J. N. Darby (ajouts du traducteur entre crochets)
Collected writings, vol. 31 p.161-167
1 - [Romains 8: le chrétien est racheté, a l’Esprit, et apprend que Dieu est POUR lui]
2 - [Ce que le livre de Job fait connaître sur le travail de Dieu]
3 - [Parallèle entre Romains 8 et l’expérience de Job]
4 - [Le Saint Esprit nous parle d’après ce que Dieu est et a fait]
5 - [Dieu pour nous — Rom. 8:31-39]
5.1 - [Rom. 8:31-32 — Dieu qui donne tout]
5.2 - [Rom. 8:33-34a — Dieu pour nous en justifiant – Zacharie 3]
5.3 - [Rom. 8:34b-35a — Dieu pour nous : Qui nous séparerait de Son amour]
5.4 - [Rom. 8:35b-37 — Saisir les voies de Dieu à travers ce monde. L’écharde de Paul]
5.5 - [Rom. 8:38-39 — Rien ne peut nous séparer de Son amour : Le reniement de Pierre]
6 - [Au travers des épreuves, apprendre à saisir « que Dieu est pour nous »]
7 - [Rendre grâces en toutes choses]
C’est le seul passage de l’épître aux Romains qui parle des desseins et des conseils de Dieu. L’épître aborde la responsabilité de l’homme, montre comment la grâce l’a résolue par la croix du Christ, et se termine par des exhortations fondées là-dessus. Le croyant est considéré comme vivant ici-bas, justifié, Christ étant sa vie, lui étant mort au péché, et donc exhorté à se livrer à Dieu comme un être libre. C’est dans ce seul passage, qui clôt la partie doctrinale de l’épître, que l’apôtre nous présente les desseins de Dieu.
Dans la partie précédente du chapitre, il parle de « l’absence de condamnation » (Rom.8:1), de ce qui a été accompli pour nous par la mort et la résurrection du Seigneur Jésus-Christ. Il ne s’agit pas simplement du pardon de tous nos péchés et de ce que nous en sommes purifiés, mais il s’agit de la délivrance positive de la puissance du péché dans notre position en Adam (notre condition naturelle). Ce n’est pas simplement ce qui a répondu au juste jugement de Dieu, mais ce qui nous délivre, et nous introduit en Christ dans une nouvelle position. À cela s’ajoute la présence du Saint Esprit, le Consolateur, qui, premièrement, « rend témoignage avec notre esprit que nous sommes enfants de Dieu » (Rom. 8:16), et deuxièmement, « nous vient en aide » (Rom. 8:26) le long du chemin, en « intercédant par des soupirs inexprimables ».
Nous ne sommes pas dans la chair quant à notre position devant Dieu, mais nos corps sont encore sous l’effet du péché, et étant dans ce corps, « nous soupirons en nous-mêmes » (Rom. 8:23). Tout ce qui nous entoure est dans un état de confusion et de corruption ; nous en avons été rachetés, et nous attendons l’adoption, la rédemption du corps.
Le chrétien, qui a ainsi obtenu la
rédemption de ses péchés, les arrhes et la consolation de l’Esprit Saint,
apprend ensuite que Dieu est pour lui. Nous ne savons pas pour quoi prier comme
nous le devrions. Nous avons des désirs spirituels de bien, et le sens du mal
autour de nous, mais notre intelligence n’est pas assez éclairée ; alors
« Il
(le Saint Esprit)
intercède pour
nous
selon Dieu » (Rom. 8:27). Nous ne savons pas qu’est-ce qu’il y a de mieux à
demander : certaines choses ne peuvent trouver remède avant que le
Seigneur vienne ; mais, bien que nous ne sachions pas quoi demander, nous
savons que « toutes choses concourent pour le bien de ceux qui aiment Dieu »
(Rom. 8:28). Nous pouvons compter sur ces paroles avec une assurance
inébranlable.
