« Lui qui a passé de lieu en lieu, faisant du bien, et guérissant tous ceux que le diable avait asservis à sa puissance, car Dieu était avec lui » (Act. 10:38).
Laügt Philippe
03 2003
Table des matières :
1 - Sur les bors du Jourdain — Jean 1:36
2 - Le long de la mer de Galilée — Matt. 4:18
3 - Apportant aux aveugles le recouvrement de la vue — Luc 4:19
4 - Un Samaritain allant son chemin
5 - Sur la mer en furie —Matt. 14:25
6 - Dans le temple au portique de Salomon — Jean 10:23
7 - Dans la retraite, à l’écart d’un monde hostile — Jean 7:1 ; 11:54
8 - Après sa résurrection — Luc 24:15
9 - Au milieu des sept églises — Apoc. 1 et 2
L’apôtre Paul exhorte les
enfants de Dieu à rejeter tout
fardeau
et le
péché
qui nous enveloppe si aisément, en fixant les yeux sur Jésus.
Être occupé
de Lui est
une source de bénédiction et aide le croyant à courir avec patience la course
qui est devant lui. Dans Sa compagnie, notre âme est sanctifiée et l’amour
divin la remplit (Héb. 12:1-2). Moïse nous est donné en exemple. Durant sa
longue et difficile carrière, il « tint ferme, comme voyant Celui qui est
invisible » (Héb. 11:27).
Partageons, avec foi, la courte et ardente prière de ces Grecs, montés pour adorer à Jérusalem : « Nous désirons voir Jésus » ! (Jean 12:20-24).
Le considérer
, fixer
les
yeux
sur Lui est le privilège de chaque croyant. « Nous
voyons Jésus couronné de gloire et d’honneur », à la droite de la Majesté
dans les hauts lieux (Héb. 2:9), et aussi dans Sa marche, telle que le Nouveau
Testament la présente. À chaque
pas
dans Son chemin ici-bas, que
de leçons à retenir ! Christ a souffert, nous
laissant
un
modèle
, afin que nous suivions ses traces (1 Pier. 2:21). Ceux qui l’aiment
s’attachent
à Le contempler
, à le suivre
et à lui ressembler
.
« Ses voies sont des voies agréables, et tous ses sentiers sont
paix » (Prov. 3:17).
Regardant
Jésus
qui
marchait
, le cœur
de Jean le Baptiseur est rempli de conviction et de joie. Ce fidèle témoin
attire aussitôt l’attention de ses
disciples : « Voilà
l’Agneau de Dieu ! » (Jean 1:37). Ils savaient déjà que cet Agneau devait
ôter le péché du monde (Jean 1:29). Jean était reconnu par ses disciples comme
leur conducteur, mais maintenant c’est Christ qui les attire
, et ils le
suivent. Les paroles de l’ami de l’époux vont s’accomplir : « Il faut
que Lui croisse
, et que moi je diminue » (Jean 3:29-30 ;
5:35-36).
Le Seigneur se retourne, et
pose cette question capitale : « Que cherchez-vous ? ».
Oui, quel est notre but
? (Phil. 3:14). Ils lui répondent :
« Rabbi (ce qui interprété, signifie maître), où
demeures
-tu
? ».
La bien-aimée avait la même préoccupation : « Dis-moi, toi qu’aime
mon âme, où tu pais ton troupeau, où tu le fais reposer à midi ? »
(Cant. 1:7). Il leur dit : « Venez et voyez ». Ils allèrent
donc, et virent où Il demeurait, et ils demeurèrent auprès
de
Lui
ce jour-là » (Jean 1:37-40). Il était déjà tard — quatre heures de
l’après-midi — mais ils s’appliquent à racheter le temps
Apprendre à connaître personnellement
le Fils de Dieu est une expérience bénie ! Les siens sont toujours attirés
par le lieu où l’on peut jouir de Sa présence. Se trouver en compagnie de
croyants réunis en son Nom, prêts à Lui donner la place qui Lui appartient, est
une expérience inoubliable (Matt. 18:20). Il n’y a rien de surprenant à ce
qu’André parte d’abord
à la recherche de son
propre
frère
,
Simon, et lui dise : « Nous avons trouvé le Messie, ce qui interprété
est Christ ». Ceux qui ont goûté la présence du Seigneur ont l’ardent
désir que d’autres connaissent la même part.
