5:14 ; 7:1 ; 1 Rois 8:10), comme autrefois dans le Tabernacle (Ex. 40:34). Il est précisé à nouveau que « les sacrificateurs ne pouvaient pas s’y tenir pour faire le service, à cause de la nuée » !
Ainsi Dieu couronne, en faveur de Salomon, la foi et les vœux de David. Tout le peuple se prosterne et entonne ce qui sera bientôt le cantique du règne de mille ans : « Célébrez l’Éternel car il est bon, car sa bonté demeure à toujours » (Ps. 136).
Ensuite le roi, dans une attitude de dépendance, s’agenouille (1 Rois 8:54), et prend la parole devant Dieu, tandis que le peuple, lui, se tient debout. Salomon bénit Dieu, et le loue pour sa grandeur, sa bonté et sa fidélité (1 Rois 8:23-24, 27).
Le nom du souverain sacrificateur n’est même pas donné. Salomon remplit lui-même cet office : il est ici un type de Christ, qui est tout à la fois roi et sacrificateur (Zach. 6:13) !
Longtemps auparavant l’Éternel avait annoncé qu’il habiterait dans l’obscurité profonde (Ex. 20:21). Le roi déclare en parlant du Temple, qui n’avait pas d’ouvertures donnant sur l’extérieur, que cette maison est vouée à Dieu. C’est un lieu d’habitation fixe, afin qu’Il y demeure à toujours, pour que son Nom y soit à jamais (1 Rois 8:12 ; 2 Chr. 7:16, 20).
Salomon rappelle le passé, la sortie d’Égypte, la grâce qui a
choisi David, l’alliance et les promesses. Le temps qui passe n’ôte rien à leur
réalité (comparer avec 2 Pierre 3:4). Ainsi que Salomon se plaît à le répéter :
« Sa main a accompli Sa parole » (1 Rois 8:15, 20 ; 2 Sam. 7:12).
Il rappelle : « Tu
as dit : « Mon nom sera toujours
là ». Aujourd’hui les croyants sont invités à se réunir au nom du Seigneur
Jésus (Matt. 18:20), reconnaissant sa seule
autorité et se soumettant entièrement
à Sa parole.
Salomon a reçu de Dieu une sagesse et une puissance sans précédent. Il est entouré de magnificence, mais il réalise que ses besoins et ceux de son peuple restent grands.
Aussi adresse-t-il à Dieu une prière admirable de foi,
d’humilité et de ferveur. Il commence par lui demander de pardonner
(1 Rois 8:30) avant
même
d’énumérer dans sa requête des sujets précis.
Sa prière comporte sept demandes distinctes, ponctuées par ces
paroles : « Toi
, écoute
dans le lieu de ton
habitation, dans les cieux » (1 Rois 8:32, 34, 36, 39, 43, 45 et 49).
Il évoque d’abord les péché, hélas si fréquents, contre le
prochain (v. 31-32), puis il envisage le cas d’une guerre où Israël serait battu
devant l’ennemi (v. 33-34), et ensuite la sécheresse que Dieu pourrait envoyer
sur le pays, parce que ses habitants auraient péché contre lui (v. 35-36 ;
Lev. 26:19).
Il cite ensuite des cas de famine et de peste ou les désastres
provoqués par divers prédateurs (v. 37-40). Puis il rappelle le besoin constant
de secours dont Israël aurait besoin même dans un chemin où le Seigneur
l’aurait envoyé
pour faire la guerre (v. 44-45). Enfin, il envisage le cas où le peuple se
trouverait captif dans un pays étranger, pour avoir péché contre Dieu (v. 46-50).
Il supplie instamment l’Éternel de répondre à leur prière, si
seulement
ils rentrent en eux-mêmes et confessent
leurs péchés, leur
méchanceté ! S’ils se tournent vers Lui, et « reconnaissent chacun la
plaie de son
propre cœur
, alors : « Toi,
écoute dans les cieux, et pardonne, et agit ! Oui, Dieu peut tout
pardonner, parce que Jésus a tout expié (1 Jean 1:9).
