Résumé-Notes d’études bibliques à Paris rédigé par Jean Muller.
Table des matières :
26.9.1972
L’évangile de Jean présente la gloire de la personne de Jésus, le Fils de Dieu. Le Père est dans le Fils, et la vie divine et éternelle est manifestée en Lui. Mais cette vie divine qui était dans le Père et le Fils nous est communiquée : c’est le sujet de la première épître qui présente notre participation à la vie éternelle, sa nature, ses caractères, qui sont ceux de Dieu lui-même : amour et lumière.
Dans ses écrits, Jean place Dieu devant nous, personne divine sur la terre. Paul, par sa doctrine nous place dans le ciel devant Dieu, agréables en Christ. L’ensemble de leurs écrits constitue le dépôt le plus précieux que nous ayons à garder pendant les temps de la fin, jusqu’à ce que le Seigneur vienne.
L’épître, qui ne comporte aucune salutation, a été écrite au moment du déclin et de la ruine universelle : la dernière heure était venue, plusieurs antichrists, niant le Père et le Fils, rejetaient les vérités du christianisme, alors que l’incrédulité juive niait que Jésus était le Christ. Sur le plan moral, cette épître vient donc après la deuxième épître de Pierre, qui constate l’iniquité grandissante et annonce la venue des moqueurs, et après l’épître de Jude qui parle de l’apostasie, abandon d’un état antérieur.
L’apôtre rappelle d’abord ce qui était dès le commencement. C’est le troisième des quatre commencements que nous présente la Parole :
1 Jean 1:1, l’apôtre parle de « ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux ». Jean le Baptiseur avait parlé du Seigneur à deux de ses disciples, André et Jean qui, ayant entendu, étaient venus à Jésus, l’avaient vu et avaient demeuré auprès de Lui.
Puis au verset 3 (1 Jean 1:3),
Jean parle de ce que « nous avons vu
et entendu
» :
ayant vu le Seigneur, il avait entendu ses paroles, les disciples avaient reçu
les paroles de Jésus, l’avaient connu et cru (Jean 17:8). Devenus à leur tour
des témoins (Jean 15:27), ils avaient annoncé ce qu’ils avaient vu et entendu,
et d’autres avaient cru en Christ par leur parole (Jean 17:20).
Le témoignage de Jean concernait la parole de la vie : « la vie éternelle, qui était auprès du Père et qui nous a été manifestée » (1 Jean 1:1, 2).
La vie éternelle a été promise :
Il est vrai aussi que le Seigneur est venu, le Bon Berger, afin que les brebis aient la vie, et l’aient en abondance. Il leur donne la vie éternelle (Jean 10:10, 28).
« C’est ici la vie éternelle, qu’ils te connaissent seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ » (Jean 17:3).
L’apôtre annonçait maintenant ces choses pour que la communion des saints soient avec le Père et le Fils, avec les apôtres, les uns avec les autres et que leur joie soit accomplie.
3.10.1972
Résumé de l’épître : Le sujet fondamental de cette épître est : « Dieu nous a donné la vie éternelle et cette vie est dans Son Fils » (5:11), l’ensemble de la doctrine étant présenté dans le chapitre 1 et les 2 premiers versets du chapitre 2 qui forment la première partie.
La vie éternelle qui était auprès du Père est venue dans ce monde dans la personne de Christ. L’apôtre apporte les preuves assurées d’un témoin oculaire et auriculaire, insistant de la plus forte manière dans le début de cette épître, sur la réalité des faits sur lesquels se fonde le christianisme, et qui étaient déjà ou seraient plus tard niés ou altérés par les hérétiques et les gnostiques. Ceux-ci prétendaient au développement de la vérité, annoncée seulement en germe dans l’évangile, et niaient la venue de Christ en chair dans ce monde. Selon eux, la matière était une chose mauvaise en elle-même, et la Parole n’était qu’une déité secondaire. Tout le christianisme s’effondrait car on niait ainsi l’expiation. Ces hommes étaient de ceux qui, plus tard, se sont attachés à des enseignements de démons, défendant de se marier, prescrivant de s’abstenir des viandes (1 Tim. 4:2, 3). Ceux qui, maintenant, nient l’immortalité de l’âme se placent exactement sur le même terrain.
