Deux articles de deux auteurs différents
Table des matières :
1 - L’assemblée locale et la solidarité universelle des assemblées
1.1 - L’assemblée universelle — Matthieu 16
1.2 - L’assemblée locale — Matthieu 18
1.3 - Autorité du Seigneur — confiée à l’assemblée, aux apôtres
1.4 - Assemblée et Table du Seigneur
1.5 - Solidarité universelle des assemblées
2 - Sur l’indépendance ecclésiastique
2.1 - Reconnaissance de l’autorité et liberté de conscience
2.2 - Jugement particulier et jugement de l’assemblée
2.3 - Les assemblées ne sont pas indépendantes. Cas graves où d’autres principes sont en cause
2.4 - Unité de l’Esprit dans le corps, obéissance individuelle au Seigneur
2.5 - Autorité ne veut pas dire infaillibilité
2.6 - L’indépendance rejette la compétence de l’assemblée pour juger le mal
2.7 - Ressources pour les cas difficiles
2.8 - Ruine de l’église et autorité de l’Écriture
Dans ces deux articles, les sous-titres et sub-divisions ont été ajoutés par Bibliquest
Auteur inconnu
M.E. 1897 p. 425-434
L’évangile de Matthieu, nous le savons, présente Christ comme
fils d’Abraham, fils de David, le Messie promis à Israël. C’est ce qui rend d’autant
plus frappant le fait qu’il est le seul qui fasse mention de « l’Assemblée »,
de l’Église, et que c’est la première fois qu’elle est nommée dans l’Écriture.
Le Seigneur, au chapitre 16, en parle comme d’une chose qu’il allait bâtir. « Sur
ce roc », dit-il — ce roc, le Christ, le Fils du Dieu vivant — « JE
bâtirai mon assemblée » (v. 16-18). Ici, il parle de l’Assemblée entière,
pendant toute la période qui s’écoule entre la descente du Saint-Esprit à la
Pentecôte, et le retour du Seigneur. Ce qui amène le Seigneur à parler de son
Assemblée, c’est qu’il avait conscience de son rejet par Israël, et c’est ce
qui explique qu’au verset 20 du même chapitre, il enjoint aux disciples de ne
dire à personne qu’il était le Christ. Cela ne servait de rien : il était
rejeté. La pensée du Seigneur se portait donc sur ce qui allait suivre son
rejet par Israël, c’est-à-dire son
Assemblée
.
Mais il n’est pas moins frappant de voir, qu’outre la mention de
son Assemblée universelle, le Seigneur, dans ce même évangile, donne sa pensée
sur ce qu’est, à ses yeux et de sa part, « une assemblée locale
», ne fût-elle composée que
de deux ou trois personnes (chap. 18:15-20). Tout en souffrant de son rejet,
comme il l’exprime au chapitre 11, le Seigneur voyait poindre ce temps où il
révélerait le Père à ses frères, et où ces mêmes rachetés seraient rassemblés
en son nom sur la terre. Il fallait bien que le cœur du Seigneur fût préoccupé
avec bonheur, si nous osons dire, de ce temps-là, pour qu’il saisît l’occasion
du touchant enseignement de la grâce relativement aux petits enfants (chap.
18:1-14) et de l’exercice de cette même grâce entre frères (v. 15, 16), pour
arriver à parler de l’Assemblée dans les versets suivants. Non plus de l’Assemblée
entière, mais de l’assemblée locale, fût-elle réduite au moindre nombre
possible.
Ainsi nous avons, de la bouche même du Seigneur, les paroles qui nous révèlent le caractère d’une assemblée de Dieu, à laquelle le Seigneur confère son autorité pour agir de sa part et en son nom, de sorte que les actes de cette assemblée sont ratifiés dans le ciel. On voit par là que ce passage est de toute importance. Il n’y en a point de tel dans les épîtres de Paul ; elles en contiennent seulement le développement et l’application.
Il est évident que la pensée du Seigneur, en Matthieu 18, se portait sur une assemblée chrétienne, et non sur une synagogue juive. Lorsqu’il s’agit de celle-ci, l’expression synagogue est employée (voyez Jacques 2:2). Le Seigneur ne pensait pas non plus à l’Église universelle, car lorsqu’il dit au verset 17 : « Et s’il ne veut pas les écouter, dis-le à l’assemblée », il n’entendait certainement pas l’ensemble de tous les croyants. Le Seigneur avait en vue une assemblée locale qui, selon lui, devait (et aujourd’hui devrait) réunir tous les saints d’un endroit. Les deux frères, dont l’un a péché contre l’autre, sont tous deux de l’assemblée, et c’est ce qui donnait une si sérieuse importance à la démarche de celui qui cherchait à gagner son frère. Les « une ou deux personnes » qu’il prenait avec lui en second ressort, et qui devenaient des témoins devant l’assemblée, en faisaient certes aussi partie. Il en est de même des « deux d’entre vous », du verset 19. La valeur que le Seigneur attache à une telle assemblée nous est montrée par le fait que, si celui qui avait péché contre l’autre se refusait à écouter l’assemblée, c’était fini. Il n’y avait pas un quatrième essai à faire, du moment qu’il méprisait ce qu’il y avait de plus relevé aux yeux du Seigneur sur la terre, ce à quoi il a conféré son autorité. Et remarquons que, si celui qui voulait gagner son frère avait continué, par compassion, à s’occuper de lui, après que celui-ci avait refusé d’écouter l’assemblée, il aurait agi contrairement à la pensée du Seigneur, et aurait méconnu à son tour ce que l’assemblée est devant le Seigneur. Malgré tout ce que son cœur pouvait en souffrir, ce frère était tenu d’obéir à l’injonction du Seigneur : « Qu’il te soit comme un homme des nations et comme un publicain ».