Il rappelle : « Tu connais, toi
seul
,
le cœur de tous les fils des hommes » (Ps. 139:1) et reconnaît
l’importance capitale pour chacun de craindre
Dieu
tous les
jours (1 Rois 8:40) !
Quel beau trait : le roi n’oublie pas d’intercéder pour
l’étranger
,
venu d’un pays lointain rechercher la bénédiction de l’Éternel. On pense à la
reine de Sheba (1 Rois 10) et à l’eunuque éthiopien (Actes 8). Salomon demande :
Toi, écoute et qu’il soit répondu à sa prière, si cet étranger prie en se
tournant vers cette maison. « Agis… afin que tous les peuples de la terre
connaissent ton nom et te
craignent
, comme ton peuple
Israël » (1 Rois 8:41-43).
Maintenant Salomon se lève et bénit à haute voix toute la
congrégation. Il rend grâces à Dieu qui a donné du repos à son peuple :
« Pas
un mot
de
toute Sa bonne parole, qu’il prononça par Moïse, son serviteur, n’est tombée à
terre » (1 Rois 8:54-56).
Il demande encore à Dieu d’incliner
leurs cœurs vers Lui,
et exprime le désir que ses paroles soient toujours présentes devant l’Éternel,
leur Dieu, jour et nuit, pour qu’Il fasse droit à son serviteur et à son peuple
Israël, chaque
jour
, selon que le cas le demande
(lire la note 1 Rois 8:57-59).
On trouve dans 2 Chroniques 6:41-42 des paroles importantes,
prononcées aussi lors de cette intercession. Certainement Salomon pensait au
Psaume 132, au moment où il conclut sa prière. Car il dit : « Maintenant,
Éternel Dieu ! Lève-toi pour entrer dans ton repos, toi et l’arche de ta
force ! Que tes sacrificateurs soient revêtus de salut et que tes saints
se réjouissent dans ta bonté ! ». Daniel, captif, attentif à se
nourrir des Écritures (Dan. 9:2), se souviendra de cette prière, quand trois
fois le jour, il s’agenouillera, sa fenêtre ouverte vers
Jérusalem
,
alors que le temple est totalement ruiné ! (Dan. 6:10).
Salomon exhorte son peuple à avoir un cœur
parfait
avec l’Éternel (1 Rois 8:61). Puis, avec tout Israël, il sacrifie, mais l’autel
d’airain se révèle trop petit. Alors Salomon, pour la circonstance, sanctifie
le milieu du parvis, qui peut donc recevoir l’holocauste, l’offrande de gâteau,
et la graisse des sacrifices de prospérités, offerts en grande abondance !
(1 Rois 8:62-64).
L’œuvre entreprise par Salomon, accomplie avec
plaisir
,
est achevée. Faisons-nous toujours ce que le Seigneur nous demande dans de
telles dispositions de cœur, avec joie, simplement parce que c’est Lui
qui le demande ?
L’Éternel apparaît à Salomon, pour donner une réponse favorable
à sa prière. Quelle merveilleuse promesse : « Mes yeux et mon cœur
seront toujours là » (1 Rois 9:1-3). Cette maison, où sa gloire habite,
sera un grand motif pour bénir, écouter et pardonner. Dans la période
chrétienne, c’est au
nom de Jésus
que
Dieu lie sa propre gloire et l’exaucement des prières qui lui sont adressées
(Jean 14:13-14).
Dieu renouvelle à Salomon, maintenant plus âgé, les mêmes
avertissements : « Si tu marches devant moi comme a marché David, ton
père, d’un cœur parfait
et en droiture… J’affermirai le trône de ton
royaume sur Israël à toujours » (1 Rois 9:4-5). Voilà qui rappelle ce que
dit l’apôtre : « Vous écrire les mêmes choses n’est pas pénible pour
moi, et c’est votre sûreté » (Phil. 3:1). Mais sommes-nous toujours
disposés à
écouter
? Ces avertissements répétés prennent un sens
douloureux en pensant à la chute de Salomon.
