Étude biblique : Romains

Résumé-Notes d’études bibliques à Paris rédigé par Jean Muller. Octobre 1976 à mars 1979

Certaines parties de l’épître ne sont pas traitées (absence du rédacteur des notes)


Table des matières abrégée :

1 - Généralités sur l’épître

2 - Romains 1

3 - Romains 2

4 - Romains 3

5 - Romains 4

6 - Romains 5

7 - Romains 6 (6:15-23)

8 - Romains 7

9 - Romains 8

10 - Romains 9

11 - Romains 10

12 - Romains 11

13 - Romains 12

14 - Romains 13

15 - Romains 14

16 - Romains 15

17 - Romains 16:1-17


Table des matières détaillée :

1 - Généralités sur l’épître

1.1 - Divisions de l’épître

1.2 - Contenu de l’épître

2 - Romains 1

2.1 - Rom. 1:1-6

2.2 - Rom. 1:5-10

2.3 - Rom. 1:4 et le mystère de la piété de 1 Tim. 3:16

2.4 - Rom. 1:10-15

3 - Romains 2

3.1 - Rom. 2:17-24

3.2 - Rom. 2:25-29 à 3:4

4 - Romains 3

4.1 - Rom. 3:3-12

4.2 - Rom. 3:10-31

5 - Romains 4

5.1 - Rom. 4:1-21

5.2 - Rom. 4:20-25

6 - Romains 5

6.1 - Rom. 5:1-3

6.2 - Rom. 5:1-5

6.3 - Rom. 5:6-9

6.4 - Rom. 5:15-17

7 - Romains 6 (6:15-23)

8 - Romains 7

9 - Romains 8

9.1 - Rom. 8 : Le Saint Esprit

9.2 - Rom. 8:16-19

9.3 - Rom. 8:18-23

9.4 - Rom. 8:20-25

9.5 - Rom. 8:26-28

9.6 - Rom. 8:28-30

9.7 - Rom. 8:30-39

10 - Romains 9

10.1 - Rom. 9:1-5

10.2 - Rom. 9:6-18

10.3 - Rom. 9:14-21

10.4 - Rom. 9:19-29

11 - Romains 10

11.1 - Rom. 10:12-16

11.2 - Rom. 10:17-21 et Rom. 11

12 - Romains 11

12.1 - Rom. 11:1-7

12.2 - Rom. 11:22

13 - Romains 12

13.1 - Rom. 12:4-21

13.2 - Rom. 12:9-11

13.3 - Rom. 12:11, 12

13.4 - Rom. 12:13

13.5 - Résumé de Rom. 1 à 12

14 - Romains 13

14.1 - Rom. 13:1-6

14.2 - Rom. 13:1 -10

15 - Romains 14

15.1 - Rom. 14:11-13

15.2 - Rom. 14:19-23

15.3 - Rom. 14:21-23

16 - Romains 15

16.1 - Rom. 15:1-13

16.1.1 - Rom. 15:1-7

16.1.2 - Rom. 15:8-13

16.2 - Rom. 15:13

16.3 - Rom. 15:14-16

16.3.1 - Rom. 15:14

16.3.2 - Rom. 15:15-16

16.4 - Rom. 15:16-19

16.5 - Rom. 15:22-33

17 - Romains 16:1-17


1 - Généralités sur l’épître

19-10-76

L’épître aux Romains a été écrite par l’apôtre Paul de Corinthe au moment où il s’apprêtait à monter à Jérusalem avec les collectes des croyants de l’Achaïe et de la Macédoine (Rom. 15:25-28). Elle est adressée à des croyants Juifs et Gentils, que l’apôtre ne connaissait pas, sauf quelques-uns tels que Prisca et Aquilas. Ni Paul, ni Pierre, n’avaient été les instruments de Dieu pour qu’une assemblée soit formée dans cette capitale du monde.

Cette épître développe les vérités fondamentales de l’évangile : la justification par le sang fait face au péché et répond à cette solennelle question de Job 9:2 : « Comment un homme sera-t-il juste devant Dieu ? ».


1.1 - Divisions de l’épître

L’épître se divise de la manière suivante :


1) Rom. 1:1-17 : Introduction présentant le contenu de l’épître : l’évangile de Dieu touchant Son Fils, la justice de Dieu et le principe de la foi.


2) Rom. 1:18 à 5:11 : les péchés de l’homme et la grâce de Dieu qui pardonne.


3) Rom. 5:12 à 8:39 : le péché et sa délivrance.


4) Rom. 9-11 : Comment se concilient les promesses faites aux Juifs et la miséricorde de Dieu envers tous les hommes, Juifs et Gentils.


5) Rom. 12 à 16:24 : exhortations pratiques et salutations.


6) Rom. 16:25-27 : Conclusion.


1.2 - Contenu de l’épître

L’Écriture présente les relations de Dieu avec l’homme :


L’épître aux Romains traite le sujet du premier point de vue en nous montrant la mort de Christ et sa résurrection pour nous et notre mort avec Lui.

L’épître aux Éphésiens présente essentiellement le côté des conseils de Dieu et la position des croyants dans les lieux célestes en Christ.

L’épître aux Colossiens se place moralement entre les deux épîtres en parlant de notre résurrection avec Christ.


2 - Romains 1

2.1 - Rom. 1:1-6

Paul se présente


L’apôtre appelé et mis à part s’adressait à des appelés de Jésus Christ — bien-aimés de Dieu — saints appelés, c’est-à-dire saints par appel et non pas appelés à être saints (1:7).

L’apôtre était mis à part pour l’évangile de Dieu touchant Son Fils Jésus Christ notre Seigneur. On notera que tout est rapporté à Dieu dans cette épître : l’évangile, la colère, la puissance, la justice, le don de grâce, la gloire, l’amour, l’esprit, la volonté, le tribunal.

L’évangile ou bonne nouvelle est de Dieu, c’est l’activité de l’amour de Dieu s’exerçant au milieu d’un monde pécheur, par Son Fils dont la venue avait été annoncée à l’avance par les prophètes dans les Écritures.

Christ est Fils de David selon la chair et objet des promesses. Il est Fils de Dieu, déterminé tel en puissance par l’Esprit de sainteté. La marche dans la plénitude du Saint Esprit de Christ dans une sainteté divine et absolue a été la preuve de Sa divinité, confirmée d’une manière éclatante par Sa résurrection d’entre les morts et la puissance de vie qui est en Lui-même et qui est donnée du Père (Jean 5:26). L’expression « résurrection des morts » est générale et comprend la résurrection de Christ lui-même (prémices de ceux qui se sont endormis), et aussi Sa propre puissance divine pour ressusciter les morts.


2.2 - Rom. 1:5-10

26-10-76

L’évangile, la bonne nouvelle, est l’évangile de Dieu touchant Son Fils Jésus Christ notre Seigneur. C’est du Seigneur lui-même que l’apôtre avait reçu sa mission : grâce et apostolat. Cette mission était donc, pour Paul, plus qu’un service, c’était une faveur particulière que le Seigneur lui-même lui avait accordée. L’apôtre portait la bonne nouvelle de Dieu aux hommes, et les amenait à se soumettre à la révélation du Fils de Dieu homme ressuscité.

« L’obéissance de la foi » : il ne s’agit plus de l’obéissance à la loi car l’épreuve de l’homme responsable s’était terminée à la croix, mais de « l’obéissance de la foi » (1:5) ; la foi, c’était la révélation du mystère qui avait été donné maintenant à connaître par les écrits prophétiques du Nouveau Testament (16:26). L’apôtre Pierre rappelle aussi aux croyants de la dispersion qu’ils étaient « élus… en sainteté de l’Esprit, pour l’obéissance et l’aspersion du sang de Jésus Christ » (1 Pierre 1:2).

La mission de l’apôtre Paul s’étendait à toutes les nations parmi lesquelles il était chargé d’établir l’autorité et la valeur du nom de Christ.

Si autrefois Saul de Tarse avait pensé qu’il fallait faire beaucoup contre le nom de Jésus le Nazaréen (Actes 26:9), il était heureux maintenant de souffrir beaucoup pour ce Nom (Actes 9:16) et de le porter devant les nations, les rois et les fils d’Israël (Actes 9:15).

Parmi les nations auxquelles le Nom de Jésus avait été prêché, les croyants de Rome étaient des appelés de Jésus Christ et bien-aimés de Dieu, saints appelés c’est-à-dire saints par l’appel de Dieu.

Paul, comme il le fait dans les épîtres adressées à des saints ou des assemblées, leur souhaite la grâce et la paix, — la grâce parfaite de Dieu par Christ, la paix parfaite de l’homme par Christ et en Lui. En s’adressant aux individus considérés isolément, l’apôtre ajoute habituellement la miséricorde en rapport avec les faiblesses et les infirmités (épîtres pastorales, 2 Jean, et l’épître de Jude qui annonce déjà l’apostasie).

L’apôtre exprime alors des sentiments à l’égard des croyants de Rome qui lui étaient très chers alors même qu’il ne les avait jamais vus.

Leur foi était publiée dans le monde entier, celle des Thessaloniciens avait débordé des provinces de Macédoine et d’Achaïe pour se répandre en tous lieux (1 Thess. 1:8). L’amour de Dieu occupait une telle place dans le cœur de l’apôtre que ceux qui avaient été de tels objets de grâce devenaient pour lui la source d’actions de grâce (1:8) et l’objet d’intercessions continuelles (1:10). Il désirait ardemment que l’occasion lui soit accordée d’aller les voir pour leur communiquer quelque don de grâce spirituel et recevoir quelque consolation mutuelle dans la foi.

Si Paul était de droit apôtre de tous les Gentils, il était de cœur le serviteur de tous et particulièrement de ces chers croyants de Rome auxquels il portait une tendresse particulière.


2.3 - Rom. 1:4 et le mystère de la piété de 1 Tim. 3:16

02-11-76

Nous sommes revenus au cours de notre précédente réunion sur l’expression du v. 4 : « déterminé Fils de Dieu, en puissance, selon l’Esprit de sainteté, par la résurrection des morts ».

Christ est présenté ici sous le double caractère de :


Ce passage a été rapproché du mystère de la piété (1 Tim. 3:16) : Dieu


C’est dans la personne de Christ, le Fils de Dieu, que ce grand mystère a été révélé.

Dans sa seconde manifestation, Christ a été justifié en Esprit = sa justice divine a été donnée à connaître et confirmée par la puissance du Saint Esprit, en même temps que Son caractère de Fils éternel du Père.

Ce double témoignage à Sa justice et à Sa position de Fils a été rendu à la croix par le centurion [« certainement, cet homme était Fils de Dieu » (Marc 15:39 et Matt. 27:54), « en vérité cet homme était juste » (Luc 23:47)] en présence de la mort du Seigneur.


On remarque que l’épître aux Romains confirme que Christ a été prêché parmi les nations et cru au monde. Son élévation dans la gloire est plutôt développée dans les épîtres aux Éphésiens (en rapport avec la part céleste des croyants), aux Colossiens (en rapport avec l’espérance de la gloire), aux Hébreux (en rapport avec les gloires du Fils de l’homme et la sacrificature de Christ). Seul le ch. 8 de l’épître aux Romains mentionne l’élévation de Christ dans le ciel en rapport avec Son intercession présente en notre faveur.


2.4 - Rom. 1:10-15

L’apôtre qui n’avait jamais vu les chrétiens de Rome désirait ardemment les voir. Son humilité désirait cette rencontre pour le propre rafraîchissement de son cœur et pour l’édification des saints. Toutefois les circonstances ne l’avaient pas permise. Serviteur dépendant, l’apôtre se soumettait aux directions du Saint Esprit qui l’empêchait de se rendre en Bithynie ou d’annoncer la Parole en Asie (Actes 16:6, 7).

D’autre part, il était en butte à l’opposition de Satan, comme dans le cas des Thessaloniciens, une fois et deux fois (1 Thess. 2:18).

Toutefois, l’opposition des adversaires et de Satan va souvent de pair avec la porte grande et efficace (1 Cor. 16:9).


3 - Romains 2

3.1 - Rom. 2:17-24

04-01-77

Après avoir décrit l’état de culpabilité des païens (1:18 à 1:32) et la responsabilité de l’homme en général (Juifs et Gentils, 2:1-16) l’apôtre s’adresse alors au Juif en particulier.

Israël jouissait d’une position privilégiée unique parmi tous les peuples de la terre, car Dieu lui avait révélé Sa pensée et Ses commandements, la loi et les choses excellentes.

Israël s’était enorgueilli de sa position de privilèges, méprisant les autres (comme les pharisiens du temps du Seigneur), se considérant comme conducteur d’aveugles, lumière de ceux qui sont dans les ténèbres, instructeur des hommes dépourvus d’intelligence, maître de petits enfants, prenant en cela la place qui n’appartient qu’à Dieu seul « car un seul est votre conducteur, le Christ » (Matt. 23:10).

En fait, la connaissance extérieure de la vérité divine ne suffisait pas : « la parole qu’ils entendirent ne leur servit de rien, n’étant pas mêlée avec de la foi dans ceux qui l’entendirent » (Héb. 4:2).

La Parole de Dieu n’avait pas d’accès dans le cœur parce que la conscience n’était pas réveillée : « Tu es pour eux comme un chant agréable, une belle voix, et quelqu’un qui joue bien ; et ils entendent tes paroles, mais ils ne les pratiquent nullement » (Éz. 33:32). Quelle différence avec le résidu auquel l’Éternel répondra : « c’est à celui-ci que je regarderai : à l’affligé, et à celui qui a l’esprit contrit et qui tremble à ma parole » (És. 66:2).

Il y avait plus, car la forme de la connaissance s’accompagnait chez le peuple Juif d’un jugement vis-à-vis des autres à l’égard de choses qu’ils accomplissaient eux-mêmes :


Ce sont des paroles accablantes qui montraient que la mesure des privilèges était aussi celle de leur responsabilité : leur jugement par Dieu serait juste (3:8).

La méchanceté du peuple Juif avait atteint un point tel que « le nom de Dieu est blasphémé à cause d’eux parmi les nations » (2:24).

« Ils profanèrent mon saint nom, en ce qu’on disait d’eux : C’est ici le peuple de l’Éternel » (Éz. 36:20), tombant dans le mal plus bas que les nations idolâtres elles-mêmes : « les filles des Philistins qui ont honte de tes voies d’infamie » (Éz. 16:27).

Depuis que ces choses ont été écrites par l’apôtre sur Israël, l’Église responsable sur la terre a reproduit cette apostasie :


C’est la cause d’un état comme Laodicée : « Je suis riche, et je me suis enrichi, et je n’ai besoin de rien » (Apoc. 3:17), ou comme Babylone : « Je suis assise en reine » (Apoc. 18:7).

Heureusement, l’Église du Seigneur et nous-mêmes avons les choses qui demeurent (2 Cor. 3:11) pour s’appliquer à discerner les choses excellentes (Phil. 1:10), contemplant à face découverte la gloire de Celui qui a pu dire : « ta loi est au-dedans de mes entrailles » (Ps. 40:8), comme les tables de la loi étaient contenues dans l’arche placée dans le lieu très-saint du Tabernacle dans le désert ou du Temple dans le pays.


La stabilité ne se trouve qu’en Lui lorsque tout paraît s’effondrer.


3.2 - Rom. 2:25-29 à 3:4

11-01-76

Le triste état du peuple Juif décrit par l’apôtre dans les versets précédents était en contraste avec l’exemple brillant d’Esdras qui avait autrefois :


en conséquence de quoi la bonne main de son Dieu avait été sur lui.