Jésus est ici dans le nord du
pays d’Israël. Le peuple est assis
dans les ténèbres (Matt. 4:16), mais
Celui qui est la lumière du monde vient leur apporter la délivrance.
« Comme il
marchait
le long de la mer de Galilée », il
appelle des disciples, pour venir après lui et être avec lui (Marc 3:4). À son
appel, deux ici, deux là, occupés soit à jeter leurs filets dans la mer soit à
les raccommoder, répondent aussitôt. Ce n’étaient pas des paresseux. Ils quittent
tout
pour Le suivre, sans bien comprendre peut-être l’étendue de la
grâce dont ils sont les objets !
Il leur dit :
« Venez après moi et je vous ferai pêcheurs d’hommes » (Matt. 4:19).
Ils deviendront aussi plus tard des apôtres, c’est à dire des envoyés
(Luc 6:13). Ils seront appelés à poser le fondement, savoir Jésus-Christ, (1
Cor. 3:19 ; Éph. 2:20). Ensuite, ce service des
apôtres prendra fin, mais le Seigneur appellera
toujours
des
hommes à Le servir et à Lui rendre témoignage, durant le temps de Son absence.
Quitter peut-être son père, son instrument de travail, en un mot tout ce auquel
le cœur s’attache, peut sembler, de prime abord, un trop grand sacrifice. Mais
celui qui écoute
le Seigneur et obéit
par amour à Sa voix :
« Toi, suis-moi », est assuré d’en recevoir cent fois autant et la
vie éternelle (Matt. 19:27-29).
« C’est en fixant les yeux sur
Jésus que l’on peut abandonner quoi que ce soit pour Lui
» (JND).
La cécité est la condition
naturelle de l’homme séparé de Dieu : « Le dieu de ce siècle a
aveuglé les pensées des incrédules, pour que la lumière de l’évangile . .
. ne resplendisse pas pour eux » (2 Cor. 4:4). Mais, « comme
Jésus
passait
de
là plus avant », deux aveugles le
suivirent, criant et disant : « Aie pitié de nous, Fils de
David ! » (Matt. 9:27). Leur cri a les accents de la foi
. Le
Seigneur met cette foi à l’épreuve : « Croyez-vous que je puisse
faire ceci ? Ils lui disent : Oui
, Seigneur
».
Alors, en réponse à leur foi, il ouvre leurs yeux (Matt. 9:27-30).
Jésus accorde souvent de telles délivrances. S’Il se heurte parfois à la plus terrible incrédulité, il rencontre aussi, ici où là, sur son chemin qui mène à la Croix, cette foi qui l’honore, et à laquelle Il se plaît à répondre.
Plus loin, Il sort pour la
dernière
fois
de Jéricho : Deux aveugles, assis au bord du
chemin, « ayant ouï que Jésus
passait
, s’écrièrent, disant :
Aie pitié de nous, Seigneur, Fils de David ». La foule cherche à les faire
taire, ils crient plus fort encore ! Jésus s’arrête et les appelle. Ému de
compassion, il leur rend la vue « et ils
le
suivirent
»
(Matt. 20:29-34 ; Marc 10:52). Ayant recouvré la vue, ils sont désormais,
à ses côtés, des témoins irrécusables de la puissance et de la grâce de Dieu.
Ailleurs encore, « comme
il
passait
» (Jean 9:1-7) il voit un homme « aveugle
dès sa naissance ». Les œuvres de Dieu vont être manifestées en lui, l’amour
de Jésus brille. L’aveugle s’en va avec foi
à ce réservoir de Siloé,
dont les eaux, figure de la grâce, coulent doucement (És. 8:6). Il en revient
ayant recouvré la vue. Ce témoin fidèle de l’amour et de l’amour du Seigneur,
ne cesse pas de s’affermir. Il est gênant pour des incrédules, remplis de
haine. Il sera bientôt jeté
dehors
par les pharisiens. Ce sera
pour son bonheur : Désormais il partage la solitude du Fils de Dieu et vit
dans Sa communion (Jean 9:35-38).