L’Éternel rappelle à Salomon et à son peuple leurs responsabilités. Sa sainte présence au milieu des siens exige une stricte séparation du mal. Faute de quoi ce privilège leur sera ôté, et ce temple si magnifique, détruit. Israël, en tant que nation sera retranchée (1 Rois 9:6-9). Tout cela, hélas, devait se réaliser à la lettre. On ne voit pas Salomon répondre aux avertissements divins.
Au bout de vingt ans (1 Rois 9:10), après l’achèvement du Temple de l’Éternel et de la maison du roi, Salomon cherche à récompenser le roi de Tyr pour sa fidèle contribution en bois de cèdre et en or.
Il se montre d’ailleurs souvent un habile négociateur de « traités » et ainsi Israël vit en paix avec ses voisins. Mais dans toute alliance, il y a un prix à payer, des dangers constants à éviter, et finalement les cœurs peuvent se détourner vers d’autres dieux (Deut. 11:6).
Il donne à Hiram vingt villes situées en Galilée, là où habitaient déjà beaucoup d’étrangers. Mais quand Hiram alla les visiter, elles ne lui plurent pas. Il le fit savoir à Salomon, qu’il appelait maintenant « mon frère ». Le nom qu’il donne à ces villes semble confirmer son mépris. Cabul signifie : ne menant à rien. De son côté, Hiram, le chef de la plus grande puissance maritime de l’heure, envoie à Salomon, un cadeau princier : cent vingt talents d’or ! Le Pharaon agit de la même manière (1 Rois 9:16).
« Chacun aime les présents et court après les récompenses » (És. 1:23). Hiram avait toujours aimé David, il s’était réjouit des projets de construction de Salomon (1 Rois 5:1-11). Mais comment espérer partager des joies spirituelles avec un incrédule, même tolérant ? Il n’est pas surprenant que le Pays soit sans attrait pour lui ? Et si, désobéissants à la pensée de Dieu, nous apprenons le « chemin des nations » (Jér. 10:2), ce manque de séparation fait perdre toute saveur à notre sel !
D’ailleurs, en donnant à un étranger une portion
même
petite
et de peu de valeur
apparente, du pays de beauté, Salomon oublie les droits de Dieu. Le Seigneur
avait dit : « Le pays ne se vendra pas à perpétuité, car le pays
est
à moi
; car vous êtes chez moi comme des étrangers et
comme des hôtes » (Lév. 25:13-34). Prenons garde ! On peut si
facilement abandonner au monde une portion de son héritage !
Le livre des Chroniques substitue à ce récit celui qui concerne
les villes qu’Hiram avait données à Salomon. Ce dernier, après les avoir bâties
et fortifiées, les remet aux fils d’Israël, pour y habiter (2 Chr. 8:1-7).
Salomon, dans cette circonstance, au lieu d’amoindrir, s’applique à augmenter
l’héritage !
On peut voir ensuite ce roi, en sage administrateur, fortifier et organiser son royaume au prix d’immenses travaux. Il est en relation avec l’Éternel (1 Rois 9:25), auquel il offre trois fois par an des holocaustes et des sacrifices de prospérités sur l’autel d’airain et de l’encens sur l’autel d’or.
En obéissance à la Parole (Lév. 25:42) les fils d’Israël ne
furent pas soumis à des travaux réservés aux esclaves (1 Rois 9:22). Mais pour
la première fois depuis les jours de Josué, tous ceux qui étaient de reste de
ces nations qu’Israël aurait dû entièrement détruire, sont assujettis comme
esclaves, pour faire de véritables travaux forcés (1 Rois 9:20-21). Les ennemis
de notre âme sont-ils libres d’agir ou avons-nous trouvé en Christ la force
de les assujettir ?