C’est ainsi que la Parole doit avoir toute autorité sur nos âmes, et doit gouverner nos vies ; elle ne sera alors :

car elle doit habiter richement en nous (Col. 3:16)


À partir du v. 25, l’apôtre s’adresse aux Juifs comme au peuple mis à part extérieurement pour Dieu par le signe de la circoncision, donné à Abraham pour la première fois, et confirmé par Moïse : « Moïse vous a donné la circoncision (non qu’elle soit de Moïse, mais elle est des pères) » (Jean 7:22).

Sa portée morale pour nous est le dépouillement et la mise à mort de la chair, selon l’enseignement de Col. 2 qui la lie à la signification du baptême : « Vous avez été circoncis d’une circoncision qui n’a pas été faite de main, dans le dépouillement du corps de la chair par la circoncision du Christ, étant ensevelis avec lui dans le baptême, dans lequel aussi vous avez été ressuscités ensemble » (Col. 2:11, 12). C’est en figure le passage du Jourdain et Guilgal où Dieu avait roulé dessus Israël l’opprobre de l’Égypte pour la génération qui avait traversé le désert.

Quant au signe extérieur, il n’a plus de place dans le christianisme qui a remplacé entièrement le judaïsme dans les voies de Dieu envers les Siens. La décision prise à Jérusalem par les apôtres et les anciens (Actes 15), ainsi que l’enseignement de l’épître aux Galates le confirment clairement.

Dieu regarde au cœur et non pas à l’apparence ou à la position extérieure ; cette dernière entraîne des privilèges, mais augmente en même temps la responsabilité (notamment pour le peuple Juif).

La circoncision devait être du cœur (2:29), non pas au dehors, c’est-à-dire la soumission du cœur à la volonté de Dieu dans l’obéissance et l’amour sans mélange pour Lui.

Cet état ne sera pleinement réalisé par Israël que dans le siècle à venir (Deut. 30) :


L’apôtre démontre ici la culpabilité complète du peuple Juif auquel s’appliquait le témoignage d’Étienne mis à mort pour Lui : « Gens de col roide et incirconcis de cœur et d’oreilles, vous résistez toujours à l’Esprit Saint… vous qui avez reçu la loi par la disposition des anges, et qui ne l’avez point gardée » (Actes 7:51-53).

Un Juif qui avait transgressé la loi (et tous l’avaient fait sur un point ou un autre, ainsi tous sont coupables) n’était pas meilleur qu’un Gentil (2:25). Un Gentil qui obéissait à la voix de sa conscience était aussi agréable à Dieu qu’un Juif (2:26) : « en toute nation celui qui le craint et qui pratique la justice, lui est agréable » (Actes 10:35).

La sincérité du cœur plaît à Dieu, et Il rejette la profession extérieure, « car le cœur est le lieu où tout se passe et se réalise moralement » (Introd. J. N. D.).

Néanmoins, les privilèges extérieurs du peuple Juif étaient incontestables (3:1-8), le premier étant d’avoir reçu la Parole de Dieu (les oracles de Dieu). L’apôtre continuera le sujet au ch. 9 en en énumérant d’autres : les alliances et les promesses, la venue de Christ dans Son peuple.

La fidélité immuable de Dieu n’était pas changée par l’incrédulité de Son peuple. Dieu serait vrai et tout homme menteur (3:4) selon la citation du Ps. 51:4.

« Je disais en mon agitation : Tout homme est menteur » (Ps. 116:11).


4 - Romains 3

4.1 - Rom. 3:3-12

18-01-77

Si l’injustice de l’homme ne fait que rendre plus manifeste la justice de Dieu et sa fidélité, ce fait ne rend pas Dieu injuste lorsqu’il exerce le jugement (3:5, 6) soit à l’égard des Juifs soit à l’égard des païens.

Abraham avait déjà autrefois déclaré que Dieu était le juste juge de la terre : « Le juge de toute la terre ne fera-t-il pas ce qui est juste ? » (Gen. 18:25), car « la justice et le jugement sont les bases de ton trône » (Ps. 89:14). Si maintenant la justice et le jugement sont séparés dans le monde, car souvent le jugement n’est pas selon la justice, un jour viendra où « le jugement retournera à la justice » (Ps. 94:15), lorsque Christ exercera le jugement en justice selon qu’il en a reçu autorité du Père ; « Et il lui a donné autorité de juger aussi, parce qu’il est fils de l’homme » (Jean 5:27). Solennelle pensée que celle du jugement présentée aux hommes pour les pousser à la repentance : « Dieu… ordonne maintenant aux hommes que tous, en tous lieux, ils se repentent ; parce qu’il a établi un jour auquel il doit juger en justice la terre habitée, par l’homme qu’il a destiné à cela » (Actes 17:30, 31). De même la bonté, la patience et la longue attente de Dieu devraient aussi pousser les hommes à la repentance (2:4).

Si Dieu n’est pas injuste quand Il donne libre cours à la colère (3:5), Il est juste en faisant grâce et en justifiant celui qui est de la foi de Jésus (3:26).

Au temps de l’apôtre, des adversaires calomniaient les croyants en leur prêtant le désir de faire le mal pour produire le bien. Ces raisonneurs, l’apôtre les renvoie au juste jugement divin. Hors de la conviction de péché, l’homme méprise et outrage la grâce. Mais le danger est signalé aux chrétiens au ch. 6:1 : « Demeurerions-nous dans le péché afin que la grâce abonde ? — Qu’ainsi n’advienne ! ».

« Là où le péché abondait, la grâce a surabondé » (5:20), mais c’est pour régner par la justice (5:21), et non pas pour inciter à négliger la sainteté selon Dieu et demeurer dans le péché ici-bas.


À partir de 3:9 l’apôtre reprend le raisonnement de 3:1 « Quel est donc l’avantage du Juif » : « Quoi donc ? Sommes-nous plus excellents ? ». Convaincu pour lui-même d’être le premier des pécheurs, quoique sans reproche quant à la loi (1 Tim. 1:15 ; Phil. 3:6), l’apôtre présente le réquisitoire de Dieu contre tous les hommes Juifs ou Gentils qui sont tous sous le péché.


4.2 - Rom. 3:10-31

25-02-77

Les versets 10 à 18 donnent le portrait moral de l’homme (juif ou païen) devant Dieu. Il s’agit de ses péchés, plutôt que de son état d’homme pécheur, sujet traité dans la deuxième partie doctrinale de l’épître :


En résumé, l’absence de crainte de Dieu découlant de l’absence de sens moral, c’est l’état d’une bête sans raison qui a perdu la conscience de sa relation avec Dieu (Rom. 1:28 et Éph. 4:19).


Or la crainte de l’Éternel :


Tous les témoignages de cette terrible corruption de l’homme sont tirés des Psaumes et des Prophètes (Ésaïe en particulier) ; alors toute bouche sera fermée ; tout le monde est coupable, Juifs, Gentils, sans aucune exception.

En présence du péché de l’homme, la loi révèle son état, et elle ajoute la transgression du commandement à la culpabilité (« le péché devint, par le commandement, excessivement pécheur » 7:13).

Mais s’il n’y a point de justice humaine selon la loi et par la loi, la justice de Dieu est révélée par l’évangile selon la grâce. C’est le sujet qui est repris au v. 21 après la longue parenthèse de 1:18 à 3:20 : « mais maintenant », expression répétée 7 fois dans l’épître.

La justice de Dieu n’est pas par la loi, bien que celle-ci lui en rende témoignage (3:21) ; elle est par la foi : « Celle qui est par la foi en Christ, la justice qui est de Dieu, moyennant la foi » (Phil. 3:9, 10).

C’est une justice qui justifie le pécheur :


5 - Romains 4

5.1 - Rom. 4:1-21

01-03-77

Dieu a présenté Christ comme propitiatoire (3:25) et se révèle ainsi comme étant juste et justifiant celui qui est de la foi de Jésus.

Le chapitre 4 présente alors notre justification (celle des croyants) devant Dieu. La justification est par la foi (4:5 et 22) en dehors du principe des œuvres comme le montre l’exemple d’Abraham et de David.

De plus, la foi était bien avant la loi, et même avant que soit donné à Abraham le signe de la circoncision, comme mise à part du monde pour Dieu.

Mais Abraham avait aussi reçu la promesse de Dieu, et celle-ci n’avait point de rapport avec la loi. Donnée la première fois à Abraham à l’occasion de son appel par Dieu, la promesse devait s’étendre à la semence charnelle et à la semence spirituelle (Gen. 12:2, 3). La bénédiction terrestre de l’alliance générale du ch. 12 a été confirmée à Abraham au ch. 15 par un sacrifice, puis plus tard au ch. 17, en même temps qu’était établie la circoncision.

Enfin, lorsqu’Abraham eût offert (en figure) Isaac sur la montagne de Morija, et eût reçu son fils, l’héritier céleste, en résurrection, Dieu confirma par serment à Abraham les deux côtés de l’alliance du ch. 12, non pas en faveur d’Abraham lui-même, mais à sa semence qui est Christ :


D’autres promesses, liées à l’obéissance à la loi ont aussi été données par Dieu à Moïse pour le peuple, mais la Parole distingue toujours soigneusement les promesses inconditionnelles et les promesses conditionnelles.

Or la loi, donnée beaucoup plus tard que les promesses à Abraham, a manifesté l’état de l’homme, et la présence du péché en lui, qui prenait maintenant le caractère de transgression d’un commandement, et produisait la colère : « La loi est intervenue afin que la faute abondât ; mais là où le péché abondait, la grâce a surabondé » (Rom. 5:20). Cette grâce dépassant alors les limites d’Israël s’est étendue, en Christ (vraie semence d’Abraham), à toutes les nations de la terre (Juifs et Gentils). Abraham établi par Dieu père de plusieurs nations (Gen. 17) devient ainsi père de nous tous (Rom. 4:16) ou père de tous les croyants.

Grâce de la part de Dieu, et foi de la part de l’homme, sont ainsi présentées en rapport avec la promesse d’une part, et avec la rédemption en Christ d’autre part. Maintenant, la Parole y ajoute la puissance de Dieu en résurrection, et appelant à l’existence les choses qui ne sont pas.

Humainement parlant, l’accomplissement de la promesse de Dieu était impossible en Abraham et Sarah.

Toutefois Abraham a cru Dieu et à la promesse donnée, parce que Dieu l’avait dit (4:20, 21), donnant ainsi gloire à Dieu.


5.2 - Rom. 4:20-25

08-03-77

L’épître aux Romains nous montre Dieu au travail, Dieu opérant Lui-même Son œuvre :


La justification est fondée sur une œuvre accomplie en dehors de nous et répondant aux droits de la justice de Dieu (c’est la figure du bouc pour l’Éternel de Lév. 16), œuvre dont les résultats sont offerts à tous (la justice de Dieu par la foi en Jésus Christ envers tous) et qui est saisie par la foi = sur tous ceux qui croient (3:22).

Cette foi est aussi en Dieu, celui qui a ressuscité d’entre les morts Jésus notre Seigneur (4:24).

Nous connaissons donc non seulement l’œuvre de Christ, mais son acceptation par Dieu, et la puissance de Dieu de donner la vie, de faire vivre les morts (4:17) et de ressusciter Jésus d’entre les morts (4:24), lequel a été livré pour nos fautes et ressuscité pour notre justification (4:25).

À cette vérité de Christ livré pour les fautes des croyants, portant leurs péchés en son corps sur le bois (1 Pierre 2:24), répond la figure du deuxième bouc de Lév. 16, le bouc azazel sur la tête duquel le souverain sacrificateur confessait les péchés.

La résurrection de Christ est alors le sceau apposé par Dieu à cette œuvre accomplie par Christ qui était entré dans la mort, conséquence du péché et forteresse de Satan. La puissance de Dieu à l’égard de Jésus pour le ressusciter d’entre les morts, s’exerce maintenant en grâce envers nous comme preuve de notre justification devant Lui ; car, ainsi que le dit le même apôtre en 1 Cor. 15:17 : « si Christ n’a pas été ressuscité, votre foi est vaine, vous êtes encore dans vos péchés ». Mais Abraham connaissait déjà le Dieu de la résurrection, « ayant estimé que Dieu pouvait le ressusciter (Isaac) même d’entre les morts, d’où aussi, en figure, il le reçut » (Héb. 11:19), de sorte que maintenant la Parole nous associe à Abraham, père de tous les croyants (4:23), précieux encouragement pour nous, pour fortifier notre foi.

La foi lie l’âme à Dieu lui-même, non pas aux moyens qu’Il emploie ; la mise à l’épreuve la fortifie (Abraham fut fortifié dans la foi) et produit la louange (donnant gloire à Dieu) et la joie. « Abraham, votre père, a tressailli de joie de ce qu’il verrait mon jour ; et il l’a vu, et s’est réjoui » (Jean 8:56). C’est ainsi que l’âme croit dans la connaissance vivante de la Personne qui a promis et qui est puissante pour l’accomplir (4:21).

Par la mort de Christ et son sang versé nous avons échappé au jugement, comme autrefois Israël, la nuit de la Pâque, échappa au jugement des premier-nés en Égypte.

Mais maintenant la victoire obtenue par Christ pour nous, sur le péché et la mort, nous justifie pleinement devant Dieu. Nous sommes de l’autre côté de la mer Rouge, entonnant le cantique de la délivrance. C’est le sujet de la deuxième partie du ch. 5, auquel s’ajoutera la jouissance de notre pleine délivrance dans le ch. 8.


6 - Romains 5

6.1 - Rom. 5:1-3

15-03-77

Les versets 1 à 11 du ch. 5 présentent les bénédictions découlant des vérités qui ont été développées dans la première partie de l’épître lorsque celles-ci ont été reçues par la foi, dans la puissance du Saint Esprit.

L’œuvre de la rédemption étant accomplie (3:24, 25), et saisie par la foi (4:3), le croyant est mis au bénéfice de cette œuvre (4:24) et obtient le pardon et la justification.

Les conséquences sont alors développées :


Nos péchés sont pardonnés, notre cœur déchargé, notre conscience purifiée, la paix est faite par le sang de la croix de Christ (Col. 1:20), Christ lui-même est notre paix (Éph. 2:14), le châtiment de notre paix a été sur Lui (És. 53:5).

Nous sommes introduits dans la faveur de Dieu par la foi. Sa faveur repose sur nous, cette bonté qui est meilleure que la vie (Ps. 63:3). C’est une jouissance présente, actuelle, goûtée par la foi dans la présence de Dieu, à la droite de qui le Seigneur s’est assis. Nous sommes « rendus agréables dans le Bien-aimé » (Éph. 1:6), « notre Seigneur, en qui nous avons hardiesse et accès en confiance, par la foi en lui » (Éph. 3:12).

Mais nous sommes introduits par Jésus là où Lui-même est allé. Déjà nous nous glorifions (c’est-à-dire nous nous réjouissons) dans l’espérance de la gloire de Dieu, là où seront déployées toutes les perfections de Dieu.

Aussi tout est de Dieu :


L’efficace de la grâce de Dieu, au bénéfice de laquelle nous sommes par la foi en Lui, est la paix, la faveur, la gloire. L’homme naturel disparaît, et celui qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur (1 Cor. 1:31).

Mais d’autres bénédictions sont encore notre partage : « non seulement cela » (5:3) ; l’expérience acquise à travers la mise à l’épreuve du désert (5:3, 4) produit le bien de nos âmes : patience, expérience, espérance.

L’amour de Dieu qui a tout fait pour nous et nous a donné l’espérance est versé dans nos cœurs par Son Saint Esprit, car c’est le Saint Esprit, mentionné ici pour la première fois dans l’épître (à part ch. 1:4 où l’Esprit de sainteté est en rapport avec Christ déterminé Fils de Dieu en puissance) qui opère dans l’âme pour nous donner de saisir les bénédictions.


