Jean Muller
Table des matières :
1 - Les quatorze aspects sous les quels le Saint Esprit est présenté
2 - Le baptême du Saint Esprit (Jean 1:32, 33)
3 - Le don de la vie éternelle (Jean 3:3, 5, 8, 14-16)
4 - Le don de l’Esprit, une fontaine d’eau vive (Jean 4:14, 23, 24)
5 - L’Esprit, des fleuves d’eau vive (Jean 7:37-39)
6 - L’autre Consolateur (Jean 14:16,17,26 ; 15:26,27 ; 16:7,13)
7 - L’Esprit de Christ ressuscité soufflé dans les disciples (Jean 20:19-23)
8
L’onction de la part du Saint (1 Jean 2:20, 27)
10 - Le témoignage de Dieu : la vie éternelle en son Fils (1 Jean 5:6-8, 11-13)
11.1 - Des révélations à Jean (Apoc. 1:10 ; 4:2)
11.3 - Un message de repos pour les martyrs (Apoc. 14:13)
11.4 - Un septuple message à l’Assemblée (Apoc. 2 et 3)
11.5 - L’Esprit et l’épouse disent : Viens, Seigneur Jésus (22:16,17,20,21)
Les écrits de l’apôtre Jean contiennent une abondance de révélations concernant le Saint Esprit : Sa Personne divine, Sa présence, Ses attributs et Ses opérations. De tels enseignements complètent d’une manière merveilleuse ceux des apôtres Paul et Pierre. Paul révèle le baptême du Saint Esprit pour constituer l’Assemblée en un seul corps, l’onction de l’Esprit, le sceau en rapport avec l’appel céleste du croyant, les arrhes et les prémices de son héritage en Christ. En outre, l’Assemblée (collectivement) et le corps de chaque chrétien (individuellement) sont une habitation de Dieu par son Esprit. Enfin les dons de l’Esprit sont envoyés sur la terre par un Christ glorifié pour l’édification de l’Assemblée, qui est Son corps. Pour sa part, Pierre révèle que les prophètes de l’Ancien Testament ont été poussés par l’Esprit Saint à rendre témoignage des souffrances de Christ et des gloires qui suivraient : David, les fils de Coré, Asaph, Ézéchias, Ésaïe, Jérémie, Jonas et de nombreux autres, ont annoncé à l’avance, au travers de leurs propres expériences, les principales circonstances du grand mystère de la piété concernant Christ : Ses noms (Fils de Dieu, Fils de l’homme, Roi d’Israël et Fils de David), Sa venue dans le monde et Sa naissance d’une vierge, Sa mort, Sa résurrection, Son élévation dans la gloire, Sa séance à la droite de Dieu, Sa seconde venue et Son royaume à venir. De plus, les chrétiens, comme des pierres vivantes, sont édifiés sur Christ, la pierre de fondement, pour être une sainte sacrificature (selon la ressemblance d’Aaron) et une sacrificature royale (selon l’ordre de Melchisedec).
Les divers aspects sous lesquels le Saint Esprit est présenté dans les écrits de Jean méritent toute notre attention. Avant de commenter les passages correspondants, il peut être utile de résumer les différents points que l’on peut distinguer à cet égard. Six se trouvent dans l’évangile, trois dans la première épître et cinq dans le livre de l’Apocalypse, soit quatorze au total. Nous ne nous risquerons pas à dire que cela constitue une double plénitude de révélation (deux fois sept), bien que le sujet soit complet en soi.
D’abord dans l’évangile :
(1°) Le baptême du Saint Esprit par Christ (ch. 1).
(2°) Le don de la vie et la nouvelle naissance par la Parole et le Saint Esprit (ch. 3).
(3°) Le don de l’Esprit et l’adoration en esprit et en vérité (ch. 4).
(4°) Au chapitre 7, les fleuves d’eau vive coulent du croyant vers d’autres.
(5°) Dans les chapitres 14 à 16, le Seigneur Jésus annonce à Ses disciples le don d’un autre Consolateur (Lui est le Consolateur ; le Saint Esprit est l’autre Consolateur) qui rendra témoignage au monde et aux croyants.
(6°) Enfin, au chapitre 20, le soir du jour de la résurrection, le Seigneur Jésus souffle l’Esprit de Christ ressuscité dans Ses disciples.
La première épître développe trois autres aspects de l’Esprit.
(7°) Dans la famille chrétienne (1 Jean 2), l’onction du Saint est la clé ouvrant l’accès à la connaissance de toutes les choses spirituelles.
(8°) L’Esprit Saint témoigne que Dieu demeure en nous (1 Jean 3) ; Il est le seul critère pour distinguer les choses spirituelles, si elles procèdent de l’Esprit de vérité ou de l’esprit d’erreur.
(9°) Le chapitre 5 rend témoignage au fait que la vie éternelle est dans le Fils de Dieu ; quiconque a le Fils a la vie, et celui qui n’a pas le Fils n’a pas la vie éternelle.
Enfin, les cinq aspects de l’Esprit dans le livre de l’Apocalypse :
(10°) L’Esprit emmène Jean pour voir différents tableaux prophétiques, que l’apôtre nous révélera à son tour (Apoc. 1:10 ; 4:2).
(11°) Les sept Esprits (chap. 4 et 5) sont ceux du Seigneur Jésus — plutôt sur le terrain de l’Ancien Testament — comme l’esprit de sagesse, de prophétie et de gloire.
(12°) À l’égard des saints qui, après avoir traversé la dernière tribulation, meurent dans le Seigneur (chap. 14), l’Esprit prononce une bénédiction et leur donne l’assurance du repos.
