Philippe Laügt
Table des matières :
1 - Joie d’un nouveau converti
2 - Joie du croyant, joie accomplie
3 - Joie perdue et joie retrouvée
5 - Joie même dans les circonstances douloureuses
6 - Pour éviter le déclin de la joie
Dieu ordonne soudain
à Philippe, un serviteur obéissant, sans lui donner d’explication, de se rendre
sur un chemin
désert
, qui descend de Jérusalem à
Gaza. Il sait qu’un eunuque, puissant à la cour de Candace, la reine des Éthiopiens,
y passait justement, dans son char (Act. 8:27-28). Dieu
savait aussi que cet homme était déçu
dans son attente. Venu de loin, il
n’a pas trouvé à Jérusalem, un des grands centres religieux de son époque, de quoi
satisfaire aux besoins
profonds
de son âme. C’était
impossible
,
puisque le peuple d’Israël avait
rejeté
le Fils de Dieu, le Seigneur
de gloire (1 Cor. 2:8).
Cet homme ne perd
pas son temps, il est
absorbé
par sa lecture du prophète Ésaïe, et il est justement
parvenu
à cette portion
du livre qui décrit, de façon saisissante, les souffrances et la mort du Seigneur
Jésus (És. 53:7-8). Alors
« l’Esprit
dit à Philippe : Approche-toi et joins
-toi
à ce char » (Act. 8:29). L’évangéliste accourt et il entend l’eunuque lire
à haute voix. Philippe lui demande : « Comprends
-tu
ce que
tu lis ? ». L’eunuque, avec simplicité, confesse son ignorance :
« Comment donc le pourrais-je, si quelqu’un ne me conduit ? » (Act. 8:30-31). « Les pensées de Dieu sont profondes »
(Ps. 92:5) ! Il invite l’évangéliste à monter dans son char et à s’y asseoir
avec lui. Alors « Philippe, commençant par cette écriture, lui annonça Jésus
».
L’éthiopien écoute avidement l’enseignement de la Parole de Dieu : Le Saint
Esprit s’adresse à sa conscience
et à son cœur
(Jean 16:8). Il accepte
par la foi la bonne nouvelle du salut en Christ et devient un enfant nouveau-né
dans la famille de Dieu. Il demande à être baptisé (Act.
8:36-38).
Quel est le sentiment
qui remplit
son
cœur
, au début de sa course chrétienne ?
Une
joie
profonde
et
sainte
, jusqu’alors inconnue.
Tout sur son chemin rayonne, Jésus conduit ses pas et ses regards se tournent désormais
vers les choses d’en haut. L’instrument
dont Dieu s’est servi pour sa conversion
est
enlevé
par l’Esprit, et va poursuivre son service ailleurs
(Act. 8:40). Mais sa disparition soudaine, inattendue,
de celui qui l’avait enseigné, ne trouble pas cet homme. Désormais il s’appuie sur
Christ seul,
ce
qui
sera
pleinement suffisant
.
Le jeune converti semble avoir à peine remarqué que le serviteur de Dieu n’est plus
à ses côtés ! Il est simplement écrit qu’il continua son chemin tout
joyeux,
pour devenir, on aime à le penser, un agent de la grâce qui aura
répandu à son tour l’évangile dans son lointain pays (Act. 8:39).
La conversion
n’est pas liée à l’observance de certaines formes
religieuses
, à un
contact avec certaines personnes
ou à des circonstances
particulièrement
favorables
. C’est toujours
le mystérieux travail de la merveilleuse
grâce
de
Dieu
(1 Tim. 1:16) !
Sauvé
, un nouveau converti se
réjouit
dans
le
Seigneur
. Il peut s’écrier, faisant siennes les paroles
du cantique :
Je la connais, cette joie excellente
Que ton Esprit, Jésus met dans un cœur.
Je suis heureux, oui, mon âme est contente,
Puisque je
sais
qu’en Toi j’ai mon Sauveur !
Le croyant goûte
une joie inaltérable, indépendante des circonstances. La Parole mentionne cette
joie aussitôt après l’amour
, comme un
des grains exquis du fruit produit
par le Saint Esprit dans un racheté (Gal. 5:22). Désormais, pour celui qui est en
Christ
, « toutes choses sont faites nouvelles » (2 Cor. 5:17).
Sa joie est liée
à la vie reçue pour l’éternité du Seigneur, lui qui a triomphé
de la mort
Cette joie remplit
les disciples quand ils virent le Seigneur après Sa résurrection (Jean 16:22. Et,
depuis Son élévation dans la gloire, le croyant se réjouit en Le contemplant par
la foi, attendant Sa venue. Même si le figuier ne fleurit plus, s’il n’y a pas de
produit dans les vignes, le racheté peut toujours s’écrier : « Mais
moi
, je me réjouirai en l’Éternel, je m’égayerai dans le Dieu de mon salut »
(Hab. 3:17-18)
Avant d’aller à
la Croix, le Seigneur exhorte les siens à
demeurer
dans son amour
et à
garder
ses commandements (Jean 15:10). Rien n’a jamais pu interrompre
sa communion de Fils obéissant avec son Père durant tout son ministère ici-bas.