Job est un livre merveilleux à cet égard. Il nous est donné de voir comment se déroulent les opérations divines. Le trône de Dieu est dressé, les fils de Dieu se présentent devant Lui, et Satan aussi. Puis viennent les pensées de Dieu au sujet de Son serviteur, « car les yeux de l’Éternel parcourent toute la terre, afin qu’Il se montre fort, en faveur de ceux qui sont d’un cœur parfait envers Lui » (2 Chron.16:9). Mais nous devons attendre le temps de Dieu, et alors nous verrons « la fin du Seigneur », car Dieu patiente pendant tout ce temps.
Remarquez que tout commence avec Dieu.
Il dit à Satan : « As-tu considéré mon serviteur Job, qu’il n’y a sur
la terre aucun homme comme lui, parfait et droit ? » (Job 1:8). Dieu l’avait
Lui-même déjà
considéré. Satan dit : « Tu l’as entouré de
toutes parts d’une haie de protection, lui, et sa maison, est-ce pour rien que
Job craint Dieu ? » (1: 9-10). Alors Dieu laisse Satan se déchaîner contre
lui. Il le laisse prendre tout ce qu’il possède, ses serviteurs sont tués, ses
enfants aussi, sa fortune disparaît, et Job dit : « L’Éternel a
donné, et l’Éternel a pris ; que le nom de l’Éternel soit béni »
(1:21). Alors Satan dit : « Peau pour peau, et tout ce qu’un homme a,
il le donnera pour sa vie ! » (1:4). Et l’Éternel dit à Satan : « Le
voilà entre tes mains, seulement épargne sa vie » (1:6). Alors Satan le
frappe avec des ulcères malins, de sorte qu’il devient à la fois misérable et
la risée de ses voisins. Sa femme veut qu’il maudisse Dieu et qu’il meure, mais
en tout cela Job ne pèche pas ; il a « reçu le bien de la part de
Dieu, ne recevrait-il pas le mal ? » (2:10). J’arrive au fait : tout
ce que Satan a fait contre Job a entièrement échoué, et il a été entièrement
justifié de l’accusation de Satan, y compris celle d’hypocrisie. Tout ce que
Satan pouvait faire, il l’a fait, mais il n’a pas pu faire plus que ce qui lui
était permis.
Nous voyons maintenant comment Dieu veillait sur Job. Job était imbu de lui-même. Il était satisfait de lui-même. Si Dieu s’était arrêté à ce point, quel en aurait été l’effet ? Job aurait dit : « Eh bien ! J’ai été bienveillant dans la prospérité, et j’ai été patient dans l’adversité » ; ainsi il aurait été encore plus aveuglé sur lui-même. Dieu l’avait justifié des accusations de Satan, mais ses souffrances n’avaient fait que préparer la voie à des actions plus profondes de Dieu.
Les amis de Job viennent lui dire qu’il doit être quelqu’un de méchant, sinon de telles choses ne lui seraient pas arrivées, et que le monde est un témoin correct du gouvernement de Dieu. Je ne saurais dire si c’est l’orgueil de Job qui a été blessé par ses amis, ou si c’est leur sympathie qui a abattu son esprit, comme le fait souvent la sympathie ; mais maintenant Job s’effondre complètement et maudit le jour où il est né. Cela fait ressortir la chair, sa véritable nature. La perte du bétail et tout le reste n’étaient rien, mais maintenant son mal caché est mis à nu. Cependant, sa foi reconnaît le bien en Dieu, même si sa chair, sa nature se déchaîne tristement. « Voici qu’il me tue, j’espèrerai en lui » (Job 13:15). Il dit en quelque sorte : « Si je savais Le trouver, Lui ne serait pas comme vous ». Le travail de ses amis était maintenant terminé.
Alors Elihu vient occuper le terrain
de la providence spéciale dans les actions de Dieu envers les Siens. Il dit :
« Prends garde qu’il ne t’enlève par le châtiment » (Job 36:18).
