J. N. Darby
Bible Treasury 16 p. 303-304
Question : Qu’est-ce qui est suffisant pour priver une assemblée du témoignage de Dieu ?
Réponse : À mon avis, la question est une profonde erreur, — l’idée que le but qui gouverne les pensées des saints soit le témoignage qu’ils rendent. Ce n’est pas une pensée nouvelle pour moi, et ce sur quoi j’ai insisté, je ne sais depuis combien de temps, — peut-être depuis 30 ou 40 ans — c’est que partout où une assemblée, où ceux qui la composent, se mettent en place pour rendre témoignage, ce sera un témoignage à leur propre faiblesse et à leur propre incapacité ; parce que l’objectif de leur marche ne peut pas en être un qui forme efficacement le chrétien. S’ils ont le bon objectif, ils seront un témoignage ; mais être un témoignage n’est jamais le premier objectif.
Avoir Christ — j’entends
pratiquement, marcher avec Lui et après Lui, avoir communion avec le Père et le
Fils, marcher dans une obéissance et une humilité sincères ; vivre dans
une dépendance de Christ réalisée, et avoir Son secret avec nous, et réaliser
l’amour du Père ; avoir nos affections fixées sur les choses d’en haut,
marcher dans la patience, et malgré tout dans la confiance à travers ce monde,
— c’est ce que nous avons à rechercher. Si nous le réalisons, nous serons
un témoignage, individuellement ou collectivement, mais en possédant les choses
elles-mêmes ; et elles nous forment par la grâce, en sorte que nous en
sommes un (c’est-à-dire un témoignage). Mais chercher à être un témoignage ou
se lancer pour en être un, ne nous fait pas en être un. Moïse ne cherchait pas
à ce que sa face brille, et il ne savait même pas
qu’elle
brillait ; mais elle brillait quand il avait été avec Dieu.
Selon ce que j’ai pu voir,
partout où des chrétiens se lancent pour être un témoignage, ils deviennent
plein d’eux-mêmes, et perdent le sens qu’ils le sont (c’est-à-dire plein
d’eux-mêmes), et ils s’imaginent avoir beaucoup de Christ
. Une face qui
brille ne se voit pas elle-même. Le cœur vrai est occupé de Christ ; et en
un certain sens et dans une certaine mesure, le moi s’en est
allé. La pensée juste est de pas penser de soi du tout
— sauf pour ce que nous avons à juger. Vous ne pouvez pas penser à être un
témoignage sauf pour penser que vous en êtes un, et voilà que vous pensez alors
à vous, et comme je l’ai déjà dit auparavant, c’est ce que j’ai toujours vu
amener le déclin.