Le verset 18 nous explique pourquoi le Seigneur tient l’Assemblée
pour une chose aussi élevée : Il lui
a conféré son autorité
! L’Assemblée n’est pas elle-même une autorité :
elle est soumise au Seigneur ; mais elle s’administre, et elle administre
par l’autorité du Seigneur, laquelle il lui a conférée, que ce qu’elle lie et
délie sur la terre, est lié et délié dans le ciel. L’Assemblée ne lie rien et
ne délie rien dans le ciel,
mais ses
actes sur la terre sont ratifiés dans le ciel.
Nous voyons, au verset 19 du chapitre 16, une autre autorité. C’est celle que le Seigneur confère à Pierre, lorsqu’il lui donne les clefs du royaume des cieux. En vertu de cette autorité individuelle, ce que Pierre liait et déliait sur la terre, était lié et délié dans les cieux. Nous en avons un exemple lorsqu’à Césarée (Actes 10), Pierre a ouvert la porte aux gentils, les ayant fait baptiser au nom du Seigneur Jésus, après qu’ils eurent reçu l’Esprit Saint. Ils étaient bien déliés de leur état précédent, et certes, la chose était ratifiée dans le ciel. Il y avait donc alors, dans l’Église, une autorité individuelle conférée par le Seigneur aux apôtres. Ainsi Paul, à la fin de sa 2ème épître aux Corinthiens, parle aussi de l’autorité que le Seigneur lui a donnée (chap. 13:10). Mais ce qui est important à remarquer, c’est que la même autorité donnée par le Seigneur à Pierre comme apôtre (Matthieu 16), est conférée aux deux ou trois assemblés au nom de Jésus (chap. 18).
Il y avait donc, au temps apostolique, deux autorités, celle de l’Assemblée et celle des apôtres. Mais depuis le départ de ceux-ci, il n’existe plus d’autorité individuelle dans l’Église. L’autorité conférée aux deux ou trois réunis au nom de Jésus subsiste seule, et subsistera jusqu’à la venue du Seigneur.
La première épître aux Corinthiens nous fait voir que l’autorité
des apôtres et celle de l’Assemblée ne se remplaçaient pas l’une l’autre, mais
agissaient chacune à sa place respective. L’apôtre dirigeait et stimulait l’assemblée
comme telle, mais c’était l’assemblée qui prononçait en dernier ressort. Paul,
dans l’exercice de son autorité apostolique, n’agit pas en lieu et place de l’assemblée
dans le cas de l’incestueux (1 Corinthiens 5). Il montre bien que, comme
apôtre, il avait le pouvoir de livrer quelqu’un à Satan (v. 3-5). Il l’a fait
en d’autres occasions (1 Timothée 1:20). Ici, il déclare qu’il a jugé qu’un tel
homme devait être livré à Satan pour la destruction de la chair ; mais ce
jugement de l’apôtre ne dispensait pas l’assemblée d’agir comme telle avec l’autorité
qu’elle possédait de la part du Seigneur. Au lieu d’agir pour elle, Paul
stimule la conscience des Corinthiens, afin de leur faire sentir leur
responsabilité comme assemblée. Lui, apôtre, a jugé pour lui-même de livrer un
tel homme à Satan ; l’assemblée, elle, avait toute autre chose à faire :
c’était d’ôter le méchant du milieu d’elle. Voilà donc comment un apôtre agit à
l’égard d’une assemblée : il l’exhorte, il cherche à réveiller sa
conscience et lui montre sa responsabilité. Il reconnaît sa compétence et l’autorité
qu’elle a pour ôter le méchant, tellement que plus tard, lorsqu’il engage les
Corinthiens à ratifier leur amour envers ce même homme (2 Corinthiens 2:5-11),
il ne lui donne pas le nom de frère,
tant
que l’assemblée ne l’a pas réintégré. Pour Paul, il est encore « un tel
homme ».
Remarquons un autre point. Concurremment avec ce qui précède,
une assemblée de Dieu est démontrée être telle par la table du Seigneur dressée
au milieu d’elle. Un rassemblement de chrétiens qui n’aurait pas la table du
Seigneur, ne constituerait pas une
assemblée.
