Usons de grâce

Gagner le cœur aussi bien que la conscience

[Restauration, lavage des pieds ; danger de s’ériger en juge]


J. N. Darby


ME 1941 p. 309 = ME 1962 p. 166

Il peut être juste de se servir du fouet et de la verge, mais ceux-ci ne gagneront jamais les cœurs. Ce n’est pas non plus la justice qui règne parmi les saints de Dieu, mais « la grâce par la justice pour la vie éternelle ». Hélas ! combien de péchés qui auraient pu être lavés selon Jean 13:1-17, ne l’ont pas été ; combien de frères qui auraient pu être gagnés et ramenés à Dieu et à nous, ont été éloignés pour toujours, parce que nous nous sommes contentés de marteler leur conscience sans que leur cœur ait été touché, sans que nous ayons même songé à parler à leur cœur. Nous n’avons pu surmonter le mal, parce que nous ne l’avons pas surmonté par le bien. Nous nous sommes empressés de prendre la place de juges, mais le jugement s’est retourné contre nous ; et nous ne nous sommes guère appliqués à imiter l’humble travail du Maître. Combien peu nous comprenons qu’agir simplement selon la justice — quelque juste que soit notre manière de faire — n’amènera jamais la restauration des âmes ; car le jugement si tempéré et si vrai qu’il soit — ne touchera pas les cœurs, ne les adoucira pas, et ne les amènera pas à recevoir l’instruction, dont ils auraient pourtant besoin, puisque les faits ont prouvé que ces cœurs ne sont pas à leur vraie place devant Dieu.

L’homme n’est pas tout entier conscience ; et, si la conscience de quelqu’un est atteinte, tandis que son cœur reste éloigné, le résultat sera le même que pour nos premiers parents, les premiers pécheurs : il se cachera parmi les arbres du jardin pour échapper à la voix qui le condamne.