LA FOI ET LES DOUTES

Darby John Nelson

ME 1928 p158-160


On confond souvent les doutes et l’incrédulité. Je crois, par exemple, que Jésus est le Fils de Dieu et je n’ai aucune incrédulité à son égard, mais cette conviction est tenue en brèche dans mon cœur par l’activité du péché ou par des affections qui ne sont pas soumises à Dieu ; alors les doutes m’assaillent et je suis rempli de crainte et d’appréhension.

Mais quand, à la fin de tous les raisonnements qui m’assaillent, j’ai compris que le sang de Christ me purifie de tout péché, il n’y a désormais plus d’incertitude dans mon cœur ; c’est la foi. Dieu veut que ma conscience soit exercée et que je comprenne que, dans l’homme, il n’habite aucun bien. Jésus amène toujours l’âme et la conscience à reconnaître que nous ne sommes rien, que nous n’avons droit à rien. « Il ne convient pas » dit Jésus à la Cananéenne, « de prendre le pain des enfants et de le donner aux chiens ». Quand on a compris cela et qu’on sent ne pouvoir compter que sur Dieu seul, sur sa grâce, on a tout, on possède tout. Jésus ne pouvait pas dire à la Cananéenne qui reconnaissait n’avoir aucun droit à la grâce : « Il n’y a pas de pain pour toi ! »

Il faut renoncer à toute prétention et s’en rapporter tout simplement à ce qu’il plaît à Dieu de faire ; alors, on trouve que la grâce est là et l’on n’est jamais confus, car Dieu est amour. Dieu est riche en miséricorde. La foi écoute ce que Dieu dit et a pour résultat une parfaite certitude, une paix parfaite. Elle ne s’accompagne pas toujours de la joie, mais toujours de la paix, parce que Christ a réglé pour l’éternité la question entre Dieu et nous. Cela ne nous empêche pas de devoir être revêtus, de l’armure complète de Dieu, car avec la paix, le combat n’a nullement cessé.

Je voudrais faire encore observer une chose au sujet de la foi, la voici : Lorsqu’il s’agit de glorifier Dieu dans notre marche, Satan est toujours là pour s’y opposer en nous poussant au doute. Lors de la multiplication des pains, Jésus aurait voulu que ses disciples fussent les instruments de sa grâce et les vases de sa puissance. Il leur dit : « Donnez vous-mêmes à manger à cette multitude ». Il veut que nous agissions selon l’efficace de la vérité que nous connaissons, et il est affligé quand nous manquons de le faire ; il en est de même, quand il s’agit de la guérison du pauvre fils épileptique (Luc 9:41). « Ô génération incrédule et perverse, dit le Seigneur ; jusques à quand serai-je avec vous et vous supporterai-je ? » N’auraient-ils pas dû agir selon la connaissance qu’ils avaient de la puissance en Jésus ?