Salomon a aussi une flotte et là encore Hiram lui prête ses matelots qui connaissaient la mer. Ensemble ils iront à Ophir chercher encore plus de cet or tant convoité ! (1 Rois 9:27-28). Il ne tient pas compte des bons conseils du livre de Job : Mettre l’or d’Ophir au rang des cailloux du torrent, rejeter les idoles qui remplissent si facilement le cœur ! Car alors « le Tout-Puissant sera ton or et il sera pour toi de l’argent amassé » et tu trouveras en Lui tes délices ! (Job 22:21-27).
Salomon domine maintenant toutes les nations alentours : celles qui, autrefois, avaient opprimé Israël. Il fait avec elles une alliance de paix et de bénédiction. Probablement a-t-on ici une idée des relations que les nations auront avec Christ durant son règne millénial ?
Pendant cette période faste, l’Écriture rappelle encore la visite de cette reine du Midi qui régnait à Shéba. Elle « qui vint des bouts de la terre pour entendre la sagesse de Salomon » (Matt. 12:42).
Elle
écoute
ses paroles et elle
épanche
son cœur Le monde est plein d’énigmes, de problèmes insolubles. C’est un
véritable abîme pour l’esprit humain. Or « Salomon lui expliqua toutes
les choses dont elle parlait » La sagesse est en Dieu seul et se discerne
par son Esprit (1 Rois 10:3 ; 1 Cor. 2:11).
Elle
apprend
et elle
voit
toute la sagesse de Salomon : la maison qu’il a bâti, les mets de sa
table, la tenue de ses serviteurs, l’ordre de service de ses officiers, et
leurs vêtements, et ses échansons, et la rampe par laquelle il montait dans la
maison de Dieu ! Toutes ces choses évoquent les gloires de Christ.
« Il n’y a plus d’esprit en elle » (1 Rois 10:5).
Transportée d’admiration, elle
s’écrie
: « Heureux
tes gens, heureux ceux-ci tes serviteurs, qui se tiennent continuellement
devant toi » !
Puis elle
offre
une profusion de dons à
celui qui a répondu aux grands besoins inassouvis de son cœur (1 Rois 10. 10).
Tout ceci n’est qu’une ombre de l’amour
formé dans le cœur de ceux que
Christ a sauvé.
Mais de combien les dons de Salomon dépassent ceux de cette
reine. Il « donna
à la reine de Sheba tout son désir, tout
ce qu’elle demanda » (1 Rois 10:13). Demandez et vous recevrez. Chrétiens,
venons plus près de Jésus, de ses richesses, de sa divine tendresse, et nous
pourrons dire avec une plus grande joie encore : « On ne m’avait pas
rapporté la moitié, tu
surpasse en sagesse et en prospérité la rumeur
que j’en ai entendu » (1 Rois 10:7).
Jusqu’ici c’est à peine si l’on a vu une ombre ternir l’éclat de
ce règne exceptionnel. Mais 1 Rois 11 commence par un mais
qui, soudain,
dévoile sous les dehors brillants décrits précédemment, un état moral des plus
désolants. L’esprit du monde s’est déjà glissé dans le cœur de Salomon, bien
des faits l’ont montré. Son cœur n’est
pas parfait
avec l’Éternel son Dieu,
comme le cœur de David, son père (1 Rois 11:4).
Salomon avait certainement une copie de la loi, et il devait
la lire (Deut. 17:18). Mais désobéissant, il prend beaucoup de femmes
étrangères (Deut 17:17 et 7:3). Il s’attache à elles par amour
et, au
temps de la vieillesse
, elles vont détourner son cœur (1 Rois 11:3).
Chacun avait vu Salomon à genoux dans le temple, les mains étendues vers Dieu. Comment se peut-il qu’il soit devenu un idolâtre ? Il alla après Ashtoreth, la divinité des Sidoniens et après Milcom, l’abomination des Ammonites (1 Rois 11:5) !