Ensuite lorsque Dieu
intervient, Job ne dit pas « quand l’œil m’a
vu,
il m’a béni », mais « maintenant, mon œil t’a vu :
C’est pourquoi j’ai horreur de moi, et je me repens dans la poussière et dans
la cendre » (Job 42:5-6). Il se voit sous le regard de Dieu. Et tout ce
que Satan a fait n’a été que l’instrument préparant l’œuvre que Dieu allait
accomplir.
C’est ainsi que nous avons une mise en lumière des voies de Dieu. Le monde actuel n’est pas un témoin adéquat du gouvernement de Dieu. On peut parfois le discerner dans de grandes occasions, et même dans des petites, si nous avons des yeux pour voir. Au déluge il était visible, et lors de la destruction de Jérusalem Israël a dû en faire l’expérience. Mais Dieu a toujours la haute main sur tout, et fait en sorte que tout concorde pour notre bien. Dans le livre de Job, nous sommes introduits dans les coulisses. Nous voyons Dieu enseigner à un homme ce qu’il y a dans son cœur, lui faire ressentir son néant total, et alors la bénédiction extérieure s’ensuit. C’était le caractère de la bénédiction qu’on connaissait à cette époque-là dans la manière divine de gouverner.
L’apôtre Paul regarde au-delà de toute cette discipline – au-delà des voies de Dieu sur notre chemin, qui ne sont que les instruments pour réaliser Son dessein. Dans un certain sens c’est le monde de Satan, lequel ne peut cependant rien retirer de la main de Dieu. Il pouvait aller voir les Chaldéens et leur dire : « Prenez le bétail » ; eux ne savaient pas qu’ils faisaient la volonté de Dieu en cela, et que la main de Dieu agissait là-dedans ! Ce sont les voies de Dieu en vue de Son dessein, faisant tout travailler ensemble pour le bien de « ceux qu’Il a préconnus, qu’Il a aussi prédestinés à être conformes à l’image de Son Fils, pour qu’Il soit premier-né entre plusieurs frères » (Rom. 8:29). Tel est Son dessein, et nous, nous sommes suffisamment approchés pour y voir Sa main et la suivre – en tout cas, nous la verrons bientôt, si ce n’est pas encore le cas maintenant.
L’apôtre, dans l’épître aux Romains,
considère tout le cours du dessein souverain de Dieu jusqu’à ce qu’Il nous amène
dans la gloire. Il est bon de remarquer que la prédestination est toujours à
quelque chose ;
elle ne concerne pas simplement des personnes, mais Il
les a prédestinées à
quelque chose. Puis l’apôtre conclut le tout en
disant : « Que dirons-nous à ces choses ? Si Dieu est pour nous,
qui sera contre nous ? » (Rom. 8:31). Non seulement je suis purifié
pour pouvoir me tenir devant Dieu, mais je reçois cette immense vérité : Dieu
est pour moi
. Dès l’instant où,
par Christ, je crois en Dieu, mon
cœur sait que Dieu est pour moi en toutes choses ; « Il ne retire pas
ses yeux de dessus le juste » (Job 36:7). En regardant à Dieu, le cœur
peut dire dans toutes les circonstances du chemin : « Dieu est pour
moi ». Il se peut que je n’aime pas toujours ce qu’Il fait, mais Il est
toujours pour moi. « Pas un seul passereau ne tombe en terre » non
seulement « sans Dieu
», mais surtout « sans votre Père »
(Matt.10:29).
Job avait dit : « Le nom de
l’Éternel soit béni », et il est beau de voir sa patience et sa
soumission. Mais l’apôtre va plus loin, car c’est autre chose de « se
glorifier dans les tribulations » (Rom. 5:3). C’est une chose de dire qu’Il
est sage et bon, et c’en est une autre de dire qu’Il est pour moi.
