J.N. Darby
Les divisions et sous-titres ont été ajoutés par Bibliquest
ME 1910 p. 21
Table des matières :
1 - La délivrance d’un ancien état, connue personnellement
3 - L’enchaînement des pensées de Rom. 5 à 7
4 - La loi fait connaître LE péché
5 - Impossibilité d’avoir deux maîtres, la loi et Christ
6 - La loi fait connaître le péché excessivement pécheur et qu’en moi il n’y a pas de bien
7 - Être occupé de soi ou de Christ
9 - Par la rédemption, je ne suis plus dans la chair
10 - Jouir des privilèges chrétiens implique d’avoir saisi les expériences de Rom. 7
11 - Différence entre connaître l’amour et s’obliger à aimer
En considérant, la semaine passée, l’épître aux Éphésiens, nous
avons vu que nous sommes ressuscités
avec Christ. Le chap. 7 aux Romains
nous montre la contrepartie de cette vérité : un homme mort
avec
Christ. Il peut paraître que c’est aller à rebours que de commencer par les Éphésiens,
mais tel n’est pas le cas. Avant de pouvoir juger ce qui est ancien, il nous
faut connaître ce qui est nouveau. Par exemple, on trouve ici la connaissance
chrétienne dans la manière dont il est parlé de la loi. « Nous
savons », c’est-à-dire nous, chrétiens, nous savons
« que la
loi est spirituelle ». Le v. 5, « lorsque nous étions dans la chair »,
nous parle aussi d’un état qui existait autrefois, mais qui n’existe plus, tout
comme on dirait : « lorsque j’étais à Genève », ce qui implique
qu’on n’y est plus. Ainsi, Rom. 7 est l’expérience d’une âme qui passe par un
état qu’elle décrit après en avoir été délivrée.
Cette seconde partie de
l’épître aux Romains nous présente la doctrine que nous sommes morts. Nous
avons part à un Christ mort : « Ignorez-vous que nous tous qui avons
été baptisés pour le Christ Jésus, nous avons été baptisés pour sa
mort ? » Par la mort, nous sommes sortis de notre ancien état, pour
entrer dans un état nouveau. Jean 5:24, nous présente la même vérité :
« Celui qui entend ma
parole et croit à celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient pas en
jugement ; mais il est passé de la mort à la vie ».
Il a ces
deux choses : « il ne vient pas en jugement », et « il est
passé de la mort à la vie » ; non seulement il est débarrassé des
péchés dont il était responsable, mais il a passé dans son nouvel état. Nous ne
savons jamais que nous sommes sortis de notre ancien état, avant de l’avoir
mesuré dans notre conscience ; c’est-à-dire, comme dans Rom. 7:18 :
« Je sais qu’en moi, c’est-à-dire en ma chair, il n’habite point de
bien ». Il n’est pas dit : « Nous savons », mais « je
sais ». Quand l’apôtre dit : « Nous savons
que la loi
est spirituelle », c’est une affaire de connaissance chrétienne ;
mais ici, au v. 18, l’expression « Je sais », est mon expérience
personnelle.
Il n’y a point de délivrance réelle de l’esclavage, avant que
j’aie pu dire, d’après ma propre expérience devant Dieu : « Je
sais
».
Aussitôt que je possède cette chose nouvelle, avec les délices
du ciel et Christ dans mon âme, je trouve que la chose ancienne est une entrave
positive. Auparavant, je ne pouvais désirer d’être mort, mais après avoir pris
dans ma conscience la mesure de la vieille nature, je dis avec Paul :
« Je suis toujours livré à la mort pour l’amour de Jésus, afin que la vie
aussi de Jésus soit manifestée dans ma chair mortelle » (2 Cor. 4:11).
« Qu’il ne m’arrive pas de me glorifier, sinon en la croix de notre
Seigneur Jésus-Christ, par laquelle le monde m’est crucifié, et moi au
monde » (Gal. 6:14). Qu’est-ce qui nous associe avec le monde ? Le
vieil homme, cela va sans dire (or la loi qui est la règle de Dieu pour l’homme
dans la chair, s’applique à sa vie naturelle. « La loi a autorité sur
l’homme aussi longtemps qu’il vit ») ; mais, par la mort, l’homme
sort de l’état dans lequel la loi avait autorité sur lui. Un homme mort n’a
rien à faire avec le monde. Ce n’est pas la loi
mais l’homme,
que
je mets de côté. Un homme qui meurt pendant qu’il est en route pour se rendre à
la prison, est délié de la loi ; mais sa mort ne met pas la loi de côté.