Mais là où la table du
Seigneur
est dressée, là se trouve l’autorité du Seigneur pour administrer
au milieu de ceux qui s’y trouvent rassemblés. De plus, la table du Seigneur
dressée dans les diverses assemblées de Dieu est ce qui établit et démontre
leur solidarité, car elles professent être sous l’autorité du même Seigneur. Enfin,
sans la table du Seigneur, il n’y aurait point de discipline.
Le verset 17 du chapitre 10 de la première épître aux
Corinthiens, nous fait connaître qu’à la table du Seigneur se trouve exprimée l’unité
du corps de Christ sur la terre. « Car nous qui sommes plusieurs,
sommes un seul pain, un seul corps,
car nous participons tous
à un seul et même pain ». Nous
,
les membres du corps de Christ, qui sommes plusieurs,
c’est-à-dire tous les membres du corps, nous sommes un seul pain, un seul
corps. Voilà le grand principe proclamé à la table du Seigneur, et le terrain
sur lequel elle est dressée. Il n’y a qu’un
pain de la cène, et il n’y a qu’un
corps de Christ sur la terre.
La table est « la table du Seigneur
», et non celle des saints. Le Seigneur seul a l’autorité
sur sa
propre table. Les saints s’y
trouvent réunis en leur qualité de membres du corps, afin qu’en annonçant sa
mort, en se souvenant de lui, ils expriment, en même temps, par cette fraction
du pain entre eux, l’unité de son corps sur la terre. Mais, à cause de cela,
chaque assemblée de Dieu a la responsabilité de veiller à ce que les droits du
Seigneur sur sa propre table soient maintenus.
Il ne saurait y avoir plusieurs catégories d’assemblées de Dieu,
pas plus qu’il ne peut exister deux Églises ou deux corps de Christ sur la
terre. Pour la même raison, il est impossible qu’il y ait plusieurs tables du
Seigneur. Comme nous l’avons vu, il n’y a que « la table du Seigneur »
(1 Corinthiens 10:21), exprimant l’unité du corps (v. 17). En rompant le pain
ensemble, les membres du corps expriment l’unité de ce corps, et il n’y a pas d’autre
manière scripturaire de rompre le pain. Toute table dressée pour la cène en
dehors de ce principe, n’est pas « la
table du Seigneur
». C’est une table de l’homme, exprimant (sciemment
ou non) l’indépendance à l’égard de ce principe scripturaire ; chose digne
de l’attention sérieuse de tout membre du corps de Christ. On ne se rend pas
assez compte de la gravité de ce fait, qu’une table indépendante est la
négation de l’unité du corps, ainsi que des droits du Seigneur sur sa
propre table et sur sa
propre cène. Les enfants de Dieu sont
membres du corps de Christ, et ne peuvent disposer à leur gré de la cène du
Seigneur. Il faut qu’en prenant entre eux la cène, cet acte collectif soit
aussi l’expression de l’unité du corps ; sans cela, on ne peut pas
prétendre se trouver à la table du
Seigneur.
Mais ce terrain du témoignage de l’unité du corps, est aussi celui de la solidarité universelle des assemblées de Dieu entre elles. Si, comme nous l’avons vu, les actes d’une assemblée de Dieu sont ratifiés dans le ciel, ils le sont aussi, universellement, dans toutes les assemblées de Dieu, lesquelles forment ensemble, non une confédération d’assemblées, mais « le corps de Christ (*) ».
(*) Cela ne veut pas dire que les assemblées soient des membres du corps de Christ. Ce sont les individus qui le sont. Mais l’ensemble des assemblées, composées de ces membres, forme le corps, en supposant les choses dans l’état normal.
Supposons, pour un moment, qu’il y ait cinq mille assemblées de Dieu sur la terre, et que, selon la pensée de Dieu, tous les enfants de Dieu du monde entier se trouvent dans leur sein. Le Seigneur ayant conféré son autorité à l’assemblée locale, chacune de ces assemblées a la compétence pour s’administrer et la responsabilité de le faire. Le Seigneur est seigneur sur elles toutes : « Il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême » (Éphésiens 4:5). L’Esprit agit et dirige dans chacune, et c’est un seul Esprit. La compétence et la responsabilité sont locales dans chacune, mais la solidarité est universelle, de sorte que les actes de chacune des cinq mille assemblées sont acceptés universellement. Jusque-là, tout est simple. Mais voici que, par l’action de l’ennemi (comme, hélas ! cela est arrivé), une des cinq mille refuse d’accepter l’acte solennel d’une autre d’entre elles, et persiste dans son refus. Ce fait, n’est-ce pas, la constitue immédiatement schismatique et sectaire : elle cesse d’être une assemblée de Dieu ; elle se sort elle-même de la communion des cinq mille, rompant ses liens avec elles et s’excluant elle-même. Si, après cela, une personne de cette assemblée se présentait dans une de celles qui sont restées en communion, cette personne pourrait-elle être reçue, bien qu’elle soit membre du corps de Christ et qu’il n’y ait rien dans sa marche qui moralement encoure la discipline ? Non ; car elle est solidaire, sciemment ou non, de l’acte de l’assemblée à laquelle elle appartient, et qui est en révolte contre l’autorité du Seigneur. Recevoir cette personne telle quelle, serait accepter la révolte de la dite assemblée, et l’assemblée qui la recevrait se trouverait à son tour solidaire de cette révolte. Mais si la personne dont nous parlons vient à comprendre qu’elle a à se purifier de sa solidarité avec son assemblée, et qu’elle se dégage personnellement de la culpabilité de celle-ci — qui n’est plus une assemblée — alors elle aura sa place partout en sa qualité de membre du corps de Christ. Nous avons supposé que tous les enfants de Dieu sur la terre se trouvaient dans les cinq mille assemblées. Ce n’est pas le cas actuellement, vu la ruine, mais le principe n’en reste pas moins vrai et applicable pour toutes les assemblées de ceux qui sont réunis au nom du Seigneur Jésus, sur le terrain de l’unité du corps de Christ.
