Josué 4 et 5 — Le chemin d’Israël, images pour la vie chrétienne

John N. Darby [ajouts bibliquest entre crochets]


CW 19 p.319-329


1 - [Fin des temps de l’épreuve de l’homme. Un homme nouveau et Christ le Second homme]

2 - [Les images, Canaan pour les lieux célestes, les diverses nourritures du croyant]

3 - [Délivrance d’Égypte image du croyant aujourd'hui délivré du jugement sur le péché]

4 - [Dieu et tous Ses attributs moraux glorifiés dans l’homme par Christ à la croix]

5 - [Délivrance du Juge en Égypte par le sang. Paix par le Libérateur à la mer Rouge]

6 - [Le racheté est amené à Dieu, d’abord dans le désert (délivré du présent siècle mauvais), ensuite en Canaan (lieux célestes)]

7 - [Le croyant en paix avec Dieu est associé à Christ dans la louange]

8 - [Différences dans ce que les expériences font apprendre, avant ou après qu’on se sait racheté]

9 - [Celui qui n’est plus dans la chair, mais en Christ, doit apprendre les leçons du désert]

10 - [Habitation de Dieu avec les hommes après la rédemption — Sainteté et Onction de l’Esprit]

11 - [Du désert à Canaan par le Jourdain, images des diverses positions du croyant selon l’épître aux Éphésiens]

12 - [Être en Christ, montrer Christ. Dans les lieux célestes et dans les conflits]

13 - [Les pierres tirées du Jourdain et dressées à Guilgal au lieu de la circoncision : Rappel de la mort avec Christ]

14 - [Guilgal, lieu du jugement de soi, et lieu de la puissance divine en pratique. Différence d’avec Bokhim]

15 - [La croix fondement de toute bénédiction, mais désormais on se nourrit de Christ glorifié, même en présence des ennemis]

16 - [Le monde, un ennemi irrémédiable de Christ, mais les conflits spirituels exigent la sainteté : importance d’être à Guilgal]


1 - [Fin des temps de l’épreuve de l’homme. Un homme nouveau et Christ le Second homme]

Nous devons nous rappeler que toutes ces choses qui ont été écrites « leur arrivèrent comme exemples (types), et elles ont été écrites pour nous servir d’avertissement, à nous que les fins des siècles ont atteints ». Cette expression « fins des siècles » (1 Cor. 10:11), a son importance, de même que celle-ci « maintenant, en la consommation des siècles… », etc. (Hébreux 9:26). C’est là où nous en sommes comme chrétiens, à la fin de toutes les actions et voies de Dieu avec l’homme pour l’enseigner ou le tester. Maintenant, l’homme en tant qu’homme a été pleinement mis à l’épreuve, et Dieu a mis en place un autre homme. Il est plus qu’un homme aussi, mais quand même un autre homme, et c’est aussi en grâce, sûrement, pour des pécheurs, afin que nous puissions trouver un meilleur paradis que celui qui a été perdu. Le Seigneur Jésus Christ a pu dire, quand Il est venu à la fin, « maintenant est le jugement de ce monde » (Jean 12:31). Nous trouvons des hommes éprouvés de toutes les manières, depuis l’innocence jusqu’à la croix de Christ, et le Fils Lui-même jeté hors de la vigne et tué (Matt. 21:39). Jean-Baptiste est venu après la loi et les prophètes et a prêché la repentance (Matthieu 11), mais ils n’ont pas voulu se repentir. Quand il menait deuil, ils ne se lamentaient pas ; et quand le Seigneur est venu et a joué de la flûte, ils ne voulaient pas danser (Matt. 11:17). Dans ce même chapitre, il dit : « Venez à moi » (Matt. 11:28). Maintenant, l’homme doit venir à Christ comme étant ruiné, selon Son invitation.

L’homme peut être éloigné de Dieu de manière décente ou indécente, mais c’est la même chose. « La pensée de la chair est inimitié contre Dieu » (Rom. 8). Nous devons venir au Second homme, à Christ. Dieu n’a pas établi le Second s’Il pouvait reconnaître le premier. Il ne peut pas reconnaître les deux ; reconnaître maintenant l’homme dans la chair, ce serait mettre de côté le fait que Dieu en a établi un autre. Ce que je voudrais maintenant présenter, c’est la délivrance complète que nous avons dans le Seigneur Jésus Christ. Je n’ai pas besoin de dire que ce n’est pas la délivrance de notre corps, mais la liberté bénie de l’esprit, en restant dans l’attente de la délivrance du corps. Non seulement nous sommes pardonnés, mais nous sommes amenés dans la liberté d’association avec Dieu dans la sainteté.