6.2 - Rom. 5:1-5

22-03-77

Le croyant, justifié par la foi, possède la paix avec Dieu par Christ (en rapport avec le passé), il est introduit dans la faveur de Dieu (pour le présent), et il se réjouit dans l’espérance d’être introduit dans la gloire de Dieu (pour l’avenir).

Mais nos bénédictions ne s’arrêtent pas là, et d’autres nous sont présentées en rapport avec les expériences du désert ; avant la réalisation de la bienheureuse espérance (c’est-à-dire le retour du Seigneur et le repos dans la gloire), les tribulations interviennent ; elles opèrent pour nous un poids éternel de gloire (selon 2 Cor. 4:17), et elles produisent la patience, puis l’expérience qui elle-même fortifie l’espérance. Selon l’enseignement de Deut. 8, l’épreuve du désert nous apprend :


C’est surtout cette dernière forme de l’expérience de la vie chrétienne qui est en vue en Rom. 5:3.

La même pensée est présentée dans l’épître de Jacques : « l’épreuve de votre foi produit la patience » (Jacq. 1:3), et dans l’épître aux Colossiens qui y ajoute la joie : « étant fortifiés en toute force, selon la puissance de sa gloire, pour toute patience et constance, avec joie » (Col. 1:11).


La patience est aussi liée à la souffrance : « Prenez pour exemple de souffrance et de patience les prophètes qui ont parlé au nom du Seigneur » (Jacq. 5:10), mais c’est le chemin de la bénédiction : « nous disons bienheureux ceux qui endurent l’épreuve avec patience » (Jacq. 5:11).

C’est la béatitude de ceux dans le cœur desquels sont les chemins frayés et qui traversent la vallée de Baca qui conduit à la béatitude du terme de la course (Ps. 84).


La patience est liée à la piété (2 Pierre 1:6).


Enfin la patience et l’espérance vont ensemble (1 Thess. 1:3) :


La foi est ici mentionnée avec les bénédictions objectives des v. 1 et 2,

l’espérance comme terme des bénédictions, à la fois objectives des v. 1 et 2 et subjectives des v. 3 et 4,

l’amour vient ensuite au v. 5, mentionné avec le Saint Esprit pour la première fois.


Dans cette épître le Saint Esprit est en rapport avec la justice de Dieu et la justice pratique des croyants, dans les bénédictions qui terminent les deux parties doctrinales de l’épître, ch. 5:1-11 et ch. 8.

C’est l’amour même de Dieu, insondable, qui est versé dans nos cœurs par le Saint Esprit :


Cet amour de Dieu (qui est la nature même de Dieu) s’est exercé d’abord :


Or toutes ces bénédictions reposent sur l’œuvre de Christ rappelée à partir du v. 6.


6.3 - Rom. 5:6-9

29-03-77

La preuve que l’amour de Dieu est versé dans nos cœurs, par l’Esprit Saint, nous est donnée par la mort de Christ, qui a répondu parfaitement à ce que nous avions fait et à notre état :


La mise à l’épreuve de l’homme s’est achevée à la croix : c’est le « temps convenable » (5:6) où Christ a répondu à notre responsabilité ; c’est « quand l’accomplissement du temps est venu » (Gal. 4:4), « en la consommation des siècles » (Héb. 9:26).

Mais la croix de Christ est aussi le fondement des conseils de Dieu qui étaient d’unir à Christ ceux qui étaient morts dans leurs fautes et leurs péchés (Éph. 2:4-7) en les vivifiant et les ressuscitant.

L’épître aux Colossiens nous présente les deux aspects de l’œuvre de Christ et de notre état :


L’homme naturel est impie. C’est le caractère du Gentil païen et idolâtre, c’est aussi le caractère du professant apostat (Jude 15 et 18) : le jugement s’exécutera « pour convaincre tous les impies d’entre eux de toutes leurs œuvres d’impiété qu’ils ont impiement commises, et de toutes les paroles dures », « des moqueurs marchant selon leurs propres convoitises d’impiété ».

La loi condamne l’homme dans cet état (1 Tim. 1:9), mais c’est pour de tels que Christ est mort (Rom. 5:6), et Dieu les justifie (Rom. 4:5) par la foi.

C’est ainsi que Dieu manifeste son propre amour à notre égard, alors qu’il n’y avait pour Lui aucun motif de nous aimer ; « haïssables » nous avons « été aimés les premiers ».

L’homme peut bien manifester une certaine mesure de dévouement lorsqu’un motif puissant l’y pousse, encore que personne ne puisse payer la rançon de l’âme. « Un homme ne pourra en aucune manière racheter son frère, ni donner à Dieu sa rançon, car précieux est le rachat de leur âme, et il faut qu’il y renonce à jamais » (Ps. 49:7, 8).

Mais la source de l’amour de Dieu, dont la manifestation suprême a été la croix de Christ, est en Dieu lui-même ; c’est Lui-même, car Dieu est amour. C’est un bonheur pour l’âme de savoir que c’est en Lui et de Lui que nous avons ainsi toutes choses (5:8). Car maintenant (5:9) tout est changé pour nous ; justifiés par le sang de Christ nous sommes sauvés de la colère par Lui. Cette colère révélée du ciel contre toute impiété (Rom. 1:18) demeurera sur tous ceux qui auront refusé la grâce dans la personne de Christ (Jean 3:36), mais elle est détournée de nous parce qu’elle s’est abattue sans compassion, ni miséricorde, sur Christ aux heures de l’expiation.


6.4 - Rom. 5:15-17

19-04-77

Cette partie de l’épître, traitant du problème du péché, établit le contraste entre Adam et Christ :


L’un et l’autre sont devenus chef d’une race ou d’une famille, et l’état de tout homme est considéré ici comme une conséquence de la conduite du chef de race auquel il appartient. Il ne s’agit pas ici d’œuvres (mentionnées dans la première partie de l’épître), ni de responsabilité et d’imputation, mais de l’état de l’âme.


Les v. 13 à 17 forment une parenthèse qui établit le contraste entre la grâce et la loi.

Les v. 18 et 19 continuent, de manière abstraite, le raisonnement de l’apôtre commencé au v. 13 en établissant la portée universelle de l’acte, soit d’Adam, soit de Christ, et ensuite son application efficace qui ne vient pas sur tous.

5:14 : Adam, par sa désobéissance, avait péché en transgressant l’alliance des œuvres. Par la faute d’un seul (Adam), plusieurs (c’est-à-dire la masse en relation avec lui, en fait tous les hommes en tant que descendants d’Adam) sont morts. Cette sentence contre le péché, qui n’a jamais été révoquée par Dieu, s’est appliquée à ceux qui avaient péché avant la loi (d’Adam à Moïse) ou sous la loi (le peuple d’Israël). Le péché était une offense et une transgression du commandement donné. Ainsi la mort a régné (v. 14 et 17) sur tous les hommes. Le premier homme, Adam, est devenu chef d’une famille ou d’une race coupable constituée de créatures tombées. Mais Adam est une figure de celui qui devait venir, Christ, établi de Dieu chef d’une famille constituée de ceux que Dieu lui a donnés et qui sont les objets de Sa grâce.


Le contraste entre ces deux races et leurs chefs est établi par trois fois dans les v. 15, 16, 17 qui terminent la parenthèse, puis repris dans les v. 18, 19 qui se lient au v. 12.


Du côté d’Adam : les effets de la faute et du péché d’Adam ne sont pas arrêtés à lui seul, mais se sont étendus en mort, jugement et condamnation à tous ceux qui se rattachent à lui comme race :

5:15 : la faute d’un seul, Adam, fait que plusieurs sont morts (en fait tous les hommes, sauf Hénoc et Élie, Dieu ayant abrogé pour quelques élus les lois de son gouvernement), « il est réservé aux hommes de mourir une fois » (Héb. 9:27).

5:16 : un seul a péché, Adam ; le jugement en découle en condamnation.

5:17 : par la faute d’un seul, la mort règne.

5:18 : un seule faute porte en elle-même des conséquences s’étendant à tous les hommes en condamnation.

5:19 : par la désobéissance d’un seul homme (Adam), plusieurs (c’est-à-dire tous les hommes) ont été constitués pécheurs (c’est la conséquence pratique de l’acte dont la portée était établie au v. 18).


Du côté de Dieu et de Christ : le caractère du don et de la grâce ne peut être inférieur au caractère du mal.

5:15 : le don de grâce de Dieu, nous savons que c’est la vie éternelle en Christ (Rom. 6:23 ; 1 Jean 5:11) ; la grâce de Dieu et le don abondent envers plusieurs (c’est-à-dire sont offerts à tous les hommes) ; la grâce de Dieu a été apportée par un seul homme Jésus Christ (cf. Jean 1).

5:16 : le don de grâce s’applique à plusieurs fautes (tous les péchés du croyant) en justification. Le croyant est ainsi justifié judiciairement et ne viendra pas en jugement devant Dieu.

5:17 : ceux qui reçoivent l’abondance de la grâce et le don de la justice, règnent en vie par un seul Jésus Christ ; les croyants reçoivent ainsi le don gratuit de la grâce abondante et de la justice en Christ.

5:18 : la seule justice de Christ (justice subsistante [justifiante] accomplie) s’étend dans la portée de l’acte à tous les hommes (car aucun n’est exclu) pour les justifier et leur donner la vie éternelle (la justification de vie).

5:19 : par l’obéissance d’un seul (Christ) plusieurs (seulement les croyants) sont constitués justes, c’est-à-dire placés efficacement sous les conséquences de l’œuvre de Christ.


On retrouve la pensée déjà exprimée en Rom. 3:22 que la justice de Dieu est envers tous (cf. 5:18) et sur tous ceux qui croient (cf. 5:19). Il s’agit en définitive de l’effet et des conséquences des actes d’Adam et de Christ, à la fois dans ce monde-ci et dans le monde invisible, et non pas de la conduite des individus.

Tous ne sont pas justifiés, pas plus que tous ne sont pas condamnés.

Tout homme, par nature pécheur et enfant d’Adam, peut entrer dans la famille de Dieu dont Christ est le chef, par la conversion et l’action de la Parole et du Saint Esprit. C’est la volonté de Dieu qui veut que tous les hommes soient sauvés.

Beaucoup auront refusé la grâce et resteront attachés éternellement à la race de l’homme déchu passible du jugement et de la condamnation.


7 - Romains 6 (6:15-23)

24-05-77

Si Christ est mort pour nous, nous sommes aussi morts avec Lui ; mais Il vit maintenant, aussi vivons-nous en Lui.

Cette position en Christ du croyant est constatée par l’apôtre en Col. 3:3 : « Vous êtes morts, et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu ».

La conséquence immédiate étant : « Mortifiez donc vos membres qui sont sur la terre » (Col. 3:5), ou selon l’enseignement de l’épître aux Romains : « De même vous aussi, tenez-vous vous-mêmes pour morts au péché, mais pour vivants à Dieu dans le Christ Jésus » (Rom. 6:11).

L’application pratique de cette vérité à l’homme intérieur est constatée en 2 Cor. 4 dans l’expression même de l’apôtre : « Portant toujours partout dans le corps la mort de Jésus, afin que la vie aussi de Jésus soit manifestée dans notre corps » (2 Cor. 4:10).

Étant maintenant liés à un Christ vivant glorieux dans le ciel, nous ne pouvons jouir de cette relation qu’en réalisant notre identification avec Christ dans Sa mort. À tous égards et dans tous les détails, la mort est aussi le chemin de la liberté. Pour David, il n’y avait point d’épée pareille à celle de Goliath (image de la mort) par laquelle l’adversaire avait été auparavant vaincu (1 Sam. 17 et 21).


Mais cet affranchissement du joug du péché n’autorise nullement le péché (6:15), et la perversité de la chair ne saurait justifier le péché à cause de la grâce. L’apôtre traite ce sujet dans le dernier paragraphe du chapitre, en terminant par un appel au croyant placé dans la liberté de la grâce et possédant la vie éternelle en Christ.

En fait nous sommes esclaves des choses auxquelles nous obéissons et vers lesquelles notre cœur nous dirige :


Les croyants de Rome étaient le vivant exemple de cette doctrine de l’apôtre :


Mais de même que le juste salaire (ou les gages) du péché c’est la mort, la vie éternelle en Christ est le pur don de la grâce de Dieu (6:23).

Si le croyant est maintenant libéré de la mort, affranchi, à qui doit-il maintenant être asservi sinon à Christ, par une obéissance du cœur et des affections.


8 - Romains 7

14-06 77

Le premier paragraphe (v. 1 à 7) traite des relations d’une âme avec la loi, montrant la différence entre une âme sous la loi, bien que vivifiée, et une âme liée en vie à Christ ressuscité.

Les v. 7 à 24 sont la description, par une âme délivrée, de l’état d’une âme vivifiée, mais qui, encore sous l’esclavage de la loi, découvre qu’elle n’a point de force. La délivrance par Christ est présentée au v. 25 et la condition de l’âme délivrée au ch. 8.

Nous étions autrefois dans la chair (v. 5), condition naturelle d’un enfant d’Adam après la chute, mais maintenant nous sommes en Christ (2 Cor. 5:17) et dans l’Esprit (Rom. 8:9), vivants à Dieu dans le Christ Jésus, et la mort a détruit le lien avec notre ancienne condition en Adam et avec la loi et le péché.

La loi en elle-même demeure la règle divine du bien dans l’homme, et la condition de la vie et de la bénédiction sur la terre : « Fais cela et tu vivras » (Luc 10:28) et « celui qui aura fait ces choses vivra par elles » (Gal. 3:12, citation de Lév. 18:5).

L’apôtre cite ici (7:7) le dernier des commandements : « Tu ne convoiteras pas », qui défendait le mouvement du cœur vers les péchés précédemment condamnés, pour montrer que la loi manifeste que la convoitise est dans le cœur de tout homme. La barrière apportée par la loi attise la convoitise dans le cœur, et donne à la volonté propre une énergie active dans le mal. C’est le péché qui produit la mort. Le péché est ici personnifié comme un ennemi qui veut tuer l’âme : « le péché a repris vie, et moi je mourus » (7:9), « le péché, ayant trouvé une occasion par le commandement, me séduisit, et par lui me tua » (7:11) et cela devant le juste commandement de la loi.

La pensée est exprimée de façon comparable en 1 Cor. 15:56 : « L’aiguillon de la mort, c’est le péché ; et la puissance du péché c’est la loi ». La loi intervient donc ici pour que l’âme prenne connaissance du péché, de son état de péché. C’est alors qu’intervient le jugement spirituel « nous savons » (7:14), expression toujours liée à la connaissance des vérités chrétiennes dans le Nouveau Testament, pour reconnaître le vrai caractère de la loi : « saint, juste, bon » (7:12), « la loi est spirituelle » (7:14). Mais alors l’état personnel intervient, et depuis le v. 14 l’expression « je » ou « moi » est répétée plus de 40 fois. Il ne s’agit pas de l’apôtre Paul lui-même qui n’aurait pas pu dire qu’il « était autrefois sans loi » (7:9), en opposition à Philippiens 3:6 : « quant à la justice qui est par la loi, étant sans reproche ».

C’est l’expression individuelle d’une âme vivifiée n’étant pas encore scellée de l’Esprit de Dieu (l’Esprit Saint n’est mentionné qu’au ch. 8:2 et Jésus Christ qu’au v. 25) et qui découvre qu’elle est vendue au péché, qu’il n’y a point de bien dans la chair, que le péché agit en nous et qu’il n’y a pas de force en nous pour y résister.

Il faut rappeler que tout l’enseignement de ce chapitre ne traite absolument pas du combat dans le chrétien entre les deux natures, qui est présenté en Galates 5 comme celui de la chair et de l’Esprit.


