Exode 5 à 12
Philippe Laügt
04 2002
Table des matières :
1 - Vases de miséricorde, vases de colère
2 - Une voie fatale : s’opposer à Dieu ; comment Dieu répond
3 - Lutte entre la puissance de Dieu et celle de Satan
4 - Plaies pour le monde — Signes pour le peuple de Dieu
« Ainsi donc ce n’est pas
celui qui veut
, ni de celui qui court
, mais de Dieu
qui
fait
miséricorde
. L’Écriture dit au Pharaon : C’est pour
cela même que je t’ai suscité, pour montrer
en
toi
ma
puissance, et pour que mon nom soit publié par toute la terre » (Rom. 9:16-17).
La sainteté divine doit nécessairement se montrer en jugement, quand le temps
est venu.
Dans sa volonté souveraine,
inhérente à sa divinité, Dieu a
choisi
le Pharaon, un pharaon qui
n’avait pas connu Joseph (Act. 7:18) pour montrer Sa
colère
. Par
un tel exemple, chacun peut apprendre que c’est une folie de mépriser
Dieu et de se rebeller
contre Lui, au lieu de reconnaître sa culpabilité
.
Le message de l’Éternel,
apporté par Moïse, éveilla chez cet homme orgueilleux et cruel le désir de
s’opposer à la volonté divine. Et même après avoir été obligé
de laisser
Israël quitter l’Égypte, il le poursuivit avec
rage
, se berçant
encore de l’illusion de pouvoir
résister
au bras de l’Éternel.
Dieu donne aujourd’hui encore
des exemples de sa miséricorde
et de sa colère
. Envers ces deux
sortes de « vases », de miséricorde et de colère Dieu montre des caractères qui
doivent produire la
louange
; la patience d’abord, puis la
colère et la puissance, mais aussi la miséricorde qui révèle sa gloire.
Certains pécheurs reçoivent
un jugement exemplaire. Tous sont ainsi incités à craindre
Dieu
.
Pour d’autres, Dieu
se
retire
dans
sa
souveraineté
Des hommes sont merveilleusement convertis et deviennent des objets de la grâce
qui
sauve
et de la puissance de Christ par l’Évangile, en sorte
que d’autres peuvent aussi se confier dans sa miséricorde
.
On doit citer Saul de Tarse,
qui devint l’apôtre Paul. Il en rend le témoignage : « Moi qui auparavant
était un blasphémateur et un persécuteur et un outrageux ; mais miséricorde
m’a
été
faite
». Il le répète : « Le Christ Jésus est
venu dans le monde pour sauver des pécheurs, dont moi
je
suis
le
premier
. Mais miséricorde
m’a été faite, à cause de
ceci, savoir qu’en moi, le premier, Jésus Christ montra toute
sa
patience
,
afin que je sois un
exemple
de ceux qui viendront à croire en Lui
pour la vie éternelle » (1 Tim. 1:13-16).
Il ne faut pas oublier que la
volonté de Dieu d’exercer sa grâce ou sa colère ne change absolument rien à la responsabilité
et au libre
choix
de l’homme (Deut. 30:15-18).
Dieu a choisi Moïse et Aaron
pour déclarer au Pharaon : « Ainsi dit l’Éternel, le Dieu d’Israël :
Laisse aller mon
peuple, afin qu’il me célèbre une fête dans le désert »
(Ex. 5:1). Paroles étranges pour le Pharaon. Comment, ce peuple de misérables
apparemment impuissants, avait un Dieu, qui l’appelle son
peuple ?
Le Pharaon, comme tous les
Égyptiens, avait ses
dieux, sa
forme d’idolâtrie, ses
objets d’adoration. Mais sa première culpabilité est de ne pas avoir voulu
apprendre à connaître ce Dieu qui dominait Israël et dominait sur lui ? Il
va suivre une voie fatale, en s’opposant à Dieu, conduit par Satan. Il
apprendra, par un jugement terrible, qui
est
l’Éternel
. Il
en est de même pour tous ceux qui agissent comme lui.
Dans son orgueil, le Pharaon
répond d’une façon provocante : « Qui
est
l’Éternel
pour que j’écoute sa voix et que je laisse aller Israël ? Je ne connais
pas l’Éternel et je
ne
laisserai
pas
non plus aller
Israël » (Exode 5:2). Dans la suite de ce récit, il est écrit à six reprises,
qu’il a endurcit son cœur, avant que Dieu ne l’endurcisse à son tour, comme
il
l’a
annoncé
. Alors l’Éternel se servira de son juste
jugement et montrera sa puissance.
Moïse et Aaron parlent avec
douceur
au Pharaon : « Le Dieu d’Israël s’est rencontré avec nous. Nous
te
prions
, laisse-nous aller le
chemin
de
trois
jours
dans le désert pour sacrifier à l’Éternel notre Dieu » (Ex.