L’homme mort n’est plus sous son autorité. La loi s’adresse à l’homme comme
créature de Dieu ; elle représente l’autorité de Dieu qui s’applique à
l’homme en tant que responsable devant Lui ; elle est la règle de la
responsabilité de l’homme ; mais l’homme est perdu et condamné par la loi.
« La pensée de la chair est inimitié contre Dieu ; car elle ne se
soumet pas à la loi de Dieu, car aussi elle ne le peut pas. Et ceux qui sont
dans la chair ne peuvent plaire à Dieu ». Dieu n’attend aucune
amélioration de la vieille nature, mais il donne une nature nouvelle et un
second homme — Christ, ma vie et le modèle de ma vie. La loi n’était pas
mauvaise, mais l’homme était mauvais. Au lieu d’introduire la loi qui a produit
la mort, Dieu me retire de mon ancien état et, à la place de la loi, me donne
Christ pour être ma vie, mon modèle et mon objet. Sans la rédemption qui est en
Christ, la mort aurait été pour moi la condamnation ; mais Christ ayant
porté la condamnation, la mort devient un gain positif, car elle m’affranchit
du vieil homme : « Sachant ceci, que notre vieil homme a été crucifié
avec lui, afin que le corps du péché soit annulé pour que nous ne servions plus
le péché ». La loi donne, sans doute, une règle excellente qui possède
l’autorité de Dieu, mais elle s’adresse à une nature qui est entièrement
mauvaise. Il faut que la rédemption intervienne ; par elle, je suis rendu
capable de voir que je suis en Christ ; la vie nouvelle, sans la
rédemption, ne fait que me donner une conscience plus profonde de ma nature
pécheresse et me rendre plus misérable. Lorsque j’ai Christ comme rédemption et
vie, je puis dire : « Grâce à Dieu, le vieil homme est mort, et j’en
ai fini avec lui ! »
Au chap. 5, nous trouvons la justification, et au 6ème, l’apôtre
expose la doctrine que, Christ étant mort au péché, nous sommes morts avec Lui.
Nous sommes compris dans la mort de Christ, nous avons part à sa mort, nous en
avons fini avec la nature pécheresse. C’est le sujet du chap. 6 ; le 7ème
nous montre ce qui en résulte quant à la loi. Non seulement je possède une
nouvelle nature, mais j’en ai fini avec l’ancienne, non pas quant à la lutte,
cela va sans dire, car nous l’aurons jusqu’au bout ; mais j’en ai fini
avec ma vieille nature devant Dieu. Je ne suis pas mort à la loi parce que la
loi me condamne, mais j’y suis mort par la mort de Christ, et l’application de
cette mort produit en moi la force. Si l’esclavage de la loi avait été aboli
simplement parce qu’elle me tuait, il n’y aurait rien eu pour moi que la
condamnation ; mais Christ a pris une fois pour toutes la condamnation sur
lui-même. En lui, Dieu a condamné le péché dans la chair. Sous la loi, nous
n’avons produit que de mauvais fruits, sans aucun fruit pour Dieu. Maintenant,
en ayant fini avec la loi, « je suis à un autre », à Christ
ressuscité (non pas à Christ selon la chair), afin que je porte du fruit pour
Dieu. Si, comme étant dans la chair, j’ai à faire avec la loi, je suis
maudit ; mais maintenant je suis délié de la loi et lié à Christ
ressuscité d’entre les morts selon la puissance de la rédemption, et retiré du
mal par la résurrection. Nous sommes liés à Christ après sa mort, et nous
appartenons à Christ qui est ressuscité d’entre les morts. « Nous ne
sommes pas dans la chair, mais dans l’Esprit » (quoique la chair soit en
moi, ce qui est toujours vrai), « si du moins l’Esprit de Dieu habite en
nous ». J’étais
dans la chair ; quel en était donc le
résultat, à supposer que la loi me fût appliquée ? Les passions de la
chair travaillaient en moi et produisaient du fruit pour la mort — la chair ne
se soumet pas à la loi de Dieu, le seul effet de cette dernière est de
condamner. Saul était juste quant à la loi : « Quant à la justice qui
est par la loi, étant sans reproche ». Il adorait Dieu en sincérité, mais
était entièrement dans les ténèbres — dans les ténèbres comme pharisien. Il
n’avait point de péchés grossiers, que la conscience naturelle perçoit, et Saul
pouvait dire avec le jeune homme riche : « J’ai gardé toutes ces
choses dès ma jeunesse ». Il n’était pas un criminel, mais, lorsque la loi
venait lui dire : « Tu
n’auras point de convoitises », le péché produisait en lui toutes les
convoitises.