(13) L’Esprit Saint est vu en dehors de l’Église (considérée comme un corps responsable sur la terre de porter le témoignage de Dieu), afin de porter un jugement d’appréciation sur la marche de l’Assemblée, sept fois (chap. 2 et 3).
(14°) Enfin, la mention la plus touchante, lorsque la révélation est terminée, montre le Seigneur Jésus entrant personnellement en scène pour se présenter lui-même à son Église comme l’étoile brillante du matin ; et l’Esprit conduit le coeur des croyants et de l’Église à demander le retour du Seigneur.
Le baptême du Saint Esprit est cité sept fois dans le Nouveau Testament (Matt. 3:11 ; Marc 1:8 ; Luc 3:16 ; Jean 1:33 ; Actes 1:5 ; Actes 11:16 ; 1 Cor. 12:13). Ainsi, cette circonstance très significative est mentionnée prophétiquement dans les quatre évangiles (c’est une des rares scènes touchant la vie du Seigneur Jésus qui soit rapportée dans les quatre évangiles). Le Seigneur confirme à ses disciples la descente du Saint Esprit sur la terre et, par là, du baptême, juste avant de les quitter pour être élevé dans le ciel (Act. 1:5,8) : c’est l’accomplissement de « la promesse du Père ». Ce baptême a effectivement eu lieu le jour de la Pentecôte (Act. 2:1-4), bien que le mot baptême ne soit pas formellement employé. La descente du Saint Esprit sur l’Assemblée à Jérusalem inaugure la dispensation de la grâce dans laquelle nous vivons encore. L’apôtre Pierre y fait allusion quand il rapporte sa visite à Corneille à ses frères de Jérusalem (Act. 11), afin qu’ils reconnaissent la volonté souveraine de Dieu de donner « la repentance pour la vie » aux croyants d’entre les nations et de leur accorder le même don de l’Esprit qu’aux Juifs croyants. La dernière mention du baptême de l’Esprit (par l’apôtre Paul en 1 Cor. 12) révèle sa portée spirituelle : les chrétiens (indépendamment de leur origine ou leur position dans le monde) ont tous été baptisés d’un seul Esprit pour être un seul corps, le corps (spirituel) de Christ. Le sceau de cette vérité merveilleuse est par le Saint Esprit.
Le baptême chrétien, un baptême d’eau (un acte matériel) identifie celui qui le reçoit à un Christ mort pour être ensuite ressuscité avec Lui. À cet égard, l’apôtre Pierre rappelle l’exemple du déluge (1 Pi. 3:20-21) et l’apôtre Paul celui d’Israël à travers la mer Rouge (1 Cor. 10:1-2). En outre, pour entrer dans le pays promis, Israël devait traverser le Jourdain, une autre figure de la mort de Christ et de la mort du croyant avec Christ (Jos. 4:9, 20). Par contraste, le baptême par le Saint Esprit (un acte spirituel) de la compagnie chrétienne (les cent vingt croyants assemblés à Jérusalem le jour de la Pentecôte) a eu lieu une seule fois pour marquer la naissance de l’Assemblée sur la terre. Il ne s’est pas répété. Ainsi, tout croyant amené au Seigneur comme Sauveur est ajouté à un corps déjà baptisé, le corps de Christ, dont il devient membre.
Remarquons que les quatre évangiles lient la promesse du baptême de l’Esprit par Christ au baptême d’eau pour la repentance de Jean le Baptiseur, auquel le Seigneur s’est soumis volontairement lorsqu’il s’est identifié aux excellents de la terre en qui étaient toutes ses délices (Ps. 16:3). Ce baptême de Jean, en contraste avec le baptême chrétien, rattachait à un Messie vivant. Si l’appel à la repentance (Matt. 3:2 ; 4:17) avait été reçu, le baptême de Jean aurait ouvert les bénédictions terrestres du royaume des cieux. Mais le Messie a été rejeté, et Sa mort expiatoire — vue en figure dans les eaux du Jourdain que le Seigneur a traversées devient la seule voie aux bénédictions terrestres pour le résidu repentant dans le futur.
Puis, au bord du Jourdain, le ciel s’est ouvert et le Saint Esprit est descendu sous une forme corporelle, comme une colombe, sur le Seigneur Jésus au début de son ministère, quand il avait environ trente ans. L’apôtre Pierre révèle que le Seigneur Jésus a reçu le Saint Esprit une seconde fois, après son ascension (Act. 2:33). Ainsi, Christ, maintenant homme glorifié dans le ciel, chef de l’Église, envoie sur la terre tous les dons pour l’édification de son Assemblée. Ayant reçu des dons (Ps. 68:18), à Son tour il les donne à Son Église (Éph. 4:8). Ces dons spirituels sont ceux du Saint Esprit.
Enfin, Matthieu et Luc associent le baptême du Saint Esprit au baptême de feu, un symbole des jugements futurs. Le feu est aussi mentionné au jour de la Pentecôte (Act. 2:3) en tant que manifestation de gloire et de puissance en grâce, et non pas de jugement. Celui-ci s’exercera plus tard, à la fin de la dispensation de la grâce. La prophétie de Joël (Joël 2:28-32) citée par l’apôtre Pierre (Act. 2:17-21) n’a trouvé qu’un accomplissement partiel le jour de la Pentecôte : c’était la pluie de la première saison ; la pluie de la dernière saison ne descendra sur la terre qu’après l’enlèvement de l’Église au ciel et l’exécution des jugements.