Au contraire, l’Écriture nous enseigne que Christ est le Dieu véritable et la vie éternelle, « car en lui, toute la plénitude s’est plue à habiter » (Col. 1:19), « car en lui habite toute la plénitude de la déité corporellement » (Col. 2:9) ; à cet égard, un trait frappant de cette épître est qu’il est souvent impossible de séparer Christ et Dieu, car « Moi et le Père, nous sommes un » (Jean 10:30).
Le message de l’apôtre était donné pour que notre communion soit avec le Père et avec Son Fils Jésus Christ. On peut remarquer que lorsque Jean parle de la grâce envers nous, il parle du Père et du Fils ; quand il s’agit de la nature de Dieu ou de notre responsabilité, il parle de Dieu.
La communion est indéfinissable ; elle ne se connaît que par sa réalisation ; le lien de l’âme avec Dieu et avec Christ produit une unité de pensées avec le Père au sujet du Fils comme objet des délices du Père, de même qu’avec le Seigneur dans la connaissance du Père révélé en Lui.
La communion des saints est aussi les uns avec les autres, sur un plan moral et spirituel, et non pas humain ou familial. La réalisation de la communion produit une joie accomplie ; de même que la connaissance de l’amour de Christ pour nous (comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés) apporte la joie de Christ dans le cœur et rend notre joie accomplie (Jean 15:9, 11).
Mais Christ, qui était la
vie, nous a apporté la connaissance de Dieu selon Sa nature qui est lumière
,
vérité qui sonde le cœur. Pour avoir communion avec Dieu, qui est lumière, il
faut être soi-même lumière dans le Seigneur et se tenir dans la lumière. La
vérité, comme dans les écrits de Jean, est présentée ici dans son caractère
absolu.
La communion se réalise collectivement dans les réunions d’assemblée autour du Seigneur, de la manière la plus précieuse et la plus élevée dans le culte et la fraction du pain. Dans la lumière, nous possédons ensemble ce que Dieu donne, nous en jouissons et nous le Lui rendons. La réalisation pratique de ces choses diffère malheureusement de l’un à l’autre, et la manifestation de l’amour vrai ne permet pas toujours de réaliser la communion entre les saints.
La pierre de touche demeure cependant la marche dans la lumière, comme Dieu est dans la lumière, en nous souvenant que nous sommes sous la grâce.
10.10.1972
Les déclarations remarquables des versets 1 à 5 touchant la vie éternelle manifestée, la communion avec le Père et le Fils, et la nature de Dieu qui est lumière, sont absolues et d’une portée éternelle.
Elles sont suivies, à partir du verset 6 de développements s’y rattachant, mais présentés de manière plus subjective et moins abstraite, tenant compte des difficultés que le croyant peut rencontrer sur la terre, pour saisir et mettre en pratique les privilèges accordés à la foi. Toutes les déclarations introduites par « si » ou « le cas étant que » supposent les chrétiens assurés de leur salut (il n’y a pas de « si » quant au salut), mais encore sur la terre et mis à l’épreuve.
L’apôtre présente les cas suivants :
D’une manière générale,
l’apôtre en disant nous
parle des chrétiens, et même plus
particulièrement des Juifs au début du chapitre 2 : « Lui est la
propitiation pour nos
péchés, et non pas seulement pour les nôtres, mais
aussi pour le monde entier ».
Dans les cas moraux développés par l’apôtre, il y en a trois qui, d’une manière différente, sont opposés à la vérité :
De telles professions peuvent caractériser ceux qui n’ont pas la vie et sont encore, quant à leur position, dans les ténèbres, mais elles s’appliquent aussi à des croyants dont la marche n’est pas dans la lumière et qui sont donc, pratiquement et pour un moment, dans les ténèbres. Car il s’agit ici de l’application du principe absolu de la possession de la vie éternelle à la réalisation de la communion. À cet égard, la marche plusieurs fois mentionnée dans ces passages, manifeste l’état intérieur actuel du cœur. Veillons aussi sur l’état de nos cœurs, et sur notre marche de telle sorte que nous puissions parler en vérité.
Nous sommes donc exhortés à marcher dans la lumière, comme Lui est dans la lumière. Paul exhortait de même les Éphésiens : « Vous êtes lumière dans le Seigneur ; marchez comme des enfants de lumière » (Éph. 5:8). Marcher dans la lumière, c’est nous tenir dans la présence de Dieu, comme Énoch pendant 300 ans ou Élie au moins pendant un temps, la règle de notre volonté étant Dieu lui-même, et les pensées de nos cœurs étant formées par Dieu révélé en Christ.