Un docteur de la loi
cherchait à se justifier, en demandant : « Qui est mon
prochain ? » (Luc 10:29). Jésus lui répond par cette parabole. Un
homme descend de Jérusalem, ce lieu pourtant choisi par Dieu pour bénir son
peuple, vers Jéricho. Chemin faisant, le malheureux tombe entre les mains des
voleurs, il est dépouillé et laissé à demi-mort. C’est une image du pécheur
perdu et sans ressource. Le sacrificateur et le lévite passent
outre
en le voyant, sans lui prodiguer les prétendus secours de la religion.
Par contre, comment ne pas
reconnaître le Sauveur sous les traits de ce samaritain ? Ce n’est pas
« par aventure » qu’Il se trouve là, Il
suit
son
chemin. «
Il faut que je marche aujourd’hui, et demain et le jour
suivant »
(Luc 13:33). Il voit ce blessé, laissé sans
secours ; ému de compassion, Il
s’approche
. Il bande ses
plaies en y versant de l’huile et du vin, le met sur sa propre bête et le
transporte dans l’hôtellerie, où Il
prend
soin
de lui.
Ainsi plein de pitié pour nos malheurs, le Seigneur use encore de grâce envers
notre pauvre monde souffrant sous les terribles conséquences du péché et
déchiré par la corruption et la violence. Il veut répondre
aux immenses
besoins de sa créature, la confier à cette hôtellerie, qui évoque l’Assemblée,
aux soins vigilants de l’hôtelier
, figure du Saint Esprit, en attendant
son propre retour (Luc 10:30-36).
Si l’on évoque les lieux où
Jésus a marché ici-bas, le plus extraordinaire paraît être sa marche sur les
flots agités du lac de Galilée. C’est une des évidences de sa Divinité (Job
9:8). Il vient de nourrir cinq mille hommes, outre les femmes et les enfants,
avec seulement cinq pains et deux poissons, quand aussitôt Il
contraint
les disciples de monter dans une nacelle et de le précéder
à l’autre
rive (Matt. 14:22). Il savait que la foule aurait voulu l’enlever pour le faire
roi et que ses disciples avaient besoin d’être mis à l’abri d’une popularité
qu’ils appelaient de leurs vœux ! (Marc 1:37). Pendant leur traversée,
Jésus renvoie les foules et monte sur une montagne, seul à l’écart, pour
prier
(Matt. 14:23). Or le voyage des disciples s’avère dangereux. Leur
esquif est battu par les flots, le vent leur est contraire, et ils sont
apparemment seuls. Il les
voit
se tourmenter à ramer (Marc 6:48),
et à la quatrième veille, l’heure la plus sombre de la nuit, « Jésus s’en
va vers eux, marchant
sur
la
mer
» (Matt.
14:25). Il se révèle toujours tout proche, dès que nous réalisons combien nous
avons besoin de Lui ! Ô Jésus, ta présence, c’est la vie et la paix !
Dans leur détresse, les
disciples troublés, ne le reconnaissent pas. Ils pensent voir un fantôme, mais
leurs craintes sont rapidement dissipées. Le Seigneur se fait connaître à eux,
disant : « Ayez bon courage, c’est
moi
, n’ayez point de
peur » (Matt. 14:27). Ce récit correspond à l’expérience actuelle des
saints. Ils ont à traverser péniblement la mer agitée de ce monde. L’ennemi
soulève l’opposition des hommes assujettis à sa servitude. Il agit comme ce
vent et ces vagues, qui annulent presque
l’effort des rameurs. Le
Seigneur semble absent, mais il
intercède
pour les siens (Jean
17:9). Il n’est plus sur une montagne, mais il s’est assis, victorieux
,
sur le Trône (Rom. 8:34). Il vient ici à l’aide de ses disciples et les fait
sortir de leurs angoisses (Ps. 107:23-30). Il est toujours
prêt à
secourir les siens, quand la tempête fait rage et que nulle clarté ne
luit ! Chacune des « vagues » successives rencontrées par ses
rachetés est soumise
à Sa volonté (És. 51:15). Chaque épreuve les
rapproche du ciel, le port désiré (Ps. 107:30).