2 - [Les images, Canaan pour les lieux célestes, les diverses nourritures du croyant]

Cette délivrance est illustrée dans l’histoire d’Israël par des figures, l’Égypte, le désert, le Jourdain, Canaan. Nous savons tous que l’idée générale est que le Jourdain signifie la mort et Canaan le ciel. Mais dès que nous entrons en Canaan, nous entrons dans des conflits. Ce n’est évidemment pas les lieux célestes en tant que lieu de repos. Ce qui caractérise Canaan, c’est les conflits, et nous avons une figure de ce que nous trouvons en Éphésiens 6 : la lutte, non pas avec la chair et le sang, mais avec la puissance spirituelle de méchanceté dans les lieux célestes, contre laquelle nous avons besoin d’avoir toute l’armure de Dieu. Mais si nous devons y avoir des conflits, nous devons d’abord y être. Ce dont je voudrais parler, c’est de la manière dont nous entrons dans les lieux célestes. Souvenez-vous que Christ y est. Nous trouvons dans l’histoire d’Israël la manière dont une âme progresse vers les lieux célestes. C’est lorsqu’ils sont entrés en Canaan, et non dans le désert, que l’opprobre de l’Égypte a été roulé et enlevé. Ils ont célébré la Pâque en tant que circoncis, ils ont mangé le vieux blé du pays, et la manne a cessé.


3 - [Délivrance d’Égypte image du croyant aujourd'hui délivré du jugement sur le péché]

Et c’est ainsi que l’âme est délivrée « du présent siècle mauvais » et introduite dans les lieux célestes. Ils étaient esclaves en Égypte, fabriquant des briques sans paille ; mais Dieu est descendu pour les délivrer, et Il ne parle que de Canaan et non du désert. Mais d’abord, Il apparaît sous le caractère d’un Juge. Il doit les soumettre au jugement. Ils étaient aussi grands pécheurs que les Égyptiens (peut-être plus grands, car ils avaient une plus grande connaissance de Dieu), mais néanmoins là où il y a eu le sang, il y avait un abri, une sécurité parfaite. Ce n’est que parce que le sang était sur leurs maisons que Dieu passa par-dessus. Ce n’était pas une question de communion, mais le sang empêchait Dieu d’être Juge.

Il en va de même pour le croyant maintenant. C’est un fait béni que, partout où l’on compte sur le sang, Dieu ne peut voir le moindre péché. Dieu devrait nier l’efficacité de ce sang s’Il ne passait pas par-dessus. Ce qui les protégeait, ce n’était pas que, eux, voyaient le sang, mais que Dieu le voyait. Beaucoup d’âmes se disent : « Je ne sais pas si je l’ai accepté correctement ». Mais ce qui donne la paix, c’est de savoir que Dieu l’a accepté. Ils pensent qu’ils doivent regarder dans leur cœur pour voir s’ils l’ont bien accepté : mais une âme simple ne veut pas penser à pareille chose, mais elle est seulement trop heureuse de se reposer sur la valeur que Dieu accorde au sang de Christ. Il faut peut-être beaucoup de travail pour opérer de justes affections. Il est tout à fait vrai que nous devrions chaque jour trouver le sang plus précieux, mais cela ne remet pas en question mon acceptation. C’est une question d’affections croissantes ; mais ce qui donne la paix, ce ne sont pas les affections croissantes, mais le fait que Dieu a accepté le sang, et Il aurait dû nier l’efficacité du sang de Christ s’Il ne m’avait pas reçu. L’effet du sang a été d’arrêter Sa main en jugement. Non seulement mon péché a été pardonné, mais Dieu a été glorifié à la croix de Christ. Cela donne toute sa valeur au sang.