N’avait-il pas demandé et obtenu un cœur sage, un cœur qui écoute ? Il ressentait ce besoin pour diriger les autres, mais il n’a pas écouté les avertissements du Seigneur quant à sa conduite personnelle (1 Tim. 4:12) ?
Ce cœur « large comme le sable » que l’Éternel avait
donné au roi pour aimer son grand peuple, n’a pas été gardé
des flatteries de la langue d’une étrangère
(Prov. 6:24-25). Il n’a pas veillé sur tout ce qui y pénétrait et il a fait ce
qui est mauvais aux yeux de l’Éternel.
Les disciples d’Emmaüs rendent ce témoignage au sujet de Jésus
le Nazaréen : Il « était un prophète puissant
en
œuvre
et en parole devant
Dieu et devant tout le peuple » (Luc 24:19). Son disciple, l’apôtre Paul,
duquel on devait reconnaître que « ses lettres étaient graves et fortes »,
pouvait dire : « Je n’ai convoité ni l’argent, ni l’or ni la robe de
personne » (2 Cor. 10:10 ; Act. 20:33).
Par contre dans le cœur de Salomon, mille femmes étrangères
trouvent leur place, avec
leurs idoles
! (Néh. 13:26). Le roi va lui-même bâtir un haut
lieu pour Kemosh, l’abomination de Moab, sur la montagne qui est vis à vis de
Jérusalem, et pour Moloc, l’abomination des fils d’Ammon, auquel on immolait
des enfants par le feu (1 Rois 11:7 ; Lév. 18:21 ; 20:1-5) : Dieu
est déshonoré par son serviteur, qu’Il avait comblé de ses faveurs !
Salomon est condamné par ses propres paroles : « Garde ton cœur plus que tout ce que l’on garde, car de lui sont les issues de la vie » (Prov. 4:23). Il a enseigné les autres mais négligé d’en tenir compte pour lui-même (voir Rom. 2:21 ; 1 Cor. 9:27).
« Ne soyez pas beaucoup de docteurs, mes frères, sachant
que nous en recevront un jugement plus sévère » (Jac. 3:1). Il peut y
avoir en nous une tendance à enseigner les autres, en oubliant que nous devons
d’abord nous appliquer à vivre ce que nous prêchons. Salomon, on doit le dire
avec tristesse, n’a pas tenu compte de la mise en garde de son père (1 Rois 2:3)
ni du double
avertissement
de l’Éternel (1
Rois 11:9, 10).
Ces chariots et ces chevaux que Salomon possédait en abondance, contrairement à la pensée de Dieu, étaient aussi une indication de sa décadence. En venait-il peu à peu à s’appuyer sur des chevaux et à se fier à des chars de plus en plus nombreux, sans regarder au Saint d’Israël et sans plus rechercher l’Éternel ? (És. 31:1). Pour un chrétien aujourd’hui appuyer sur les ressources de ce monde au lieu de se confier dans le Seigneur, c’est Le déshonorer (Jér. 17:5-8).
Il faut se rappeler aussi de la frénésie qui s’est emparée de
Salomon : il accumule l’argent et l’or, en désobéissance à la
recommandation de l’Éternel. Et chacun s’empresse de lui en porter des tonnes,
ayant compris que son cœur aimait ces choses ! (1 Rois 10:26-29 ;
Deut. 17:17). Le danger ne réside pas dans ce que Dieu nous donne, mais dans le
mauvais
usage que nous pouvons en faire. Si nous mettons tout
à
sa disposition, il est honoré et il nous fait part des immenses richesses qui
sont dans les lieux célestes en Christ.
Le monde ne peut pas nous procurer ces choses précieuses, mais il propose inlassablement les délices du péché : « la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie ». Or si quelqu’un aime le monde, l’amour de Dieu n’est pas en lui (1 Jean 2:15-17).