5:3). Cette injonction est répétée sept fois au Pharaon (7:16 ; 8:1 ;
8:20 ; 9:1 ; 9:13 ; 10:3).
En retour le roi d’Égypte les
accuse
de détourner le peuple de son ouvrage « par des paroles
de
mensonge
». Puis, avec cruauté, ce monarque décide d’accabler encore plus
de travail ceux qu’il a réduit en esclavage. Il refuse
d’écouter les
doléances de leurs commissaires. « Vous êtes paresseux, paresseux, c’est
pourquoi vous dites : Allons, et sacrifions à l’Éternel. Et maintenant,
allez, travaillez » (Ex. 5:17-18). Comme Satan, ce Pharaon n’a aucune
miséricorde
et trouve son plaisir à opprimer ses prisonniers (És. 14:17).
Quelle douleur pour
Moïse ! Mais il a une relation intime avec l’Éternel. Alors il retourne vers
Lui, et ouvre son cœur avec liberté : « Pourquoi, oui, pourquoi ? »
(Ex. 5:22 ; Phil. 4:6).
Dieu répond à son
serviteur : « Tu
verras
ce
que
je
ferai
au
Pharaon
, car contraint par main forte, il les laissera aller,
et contraint par main forte, il les chassera de son pays » (Ex. 6:1). Malgré
toute son incrédulité et son insolence, Dieu ne frappe pas immédiatement cet
homme
. Il use de patience et avertit plusieurs fois avant de juger. Il
ne rejette pas non plus son pauvre peuple qui murmure et ne fait pas de
reproches à Moïse.
Il a fait de grandes
promesses (És. 49:25), et maintenant il donne des ressources à son serviteur.
Il lui dit ; « Voici, je
te
fais
Dieu
pour le
Pharaon » (Ex. 7:1). Il lui annonce : « Moi
, j’endurcirai
le
cœur du Pharaon et je multiplierai mes signes et mes miracles dans le pays
d’Égypte » (Ex. 7:3). Son peuple devra toujours se souvenir qu’il a « été
serviteur dans le pays d’Égypte, et que l’Éternel, ton Dieu, l’a fait sortir de
là à main
forte
et à bras
étendu
» (Deut. 5:15).
Quand Moïse et Aaron se
tiennent à nouveau devant le Pharaon, la véritable lutte s’engage entre la
puissance de l’Éternel et celle de Satan, qui est caché derrière cet homme. Il
dit à Moïse et à Aaron : « Montrez pour vous un miracle
» (Ex. 7:9).
Alors, comme l’Éternel l’a
commandé, Aaron jette sa verge
et elle devient un serpent
. Le
Pharaon appelle aussitôt ses sages et ses magiciens. L’Écriture a conservé le
nom de deux d’entre eux : Jannès et Jambrès. Ils vont résister
à
Moïse.
Par leurs enchantements
,
ils l’imitent d’abord avec succès (2 Tim. 3:8). Ils jettent leurs verges et
elles deviennent aussi des serpents. C’est une très forte manifestation
d’opposition au témoignage de Dieu. Qui dira maintenant que l’Éternel est le
plus puissant ? Quelle ruse de l’Ennemi ! Mais la verge d’Aaron engloutit
ces verges, montrant que la puissance déployée par Dieu est la
plus
forte
(Ex. 7:12).
La venue de l’Inique, de l’Homme de péché, sera aussi accompagnée « de toutes sortes de miracles, et signes et prodiges de mensonge et en toute séduction d’injustice pour ceux qui périssent, qui n’ont pas reçu l’amour de la vérité pour être sauvés » (2 Thess. 2:9-10).
Les pensées de ce Pharaon
incrédule sont aveuglées
par le dieu de ce siècle. Il s’élève
dans son cœur, raisonne
et s’endurcit
devant ces miracles. Ce
sont trois grands dangers qui menacent tout homme. Le Pharaon s’engage dans un
chemin pervers, il tombera dans le malheur (Ex. 7:13 ; Prov. 28:14). Il
n’écoute pas Moïse et Aaron comme l’Éternel l’avait annoncé.
La puissance, bien réelle, de
Satan est dans
la
main
de Dieu. Il se sert de lui dans
certaines occasions : Il le laisse exercer, de façon soigneusement
limitée, son désir de nuire, dans l’histoire de Job (Job 1:12 ; 2:6), mais
Il tient tout
dans
Sa
main
(Job 38:8-11).
L’Éternel va désormais
envoyer sur les Égyptiens (Ex. 9:14), des
plaies
de plus en plus
sévères. Il va exercer ses jugements sur les nombreux
dieux de l’Égypte.