La deuxième partie doctrinale de l’épître, du ch. 5:12 jusqu’au ch. 8, traite du péché caractéristique de l’état de l’homme en Adam.

Il y a deux chefs de race : Adam (le premier homme) et Christ (le second homme). Toute créature se rattache à l’un ou à l’autre ; par nature enfant d’Adam, le croyant est maintenant lié à Christ par qui la grâce règne par la justice pour la vie éternelle (ch. 5).

En réalisant pratiquement la mort avec Christ, le croyant réalise la vie pour Dieu en Lui. C’est l’affranchissement, la libération effective du joug du péché, de la chair et du monde (ch. 6).

Le ch. 7 ajoute la place de la loi par rapport au christianisme, et aussi l’affranchissement du croyant du joug de la loi.


Le premier paragraphe (7:1 à 7:6) montre la différence entre une âme vivifiée encore sous la loi et une âme liée en vie à Christ ressuscité, en prenant l’exemple d’une femme et de deux maris qui sont ici la loi et Christ. La mort (spirituellement parlant) du croyant le libère des exigences de la loi en le liant à un Christ ressuscité.

Lorsque cette âme connaît cette délivrance et en jouit par l’action du Saint Esprit en elle, elle peut alors décrire l’état d’une âme qui est encore retenue sous l’esclavage de la loi et qui découvre qu’elle n’a point de force pour s’en libérer (7:7 à 7:24). Une telle âme, vivifiée, n’est pas encore scellée du Saint Esprit (celui-ci n’est mentionné qu’au ch. 8). Cette âme découvre qu’elle est vendue au péché, qu’il n’y a point de bien dans la chair, que le péché agit en nous sans qu’il y ait en nous de force pour y résister.

Il ne s’agit donc pas ici du combat entre les deux natures ou entre la chair et l’Esprit présenté en Galates 5, mais simplement de l’effet de la loi sur l’âme qui apporte la connaissance du péché mais sans donner de force pour s’en libérer.

La délivrance ne peut venir que d’un autre.

« Misérable homme que je suis, qui me délivrera de ce corps de mort ? » (7:24). Lorsque l’âme en est arrivée là, la grâce est sa seule ressource qui permet de répondre : « Je rends grâces à Dieu par Jésus Christ notre Seigneur ».

La délivrance était déjà accomplie mais l’âme maintenant en saisit la réalité.

La condition de l’âme délivrée est maintenant développée dans ses bienheureux effets dans le ch. 8.


9 - Romains 8

9.1 - Rom. 8 : Le Saint Esprit

Le Saint Esprit, mentionné 18 fois dans les versets 1-27 de ce chapitre, est présenté dans les versets 1-11comme étant en nous, vie et liberté ; et dans les versets 12-27, comme puissance en nous, en même temps que personne divine.


Le Saint Esprit produit la repentance, la conviction de péché (Jean 16) ; Il cherche des âmes pour les sauver (drachme perdue cherchée par la femme en Luc 15), Il opère comme Esprit de vie par la Parole pour produire la nouvelle naissance (Jean 3), une nouvelle nature, une vie qui est en Christ dans le croyant (1 Jean 5) ; le Saint Esprit devient, comme don de Dieu, une fontaine d’eau (Jean 4) et une source jaillissante en lui (Jean 7). Christ a baptisé Son Assemblée sur la terre du Saint Esprit le jour de la Pentecôte comme signe qu’elle était tirée du monde (Ecclesia) pour Lui. Chaque chrétien, après sa conversion et avoir eu foi au Nom du Seigneur Jésus, en recevant le Saint Esprit est baptisé et devient membre du corps de Christ : nous sommes « baptisés d’un seul Esprit pour être un seul corps » (1 Cor. 12:13).


Le don Saint Esprit est aussi une onction, « celui qui nous lie fermement avec vous à Christ et qui nous a oints, c’est Dieu, qui aussi nous a scellés, et nous a donnés les arrhes de l’Esprit dans nos cœurs » (2 Cor. 1:21, 22), à l’image de l’huile de l’onction sainte répandue sur Aaron (figure de Christ) et sur ses fils (figure des croyants). L’onction est liée à la connaissance des choses selon Dieu, part de tous, même des plus petits enfants de la famille chrétienne (1 Jean 2:22).

En rapport avec notre appel (ou l’appel de Dieu à notre égard) le Saint Esprit est un sceau, qui imprime sur le chrétien le caractère de celui qui l’appose, Dieu lui-même.

En rapport avec l’héritage, le Saint Esprit de la promesse est les arrhes.


Les versets 12 et 13 qui introduisent le deuxième paragraphe du chapitre rappellent la doctrine du ch. 6. La chair est en nous, mais nous ne sommes plus dans la chair (8:9) mais dans l’Esprit ; nous ne sommes donc plus débiteurs à la chair, pour vivre selon ses principes. Il n’est pas dit que nous sommes débiteurs à l’Esprit car ce serait introduire une autre loi à laquelle nous ne pourrions satisfaire. Toutefois le devoir de tout chrétien est de faire mourir les actions du corps (c’est-à-dire de la chair) en y appliquant la mort de Christ (6:11) par la puissance que le Saint Esprit nous donne.

L’apôtre développe ensuite (8:14 et suivants) les privilèges, puis les exercices de ceux qui sont conduits par l’Esprit, ainsi que les ressources qui nous sont données par Lui, nous ses fils, car Dieu nous a adoptés pour Lui par Jésus Christ (Éph. 1) ; c’est notre position devant Dieu par opposition à la position de serviteurs ou d’esclaves de l’homme naturel ou de l’homme sous la loi. La loi a été ainsi notre conducteur jusqu’à Christ, et Dieu a envoyé l’Esprit de Son Fils dans nos cœurs pour nous donner conscience de cette position (Galates 3) et aussi de notre position d’enfants de la famille céleste du Père, jouissant des affections et relations bénies qui en découlent. La différence entre fils et enfant est clairement saisie par l’exemple d’un enfant orphelin qui dans la position légale de fils ne jouit cependant pas des relations affectives d’affection avec son père.


9.2 - Rom. 8:16-19

1-11-77

Dans les versets 12 à 27 le Saint Esprit est présenté comme puissance dans le croyant ; il rend d’abord témoignage en nous de notre position d’enfants de Dieu (8:14-16), des bénédictions qui découlent de cette position et des relations d’affection qui y sont liées.

En outre, en rapport avec notre position sur la terre à laquelle notre corps d’infirmité nous lie encore, l’Esprit Saint opère en sympathie et en grâce jusqu’au jour de notre délivrance.

Nous reconnaissons dans nos cœurs Dieu comme notre Père, et le Saint Esprit ajoute son témoignage à celui de notre propre esprit ; en Hébreux 10, le Saint Esprit rend témoignage à notre sanctification et à notre acceptation devant Dieu : « car, par une seule offrande, il a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés. Et l’Esprit Saint aussi nous en rend témoignage » (Héb. 10:14, 15).

Mais si nous sommes enfants nous sommes aussi héritiers de Dieu et cohéritiers de Christ. L’Esprit de Christ habitant en nous, y produit les mêmes sentiments que ceux de Christ lui-même, c’est-à-dire la souffrance dans le monde de péché dans lequel nous sommes encore. Les souffrances et les sympathies de Christ homme sur la terre ont été infinies et parfaites ; au tombeau de Lazare Il souffrait pour Sa créature assujettie à la puissance de Satan et à la mort ; en d’autres circonstances Il soupirait profondément en Lui-même. Et maintenant dans le chrétien, la sainteté, l’amour pour Dieu et pour les hommes ne peuvent manquer de produire de la souffrance, — souffrance pour la justice, souffrance en sympathie, qui sont des souffrances avec Christ, différentes des souffrances pour Christ, ou souffrances pour l’Évangile, ou afflictions du chrétien pour l’Assemblée. C’est ainsi que notre privilège d’être cohéritiers de Christ ouvre pour nous maintenant les souffrances avec Lui en attendant la gloire à venir, de sorte que l’ordre moral est la vie et l’espérance avec Christ, les souffrances présentes et la gloire à venir.

Si les souffrances pour Christ ou pour Son Nom sont réservées à quelques-uns auxquels cet honneur est accordé, les souffrances avec Christ sont offertes à tous ; elles ne sont toutefois réalisées effectivement que par ceux qui vivent pieusement dans le Christ Jésus (2 Tim. 3:12).


9.3 - Rom. 8:18-23

8-11-77

L’Esprit de Christ (expression de 8:9) demeurant en nous, nos pensées, notre vie, notre chemin, notre avenir, sont liés à Christ et portent son caractère. Si Christ a souffert dans ce monde, nous souffrons aussi avec Lui. Christ est maintenant glorifié dans le ciel ; nous serons aussi un jour dans le ciel et glorifiés avec Lui. La souffrance pour le temps présent avant la gloire à venir est ainsi une conséquence inéluctable de la présence de l’Esprit Saint et de la vie de Christ dans le croyant.

Ici les souffrances sont mises en contraste avec la gloire à venir (Rom. 8). « Notre légère tribulation d’un moment, opère pour nous, en mesure surabondante, un poids éternel de gloire » (2 Cor. 4:17). En 2 Tim. 2:12 la souffrance est mise en contraste avec le règne.

Si nous souffrons nous régnerons aussi avec Lui, comme les hommes forts de David qui avaient partagé sa réjection et ses souffrances avaient été plus tard associés à son règne et à sa gloire. Ce sera pour les croyants le moment de leur manifestation ou de leur révélation (8:19), en même temps que celui où la gloire leur sera révélée (8:18). Dans l’intervalle, ils sont liés par leurs corps de faiblesse à une création soumise aux conséquences du péché, assujettie à la vanité, qui soupire sous la servitude de la corruption en attendant la délivrance et la jouissance du repos de la gloire de Dieu.

Cette délivrance est une conséquence de l’œuvre de Christ en rédemption et ne sera effective que lorsque les croyants (fils de Dieu) auront été introduits dans la gloire et révélés avec Christ :


Le monde d’alors (avant le déluge) fut détruit, étant submergé par de l’eau (2 Pierre 3:6), les cieux et la terre de maintenant seront la sphère de cette bénédiction avant que tout disparaisse au moment du grand trône blanc.

L’état éternel (la fin) sera introduit : des nouveaux cieux et une nouvelle terre. Le royaume médiatorial du Fils est remis entre les mains du Père afin que Dieu soit tout en tous (1 Cor. 15:28).


9.4 - Rom. 8:20-25

15-11-77

La mort de Christ constitue le terme de notre vie naturelle en Adam ; toutefois nous sommes encore dans le corps et lié par lui à la première création. Cette création soupire après la délivrance des conséquences du péché. Le chrétien aussi soupire, de même que l’Esprit de Dieu aussi dans le croyant.

Le chrétien soupire ici-bas en sympathie pour toutes les conséquences du péché autour de lui, et aussi à cause des souffrances, des persécutions et de l’opprobre du monde.

Il est encore dans le corps, la maison terrestre, la tente, dans laquelle il gémit étant chargé (2 Cor. 5:4). Son corps est un corps de faiblesse, corruptible (1 Cor. 15), le corps de notre abaissement (Phil. 3:21).

À la venue du Seigneur, en grâce pour prendre les siens (la parousie par opposition à l’épiphanie, retour en gloire devant le monde), notre corps sera transformé en la conformité du corps glorieux de Christ (Phil. 3:20, 21 — Sauveur au v. 20, c’est Sauveur de nos corps), ce qui est mortel étant absorbé par la vie (2 Cor. 5:4).

En Romains 8, l’apôtre ajoute la pensée de la rédemption de notre corps, le prix payé par Christ pour opérer ce glorieux résultat, cette délivrance ou rédemption étant appelée au v. 23, l’adoption. Le mot est employé dans le Nouveau Testament dans 4 sens différents :



Dans l’attente de ce moment le chrétien use de patience et supporte la souffrance qui s’y lie (Jacques 5:7-11) jusqu’à la venue du Seigneur en prenant pour exemple de souffrance et de patience les prophètes d’autrefois.

Cette patience est celle de l’espérance (non pas la conséquence de la résignation) produite par la grâce du Dieu d’espérance et l’action du Saint Esprit : « Or que le Dieu d’espérance vous remplisse de toute joie et paix en croyant, pour que vous abondiez en espérance par la puissance de l’Esprit Saint » (15:13).


9.5 - Rom. 8:26-28

22-11-77

À la fin du ch. 8 les trois Personnes de la Déité sont présentées en activité à l’égard des croyants encore sur la terre dans la faiblesse et les difficultés :



Le Saint Esprit donc, nous est en aide dans notre infirmité ou notre faiblesse. Son activité avait été annoncée à l’avance aux disciples par le Seigneur lorsqu’il quittait le monde pour prendre sa position de Sauveur céleste (Jean 14:16, 26).

C’est une personne divine envoyée par Christ (Jean 16:7) et par le Père (Jean 14:26) en vertu de l’intercession de Son Fils, comme Consolateur ou Avocat, en rapport avec nos afflictions et nos faiblesses.

Non seulement le Saint Esprit est en nous la puissance de la vie divine (Esprit de puissance, d’amour, et de conseil, 2 Tim. 1:7) et nous donne l’assurance de notre position d’enfant et des arrhes de l’héritage et de la gloire à venir, mais aussi l’Esprit nous est en aide, Il intercède pour nous par des soupirs inexprimables, selon la pensée de Dieu lui-même.

Les épîtres de Paul montrent abondamment la mesure selon laquelle l’apôtre a joui pour lui-même de cette activité au milieu de ses profondes épreuves :


Son cœur était une harpe sur laquelle Dieu tirait de merveilleux accents, Christ devenant ainsi sujet et objet de sa louange.

Toutefois, la faiblesse reste toujours notre partage, et nous ne savons pas demander comme il convient (8:26) ; souvent nous n’avons pas parce que nous ne demandons pas (Jacques 4:2), ou encore nos prières ne sont pas exaucées parce que nous demandons mal ou sans foi réelle (Jacques 1:6 ; 4:3).

Des prières peuvent ainsi ne pas être exaucées parce qu’elles ne sont pas conformes à la pensée de Dieu à notre égard, pensée qui est toujours de nous bénir, selon Sa gloire et nos vrais besoins ; voici des exemples de prières non exaucées :


Au contraire, les deux sœurs de Lazare n’expriment aucune demande au Seigneur pour la guérison ou la résurrection de leur frère, mais présentent leur détresse à Celui qui les aimait (Jean 11).

Et par-dessus tout, le Seigneur a été Celui que le Père entendait toujours (Jean 11) et qui a été exaucé à cause de sa piété dans le jardin de Gethsémané (Luc 23 et Héb. 5:7).

Toutes choses sont connues de Dieu qui sonde les cœurs et trouve chez les croyants la pensée de l’Esprit qui intercède pour eux. C’est l’omniscience de Dieu présentée au Ps. 139 : « Éternel ! tu m’as sondé, et tu m’as connu », et qui produit la vérité devant Lui : « Sonde moi, ô Dieu ! et connais mon cœur ».

Mais si nous ne savons pas ce qu’il faut demander, au moins nous savons une chose, c’est que tout concourt à notre bien, de même « tout ira bien pour ceux qui craignent Dieu » (Eccl. 8:12) et « Dieu… mène tout à bonne fin pour moi » (Ps. 57:2).


9.6 - Rom. 8:28-30

29-11-77

Si dans notre infirmité, nous ne savons pas demander comme il convient, nous avons une certitude, celle que Dieu fait concourir toutes choses au bien de ceux qui l’aiment. C’est ainsi que s’expriment la fidélité, la sagesse et la bonté de Dieu à l’égard de ceux qui sont les objets de Son amour, désignés ici comme « ceux qui aiment Dieu », pour rappeler que Dieu tient compte de l’état de nos affections envers Lui dans Ses voies à notre égard.