Si nous réalisons cette marche dans la lumière, nous — croyants — avons communion les uns avec les autres. Gardés de l’égoïsme qui caractérise le monde et nos cœurs naturels, nous jouissons ensemble de ce que Dieu nous donne : c’est l’atmosphère du ciel, la lumière et l’amour, que nous pouvons réaliser déjà sur la terre.
Par l’Esprit, nous jouissons ensemble de la lumière, en participant à la nature divine. Notre conscience est en même temps au large, car nous connaissons la valeur et l’efficace du sang de Jésus Christ le Fils de Dieu, qui nous purifie de tout péché, bien que le péché soit encore en nous.
17.10.1972
Nous avons continué à considérer les diverses manières dont sont mises à l’épreuve les manifestations de la vie divine en nous.
Au verset 7 l’apôtre présente la position chrétienne, et ses trois caractères, en rapport avec la nature de Dieu :
Au verset 8, c’est donc la lumière qui nous empêche de dire que nous n’avons pas de péché. Il s’agit ici du péché dans sa nature, qui est entré dans le monde par la faute d’Adam. Cette nature (question traitée dans la deuxième partie de l’épître aux Romains, ch. 5:12 à 8) a été condamnée par Dieu à la croix de Christ, qui nous en a délivrés. Le Saint Esprit, agissant dans le nouvel homme, nous permet de mortifier le vieil homme et de manifester alors la vie de Christ en nous. Au contraire, dire que nous n’avons pas de péché, c’est nous séduire nous-mêmes et la vérité — qui dit les choses telles qu’elles sont dans la lumière de Dieu — n’est pas en nous.
Dans les versets 9 et 10, il s’agit ensuite des péchés, fruits de la nature pécheresse (question traitée dans la première partie de l’épître aux Romains, ch. 1 à 5:11) ; deux états sont possibles : confesser nos péchés ou dire que nous n’avons pas péché.
Si nous confessons nos péchés à Dieu, Il est fidèle et juste envers Jésus Christ, le Juste, pour nous pardonner et nous purifier.
L’âme alors s’identifie avec Dieu dans le jugement porté sur la faute et sur les racines les plus profondes et les plus lointaines qui l’ont amenée ; c’est le nouvel homme jugeant le vieil homme dans la lumière de Dieu : au sentiment d’horreur d’avoir péché contre la grâce, fait suite la délivrance du péché par cette même grâce, surabondant là où le péché abondait.
David, auteur des Psaumes 32 et 51, a connu ce chemin moral dans l’affaire d’Urie, le Héthien, après la période où son cœur ne voulait pas s’ouvrir.
À l’opposé, la Parole nous présente des exemples de confessions charnelles, prononcées par des hommes qui n’avaient pas la vie :
Verset 10 : Il est possible que nous ayons enfin la prétention de ne pas avoir péché : alors non seulement nous mentons (v. 6), comme en disant que nous avons communion avec Dieu dans les ténèbres, — non seulement nous nous séduisons nous-mêmes et la vérité n’est pas en nous, comme en disant que nous n’avons pas de péché (v. 8), — mais de plus nous faisons Dieu lui-même menteur, car Dieu a dit que tous les hommes ont péché et n’atteignent pas à Sa gloire (Rom. 3:22). Donc la Parole de Dieu n’est pas en nous.
Au contraire, la communion avec Dieu dans la lumière, maintient dans notre vie chrétienne journalière, le sentiment du pardon et la pureté de cœur.
24.10.1972
Les choses que l’apôtre écrivait selon la révélation de la nature de Dieu, qui est lumière, l’étaient pour que notre joie soit accomplie (1:4) et aussi pour que nous ne péchions pas (2:1).
Cela implique que nous pouvons pécher, car certes, « il n’y a point d’homme qui ne pèche » (1 Rois 8:46) et « nous faillissons tous à plusieurs égards » (Jacques 3:2). La présence du péché et de la chair en nous ne nous oblige toutefois nullement à pécher. Mais s’il arrive que nous péchions, la provision de la grâce divine est là, selon l’excellence de la Personne et de l’œuvre de Christ.