Plus quelqu’un est haut placé, et plus sa chute sera retentissante. Quel triste exemple ce roi défaillant donne à tout Israël ! Quand notre marche n’est pas conforme à notre position, nous devenons pour les autres une occasion de chute.
À la sage autorité qui a marqué le début du règne de Salomon
fait place un joug pesant et un dur service (1 Rois 12:4). Il y a désormais des
germes de mécontentement dans le cœur des fils d’Israël. Ils seront au début
étouffés par la grandeur et la puissance d’un roi qui semblait
n’avoir
rien à redouter. Mais la simplicité disparaît, l’orgueil le remplace. Le peuple
est peu à peu préparé à accepter, et même à désirer secrètement la division du
royaume : Elle aura lieu dès le début du règne de Roboam.
Dieu va susciter des
adversaires à Salomon, au temps
de sa vieillesse. D’abord à
l’extérieur
du royaume : Hadad,
un Edomite (1 Rois 11:14-22), et Rezon, qui sera finalement roi sur la Syrie,
et déteste Israël (1 Rois 11:23-25). Puis à
l’intérieur
, ce
sera Jéroboam, qui lèvera aussi sa main contre le roi (1 Rois 11:26).
Mais nous ne voyons pas le roi rentrer
en
lui-même
, revenir à Dieu de tout son cœur et selon sa propre
expression, et le supplier. C’était pourtant ce vrai chemin qu’il avait tracé à
ceux qui auraient affaire à des ennemis, comme conséquence
de leurs
péchés ?
Le péché est à l’origine de tous les troubles et de tous les désastres. Mais, sans repentance préalable, comment Salomon pourrait-il dire à l’Éternel : « Écoute et pardonne » ? (1 Rois 8:46-48).
David, son père, avait commis des fautes graves et humiliantes, mais il n’avait pas perdu Dieu de vue. Réalisant son péché avec Bath-shéba, il dit : « J’ai péché contre l’Éternel ». Le jugement complet que David porte sur sa conduite, après sa chute, exalte la grâce de Dieu.
Il en est, hélas, tout autrement avec Salomon. On ne voit pas sa
conscience atteinte au moment où Dieu doit lui dire : « Parce que tu
as
fait cela
, et tu n’as pas gardé mon alliance et mes statuts… je t’arracherai certainement le royaume ».
Toutefois, il ajoute, dans Sa bonté, qu’il laissera une tribu à son fils, à
cause
de David
et de Jérusalem, la ville qu’Il a choisie (1 Rois 11:11-13,
32) !
Salomon est averti que son immense empire va s’effondrer, après sa mort, « à cause de David, son père » (1 Rois 11:12). Sous les coups de cette discipline, l’attitude de ce roi est bien différente de celle qu’il avait auparavant recommandée (Prov. 5:13 ; 3:11-12) !
On ne voit pas le moindre signe de repentance. Peut-être pense t-il secrètement ce qu’Ézéchias dira : au fond l’essentiel c’est qu’« il y aura paix et stabilité pendant mes jours » (És. 39:8) !
Comme Saul autrefois à l’égard de David, Salomon cherche à faire
mourir celui que l’Éternel a désigné pour lui succéder ! (1 Rois 11:30-40).
Et cette tentative de meurtre est le dernier
acte
de Salomon
qui est rapporté ! Puis il s’endort avec ses pères, âgé d’un peu moins de
soixante ans.
Il a eu un temps de vivre. Et maintenant voici venu pour lui, selon ses propres paroles, le temps de mourir (Ecc. 3:2). Cette triste fin de vie est une tragédie irréversible. Un David ou un Pierre ont connu de belles restaurations, mais la Parole de Dieu ne relève rien de semblable pour Salomon.