J.N. Darby
M.E. 1897 p. 446-458 et 461-464
Une traduction un peu plus littérale figure dans M.E. 1866 p. 341-354
= Collected Writings 14 p. 301-307
Rien n’est plus funeste que la confusion entre le jugement individuel et la conscience. Nous en voyons le plein résultat dans l’état actuel du protestantisme, où l’on se sert du jugement privé pour autoriser le rejet de tout ce qu’individuellement on n’approuve pas.
La différence entre les deux est pourtant bien simple. Prenons un cas particulier. Nous admettons tous l’autorité paternelle. Cependant, s’il s’élève une question de conscience, si, par exemple, l’autorité de Christ et la confession de son nom sont en question, il va sans dire que l’autorité paternelle doit céder. Je suis tenu d’aimer Christ plus que père et que mère. Mais supposez que je rejette l’autorité de mon père dans tout ce en quoi mon jugement particulier diffère du sien quant à ce qui est juste, j’abolis ainsi toute autorité. Il peut se présenter des cas où je sois appelé à rechercher anxieusement quel est mon devoir, et où le discernement spirituel seul peut arriver à un jugement juste. Cela a lieu dans tout le cours de la vie chrétienne. Il faut que nos sens deviennent exercés à discerner le bien et le mal ; nous devons marcher, non comme étant dépourvus de sagesse, mais comme étant sages ; ayant de l’intelligence pour comprendre quelle est la volonté du Seigneur (comp. Hébreux 5:14, et Éphésiens 5:15-17). Ces exercices sont utiles.
Mais confondre avec la conscience un jugement que je forme simplement quant à ce qui est juste, c’est en fait confondre la volonté avec l’obéissance. La vraie conscience est toujours obéissante à Dieu ; mais si l’on estime suffisant ce que l’on voit soi-même, il s’introduit bientôt dans l’esprit une confusion d’un caractère mortel. Quelqu’un refusera-t-il de se soumettre à l’autorité du père, même dans une chose importante, à moins que celui-ci ne puisse apporter un texte de l’Écriture à l’appui de tout ce qu’il demande ? Ne serait-ce pas établir l’autorité du moi et de la volonté propre que d’admettre un tel principe ?
Je vais plus loin, et voici le point que je désire mettre en lumière. Supposez qu’une personne ait été exclue d’une assemblée pour cause de péché. Chacun admet que, si elle est vraiment humiliée, elle doit être réintégrée. L’assemblée croit la personne en question vraiment humiliée ; moi, au contraire, je pense qu’elle ne l’est pas. L’assemblée la reçoit. Que dois-je faire ? Rompre avec l’assemblée ou refuser de me soumettre à son acte, parce que je crois qu’elle s’est trompée ? Ou bien supposez (et c’est un cas beaucoup plus éprouvant pour le cœur) que je croie humiliée maintenant la personne retranchée, tandis que l’assemblée est persuadée du contraire. Que faire encore ? Eh bien, dans l’un ou l’autre cas, je puis me soumettre à un jugement que je crois erroné et regarder au Seigneur pour qu’il le redresse. Il existe une humilité qui tient le moi à sa place, qui n’oppose pas sa propre opinion à celle des autres, alors même qu’on serait convaincu d’avoir raison.
Une autre question se rattache à celle-là — l’acte d’une
assemblée liant une autre assemblée. Je n’admets pas des assemblées
indépendantes, parce que l’Écriture ne le fait pas. Il y a « le corps de Christ
», tous les
chrétiens en sont membres, et l’Église de Dieu dans un endroit représente l’Église
tout entière, et agit en son nom. Ainsi, dans la première épître aux
Corinthiens, où ce sujet est traité, l’apôtre s’adresse à tous les chrétiens en
même temps qu’à l’assemblée de Corinthe comme telle ; toutefois cette
assemblée est traitée comme le corps ; elle est constituée localement
responsable du maintien de la pureté de l’assemblée ; le Seigneur Jésus
est considéré comme y étant présent, et ce qui s’y faisait était fait « au nom du Seigneur Jésus-Christ
».