Même à l’heure de Son sacrifice, sa
joie
était accomplie
, complète
.
Pour connaître
la même
communion
heureuse avec
le Seigneur
, le racheté
doit rester dans le chemin de l’obéissance
à
Sa
volonté
.
« Je vous ai dit ces choses afin que ma
joie
soit
en
vous
, et que votre
joie
soit
accomplie
»
(Jean 15:11).
Sinon nous serons
des chrétiens affaiblis, malades
. Quand le Seigneur se joint aux deux disciples
qui s’éloignaient
du lieu de la bénédiction, quelle est sa première interrogation ?
« Quels sont ces discours que vous tenez entre vous en marchant, et vous
êtes
tristes »
(Luc 24:17). Pourtant ils étaient occupés
de
Lui
: Sa mort les laissait désemparés. Ils croyaient toutes
leurs espérances anéanties
(Luc 24:21). Une profonde mélancolie avait envahi
leurs cœurs. Ils avaient oublié
toutes les choses que les prophètes avaient
dites ! En conséquence, ils étaient devenus « sans
intelligence
et lents
de
cœur
à croire » (Luc 24:25-27).
Ils viennent de
quitter le cercle des disciples, sans attacher une réelle importance aux paroles
des femmes. Ces dernières pourtant s’étaient rendues de grand matin au sépulcre
et elles étaient revenues dire aux disciples que le
corps
de
Jésus
ne s’y trouvait plus : le sépulcre était vide
! Elles
leur avaient aussi parlé d’une vision d’anges, qui avaient dit qu’Il
était
vivant
! (Luc 24:22-23). Mais ce témoignage si important avait simplement
"fort étonné" ces disciples et ne les avait pas dissuadés de prendre le
chemin d’Emmaüs !
Alors, avec quelle
patience
et quel amour
, le Seigneur, qu’ils
n’ont
pas
reconnu
, leur explique dans
toutes
les
Écritures
,
les choses qui Le concernent. Il fait ainsi brûler
leurs cœurs, en les occupant
et de Sa Personne adorable et de Son œuvre. Il faut reconnaître
que souvent
nous avons fait cette triste expérience que sans
Jésus
, notre ciel
est voilé, que tout soudain devient obscur
sur notre sentier ! Il n’y
a pas de vraie joie possible pour le racheté, s’il ne jouit
pas de Celui que la Parole présente dans la splendeur de tout son Être.
Saisis
par toutes ces révélations, ces deux
disciples Le forcent, disant : « Demeure avec nous, car le soir approche
et le jour a baissé ». Avec quelle joie
dans son cœur, Jésus entre dans
leur foyer et se fait connaître
à
eux,
à table, dans la fraction
du pain. Puis Il devient invisible, mais eux, « se
levant
à
l’heure
même »
, retournent en hâte à Jérusalem. Là, remplis d’une
grande joie, au milieu de Ses disciples, ils vont Le revoir et L’adorer. Ils L’entendront
dire à tous les siens : « Paix vous soit » ! (Luc 24:32-33,
36).
L’apôtre Paul encourage
les jeunes croyants de Thessalonique, qui traversaient des épreuves, à cause de
la fidélité
de leur témoignage (1 Thes. 1:8) :
« Réjouissez-vo
us
toujours
. Priez sans
cesse
.
En toutes
choses, rendez grâces, car telle est la volonté de Dieu à votre
égard » (1 Thess. 5:16, 18). Il y a un lien plus
intime
entre ces trois aspects de notre vie chrétienne que nous ne le croyons
généralement. « La joie grandit
toujours
en proportion de la
prière
et des actions
de
grâce
» (JND).
Peut-être pensons-nous,
mais comment l’apôtre ose-t-il dire : toujours
? La joie peut-elle
se commander ? Peut-on choisir d’avoir tel ou tel sentiment ? Certainement
pas ! Mais l’apôtre rappelle à chacun des rachetés qu’il est pour l’éternité
lié
à
Christ
, qui est la source
intarissable
de notre joie. Restons avec soin près de cette Source, elle
est la seule
qui ne trompe pas, avec le prophète, nous en ferons l’expérience bénie !
(Jér. 15:18). Bien-aimés, pour que notre
joie
demeure
, il faut s’abreuver constamment à ces eaux vives (Jean 4:14). Veillons
à ne jamais nous
écarter
de Lui (Cant. 5:1-2 ; Héb. 2:1). Ne cherchons pas à étancher notre soif ailleurs
.
