Philippe Laügt
11 2002
Table des matières :
4 - L’homme de la parabole des noces
Étonnante époque, nous vivons à l’âge de la vitesse, tout est
envahi par une activité
fébrile
. Une des conséquences évidentes
en est le nombre toujours croissant d’accidents mortels sur les routes. On
remplace, par exemple, la si belle formation patiente des huîtres perlières par
des perles synthétiques. On gave de nourriture des animaux pour accélérer
leur croissance, on impose des rythmes de
plus en plus rapides
dans les usines, en vue d’accroître le rendement. En un mot, on cherche par
toutes sortes de moyens humains, plus ou moins fiables, à augmenter le gain,
pour satisfaire cette idole
exigeante
qui a, si souvent, une
grande place dans le cœur, l’amour
de l’argent
. Cette façon de se comporter est plus que jamais à
l’ordre du jour, et elle a des conséquences graves sur le plan spirituel.
Au contraire le développement dans la nature est généralement lent
.
Mais les hommes ne savent plus, et surtout ne
veulent plus attendre
. Or rien dans la conduite d’un croyant ne peut
recevoir l’approbation de Dieu, s’Il ne trouve pas chez lui la dépendance
patiente
qui Lui plaît (Jac. 1:3-4).
Considérons le parfait exemple du Seigneur (Jean 7:6 ;
11:6 ; Matt. 11:26) pendant son ministère. Anticipant Sa venue ici-bas, la
prophétie disait, à son sujet : « Voici mon serviteur, que je
soutiens, mon élu en qui mon âme trouve son plaisir… Il ne
se
lassera pas
, et il ne
se
hâtera pas
jusqu’à ce qu’il ait établi le juste jugement sur la
terre » (És. 42:1-4).
Dieu ne
se hâte jamais
,
même devant l’impatience parfois moqueuse
de ceux dont il s’occupe (És. 5:19 ; Jér. 17:15). Ses
meules tournent
lentement
, mais ce qui doit être moulu
le sera finalement avec le
plus grand soin
. Il fait sans se hâter de grandes
choses que l’on ne peut sonder (Job 5:9).
Ce qui entrave souvent le plan divin dans la vie de ses
créatures, c’est l’impatience
(voir Saül dans 1 Sam. 13:8-9) ou l’obstination
, dont elles font si
facilement preuve. On a
tendance à vouloir absolument
suivre son
propre chemin
, et
beaucoup d’efforts sont déployés dans ce sens (És. 53:6.). Pratiquement, on
refuse
souvent de se soumettre
à la volonté
de
Dieu
.
Prenons l’exemple de Jonas que Dieu appelle, dans sa grâce
,
une
seconde fois
à le servir, malgré sa désobéissance initiale (Jonas 3:1). Occasion
exceptionnelle de glorifier Dieu en montrant « un cœur brisé et humilié
»
(Ps. 51: 17), occasion perdue
. Par égoïsme, par dureté de cœur, chacun
peut manquer celles que le Seigneur met devant nous (Éph.
2:10). Dans son livre qui a, semble-t-il, plutôt le caractère d’une confession,
ses dernières citées sont : « Je fais bien de m’irriter jusqu’à
la
mort
» ! (Jonas 4:9).
On peut parfois aussi agir comme cette personne qui, voyant un
papillon se débattre pour sortir de son cocon, voulait absolument lui venir en
aide, en réalisant combien ce travail était pénible. Alors à l’aide d’une paire
de ciseaux, elle libéra
avec précaution le papillon, du moins le
croyait-elle. Mais il fut dans l’incapacité de garder son équilibre et trébucha
sur le sol. Il y avait encore des sérosités dans le corps de cet insecte, qui
rendaient une vie normale impossible. Il aurait fallu attendre qu’il poursuive
ses efforts douloureux, pour être vraiment libéré
! Finalement,
quel fut le résultat de cette intervention
humaine
? Un pauvre
estropié, tout mouillé, incapable de déployer ses ailes pour voler !