Les Égyptiens adoraient le soleil, le Nil, et toutes sortes d’animaux, jusqu’à
des grenouilles et des insectes (tel que le scarabée) (Ex. 12:12). Leur sagesse
terrestre
(Act. 7:22 ; Jacq. 3:15) se montre dans les caractères
décrits par l’apôtre Paul : « Se disant sages, ils sont devenus
fous
,
et ils ont changé
la
gloire
du
Dieu
incorruptible
en la ressemblance de l’image d’un homme corruptible et d’oiseaux et de
quadrupèdes et de reptiles » (Rom. 1:22-23).
Ces plaies qui atteignent
l’Égypte sont des
signes
pour le peuple de Dieu (Ex. 7:3). Asaph
rappelle que l’Éternel fit des merveilles devant leurs pères dans le pays
d’Égypte, dans la campagne de Tsoan (Ps. 78:12).
Elles ont une signification morale
.
Dieu
instruit
le chrétien au sujet du monde, de Satan et de ses
pauvres victimes. Sa Parole avertit des grands jugements qui vont tomber sur
les hommes qui refusent
de se repentir (Ex. 7:4). Par contre, il arrache
avec force les objets de son amour et de sa grâce à leur esclavage à Satan et
au péché. Son peuple racheté est retiré de ce monde (Gal. 1:4).
Retenons que ces jugements
préfigurent ceux qui atteindront sur la terre, après l’enlèvement de l’Église.
Pendant la grande tribulation, comme au Pharaon et à ses serviteurs, Dieu
enverra une énergie
d’erreur
pour que les hommes croient au
mensonge. La plupart des plaies qui déferlent sur l’Égypte, se retrouvent dans
l’Apocalypse.
C’est Aaron qui se sert de sa
verge pour envoyer les premières plaies tandis que Moïse se servira de la
sienne en étendant sa main, pour les trois dernières, la mort du premier-né
excepté. Certaines seront annoncées
, d’autres surviendront sans
avertissement
(Ps. 105:26-36).
Dans la première plaie, les
eaux
du Nil (qu’on appelait Osiris), ce fleuve qui fertilisait l’Égypte,
et dont il était l’orgueil
(Ézé. 29:3) sont changées
en
sang
.
Le poisson meurt et le fleuve devient puant pendant sept
jours
(Ex. 7:17-25). L’eau est un symbole de ce qui rafraîchit et donne la
vie
tandis que le sang répandu signifie la
mort,
elle envahit le pays
(Ex. 7:21).
Les devins
font de
même
par leurs enchantements (Ex. 7:22). Leur activité satanique cherche
à annuler l’effet que la puissance du Dieu d’Israël doit avoir sur les
consciences et les cœurs. Conforté dans son opposition par ses magiciens, le
cœur du Pharaon s’endurcit. Il n’écoute pas Moïse et Aaron, comme avait dit l’Éternel.
Voir aussi Apocalypse 16:4.
Alors Dieu envoie Moïse vers
le Pharaon. Il doit d’abord lui répéter : « Laisse aller mon
peuple
pour qu’ils me servent » et l’avertir : « Si tu refuses de le laisser aller,
voici je vais frapper de grenouilles
toutes tes limites » (Ex. 8:1-2). De
fait, peu après, l’Éternel demande à Moïse qu’Aaron étende sa main avec sa
verge sur les rivières et sur les canaux. Une nouvelle plaie est
envoyée : ce sont des grenouilles,
qui fourmillent dans les eaux.
Elles entrent partout, dans la maison du Pharaon, dans sa chambre et sur son
lit. On en trouve dans les fours et dans les huches, elles montent sur le
Pharaon, sur ses serviteurs et sur tout son peuple (Ex. 8 :1-15). Dieu
leur montre ce que valait leur très ancienne déesse Hiqit, a la tête de
grenouille, sur laquelle ils comptaient pour les protéger !
Elles représentent la souillure
morale
de ce monde. Dans l’Apocalypse, les esprits des démons
revêtent cette forme (Apoc. 16:13 ; 2 Thess. 2:11).
Mais
les
devins,
par leurs
enchantements, font aussi monter des grenouilles sur le pays d’Égypte. C’est
une contrefaçon de l’œuvre de Dieu (Ex. 8:7).
Leur présence était tellement
insupportable que le Pharaon appelle
Moïse et lui demande de supplier
l’Éternel de les retirer. Il promet
de laisser aller le peuple sacrifier
à l’Éternel (Ex. 8:8). Alors Moïse lui propose de fixer lui
-même
à quel moment Dieu retirera les grenouilles. Le Pharaon répond : « Pour
demain
» (Ex. 8:9).
Moïse crie à l’Éternel à ce sujet et sa prière est exaucée : les grenouilles meurent, on les amasse par monceaux, et la terre devient puante.