Je voudrais aussi souligner un autre point. Lorsque le Saint Esprit parle à l’homme, il ne raisonne pas à partir de ce que l’homme est pour Dieu, mais à partir de ce que Dieu est pour l’homme. Les âmes raisonnent à partir de ce qu’elles sont en elles-mêmes pour savoir si Dieu peut les accepter. Non, je le dis, Il ne peut pas vous accepter ainsi ; vous cherchez de la justice en vous-même comme motif d’acceptation auprès de Lui. Vous ne pouvez pas obtenir la paix en raisonnant de cette manière, et je serais vraiment désolé si vous le pouviez. Mais « Dieu constate son amour à Lui envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous » (Rom. 5:8). Il nous a aimés sans autre motif que ce qui se trouvait dans Sa propre grâce. Nous ne Le connaissions pas. Le prodigue ne connaissait pas son père jusqu’à ce que celui-ci se jette à son cou et le couvre de baisers. Pour savoir comment son père le recevrait, il raisonnait d’après ce qu’il était lui-même, et non d’après ce que son père était.
Le Saint Esprit raisonne toujours, en descendant, à partir de ce que Dieu est, et cela produit un changement total dans mon âme. Ce n’est pas que j’ai horreur de mes péchés ; il se peut même que j’aie très bien marché, mais c’est de moi-même que j’ai horreur (Job 42:6). C’est ainsi que le Saint Esprit agit ; il nous montre ce que nous sommes, et c’est l’une des raisons pour lesquelles Il semble souvent très dur et ne donne pas la paix à l’âme, – car nous ne sommes pas soulagés tant que nous ne reconnaissons pas expérimentalement, de tout notre cœur, ce que nous sommes. C’est comme dans le cas de la femme syrophénicienne (Marc 7:24-30) ; le Seigneur ne semble pas écouter, et Il continue ainsi jusqu’à ce qu’elle reconnaisse qu’elle n’a aucun titre à quoi que ce soit, qu’elle n’a pas plus le droit de revendiquer sur la base de la promesse que de la justice, jusqu’à ce qu’elle plaide seulement qu’il y a assez de bonté en Dieu pour lui donner ce à quoi elle n’avait aucun droit ; Christ ne pouvait pas dire qu’il n’y avait pas de bonté en Dieu.
Jusqu’à ce que l’âme en arrive là, Il
ne lui donne pas la paix – Il ne le pourrait pas ; ce ne serait que guérir
légèrement la blessure ; l’âme doit aller de l’avant jusqu’à ce qu’elle
trouve qu’il n’y a rien d’autre sur quoi se reposer que la bonté de Dieu ;
et alors « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » (Rom.
8:31). Nous avons ici trois choses
dans lesquelles Il est pour nous :
Premièrement(8:32a), Dieu est pour nous en donnant ; Il a donné ce qu’il avait de meilleur, Celui qui est un avec Lui-même, Son Fils.
Deuxièmement(8:32b), si Dieu a donné Son Fils, Il donnera certainement toutes autres choses. Bien sûr qu’Il le fera ! C’est un raisonnement, en descendant, qui découle de ce que Dieu est et a fait. Je demande : me donnera-t-Il tout ce dont j’ai besoin ? Oui, en effet ; et non seulement tout ce dont j’ai besoin, mais Il me placera dans la gloire, et là je ne manquerai certainement de rien. C’est Dieu qui donne. S’il m’a donné Son Fils, ne me donnera-t-Il pas maintenant des choses moindres ?
[Troisièmement]
, mais qu’en est-il de mes péchés ?
C’est ici que j’apprends à quel point son amour est grand ; c’est ici que
j’obtiens cette réponse : « Qui intentera accusation contre des élus
de Dieu ? C’est Dieu qui justifie » (8:33). C’est à Dieu qu’il
revient de justifier. Ce n’est pas que nous nous sommes justifiés à Ses yeux,
mais c’est Lui-même qui justifie. Peu importe qui condamne si Dieu justifie. Si
je regarde mes péchés, j’obtiens cette grande vérité : « Dieu est
pour moi ». C’est par l’œuvre de Christ que je suis justifié, mais ici
c’est Dieu qui est considéré comme la source de tout.