« Toute puissance, tout service réel et effectif découlent
d’une entière dépendance
» (JND). Laissons Dieu agir, tracer nos
voies, le résultat sera parfait
. L’Écriture
donne de nombreux exemples de personnes qui ont
voulu
emprunter
des raccourcis
à leur goût, au lieu de se soumettre
au plan de
Dieu à leur égard — un plan qui demandait du
temps
pour se
réaliser ! Elles en ont subi de graves conséquences. Parfois, ceux qui ont
agi de cette manière étaient des incrédules
, ce qui ne surprend pas,
mais il s’agissait aussi souvent de
croyants
.
Ainsi l’évangile de Matthieu présente, sous forme de parabole,
un homme qui voulait suivre un chemin plus
court
, fruit de
son imagination, pour entrer dans la salle de noces, c’est-à-dire, en figure,
pour être sauvé. Il entre sans
avoir revêtu
la robe de noces. Or
il fallait
revêtir cette robe fournie par le roi lui-même.
Cette scène a une signification dispensationnelle.
Elle décrit ce qui se passera après
le rejet de l’Héritier. Mais elle
montre aussi la façon d’agir de beaucoup de personnes encore aujourd’hui. Cet
homme estimait
sans doute que son
propre vêtement
ferait parfaitement
l’affaire et qu’il était même préférable à celui que le roi offrait
à
chacun de ses invités aux noces de son fils (Matt. 22:2). Il faut accepter au
contraire que notre « nudité » doit absolument être couverte
par la justice
de Dieu
(2 Cor. 5:21).
Cet homme s’est gravement trompé. Quand le roi se rend dans la
salle du festin, il l’aperçoit aussitôt et lui a dit : « Ami, comment
es-tu entré ici
, sans
avoir
une robe de noces
? » (Matt. 22:12). Dans l’impossibilité de
répondre, l’homme est jeté dans les ténèbres de dehors (Matt. 22:11-13). Il
représente ceux qui estiment
pouvoir venir dans la présence d’un Dieu saint
avec leurs propres mérites, leur
propre justice
. Ils
peuvent se joindre
à
l’Église, affirmer suivre Christ, mais leur profession
est sans vie
. Ils ne l’ont pas reçu comme
leur Sauveur personnel, reconnaissant leur état de péché (Luc 5:20 ; Rom.
10:3-4).
Aujourd’hui encore, pour tenir compte des idées
et des opinions
des hommes, certains prédicateurs n’hésitent pas à affirmer que l’on peut
entrer à sa guise dans le ciel, sans s’être préparé
à rencontrer Dieu.
Un terrible sort final attend ceux qui se laissent berner par ces fausses
doctrines
, agréables à entendre. Ils seront perdus
pour
l’éternité
.
Le vêtement souillé de la justice humaine (És.
64:6) ou la ceinture de feuilles de figuier qu’Adam et Ève avaient cousue
ensemble, ne sont que des images des vains
efforts
que l’homme fait pour chercher à cacher sa nudité morale
(Gen. 3:7 ; És. 28:20). Rien
ne peut remplacer la
plus belle robe
que Dieu, dans sa merveilleuse grâce, a préparée et offre au pécheur qui
se
repent
(Luc 15:22).
On trouve aussi dans le livre des Rois, l’histoire d’un homme de
la tribu d’Éphraïm qui, au lieu de se chercher la volonté de Dieu, se laisse
diriger par son imagination
, pour
établir habilement
un faux-culte.
Jéroboam, ne manquait ni
de courage ni d’intelligence (1 Rois 11:28). Le roi Salomon et le prophète Akhija l’avaient tous deux remarqué.
Le prophète, se rend seul aux champs avec Jéroboam et lui
annonce que Dieu va arracher dix tribus de la main de Salomon et les lui donner
,
à cause de l’idolâtrie
qui s’est développée au milieu de son peuple. Le
petit royaume de Juda restera par contre soumis à Roboam, fils de Salomon, et à
ses descendants, « à cause de mon serviteur David
et à cause de
Jérusalem
, la ville que j’ai
choisie
d’entre les tribus
d’Israël » (1 Rois 11:29-33).