4 - [Dieu et tous Ses attributs moraux glorifiés dans l’homme par Christ à la croix]

Si Dieu ne faisait que juger le péché, Il serait juste, mais il n’y aurait pas d’amour. S’Il avait dit des hommes : « Ils sont de pauvres êtres misérables et ne peuvent s’empêcher de pécher, alors Je pardonnerai à tous », il y aurait peut-être eu de l’amour, mais il n’y aurait pas eu de justice. Ce ne serait pas un amour saint. Mais quand nous arrivons à la croix, nous avons une justice parfaite et un amour parfait. La vérité et la majesté de Dieu y sont pleinement révélées, parce que Lui, le « chef de notre salut », y a été « rendu parfait [ou : consommé] par la souffrance ». Il a souffert, et maintenant le Fils de l’homme est glorifié et Dieu est glorifié en Lui (Jean 13:31). Il a achevé la course et est maintenant assis à la droite de Dieu.

« Dieu L’a haut élevé ». En vertu de la croix, un homme est glorifié. Étienne voit le Fils de l’homme au ciel : c’est là la chose merveilleuse. Étienne n’a pas dit « Je vois la gloire » : c’était naturel au ciel ; mais « Je vois le Fils de l’homme à la droite de Dieu » dans les cieux — un homme dans le ciel. Il y est non seulement en tant que Fils de Dieu, mais en tant qu’homme. Il reçoit Sa place dans la gloire de Dieu. Nous recevons cette merveilleuse vérité parce qu’Il a accompli l’œuvre que Dieu Lui a donnée à faire. Personne d’autre que Lui ne pouvait s’asseoir là. Dieu a été glorifié par ce qu’un homme a accompli, Il était divin bien sûr, sinon Il n’aurait pas pu le faire. Cela devient la base de tout : un homme ayant une place dans la gloire de Dieu, — et non à Sa droite, car ceci est la place de prééminence réservée à Christ seul. Maintenant que Lui est là, Il a envoyé le Saint Esprit pour convaincre le monde de péché, de justice et de jugement. De justice à la fois pour le croyant et pour l’incroyant : pour l’incroyant parce qu’il rejette Christ ; pour le croyant parce qu’il est associé à Lui. Il convainc le monde, non pas les individus, mais le monde en bloc. Lorsque le monde a rejeté Christ, le Père a dit : « Je Le reçois », et maintenant Il est établi comme le résultat de Son œuvre achevée. Il reçoit cette place maintenant de la part de Son Père en tant qu’homme. Les anges désirent examiner cela, Tous les attributs moraux de Dieu ont été glorifiés dans l’homme en la personne de Christ. C’est le fondement non seulement de ce que les péchés sont ôtés, mais de la gloire de Dieu en justice et en vérité.


5 - [Délivrance du Juge en Égypte par le sang. Paix par le Libérateur à la mer Rouge]

Lorsque nous avons traversé le voile et que nous sommes entrés dans le lieu très-saint dans la conscience de nos âmes, quelle valeur ne voyons-nous pas dans le sang ! Et maintenant nous comprenons ce qu’est la croix ! Maintenant je contemple la croix pour les affections de mon âme. Plus je médite et je pense à la croix, plus je grandis. Lorsque nous sommes chez nous avec Dieu, il peut y avoir croissance. Ce n’est pas là que je trouve la paix. Car la paix s’obtient en apprenant que la justice a accepté le sang que l’amour a donné. Maintenant, l’amour me la donne, mais la justice est exaltée en la donnant. Israël se rendait à la mer Rouge, et là, ils étaient immobilisés. Ils se trouvaient encerclés de toute part, et maintenant ils eurent « une grande peur » (Ex. 14:10). Ainsi souvent, quand une personne est délivrée du jugement en un sens, elle rencontre la mort d’une manière ou d’une autre, et trouve Satan qui la poursuit. Beaucoup d’âmes trouvent la paix et la consolation en regardant la croix, mais elles ont peur quand elles pensent au jugement. « Je suis un pauvre pécheur qui prend plaisir à la croix : elle me convient parfaitement ». Le jugement vous convient-il ? Quand ils arrivèrent à la mer Rouge, ce n’était pas le jugement, mais Dieu positivement Libérateur. Ils avaient connu Dieu en tant que Juge en Égypte, et le sang les avait protégés. Maintenant, ils apprennent à Le connaître à la mer Rouge comme un Libérateur. Ils n’ont jamais vu le « salut de Dieu » avant d’arriver à la mer Rouge et de sortir d’Égypte. Ils étaient non seulement protégés du jugement, mais amenés dans une nouvelle position.