Non seulement cela, mais les conseils de Dieu s’accomplissent dans ceux qui l’aiment : « Ce que l’œil n’a pas vu, et que l’oreille n’a pas entendu, et qui n’est pas monté au cœur de l’homme, ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment » (1 Cor. 2:9), citation de Ésaïe 64:4 : « Jamais on n’a entendu, jamais on n’a ouï de l’oreille, jamais l’œil n’a vu, hors toi, ô Dieu, ce que Dieu a préparé pour celui qui s’attend à lui ».

En fait, s’attendre à Dieu, c’est L’aimer et s’attacher à Lui, puis naturellement garder Ses commandements et aussi faire ce qu’Il aime. C’est ainsi que « Dieu… garde l’alliance et la bonté envers ceux qui t’aiment et qui gardent tes commandements ! » (Néh. 1:5).

Si Dieu dirige ainsi toutes choses (il n’y a pas d’exception) pour notre bien, Il nous parle aussi par les circonstances : c’est l’expression de Ses voies envers nous au travers du désert. Mais au-dessus des voies de Dieu, il y a Ses conseils, qui nous élèvent jusqu’à Ses pensées mêmes de toute éternité. L’apôtre les présente dans les v. 29 et 30 de l’éternité passée à l’éternité à venir en rapport avec les croyants qui sont préconnus (selon le propos de Dieu), prédestinés, appelés, justifiés et glorifiés.

Dans cette épître qui se place habituellement sur le pied de la responsabilité de l’homme, ces deux passages sont les seuls à présenter les conseils de Dieu comme l’épître aux Éphésiens le fait. Toutefois, dans l’épître aux Romains, les croyants, objets des conseils de Dieu, sont considérés individuellement, ou comme fils et enfants de la famille de Dieu, alors que l’épître aux Éphésiens y ajoute les privilèges de l’Assemblée comme corps de Christ, mystère le plus ancien des pensées de Dieu et révélé le dernier par l’apôtre Paul prisonnier, à la fin de son ministère public :


Dans l’ordre des conseils divins qui ont pour objet Son Fils et l’Église, l’élection vient la première : « élus selon la préconnaissance de Dieu le Père, en sainteté de l’Esprit » (1 Pierre 1:2) ; « il nous a élus en lui avant la fondation du monde, pour que nous fussions saints et irréprochables devant lui en amour » (Éph. 1:4) ; « Dieu vous a choisis dès le commencement pour le salut, dans la sainteté de l’Esprit et la foi de la vérité, à quoi il vous a appelés par notre évangile » (2 Thess. 2:13).

Nous ne prêchons pas l’élection, qui est le secret de Dieu, révélé aux croyants seulement après leur conversion, par le Saint Esprit.


Ensuite la prédestination qui concerne la position en Éphésiens 1 : « nous ayant prédestinés pour nous adopter pour lui par Jésus Christ, selon le bon plaisir de sa volonté » (Éph. 1:5). Ici en Rom. 8:29 nous sommes « prédestinés à être conformes à l’image de son Fils » ; « nous porterons aussi l’image du céleste » (1 Cor. 15:49), c’est-à-dire nous serons transformés à Son image moralement (2 Cor. 3:18), semblables à Christ (1 Jean 3:2).

Toutefois, la seigneurie et la primauté de Christ sont soigneusement maintenues vis-à-vis de toutes les créatures, même des élus :


9.7 - Rom. 8:30-39

6-12-77

Selon les pensées de Dieu à notre égard, nous avons été préconnus, prédestinés, appelés, justifiés et glorifiés.


Appelés :


Abraham avait été appelé (appelé une seule fois) selon le témoignage d’Étienne en Actes 7. Il a répondu par la foi ne sachant où il allait (Héb. 11). L’Église aussi (Ecclesia) est appelée hors du monde pour être à Christ, de sorte que la réalisation individuelle et collective de notre appel, imprime sur nous le caractère de forain dans ce monde, et de témoin.


Justifiés :


Glorifiés :

Nous le sommes déjà moralement, bien que la gloire à venir doive encore être révélée.


La sanctification n’est pas mentionnée ici comme elle l’est abondamment dans l’épître aux Hébreux par exemple, car la justification (développée dans l’épître aux Romains) est en rapport avec le Trône de Dieu alors que la sanctification est en rapport avec le sanctuaire.


La fin du chapitre (8:31-39) nous présente « Dieu pour nous », comme encouragement pour les pèlerins que nous sommes ici-bas, après le paragraphe (8:29, 30) relatif aux conseils de Dieu. Ces conseils se rapportent à la rédemption (une rédemption accomplie pour nous) et à l’héritage, alors que le désert fait partie des voies de Dieu envers nous. Mais maintenant Dieu est pour nous, rien ne peut nous séparer de son amour, ni de l’amour de Christ. Le Psalmiste en avait fait l’expérience : « L’Éternel est pour moi, je ne craindrai pas ; que me fera l’homme ? » (Ps. 118:6), passage cité par l’apôtre en Hébreux 13:6 : « Le Seigneur est mon aide ».

Si Dieu est donc pour nous, rien, ni personne, ne peut être contre nous :


Tous nos ennemis sont vaincus, bien que leur puissance s’exerce encore avant que Satan soit brisé sous nos pieds (Rom. 16:20).


10 - Romains 9

10.1 - Rom. 9:1-5

10-01-78

Les chapitres 9 à 11 sont placés entre la partie doctrinale de l’épître (ch. 1 à 8) et les exhortations pratiques (ch. 12 à 15).

Le salut commun aux Juifs et aux Gentils, par la foi, où toute distinction s’efface par l’introduction du ciel et de la grâce, paraît inconciliable avec les promesses faites aux Juifs.

Ces trois chapitres (9 à 11) répondent avec une admirable perfection à cette question et définissent la position d’Israël par rapport à Dieu et à l’évangile.

Le chapitre 9 définit trois principes :


Revenant à la position d’Israël, l’apôtre établit au ch. 10 la vérité que le peuple désobéissant ayant perdu tout droit aux promesses, ne sera béni que sur le pied de la grâce et de la foi confessée de la bouche, — la foi en la Parole de Dieu.


Enfin le chapitre 11 donne trois preuves que, si Israël est mis de côté, il n’est pas complètement rejeté :


Devant la plénitude et les perfections des pensées de Dieu ainsi développées, l’apôtre épanche son cœur et rend gloire.


L’apôtre aimait sa nation, quels que soient les reproches qui lui avaient été faits (9:1-3). Comme Moïse qui préférait que son nom soit effacé pour le bien du peuple, Paul aurait désiré être anathème pour le peuple, pensée à laquelle Dieu ne pouvait répondre, car Ses conseils étaient autres. Christ avait porté la malédiction pour tous ceux qui s’approchaient de Dieu par la foi.

Les privilèges du peuple terrestre étaient immenses :


10.2 - Rom. 9:6-18

17-06-78

Les Juifs prétendaient autrefois avoir un droit exclusif aux promesses faites par Dieu à Abraham, comme étant ses descendants selon la chair.

L’apôtre renverse ces prétentions, en établissant la souveraineté de Dieu au sein même de cette famille, en prenant le cas d’Isaac et d’Ismaël, tous deux fils d’Abraham, puis celui de Jacob et d’Ésaü, tous deux fils d’Isaac et de Rebecca. Appartenir à la même famille d’Abraham, n’était pas un titre suffisant pour accéder à la position d’enfant et recevoir les promesses : s’il en avait été ainsi, Ismaël, fils de la servante Agar, et sa descendance, les bédouins, auraient eu droit aux promesses. Telle n’était pas la pensée de Dieu, car le fils de la servante, né selon la chair (Gal. 4:23), devait être chassé et ne pas hériter avec Isaac (Gen. 21:10), fils de la promesse, compté à Abraham pour vraie semence et vase des promesses (Rom. 9:8).

Le cas de Jacob et d’Ésaü était encore plus frappant puisqu’ils étaient tous deux fils, jumeaux, du même père et de la même mère. Avant même qu’ils fussent nés, Dieu avait déclaré que l’aîné serait asservi au plus jeune (Gen. 25:23). Selon Son propos et Sa souveraineté, Dieu avait ainsi choisi l’un Jacob, et rejeté l’autre Ésaü. D’un autre point de vue, la responsabilité de l’un et de l’autre restait entière.


Il n’y a donc aucune injustice en Dieu lorsque le principe de Sa souveraineté absolue s’exerce. L’injustice est toujours du côté de l’homme, qui n’a aucun droit et ne mérite en définitive que la condamnation.

Au contraire, le droit de Dieu est de faire grâce et miséricorde, comme d’endurcir le cœur de qui Il veut. L’apôtre cite l’exemple solennel du Pharaon comme exemple du jugement. Ennemi du peuple d’Israël, le Pharaon était aussi incrédule : « Qui est l’Éternel pour que j’écoute sa voix… ? » (Ex. 5:2). Endurcissant par 7 fois son cœur à l’occasion des avertissements donnés par Moïse, puis des 5 premières plaies frappant l’Égypte, il est devenu l’objet de la colère de Dieu et de Son jugement, Dieu endurcissant alors son cœur (Ex. 9:12) à l’occasion des 6 plaies suivantes. Dès lors il devient l’exemple de la puissance de Dieu en jugement s’exerçant sur un vase de colère (Ex. 9:16 et Rom. 9:17).


10.3 - Rom. 9:14-21

24-01-78

L’apôtre répond dans ce chapitre à toutes les objections de l’homme pécheur (le Juif particulièrement) devant la souveraineté de Dieu pour échapper à sa responsabilité.


1) 9:6 : Dieu aurait dû placer tous les descendants d’Abraham sous les privilèges des promesses, c’est un privilège d’élection universelle.

L’apôtre répond en établissant le principe de la souveraineté de Dieu, d’après les exemples d’Isaac et d’Ismaël puis de Jacob et d’Ésaü (9:9-13).


2) 9:14 : Dieu est injuste en faisant ce qu’Il fait.

Non, Il est souverain et Ses droits s’exercent soit à l’égard de la miséricorde, soit à l’égard du jugement (9:15-18).

Seule Sa souveraineté avait épargné Israël après le veau d’or, car sur le principe de la responsabilité et de la loi, le peuple devait être détruit sur-le-champ. Mais Moïse avait intercédé (beau type de Christ), et Dieu avait pardonné tout en donnant cours à son gouvernement (exercé par Lévi), puis la loi avait été mêlée à la grâce et à la miséricorde.

De même, Dieu était souverain aussi pour exercer le jugement sur le Pharaon, lorsque celui-ci avait épuisé la patience de Dieu.


3) Pourquoi Dieu se plaint-Il ? Autrement dit, l’homme condamne Dieu pour se justifier.

Si personne ne peut résister à Sa volonté et qu’Il est souverain, où est donc la responsabilité de l’homme ? C’est le fatalisme ou l’incrédulité de celui qui avance qu’il n’est pas élu par Dieu.

L’apôtre confirme les droits du Créateur sur Sa créature (9:20, 21), et ajoute deux principes à celui de la Souveraineté divine :


En définitive le fond de la question était celui-ci :


Dieu fait ce qu’Il veut, et l’homme reste responsable de ce qu’il fait devant Dieu. Christ est la seule réponse pour le chrétien à ce double aspect de la vérité, toujours inconciliable dans l’esprit humain.


10.4 - Rom. 9:19-29

31-01-78

En prenant l’exemple du potier (9:20, 21), l’apôtre rappelle une fois encore les droits et la souveraineté de Dieu.


Si donc Dieu est souverain, comment a-t-Il usé de Ses droits envers Ses créatures ? La réponse est donnée aux v. 22 et 23 :


D’abord la colère (9:22)

La colère de Dieu est révélée du ciel contre toute impiété (1:18), car Dieu juge tout mal et tout ce qui est contraire à Sa nature, qui est Lumière. Si cette colère et la puissance de Dieu ne sont pas encore manifestées autrement que par des voies gouvernementales et providentielles, ce n’est là qu’une preuve de Sa grande patience qui supporte des vases de colère, c’est-à-dire les hommes qui sont restés dans leur état de péché.

Ces vases de colère sont préparés pour la destruction. Il n’est pas dit ici, ni nulle part ailleurs dans la Parole, que de tels vases soient préparés à l’avance (par opposition aux vases de miséricorde qui sont préparés d’avance pour la gloire) ; de fait, ce sont ces vases eux-mêmes qui, par incrédulité et rébellion (cf. l’exemple du Pharaon cité plus haut par l’apôtre), se sont préparés pour la destruction. Destruction signifie le jugement final de l’âme, la séparation éternelle d’avec Dieu dans les ténèbres de dehors et le feu éternel — et en aucune manière la cessation d’existence, car devant Dieu tous les hommes vivent (Luc 20:38) ; seules les bêtes sont nées pour être prises et détruites (2 Pierre 2:12). On a remarqué aussi que le feu éternel a été préparé pour le diable et ses anges (Matt. 25:41), pas pour les hommes, bien qu’il soit la part finale de tous les incrédules.


Ensuite, la miséricorde (9:23)

Les vases de miséricorde (tous les élus, qui ont la vie divine) sont tout préparés par Dieu, et à l’avance, pour la gloire, pour être à la louange de la gloire de sa grâce (Éph. 1:6), objets de miséricorde car Dieu est riche en miséricorde (Éph. 2:4).


Cet appel est selon l’élection souveraine de Dieu qui tire des croyants non seulement d’entre les Juifs mais aussi d’entre les nations (9:24). L’apôtre cite à l’appui de cette vérité deux passages d’Osée :


Le prophète Ésaïe avait prophétisé aussi de ces choses, distinguant un résidu du milieu du peuple objet du jugement (Ésaïe 1:9).

Dieu jugerait Son peuple d’Israël, se servant même des nations comme verge de Son indignation, puis Il jugerait aussi toutes les nations, mais en abrégeant le temps de sa colère, faute de quoi « nulle chair n’eût été sauvée » (Matt. 24:22). Toutefois un résidu serait sauvé (9:27), par opposition à toute la masse incrédule. La justice et le jugement ont leur cours, toutefois la miséricorde se glorifie vis-à-vis du jugement.


11 - Romains 10

11.1 - Rom. 10:12-16

7-03-78

Si les hommes sont tous uniformément coupables devant Dieu, car il n’y a pas de différence (Rom. 3:22), le salut et la bénédiction sont également offerts à tous, sans différence de Juifs et Gentils (v. 12) :


Cette parole, adressée de la part de Dieu aux Juifs par le prophète Joël, permet alors à l’apôtre Paul de justifier les voies de Dieu envers les hommes, Juifs et Gentils. Puisque les Gentils n’avaient eu auparavant aucune connaissance de Dieu, il fallait bien que le Nom de Dieu leur soit annoncé pour qu’ils L’invoquent. Or la loi, consistant en ordonnances, n’avait jamais été la publication d’une bonne nouvelle, et Israël fier de ses prérogatives, désirait conserver ses bénédictions pour lui-même, sans les partager avec d’autres.

Le chemin complet du salut de Dieu vers l’homme était celui-ci (10:14-15) :


Avant tout il faut la foi :

« la parole qu’ils entendirent ne leur servit de rien, n’étant pas mêlée avec de la foi dans ceux qui l’entendirent » (Héb. 4:2). L’incrédulité du peuple est ici constatée par l’apôtre en citant Ésaïe 53:1 (Rom. 10:16).

La foi est liée à la réception de la bonne nouvelle annoncée : « la foi est de ce qu’on entend par la parole de Dieu » (10:17). Or cette parole, pour être reçue, doit être auparavant présentée et expliquée ; « lis ceci, je te prie » (És. 29:11, 12) s’applique :


Comme l’Éthiopien à qui Philippe demandait : « Mais comprends-tu ce que tu lis ? Et il dit : Comment donc le pourrais-je, si quelqu’un ne me conduit ? » (Actes 8:31). Alors Philippe lui annonça Jésus.