Le
Seigneur reçoit de nuit la visite de Nicodème, un chef des Juifs et un docteur
de la loi, et lui révèle une vérité fondamentale : pour voir le royaume
de Dieu (v. 3) et pour y entrer (v. 5), il faut être né de
nouveau. Pour voir le royaume, les yeux de notre coeur doivent être éclairés (Éph. 1:18), tandis que pour entrer dans le royaume, il faut
que la porte soit ouverte, et Christ est la seule porte (Jean 10:7, 9). La
nouvelle naissance doit
être (spirituellement parlant) par l’eau
(emblème de la parole de Dieu) et par le Saint Esprit. Grâces à Dieu, cette
condition nécessaire est pleinement suffisante ; rien d’autre n’est
requis. Pareillement, le Seigneur Jésus dit de lui-même qu’il doit mourir,
le Fils de l’homme doit être élevé. De nouveau, cette condition
nécessaire — la mort de notre Seigneur — est pleinement suffisante pour notre
salut par la foi. La première vérité (la
nouvelle naissance) se réfère à l’oeuvre de Dieu dans le croyant, tandis
que la seconde (la mort du Seigneur) se rapporte à l’oeuvre de Christ pour le
croyant, en sa faveur. Cette distinction est fondamentale ; les
Écritures maintiennent toujours la différence entre la propitiation et la
substitution. Le salut est offert à tous les hommes (« envers tous »), en
vertu de la toute-suffisance de l’oeuvre de Christ, mais n’est imputé en
justice qu’à tous ceux qui croient (« sur tous ceux qui croient ») (Rom.
3:22).
Le Seigneur fait allusion ici à des déclarations de l’Ancien Testament que Nicodème aurait dû connaître (v. 10). Ézéchiel avait annoncé à Israël de la part de Dieu : « Je vous amènerai sur votre terre ; et je répandrai sur vous des eaux pures, et vous serez purs… Et je vous donnerai un coeur nouveau, et je mettrai au-dedans de vous un esprit nouveau » (Ézé. 36:24-26). Dans le futur, les mêmes instruments (la Parole de Dieu et Son Esprit) opéreront sur la terre pour amener le peuple d’Israël à un état moral permettant à Dieu de les bénir. Mais ici, les paroles du Seigneur révèlent une vérité plus fondamentale, le salut éternel de l’âme. Et de plus, les bénédictions promises, « les choses célestes » (v. 12) sont maintenant, non pas pour la terre, mais en relation avec le ciel, l’habitation éternelle de notre bien-aimé Sauveur.
La nouvelle naissance implique la communication d’une nouvelle nature, non pas l’amélioration de la vieille : ce qui est né de la chair (la nature adamique en tout homme) demeure chair, tandis que ce qui est né de l’Esprit est et demeure éternellement esprit. Cette nouvelle nature est le don de la vie éternelle qui a été promise « avant les temps des siècles » (Tite 1:2 ; 2 Tim. 1:9). Cette vérité de la nouvelle naissance par la parole de Dieu et par Son Esprit sera confirmée plus tard par les apôtres. D’abord par Paul : « Il nous sauva… par le lavage de la régénération et le renouvellement de l’Esprit Saint » (Tite 3: 5) ; puis par Jacques : « De sa propre volonté, il (Dieu) nous a engendrés par la parole de la vérité, pour que nous soyons une sorte de prémices de ses créatures » (Jacq. 1:18) ; enfin, par Pierre : « Vous qui êtes régénérés, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la vivante et permanente parole de Dieu » (1 Pierre 1:23).
La vie éternelle est le don de Dieu, l’expression suprême de l’amour de Dieu envers un monde perdu, l’humanité ruinée. « Car Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jean 3:16). Dieu a donné son Fils unique, « le Fils de l’homme qui est dans le ciel » (v. 13), venu sur la terre pour mourir sur la croix, afin que quiconque (non seulement les Juifs, mais aussi ceux d’entre les nations) croit en lui ait la vie éternelle. Tel est le message de l’Evangile dans toute sa simplicité et sa puissance.
Le Seigneur donne une nouvelle révélation concernant le Saint Esprit à la femme Samaritaine. Chassé de Judée par la haine des Juifs incrédules, notre Seigneur, en route pour la Galilée où il allait accomplir la plupart de ses miracles, traversait la Samarie, solitaire (v. 4). À la fontaine de Jacob à Sichar, il rencontre une femme seule, rabaissée par un monde impitoyable au dernier échelon de l’échelle sociale, en contraste avec Nicodème, un chef des Juifs respecté. Humainement parlant, elle aurait été jugée moins qualifiée que Nicodème pour recevoir le message du Seigneur. Mais, combien il est vrai que « mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos voies ne sont pas mes voies, dit l’Éternel » (És. 55:8). Méprisée par les Juifs comme tous les Samaritains, cette femme avait cherché le bonheur dans le monde, mais n’avait récolté qu’une misère totale. Le Fils de Dieu, Seigneur de toute la création, « lassé du chemin » (v. 6), la trouve au puits et lui demande à boire, comme si Lui, le Fils de l’homme, dépendait d’elle pour apaiser sa soif (c’était midi, l’heure la plus chaude). Cette simple requête est l’occasion pour le Seigneur de lui révéler le don merveilleux de Dieu : la fontaine d’eau vive. Il ne s’agit pas ici essentiellement du don de la vie éternelle dans le Fils unique de Dieu, comme révélé à Nicodème (Jean 3:16). Cette eau vive caractérise davantage le don du Saint Esprit comme une source de rafraîchissement pour le coeur du croyant. Au don de la vie éternelle (ch. 3), Dieu ajoute maintenant l’énergie de la nature divine (ch. 4). Cette scène remarquable montre Dieu donnant librement, tandis que le Fils de Dieu s’abaisse dans l’humiliation et que le Saint Esprit devient une source vivante d’énergie et de joie pour le coeur. Contrairement aux besoins matériels de l’homme qui se répètent continuellement, le don spirituel de Dieu est constamment renouvelé dans l’âme du croyant : l’Esprit devient en lui « une fontaine d’eau jaillissant en vie éternelle » (v. 14).