Jéroboam avait été préposé par
Salomon
sur tous
les travaux de la maison de Joseph, c’est à dire sur les tribus d’Éphraïm et de
Manassé (1 Rois 11:28). Il avait donc une place importante et, par jalousie,
Salomon va bientôt chercher à le faire mourir. Jéroboam s’enfuit alors en
Égypte jusqu’à la mort du roi. Mais il est resté populaire
et il revient
ensuite en Israël, appelé
par le peuple (1 Rois 12:3).
Roboam, de son côté, semble avoir oublié au moins un des proverbes de son père : « Une réponse douce détourne la fureur » (Prov. 15:1). Quand il succède à Salomon, il se montre insensible aux fardeaux qui pesaient sur son peuple. Du fait de son intransigeance, dix tribus vont se séparer et proclamer Jéroboam roi sur Israël (1 Rois 12:20). Alors Roboam veut leur faire la guerre.
Mais l’Éternel envoie un messager, Shemahia,
homme de Dieu, leur dire : « Retournez chacun à votre maison, car c’est
de
par moi que cette chose a eu lieu
» (1 Rois 12:22-24). « Dieu tire la conclusion de nos
manquements répétés et il impose des déchirements, humiliants et douloureux.
Mais c’est un effet de Sa grâce, pour nous amener à nous tourner vers Lui seul,
en toute soumission
et en toute confiance
» (AG).
Les fils d’Israël écoutèrent
la parole de l’Éternel. Ce
que Dieu a décidé contre la maison de David, doit comme toujours s’accomplir.
Toutefois Jéroboam, fils de Nébath,
devenu roi sur Israël, ne va pas tarder à montrer « un méchant cœur
d’incrédulité » (Héb. 3:12). Il méprise les promesses
et les avertissements
reçus de la part de l’Éternel (1 Rois 11:37-39).
« Il dit
en son cœur
:
maintenant le royaume retournera à la maison de David. Si
le peuple
monte offrir des sacrifices à Jérusalem, son cœur retournera à son
seigneur
et ils me tueront » (1 Rois 12:36-37) ! Il pense donc que son
intérêt
est de maintenir, à tout prix, la
division
au milieu du peuple de
Dieu, pour assurer la pérennité de son règne. Il prend conseil (auprès de
qui ? La Parole reste muette à ce sujet) et décide d’établir rapidement,
en politicien rusé, un culte idolâtre
.
Il cherche ainsi à briser les liens religieux si forts qui
unissaient encore ses nouveaux sujets à Jérusalem, la capitale du royaume
rival, mais qui était surtout la ville que Dieu
avait choisie
. De grandes fêtes
appelaient d’ailleurs tous les Israëlites à y monter,
trois fois par an (Deut. 16:16-17).
Deux veaux d’or — prodigieux cheminement vers l’idolâtrie !
— sont habilement érigés à Dan et à Béthel aux deux extrémités du pays. La
pratique d’une religion purement de formes
, est rendue plus
aisée
; elle cherche à répondre au désir de
confort et aux habitudes
des habitants du pays. On peut comparer
les paroles que prononce Jéroboam à cette occasion : « C’est
trop
pour vous
de monter à Jérusalem ; voici
tes
dieux
, Israël ! qui t’ont fait monter hors du pays d’Égypte », à celles
d’Aaron dans l’affaire du veau d’or (1 Rois 12:28 ; Ex. 32:4-6 ; Néh. 9:18).
Jéroboam établit aussi, au mépris de la volonté de Dieu, des
sacrificateurs, qui ne sont
pas des fils de Lévi
(Deut. 10:8-9 ;
33:8-10). Il institue des fêtes et offre lui-même de l’encens « sur
l’autel qu’il avait fait à Béthel » (qui signifie maison de Dieu !)
le quinzième jour du huitième mois, le mois qu’il avait imaginé
dans
son propre cœur
(1 Rois 12:32-33). Ni les avertissements sévères du prophète venu crier
contre
l’autel
(1 Rois 13:2), ni
même la mort de son fils ne semblent le toucher durablement.