Certains sont-ils tentés,
comme Pierre, de mettre à l’épreuve la puissance du Seigneur ? (Matt.
14:28). Ils feront alors l’expérience, comme ce disciple, de leur faible
foi ! Il leur faudra peut-être entendre à leur tour cette parole du
Seigneur : « Homme de petite foi, pourquoi as-tu douté ? » (Matt.
14:31). « Comme il commençait
à enfoncer », Pierre
s’écrie : « Seigneur sauve-moi ! ». Et Jésus, aussitôt
,
dans sa grâce, étend sa main vers Pierre et le prend (Matt. 14:30). Il entre
parfaitement dans nos circonstances. Elles ne peuvent pas toujours être
changées, mais dès qu’elle est réalisée, Sa présence arrête la tempête. Il se
fait un grand
calme
dans le cœur de son racheté (Matt. 11:26).
Jésus monte avec Pierre dans la nacelle, le vent tombe, et ceux qui s’y
trouvent Lui rendent hommage, disant : « Véritablement tu es le Fils
de Dieu ! » (Matt. 14:32-33).
L’atmosphère reposante de ce portique contraste avec cette mer agitée, dont on vient de parler. Il s’agissait, semble-t-il, d’un vestige du temple de Salomon laissé intact par les Chaldéens, le témoin d’une gloire disparue. Tous ceux qui le désiraient, pouvaient venir s’y entretenir. Ainsi, après la Pentecôte, les croyants aimaient s’y retrouver (Act. 3:10-11). Présentement, un plus grand que Salomon, Jésus, s’y promène. Soudain, des Juifs l’entourent. Leurs intentions sont hostiles, leurs paroles pressantes, agressives. Ils Lui disent : « Jusques à quand tiens-tu notre âme en suspens ? Si toi tu es le Christ, dis-le nous franchement ». Il le leur avait déjà dit, mais ils ne croyaient pas (Jean 10:24-25).
Pourtant les œuvres qu’il faisait au nom de son Père rendaient témoignage qu’Il était bien le Messie promis (Jean 10:25, 38 ; 5:36). Tout ce que les prophètes avaient annoncé touchant le Christ, s’accomplissait sous leurs yeux (Luc 4:17-19 ; 7:22). S’ils avaient fait partie de Ses brebis, ils auraient cru (Jean 10:14). Mais, au lieu de se prosterner à Ses pieds, ils lèvent encore des pierres pour Le lapider (Jean 10:31 ; 8:59).
Il est parfois difficile à un
chrétien de savoir comment répondre, quand son interlocuteur met en doute la
véracité de ses affirmations touchant la Personne et l’œuvre de Christ. Plusieurs
se déclarent ouvertement sceptiques et demandent des preuves ! Pour faire
face à l’incrédulité et amener peut-être ces âmes précieuses à la repentance et
à la foi, rien n’a autant d’effet que la
conduite
de celui qui a
reçu un si grand salut. C’est toujours un puissant témoignage pour l’entourage
(Act. 4:13).
Peu avant la fin de son ministère, et en certaines occasions, le Seigneur se retirait à l’écart. L’heure de Sa mort expiatoire approchait, et en pensant à ce baptême, Il était « à l’étroit jusqu’à ce qu’il soit accompli » ! (Luc 12:50).
Il se tient en Galilée, car
il ne peut plus rester en Judée, où il se heurtait à une haine croissante (Jean
7:1). « Il
ne
marchait
plus
ouvertement
parmi les Juifs. Ils voulaient le faire mourir, mais c’était impossible avant
le temps convenable (Rom. 5:6). Il s’en va dans une contrée près du désert,
dans une ville appelée Éphraïm, et il y séjourne avec ses disciples (Jean
11:54).
Le croyant lui aussi doit,
parfois, souffrir des persécutions pour Son Nom : La Parole le déclare
bienheureux (1 Pier. 4:12-14). Il est gardé par la puissance de Dieu, par la
foi, jusqu’à ce que sa
course
soit achevée (Act. 13:25 ; 2
Tim. 4:7).