On ignore complètement cela, lorsqu’on parle d’assemblées composées de tant ou
tant de chrétiens capables et intelligents et d’un grand nombre de chrétiens
ignorants. On met de côté la présence du Seigneur au milieu de l’assemblée. La
chair, dit-on, agit souvent dans une assemblée. Pourquoi affirmer cela et
oublier qu’elle peut agir dans une personne individuellement ?
Puis, pourquoi dire que l’on obéira premièrement au Seigneur, et ensuite à l’Église ? Si le Seigneur est dans l’Église, parler ainsi c’est tout simplement vouloir opposer un jugement particulier à celui d’une assemblée réunie au nom de Christ, avec sa promesse d’être au milieu d’elle (et si elle n’est pas réunie ainsi, je n’ai rien à faire avec elle) ; c’est dire : Je suis plus sage que ceux qui sont rassemblés ainsi.
Je rejette entièrement, comme antiscripturaire, le principe qui dit : « Christ premièrement, et ensuite l’Église ». Si Christ n’est pas dans l’Église, je ne la reconnais pas du tout. Ce principe suppose que l’Église n’a pas Christ, faisant de Christ et de l’Église deux parties distinctes. Je puis raisonner avec une assemblée, si elle en est une, parce que je suis un membre de Christ, et ainsi, comme étant de cette assemblée, je puis la servir.
Mais si je la reconnais comme une assemblée de Dieu, je ne puis
admettre que Christ n’y soit pas, car ce serait nier qu’elle est une assemblée
de Dieu. La pensée de ce qu’est une assemblée de Dieu fait défaut chez
plusieurs. Cela n’est pas surprenant, mais cela fausse le jugement sur le point
en question. On confond : « Si la parole dit » avec : « Si
moi je ne vois pas
que la Parole dise ».
C’est simplement se confier en son propre jugement, en opposition à celui des
autres et de l’Assemblée de Dieu.
Je ne pourrais, pour un seul instant, placer une question de blasphèmes contre Christ sur un pareil terrain. C’est une véritable perversité. Chercher à couvrir des blasphèmes contre Christ par des questions d’église, ou en mettant en avant la conscience individuelle, est une chose que j’ai en parfaite horreur (*).
(*) Allusion aux controverses avec Béthesda.
Pour parler de sujets moins importants, prenons la question sous
une autre forme. Supposons, comme nous l’avons déjà fait plus haut, que je
fasse partie d’une assemblée, et que je la croie dans l’erreur quant à son
jugement sur une chose quelconque. Dois-je lui
imposer
ma manière de voir individuelle ? Sinon, qu’ai-je à faire ?
Quitter l’assemblée de Dieu, si elle en
est une (et si elle n’a pas droit à ce nom, je n’y vais pas) ? Que faire,
je le répète ? Si je ne reste pas dans une assemblée par la raison qu’elle
n’est pas d’accord avec moi en toute chose, je ne puis être d’aucune assemblée
de Dieu dans ce monde. Tout cela est simplement nier la présence et les secours
de l’Esprit de Dieu et la fidélité de Christ envers les siens. Je ne puis pas
voir de sainte humilité en cela.
Si une assemblée a jugé, comme telle, dans un cas de discipline, en admettant toutes les communications et remontrances fraternelles, une autre assemblée est tenue d’accepter cet acte. Si le méchant est exclu à Corinthe, Éphèse doit-elle le recevoir ? Où serait alors l’unité ? Où serait le Seigneur au milieu de l’Église ? Ce qui m’a fait sortir de l’église nationale, c’est la vérité de l’unité du corps. Là où cette vérité n’est pas reconnue et pratiquée, je ne dois pas aller. Et quant aux églises indépendantes, je les estime aussi mauvaises ou pires que les églises nationales. Mais si chaque assemblée agit pour elle-même indépendamment des autres, et reçoit de cette manière, l’unité du corps est rejetée, et il n’y a plus que des églises indépendantes : l’unité pratique du corps n’existe pas.
Mais on ne me fera jamais prendre à l’iniquité qui veut faire de l’acceptation de blasphémateurs une question ecclésiastique. Si quelqu’un veut marcher avec des blasphémateurs, ou bien contribuer à les faire recevoir ou supporter à la table du Seigneur, je ne m’associerai pas avec eux (*). D’autre part, les principes que plusieurs voudraient faire prévaloir, décèlent un manque évident d’humilité personnelle, et détruisent l’idée même de l’Église de Dieu. Mais je ne veux pas mêler les deux questions. Je n’accepte pas que l’on mette de côté ma liberté spirituelle : nous sommes un troupeau, non pas des gens parqués. Seulement, dans des questions de discipline, où aucun principe n’est nié, ni aucune vérité de Dieu mise de côté, je n’oppose pas mon jugement à celui de l’Assemblée de Dieu dans les choses que Dieu a confiées à ses soins. Ce serait me poser comme étant plus sage qu’elle, et négliger la parole de Dieu qui a assigné certains devoirs à une assemblée, qu’il honorera dans la position qu’il lui a faite.