Bien qu’impliquée dans les paroles du Seigneur, l’oeuvre de la rédemption n’est pas mentionnée spécifiquement. Aussi, le don d’eau vive se rattache ici à l’effet béni du Saint Esprit ; la venue sur la terre du Saint Esprit comme Personne divine (la troisième Personne de la Déité) n’est pas encore en vue. Le Seigneur ne révélera ce grand fait que lorsqu’Il parlera de son départ au ciel (ch. 14).
Immédiatement après, le Seigneur Jésus révèle à la femme Samaritaine le véritable dessein de Dieu en rapport avec l’adoration : Dieu nous a sauvés afin de former pour Lui-même un peuple qui soit une compagnie d’adorateurs. L’apôtre Pierre confirme que nous sommes édifiés comme « une sainte sacrificature, pour offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu par Jésus Christ » (1 Pierre 2:5). Si donc Dieu nous a sauvés et nous a donné la vie éternelle et le Saint Esprit, c’est parce que Lui, le Père, cherche des adorateurs. Dieu en cherche de tels parce qu’il est esprit, et il faut que « ceux qui l’adorent, l’adorent en esprit et en vérité » (v. 23, 24). L’heure de l’accomplissement des conseils éternels de Dieu était venue ; elle découlait de la venue d’une autre heure, l’heure solennelle de la mort de Christ. L’adoration chrétienne est maintenant uniquement en esprit ; les manifestations et le décorum matériels d’autrefois n’ont plus leur place : ni Garizim (pour les Samaritains) ni Jérusalem (pour les Juifs ; v. 21) n’étaient désormais le lieu de l’adoration. Mais l’adoration chrétienne est aussi en vérité : n’ayant rien à faire avec le mysticisme, elle est l’épanchement, sérieux mais sobre, de coeurs débordants de joie dans le Père et le Fils par la puissance du Saint Esprit.
Dans cette scène étonnante, le Seigneur donne encore à la femme une dernière révélation : il est le Messie, le Christ, l’Oint de Dieu (v. 26 ; comp. Jean 1:42). C’est la seule fois où le Seigneur se présente comme tel.
La révélation suivante sur le Saint Esprit a lieu quand le Seigneur se trouvait à Jérusalem au dernier jour de la fête des Tabernacles. Celle-ci était la dernière (la septième) des fêtes à l’Éternel en Israël. Célébrée à l’automne de chaque année durant la seconde moitié du mois d’Ethanim (1 Rois 8:2), elle avait lieu après la moisson et la vendange, deux emblèmes du jugement et de la colère de Dieu (Lév. 23:34-36 ; Deut. 16:13). Elle durait sept jours (figure d’une période complète en elle-même) mais comprenait un huitième jour, un jour spécial de joie (figure de la résurrection de Christ). Si le sabbat parlait du repos de Dieu dans la première création (Ex. 20:11), la fête des Tabernacles annonçait le repos de Dieu en rédemption, dans la nouvelle création. Mais ce repos impliquait la mort du Seigneur, aussi parle-t-Il de son départ (v. 32, 33).
Dans le temple, Jésus crie (v. 28, 37). Sa déclaration est double :
(1°) Il adresse à tous les hommes un appel à venir à Lui : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive ». Christ est la source de l’eau de la vie, et il faut venir à Lui pour avoir la vie éternelle. Dieu se révèle au travers des besoins de l’homme, et Sa lumière pénètre dans le coeur par la conscience, comme l’a montré l’exemple de la femme à Sichar : « Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi, je vous donnerai du repos » (Matt. 11:28). Et tous les hommes ont le même besoin d’un Sauveur, malgré les innombrables différences apparentes. L’appel du Seigneur de venir à lui est répété à la dernière page des Écritures : « Que celui qui a soif vienne » (Apoc. 22:17).
(2°) Celui qui croit en Christ verra le Saint Esprit devenir en lui des fleuves d’eau vive. Jaillissant de sa source céleste, qui est Christ, la fontaine d’eau vive dans le croyant (Jean 4:14) devient maintenant des fleuves coulant de lui vers d’autres dans le monde. Le croyant est transformé dès lors en un canal de bénédiction pour d’autres. L’expression : « l’Esprit n’était pas encore » (v. 39) n’a rien à voir avec l’existence éternelle de la troisième personne de la Déité, mais souligne le fait que l’Esprit ne viendrait demeurer sur la terre (dans les chrétiens et dans l’Assemblée) qu’après l’entrée de Christ dans le ciel.
L’ordre moral de l’enseignement du Seigneur est important :
(1°) Une oeuvre de l’Esprit est produite d’abord dans le coeur d’une personne, individuellement, pour la nouvelle naissance et le don de la vie éternelle.
(2°) L’Esprit nous amène ensuite en relation avec le Fils et le Père pour faire de nous des adorateurs : c’est la sainte sacrificature, selon la ressemblance de celle d’Aaron, pour l’adoration (Deut. 33:10 ; 1 Pierre 2: 5).