Mais dès que le Pharaon voit
qu’il y a du
relâche
, il endurcit son cœur et n’écouta pas les
serviteurs de Dieu, comme l’Éternel l’avait dit (Ex. 8:15). Dieu lui a donné du
temps pour se repentir mais il s’y refuse.
Alors, sur l’ordre de
l’Éternel à Moïse, sans avertissement préalable (comme pour la sixième et la
neuvième plaie) la poussière de la terre, frappée par la verge d’Aaron, prend
vie et se transforme en moustiques,
une
plaie
intolérable
dans tout le pays d’Égypte (Ex. 8:16-17).
Les devins ne
purent
pas
produire des moustiques. C’était communiquer la
vie
et
l’homme ne peut pas le faire ! La puissance de donner la vie et de
ressusciter est la prérogative de Dieu. Les devins avertissent le
Pharaon : « C’est
le
doigt
de
Dieu
».
Mais cette fois encore, le cœur du Pharaon s’endurcit et il
ne
les
écouta
point
, comme avait dit l’Éternel (Ex. 8:18-19).
Alors Moïse reçoit l’ordre de
se lever de
bon
matin
(2 Chr. 36:15 ; Jér. 7:25) et
d’avertir le roi d’Égypte, au moment où il sortira vers l’eau.
Le message est toujours le
même, il est clair : « Laisse aller mon
peuple, pour qu’ils me
servent » (Ex. 8:20). Si le Pharaon continue à se rebeller, Dieu annonce qu’Il
enverra contre son pays la mouche
venimeuse.
Elle envahira tout, sauf
« le pays de Goshen, où se tient mon
peuple » (Ex. 8:22). Je ferai une séparation
(on peut traduire aussi : une rédemption
) entre mon
peuple
et ton peuple. Et pourtant qui peut arrêter une mouche ?
Cette parole est aussi pour
les enfants de Dieu. Ils sont à lui et il n’oublie jamais aucun des siens. Ce
signe était pour demain
, il y avait encore un répit, un temps de
réflexion. Demain c’est le jour du châtiment, du jugement. Dieu dit :
« Aujourd’hui, si vous entendez ma voix, n’endurcissez pas vos cœurs » (Héb.
3:7).
« Et l’Éternel fit ainsi » (Ps. 78:45 ; 105:31). Ces mouches entrèrent en multitude dans tout le pays, qui fut ruiné.
Moralement, ces mouches font
penser aux médisances
, aux jalousies
et à toutes ces sources d’irritation
qui enveniment
les relations domestiques et sociales des gens du monde.
Elles ne
devraient
pas
trouver de place dans une maison
chrétienne.
Cette fois, c’est le Pharaon
qui appelle
Moïse et Aaron. Il se montre prêt à certaines concessions.
Il voudrait qu’ils sacrifient à l’Éternel dans
le
pays
, un
pays rempli d’idoles en tous genres : Pour rendre culte à Dieu, il faut
sortir de cette atmosphère
impure
, se séparer de l’iniquité, sous
quelque forme que ce soit !
Devant le refus catégorique
de Moïse — Dieu avait parlé d’un chemin de trois jours — c’est à dire d’une
séparation complète (Ex. 8:26-27), le Pharaon promet de les laisser aller au
désert, mais il recommande : « seulement ne
vous
éloignez
pas
trop
en vous en allant ». Il voudrait que l’influence de
l’Égypte continue à se faire sentir (Nomb. 11:5). On est surpris de l’entendre
dire : « priez pour moi » (Ex. 8:28 ; 9:28 ; 10:17).
Moïse l’avertit
solennellement : « Seulement que le Pharaon ne
continue
pas
à
se
moquer
» (Ex. 8:28-29 ; Gal. 6:7).
Comment expliquer l’acharnement
du Pharaon contre
Israël ? Satan sait
que de ce peuple doit
naître un jour le Messie, qui plus grand que Moïse, viendra délivrer
les
hommes du joug de Satan et sera son vainqueur. Le Pharaon, figure de Satan,
cherche constamment à prendre le peuple de Dieu dans ses pièges, à lui proposer
des compromis. Il faut reconnaître, à notre honte, que Satan n’a que trop bien
réussi avec le christianisme.
L’Éternel retire les mouches,
il n’en
resta
pas
une
« mais le Pharaon endurcit son
cœur aussi cette fois et ne laissa pas aller le peuple » (Ex. 8:31-32).
Laisse aller mon
peuple, pour qu’ils me servent, répète Moïse au Pharaon, de
la
part
de
Dieu
. Il l’avertit solennellement : « Si tu refuses, la
main de l’Éternel sera sur tes troupeaux ».