(*) Allusion aux controverses avec Béthesda.
J’ajoute qu’il existe une obéissance dans ce que nous
connaissons, précédant toutes les questions qui peuvent surgir quant à la
difficulté d’obéir dans les choses où nous aimerions être libres d’agir à notre
guise. « À celui qui a, il sera
ajouté
». Obéir dans ce que l’on sait, est un grand moyen de savoir
davantage.
On dit aussi que « le lien d’unité entre les églises, c’est
la seigneurie de Christ ». Mais l’Écriture ne dit pas un mot « d’églises »,
quand il s’agit d’unité, ni de lien d’églises, et l’unité ne consiste pas dans
une union d’églises. La seigneurie est essentiellement individuelle, et parler
du Seigneur du corps (*) n’est pas
scripturaire. Christ est Seigneur relativement aux personnes individuellement ;
il est Chef
(ou Tête) sur toutes
choses à l’assemblée qui est son corps. L’unité n’existe pas par la seigneurie.
Il va sans dire que l’obéissance individuelle, de même que toute piété,
contribuera à maintenir l’unité, mais l’unité est celle de l’Esprit, et dans le corps,
non pas dans des corps. Les
épîtres aux Éphésiens et aux Corinthiens nous enseignent clairement que l’unité
est dans l’Esprit et par l’Esprit, et que, sous ce rapport, Christ occupe la
place de Chef (ou Tête), non pas celle de Seigneur qui a trait aux chrétiens
individuellement. L’erreur dont je viens de parler, si elle était mise en
pratique, fausserait entièrement la position des réunions, en ferait de simples
réunions dissidentes, et ne répondrait en aucune manière à la pensée de Christ.
(*) du corps de Christ, « de l’Assemblée qui est son corps ».
Confondre l’autorité
avec
l’infaillibilité
est un misérable
sophisme facile à démêler. Dans cent cas différents, l’obéissance peut être
obligatoire, sans qu’il y ait infaillibilité. S’il en était autrement, il n’y
aurait pas d’ordre possible dans le monde. Il n’existe point d’infaillibilité
dans le monde, mais beaucoup de volonté propre ; et s’il ne doit point y
avoir d’obéissance là où il n’y a point d’infaillibilité, point d’acquiescement
à ce qui a été décidé, il n’y a pas de limites à la volonté propre et il n’y a
plus d’ordre. Dans cette question d’autorité, il s’agit de compétence, non d’infaillibilité.
La compétence est une chose, l’infaillibilité en est une autre. Un père n’est
pas infaillible, mais il possède une autorité que Dieu lui a donnée, et se
soumettre à cette autorité dans la sphère qui lui appartient, est un devoir. Un
officier de police n’est pas infaillible, mais il possède une autorité
compétente dans les cas soumis à sa juridiction.
Il peut y avoir des recours contre l’abus de l’autorité, ou, dans certains cas, un refus de se soumettre, lorsqu’une autorité supérieure nous y oblige, comme, par exemple, la conscience dirigée par la parole de Dieu, car nous devons obéir à Dieu plutôt qu’à l’homme ; mais l’Écriture ne donne jamais de liberté à la volonté humaine comme telle. Nous sommes sanctifiés pour l’obéissance de Christ (1 Pierre 1:14). Ce principe — faire la volonté de Dieu dans l’obéissance, sans vouloir résoudre toutes les questions abstraites qui pourront s’élever — offre un chemin de paix négligé par bien des esprits qui se tiennent eux-mêmes pour plus sages ; car c’est le chemin de la sagesse de Dieu.
Confondre l’autorité avec l’infaillibilité, affaiblir ainsi la première sous prétexte qu’elle n’est pas infaillible, n’est donc qu’un sophisme qui trahit le désir d’être libre de faire sa propre volonté, et la confiance que le jugement de telle ou telle personne est supérieur à tout ce qui a déjà été jugé. Il y a une autorité judiciaire dans l’Église de Dieu. S’il n’en était pas ainsi, elle serait la plus affreuse iniquité sur la terre, parce qu’elle mettrait sur toute iniquité la sanction du nom de Christ. Et c’est là ce qu’ont voulu et en faveur de quoi ont plaidé ceux chez qui les questions, auxquelles je réponds ici, ont pris leur origine ; ceux qui ont osé affirmer que, quelle que soit l’iniquité ou le levain toléré dans une assemblée, l’assemblée n’en peut pas être souillée. Des affirmations comme celles-là ont fait du bien sous certains rapports : elles sont détestées et rejetées par tout cœur honnête, et par tous ceux qui ne cherchent pas à justifier le mal. Car c’est de cela qu’en réalité il s’agit, et de rien d’autre.