Deux choses caractérisent le péché : la propre volonté et la convoitise. Supposez que vous ayez un enfant excessivement volontaire : la propre volonté de l’enfant se montre d’autant plus que vous lui imposez une entrave par quelque commandement. Si je lui dis : « Il ne faut pas que tu regardes ceci ou cela », la convoitise, le désir de regarder est aussitôt excité. Il y avait chez moi cette chair mauvaise avec sa volonté et avec ses convoitises : la loi de Dieu survient ; elle provoque aussitôt la chair à convoiter et la condamne.
« Mais maintenant nous sommes déliés de la loi, étant morts
dans ce en quoi nous étions tenus » (7:6) : ce n’est pas tuer le gendarme ;
mais, le prisonnier étant mort, la loi n’a plus de pouvoir sur lui. Par la
mort, je suis entièrement soustrait à la loi, « en sorte que je serve en
nouveauté d’esprit, et non pas en vieillesse de lettre ». « Que
dirons-nous donc ? La loi est-elle péché ? Non, mais je n’eusse pas
connu le péché, si ce n’eût été par la loi ». L’apôtre ne dit pas les
péchés,
mais le péché
— il avait
auparavant parlé des péchés, mais maintenant, il parle du péché, de ma nature.
Quand un homme est un meurtrier, sa conscience naturelle lui fait connaître
qu’il est pécheur, mais Paul n’avait point de crimes ; sa conscience le
condamnait sans qu’il y eût chez lui des actes extérieurs de transgression. La
loi vient lui dire : « Tu ne convoiteras point ». Jusqu’ici il
n’avait aucune idée de cette nature qui le poussait à convoiter.
« Sans la loi, le péché est mort » (7:8). Elle vient
me dire que je ne dois pas convoiter, et voici que je convoite ! Je suis
donc évidemment sous la condamnation. C’est ce que fait ce premier mari. Vous
ne pouvez avoir à la fois deux maris ayant autorité sur vous ; ce n’est
pas seulement que vous ne pouvez
pas être justifié par la loi : la chose est parfaitement vraie, et c’est
ce dont il est parlé au chap. 3 ; mais ici, le point en question, c’est
que vous ne pouvez avoir à la fois deux autorités, la loi et Christ. Ce qui
empêche le péché de dominer sur moi, c’est simplement que l’enfant de Dieu
n’est pas sous la loi. Il ne peut être sujet à l’une de ces autorités sans être
mort à l’autre. Aussitôt qu’il s’est mis sérieusement à s’occuper du péché sur
le terrain de la loi, il a trouvé que la loi est la mort. « Le péché,
ayant trouvé une occasion par le commandement, me séduisit, et par lui me tua.
La loi donc est sainte, et le commandement est saint, et juste, et bon. Ce qui
est bon est-il donc devenu pour moi la mort ? Qu’ainsi n’advienne !
Mais le péché
(non pas les péchés
), afin qu’il parût péché, m’a causé la mort par ce qui est bon,
afin que le péché devînt, par le commandement, excessivement pécheur ».
Maintenant que j’ai une nature nouvelle, le péché apparaît comme
tel ; et non seulement cela, mais le péché, en apparaissant, a paru
excessivement pécheur. Le péché prend désormais un nouveau caractère : il
devient une transgression positive, et tout ce que je croyais encore passable
n’est que la propre volonté ; ce peut être une aimable propre volonté,
mais c’est le péché. Nous, nous savons
que la loi est spirituelle, c’est
un point de connaissance chrétienne ; la loi ne traite pas seulement des
actions extérieures, telles que le meurtre ou autres choses semblables, mais,
moi je sais, par ma propre expérience, que la loi vient interdire les
convoitises de l’homme naturel ; me voilà donc charnel, vendu au péché.