(3°) Enfin, les croyants deviennent des canaux de bénédiction pour d’autres. C’est l’exercice de la sacrificature royale, une sacrificature de bénédiction, selon l’ordre de Melchisedec (1 Pierre 2:9). La sacrificature royale (envers les hommes) vient après la sainte sacrificature (envers Dieu) et découle de celle-ci. Souvenons-nous que Dieu a la première place : l’adoration est le seul service chrétien accompli maintenant sur la terre qui se continuera éternellement dans le ciel. Néanmoins, l’oeuvre de l’évangéliste durant la période de la grâce garde toute sa valeur.
Dans les chapitres 13 à 16, le Seigneur Jésus prend Sa position de Sauveur céleste, comme ayant déjà accompli l’oeuvre que le Père lui avait donnée à faire (Jean 17:4). Le chapitre 13 commence par la déclaration remarquable de l’amour de Christ pour les siens jusqu’à la fin. C’était juste avant la fête de la Pâque (l’anticipation du sacrifice de Christ) et « Jésus savait que son heure était venue » — l’heure solennelle et glorieuse de sa mort — « pour passer de ce monde au Père ». Il prouve alors son amour pour les siens d’une manière merveilleuse par les ressources de Sa grâce pour le temps où les disciples (et nous après eux) seraient privés de Sa présence personnelle avec eux sur la terre. Toutefois, grâces à Dieu, nous ne sommes jamais privés de sa présence permanente pour nous au ciel. Le Seigneur Jésus avait été (et est encore) le Consolateur pour les siens. Il est notre Avocat (le Paraclet) auprès du Père (1 Jean 2:1). La première manifestation de l’amour du Seigneur pour ses disciples s’exprime dans le fait qu’il lave leurs pieds : un symbole du lavage de leur âme par la parole de Dieu, afin de les amener dans l’état moral leur permettant de recevoir Ses communications pour le temps de Son absence.
Mais maintenant que le Seigneur est au ciel, il y a un autre Consolateur, le Saint Esprit, qui demeurerait avec les croyants éternellement (v. 16). Si les paroles du Seigneur (dans les chapitres 3, 4 et 7) avaient présenté plusieurs aspects des opérations du Saint Esprit, cette nouvelle révélation concerne maintenant sa Personne divine. L’Esprit a été envoyé par le Père au nom de Jésus (14:26) ; et, comme procédant du Père, l’Esprit de vérité a aussi été envoyé par le Fils (15:26 ; 16:7).
On peut souligner l’unité remarquable des trois Personnes divines pour répondre à tous nos besoins :
(1°) Dieu le Père est « le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation » (2 Cor. 1:3).
(2°) Dieu le Fils est le Consolateur, et
(3°) Dieu le Saint Esprit, l’autre Consolateur, apporte aux assemblées « la consolation du Saint Esprit » (Actes 9:31) et, à chaque chrétien, la consolation en Christ, le soulagement d’amour et la communion de l’Esprit (Phil. 2:1).
Mais il y a plus. Le Saint Esprit prend de ce qui est à Christ afin de le donner aux disciples (et à nous ensuite), pour la gloire du Seigneur (16:14, 15) ; Il nous conduit dans toute la vérité (16:13). Il nous enseigne toutes choses (dans les épîtres du Nouveau Testament ; 14:26) ; Il nous rappelle toutes les choses que le Seigneur a dites (dans les évangiles ; 14:26) ; Il rend aussi témoignage de Christ (dans les Actes des apôtres, qui, en fait, sont les actes du Saint Esprit ; 15:26) ; enfin, Il nous annonce les choses qui vont arriver (dans le livre de l’Apocalypse ; 16:13). En résumé, l’Esprit rend témoignage de Christ, le Fils de l’homme rejeté, mais maintenant glorifié dans le ciel (15:26). En conséquence, les disciples rendront témoignage de Christ, étant eux-mêmes témoins oculaires de Ses souffrances.
La dernière révélation en rapport avec le Saint Esprit concerne son témoignage envers le monde (16:8-11). Le monde ici n’est pas l’humanité perdue, objet de l’amour de Dieu (3:16), mais plutôt le système mauvais organisé par l’homme sur la terre loin de Dieu depuis Caïn et ses descendants. Après le rejet de Christ, Satan est appelé le chef de ce monde où il n’y a rien pour Christ (14:30). Notons encore une fois soigneusement l’ordre moral : d’abord, le Saint Esprit console les disciples, puis Il les conduit dans la vérité concernant le Seigneur Jésus ; enfin, Il prononce le jugement du monde. Il « convaincra le monde de péché, et de justice, et de jugement » (v. 8).
(1°) La conviction de péché : le péché est dans le monde depuis la faute d’Adam ; Israël y a ajouté la transgression de la loi, et tous les hommes sont coupables. Mais maintenant, en la consommation des siècles, Christ a été manifesté (Héb. 9:26) : « Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même » (2 Cor. 5:19), et l’homme l’a refusé ; l’homme n’a pas cru en Christ : voilà le péché tel que déclaré par le témoignage de l’Esprit.
(2°) Puis la conviction de justice : « La justice et le jugement sont les bases de ton trône (le trône de Dieu) » (Ps. 89:14). Jamais ils n’avaient été aussi éloignés l’un de l’autre qu’à la croix, quand Pilate — le gardien du jugement — a commis la suprême injustice en condamnant Christ, le seul homme innocent de la terre. Alors la justice a quitté le monde avec Jésus Christ ; elle est recueillie au ciel avec « le Juste » (1 Jean 2:1), Celui qui est assis sur le trône du Père, maintenant caché aux yeux d’un monde (v. 10) qui a perdu son Sauveur et ne le verra plus que comme le Juge.