6 - [Le racheté est amené à Dieu, d’abord dans le désert (délivré du présent siècle mauvais), ensuite en Canaan (lieux célestes)]

Le sang nous protège du jugement par rapport à nos péchés, et par cette même croix et par la résurrection, nous sommes amenés à Dieu. Christ mort et ressuscité est ce que nous avons dans les Romains ; et le résultat est que nous sommes amenés à Dieu comme notre Père. La mort et la résurrection me sortent purifié de la position où j’étais. Si je dis « je suis un pécheur coupable », Lui dit : « Tu es justifié ». Si je dis « je suis souillé », Lui dit « Tu es purifié ». Si j’ai offensé, alors je suis pardonné. Il a répondu à toutes les questions qui pourraient laisser l’âme perplexe.

La nouvelle position de l’homme est d’être parfaitement racheté et amené à Dieu. Non seulement ses péchés sont ôtés, mais il est délivré, et amené dans le désert. Quand Dieu parle de délivrance, Il ne dit pas un mot du désert. Je suis conduit dans une toute nouvelle position, pas encore dans les lieux célestes, mais j’ai « la rédemption par son sang ». Ainsi, nous trouvons deux conditions des Israélites : dans le désert et en Canaan. Et il y a deux parties distinctes dans la vie d’un chrétien. Premièrement, ce que nous trouvons dans les Hébreux et les Galates, la position de délivrance du présent siècle mauvais (Gal. 1:4), c’est le désert ; et, deuxièmement, je suis en Canaan, les lieux célestes, comme le montrent les épîtres aux Éphésiens et aux Colossiens. Le désert est ce que le monde est pour le chrétien. Qu’est-ce qu’un homme mort et ressuscité a à faire avec le monde ? Maintenant, la mort et le jugement sont derrière moi, mais je n’ai pas laissé les conflits derrière moi.


7 - [Le croyant en paix avec Dieu est associé à Christ dans la louange]

Le Seigneur béni est entré dans la mort et a porté le jugement. Si je suis associé à Lui, tout est derrière Lui. Si j’ai une part en Christ, j’ai une part dans la délivrance (voir Ps. 22). Dès qu’il Lui a été « répondu d’entre les cornes des buffles », Il dit : « J’annoncerai », etc. La première chose que le Seigneur fait en résurrection est d’annoncer le nom du Père à Ses frères. Il les amène dans la même position que la Sienne. En Jean 20, Il dit à Marie de Magdala : « Va vers mes frères » ; et alors Il conduit leurs louanges en tant que premier-né parmi de nombreux frères : « Au milieu de l’assemblée, je chanterai tes louanges ». Il les amène à Son Dieu et leur Dieu, à Son Père et leur Père. Il avait été seul dans Sa souffrance et sous Sa colère. Maintenant, tout est réglé, et maintenant Il peut parler du « milieu de la congrégation ». Il nous associe aux louanges — Il « n’a pas honte de les appeler frères ». Il n’avait jamais dit « Mes frères », ni « Paix vous soit » avant d’être ressuscité. Il avait dit : « Ne craignez pas », et par anticipation, Il avait dit : « Je vous donne ma paix » ; c’est-à-dire que vous l’aurez. Mais la paix n’était pas encore faite, et ce n’est que lorsqu’Il a fait la paix par le sang de Sa croix qu’Il vient et « annonce la bonne nouvelle de la paix à ceux qui étaient loin et la bonne nouvelle de la paix à ceux qui étaient près » (Éph. 2:17). Il est passé dans la nouvelle position en tant qu’homme et dit : « Maintenant, vous êtes ici avec moi ». Nous sommes maintenant associés à Christ, comme le chante Israël : « Tu as conduit par ta bonté ce peuple que tu as racheté ; tu l’as guidé par ta force jusqu’à la demeure de ta sainteté » (Ex. 15:13). Nous avons aussi la promesse de la gloire : « Tu les introduiras » (Ex. 15:17).


8 - [Différences dans ce que les expériences font apprendre, avant ou après qu’on se sait racheté]