L’apôtre parle en premier lieu de la conscience : « Ce que je fais,
je ne le reconnais pas ». C’est la conscience. L’homme juge le mal qu’il
fait — il est en parfait accord avec la loi ; la volonté avant été
renouvelée, la conscience approuve la loi. C’est une grande chose d’apprendre
qu’en moi il n’habite aucun bien : « Je
sais
qu’en moi ». Il ne dit pas : Nous savons
que
nous avons fait beaucoup de choses mauvaises. Il sait, non seulement ce
qu’il a fait ;
mais, chose bien plus profonde, il sait ce qu’il est
. Il est un bon jardinier qui non
seulement récolte de mauvaises pommes sans les aimer, mais qui juge l’arbre qui
les produit. Chaque fois que la volonté agit, c’est le péché ; elle ne
reconnaît pas la présence et l’autorité de Dieu. Vous acceptez cela comme
doctrine, bien-aimés, mais le savez-vous ;
savez-vous que, quant à
la volonté du vieil homme, vous n’êtes que péché ?
Lorsque nous arrivons à cette heureuse liberté, si nous portons dans nos corps la mort du Seigneur Jésus, nous sommes occupés de Christ : mais lorsque nous venons en sa présence, si nous ne tenons pas le vieil homme sous clef, il se montrera, et alors nous devrons nous occuper de nous-mêmes et nous juger. J’ai à chaque moment à me méfier de moi-même et, par la grâce de Dieu, je porte dans le corps la mort du Seigneur Jésus. J’ai maintenant positivement une bonne volonté : « le vouloir est avec moi ; mais accomplir le bien, cela je ne le trouve pas ». Je n’ai aucune force pour l’accomplir. Maintenant je me trouve absolument sans force, et cela bien que j’aie cette bonne volonté. « Je trouve donc cette loi, pour moi qui veux pratiquer le bien, que le mal est avec moi. Car je prends plaisir à la loi de Dieu selon l’homme intérieur ; mais je vois dans mes membres une autre loi qui combat contre la loi de mon entendement et qui me rend captif de la loi du péché qui existe dans mes membres. Misérable homme que je suis ! » J’ai appris à me connaître.
Il y a ici trois choses à remarquer : 1° Il n’y a point de
bien en moi (c’est-à-dire en ma chair). Me voici donc avec la vie nouvelle en
moi ; mais la loi qui demande le bien, tandis que je découvre le mal en
moi, prononce ce jugement : « aucun bien en moi ». 2° Une autre
chose des plus utiles à l’âme, c’est que ce n’est plus moi qui l’accomplis,
mais le péché qui habite en moi. Il n’y a rien que je ne voulusse faire pour ne
pas pécher. 3° Lorsque moi
(le nouvel
homme) je voudrais accomplir le bien, je n’ai aucune force. Le moi hait le
péché, mais le péché est plus fort que le moi. Je ne puis rien contre lui.
C’est une chose terrible, mais j’apprends ainsi ce qu’est le moi. J’ai acquis
par expérience la conscience que je ne puis rien contre le mal.
Je regarde maintenant en arrière, et je vois l’effet de la soumission au premier mari. Je ne puis réussir et ne le pourrai jamais, car l’être mauvais ne se soumet pas ; alors, j’en abandonne la pensée, et je regarde à un autre.
Si mon enfant tombe au fond d’une fosse, il peut se croire assez
fort pour s’en tirer, s’il a confiance en lui-même. Il essaie donc inutilement,
il dit enfin : Je ne peux pas. Il se connaît maintenant, mais moi je puis
le tirer dehors ; car, bien qu’on ait la vie, c’est la rédemption
qu’il
faut et non un simple secours. « Je suis à
un autre » et en
un autre, le Seigneur Jésus-Christ.
J’apprends là à connaître le moi ; et la loi est employée dans ce but, non
comme un moyen de salut, ce qui serait cruel, car le résultat est un insuccès
complet ; mais il faut que nous apprenions à nous connaître nous-mêmes, et
c’est pour cela que nous devons être conduits par ce chemin.
Êtes-vous dans la chair ? Non. J’en suis positivement
délivré par la rédemption ; c’est la solution qu’apporte la découverte
complète de ce qu’est le moi, faite par expérience. Nous ne pouvons avoir la
puissance, à moins que nous ne soyons en communion avec Dieu pour combattre la
vanité et la convoitise, et toutes les choses diverses qui peuvent nous
entraver. Personne n’est vraiment humble avant de passer par le chap. 7 des
Romains. On peut connaître le pardon, mais jamais on ne trouvera, sans
l’expérience décrite, un homme humble, un homme qui n’ait absolument aucune
confiance en lui-même. Je puis oublier que j’ai un homme dangereux dans ma
maison, et ne pas le tenir enfermé ; c’est, hélas ! de la négligence,
et j’aurai à en souffrir ; mais si nous portons toujours dans nos corps la
mort du Seigneur Jésus, nous n’aurons rien à craindre, et Dieu nous sera en
aide. Je puis dire à Dieu : « Maintenant je me tiens pour
mort ». Mais Dieu me dit : « Je ne puis me fier à toi, je vais
t’y tenir moi-même ». Il vient ainsi à notre secours en nous livrant à la
mort (2 Cor. 4). Dès que je possède Christ, je ne suis plus dans la chair. Cela
m’est acquis par la rédemption ; car, sans la rédemption, la mort, pour la
chair, ne serait pas seulement la mort, mais aussi la condamnation, et pas
autre chose que la mort
dans la chair.