(3°) Enfin, la conviction de jugement. Dans un temps encore futur « le jugement retournera à la justice » (Ps. 94:15) ; alors, le Fils de l’homme jugera le monde en justice (Jean 5:27 ; Actes 17:31). Maintenant le monde est déjà jugé, avec son chef, Satan, le grand adversaire (12:31). Ce jugement divin est certain et définitif, bien qu’il ne soit pas exécuté immédiatement.
La dernière révélation relative au Saint Esprit dans l’évangile selon Jean est liée à la résurrection du Seigneur. Dans ce jour glorieux, le Seigneur rencontre d’abord Marie de Magdala au sépulcre ; tout en lui disant de ne pas le toucher (v. 17), Il lui révèle qu’il montait vers son Père et son Dieu, maintenant par grâce notre Père et notre Dieu. L’oeuvre de la rédemption nous place dans la même gloire et dans les mêmes relations avec Dieu que le Seigneur lui-même. Pensée précieuse !
Puis, au soir de ce jour Jésus rencontre Ses disciples dans la chambre haute pour appeler la paix — « shalom » — sur eux, par deux fois (v. 19, 21) :
D’abord, la paix de la conscience — la paix avec Dieu — faite par le sang de Christ (Col. 1:20). Seul, Jean avait parlé du sang répandu à la croix (19:34,35) ; il mentionne maintenant que le Seigneur a montré aux disciples Ses mains et Son côté percé (v. 20), tandis que Luc parle du Seigneur leur montrant Ses mains et Ses pieds (Luc 24:40).
Ensuite, la paix du coeur, la propre paix du Seigneur (14:27). Les disciples se réjouissent quand ils voient leur Seigneur. Pour ceux qui avaient été avec Lui, le jour de Sa mort s’était terminé dans le deuil et les pleurs (Marc 16:10). Et maintenant, leur tristesse est changée en joie : « Le soir, les pleurs viennent loger avec nous, et le matin il y a un chant de joie » (Ps. 30:5).
Immédiatement après, le Seigneur envoie ses disciples dans le monde, comme le Père l’avait envoyé Lui-même (v. 21). À ce moment remarquable, le Seigneur Jésus souffle en Ses disciples la respiration d’une vie nouvelle dans la nouvelle création : « Recevez l’Esprit Saint » (v. 22). Il ne s’agit pas ici de l’envoi du Saint Esprit comme Personne divine, fait qui ne s’est produit que cinquante jours plus tard, à la Pentecôte (Actes 2 ; 1-4). C’est la communication de l’Esprit d’un Christ ressuscité aux disciples nés de nouveau : la contrepartie, dans la nouvelle création, de ce Dieu avait fait pour le premier homme — Adam — dans la première création L’homme est une créature absolument distincte de toutes les créatures animales, parce que, pour lui seul, sa création résulte d’un décret divin : « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance » (Gen. 1:26). Puis, « l’Éternel Dieu forma l’homme, poussière du sol, et souffla dans ses narines une respiration de vie, et l’homme devint une âme vivante » (Gen. 2:7). Doué d’une âme, un animal (en particulier un mammifère) est poussé par son instinct. Seul l’homme possède un corps, une âme et un esprit qui fait de lui une créature responsable devant Dieu. La contrepartie dans la nouvelle création est la respiration de vie du Christ ressuscité, le Saint Esprit soufflé dans les croyants nés de nouveau, par Christ lui-même, qui est « le dernier Adam, un esprit vivifiant (faisant vivre) » (1 Cor. 15:45). Telle est la puissance qui nous délivre du péché et de la mort, par la loi (le principe moral, non pas la loi de Moïse) de l’Esprit de vie dans le Christ Jésus (Rom. 8:2). Ainsi, les brebis du bon Berger ont la vie « en abondance » (Jean 10:10).
Enfin, la scène se termine par le Seigneur confiant à ses disciples le pouvoir de remettre ou de retenir les péchés (v. 23). Une autorité comparable de lier et délier sur la terre avait été donnée à Pierre dans le royaume, lorsqu’il en a reçu les clés (Matt. 16:19), et aux deux ou trois dans l’assemblée (Matt. 18:18). Dans aucun de ces cas il ne s’agit du pardon absolu des péchés, qui demeure la prérogative divine du Fils de l’homme (Matt. 9:6 ; Marc 2:10). La capacité de lier ou de délier confiée aux croyants (soit à Pierre individuellement, soit aux croyants collectivement dans l’assemblée chrétienne) tient à l’administration gouvernementale, soit par l’autorité apostolique (qui n’existe plus aujourd’hui), soit par la discipline ecclésiastique.
Cette dernière scène du chapitre 20 est la dernière des six mentions du Saint Esprit dans l’évangile selon Jean. Tournons-nous maintenant vers la première épître de Jean, où nous en trouvons trois autres.
8 -L’onction de la part du Saint (1 Jean 2:20, 27)
« Vous avez l’onction de la part du Saint et vous connaissez toutes choses » (v. 20).
« L’onction que vous avez reçue de lui demeure en vous » (v. 27).
L’apôtre Jean introduit ici la croissance spirituelle des croyants dans la famille de Dieu comme une preuve de la vie divine. Au sein de cette famille, il s’adresse deux fois à trois catégories de personnes : les pères, les jeunes gens et les petits enfants.
Les pères connaissent Christ, « Celui qui est dès le commencement » (v. 13, 14), le résultat ultime de l’expérience chrétienne.
Les jeunes gens sont engagés dans un conflit avec Satan. Ils sont forts dans le Seigneur et ont vaincu le méchant. Mais ils devaient rester sur leurs gardes (comme chacun d’entre nous) : « N’aimez pas le monde, ni les choses qui sont dans le monde » (v. 13, 15-17).