Car nous avons un avocat auprès du Père, Jésus Christ le Juste, qui est la propitiation pour nos péchés. Il ne s’agit pas ici de notre acceptation devant Dieu (touchant notre position nous sommes agréables dans le Bien-Aimé, Éph. 1:6), ni d’acquérir la justice (car nous sommes la justice de Dieu en Christ, 2 Cor. 5:21), mais de la restauration de la communion qui est immanquablement perdue par le péché, fut-ce une seule pensée légère. Christ est notre Avocat auprès du Père, il prend en mains notre cause et intercède pour nous.
Nous avons en nous aussi l’Esprit Saint envoyé par le Père, comme le Consolateur, le Paraclet, l’Esprit de vérité (Jean 14:16), qui produit dans nos âmes la repentance, comme fruit de l’intercession de Christ, et par laquelle la communion peut être rétablie avec le Père. La vérité est donc présentée ici sur le terrain le plus élevé, du maintien de nos relations avec le Père, qui est un Dieu saint visitant tout péché chez les siens, car tout péché est avant tout contre Lui ; les conséquences pratiques des manquements chez les croyants ne sont pas développées dans cette épître, toutes réelles et solennelles que soient les voies de Dieu en gouvernement envers les siens sur la terre.
David, restauré après sa chute, et objet de la grâce de Dieu, a porté jusqu’à la fin de sa vie les conséquences de ses actes, selon les trois formes de discipline que Dieu a exercée envers lui, car adultère et meurtrier, il avait aussi donné occasion aux ennemis de l’Éternel.
Et ces pensées se lient alors au tribunal de Christ, où tout sera manifesté et où chacun recevra les choses accomplies dans le corps. Dans la parfaite lumière, les voies de Dieu seront connues et comprises dans leur perfection, la majesté de Dieu maintenue par son jugement, et la perfection de Sa grâce gravée dans nos âmes comme souvenir éternel.
Si Christ est notre avocat devant le Père, Il est aussi notre souverain sacrificateur devant Dieu, car Il est entré « dans le ciel même, afin de paraître maintenant pour nous devant la face de Dieu » (Héb. 9:24). Comme Aaron portait les noms des fils d’Israël sur ses deux épaules (l’éphod) et sur son cœur (le pectoral de jugement) lorsqu’il entrait devant l’Éternel, ainsi aussi Christ souverain sacrificateur, ressuscité et à la droite de Dieu, intercède pour nous (Rom. 8:34) ; Il sympathise à nos infirmités, nos faiblesses et nos épreuves. Par Lui nous avons accès au trône de la grâce pour avoir miséricorde et secours au moment opportun. « De même aussi l’Esprit nous est en aide dans notre infirmité… l’Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables » (Rom. 8:26).
Christ dans le ciel est donc le garant de notre position en Lui devant Dieu. Mais si le péché est entré dans nos voies, Christ intervient devant le Père, selon l’excellence de Sa personne et de Son œuvre :
La Parole distingue toujours
cette œuvre de la propitiation en faveur de la création souillée ou des
créatures souillées et coupables, et la substitution ou la réconciliation des
croyants, conséquence d’une œuvre intérieure individuelle accomplie dans l’âme,
selon laquelle l’efficace de l’œuvre de Christ est imputée en justice aux
croyants. La propitiation pour les péchés est envers tous, c’est-à-dire envers
les Juifs comme l’apôtre l’écrivait (« pour nos péchés »), mais aussi
envers les nations « le monde entier »), sans distinction de peuple
ou race. Ceci ne signifie pas que tous croient et soient sauvés, car il faut
une foi individuelle en Jésus Christ : la justice de Dieu est alors sur
ceux qui croient (Rom. 3:22).
14.11.1972
Nous sommes revenus sur l’expression « demeurer en Dieu » donnée dans les versets 5 et 6 ainsi qu’à la fin du chapitre 2 (v. 28). « Celui qui dit demeurer en lui (c’est-à-dire en Dieu), doit lui-même aussi marcher comme lui a marché » (c’est-à-dire comme Christ a marché) (v. 6). Il s’agit ici d’un état d’âme subjectif qu’on ne peut définir qu’en en jouissant pratiquement.
