Méditations de J. N. Darby

1 - Méditations de J. N. Darby — 2 Samuel 6


1 - Méditations de J. N. Darby — 2 Samuel 6

n°63 : ME 1894 p. 297

Dieu nous a donné l’histoire de son peuple d’Israël alors que tout allait bien, et aussi quand tout allait mal. On trouve dans cette histoire la conduite de la foi dans toutes les circonstances possibles. Au temps de Saül, on trouve un mélange particulier. Saül ne représente pas l’ordre de Dieu ; c’était le peuple qui avait voulu faire comme les nations et avoir un roi ; aussi Saül est-il retranché. Il était reconnu par la chair et autorisé de Dieu, mais c’était un grand péché qui l’avait placé à la tête du peuple (1 Sam. 8:7-8). Le monde est doué d’une certaine puissance, et lorsque l’Église ne sait pas s’appuyer sur Dieu et que la foi lui manque, elle veut se fortifier en se conformant, dans son organisation, aux choses qui sont la force du monde. Saül a réussi, à plusieurs égards, à chasser les ennemis de Dieu ; l’Église, malgré ses misères, remporte aussi des succès contre les ennemis du Seigneur (1 Sam. 14:47) ; et néanmoins l’ensemble est rejeté de Dieu, quoiqu’il y ait toujours un résidu en Israël, comme on le voit dans le cas de Jonathan.

L’histoire de David qui était un homme selon le coeur de Dieu, montre quelle est la conduite de la foi. Il cherche à connaître la volonté de Dieu, avant d’entreprendre quoi que ce soit. Depuis qu’il fut roi, il tomba et fit sa propre volonté, mais auparavant il s’appuyait sur Dieu, et la puissance de Dieu agissait par lui, souvent sans que personne le sût, comme lorsqu’il tua l’ours et le lion. Quand il se trouve devant Goliath, il ne craint pas le géant ; il voit le monde tel qu’il est, sans l’appui de Dieu ; il voit en Goliath un ennemi de Dieu et l’attaque par la foi, car c’est par elle qu’il combat pour l’Éternel, par elle, que l’Éternel est avec lui. Saül en devient jaloux et veut tuer David. Celui-ci, poursuivi, persécuté, n’agit en tout, hormis à Tsiklag, qu’après avoir consulté l’Éternel.

David n’a avec lui dans sa réjection, que des gens sans aveu, mais dans sa gloire ils sont aussi avec lui et près de lui. Il en est de même de l’Église ; elle ne se compose que de gens méprisés, mais elle sera dans la gloire auprès de Jésus.

Pendant le temps de la persécution de David, l’arche n’était pas à sa place. Prise par les Philistins qui l’avaient mise dans le temple de Dagon, Dieu, malgré l’iniquité de son peuple, avait fait valoir ses droits. Dans l’impuissance d’Israël il montre sa puissance, renverse Dagon, tourmente les Philistins et les contraint à renvoyer son arche. Après la mort de Saül, David veut avoir l’arche chez lui. Saint désir ! il veut avoir Dieu près de lui et être lui-même près de Dieu. Malheureusement David arrange les choses selon la sagesse de l’homme, ce que Dieu tolérera chez les Philistins, mais non chez ceux qui ont la révélation de sa pensée (2 Sam. 6:1-6), et la conséquence est qu’Uzza est frappé. Ce dernier agit comme si Dieu ne savait pas se garder lui-même ; il fait un peu comme les disciples, quand Jésus dormait pendant la tempête.

David, au lieu de s’enquérir auprès de l’Éternel du tort qu’il avait eu, et de reconnaître que les Lévites seuls pouvaient toucher l’arche, a peur de l’Éternel. C’est le cas de la chair : elle a toujours peur de la présence de Dieu. Le roi fait détourner l’arche dans la maison d’Obed-Edom, mais l’Éternel bénit ce dernier.

On voit, en 1 Chron. 15, que David reconnaît sa faute et fait ensuite transporter l’arche, non plus sur un chariot neuf, comme les Philistins, mais par les Lévites, ces premiers-nés d’Israël, types du vrai peuple de Dieu. David alors est plein de joie et amène l’arche dans le tabernacle qu’il avait tendu pour elle. En attendant qu’un autre lui bâtisse un temple, David agit avec fidélité, n’ayant que l’Éternel en vue, et devient par là méprisable à la fille de Saül. Paul disait : « Si je suis de sens rassis, c’est pour vous, si je suis hors de moi-même, c’est pour Dieu ». Le monde méprise ce qui est fait uniquement pour Dieu.

Mais David agissait devant l’Éternel et pour lui, et c’est la seule chose qui le préoccupe. Aussi ne craint-il aucune conséquence ; il est tout occupé de la gloire de Dieu et tout décidé à porter le mépris qui pourra en résulter. Qu’elle est belle, cette préoccupation entière de joie et de dévouement devant l’Éternel, et cette détermination ferme et positive d’agir de même jusqu’au bout, dans la certitude que Dieu l’a choisi plutôt que Saül ! Il est très important de faire son compte d’être méprisable aux yeux du monde ; toute la prudence et les considérations humaines ne sont que péché. Dieu doit être notre seul objet, notre seule préoccupation. Si la foi avait poussé David au premier rang, c’était pour le rendre le plus méprisable parmi le peuple. Mais c’est le vrai moyen d’être honoré de Dieu, tandis que le jugement de Dieu tombe sur Mical. Dieu est la force et la puissance de ceux qui s’appuient uniquement sur lui !