Et de fait, le lendemain,
devant l’obstination
du roi d’Égypte, une peste
très
grande
frappe tout
le bétail : les chevaux, les ânes, les chameaux, le
gros bétail et le menu bétail. Or parmi leurs idoles, il y avait le taureau
Apis. Ils l’adoraient, il est, lui aussi, frappé de peste (Ex. 9:2-3).
Tandis que
Dieu
distingue
les troupeaux
d’Israël. Rien
ne
meurt
de tout
ce
qui
leur
appartient
. Les serviteurs que le Pharaon envoie le
constatent et lui en rende témoignage (Ex. 9:7). Mais au lieu de reconnaître
que combattre le Tout-Puissant est une folie, cet
homme
endurcit
encore davantage son cœur !
Voir aussi Apocalypse 6:8.
Alors l’Éternel commande à
Moïse et Aaron de prendre plein leurs mains de la cendre de fournaise. Moïse
doit la répandre
vers les cieux et elle devient d’abord une fine
poussière. Puis elle se transforme dans tout le pays, pour
les
hommes
et pour les bêtes, en ulcères,
couverts de pustules
(Ex. 9:9). Même
les
devins
sont atteints, et malgré tous leurs enchantements, ils
ne peuvent pas se tenir devant Moïse.
Le Pharaon a laissé
passer
le
temps
(Jér. 46:17) de se repentir. Pour la première
fois
il est écrit que « L’Éternel
endurcit
le
cœur
du
Pharaon
» et il n’écouta pas les serviteurs de Dieu, comme l’Éternel
l’avait dit à Moïse (Ex. 9:12).
Moïse est ensuite appelé à se
tenir de
bon
matin
devant le Pharaon. Dieu lui ordonne de
laisser aller son
peuple, pour qu’ils Le servent. Sinon, dit-il,
« j’envoie toutes
mes
plaies dans
ton
cœur
et
sur tes serviteurs et sur ton peuple, afin que tu saches que nul n’est comme
moi, sur toute la terre » (Ex. 9:14).
Il ajoute : « Je t’ai
fait subsister pour ceci, afin de te faire voir ma puissance et pour que mon
nom
soit
publié
dans toute la terre » (Ex. 9:16). L’Éternel
l’avertit solennellement : « T’élèves
-tu
encore
contre
mon peuple, pour ne pas les laisser aller, voici je ferai pleuvoir demain
à ces heures une grêle
très
-grosse
, telle qu’il n’y en a
pas eu en Égypte, depuis qu’elle a été fondée jusqu’à maintenant ». Il lui
conseille d’envoyer et de mettre en sûreté les troupeaux et tout ce qui est
dans les champs.
Voir aussi Apocalypse 16:11.
Cette plaie a donc ceci de
particulier que Dieu donne un
moyen
d’y échapper, de se
mettre
à
l’abri
avant qu’elle n’ait lieu. Cet avertissement rappelle
celui que Dieu adresse aux pécheurs aujourd’hui. Il les avertit de fuir la
colère qui vient, en se mettant à l’abri de Celui qui seul est un abri contre
l’orage (És. 25:4).
Certains parmi les serviteurs du Pharaon qui craignaient
l’Éternel, obéirent
. Les autres, qui n’appliquaient
pas
leur
cœur
à la Parole de l’Éternel, laissèrent leurs serviteurs et leurs
troupeaux dans les champs. Voilà toute la différence,
encore
aujourd’hui, entre les croyants
et les incrédules
(Prov.
22:3 ; 27:12). Les simples
dans ces versets des Proverbes sont ceux
qui ignorent volontairement
les avertissements de la Parole et
continuent à suivre un chemin qui mène à la perdition.
Quand Moïse étend sa verge
vers les cieux, il y a des tonnerres et de la grêle très-grosse (Job 38:22-23).
Le
feu
se
promenait
sur la terre (Ex. 9:23). La
grêle frappa toute l’herbe des champs et brisa tous les arbres ! Seulement
dans le pays de Goshen, où étaient les fils Israël, il n’y
eut
point
de
grêle
(1 Pier. 1:5). Même pour Égypte, l’épreuve, est mesurée
.
Le froment et l’épeautre n’ont pas été frappés, parce qu’ils sont tardifs (Ex.
9:32).
Le monde aujourd’hui s’occupe
de ses plaisirs, cherche le gain. Dieu permet des cataclysmes, des fléaux
imprévues. Ils montrent à ceux qui habitent
sur
la
terre
(Apoc 3:10 ; 6:10, 16 ; 11:10 ; 13:8 ; 13:12, 14 ;
17:2, 8) leur
petitesse,
leur
orgueil
s’en trouve
humilié
(Job. 38:22-23). Que Jésus
et le
ciel
occupent les pensées des enfants de Dieu. La Parole nous incite constamment à
nous tenir tout à fait à part du monde.