La majeure partie du peuple d’Israël accepte facilement de tels
changements. Voilà qui révèle l’état
des cœurs ! N’en est-il pas de
même aujourd’hui ? On s’éloigne peu
à peu des enseignements
les plus précis de la Parole, sans apparemment
réaliser la gravité d’une telle attitude.
Ceux qui craignent Dieu, persécutés, s’enfuient alors en Juda. Il s’agit en particulier des Lévites, devenus très suspects aux yeux de cet idolâtre (2 Chr. 11:11-15). Israël perd ainsi ceux qui enseignaient les ordonnances de Dieu à Jacob et la Loi en Israël, dans une grande partie des 48 villes lévitiques réparties sur tout le territoire (Deut. 33:10). Nos pays ont connu aussi de telles persécutions, au moment de la Réforme, avec pour conséquence un grand appauvrissement spirituel.
On trouve dans cette scène les éléments caractéristiques
d’un culte entièrement inventé
par l’homme, expert à se servir de la
religion à des fins personnelles
(Osée 8:4-5). La Parole stigmatise
vingt et une fois le
péché de Jéroboam
!
Tout ceci ne rappelle-t-il pas la grande apostasie de l’église romaine avec ses
rites parfois blasphématoires ? Là aussi, la
Parole de Dieu
est mise
de côté
et remplacée par la tradition, où l’imagination de
l’homme se donne libre cours. Chacun fait ce qui est bon à ses yeux (Juges
21:25). L’erreur du protestantisme a été de confondre la sacrificature
avec le ministère
(deux choses totalement différentes dans l’Écriture).
L’erreur de Rome, a été de confier toutes les fonctions sacerdotales à quelques
personnes
dûment consacrées, à l’exclusion de tout autre membre du Corps de
Christ, alors que tous les croyants
sont présentement sacrificateurs,
selon l’enseignement de l’Écriture (voir 1 Pier. 2:5, 9).
Retenons qu’aujourd’hui Dieu ne reconnaît qu’un lieu
comme centre
de
rassemblement
pour son
peuple. Il est établi dans Matt. 18:20 : « Car là où deux ou trois
sont assemblés en mon nom, je suis là
au milieu d’eux ».
Moïse — à plusieurs
égards un type de Christ — avait été suscité par Dieu pour accomplir un service
particulier : Il devait faire
sortir
le peuple Israël,
alors en esclavage en Égypte, au temps fixé par l’Éternel
(Gen. 15:13-14). Mais comme d’autres serviteurs, Moïse a commis
des erreurs et montré ses infirmités. « Parfois, il voulait agir trop
vite
ou trop
fort
, parfois au contraire, trop
lentement
et trop lâchement
»
(CHM). Mais Dieu répond à ces faux-pas, et magnifie Sa grâce
et Sa patience
.
Élevé à la cour du roi d’Égypte, Moïse devenu grand, refuse
d’être appelé fils de la fille du Pharaon. Il choisit
par la foi, d’être
plutôt dans l’affliction avec le peuple de Dieu, que de jouir pour un temps des
délices du péché, estimant
l’opprobre de Christ un plus grand trésor que
les richesses de l’Égypte (Héb. 11:26). Quels étaient
ses motifs
? « Il regardait à la rémunération ». Ses
regards se portaient plus loin et plus haut, — excellentes dispositions ayant
l’approbation divine.
Mais il vient au cœur de Moïse de visiter ses frères. C’était un
bon mouvement de sa part, mais nos
impulsions
suivies d’une
action rapide, ont souvent des conséquences fâcheuses (Prov. 19:2). Chaque
serviteur a besoin avant tout d’une préparation personnelle
, en
compagnie du Seigneur
, pour
discerner le
moment
pour agir à Sa gloire.