On ne trouve dans ce monde que des citernes
crevassées
, qui ne retiennent
pas l’eau (Jér. 2:13).
Salomon qui pouvait
disposer de tout ce qu’un homme peut
désirer
, fait cette expérience.
Il cherche à éprouver
son
cœur
par
la
joie
.
Il s’adonne sans aucune
retenue
à tous les « vains bonheurs de
ce monde infidèle » ! (Ecc. 2:1-3). Il doit,
là aussi, conclure : « Voici, tout était vanité et poursuite du vent,
et il n’y en avait aucun profit sous
le
soleil
(Ecc. 2:10-12). « Même dans le rire le cœur est triste et
la fin de la joie, c’est le chagrin » (Prov. 14:13). Il en est bien ainsi
« sous le soleil ».
« Mais Christ
est ma joie, et dans le chemin de sa volonté, je trouve la jouissance de son amour.
Je découvre en Lui une source de joie profonde et ineffable. Lui-même est mon
trésor
» (JND).
Dans l’évangile de Jean, les disciples n’avaient plus de joie parce qu’Il leur annonçait qu’Il allait partir. Mais l’Homme de douleurs, qui avait pleuré avec eux au tombeau de Lazare, promet de leur envoyer le Consolateur (Jean 16:7). Ils le reverront et ils seront remplis de cette joie que personne ne peut leur ôter (Jean 16:22).
Mais même un enfant
de Dieu peut faire l’expérience douloureuse, décrite dans le livre des Psaumes :
« Ils errèrent
dans le désert, dans un lieu solitaire ; ils ne
trouvèrent pas de ville pour y habiter ; Ils étaient affamés
et altérés
,
leur âme défaillait en eux » (Ps. 107:4-5). C’est premièrement l’expérience
des fils d’Israël qui est décrite, eux qui peu
de
temps
avant
avaient pourtant chanté le cantique
de
la
délivrance
de tous leurs ennemis, à la gloire de Celui qui avait fait « des profondeurs
de la mer, un chemin pour le passage des rachetés » (És.
51:10). Ils connaissaient maintenant des circonstances pénibles
et décevantes
,
si bien dépeintes dans ces eaux de Mara. Elles peuvent
aussi être notre part (Ex. 15:22-26). S’il en est ainsi, le racheté éprouve un besoin
impérieux d’être
à
nouveau rempli
de la joie,
connue
dans le passé, et qui lui fait brusquement défaut.
Quelle est dans
de telles circonstances la ressource
inépuisable
? » Alors
ils crièrent à l’Éternel dans leur détresse et il les délivra de leurs angoisses.
Il les conduisit dans un chemin droit
, pour aller dans une ville habitable
»
(Ps. 107:6-7). Ils peuvent alors « célébrer
l’Éternel pour sa bonté,
et pour ses merveilles envers les fils des hommes ! Car il a rassasié l’âme
altérée, et il a rempli de biens l’âme affamée » (Ps. 107:8-9). Il est en droit
de toujours recevoir nos actions de grâce, nous qui savons jusqu’où va Son amour.
Paul, pourtant
retenu en captivité dans une sinistre prison, était heureux.
Il se réjouissait toujours
dans
le
Seigneur
et ceux
qui entraient en contact avec lui, pouvaient s’en rendre compte immédiatement
« Tu me persuaderas
bientôt d’être chrétien » dira le roi Agrippa.
Paul lui rend ce témoignage. :
« Plût à Dieu que non seulement toi, mais aussi tous ceux qui m’entendent aujourd’hui,
vous devinssiez de toutes manières tels que je suis, hormis ces liens » !
(Act. 26:29).
L’apôtre dira ailleurs :
« J’ai appris à être
content
en moi-même dans les circonstances
où je me trouve… Je puis toutes choses en
Celui
qui me fortifie »
(Phil. 4:11-13).
La joie ne satisfait
pas, elle ne nourrit pas notre âme, c’est le Seigneur seul
qui est notre
nourriture (Jean 6:51). Comment pouvons-nous apprendre à Le
connaître
mieux
? Dans la Parole de Dieu ; elle parle constamment de Lui.
Ne négligeons
pas
la lecture (1 Tim. 4:13), c’est parfois le
cas. Comment espérer que nos pensées soient gardées
dans le Christ Jésus
(Phil. 4:8-9) ? Si nous cherchons, dans l’obéissance à l’exhortation du Seigneur,
à sonder
les Écritures, qui rendent témoignage de
Lui
(Jean
5:39), Satan cherchera à nous
décourager
ou à nous
distraire
par toutes sortes de moyens. Il
faut
arrêter
dans son cœur
de ne pas se laisser séduire
par les mets délicats du roi (Dan. 12:8) et
entraîner dans les
délices
, si passagers, du péché.