Le Pharaon appelle Moïse et
Aaron, et déclare : « J’ai péché cette
fois
; l’Éternel
est juste et moi et mon peuple, nous sommes méchants » (Ex. 9:27).
Ces paroles font espérer un
retour, mais sa conscience n’est pas atteinte, il n’y a pas ensuite le
fruit
qui
convient
à
la
repentance
(Matt.
3:8) ! Cet homme voudrait échapper à un juste jugement : « Suppliez
l’Éternel ; et que
ce
soit
assez
des tonnerres
de Dieu et de la grêle » demande-t-il (Ex. 9:28). Il promet, une fois encore, de
les laisser aller : « Vous ne resterez pas davantage ».
Moïse accepte encore
d’intervenir « afin que tu saches que la terre est à l’Éternel » mais il ajoute
une parole terrible : « Mais quant à toi et à tes serviteurs, je
sais
que vous
ne
craindrez
pas
encore l’Éternel Dieu »
(Ex. 9:30) !
En effet, Moïse intervient,
comme Élie plus tard (Jac. 5:17-18). Il étend ses mains vers l’Éternel, la
plaie cesse mais l’orgueilleux Pharaon, voyant l’épreuve s’éloigner, « continua
de
pécher
et endurcit son cœur » (Ex. 9:34-35).
L’Éternel fait connaître ses pensées à Moïse, son ami (Ex.
33:11) : « Va vers le Pharaon, car j’ai endurci son cœur et le cœur de ses
serviteurs ». Dieu parle une fois, deux fois — et l’on y prend pas garde (Job
33:14). En agissant ainsi avec le roi d’Égypte, il a une double
intention
:
a) afin que je mette ces miens signes au milieu d’eux,
b) afin que tu racontes aux
oreilles de ton fils, et du fils de ton fils (Ps. 78:3-4), ce que j’ai
accompli
en Égypte, et mes signes que j’ai opéré au milieu d’eux et vous
saurez
que je suis l’Éternel (Ex. 10:1-2).
Moïse et Aaron ne fléchissent
pas devant cet ennemi redoutable. Ils réalisent, et l’on doit suivre leur
exemple, que Dieu dans sa puissance est pour
eux
. Ils retournent
vers le Pharaon, porteurs d’un nouveau message de la part de l’Éternel :
« Jusques à quand refuseras
-tu
de
t’humilier
devant
moi
? Laisse aller mon
peuple pour qu’ils me servent » (Ex.
10:3). Sinon, demain
je ferai venir des armées de sauterelles
qui
couvriront la face de la terre et mangeront le
reste
qui a
échappé à la grêle ».
Cette fois, les serviteurs du
Pharaon osent intervenir auprès de lui. « Ne sais-tu pas encore que l’Égypte
est
ruinée
? » (Ex. 9:8). Alors on fait revenir Moïse et
Aaron et le Pharaon leur demande quels sont ceux
qui iront dans le
désert ?
Il prend avec audace le nom
de l’Éternel dans sa bouche pour refuser de les laisser aller avec
leurs
petits
enfants
: « Regardez, le
mal
est
devant
vous
» (Ex. 10:10) ! Combien de fois Satan retient des âmes sur un
chemin de désobéissance, en se servant simplement des affections naturelles,
des liens de famille !
Si nous sommes séparés du
monde, nos enfants doivent l’être aussi. Un moment viendra où ils auront leur
responsabilité personnelle
, où ils devront faire son propre
choix
.
Mais ils se souviendront de la fidélité de leurs parents. Laissons l’avenir
entre les mains de Dieu.
Voir aussi Apocalypse 16:21.
Moïse et Aaron sont
chassés
de devant le Pharaon. Il n’y a pas de répit, la plaie annoncée par
l’Éternel suit immédiatement. Tout ce jour-là et toute la nuit, un vent
d’Orient apporte des sauterelles.
Un fléau terrible : « Avant elles
il n’y avait point eu de sauterelles semblables, et après elles il n’y en aura
pas de semblables » (Ex. 10:14). Cette grande armée que Dieu avait envoyée (Joël
2:25) mange toute l’herbe et ne laisse aucune verdure sur les arbres.
Dans Apocalypse 9, après l’enlèvement de l’Église, les sauterelles sont symboliques, le jugement se précipite sur la terre. Leur description diffère beaucoup de celles qui ont couvert l’Égypte.
Le Pharaon se
hâte
d’appeler Moïse et Aaron et déclare : « J’ai péché contre l’Éternel, votre
Dieu, et contre vous ; et maintenant pardonne, je te prie, mon péché seulement
pour
cette
fois
; et suppliez l’Éternel, votre Dieu,
afin seulement qu’Il
retire
de dessus moi cette
mort
-ci
».