C’est comme dans Zacharie, lorsque
Joshua se tient debout, vêtu de vêtements sales. Satan l’accuse, et qu’a-t-il à
dire pour sa défense ? Il n’a rien à dire. Et qui prend fait et cause pour
lui ? L’Éternel Lui-même ! Satan peut-il recommencer après cela, ou
remettre dans le feu le tison que Dieu en a sorti ? Non ! Dieu fait
alors ôter ses vêtements sales, répond à Satan et le réduit au silence comme
accusateur, et cela alors même qu’Israël était des misérables pécheurs, tout
juste sortis de Babylone. Il dit : « Je te revêts d’habits de fête »
(Zach. 3:4). C’est ainsi qu’Il s’occupe toujours de nos péchés. Il est d’abord pour
nous
en donnant, puis en justifiant. Il ne nous laisse pas dans nos
vêtements sales.
Vient alors un [quatrième]
point : Qui nous séparera de l’amour du Christ ? « C’est Christ
qui est mort, mais plutôt qui est aussi ressuscité, qui est aussi à la droite
de Dieu » (Rom. 8:34). Il dit Christ, il ne dit pas Dieu ; nous
retrouverons Dieu plus bas, mais ici c’est Christ ; et voyez comment ceci
est en grâce. Je reçois l’amour de Celui qui a traversé toutes les difficultés,
toutes les peines du chemin. Nous n’en connaissons pas beaucoup, mais que
retirons-nous de nos épreuves ? L’amour divin. « Christ a goûté la
mort pour tout ». Dieu est pour nous dans nos épreuves. « C’est
Christ qui est mort ». Il est descendu dans la mort, je n’ai donc pas à en
avoir peur. Il est dans le ciel maintenant ! Eh bien, s’Il l’est, « Il
intercède pour nous », en notre faveur. Il est passé par toutes ces choses
qui mettent le cœur à l’épreuve et nous testent ici-bas, et là-haut Il vit pour
nous. Alors, « qui nous séparera de l’amour du Christ ? ».
Il n’est pas parlé d’être séparé « de Christ », mais « de Son amour ». Nous ne serons certainement jamais séparés de Christ, mais l’important, ici, est qu’aucune circonstance du chemin ne peut nous séparer de Son amour. Il n’y en a aucune qu’Il n’ait traversée. L’isolement parfait dans ce monde est peut-être la chose la plus éprouvante qu’un homme puisse vivre. Christ était absolument isolé. Quant aux consolateurs, Il n’en avait aucun. À la table même où Il annonçait que l’un d’eux allait Le trahir, ils se disputaient pour savoir qui serait le plus grand ! Le Dieu saint nous regarde d’en-haut, et dans Son amour, Il compte les cheveux de notre tête comme un Père ; mais ici, c’est l’amour de Christ qui a passé par toutes les douleurs.
« Tribulation, ou détresse, ou
persécution, ou famine, ou nudité, ou péril, ou épée ? Selon qu’il est
écrit : Pour l’amour de toi, nous sommes mis à mort tout le jour ;
nous avons été estimés comme des brebis de tuerie. Au contraire dans toutes ces
choses, nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés » (Rom.
8:35-37). L’apôtre avait donc une écharde dans la chair – ce qui, aux yeux des
hommes et aux siens, constituait une grande entrave à sa prédication, et le rendait
rebutant dans son ministère ; mais il s’en glorifiait. Le moi
était
abattu, mais cela ouvrait la voie à la puissance de Christ. Ce n’est pas qu’il
ne le ressentait pas, mais il dit : « Je me glorifierai donc
très-volontiers plutôt dans mes infirmités, afin que la puissance du Christ
demeure sur moi » ; et en Romains 5 :3 « Nous nous glorifions dans les tribulations ».