Il n’est pas ici question de pardon, le pardon nous le trouvons
ailleurs ; mais d’être débarrassé de l’ancienne nature,
du vieil
homme. Il n’est pas seulement vrai que Christ est ma vie et que je suis
pardonné, mais aussi, que je suis mort avec Christ. C’est une expérience
personnelle que de prendre dans sa conscience la mesure du vieil homme ;
il ne suffit pas de dire : Nous
savons ; mais bien : Moi,
je
sais que je suis charnel, que je suis mort.
Partout où la chair est en activité chez un croyant, et elle
peut l’être, elle sert la loi du péché ; mais nous ne sommes pas dans la
chair. Le verset 5 dit : « Quand nous étions
dans la
chair ». Cela implique que nous n’y sommes plus. Une fois sorti de là, je
puis expliquer ce qui en est quand je m’y trouve. L’homme dont il est question
ici, est sous la loi. Nous savons que la loi est spirituelle : nous
approuvons la loi, nous y prenons plaisir, mais on ne trouve pas ici un seul
mot de Christ.
Bien-aimés, je me suis étendu sur ces choses, car je ne crois pas que nous puissions sans danger connaître nos privilèges et en jouir, avant d’avoir passé par là. Je puis connaître le pardon, mais est-ce que je connais ma position devant Dieu et le fait que je ne suis pas dans la chair, mais clans l’Esprit — que, par la rédemption, j’ai été retiré d’un état dans lequel je me trouvais ? Est-ce que je me connais moi-même d’une manière pratique ?
La loi ne nous considère jamais comme morts dans nos péchés ; la loi s’occupe de notre responsabilité : « Fais ceci et tu vivras ». Dans le paradis, il avait été dit : Ne fais pas cela, sinon tu mourras ; mais c’était encore la responsabilité. La loi nous considère comme des faiseurs d’œuvres mis à l’épreuve.
Laissant de côté la question des péchés grossiers, vous pouvez vous faire de Christ une loi. Vous pouvez dire : Je devrais être saint, ce qui est parfaitement vrai : « Sans la sainteté, nul ne verra le Seigneur ». Mais il y a une autre question : Êtes-vous sur le vrai chemin pour y arriver ? Vous avez un bon désir, mais quand vous avez trouvé Christ, c’est la grâce, et vous trouvez alors la force. Ne dois-je pas être saint ? Oui, mais, en réalité, vous cherchez, en disant cela, la justice en vous-même, car pour vous la question est : Suis-je accepté ? Le désir de sainteté est bon, mais sans la connaissance de la rédemption, vous vous trouvez aussitôt sous des obligations que vous ne pouvez remplir. Quel soulagement de savoir que je suis rendu participant de la sainteté de Dieu. On peut se faire une loi même de l’amour de Christ et cela, sous mille formes différentes. Dirai-je : Je devrais l’aimer davantage ? Cela est parfaitement vrai ; mais ce qu’il me faut connaître, c’est son amour à Lui pour moi.
Quelque motif que Dieu puisse nous donner de l’aimer, cela ne ferait jamais naître de l’amour dans notre chair. Si un enfant me disait qu’il aime bien assez sa mère, je dirais qu’il ne l’a jamais aimée du tout. Mais s’il disait, au contraire : « Si vous connaissiez ma mère et sa bonté inépuisable ! Je suis loin de l’aimer comme je le devrais », je dirais : « Toi, tu aimes ta mère ». Nous ne pourrons jamais être satisfaits de l’amour de notre cœur pour Dieu, si nous avons le sentiment de la profondeur de son amour à lui.
Maintenant, bien-aimés, mon désir sincère est que, si ce n’est pas encore le cas, vous puissiez être exercés sur ce sujet ; car c’est seulement alors que votre confiance en vous-mêmes pourra être brisée. Que le Seigneur nous donne d’apprendre à connaître de jour en jour ce qu’il est pour nous, et tous les moyens qu’il emploie pour nous amener à le connaître.