Quand Pierre affirme : « Seigneur, avec toi, je suis
prêt à aller en prison et à la mort » (Luc 22:33), Jésus l’avertit qu’il
en est présentement incapable
. Pierre
s’obstine
, il a confiance en lui-même
. Résultat : il va
renier le Seigneur (Matt. 26:74). Mais, quand il est restauré
et affermi
dans l’amour pour Christ, alors le Seigneur lui dira : « Toi,
suis-moi » (Jean 21:19, 23). Il pourra fortifier ses frères (Luc 22:32).
Ici aussi, Moïse sort sans
attendre
d’avoir
reçu un ordre défini de la part de Dieu. Sans doute a-t-il pensé simplement que
ses frères admireraient son renoncement
aux richesses de l’Égypte et son
dévouement
à leur cause ! et qu’il
pourrait les aider (Actes 7:25). Il va donc vers
ses frères
et voit
leurs
fardeaux. Or justement un égyptien frappait un hébreu d’entre ses frères. Que
va faire Moïse ? « Il regarda çà et là
, et vit qu’il n’y avait
personne, et il frappa l’Égyptien et le cacha dans le sable » (Ex. 2:12).
S’il avait été sûr
que Dieu l’appelait à agir, il
n’aurait pas ainsi regardé ça et là
, et il ne se serait pas hâté de
cacher le corps de cet homme dans le sable. Quand on agit avec Dieu
et pour
Dieu
, dans l’intelligence de ses pensées, on est sans
inquiétude
!
(2 Chr. 31:21). Ce qui est essentiel c’est d’avoir l’assurance de l’approbation
divine sur nos actes : On ne peut pas aller à la guerre à ses propres
dépens
(1 Cor. 9:7), mais il faut disposer de tout le secours divin. Il y a
un combat chrétien à soutenir, mais quand le Seigneur envoie
, Il met toutes
Ses
ressources
à la disposition
de son serviteur (Luc 22:35-36 ; És. 41:10).
Encore faut-il veiller à rester constamment
dans Sa dépendance.
Le lendemain, Moïse sort à nouveau, et la situation s’aggrave.
Deux hommes hébreux se querellent. Moïse, qui ne manque pas de discernement,
dit au
coupable
: « Pourquoi frappes-tu ton
compagnon ? » Mais ce dernier lui répond : « Qui t’a établi chef
et juge sur nous ? Veux-tu me tuer comme tu as tué l’Égyptien ? Et
Moïse eut
peur
et dit : Certainement le fait est connu »
(Ex. 2:13-14). En effet le Pharaon a appris la conduite de Moïse, et cherche à
le tuer. Il n’est plus protégé par l’immunité dont jouissait certainement la
famille royale. Méconnu de ses frères et rejeté, Moïse s’enfuit dans un pays
étranger.
En Madian, il va rester quarante ans comme simple berger au
désert. Mais quel temps
précieux
pour lui. Il est à l’école
de
Dieu
, qui lui parle
au cœur
(Osée
2:14 ; Job 36:22). Il l’aide à oublier aussi la manière dont ce monde
agit, à perdre les habitudes de l’Égypte (Osée 2:14) ! Combien le croyant a besoin de connaître de tels moments
à
l’écart
!
Finalement, au moment convenable, l’Éternel se
révèle
pleinement à cet homme déjà âgé, dans une grande vision, celle du buisson
ardent
(Ex. 3:1-6). Maintenant Moïse n’a plus
confiance en lui-même
, et
il va se
confier
entièrement en Dieu, qui lui donne des
preuves
assurées de son appui pour accomplir le service qui est maintenant devant lui
(Ex. 4:1-9).
La préparation pour un service particulier peut se révéler lente
,
et peut coûter cher
. Il
faut apprendre à se recommander comme serviteur de Dieu par une grande patience
dans les tribulations… dans la bonne et la mauvaise renommée (2 Cor. 6:8). Mais
ce qui doit avoir du prix pour un cœur qui l’aime Dieu, c’est que le résultat
soit à la gloire de Dieu. Jean le Baptiseur a dû passer ainsi plusieurs
années
au désert, avant d’aller prêcher la repentance, comme le précurseur
de Christ. Son service a été relativement
court
, mais de
grande valeur (Matt. 3:1-3 ; 11:11).