Le désert est le chemin du chrétien, dans lequel il apprend à se connaître. C’est la position d’une âme qui est vraiment en paix devant Dieu. Il peut y avoir eu des expériences avant le temps de l’esclavage, etc. ; mais c’étaient les expériences d’une âme dans laquelle Dieu agissait, mais qui n’était pas encore délivrée. Maintenant c’est là où se trouve une âme qui sait qu’elle est rachetée. Si je ne connais que le sang, je suis encore en Égypte ; mais si j’ai traversé la mer Rouge, je connais Dieu comme un Libérateur ; je ne suis pas dans la chair, mais dans l’Esprit (Rom. 8). Le fils prodigue a fait des expériences avant de rentrer à la maison, mais c’étaient les expériences de quelqu’un qui n’avait pas encore rencontré le père. Il y avait une œuvre chez lui. Il s’est rendu compte qu’il était en train de périr. Il s’est repenti et est parti ; mais la question restait : « Que me dira-t-il quand je le rencontrerai ? Me mettra-t-il à sa droite ou à sa gauche ? » Il avait déjà préparé son discours et avait fixé la position qu’il occuperait dans la maison, celle d’un serviteur (mercenaire), mais il n’avait pas encore rencontré son père. Il apprend ce que serait sa position dans la maison, par ce que le père était pour lui lorsqu’il l’a rencontré, et il ne dit rien d’une position de serviteur. Il est accueilli comme un fils. Il n’a pas dit, il ne pouvait pas dire : « Traite-moi comme l’un de tes serviteurs », car son père était sur son cou. Il ne s’agissait pas de ce qu’il était pour Dieu, mais de ce que Dieu était pour lui. Il lui a mis la plus belle robe, non pas simplement une robe. Il l’a rencontré dans ses péchés, mais ne l’a pas introduit à la maison dans ses péchés. Dieu l’a rencontré en haillons, mais c’est en Christ qu’il est accueilli.


9 - [Celui qui n’est plus dans la chair, mais en Christ, doit apprendre les leçons du désert]

Si j’ai traversé la mer Rouge, Dieu est un libérateur, et non pas un Juge en vertu de l’œuvre bénie de Christ. Je ne suis pas dans la chair. Ce n’est pas simplement que tes péchés sont pardonnés, mais tu es dans le Second homme, en Christ, devant Dieu. Le premier effet pratique est que je suis amené dans le désert. Une personne a beaucoup à apprendre après avoir été rachetée. Je ne suis plus dans la chair, mais j’ai ma place en Christ et avec Christ ; mais apprendre que la chair est en moi est un processus humiliant. « Et tu te souviendras de tout le chemin par lequel l’Éternel, ton Dieu, t’a fait marcher pendant ces quarante ans, afin de t’humilier et de t’éprouver, etc. » ; « Ton vêtement ne s’est point usé sur toi, et ton pied ne s’est point enflé, pendant ces quarante ans », Deutéronome 8. Dieu pensait à leurs vêtements et à leurs pieds, mais Il leur a donné toute la discipline et les corrections nécessaires pour qu’ils se voient eux-mêmes. Et quand, par incrédulité, ils refusèrent d’entrer dans le pays de Canaan, ne voulant pas monter et combattre les Amoréens, Il se retourne en grâce, avec un amour et une patience sans faille, et il demeure avec eux pendant les quarante ans de voyage dans le désert.


10 - [Habitation de Dieu avec les hommes après la rédemption — Sainteté et Onction de l’Esprit]

Ce qui caractérise le chrétien, c’est la présence du Saint-Esprit, Dieu habitant en lui en vertu de la rédemption. Il n’habite pas dans l’innocence ; Il n’a jamais habité en Éden. La demeure de Dieu avec l’homme a toujours été une conséquence de la rédemption, que ce soit dans la nuée avec Israël ou dans l’église par le Saint-Esprit. Dieu avait marché avec Adam dans le jardin, dîné avec Abraham, pour ainsi dire, mais Il n’a jamais habité avec eux. Mais dès qu’Il a eu un peuple racheté, Il a habité avec eux et a parlé de sainteté. Il s’adapte à leurs circonstances. Quand ils étaient en esclavage en Égypte, Il est venu à eux en libérateur ; quand ils ont été dans le désert, demeurant dans des tentes, Il a planté Sa tente parmi eux et les a guidés dans le désert. Quand ils arrivent en Canaan, Il les rencontre l’épée nue à la main en tant que leur capitaine pour les conduire dans les conflits ; et quand enfin ils sont tous installés, Il construit une belle maison et habite au milieu d’eux. Il en va de même pour Son peuple aujourd’hui. Il demeure avec nous par le Saint-Esprit : d’abord en chacun comme individus (« Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit ? », 1 Cor. 6:19) ; ensuite, dans l’église collectivement (« En qui, vous aussi, vous êtes édifiés ensemble pour être une habitation de Dieu par l’Esprit », Éph. 2:22). Il ne s’agit pas simplement d’être nés de Dieu, mais le sang est mis sur eux et le Saint-Esprit habite là. « Auquel aussi ayant cru », etc., Éph. 1:13 : Il parle de l’Esprit que ceux qui croient en Lui doivent recevoir. « Celui qui nous a formé, c’est Dieu » (2 Cor. 5:5). Il vivifie des incroyants et habite dans des croyants. La présence du Saint-Esprit est ce qui forme le caractère distinctif des chrétiens et de l’église. Le lépreux était lavé, aspergé et oint — le sang était placé sur son oreille, sa main et son pied ; puis l’huile sur le sang. C’était très saint : rien ne devait entrer dans l’oreille, ni rien être fait par la main qui souillerait, et ni rien être fait qui souillerait les pieds dans la marche. L’onction, c’est-à-dire la présence du Saint-Esprit en nous, est le sceau de la valeur du sang. « L’amour de Dieu est versé dans nos cœurs par le Saint-Esprit », Rom. 5. Le Saint-Esprit est les arrhes, non de l’amour de Dieu (car nous l’avons), mais de l’héritage que nous attendons.