Demandons sans
cesse tout le secours d’en Haut. L’apôtre, qui regardait tant de choses, recherchées
par le monde, comme des ordures
, écrit : « Je fais une
chose
»
— une seule ! (Phil. 3:7-8:1 :4).
Le
péché
, sous toutes ses formes,
parfois trompeuses, prive
parfois notre âme de cette communion indispensable
avec Christ. Le Saint Esprit nous le fait ressentir (Ps. 32:4). Il
faut
alors,
comme David repentant, confesser
ses
fautes (Ps.
32:5 ; Ps. 51:3). Comprendre que Dieu veut
la
vérité
dans
l’homme intérieur (Ps. 51:6) et Le supplier qu’Il nous aide à retrouver la
sainteté
et
la
joie
de notre salut (Ps. 51:8-12).
Se soumettre
à la volonté de Dieu, être
contents
de
ce
que
nous
avons
présentement nous rend capables de résister
au Diable,
qui est alors contraint
de s’enfuir (Jac. 4:7).
Si, par contre, nous laissons des
convoitises
se développer en secret,
il est prêt à présenter ce dont notre chair voudrait inlassablement se nourrir.
Il faut aussi ne
pas oublier que « celui qui agit
d’une main lâche, devient
pauvre
,
mais que la main des diligents enrichit
». Pour un enfant de Dieu, il
s’agit de la recherche
des biens célestes, meilleurs
et
permanents
(Prov. 10:4 ; 1 Tim. 4:13-15 ; Héb. 10:34). Jérémie rend ce témoignage : « Tes paroles
se sont-elles trouvées, je les ai mangées ; et tes paroles ont été pour
moi
l’allégresse et la joie de mon cœur » (Jér.
15:16 ; Ps. 119:162).
Alors qu’ils sont
en détention, Paul et Silas, le dos lacéré par le fouet
des geôliers et les pieds fixés sûrement dans le bois, chantent les
louanges
de
Dieu
et les prisonniers les écoutent (Act.
16:22-24). D’où leur vient une telle paix dans la souffrance ? Ils sont constamment
nourris de Christ. Quand nous avons à connaître des circonstances difficiles
,
si notre
paix
et notre
joie
sont inchangées, elles seront
un puissant témoignage rendu à ceux qui nous entourent. Au témoignage fidèle
de ses serviteurs, Paul et Silas, Dieu répond en les
délivrant
de leurs liens. Libres, mais conduits par le Seigneur, ils restent
là
. Devenu tout tremblant, le geôlier était prêt à s’ôter la vie, pensant
que les prisonniers s’étaient enfuis. Rassuré sur ce point, il s’écrie :
« Que faut-il que je fasse pour être sauvé ? ». La réponse, merveilleusement
simple, s’adresse à toute
âme
angoissée : « Crois au Seigneur
Jésus et tu
seras
sauvé
». La joie gagne à son tour toute
la famille de cet homme.
Si le Seigneur
met de « la joie dans mon cœur » (Ps. 4:7), l’entourage ne tarde pas à
être désireux de la partager. « De quel côté ton
bien-aimé s’est-il
tourné ? Et nous
le
chercherons
avec
toi »
(Cant. : 6:1). Ainsi s’expriment les filles de Jérusalem, après avoir entendu
la Sulamithe décrire, avec les accents de son amour fervent,
la beauté de son bien-aimé. Un témoignage sincère portera toujours du fruit !
C’est un privilège pour chaque chrétien de connaître mais aussi de faire partager
sa joie. Ne gardons pas ce trésor pour nous-mêmes : Sa face est toujours un
rassasiement
de
joie
(Ps. 16:11). Peu importe notre âge spirituel !
Pierre en écrivant
à ceux qui avaient été dispersés
par des persécutions,
leur dit :
« Jésus Christ, lequel, quoique vous ne l’ayez pas vu, vous
aimez
,
et croyant en Lui, quoique maintenant vous le voyiez pas, vous vous réjouissez d’une
joie ineffable
et
glorieuse
» (1 Pier. 1:8 ; Rom. 15:13).
Même dans les jours
d’épreuve (Jac. 1:2-3), il ne faut jamais oublier que
la joie
de
l’Éternel
est
notre
force
(Néh. 8:10). Le Résidu, remonté à Jérusalem, était méprisé
et persécuté
par ses ennemis, mais au moment de la dédicace de la muraille,
« Dieu les avait réjouis d’une grande joie, et les femmes aussi et les enfants
se réjouissaient ; et la
joie de Jérusalem
s’entendait
au
loin »
(Néh. 12:43).
Que ne puis-je, ô mon Dieu, Dieu de ma délivrance
Remplir de ta louange et la terre et les cieux,
Les prendre pour témoins de ma reconnaissance,
Et dire au monde entier combien je suis heureux !