Il est vrai de tous les chrétiens authentiques, ayant la vie divine, que Dieu demeure en eux par Son Esprit : « par ceci nous savons qu’il demeure en nous, savoir par l’Esprit qu’il nous a donné » (3:24). Mais l’Esprit, habitant dans le croyant, agit alors en lui pour faire goûter à l’âme ce qu’est demeurer dans le Père. Dieu est le refuge élevé du cœur, qui baigne dans l’atmosphère céleste et divine.
Remarquons comment ces privilèges sont liés à l’obéissance, qui forme le sujet principal de ce paragraphe, le devoir de celui qui dit demeurer en Dieu, étant de marcher sur la terre comme Christ a marché. Il n’est pas dit : « être ce qu’Il a été », car Christ n’avait pas la chair en Lui, et nous, nous l’avons ; ou même « accomplir exactement les mêmes actions que Lui », car en particulier, Lui seul, vraie arche de l’alliance, a traversé seul le Jourdain afin que Son peuple racheté pût le traverser à sec. Mais nous devons marcher comme Lui a marché, car « Christ a souffert pour vous, vous laissant un modèle, afin que vous suiviez ses traces » (1 Pierre 2:21).
Et ceci nous conduit à la vérité : nous ne connaîtrons ce que c’est que de demeurer en Dieu et de marcher comme Christ, que dans la mesure où nous aurons réalisé notre mort avec Christ, « Vous êtes morts, et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu » (Col. 3:3).
À cet égard, le chrétien, encore sur la terre, a la responsabilité de le réaliser. Aussi l’apôtre exhorte-t-il tous les enfants de la famille chrétienne à demeurer en Dieu, en pensant à la venue de Christ.
Ce côté de la responsabilité est aussi présenté par le Seigneur en Jean 15, où les disciples, sur la terre, sont vus comme des sarments attachés au vrai cep, appelés à porter du fruit, beaucoup de fruit, et plus de fruit. Lorsque nous réalisons notre dépendance — « séparés de moi vous ne pouvez rien faire » — et la proximité du cœur vis-à-vis de Christ, alors Christ demeure en nous ; Il est une source constante de force, et le fruit pour Lui est naturellement produit : c’est là l’ordre moral.
Puis, dans les versets 7 et 8, est présentée l’expression pratique, en actes, chez les croyants, de la vie de Christ, et des fruits portés pour Lui. Ce n’était pas un commandement nouveau, mais le commandement ancien : la parole de Christ c’est-à-dire l’expression de ce qu’Il était. Le verset 7 se lie ainsi au principe important de l’obéissance aux commandements de Christ, présenté aux versets 3 et 4. Dans un autre sens, le commandement était nouveau, car l’Esprit Saint envoyé révélait un Christ glorifié, élevé dans le ciel, et avec lequel les croyants ont maintenant des rapports vitaux, puisqu’ils vivent de Sa vie et sont unis à Lui. Ce qui était vrai en Christ, venu en chair sur la terre, était maintenant vrai dans les siens, qui étaient participants de Sa nature, et qui étaient en Christ.
Selon cette révélation, et par la présence du Saint Esprit, les ténèbres s’en allaient quoiqu’il y en ait encore beaucoup dans ce monde ; néanmoins la vraie lumière luit déjà : c’est la lumière du ciel, appelée par Dieu « qui a dit que du sein des ténèbres la lumière resplendît, qui a relui dans nos cœurs pour faire luire la connaissance de la gloire de Dieu dans la face de Christ » (2 Cor. 4:6). Plus tard, la lumière sera la même dans le ciel, mais publiquement manifestée en gloire.
Si le premier principe de la vie divine est l’obéissance et la marche dans la justice, l’autre côté de la vérité, est l’amour des frères, qui est abordé dans les versets 9 à 11 ; il est la mise en pratique d’un autre commandement du Seigneur : « que vous vous aimiez les uns les autres, comme je vous ai aimés » (Jean 15:12).
6.2.1973
La justice, qui est un fruit de la lumière, et l’amour, sont, avec la présence du Saint Esprit, les preuves de la vie divine dans le croyant.
Être né de Dieu, avoir Sa vie et Son Esprit, signifie que nous sommes enfants de Dieu, introduits dans la relation d’une même famille, la famille céleste du Père. C’est un droit conféré en grâce par Christ à ceux qui le reçoivent : « À tous ceux qui l’ont reçu, il leur a donné le droit d’être enfants de Dieu, savoir à ceux qui croient en son nom ; lesquels sont nés… de Dieu » (Jean 1:12, 13).