Moïse intercède et l’Éternel envoie un vent d’occident très fort. Les sauterelles s’enfoncent dans la Mer Rouge (Ex. 10:18-19).
Mais
l’Éternel
endurcit
le cœur du
Pharaon et il ne laissa point aller les fils d’Israël.
De plus terribles plaies sont
encore à venir. L’Éternel dit à Moïse : « Étends ta main vers les cieux, et
il y aura sur le pays d’Égypte des
ténèbres.
Elles seront
tellement épaisses qu’on touchera
ces ténèbres de la main
.
Cette plaie dura trois jours. « On se voyait pas et nul ne se leva de son lieu ». Elle figurait bien ces ténèbres morales qui régnaient sur l’Égypte.
« Mais pour les fils d’Israël,
il y eut de
la
lumière
dans leurs habitations » (Ex.
10:23). Le Seigneur Jésus est la lumière du monde. Celui qui le suit
aujourd’hui a la lumière de la vie (Jean 8:12 ;12:46). Chaque chrétien est
un fils de la lumière et un fils du jour (1 Thes. 5:5).
Les Égyptiens adoraient
le soleil, source de lumière, de chaleur et de vie, comme le dieu Râ. Mais la
plaie concernait directement le Pharaon. On l’appelait le « fils du soleil », et
son peuple devait l’adorer sous ce caractère. On s’adressait à lui comme au
« soleil de l’humanité », qui chassait l’obscurité de l’Égypte ! Des
idolâtries semblables se rencontrent souvent au milieu des peuples de la terre.
Le Pharaon appelle Moïse et
lui dit : « Allez servez l ’Éternel : seulement
que votre
gros et menu bétail restent
; vos petits enfants aussi iront avec
vous » (Ex. 10:24). On reconnaît les efforts de Satan pour empêcher le peuple d’offrir
ensuite des sacrifices et des offrandes. Maintenant il voudrait empêcher le
chrétien de jouir de Celui qui a été le parfait
sacrifice
.
Moïse, fortifié par Dieu, se
montre intransigeant : « Tu nous donneras dans nos mains des sacrifices et
des holocaustes, et nous les offrirons à l’Éternel, notre Dieu. Nos troupeaux
aussi iront avec nous, il n’en restera pas un ongle
» (Ex. 10:26).
Mais l’Éternel endurcit le cœur du Pharaon et il ne voulut pas les laisser aller. Il dit à Moïse : « Va-t’en d’auprès de moi ; garde-toi de revoir ma face ! car, au jour où tu verras ma face, tu mourras » (Ex. 10:28).
Moïse, était très doux, plus que tous les hommes qui étaient sur la face de la terre (Nomb. 12:3). Il est saisi d’une sainte colère (Ex. 11:8). Il s’agit de la gloire de Dieu, du bien de son peuple. Nos colères ont-elles ce motif-là ?
Il avertit cet homme :
« Comme tu l’as dit, je ne reverrai plus ta face » ! Le sort du Pharaon est
désormais scellé. La patience de Dieu a eu son terme avec le Pharaon, comme
elle l’aura avec le monde qui avance au devant du jugement (Ex. 10:29). Si Dieu
supporte « avec une grande patience des vases tous préparés pour la destruction,
il montrera sa
colère
et sa
puissance
. Il fera
connaître aussi les richesses de sa
gloire
dans des vases de
miséricorde qu’Il a préparés à l’avance pour la gloire » (Rom. 9:22-23).
Voir aussi Apocalypse 16:10 ; 6:12.
« L’Éternel dit alors à
Moïse : Je ferai venir encore
une
plaie
sur le Pharaon
et sur l’Égypte ; après cela il vous laissera aller complètement, il vous
chassera
tout à fait d’ici » (Ex. 11:1) !
Moïse annonce de Sa part :
« Sur le minuit je sortirai au milieu de l’Égypte ; et tout
premier
-né
dans le pays d’Égypte mourra, depuis le premier
-né
du
Pharaon
,
qui est assis sur son trône, jusqu’au premier-né de la servante qui est
derrière la meule et tout premier-né des bêtes, et il y aura un grand
cri
de désespoir dans tout le pays d’Égypte, comme il n’y en a pas eu et il n’y
en aura jamais de semblable » (Ex. 11:4-6).
Le salaire du péché, c’est la mort. Tous ont péché, les Israélites
comme les Égyptiens. Cette dernière plaie est l’image d’un jugement infiniment
plus redoutable, celui que la Parole appelle la seconde
mort
,
réservée à ceux qui ne seront pas à l’abri du sang de l’Agneau.
Mais pour ceux qui
appartiennent au peuple de Dieu, un
agneau
va mourir à
leur
place
. Claire et émouvante figure du Seigneur Jésus, l’Agneau
sans défaut et sans tâche.