Les petits enfants, qui commencent la vie chrétienne, reçoivent des exhortations beaucoup plus détaillées que les pères et les jeunes gens. Pour eux, le monde représente un danger et c’est la dernière heure (v. 18). Avant la manifestation de l’Antichrist (à une époque encore future pour nous), il y avait déjà dans la chrétienté plusieurs antichrists, actifs pour répandre des enseignements trompeurs qui risquaient d’entraîner les petits enfants (Éph. 4:14). Pour faire face à un tel danger, il existe deux ressources de la grâce de Dieu : (1°) la parole de Dieu (v. 24, 25) : c’est « ce que vous avez entendu dès le commencement » et, (2°) le Saint Esprit (v. 26, 27).
Le Saint donne la clé pour toute la connaissance spirituelle (v. 20). Il est très encourageant de voir que les ressources de la grâce sont à la disposition de tous, indépendamment de notre avancement spirituel ou de notre position morale. Même le plus jeune nouveau-né en Christ possède cette onction et peut connaître toutes choses, parce que le Saint Esprit lui donne l’intelligence spirituelle. Parlant de la « vision de tout », Ésaïe la compare à un livre scellé remis à quelqu’un. Deux cas se présentent : soit cette personne sait lire, mais le livre est scellé ; soit elle ne sait pas lire (Ésaïe 29:11, 12). Maintenant, au contraire, l’Esprit nous ouvre la parole de Dieu et nous enseigne à la lire. Le message de Dieu atteint notre coeur pour nous encourager et nous réjouir. L’apôtre Paul présente également cette vérité importante aux Corinthiens (1 Cor. 2:10-16). La révélation des choses profondes de Dieu est donnée par le Saint Esprit. La communication des choses spirituelles est également par le Saint Esprit. Enfin, la réception dans notre coeur et notre conscience est par l’Esprit.
L’opération de l’Esprit est comparée ici à une onction, peut-être une référence à l’onction d’huile sur l’offrande de gâteau (Lév. 2:4). Les gâteaux sans levain étaient d’abord pétris à l’huile et ensuite oints d’huile (un emblème habituel du Saint Esprit). Le symbole de cette offrande a été réalisé en perfection en Christ : lors de sa venue sur la terre comme homme, Il a été d’abord conçu par le Saint Esprit (Matt. 1:20 ; Luc 1:35) ; puis, au commencement de son ministère, l’Esprit Saint est descendu sur lui, et plénitude (Luc 3:22 ; Jean 3:34). Enfin, il a reçu l’Esprit Saint promis comme homme exalté par la droite de Dieu (Act. 2:33). Mais l’onction de l’Esprit est aussi présentée par l’apôtre Paul en rapport avec le croyant (2 Cor. 1:22, 23). L’Esprit de Dieu est versé sur le chrétien afin de le conduire dans toute la vérité (Jean 16:13).
Le croyant demeure en Dieu (en communion avec Lui) et Dieu demeure en lui (comme témoin pour Lui). Ainsi, Dieu demeure en nous : tel est le témoignage du Saint Esprit en nous. L’apôtre Paul confirme que l’Esprit rend témoignage que nous sommes enfants de Dieu (Rom. 8:16). Une assurance aussi précieuse ne vient pas de nous ; elle est placée dans nos coeurs par une opération divine. Toutefois, nous devons garder les commandements de Dieu (sa Parole) comme des enfants obéissants afin de jouir de la réalité de la présence de Dieu en nous.
De sérieuses recommandations en découlent quant à l’abandon de la vérité de Dieu dans le monde. Une double apostasie religieuse (juive et chrétienne) se développera. Déjà au cours des temps apostoliques, il y avait beaucoup de faux prophètes dans le monde (2 Pierre 2:1 ; 1 Jean 4:3). Comment distinguer entre l’esprit de vérité et l’esprit d’erreur ? Jean déclare ici que nous ne devons pas croire tout esprit (v. 1) ; Paul parle aussi de diverses manifestations spirituelles (1 Cor. 12:1). Les deux apôtres révèlent le sûr critère pour juger de toute manifestation spirituelle et pour déterminer si elle tire son origine de Dieu ou de Satan : le Saint Esprit demeurant en nous.
Confesser Jésus comme le Christ (l’Oint de Dieu) venu en chair prouve l’origine divine d’un esprit. De plus, « Celui qui est en vous » (l’Esprit) « est plus grand que celui qui est dans le monde » (le diable). La présence du Saint Esprit en nous est le secret de la victoire de la foi chrétienne. Enfin, « celui qui connaît Dieu nous écoute » (les apôtres). Les écrits inspirés des apôtres (les épîtres) font autorité. Les accepter sans réserve nous préservera en pratique contre l’influence mortelle de l’esprit d’erreur.
La dernière mention du Saint Esprit dans l’épître se rapporte au témoignage de Dieu concernant la vie éternelle qui est dans son Fils, Jésus Christ.
Le Seigneur Jésus est venu dans la puissance de l’eau (v. 6). L’emblème de l’eau dans l’Écriture revêt divers aspects et doit être interprété avec prudence. L’eau peut représenter la mort et le jugement (comme la mer Rouge ou le Jourdain) ou la vie éternelle et la bénédiction (les eaux de la vie, en particulier dans les écrits de Jean). Ici, le texte semble se référer au fait que l’eau sortie du côté percé de notre Seigneur après sa mort témoigne avec puissance que la vie ne se trouve pas dans le premier Adam, mais qu’elle est uniquement en Christ, qui doit mourir (sinon Lui, le vrai grain de blé, serait resté seul dans la gloire ; Jean 12:24) afin de communiquer la vie en résurrection. La purification est opérée uniquement par la mort.