C’est l’expression la plus précieuse de l’amour de Dieu pour nous ; mais, ici, l’apôtre présente notre position d’enfants en rapport avec la vérité que le Père nous a fait don de cet amour.
9.10.1973
La partie doctrinale de l’épître se termine au v. 13, la certitude d’avoir la vie éternelle étant la part de ceux qui croient au Nom du Fils de Dieu. L’apôtre en tire une précieuse conséquence touchant la confiance pratique en Dieu, manifestée par la prière qui exprime des besoins selon la volonté de Dieu (v. 14, 15).
La prière est aussi un privilège dont on peut user en charité envers les autres (v. 16 et suivants).
Si un frère (un chrétien ici, c’est-à-dire un enfant de la famille de Dieu) pèche, il est placé sous la discipline du Père qui châtie Ses enfants. C’est le gouvernement de Dieu, expression de Sa majesté mais inséparable de Sa grâce. Déjà présentés au moment de la désobéissance d’Adam et d’Ève au jardin, le gouvernement de Dieu, Sa discipline, sont des vérités qui traversent l’Écriture (Moïse et Aaron en ont été les objets après la contestation de Mériba) et qui demeurent solennellement réelles pendant la période de l’Église.
La charité chrétienne exercée selon la pensée de Dieu y trouve toutefois l’occasion de manifester l’amour selon Dieu dans la vérité. L’épître de Jean montre comment un croyant en heureux état moral peut prier pour un autre enfant de Dieu qui, ayant péché, est l’objet du gouvernement de Dieu. La restauration peut être produite comme conséquence de cette prière, et le coupable est guéri s’il était malade, et rétabli dans la lumière et la communion de Dieu. Deux autres passages se rapportent à ce même service : 1) Jacques 5:15, 16 : « La prière de la foi sauvera le malade… priez l’un pour l’autre, en sorte que vous soyez guéris » ; 2) 1 Pierre 4:8 : « ayant entre vous un amour fervent, car l’amour couvre une multitude de péchés ».
Ceci est l’application à la période chrétienne de la déclaration de Proverbes 10:12 : « l’amour couvre toutes les transgressions ». Couvrir les transgressions a le sens du Psaume 32 où le péché est pardonné à celui qui l’a confessé, et ne signifie pas cacher une faute et empêcher que la lumière se fasse. C’est l’exercice de l’amour selon Dieu en face du péché et de la misère qu’il entraîne, et à cet égard, le premier service est celui de la prière, c’est-à-dire présenter le cas à Dieu. L’apôtre fait toutefois exception à ce service, c’est celui du péché à la mort. Il ne s’agit pas d’un péché particulier, mais de tout péché qui est commis dans des circonstances telles, qu’il produit l’horreur et l’indignation, et non la pitié et la charité. Ce chrétien est alors laissé entre les mains de Dieu, qui interrompt le cours de sa vie dans ce monde : la mort est évidemment celle du corps et non celle de l’âme, et il ne s’agit pas de la vie éternelle. L’apôtre Paul présente un cas semblable en rapport avec la discipline du Seigneur dans l’Assemblée comme Fils sur sa maison, en rapport à la participation à la cène du Seigneur indignement, 1 Corinthiens 11:30 : « C’est pour cela que plusieurs sont faibles et malades parmi vous, et qu’un assez grand nombre dorment ».
C’est ainsi que Dieu désire maintenir dans nos cœurs la crainte de Son Nom et la réalité de notre faiblesse. Le péché conserve toujours son caractère de souillure et de culpabilité aux yeux de Dieu.
« Toute iniquité est péché » (v. 17), c’est-à-dire injustice. De même l’apôtre avait déjà dit (3:4) : « Quiconque pratique le péché, pratique aussi l’iniquité » = c’est-à-dire une marche sans frein et sans loi. Toute activité de la chair est en même temps une transgression à la loi morale de Dieu et l’expression de la désobéissance et Dieu doit visiter tout cela. Néanmoins, la promesse de la grâce est toujours là, lorsque le péché est confessé et abandonné, en vertu du sang de Christ (1:9).