Nous nous approprions ce
sacrifice, c’est ce que signifie manger
la Pâque. Le sang
est
placé sur le linteau et les deux poteaux de la porte de la maison. Nul ne
sortira jusqu’au matin et ils seront ainsi à l’abri du destructeur
. Il n’entrera
pas
dans la maison pour frapper (Ex. 12:3, 13, 23).
Tout se passe comme Dieu l’a
annoncé : Il frappe tout
premier
-né
. Le Pharaon se
lève de nuit, lui et tous ses serviteurs et toute l’Égypte. « Il n’y avait pas
de maison où il n’y eut un mort » (Ex. 12:29-30). Au Psaume 136, l’expression
« sa bonté demeure à toujours » peut surprendre à la fin du verset 10, qui
rappelle que Dieu « a frappé l’Égypte en ses premiers-nés ». Mais n’oublions pas
que même le châtiment des méchants est lié aux desseins de l’amour de Dieu
envers les siens ainsi qu’à la bénédiction du monde futur.
Dès lors les Égyptiens pressent les Israélites de partir. Dieu fait trouver faveur à son peuple auprès des Égyptiens. Les Israélites demandent des objets d’argent et d’or, des vêtements : Tout cela sera fort utile dans le désert, d’abord pour construire le Tabernacle (Ex. 12:25-26).
Les Égyptiens disaient :
« Nous sommes tous morts » (Ex. 12:34). Israël part de Succoth et l’Éternel
allait devant lui, de jour dans une
colonne
de nuée, pour le conduire
sur le chemin, et de nuit dans une colonne de feu pour l’éclairer
(Ex.
13:21-22).
Une dernière fois Dieu va
endurcir
le cœur du Pharaon. Il ne pas se résoudre d’avoir perdu ses
esclaves. Il poursuit les fils d’Israël et les atteint près de la mer (Ex.
14:9). Alors la colonne de nuée vient se placer entre le camp des Égyptiens et
celui d’Israël. L’Éternel
fait aller la mer toute la nuit par un fort
vent d’Orient. Au matin, Moïse étend sa main sur la mer. Les eaux se fendent,
les fils d’Israël entrent
au milieu d’elles à
sec
(Ex. 14
19-22).
Les Égyptiens les
poursuivirent et « entrèrent après eux, tous les chevaux du Pharaon, ses chars
et ses cavaliers au milieu de la mer ». Mais l’Éternel
mis en désordre
cette armée, ôte les roues des chars et les Égyptiens dirent : « Fuyons
devant Israël, car l’Éternel
combat
pour
eux
» (Ex.
14:23-25).
L’Éternel donne ordre à Moïse
d’étendre à nouveau sa main sur la mer. Les eaux retournent sur les Égyptiens
et couvrent les chars et les cavaliers : « Il
n’en
resta
pas
un
seul
». « L’homme qui étant souvent repris, roidit
son cou, sera brisé
subitement
et il n’y a pas de remède » (Prov.
29:1).
Israël vit la grande puissance de l’Éternel et les Égyptiens morts sur le rivage de la mer. Ils craignirent et crurent l’Éternel et Moïse son serviteur (Ex. 14 :30-31 ; Ps. 136:13-15). « Il a précipité le Pharaon et son armée dans la Mer Rouge, car sa bonté demeure à toujours » (Ps. 136:15).
Je
serai
glorifié
dans
le
Pharaon
. Dieu se révèle aux siens en agissant en leur faveur. Mais il
veut être glorifié devant
le
monde
; c’est un des
motifs de ses voies. Le Pharaon méprisait le seul vrai Dieu, il est emporté
comme un fétu (Ex. 5:2 ; Ps. 9:16).
Le cantique chanté par Moïse
et les fils d’Israël, le premier dans l’Écriture, rappelle les desseins de
l’ennemi : Il disait : « Je poursuivrai, j’atteindrai, je partagerai
le butin ; mon âme sera assouvie d’eux, je tirerai mon épée, ma main les
exterminera ». Mais
Dieu
s’est hautement élevé. « Tu as soufflé de
ton souffle, la mer les a couverts ; ils se sont enfoncés comme du plomb
dans les eaux magnifiques ». « Qui est comme toi, magnifique en sainteté,
terrible en louanges, opérant des merveilles ? » (Ex. 15 :9-11).
Qui peut te connaître, Dieu d’éternité
Toi, Seigneur et Maître, Dieu de sainteté ?
Ta grandeur dépasse l’infini des cieux,
Et rien ne surpasse ton nom glorieux.
Loin de ta présence l’homme est-il banni ?
Non, ta grâce immense a tout aplani.
Ô Dieu sans limite, qu’on ne peut toucher,
Ton cœur nous invite a nous approcher