11 - [Du désert à Canaan par le Jourdain, images des diverses positions du croyant selon l’épître aux Éphésiens]

Dans le désert, Dieu nous humilie, nous met à l’épreuve et fait en sorte que tout concoure pour notre bien. La circoncision n’est pas possible dans le désert. Israël arrive au Jourdain et le traverse. Ici, nous avons une figure, non pas de Christ mourant pour moi, mais de moi étant mort et ressuscité avec Lui. Ce n’est pas simplement que Christ est mort pour nous, mais que je suis crucifié avec Christ. Je me considère comme mort et ayant reçu Christ comme ma vie ; je suis mort, ressuscité et assis dans les lieux célestes dans le Christ Jésus ; je suis tout à fait sorti du désert. Nous étions morts ici-bas dans nos péchés, et Christ est descendu et est mort pour les péchés ; et maintenant nous sommes vivifiés, ressuscités et assis en Christ. C’est la position entièrement nouvelle ; et c’est la doctrine enseignée dans les Éphésiens. Je ne suis plus du tout considéré comme vivant dans la chair ; je suis entré dans les lieux célestes ; et dès que j’y suis arrivé, tout m’appartient — « Toutes les bénédictions spirituelles dans les lieux célestes » ; mais ce n’est qu’en posant le pied sur ma bénédiction que je la fais pratiquement mienne. Et puis je découvre qu’il y a un autre pas qui suit : l’ennemi est en possession ; j’ai donc besoin de toute l’armure de Dieu. Le lieu que nous devons traverser est le monde comme un désert ; mais, quant à ma position, je suis dans les lieux célestes, et je dois marcher en conséquence. Si je vis dans le monde comme un homme dans la chair, je rencontre mes voisins et je peux les trouver gentils et obligeants ; mais dès que je commence à parler de choses célestes, je les trouve opposés.


12 - [Être en Christ, montrer Christ. Dans les lieux célestes et dans les conflits]

Je dois donc montrer Christ dans des relations vivantes, avec les autres. S’il est vrai que je suis en Christ, il est vrai aussi que Christ est en moi. « En ce jour-là, vous connaitrez que je suis en mon Père, et vous en moi, et moi en vous » (Jean 14:20). La norme n’est pas un homme courant vers le ciel, mais c’est un homme montrant Christ qui est en moi. « Portant toujours avec nous dans notre corps le mourir de Jésus, afin que la vie aussi de Jésus soit manifestée dans notre corps » (2 Cor. 4:10), cette vie et rien d’autre. « La mort opère en nous, la vie en vous » (2 Cor. 4:12). Je tiens Paul pour mort. C’est Christ qui agissait à travers Paul. Si nous faillissons, c’est l’œuvre du désert. Si Christ est en moi, je ne dois jamais laisser voir autre chose que Christ. Maintenant que vous avez Christ en vous, c’est une puissance positive et rien d’autre. Veillez à cela afin que cela soit vu et rien d’autre. Josué dit : « Tout lieu que votre pied foulera, je vous l’ai donné » (Jos. 1:3). C’est à vous. Je suis entré en Canaan et les conflits viennent tout de suite. Je suis assis dans les lieux célestes en Christ. Tout m’appartient, et maintenant je cherche à m’emparer des choses auxquelles j’ai droit. « C’est comme chef de l’armée de l’Éternel, que je suis venu maintenant » (Jos. 5:14). Nous sommes mis à l’épreuve dans le désert, dans les conflits en Canaan. Quand je suis en Canaan, j’ai de l’intelligence et de l’activité spirituelles dans ce qui m’appartient. « Héritiers de Dieu et cohéritiers de Christ » (Rom. 8:17) — dans quelle mesure chacun de nous a-t-il réalisé les bénédictions spirituelles qui sont les nôtres ?