L’autorité judiciaire de l’Église est dans l’obéissance
à la parole de Dieu. « Ne jugez-vous pas ceux de dedans ? Mais ceux de dehors,
Dieu les juge. Ôtez le méchant du milieu de vous-mêmes ».
Et je le
répète, si l’on ne fait pas ce que l’Écriture demande ici, l’Église de Dieu
devient le soutien et l’appui de tout péché et de toute turpitude. J’affirme en
même temps, de la manière la plus positive, que si dans une assemblée l’on
obéit à cette écriture en mettant le méchant dehors, les autres chrétiens sont
tenus de respecter cet acte. Pour réprimer l’action de la chair dans l’accomplissement
de ce devoir, il y a des moyens dans la présence de l’Esprit de Dieu au milieu
des saints, et dans l’autorité suprême du Seigneur Jésus-Christ ; mais le
remède ne se trouve pas dans la prétention misérable et totalement
antiscripturaire de ceux qui veulent établir la compétence de toute personne
qui s’arroge le droit de juger pour elle-même indépendamment de ce que Dieu a institué.
Envisagé sous
son jour le plus favorable, ce système n’est pas proprement une prétention
individuelle. Il est bien connu, depuis le temps de Cromwell, sous le nom de système indépendant
: c’est la
reconnaissance d’un corps de chrétiens indépendant de tout autre, comme
association volontaire. Or c’est tout simplement la dénégation de l’unité du
corps et de la présence et de l’action du Saint-Esprit dans le corps.
Supposez que nous soyons un corps de francs-maçons, et qu’une personne ait été exclue de l’une des loges, d’après les règles de l’ordre. Qu’arriverait-il si, au lieu d’en appeler à la dite loge pour la révision de la cause, si l’on pense qu’elle a mal jugé, chacune des autres loges recevait ou repoussait la personne exclue d’après son autorité propre et indépendante ? Il est clair que l’unité du système franc-maçonnique serait détruite. Chacune des loges serait un corps indépendant, agissant pour lui-même. En vain alléguerait-on qu’un tort a peut-être été fait et que la loge n’est pas infaillible ; il n’en serait pas moins vrai que l’autorité compétente des loges et l’unité de l’ensemble seraient ainsi anéanties et le système maçonnique dissous. Il peut y avoir des remèdes pour des difficultés de ce genre. C’est très bien, s’ils sont nécessaires ; mais le remède proposé ne sera qu’une prétention de supériorité de la part de la loge qui refuse de se conformer à la décision de l’autre, et une dissolution de la franc-maçonnerie.
Or je rejette de la manière la plus absolue la prétendue compétence d’une église ou assemblée d’en juger une autre. La tentative de ceux qui cherchent à établir ce principe n’est pas autre chose qu’une dénégation antiscripturaire de la structure tout entière de l’Église de Dieu. Ce que l’on veut, c’est l’indépendance, système que je connais depuis cinquante ans et auquel je ne voudrais jamais me joindre. Si quelqu’un aime ce système, qu’il s’y associe, car, quoi qu’on dise, ce que préconisent plusieurs n’est pas autre chose que cela. L’indépendance est simplement un système selon lequel chaque église juge pour elle-même indépendamment d’une autre, et c’est là ce qu’on demande. Je ne cherche pas querelle à ceux qui, aimant à juger par eux-mêmes, préfèrent ce système ; seulement, je suis parfaitement convaincu que leur système est, à tous égards, entièrement antiscripturaire. L’Église n’est pas un système volontaire. Elle n’est pas formée (ou plutôt déformée) d’un nombre de corps indépendants, agissant chacun pour soi-même. Quel que fût le remède aux difficultés dont nous parlons, on n’a jamais songé qu’Antioche pût recevoir des gentils et Jérusalem les refuser, et qu’ensuite toutes choses continuassent à marcher selon l’ordre de l’Église de Dieu. Il n’y a pas trace, dans l’Écriture, d’une indépendance et d’un désordre pareils. La parole de Dieu renferme toutes les preuves possibles, historiques et doctrinales, du fait qu’il y a sur la terre un corps qui a pour fondement de bénédiction l’unité dont le maintien est le devoir de tout chrétien. La volonté propre peut désirer qu’il en soit autrement ; mais certainement, ni la grâce, ni l’obéissance à la parole de Dieu, ne pensent ainsi.