Courir sans
être envoyé
est voué à l’échec
. Retenons la manière dont
le Seigneur Jésus agit à l’égard des disciples. Il les
appelle
pour qu’ils puissent être d’abord
avec Lui
et, ensuite, Il les
envoie
prêcher la
Parole (Marc 3:14).
Un autre récit, très différent, concerne Guéhazi (2 Rois 5). Cet homme
était le serviteur privilégié d’Élisée le prophète. Vivant habituellement dans
sa compagnie, il l’avait vu accomplir beaucoup de miracles, et même ressusciter
un mort (2 Rois 8:4-5). Mais il est secrètement dévoré
par le désir de
devenir riche
. Or une occasion se présente, pense-t-il, de commencer à amasser
les biens qu’il convoite.
Naaman, le chef de l’armée du roi de
Syrie, vient d’être guéri de sa
lèpre
par Élisée. Très
reconnaissant, il veut absolument faire un présent somptueux au prophète. Mais,
quelle déception pour Guéhazi d’entendre cet homme de
Dieu répondre noblement : « L’Éternel,
devant qui je me tiens, est vivant, que je
ne le prendrai pas
»
(2 Rois 5:16).
Le désir d’Élisée c’est que Naaman, un homme
des nations
, apprenne que le salut donné par Dieu est entièrement
gratuit
.
Tant de personnes n’arrivent pas à l’accepter, justement à cause de sa
gratuité
.
À plus forte raison quand elles voient certains membres du clergé
tirer
de la religion un profit personnel ! La Parole de Dieu appelle cette
manière de faire : être avides
d’un gain
honteux
(1 Tim. 3:8 ; Tite 1:7 ; 1 Pier. 5:2).
Guéhazi veut absolument obtenir
ce que son cœur convoite
. Pour satisfaire ses convoitises, il est prêt à
user de ruse
et de mensonge
. Avec audace, il prend le nom de Dieu
en vain et ose dire : « l’Éternel
est vivant
si je ne cours après lui,
et si je ne prends de lui quelque chose ! » (2 Rois 5:20-21). Le
voilà qui poursuit
Naaman, auquel il
affirme : « Mon maître m’a envoyé ». Peu lui importe si sa façon
d’agir, dictée par l’amour
de l’argent
, dérobe Sa gloire à Dieu, et risque de tenir chez Naaman, ce nouveau converti, la pensée si précieuse dont
son cœur est rempli : la gratuité
du don de Dieu
. À
son retour, Élisée interroge son serviteur : « D’où
viens-tu ? » Guéhazi lui ment
effrontément : « Ton serviteur n’est allé nulle part » ! (2
Rois 5:25).
Alors le prophète lui répond : « Mon
cœur
n’est-il pas allé, quand l’homme s’est retourné de dessus le char à ta rencontre ?
Est-ce le temps de prendre de
l’argent
, et de prendre des
vêtements, et des oliviers, et des vignes, et du menu et du gros bétail, et des
serviteurs et des servantes ? » (2 Rois 5:26). Question sérieuse pour
tous les
disciples
d’un Maître qui a accepté d’être le Pauvre
ici-bas, pour que nous soyons spirituellement enrichis (2 Cor. 8:9).
Les chrétiens occupent la place de témoignage qui a été retirée
à Israël (Jacq. 1:18). Toutefois l’apôtre
écrit : « Ne t’enorgueillis pas, mais
crains
(si en effet
Dieu n’a pas épargné les branches qui sont telles selon la nature) qu’il ne
t’épargne pas non plus » (Rom. 11:20-21). À la veille de son retour, ce n’est
pas
le temps
de chercher à s’enrichir ici
-bas
et d’y prendre ses aises
!
(Jacq. 5:3 ; Agg.
1:4). Notre manière de vivre
doit être en
accord
avec nos
paroles. Alors celles-ci pourront avoir vraiment de l’entrée dans le cœur et la
conscience de ceux qui nous entourent.