Car la Parole et la bonne nouvelle concernent Jésus lui-même, c’est maintenant l’évangile de la grâce et de la gloire de Dieu. C’est au Seigneur lui-même que s’applique cette si belle prophétie d’Ésaïe 52:7 : « Combien sont beaux sur les montagnes les pieds de celui qui apporte de bonnes nouvelles », que l’apôtre cite en mentionnant les pieds de ceux (non pas de celui) qui apportent la paix (10:15), et en omettant la mention du règne.

Le Seigneur est venu et a annoncé la bonne nouvelle de la paix (Éph. 2:17 et Actes 10:36). Au début de son ministère, le Seigneur a réalisé la prophétie de Ésaïe 61:1 à Nazareth, dans la synagogue, puis après sa réjection, Il a pris la place du semeur qui vient pour semer.

Maintenant monté en haut dans le ciel, homme exalté ayant reçu l’Esprit Saint promis, Il envoie alors Ses serviteurs les évangélistes (Éph. 4:11) pour annoncer cette bonne nouvelle, l’évangile de la grâce. Après l’enlèvement de l’Église, les Juifs seront les messagers du Royaume, les frères du Seigneur, pour annoncer l’évangile du Royaume à toutes les nations. Toutefois cet évangile ne sera pas reçu par ceux qui auront refusé celui de la grâce et sur lesquels une énergie d’erreur aura été envoyée.


11.2 - Rom. 10:17-21 et Rom. 11

21-03-78

« La foi est de ce qu’on entend, et ce qu’on entend par la parole de Dieu » (10:17).

Pour produire un effet dans l’âme, la parole entendue doit être mêlée avec de la foi (Héb. 4:2), mais cette parole n’est pas celle des hommes, mais celle de Dieu, comme Paul le dit aux Thessaloniciens : « ayant reçu de nous la parole de la prédication qui est de Dieu , vous avez accepté, non la parole des hommes, mais (ainsi qu’elle l’est véritablement) la parole de Dieu, laquelle aussi opère en vous qui croyez » (1 Thess. 2:13).

Cette parole a été prêchée à tous, Juifs et nations, allant jusqu’au bout de la terre, mais produisant des effets en grâce chez les Gentils, alors que le peuple Juif dans son ensemble se mettait lui-même de côté par son rejet du témoignage de Dieu.

L’apôtre cite à cet égard, trois témoignages tirés des trois grandes divisions de l’Ancien Testament, la loi, les Psaumes et les prophètes :


Le Psaume 19 établit que le témoignage de la création à la puissance éternelle et à la divinité de Dieu (Rom. 1:20), était universel et pour tous les hommes. Il était dans la pensée de Dieu que les Gentils soient un jour introduits dans la bénédiction, quel que soit le moyen que Dieu emploierait. Ce témoignage est rappelé par l’apôtre à Lystre (Actes 14) et à Athènes (Actes 17). De plus, ce n’était pas à l’insu d’Israël que le témoignage universel serait répandu : « Israël n’a-t-il pas connu ? » (10:19). Si, Israël l’avait connu, et s’il avait refusé pour lui ce témoignage, en provoquant Dieu à colère et à jalousie, alors Dieu exciterait son peuple à la jalousie par les nations (Deut. 32:21). C’est pourquoi Ésaïe annonçait que Dieu serait trouvé par une nation qui ne le cherchait pas, et qu’Israël serait rebelle.

Le livre des Actes montre le développement de l’inimitié des Juifs, amenant leur rejet final. En tant que placés sur le pied de leur responsabilité comme peuple, les Juifs sont mis de côté, et leur rejet a été consacré par la destruction de Jérusalem. Maintenant, un voile est placé sur le cœur et devant les yeux du peuple d’Israël (2 Cor. 4).

La question surgit alors immédiatement : Dieu a-t-Il rejeté son peuple ?

Le chapitre 11 fournit la réponse à cette question, si douloureuse au cœur de l’apôtre, en développant trois preuves qu’Israël n’était pas définitivement rejeté :


12 - Romains 11

12.1 - Rom. 11:1-7

28-03-78

L’apôtre, dans le chapitre 11, répond à la question qu’il pose au premier verset : « Dieu a-t-il rejeté son peuple ? », et donne trois preuves qu’Israël n’est pas complètement rejeté. La première preuve est donnée dans les versets 1 à 10.

Paul lui-même, monument de la grâce divine, était une preuve que Dieu manifestait les richesses de sa bonté envers un Israëlite ; à ce titre, Paul servait d’exemple (1 Tim. 1:16), et de preuve qu’en tous temps Dieu s’était réservé un résidu parmi le peuple préconnu, c’est-à-dire Israël.

Lorsqu’Israël avait violé la loi et perdu tout droit à la bénédiction, Dieu pouvait en grâce en conserver quelques-uns pour Lui, puis selon un autre principe conservé dans le secret de Sa volonté souveraine (Deut. 29), accepter à nouveau Son peuple par la foi et par la grâce.

À cette occasion, l’apôtre rappelle le cas d’Élie. Homme fidèle et énergique, le prophète Élie avait, à un moment, manqué à l’énergie de la foi, lorsque son état intérieur n’était plus à la hauteur de sa position extérieure de témoignage à l’égard d’Israël infidèle. Il pensait être resté seul, alors que Dieu s’était réservé 7000 hommes qui n’avaient pas fléchi le genou devant Baal.

Même lorsqu’Israël était tombé si bas, et que le serviteur de l’Éternel plaidait contre le peuple, Dieu n’avait pas rejeté Israël, et s’était conservé un résidu selon l’élection de la grâce. Solennel exemple que celui d’Élie, qui venait de manifester une telle fidélité pour détruire l’idolâtrie et rappeler le cœur du peuple à son Dieu, autour de l’autel qui en manifestait l’unité, — puis fuyant à la menace d’une femme (fût-elle reine) et faisant requête à Dieu contre Israël. Abdias lui avait bien fait connaître auparavant l’existence de ces fidèles cachés qui n’avaient pas, peut-être pas su sortir de leurs retraites, mais qui étaient précieux à Dieu. Et si Élie ne les connaissait pas, Dieu les connaissait.

Quelle différence avec d’autres hommes de Dieu, suscités en d’autres temps, qui s’étaient tenus devant Dieu pour intercéder pour le peuple : Moïse sur la montagne, et Samuel à Mitspa, tous deux cités par Jérémie : « Et l’Éternel me dit : Quand Moïse et Samuel se tiendraient devant moi, mon âme ne serait pas tournée vers ce peuple » (Jér. 15:1).

Plus tard Daniel, s’identifiant avec le péché du peuple et intercédant pour lui (Dan. 9) représente alors le peuple et le résidu devant Dieu. Daniel est du reste cité avec Noé et Job en Éz. 14:14-20 comme pouvant délivrer leurs âmes par leur justice, sans que son service d’intercession soit souligné là.

Néanmoins si Élie a connu une défaillance, et que Dieu n’a pas pris connaissance à la légère de la faute de Son cher serviteur, Dieu a manifesté toutefois Son approbation vis-à-vis de lui en l’élevant au ciel sans passer par la mort.

Si au temps d’Élie, Dieu désirait se conserver un résidu, il le fait aussi de nos jours ; au temps actuel (pendant la période chrétienne) il y a un résidu selon l’élection de la grâce (11:5), encouragement pour nous dans les temps troublés auxquels l’Église et le témoignage sont parvenus. C’est ici le côté de Dieu et de Ses conseils qui est particulièrement en vue : « Je me suis réservé », ce qui devrait nous élever, au moins dans une mesure et en pensée, à la hauteur de Sa grâce et de Sa patience.

En même temps, la prérogative de la grâce divine est soigneusement maintenue par opposition au principe des œuvres, pour que l’homme garde sa place, et que toute gloire soit à Dieu.


12.2 - Rom. 11:22

18-04-78

Dans les versets 11 à 24, l’apôtre donne la deuxième preuve qu’Israël n’était pas complètement rejeté par Dieu.

L’apôtre prend l’exemple d’un olivier, comme figure de l’arbre sur la terre du gouvernement de Dieu, pour présenter la position des Juifs et des nations en rapport avec les promesses de Dieu et Son témoignage dans ce monde. Abraham est représenté par les racines et le tronc, comme base de toutes les promesses.

Les branches de l’olivier franc sont Israël, tandis que Dieu est la source de la verdure et du fruit. Enfin les branches de l’olivier sauvage sont les nations.

Abraham, appelé et mis à part pour Dieu, avait persévéré dans le chemin de la foi (les prémices, les racines étaient saintes). On aurait pu penser que les branches de l’olivier franc (Israël) allaient l’être aussi. Il n’en a pas été ainsi, car la méchanceté et l’incrédulité ont caractérisé les Juifs et les branches ont été arrachées de cet olivier franc. C’est dans le rejet du Messie, puis du témoignage du Saint Esprit dans la personne d’Étienne, martyr, que ces choses se sont consommées. Dieu a épuisé toute patience envers son pauvre peuple, avant de le mettre entièrement de côté pour un temps.

Si les Juifs étaient ainsi séparés de cet arbre des promesses divines sur la terre, leur place allait être occupée par les nations qui, par nature, appartenaient à un olivier sauvage, dont Dieu jusque là ne s’était pas occupé.

Ces branches des nations étaient ainsi entées, c’est-à-dire greffées sur l’olivier franc, non pas que ces branches soient par nature meilleures, ou que leur position de privilèges leur aient assuré en quelque sorte leur conduite. Chacun, doit en effet, être exercé à considérer la bonté et la sévérité de Dieu :


Sur le pied de la responsabilité et du gouvernement de Dieu sur la terre, la conduite de chacun, et du croyant en particulier, entraîne de la part de Dieu des conséquences, soit en bénédiction, soit en châtiment.

La patience de Dieu donne parfois un délai : « Parce que la sentence contre les mauvaises œuvres ne s’exécute pas immédiatement, à cause de cela le cœur des fils des hommes est au-dedans d’eux plein d’envie de faire le mal » (Eccl. 8:11) ; cette patience est interprétée par l’homme pécheur comme une nouvelle raison de faire le mal.

« Je lui ai donné du temps afin qu’elle se repentît » est-il dit de la femme Jésabel de Thyatire (Apoc. 2:21). Elle ne le voulait pas et serait jugée : « Je vous donnerai à chacun selon vos œuvres » (Apoc. 2:23).

En réalité, les branches des nations de l’olivier sauvage, n’ont pas plus persévéré dans la bonté de Dieu que les branches juives de nature, de l’olivier franc, de sorte que Dieu jugera celles-là comme celles-ci.

Si donc le système juif a été jugé pour laisser la place aux nations, la chrétienté professante sur la terre sera aussi jugée pour qu’Israël retrouve sa position de bénédiction autrefois perdue.


13 - Romains 12

13.1 - Rom. 12:4-21

6-06-78

Les versets 4-8 du ch. 12 forment une parenthèse dans laquelle l’apôtre introduit de façon incidente la vérité de l’unité du corps de Christ et des dons de grâce dans le corps, à l’occasion des exhortations individuelles données comme conséquences de la doctrine de l’épître.

Les exhortations du ch. 12:9-21 s’adressent à tous les chrétiens et s’appliquent soit aux relations entre les saints (12:9-16 sauf le 12:14), soit aux relations des saints avec le monde (12:17-21).

7 groupes de 3 exhortations chacun sont successivement présentés, qui sont partiellement à rapprocher des 7 dons de grâce des v. 6 à 8.

Brièvement, ces exhortations sont les suivantes :


Conclusion : le bien surmonte le mal.


D’une manière générale, les exhortations commencent par l’amour :


Il faut connaître l’amour du Christ :


13.2 - Rom. 12:9-11

13-06-78

L’amour, nature même de Dieu, a sa source en Dieu, et non pas en nous-mêmes. La Parole ne dit pas que nous sommes amour, mais nous invite à marcher dans l’amour (Éph. 5) ; par contre, elle dit que nous sommes lumière dans le Seigneur, et lumière du monde (la lumière est l’autre caractère de Dieu), et que nous devons marcher comme des enfants de lumière.

Philémon nous offre un bel exemple de l’amour selon Dieu en activité : « nous avons une grande joie et une grande consolation dans ton amour, parce que les entrailles des saints sont rafraîchies par toi, frère » (Phil. 7).

L’amour fraternel découle de notre jouissance de l’amour de Dieu pour nous, et de notre amour pour Dieu :


L’apôtre rendait grâces aussi pour les saints de Colosses pour l’amour qu’ils avaient pour tous les saints (Col. 1:4), et pour leur amour dans l’Esprit (Col. 1:8, seule mention incidente du Saint Esprit dans cette épître). Dans les exhortations pratiques qui suivent, ils sont invités à « se revêtir de l’amour, lien de la perfection » (Col. 3:14).

L’amour réalise toujours le sens des convenances morales : « l’amour n’agit pas avec inconvenance ; il ne cherche pas son propre intérêt ; il ne s’irrite pas ; il n’impute pas le mal » (1 Cor. 13:5).

De ce point de vue l’exhortation à l’amour fraternel dans l’affection se lie à celle de rendre l’honneur aux autres. Il faut rendre l’honneur à tous ceux à qui il est dû (Rom. 13:7), sans penser jamais que cet honneur nous soit dû.


Les trois exhortations suivantes, données au v. 11, touchent à l’activité des croyants :


L’activité extérieure, utile à sa place, est le résultat d’une vie intérieure de piété et de communion, et doit avoir Christ pour objet.

Dans la maison de Béthanie, Marthe n’était pas paresseuse quant à l’activité, mais Marie était fervente en esprit.

Toute activité dans le service chrétien, est pour Christ : « Quoi que vous fassiez, faites-le de cœur, comme pour le Seigneur et non pour les hommes… vous servez le seigneur Christ » (Col. 3:23, 24).

Il importe que le service soit accompli en connaissant la volonté du Seigneur, « comprenez quelle est la volonté du Seigneur » (Éph. 5:17). Cette volonté du Seigneur nous conduit d’abord à suivre le Seigneur, pour pouvoir ensuite le servir : « Si quelqu’un me sert, qu’il me suive » (Jean 12:25).

Il est précieux de remarquer que le Seigneur Jésus, serviteur parfait, a été la parfaite expression de chacune de ces exhortations :

« Il me réveille chaque matin, il réveille mon oreille pour que j’écoute comme ceux qu’on enseigne » (És. 50:4).

« Tu m’as creusé des oreilles… C’est mes délices, ô mon Dieu, de faire ce qui est ton bon plaisir » (Ps. 40:6, 8), passage cité dans l’épître aux Hébreux : « Tu m’as formé un corps… alors j’ai dit : Voici je viens,… pour faire, ô Dieu, ta volonté » (Héb. 10:5-7).

Lorsque le Seigneur est rejeté par son peuple qu’Il visitait en grâce (Matt. 11), en cette même heure, se réjouit en esprit et loue Son Père (Luc 10:21).


13.3 - Rom. 12:11, 12

20-06-78

La paresse, propre au cœur naturel, s’arrête aux obstacles, et les estime insurmontables :


Au contraire, la foi surmonte les obstacles. Caleb, représentant la tribu de Juda, au retour des espions, déclare : « Montons hardiment et prenons possession du pays, car nous sommes bien capables de le faire » (Nombres 13:31), en face des géants, fils d’Anak, alors que tout le monde se décourageait. 40 ans plus tard il peut dire : « telle que ma force était alors, telle ma force est maintenant » (Josué 14:11).