Il peut surgir des difficultés ; je l’ai déjà dit. Nous n’avons pas de centre apostolique, comme il y en avait un à Jérusalem ; c’est parfaitement vrai. Mais notre ressource, c’est l’action de l’Esprit dans l’unité du corps, l’action de la grâce qui guérit et celle des dons qui sont donnés « pour l’utilité », et la fidélité d’un Dieu miséricordieux qui a promis de ne jamais nous laisser ou nous abandonner. Ce qui s’est passé à Jérusalem, et qui nous est rapporté au 15e chapitre des Actes, est une preuve que l’Église scripturaire n’a jamais imaginé, ni accepté l’action indépendante sur laquelle on insiste. L’action du Saint-Esprit s’exerçait dans l’unité du corps, et il en est toujours ainsi. L’acte exécuté à Corinthe sous la direction de l’apôtre (1 Corinthiens 5) (et qui nous lie comme étant la parole de Dieu), avait une portée qui s’étendait au corps tout entier, l’Église de Dieu ; aussi tous ceux qui la composent sont-ils compris dans le commencement de l’épître, comme nous l’avons déjà fait remarquer (1 Corinthiens 1:2). Quelqu’un prétendrait-il que si l’incestueux de Corinthe devait être judiciairement exclu de cette église, chaque église avait à juger pour elle-même et à décider si elle devait le recevoir, et que l’acte judiciaire devait passer comme non avenu ou comme valable seulement à Corinthe, tandis qu’Éphèse ou Cenchrée auraient pu agir ensuite comme bon leur aurait semblé ? À quoi bon, alors, l’acte solennel et les directions de l’apôtre ? Eh bien, cette autorité et ces directions sont la parole de Dieu pour nous maintenant.
Je sais qu’on dira : « Oui, mais vous ne pouvez vous y
conformer comme il faut, attendu que la chair peut agir ». Il y a, en
effet, possibilité
que la chair
agisse. Mais je suis parfaitement sûr que ce qui nie l’unité de l’Église, ce
qui s’érige pour son propre compte et dissout l’unité en corps indépendants,
est la dissolution de l’Église de Dieu, est antiscripturaire, que c’est la chair
et pas autre chose.
Cette tendance, je commence par la juger avant d’aller
plus loin. Sans doute, la chair peut
agir,
mais il existe un remède pour faire face à cette difficulté, un précieux remède ;
c’est, pour les esprits humbles, le secours de l’Esprit de Dieu agissant dans l’unité
du corps, ce sont l’amour et les soins fidèles du Seigneur, comme je l’ai déjà
dit ; mais ce n’est pas la volonté prétentieuse qui s’affirme elle-même et
renie l’Église de Dieu. Ma réponse est donc que ce qu’on allègue est un
sophisme qui confond l’infaillibilité avec une autorité divinement établie,
reconnue par des cœurs humbles où demeure la grâce ; et que le système que
l’on prône est l’esprit prétentieux de l’indépendance, le rejet de toute l’autorité
de l’Écriture dans son enseignement relatif à l’Église, et l’autorité de l’homme
mise à la place de celle de Dieu. Il est clair que si deux ou trois sont
réunis, ils forment une assemblée, et que, s’ils sont réunis selon l’Écriture,
ils forment une assemblée de Dieu dans l’endroit où ils se trouvent. Sinon, que
sont-ils ? — Si cette assemblée est la seule qui se trouve dans la
localité, elle y est l’assemblée de Dieu. Toutefois j’objecte pratiquement à ce
qu’elle en prenne le titre, parce que l’assemblée de Dieu dans une localité
quelconque embrasse proprement tous les saints qui sont là ; et il y a un
danger pratique pour les âmes à ce qu’une assemblée prenne le nom d’assemblée
de Dieu, en ce qu’on perd ainsi de vue l’état de ruine de l’Église, et qu’on
affiche la prétention d’être quelque chose, bien que, dans le cas considéré, ce
ne fût pas une fausse prétention. S’il existe une assemblée ainsi réunie en
présence d’une autre qui doive son existence à la volonté de l’homme, dans l’indépendance
à l’égard de la première, celle-ci est seule moralement, devant Dieu, l’assemblée
de Dieu, et l’autre ne l’est pas du tout, parce qu’elle est formée sur le
principe de l’indépendance relativement à l’unité du corps.
Je rejette de la manière la plus complète et la plus positive
tout le système « indépendant », comme antiscripturaire et comme un
mal positif et radical. Maintenant que l’unité du corps a été mise en évidence
et que la vérité scripturaire de cette unité est connue, ce « système
indépendant » est simplement une œuvre de Satan. L’ignorance de la vérité
est une chose, elle est notre commune part de bien des manières ; l’opposition
à la vérité est une autre
chose.
On allègue, je le sais, que l’Église est maintenant dans un état
de ruine tel, que l’ordre scripturaire selon l’unité du corps ne peut être
maintenu. Que ceux qui font ces objections avouent donc, en gens honnêtes, qu’ils
cherchent un ordre non-scripturaire, ou plutôt le désordre. S’ils étaient dans
le vrai, il serait impossible de se rencontrer pour rompre le pain, si ce n’est
au mépris de la parole de Dieu, car elle dit que « nous qui sommes plusieurs, nous sommes un seul pain, un seul
corps, car nous participons tous à un seul et même pain »
(1
Corinthiens 10:17). Nous professons être un seul corps, toutes les fois que
nous rompons le pain. L’Écriture ne connaît pas autre chose, et l’Écriture est
un lien trop fort et trop parfait pour être rompu par le raisonnement de l’homme.