13 - [Les pierres tirées du Jourdain et dressées à Guilgal au lieu de la circoncision : Rappel de la mort avec Christ]

Dans les pierres retirées du Jourdain, nous voyons que le croyant emporte avec lui le caractère de la mort. L’arche est descendue. Nous sommes morts au péché. Le monde et la puissance de Satan ont disparu. Nous appartenions à la mort autrefois : maintenant, la mort nous appartient. Maintenant, je suis tenu de dire : « Tenez-vous vous-même comme morts » (Rom. 6:11). On ne nous dit jamais de mourir au péché, mais que nous « sommes morts ». La première chose est d’avoir traversé le Jourdain à sec, et que nous avons le droit de nous considérer comme morts. La circoncision en est l’application pratique. « Mortifiez donc vos membres qui sont sur la terre », etc. (Col. 3). Si je vois un homme impatient, je ne nie pas qu’il est mort, mais je dis qu’il a besoin d’un peu de Guilgal. Si je vois un homme qui regarde à des insanités en ville, je lui dis : « Je ne nie pas que tu sois mort, mais tu manques d’être circoncis ». C’est l’application pratique de la mort de Christ à nos âmes, sa réalisation effective. De manière frappante, dans Josué, nous voyons la prise d’Aï, puis conquête après conquête ; mais nous constatons que Guilgal, le lieu de la circoncision, est toujours l’endroit où le camp revient après leurs victoires. Quelles que soient vos réussites, il vous faut retourner à Guilgal. Le livre de Josué est l’histoire de la réussite de l’énergie ; le livre des Juges, l’histoire de la faillite, avec Dieu qui intervient et l’interrompt de temps en temps.


14 - [Guilgal, lieu du jugement de soi, et lieu de la puissance divine en pratique. Différence d’avec Bokhim]

Guilgal, le lieu du jugement de soi, est le lieu de la puissance divine en pratique. Nous trouvons même les victoires dangereuses si nous ne revenons pas au jugement de la chair. Après avoir prêché l’évangile (l’œuvre la plus bénie qui soit), nous devons retourner à Guilgal. Israël a bien commencé à Jéricho : qu’est-ce qu’étaient les hautes murailles pour la foi ? Plus les murailles sont hautes, plus la ruine est terrible lorsqu’elles s’effondrent. Mais au lieu de retourner à Guilgal, ils prennent confiance en eux, et n’envoient que quelques-uns pour prendre Aï. Et là, c’est l’échec. Il faut retourner à Guilgal et juger la chair. Dans les Juges (2:1), l’Ange de l’Éternel monte de Guilgal pour les rencontrer à Bokhim, c’est-à-dire qu’il monte du lieu de la puissance vers le lieu des larmes. Ils avaient quitté le lieu de la puissance pour le lieu de la douleur. Ils y sacrifient, mais c’est dans les larmes.


15 - [La croix fondement de toute bénédiction, mais désormais on se nourrit de Christ glorifié, même en présence des ennemis]