La foi croit Dieu, dans l’assurance des choses qu’on espère (Héb. 11:1), car la promesse, dépendant de la grâce de Dieu, est assurée par Sa Parole immuable, et peut être saisie par la foi ; et ceci nous conduit aux exhortations suivantes :


L’espérance proposée est :


La bienheureuse espérance (Tite 2:13), ou la bonne espérance par grâce (2 Thess. 2:16), ou la promesse (2 Pierre 3:9), est celle du retour du Seigneur Jésus.

Pour les Thessaloniciens traversant la tribulation, la patience était celle de l’espérance (1 Thess. 1:3).

La joie dans l’espérance se lie donc ainsi à la patience dans la tribulation, car la patience est toujours liée à la souffrance : « Usez donc de patience, frères, jusqu’à la venue du Seigneur… prenez pour exemple de souffrance et de patience les prophètes qui ont parlé au nom du Seigneur… nous disons bienheureux ceux qui endurent l’épreuve avec patience » (Jacques 5:7, 10, 11).

L’apôtre Jean avait part à la tribulation, au royaume et à la patience en Jésus (Apoc. 1:9).

La patience est, au reste, un caractère essentiel des apôtres et serviteurs de Dieu : « Nous recommandant comme serviteurs de Dieu, par une grande patience, dans les tribulations » (2 Cor. 6:4), « les signes d’un apôtre ont été opérés au milieu de vous avec toute patience (2 Cor. 12:12).

Le Seigneur a manifesté (selon Jacques 1) que la patience avait son œuvre parfaite en Lui. « J’ai attendu patiemment l’Éternel ; et il s’est penché vers moi, et a entendu mon cri » (Ps. 40:1).


13.4 - Rom. 12:13

11-07-78

Nous avons considéré l’exhortation : « vous appliquant à l’hospitalité », exhortation centrale du quatrième groupe et des exhortations données entre les v. 9 et 20.

C’est une conséquence de l’amour fraternel, lui-même inséparable de l’amour selon Dieu et de la jouissance de l’amour de Dieu. « Que l’amour fraternel demeure. N’oubliez pas l’hospitalité ; car par elle quelques-uns, à leur insu, ont logé des anges » (Héb. 13:1, 2).

Abraham, Lot, Manoah et sa femme sont des exemples d’une telle hospitalité dans l’Ancien Testament.

L’absence d’exercice relativement à l’hospitalité est un sûr indice d’un état moral qui n’est pas heureux.

À Guibha de Benjamin, personne ne voulait recevoir dans sa maison le lévite et sa femme de passage (Juges 19:18). La suite a bien montré quel était l’état des gens de cette ville.

S’il y a des responsabilités et des privilèges pour celui qui exerce l’hospitalité, il y en a aussi pour ceux qui en sont les objets. Accepter une invitation et partager la nourriture avec quelqu’un, est un signe de communion et sanctionne moralement une position. C’est ainsi que l’homme de Dieu de Juda ne voulait pas demeurer avec le vieux prophète de Béthel (1 Rois 13).

Même saluer quelqu’un porteur de fausses doctrines fait participer à ses mauvaises œuvres (2 Jean 10). Le Seigneur ne passait pas ses nuits à Jérusalem (Béthanie était Sa retraite auprès de ses bien-aimés) car le lieu était déjà gouvernementalement jugé.

Si l’exhortation s’applique ici essentiellement aux relations entre frères en Christ, elle peut être étendue aussi à notre comportement vis-à-vis du monde, notamment devant les misères que nous côtoyons. Les besoins matériels ne doivent jamais prendre le pas sur les vrais besoins de l’âme qui sont d’ordre moral. Cependant, le chrétien doit faire du bien à tous, et il vaut mieux se faire tromper par ceux qui peuvent nous assaillir, que de manquer à notre devoir vis-à-vis de nos semblables et particulièrement de nos frères dans la foi. En nous occupant d’eux, nous servons Christ (cf. Matt. 25).


13.5 - Résumé de Rom. 1 à 12

Octobre 1978

La partie doctrinale de l’épître occupe les 8 premiers chapitres, et pose les fondements des relations de l’homme avec Dieu, sur le pied de la justice et de la grâce.

L’apôtre montre ensuite dans les ch. 9 à 11 comment le salut par la foi, commun aux Juifs et aux Gentils, peut se concilier avec les promesses faites antérieurement au peuple Juif.

Les exhortations pratiques, découlant naturellement de la doctrine de l’épître, sont développées ensuite dans les ch. 12 à 15.

L’épître se termine (ch. 16) par beaucoup de salutations personnelles aux chrétiens de Rome, où l’apôtre ne s’était jamais rendu.


Plus particulièrement, les ch. 12 et 13 vont ensemble.

Le ch. 12 commence par l’offrande de nos corps, à Dieu, en sacrifice vivant, tandis que le ch. 13 se termine par l’exhortation à tenir la chair en bride, condition indispensable pour répondre à l’appel précédent. Ici le chrétien est encore sur la terre, affranchi par la rédemption et par la grâce, se livrant à Dieu pour une vie de dévouement et d’obéissance.

Les v. 4-8 du ch. 12 introduisent la vérité de l’unité du corps de Christ, et des dons de grâce dans le corps, en rapport avec les devoirs individuels des membres.

Les exhortations des v. 9-21 s’adressent à tous les chrétiens et s’appliquent soit aux relations entre les saints (12:9-16 sauf 12:14), soit aux relations des saints avec le monde (12:17-21).

Ces exhortations sont présentées dans 7 groupes de trois exhortations chacun, qui sont à rapprocher, au moins partiellement, des 7 dons de grâce des v. 6-8.



Les exhortations commencent par l’amour (v. 9) et se terminent par le bien en activité, qui surmonte le mal.


14 - Romains 13

14.1 - Rom. 13:1-6

10-10-78

Le gouvernement de la terre a été confié à l’homme à partir du déluge, dans le monde dans lequel nous vivons encore.

Le trône de Dieu — le Seigneur de toute la terre — a été placé d’abord au milieu du peuple d’Israël. Puis le gouvernement du « Dieu des cieux » a été transféré d’Israël infidèle aux Gentils : d’abord à Nebucadnetsar en Chaldée, qui possédait le pouvoir absolu, puis aux monarchies des Mèdes et des Perses, de la Grèce, et enfin de Rome. Au temps du Seigneur, l’autorité était confiée à l’empire romain, et Pilate la possédait comme donnée d’en haut (Jean 19). Cette période des temps des nations dans laquelle nous vivons encore, prendra fin après l’enlèvement de l’Église, par les jugements qui introduiront le règne de Christ, ce royaume éternel qui ne passera pas et subsistera à toujours (Dan. 2:44). Au reste, la pensée de Dieu était de tout temps de confier toute autorité à Son Fils dans toute la création, « toutes choses ont été créées par lui et pour lui » (Col. 1:16), notamment, seigneuries, principautés et autorités.

Toutefois, ce qui est de la chair vient en premier, puis est remplacé par ce qui est de Dieu. C’est ainsi que Cham et Nimrod viennent avant la famille de Sem et Melchisédec.

C’était un mensonge de Satan de prétendre que l’autorité lui avait été confiée sur les royaumes de la terre (Luc 4:6) ; il ne faisait qu’usurper le pouvoir de Christ ; toutefois il a acquis un pouvoir sur l’esprit de l’homme tombé, et le tient sous son esclavage (Héb. 2).

La soumission aux autorités est réclamée de tous les hommes en Rom. 13:1, et en particulier des chrétiens et de toute leur famille.

Les autorités sont établies par Dieu :


Le motif invoqué pour l’obéissance aux autorités est la colère et la conscience.


Ces exhortations sont à rapprocher de :

1 Pierre 2:13 : être soumis à tout ordre humain. La raison en est : « pour l’amour du Seigneur ».

Tite 3:1 : « être soumis aux principautés et aux autorités, être obéissants ».

Nous sommes également invités à prier pour les autorités (1 Tim. 2:2).

Si les autorités sont établies par Dieu et maintenues aussi par Lui, notre obéissance doit être entière. La seule exception concerne le cas où elles seraient en contradiction avec la volonté de Dieu, Actes 4:20 et 5:29 : « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes ».


La présence de l’autorité dans le monde fait partie de ce qui retient (2 Thess. 2:6) le débordement du mal, et l’anarchie, et l’apostasie dont le caractère est d’injurier les dignités (Jude 8).


L’autorité est à la base de l’ordre moral selon Dieu :


14.2 - Rom. 13:1 -10

17-10-78


15 - Romains 14

15.1 - Rom. 14:11-13

12-12-78



Des instructions fondamentales se dégagent de ses passages pour nous, présentées essentiellement du point de vue de notre conscience et de la responsabilité.


Le bien accompli par la grâce de Dieu ne mérite rien, car il n’était que le résultat d’un don de Dieu qui l’avait produit ; le chrétien en recevra toutefois une récompense.

Si, au contraire, les fruits que le chrétien aurait pu et dû produire par Christ, ne l’ont pas été, il en portera les conséquences.

La majesté de Dieu sera parfaitement réalisée dans le cœur, en même temps que la perfection et la tendresse de sa grâce. Combien tout nous apparaîtra plus clair et plus précieux dans la parfaite lumière d’un Dieu d’amour !

Chaque serviteur rendra compte de la mine qu’il avait reçue de son maître (Luc 19), et la récompense sera appropriée à l’usage que le croyant aura fait de ces dons de l’Esprit qui lui avaient été communiqués par le Saint Esprit.

En même temps, la souveraineté du Donateur avait confié un ou plusieurs talents à chacun (Matt. 25), et la récompense est, pour les serviteurs bons et fidèles, d’entrer dans la joie de leur Maître.

On notera comment l’activité fidèle pour Christ est liée à la réalisation pratique de la venue de Christ en grâce pour prendre les siens (1 Cor. 15 ; Luc 12, en particulier), tandis que la manifestation et le temps de la récompense se rattachent plutôt à la manifestation glorieuse de Christ.


15.2 - Rom. 14:19-23

2-01-79

Le v. 19 nous invite à poursuivre les choses qui tendent à la paix et à l’édification mutuelle, faisant tout sur un principe de foi.

Nombreux sont les passages des épîtres qui nous invitent :


Ainsi nous sommes invités à fuir :


(*) note Bibliquest : « prétendu savoir » ; traduit par J N D « la connaissance faussement ainsi nommée ». Il s’agit de ceux qui font croire qu’ils savent des choses plus élevées que le christianisme.


Nous sommes invités à poursuivre :


Justice, paix et joie dans l’Esprit Saint sont les caractères du royaume de Dieu (Rom. 14:17).

L’unité de l’Esprit, expression pratique de l’unité du corps, est maintenue entre les saints par la paix ; la paix maintient le climat moral dans lequel mûrit le fruit de la justice (Jacques 3:18).

La paix était réalisée par les assemblées au début (Actes 9:31).

C’est un caractère de Dieu. Dieu est un Dieu de paix (7 fois) dans les épîtres de Paul.

La paix est souhaitée, avec la grâce, aux assemblées ; la miséricorde est ajoutée pour les individus.

Nous sommes aussi invités à poursuivre les choses qui tendent à l’édification mutuelle, soit dans notre vie habituelle et nos relations fraternelles (Rom. 14), soit dans l’assemblée (1 Cor. 14:26). C’est le but de tout ministère dans l’assemblée, particulièrement celui du prophète (1 Cor. 14:3) avec l’exhortation et la consolation.

Ainsi le corps est édifié et croît (Éph. 4:12 et16) par l’activité, non seulement des dons particuliers placés par le Seigneur, mais aussi par l’opération de chaque partie dans sa mesure. Le but est toujours la connaissance de Christ, le Fils de Dieu, et la jouissance de l’amour du Christ, centre connu des conseils de Dieu (Éph. 3:19).

C’est alors que nous éviterons toute action qui peut être en pierre d’achoppement à nos frères (14:20) ; un manque de sagesse de notre part peut interrompre les progrès spirituels de nos frères, arrêter leur course ici bas et ainsi détruire l’œuvre de Dieu en eux.

Toutes choses sont pures en effet (Il ne s’agit pas ici du mal ou du péché que nous avons toujours à avoir en horreur), mais c’est l’état du cœur et de la conscience qui est ici en jeu, tout faire sur le principe de la foi et pour la gloire de Dieu, en respectant la délicatesse de conscience des autres. Manger en bronchant, c’est à la fois causer du dommage à son âme en n’agissant pas par la foi, mais aussi faire du tort à son frère en donnant du scandale (comme l’indique la note).


15.3 - Rom. 14:21-23

16-01-79

La marche du croyant doit être avant tout devant Dieu, mais il faut en même temps tenir compte de la conscience des autres. C’est une marche par la foi selon la lumière divine qui est communiquée à l’âme par la Parole.

Toute chose dans notre vie doit donc être faite avec Dieu, comme approuvée par Lui : c’est le principe même de la foi.

14:22 : « Bienheureux est celui qui ne se juge pas lui-même en ce qu’il approuve » nous montre le chemin pour être gardé du danger de nos cœurs naturels, en se glorifiant de notre liberté par la foi, d’aller au-delà de notre mesure présente de foi dans ce que nous faisons, de sorte que nous en viendrions à broncher.

C’est ainsi que la marche par la foi ne peut être qu’individuelle et ne peut jamais conduire à imiter la conduite des autres, principe important pour les jeunes qui ont l’immense privilège d’avoir des parents chrétiens.

En même temps, nous sommes invités à nous souvenir de nos conducteurs et à imiter leur foi, et non pas leurs œuvres, car chacun doit se tenir dans la place qui lui est donnée de la part du Père. Celui qui hésite (14:23) marche avec une mauvaise conscience et n’agit pas ainsi selon un principe de foi. La conscience instruite par la Parole de Dieu reçue dans le jugement habituel de soi-même, introduit la lumière à la fois dans le cœur et la marche. C’est ainsi que Paul s’était toujours exercé à avoir une bonne conscience devant Dieu et devant les hommes (Actes 24:16). Cependant les scrupules ne sont pas la conscience, comme le témoigne l’exemple des pharisiens qui ne voulaient pas entrer dans le prétoire pour ne pas se souiller au moment même où ils livraient le Fils de Dieu aux nations.

La foi, principe essentiel de la vie chrétienne, puise son énergie dans la confiance en Dieu, dont l’exemple a été donné en perfection par le Seigneur ici-bas, « Garde-moi, ô Dieu ! car je me confie en toi » (Ps. 16:1).


Il convient de répéter une fois encore qu’il ne s’agit pas, dans ce chapitre, de péchés positifs que la Parole n’excuse jamais, mais de la mesure de foi selon laquelle nous estimons les choses dans notre marche. Dans les temps de déclin où nous vivons, trop souvent la liberté chrétienne ou la largeur de sentiments risque d’être le voile pour nous permettre dans nos vies, des choses qui ne glorifient pas le Seigneur et que la Parole ne peut pas approuver.


16 - Romains 15

16.1 - Rom. 15:1-13

30-01-79

16.1.1 - Rom. 15:1-7

L’opprobre que Christ a porté pendant sa vie était l’opprobre pour Dieu ; citant ainsi le Ps. 69, l’apôtre déduit pour nous un principe très important, que les choses écrites auparavant sont pour notre instruction (15:3-4).

En marchant dans la patience au travers des épreuves que Dieu nous dispense, nous sommes consolés par la consolation des Écritures qui nous révèlent la pensée de Dieu. Pour nous maintenant, le chemin de l’amour est de servir les autres pour l’amour de Christ ; dans ce chemin nous réalisons la patience de Dieu et aussi Ses consolations. Nous marchons ainsi, ayant un même sentiment l’un envers l’autre, nous recevant les uns les autres, comme Christ nous a reçus, afin que nous soyons à la gloire de Dieu.