J’ai la clef pour comprends tout cela quand je réalise que Dieu est
véritablement pour moi, et qu’« Il ne retire pas ses yeux de dessus le
juste » ; je peux donc me glorifier là-dedans. C’est bien plus que de
la soumission. C’est saisir les voies de
Dieu à travers ce monde, avec
la connaissance qu’Il a un soin continuel envers nous, faisant que toutes
choses travaillent ensemble pour notre bien. Laissons-Le travailler, même dans
l’épreuve ; Il veut me faire du bien jusqu’à la fin de ma vie.
« Car je suis assuré que ni mort, ni vie, ni anges, ni principautés, ni choses présentes, ni choses à venir, ni puissances, ni hauteur, ni profondeur, ni aucune autre créature, ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le christ Jésus notre Seigneur » (Rom. 8:38-39). Aucune souffrance ne peut m’arriver par le moyen d’une créature au point de me séparer de cet amour qui est en Dieu.
C’est un amour qui est divin dans sa nature, et qui intervient dans toutes mes circonstances. Dieu pense à moi dans l’épreuve ; Il sait d’avance tout ce qui s’y rapporte. Christ n’a pas prié pour que Satan ne crible pas Pierre, mais pour que sa foi ne défaille pas. Il fallait qu’il soit passé au crible. Pourquoi cela ? Parce qu’il avait confiance en lui-même, et il fallait que cela soit brisé. Mais alors il y avait le danger qu’il tombe dans le désespoir, qu’il aille se pendre comme Judas, et c’est pourquoi le Seigneur a prié pour lui. Il devait être passé au crible, vous et moi également, mais cela devait se faire sous l’œil de Dieu afin que Pierre puisse apprendre le caractère parfait de l’amour divin pour lui dans tout cela.
Dieu est pour nous en donnant, Dieu est pour nous en justifiant, pour nous en prenant soin de nous en toutes choses. Pour les enfants d’Israël, Il prenait soin de leurs vêtements durant leur traversée du désert. Dieu est pour nous en toutes choses. Si la mort me regarde en face, Christ l’a affrontée. Si des puissances du mal s’opposent à moi, j’ai avec moi un amour qui a été éprouvé et qui a triomphé de ces puissances. J’apprends ainsi, dans ces choses mêmes, la perfection de l’amour de Dieu. Elle se manifeste dans les circonstances les plus infimes, dans chaque petit détail. Je m’approche hardiment de cette vérité que « si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » Rien ne peut me faire dire que je ne sais pas s’Il est pour moi ou non. S’il s’agit de difficultés et d’épreuves, je dis : « Eh bien, cela montre simplement la peine que Dieu prend pour moi ».
Et maintenant, chers amis, en
êtes-vous arrivés à penser ainsi de Dieu ? Ce n’est peut-être pas agréable ni facile, mais il ne peut certainement rien m’arriver qui ne soit pas
la meilleure chose que Dieu puisse faire pour moi. La soumission est bonne,
mais il s’agit de « En toutes choses, rendez grâces
» (1 Thess.
5:18).
Pouvez-vous le faire ? Êtes-vous assez près de Dieu pour Lui
rendre grâces en toutes choses ? Notre volonté doit être brisée (c’est
très vrai), mais pendant ce temps notre cœur doit rendre grâces. Nous
ressentirons de la peine, Dieu ne veut pas que nous ne la ressentions pas ;
il ne s’agit pas d’être insensibles ou stoïques, mais de saisir personnellement
cette vérité bénie que Celui qui opère toutes choses selon le conseil de Sa
volonté (Éph. 1:11), c’est Celui qui est pour moi
. Je peux alors avoir
une telle confiance en Son amour, ma volonté étant brisée, que je peux non
seulement m’incliner mais aussi rendre grâces.
Que le Seigneur nous donne de Le connaître au point de pouvoir dire : « Je ne suis qu’un pauvre et vil pécheur, mais j’ai appris ceci : Dieu est pour moi. Amen ».