Le premier jour de la
semaine, jour de la résurrection, deux des disciples du Seigneur sont en chemin
pour aller à Émmaüs, éloigné de Jérusalem de soixante
stades. Ils s’entretiennent et raisonnent ensemble de toutes les choses qui
sont arrivées. « Jésus
lui-même s’étant approché, se
mit
à
marcher
avec
eux
» (Luc 24:15), mais leurs
yeux sont retenus
, de sorte qu’ils ne Le reconnaissent pas.
Alors Il s’enquiert :
« Que sont ces discours que vous tenez entre vous en marchant, et vous
êtes tristes
» ? (Luc 24:17). La réponse de Cléopas est plutôt agressive et blessante :
« Est-ce que tu séjournes tout seul dans Jérusalem, que tu ne saches pas
les choses qui y sont arrivées ces jours-ci ? ». Personne, à vrai dire,
n’était plus concerné que le Seigneur ! Mais, dans son amour, Il montre un
intérêt affectueux et ils répandent librement devant Lui ce qui pèse sur leur
cœur. Le Seigneur a toujours le désir de partager nos épreuves et nos
difficultés (Matt. 11:28). Ils sont accablés de tristesse par la crucifixion de
Jésus le Nazaréen, livré à la mort « par les principaux sacrificateurs et
leurs chefs ». Il était, pensent-ils, « un prophète puissant en œuvre
et en paroles, devant Dieu et devant les hommes » (Luc 24:19-20).
Pourtant des femmes les
avaient fort étonnés. De grand matin au sépulcre, elles n’avaient pas trouvé
Son corps, et elles affirmaient avoir eu « une vision d’anges qui disent qu’Il
est
vivant
» ! D’autres disciples étaient alors allés
au sépulcre, les choses étaient bien ainsi « mais pour Lui, ils ne l’ont
point vu ! » (Luc 24:23-24). Et maintenant, tristement incrédules
(Luc 24:25), ces deux disciples s’éloignent
! Comme Pierre, quand
il repart à la pêche, ils retournent aux champs et vont reprendre leurs
activités antérieures (Marc 16:12 ; Jean 21:3).
Alors Jésus leur dit :
« Ô gens sans intelligence et lents de cœur à croire toutes les choses que
les prophètes ont dites ! Ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces
choses et qu’il entrât dans sa gloire ? ». Tout
en
marchant
,
Il leur
ouvre
les Écritures et, commençant par Moïse et par tous
les prophètes, leur explique « les choses qui Le regardent » (Luc
24:27). Que de fois l’ignorance provoque notre incrédulité ! La
consolation des Écritures (Rom. 15:4) dirige leurs pensées vers un Sauveur
vivant
, et leur
cœur brûle
pour
Lui (Rom. 15:4). En
est-il de même du nôtre, ébloui devant la beauté du Seigneur ?
Ils approchent de ce village
d’Émmaüs, où ils habitaient, et Jésus se laisse
inviter : « Ils le forcèrent, disant : Demeure avec nous, car le
soir approche et le jour a baissé ». À table avec eux, il prend la place
de l’Hôte et se fait connaître à eux dans la fraction du pain, avant de devenir
invisible (Luc 24:31). À l’heure
même
ils retournent à Jérusalem,
où les onze sont assemblés et ceux qui étaient avec eux, disant « le
Seigneur est réellement ressuscité, et il est apparu à Simon ». À peine
ont-ils pu raconter les choses qui sont arrivées en
chemin
et
comment Il s’est fait connaître à eux dans la fraction du pain
que,
soudain, le Seigneur se trouve lui
-même
là
au milieu
d’eux, et leur dit : « Paix vous soit ! ». (Luc 24:33-36).
Quelle joie immense envahit alors tous les cœurs !
Dans les scènes évoquées
précédemment, le Seigneur ayant pris volontairement la forme d’esclave (Zach.
13:5), étant fait à la ressemblance des hommes, marchait vraiment sur la terre.
Mais ici, la marche a un sens plutôt figuratif : Le Seigneur est décrit
sous son aspect judiciaire
. En particulier « Ses pieds
sont
semblables à de l’airain brillant, comme embrasés dans une fournaise »,
expression d’une sainteté inflexible dans Sa marche (Apoc.
1:15 ; Jean 5:27). Remarquons que le Fils de Dieu se présente ainsi à Thyatire, qui veut régner sur le monde. La partie
responsable (l’ange) a été infidèle et doit être jugée.