Le Seigneur nous a aimés tels que nous étions autrefois, et nous aime maintenant tels que nous sommes. C’est la mesure que nous devons réaliser aussi à l’égard de nos frères.

Ici il ne s’agit pas des relations fraternelles dans l’Assemblée, sujet qui n’est abordé qu’exceptionnellement dans cette épître (ch. 12 et 16). D’autres épîtres, notamment Éph. et Col. nous montrent que les mêmes principes s’appliquent aussi dans l’Assemblée (Col. 3 et Éph. 4). L’épître aux Philippiens insiste aussi pour que les saints aient une même pensée, un même amour, un même sentiment (Phil. 2:2).

Cette unité pratique ne sera réalisée que si nous jouissons de la grâce qui nous a été donnée dans le Christ Jésus, la louange s’élèvera alors de nos cœurs vers Dieu.


16.1.2 - Rom. 15:8-13

Dans le paragraphe des v. 8 à 13 l’apôtre résume un grand principe déjà développé dans l’épître, touchant à l’introduction des nations dans la puissance des privilèges de l’évangile, — privilèges liés aux deux caractères de Dieu, amour et lumière, et manifestés par la venue de Christ ici-bas. Christ a été serviteur de la circoncision, « quand l’accomplissement du temps est venu, Dieu a envoyé son Fils, né de femme, né sous la loi » (Gal. 4:4). L’apôtre donne trois raisons pour cette venue, ou plutôt tire trois conséquences en bénédiction de celle-ci :


Cette miséricorde envers les nations (qui est l’expression de l’amour de Dieu envers nous qui n’étions pas du peuple terrestre élu), était toujours dans le dessein de Dieu ; elle avait été annoncée par les prophètes dès les temps anciens.

L’apôtre cite 4 passages à l’appui de cette déclaration :


Ces 4 citations forment un témoignage complet de l’Ancien Testament : loi, Psaumes et Prophètes


16.2 - Rom. 15:13

6-02-79

Les 4 passages cités par l’apôtre dans les v. 9 à 12, tirés des écrits de Moïse, des Psaumes et des Prophètes, sont tous relatifs à la louange rendue à Christ, comme Fils de l’homme, pendant le règne millénaire.

C’est la réalisation de l’alliance mentionnée par David en 2 Sam. 22 dans ses dernières paroles, ou encore le cercle le plus étendu de la louange terrestre qui termine le Ps. 22, comme fruit de l’œuvre de Christ à la croix.

L’Église possède le privilège d’adorer Dieu dès maintenant, comme objet de sa miséricorde. Comme objets de cette miséricorde, tous les croyants, Juifs ou nations, connaissent Dieu comme le Dieu d’espérance (Rom. 15:13), et Jésus comme leur espérance (1 Tim. 1:1).

Par nature, les Gentils étaient sans Dieu et sans espérance dans le monde (Éph. 2:12) ; quant aux Juifs, ils étaient Lo Ammi (pas mon peuple), Lo-Rukhama (pas obtenu miséricorde) ; le jugement de la vallée d’Acor était écrit sur eux, tandis que selon la miséricorde de Dieu, celle-ci leur était donnée comme porte d’espérance (Osée 2:15).

Retenu parmi les nations, le résidu juif de la fin, aura la place de prisonniers de l’espérance (Zach. 9:12), position semblable à celle de Noé traversant le déluge enfermé dans l’arche (Gen. 8). L’apôtre désirait dès maintenant pour les croyants de Rome (à la fois tirés des Juifs et des Gentils) que le Dieu d’espérance les remplisse de joie et paix en croyant, et qu’ils réalisent, dès maintenant, les caractères du Royaume de Dieu (Rom. 14:17), mais aussi qu’ils abondent en espérance, que cette espérance soit vivante en eux pour déborder de leur cœur.

L’espérance est le ressort de la patience pour le croyant, cf. 1 Thess. 1:3 :


Si la patience est liée à la souffrance jusqu’au retour du Seigneur, l’espérance y apporte la consolation, — consolation éternelle et bonne espérance par grâce (2 Thess. 2:16).

Cette espérance console le cœur, mais fortifie la foi, purifie la conscience. C’est par la puissance du Saint Esprit que sont opérés ces résultats pour nous.


Mentions du Saint Esprit dans les Romains :


16.3 - Rom. 15:14-16

13-02-79

16.3.1 - Rom. 15:14

Partant de ce que la grâce de Dieu avait produit chez les croyants à Rome, l’apôtre avait la confiance :


La bonté est un caractère qui ne peut être manifesté que comme fruit de la vie divine dans l’homme, « Nul n’est bon, sinon un seul Dieu » (Marc 10:18 ; Luc 18:19) ; c’est un caractère précieux : « Ce qui attire dans un homme, c’est sa bonté » (Prov. 19:22), mais c’est un caractère rare : « les hommes de bonté sont recueillis sans que personne comprenne que le juste est recueilli de devant le mal » (És. 57:1). Bonté et vérité, grâce et sainteté, sont invariablement liées dans la Parole. En Christ lui-même, unis en perfection comme bonté de Dieu et pureté dans l’homme, ces caractères ont eu leur expression suprême à la croix où « la bonté et la vérité se sont rencontrées, la justice et la paix se sont entre-baisées » (Ps. 85:10). Voir aussi 2 Chron. 6:41, 42 ; Ps. 16:2 ; Ps. 89:1-3, 28.

David, beau type de Christ, a usé envers Mephibosheth, descendant de celui qui l’avait persécuté, d’une bonté de Dieu.

La bonté est un caractère de l’amour selon Dieu : « l’amour est plein de bonté » (1 Cor. 13:4).


L’apôtre avait aussi la confiance que les Romains étaient remplis de connaissance, c’est-à-dire connaissance de Dieu et du Seigneur et de ses voies, connaissance de sa volonté en toute sagesse et intelligence spirituelle (Col. 1:9, 10). C’est par la Parole que s’acquiert cette connaissance. Le sentier de Dieu est un sentier que l’œil de l’aigle n’a pas aperçu, mais qui est connu de l’homme humble et spirituel.


Enfin les Romains devaient être capables de s’exhorter l’un l’autre, de s’édifier et de se consoler mutuellement, de veiller au bien les uns des autres (15:14).

La comparaison de ce passage avec 1 Cor. 1:4, 5 montre la différence entre l’état spirituel pratique des Romains et des Corinthiens à ce moment là (les deux épîtres sont de la même époque).

Si les Corinthiens étaient enrichis de tous les dons, de toute parole et de toute connaissance, ils n’étaient pas capables de s’exhorter ou de s’édifier les uns les autres, car leurs dons étaient utilisés pour leur propre gloire et non pas pour la gloire de Christ et le bien des saints. C’est une exhortation de toute importance pour nous maintenant.

Les épîtres aux Colossiens, Éphésiens, Thessaloniciens contiennent des instructions semblables, touchant à l’importance de l’exhortation et de l’édification mutuelle.


16.3.2 - Rom. 15:15-16

L’apôtre introduit ensuite le sujet de son ministère en rapport avec les nations.

Il annonçait l’évangile de Dieu afin de présenter les nations comme une offrande à Dieu, agréable et sanctifiée par le Saint Esprit. Cette charge (ou ce ministère) lui avait été confiée par Jésus Christ dans les choses qui concernent Dieu.

L’apôtre se présente ainsi lui-même comme sacrificateur, offrant à Dieu les croyants d’entre les nations, comme une offrande tirée du monde, sorte de prémices de ses créatures (Jacques 1:18).

C’est ainsi que les lévites avaient été autrefois offerts par Aaron à la place des premiers-nés d’Israël, « Aaron offrira les Lévites en offrande tournoyée devant l’Éternel, de la part des fils d’Israël » (Nombres 8:11), puis « j’ai donné les Lévites en don à Aaron et à ses fils » (Nombres 8:19).


16.4 - Rom. 15:16-19

20-02-79

Au v. 16 l’apôtre s’est présenté lui-même, en figure, comme un sacrificateur offrant à Dieu les croyants d’entre les nations, consacrés par le Saint Esprit, comme une véritable offrande. Dans d’autres passages, notamment lorsqu’il était prisonnier à Rome (épître aux Philippiens), ou lorsqu’il avait sa mort prochaine devant lui (deuxième épître à Timothée), il se présente comme aspersion et libation. Si sa vie devait être laissée dans le service de l’évangile (peu s’en était fallu qu’il en soit ainsi, plusieurs fois, pendant son service), elle serait comme le sceau et l’aspersion de l’offrande qu’était pour Dieu les Philippiens qui s’étaient consacrés à l’évangile. L’apôtre fait probablement allusion dans ces deux passages (Phil. 2:17 et 2 Tim. 4:6) à la libation de vin qui accompagnait certaines offrandes de gâteau pétries à l’huile, figure de la joie dans l’Esprit Saint.

Ici, l’apôtre, encore engagé dans son service public, prend la place de sacrificateur, avant de prendre plus tard celle de libation ou d’aspersion sur l’offrande.

Cette position prise par l’apôtre est également différente de celle dont parle l’apôtre Pierre dans sa première épître (1 Pierre 2:5, 9) :


Ces deux ordres de sacrificature (selon Aaron pour la première et Melchisédec pour la seconde) sont le privilège de tous les vrais chrétiens : les pierres vivantes qui constituent la maison spirituelle ; la sainte sacrificature s’exerce devant Dieu, en rendant culte par le Saint Esprit. La sacrificature royale s’exerce devant les hommes, de la part de Dieu, pour en annoncer les vertus.

La position de l’apôtre en Romains 15 est spécialement en relation avec les résultats de son travail parmi les nations, et si les fruits précieux de son labeur incessant étaient pour lui une source de joie, tout se rapportait, en même temps, à Christ dans les choses qui concernent Dieu (15:17). Toute la gloire en revenait au Seigneur :


En même temps, la Parole du Seigneur s’est accomplie en Paul, comme par le moyen des autres apôtres : « Celui qui croit en moi fera, lui aussi, les œuvres que moi je fais, et il en fera de plus grandes que celles-ci » (Jean 14:12). Le livre des Actes en relate l’accomplissement, « Dieu faisait des miracles extraordinaires par les mains de Paul » (Actes 19:11).

Parole, œuvre, miracles, prodiges… par la puissance du Saint Esprit :


16.5 - Rom. 15:22-33

13-03-79

Paul se proposait d’aller à Jérusalem, puis de continuer à Rome pour y rencontrer les chers croyants auxquels il adressait cette épître, et qu’il n’avait jamais vus.

Déjà une première fois, l’apôtre avait eu à cœur d’exercer, à côté de son double ministère pour l’évangile et pour l’assemblée comme apôtre et docteur, le service d’un diacre en se chargeant de porter des dons aux frères, dans le besoin, à Jérusalem et en Judée (Actes 11:28). Dans le cas présent, il était certainement guidé par ses affections naturelles pour son peuple selon la chair, qui ont peut-être pris quelque peu le pas sur ce que l’Esprit Saint lui confiait comme mission. C’est par l’Esprit Saint que les disciples avaient averti Paul de ne pas monter à Jérusalem (Actes 21:4). L’apôtre a négligé le double avertissement qui lui était donné par l’Esprit (la prophétie d’Agabus au v. 11), ayant devant lui de faire des aumônes à sa nation et des offrandes (Actes 24:17). L’apôtre savait par avance que des liens et de la tribulation l’attendaient (Actes 20), aussi se remettait-il aux prières des saints (dans les Romains, en particulier) pour qu’il soit délivré des incrédules qui étaient en Judée.

Si cette période particulière de la vie de l’apôtre a été celle où son service s’exerçait de la façon la moins claire dans la puissance de l’Esprit, néanmoins le Seigneur n’a pas manqué de fidélité et de tendresse à l’égard de son bien-aimé serviteur, et a fait tourner en définitive toutes les circonstances, pour la gloire de Dieu et l’avancement de l’évangile.

Dans cette ville de Jérusalem, usée en tout sauf en haine, Paul a bien été délivré des incrédules de Judée, mais par des circonstances providentielles et finalement comme prisonnier des Romains.

Le vœu qu’il s’était proposé de faire avec quelques croyants juifs n’a pas pu s’accomplir jusqu’à son terme, de sorte que la doctrine de l’apôtre, exposée avec tant de puissance aux Galates, n’a pas été mise en défaut par une défaillance, dont le Seigneur l’a préservé.

Alors le nom du Seigneur a été porté devant les rois (Actes 9:15), selon la révélation du Seigneur à Ananias ; même si le témoin était lié de chaînes, il était fidèle au Seigneur, intègre devant les hommes et profondément heureux en lui-même (Actes 26).

Rome a été la prison de l’apôtre, mais il y a connu avec les saints, une mesure de la bénédiction du Christ qu’il désirait (Rom. 15:29).

Enfin, les liens de l’apôtre ont été l’occasion pour d’autres d’annoncer la parole avec plus de hardiesse (Phil. 1:14).


On notera chez l’apôtre le dévouement qui ne reculait pas devant les services les plus ordinaires, cette humilité qui lui faisait désirer les prières des saints :


D’un autre côté, Paul priait sans cesse pour les saints et les assemblées et rendait grâces au Seigneur à leur égard. Les épîtres de sa captivité contiennent les prières les plus précieuses qui nous ont été conservées par l’Écriture (Éph. 1 ; Éph. 3 ; Col. 1 ; Phil. 1).


La prière est une forme du combat chrétien trop souvent négligée parmi nous aujourd’hui, que le Seigneur associe au jugement de soi-même, car prière et jeûne vont toujours ensemble. Christ, homme parfait, est évidemment le modèle inimitable dans cette activité.


Le chapitre se termine par la joie et la paix, ce dernier caractère étant attribué à Dieu d’une façon particulière dans les écrits de Paul (Rom. 15:33 ; 16:20 ; 1 Cor. 14:33 ; Héb. 13:20 ; Phil. 4:9, complément de la paix de Dieu).


17 - Romains 16:1-17

20-03-79

L’épître aux Romains se termine par de très nombreuses salutations, qui soulignent l’intérêt que l’apôtre portait à cette assemblée qu’il n’avait pas encore pu visiter.

Le ch. 16 souligne, en fait, 3 catégories de personnes :


Les salutations des v. 1 à 16 contiennent la mention de 29 personnes, probablement 19 frères et 10 sœurs. Quel que soit le caractère caché du service de celles-ci, il n’en est pas moins utile.

Selon un tact et une convenance parfaite de l’amour, l’apôtre ne les oublie pas. C’est même par l’une d’elles qu’il commence cette précieuse énumération, en donnant à cette salutation le caractère d’une lettre de recommandation (dont le principe est établi par l’apôtre en 2 Cor. 3).

On notera, en passant, cette convenance de l’apôtre qui, au v. 14, en mentionnant 5 frères, y unit les frères qui sont avec eux. Par contre, au v. 15, en mentionnant 2 frères et 3 sœurs, il les unit aux saints qui sont avec eux.

Phœbé, mentionnée la première, était de l’assemblée de Cenchrée (lieu mentionné en Actes 18, qui était un des 5 ports de Corinthe). Comme l’épître aux Romains a été écrite de Corinthe, il était normal que l’apôtre connaisse cette sœur qui se proposait de se rendre à Rome. Sa position de servante de l’assemblée (ou diaconesse), lui avait offert l’occasion d’accomplir un travail utile à beaucoup, et même d’avoir été en aide à l’apôtre. Les chrétiens de Rome sont invités à la recevoir dans le Seigneur.

La salutation suivante concerne ces fidèles frère et sœur en Christ, Aquilas et Priscilla (ou Prisca), que l’Écriture nous présente à 6 reprises différentes.