Ce roi a connu pour un temps la grandeur et la sagesse. Il a
ainsi été aidé à apprécier tout ce qui se passe sous le soleil (Ecc. 1:13). Et
son témoignage exceptionnel a toute sa valeur. Il confirme que l’homme se promène
parmi ce qui n’a que l’apparence
; il s’agite en
vain
et amasse des biens, mais ce qui n’est qu’un mirage trompeur (Ps. 39:5-6). Sur
cette pauvre terre, ravagée par le péché, il n’y a rien de nouveau
et
rien de durable.
En lisant l’Ecclésiaste, on apprend que Salomon a d’abord
appliqué son cœur à la connaissance
: Mais il a dû conclure que
c’était une occupation ingrate, qui engendre de la fatigue, du chagrin et de la
douleur ! Seule la Parole de Dieu peut affranchir la pensée de l’homme,
lui communiquer la vraie
connaissance qui est un fruit de l’action
puissante du Saint Esprit en lui (1 Cor. 2:11-12).
Salomon a cherché aussi à jouir sans retenue de tous les plaisirs
de
la vie
. Mais là encore, son expérience a été très décevante. Le
récit de sa vie montre la vanité et la déraison de ces joies terrestres
passagères, qui n’enfantent rien que regret et dégoût (Prov. 14:13).
L’abondance extraordinaire de biens
terrestres
a permis
au « Prédicateur », c’est à dire à Salomon, d’accomplir ces « grandes
choses » que l’ambition humaine ne cesse de se proposer (2 Chr.9:22). A-t-il
été satisfait ? Écoutons son appréciation finale : « Vanité et
poursuite du vent ».
Mais alors pourquoi,
hélas, n’a t-il pas mit en pratique
ce qu’il avait lui
-même
recommandé à la fin de ce
livre : « Crains Dieu, et garde ses commandements ; car c’est là
le tout de l’homme, car Dieu amènera toute œuvre en jugement, avec tout ce qui
est caché, soit bien, soit mal » (Ecc. 12:13-14).
Comment doit se comporter un enfant de Dieu devant un tableau
aussi désespérant (Ecc. 2:20) ? Il doit apprendre à tout considérer à la lumière
de
l’éternité
, et non à la
lumière, si fugace, du soleil.
L’homme, son milieu, son activité, tout cela n’a sur terre,
qu’une durée éphémère
. Mais chaque être humain existera toujours et il
lui faudra bientôt rendre compte à Dieu. Le temps qui nous est accordé sur la
terre est aussi celui d’une mise à l’épreuve que le jugement suivra
inévitablement (Héb. 9:27).
Même le racheté du Seigneur, tout en sachant qu’il ne viendra pas en jugement, ne doit pas oublier qu’il sera manifesté devant le tribunal de Dieu : il recevra alors des récompenses mais pourra éprouver aussi, hélas, des pertes (Rom. 14:10 ; 2 Cor. 5:10-11).
Appliquons-nous avec ardeur à être agréable au Seigneur. Nous avons une révélation beaucoup plus complète de l’avenir que les hommes de l’Ancien Testament. L’œuvre de la croix a eu lieu et le racheté peut fixer les yeux sur Jésus, et trouver en Lui tout son bonheur, pour le temps et l’éternité.
Salomon affirmait déjà : « Tout
ira
bien
pour ceux qui aiment
Dieu ». Pourquoi n’a-t-il pas eu cette ferveur, cet amour jusqu’au
bout
de sa course ici-bas ?
Qu’en est-t-il pour chaque lecteur ? Qu’il reconnaisse son infirmité et demande à Dieu son secours. Qu’il s’adresse à Celui qui a voulut être notre Sauveur et notre Berger, il lui donnera les ressources et la force pour suivre Ses traces ici-bas ! (1 Pier 2:21).
Sur Christ ma foi repose.
Puis-je le suivre en vain,
Ou perdre quelque chose,
Quand lui-même est mon gain ?
Si les biens de la terre prétendent m’arrêter,
Sa puissance infinie me les fait rejeter.