Voir sous cet aspect terrifiant, l’Ancien des jours (Dan. 7) est tout à fait nouveau pour Jean, il tombe à Ses pieds comme mort. Mais l’apôtre qui avait « part à la tribulation et au royaume et à la patience de Jésus », n’aurait dû avoir aucune inquiétude. Le Seigneur met sa droite sur son disciple bien-aimé, et lui dit : « Ne crains point, moi je suis le premier et le dernier » (Apoc. 1:17).
Le message aux églises
commence ainsi : « Voici ce que dit Celui qui tient les sept étoiles
dans sa droite, qui
marche
au
milieu
des sept
lampes d’or » (Apoc. 2:1). Ainsi son
appréciation précise de l’état de chacune d’entre elles résulte d’un examen approfondi
.
Rien n’échappe à Ses regards : Ses yeux ne sont-ils pas comme une flamme
de feu ? (Apoc. 1:14 ; Héb. 4:13). Le
Seigneur scrute ce qui n’est pas en accord avec Sa parole, plus pénétrante
qu’une épée à deux tranchants (Héb. 4:12-13). Le Seigneur rend chaque assemblée
attentive par la lettre qu’il lui adresse, à ce qui Lui plaît
ou Lui déplaît
au
milieu
d’elle. Il met d’abord en évidence le caractère réel
de chacune de ces assemblées, puis il lui adresse des encouragements, et aussi
souvent des avertissements. Les assemblées ne sont pas indépendantes
.
Elles ne sont pas détachées les unes des autres. Une lettre envoyée à Colosses
devait être également lue à Laodicée, et vice-versa (Col. 4:16). Ceux qui ont
le privilège de participer à cette communion voulue par le Seigneur entre ses
assemblées, doivent réaliser que leur
conduite
affecte l’ensemble
d’un rassemblement et toute l’Église. Ne perdons pas de vue que le Seigneur
marche toujours
au milieu des Siens. Il prend une connaissance précise
de leur état et répand sur eux Ses dons chaque
jour
(Osée 11:4).
Une question se pose :
« Si le Seigneur adressait aujourd’hui une lettre à notre
assemblée, quels encouragements
et quels reproches
contiendrait-elle » ? Les épîtres ont ce rôle non seulement à titre
collectif, mais aussi individuel.
Comme les disciples
regardaient fixement vers le ciel, deux hommes en vêtements blancs, les
interrogent : « Pourquoi vous tenez-vous ici, regardant vers le
ciel ? » (Act. 1:10-11). Leur cœur était occupé du Seigneur, qui
venait d’être élevé dans la gloire, et un moment après ils se retrouvent tous
dans la chambre haute, persévérant dans la prière, dans l’attente de Son retour
(Act. 1:13-14). Chers amis chrétiens, regardons-nous fixement
vers le
ciel ? Hélas, nos cœurs sont si inconstants, si faibles, si
changeants !
Il y a danger d’être trop occupé
du mal. C’est desséchant et n’aide pas l’âme à faire des progrès. Le
sacrificateur appelé à s’en occuper, était impur jusqu’au soir. Veillons
personnellement à nous abstenir de toute forme de mal (1 Thess. 5:22).
« Le mal reste le mal, mais il aura moins d’influence que le bien, dans un
cœur où
Christ
habite
» (JND). Soyons beaucoup occupés
du Seigneur
et aidons les autres à l’être aussi (Ps. 119:10). Cherchons
avec persévérance à refléter quelque chose de Sa sainte humanité, à marcher à
sa suite, dans Son
chemin. Nos actions, notre petitesse, resteront dans
l’ombre et Jésus
seul
sera notre objet (Matt. 17:8). Si Christ
est notre
vie
, Lui-même et les choses célestes deviennent le but
de notre course (2 Cor. 3:18 ; Phil. 3:14).
Oh ! si mes yeux pouvaient sans cesse suivre cet astre glorieux
Si je pouvais de ta tendresse voir tous les reflets radieux,
Mon âme alors, pleine de zèle, saurait t’aimer plus ardemment,
Et connaissant mieux son modèle, prendrait tout son accroissement.