Élisée déclare à Guéhazi :
« La lèpre de Naaman s’attachera à toi et à ta
semence pour
toujours
. Et Guéhazi
sortit
de devant lui, lépreux
, blanc comme la neige » (2 Rois 5:27).
La Parole de Dieu nous avertit : « Ceux qui veulent
devenir
riches
tombent dans la tentation
et dans un piège
, et dans plusieurs désirs
insensés
et pernicieux,
qui plongent les hommes dans la ruine
et la perdition
(1 Tim. 6:8-10). Le chrétien possède des
biens
meilleurs et permanents
. Le réalise t-il
vraiment ? Alors la recherche des biens de la terre ne pourra pas ralentir
,
encore moins arrêter
sa course (Héb. 10:36).
Un exemple parmi d’autres, est celui plus surprenant d’Abraham. Il désirait beaucoup un
héritier et se fondait avec
foi
sur la promesse divine (Gen. 15:4-6). Mais le temps s’écoule, l’attente est plus
longue que prévue. Abraham est âgé, sa femme Sara est maintenant « hors
d’âge », dans l’impossibilité, à
vue humaine
, d’attendre un enfant (Héb.
11:11). Elle-même affirme : « Tu vois que l’Éternel
m’a
empêchée
d’avoir des
enfants » (Gen. 16:2).
Alors l’incrédulité
trouve une place dans l’esprit de cet
homme de foi. Il abdique ses responsabilités de chef de foyer, et dans son
impatience, il accepte le subterfuge que Sara lui propose. Il va vers sa
servante, Agar, qu’il avait malheureusement ramené d’Égypte (Gen. 16:2-3). Notre pauvre cœur naturel ne
supporte
pas d’attendre
. Cherchons au contraire à imiter « ceux qui,
par la foi et par la patience
, héritent de ce qui avait été
promis » (Héb. 6:12).
La façon d’agir d’Abraham et de Sara n’était qu’un pauvre effort
humain
pour essayer d’aider
( !) Dieu à accomplir sa promesse.
Mais Abraham et Sara n’ont fait qu’accroître fortement leurs difficultés en
essayant d’avoir recours à Agar (Gal. 4:29 ; 6:7-8). Celui qui marche vraiment
par la foi
apprend à se confier dans les seules
ressources divines.
Abraham a peut-être pensé : Après tout, Ismaël aussi est
sorti de mes entrailles (Gen. 15:4). D’où, plus tard,
ce triste plaidoyer devant Dieu, conséquence d’une foi défaillante :
« Oh, qu’Ismaël vive devant toi ! » (Gen.
17:19). Mais, au temps
convenable
à Ses yeux, Dieu
accomplit sa promesse
. Sarah reçoit
la force
de fonder une prospérité et
Isaac, le fils promis, va naître (Héb. 11:11).
Les conséquences funestes de cet effort d’Abraham seront un long
conflit, qui s’éternise encore entre les fils de la servante et ceux de la
femme libre. Rappelons à ce sujet, l’épître aux Galates, où l’activité de la
chair
est mise en contraste avec ce que l’on attend et reçoit en se
reposant
simplement
sur les
promesses de Dieu (4:22-25). La chair ne profite de rien, ses fruits sont toujours
mauvais
(Jean 6:63).
C’est une chose bonne de savoir attendre, et dans le silence, le
temps choisi par Dieu (Lam. 3:26). Que de fois avons-nous amèrement regretté
d’avoir agi
avec hâte
! (És. 28: 16). Certes, parfois, Dieu
annule, à sa gloire, les conséquences d’un péché. Mais d’autres fois, il
permet que le cœur reste
chargé
jusqu’à la fin de la vie,
à la suite d’un faux
-pas
, d’une action
précipitée
, faute d’avoir su
attendre
une direction
claire
, de la part de Dieu. Discerner Sa
volonté peut être
long ; il faut l’attendre
,
c’est le seul
chemin de la bénédiction (Hab. 2:3).
Te laisser seul
agir et nous
tracer nos voies
Dieu de paix, Dieu d’amour !
Trouver auprès
de
toi
la source de nos joies
À tout instant du jour ! À tout instant du jour !