Après le passage du Jourdain, la première chose que nous avons vue a été l’action de dresser douze pierres ; en second lieu la circoncision ; et en troisième lieu la Pâque. Ils peuvent maintenant regarder en arrière au fondement de tout dans la rédemption. Ils célèbrent la Pâque maintenant, non pas comme des coupables protégés par elle — ce qu’ils étaient en Égypte — mais comme célébrant la vérité que la mort du Fils béni de Dieu est le fondement de toute bénédiction. La Cène n’est rien de moins que la célébration de ce qui est le fondement de tout ce que Dieu nous donne. Plus nous y regardons, plus nous trouvons que la croix occupe une place que rien d’autre n’occupe, à l’exception de Celui qui y est mort. « Tel qu’est le céleste, tels aussi sont les célestes » (1 Cor. 15:48). « Comme il est Lui, nous sommes nous aussi » (1 Jean 4:17). La croix est une chose encore plus profonde que la gloire. La gloire a été obtenue par elle, mais la croix est le lieu où la nature morale de Dieu, Sa sainteté et Son amour ont été glorifiés. Ici en Josué 5, nous voyons le croyant circoncis en Canaan se nourrissant de l’agneau, le souvenir de la mort de Christ. La quatrième chose que l’on voit, est qu’ils se nourrissent du « vieux blé du pays », et la manne cesse. Le vieux blé est un type de Christ céleste. La manne convenait au désert — Christ descendu du ciel. Au milieu de toutes les circonstances d’ici-bas, Il nous rencontre sur le chemin, et nous nous nourrissons de Lui. C’est le même Christ, seulement sous un autre caractère — celui que nous voyons illustré par le vieux blé du pays. Nous avons un Christ humilié et un Christ glorifié pour la nourriture de nos âmes : non seulement Sa vie ici-bas, mais ce que nous trouvons dans 2 Corinthiens 3 : « Nous tous, contemplant à face découverte la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire ». C’est le fruit du pays — un Christ humilié qui est maintenant dans le pays de Canaan auquel nous appartenons. Ils n’avaient encore pris aucune ville, mais ils s’assoient à la table que Dieu a dressée pour eux en présence de leurs ennemis (Ps. 23:5). Tout m’appartient avant d’avoir remporté une seule victoire. Je m’assieds en présence de mes ennemis. Il a dressé une table pour moi. Le plaisir de Dieu est mon plaisir. Avant de tirer mon épée dans les conflits, je m’assieds et je connais que tout est à moi.


16 - [Le monde, un ennemi irrémédiable de Christ, mais les conflits spirituels exigent la sainteté : importance d’être à Guilgal]

Enfin, nous avons l’homme à l’épée dégainée qui vient prendre Sa place comme Chef de l’armée de l’Éternel. Dans les choses célestes, tout est conflit. Notez bien la parole ici. Il s’agit de savoir si « tu es pour nous ou pour nos ennemis ». Il n’y a pas de juste milieu, mais une division complète (dichotomie). Si vous êtes pour le monde, vous êtes contre Christ. Dès qu’il s’agit de Christ, il faut être pour ou contre. Le monde a crucifié Christ, et Il a dit : « Celui qui n’est pas pour moi est contre moi » ; et « Celui qui n’est pas contre nous est pour nous ». Je sais que la signification de ces deux déclarations a été mise en question et jugée difficile à concilier, mais elle est très simple. Si nous sommes pour Christ, nous devons être contre le monde ; et si nous ne sommes pas contre Lui, l’opposition du monde vis-à-vis de Lui est si forte qu’il ne veut pas nous avoir. « La lumière est venue dans le monde, et les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière » (Jean 3:19), et on ne peut pas unir les deux. Vous ne verrez jamais le monde accepter la fidélité à Christ. Le cœur humain est inimitié contre Christ. Le grand objectif de Satan est d’amener les chrétiens à adapter leur christianisme au monde. Vous n’arriverez jamais à ce que le monde prenne Dieu pour sa part. « C’est comme chef de l’armée de l’Éternel que je suis venu maintenant » (5:14). Bien sûr, c’était le Seigneur lui-même. Nous avons ici les mêmes paroles que celles adressées à Moïse au buisson ardent : « Ôte la sandale de ton pied, car le lieu sur lequel tu te tiens est saint » (5:15). Dans les conflits spirituels que nous avons à mener, la sainteté est tout autant une question que la rédemption ; et lorsque nous en arrivons au conflit, nous devons être aussi saints que nous le serons quand nous serons avec Lui. Dieu merci, la rédemption a accompli cela. Vous aurez le Seigneur avec vous. Celui qui mène le combat est le Saint qui nous a rachetés, et la force même du Seigneur est avec nous. Jusqu’où avons-nous le témoignage ? Pouvons-nous dire : « Je suis mort, et ma vie est cachée avec Christ en Dieu ? »

Votre pensée et votre but sont-ils d’être à Guilgal ou à Bokhim ? Votre pensée est-elle de continuer dans la connaissance d’une rédemption parfaite ? que tout ce qui est de la chair soit jugé ? et d’avoir la force du Seigneur avec vous pour être victorieux ?

« Éprouvez toutes choses ». Selon quelle norme ? Ma compréhension à moi, ou la parole révélée de Dieu ? « Retenez ce qui est bon » (1 Thes. 5:31).

_______