Mais le Seigneur Jésus est aussi venu dans la puissance du sang. L’expiation pour nos péchés était également nécessaire, et elle a été accomplie par l’effusion du sang précieux de l’Agneau de Dieu à la croix. L’expiation est aussi opérée uniquement par la mort.
Il est remarquable que, seul, l’apôtre Jean parle de l’eau et du sang qui ont coulé à la croix (Jean 19:34, 35), et ses écrits présentent les résultats merveilleux de cette effusion. À cet égard, les dix-neuf premiers chapitres de son évangile sont complétés par les trois épîtres, tandis que les deux derniers chapitres de l’évangile trouvent leur suite dans le livre de l’Apocalypse.
Le Saint Esprit, caractérisé ici comme étant la vérité (*), est le troisième témoin. Il occupe ici la première place dans l’ordre du témoignage (v. 7), parce que sa puissance dans nos coeurs nous rend capables de comprendre la valeur des deux autres témoins (l’eau et le sang). Toutefois, historiquement, l’eau et le sang viennent d’abord et l’Esprit après (au jour de la Pentecôte).
(*) Selon le témoignage des Écritures :
Le Seigneur Jésus est la vérité (Jean 14:6)
L’Esprit de vérité est aussi la vérité (ici)
La Parole de Dieu est la vérité (Jean 17:7)
Dieu n’est pas nommé comme étant la vérité, parce que la vérité est relative,
et que Dieu est absolu. Dieu est lumière (comme Il est amour). Il est appelé
“le Dieu de vérité” (És. 65:16). Et “l’Éternel Dieu
est vérité, lui est le Dieu vivant et le Roi d’éternité” (Jér.
10:10). Enfin, la Parole dit que Dieu est vrai (Rom. 3:4 ; 1 Thess. 1:9).
Ces trois témoins sont d’accord pour un même témoignage : la vie éternelle est dans le Seigneur Jésus, le Fils de Dieu. Dans sa grâce infinie, Dieu nous donne la vie éternelle, et cette vie est dans son Fils (v. 11). Sans Jésus et son oeuvre accomplie acceptée par quiconque croit en lui, il n’y a pas de vie, mais plutôt une condamnation éternelle : tel est, dans toute sa simplicité et toute sa puissance, le message de l’évangile, la bonne nouvelle du salut. C’est en fait le véritable sujet de l’épître.
Remarquons une fois encore que ce témoignage concernant la vie éternelle par les trois témoins (l’Esprit, l’eau et le sang) avait déjà été rendu deux fois : à la croix (Jean 19:35) et au jour de la résurrection (Jean 20:31), une preuve de l’harmonie merveilleuse qui prévaut dans les écrits inspirés du disciple que Jésus aimait.
Enfin, le Saint Esprit est mentionné sous cinq aspects différents dans l’Apocalypse. En raison du caractère prophétique de ce livre, ces révélations sont plus proches de l’Ancien Testament que du Nouveau. L’Esprit n’est pas vu essentiellement comme demeurant dans l’assemblée ou dans le croyant, le garant de notre place en Christ devant Dieu. Il est plus présenté dans ses opérations dans le monde : « L’esprit de prophétie est le témoignage de Jésus » (Apoc. 19:10).
L’Esprit agit d’une manière souveraine en faveur de l’apôtre Jean, isolé sur l’île de Patmos, pour l’introduire dans une scène spirituelle ou lui confier une nouvelle révélation :
« Je fus en Esprit, dans la journée dominicale » (1:10). Là Jean contemple le Fils de l’homme en gloire, et reçoit la révélation de l’histoire prophétique de l’Assemblée sur la terre.
« Sur-le-champ je fus en Esprit » (4:2). Après ces choses (le terme de cette histoire de l’Assemblée), Jean est emmené par la puissance de l’Esprit pour être témoin de la scène céleste qui ouvre les prophéties relatives au monde.
En quatre occasions, l’Esprit apparaît comme investi de la plénitude (les sept Esprits) de ses attributs de sagesse, de puissance et de lumière, tout à fait dans la ligne du caractère de l’Ancien Testament, sans contredire son unité impénétrable, telle que révélée dans le Nouveau Testament : « Il y a un seul corps et un seul Esprit, comme aussi vous avez été appelés pour une seule espérance de votre appel » (Éph. 4:4).
(1°) « Grâce et paix à vous, de la part de celui qui est, et qui était, et qui vient, et de la part des sept Esprits qui sont devant son trône, et de la part de Jésus Christ » (1:4). La salutation de Jean aux sept assemblées d’Asie est de la part des trois Personnes divines : le Dieu éternel (le « JE SUIS CELUI QUI SUIS » ; Ex. 3:14), l’Esprit et Jésus Christ. Ici, l’Esprit est l’agent direct de la puissance de Dieu dans la septuple perfection de son action : Il se tient devant le trône de Dieu.
(2°) « Et à l’ange de l’assemblée qui est à Sardes, écris : Voici ce que dit celui qui a les sept Esprits de Dieu et les sept étoiles » (3:1). Le Seigneur se présente à l’assemblée à Sardes avec a) les sept Esprits, la plénitude de la perfection avec laquelle il gouverne l’univers, et, b) les sept étoiles (les anges des sept assemblées), parce qu’il détient l’autorité suprême sur l’Assemblée, malgré les prétentions d’une église infidèle qui avait le nom de vivre, mais était morte.
Les deux autres mentions des sept Esprits sont en rapport avec la scène céleste que Jean est invité à contempler (Ch. 4 et 5).
(3°) « Et du trône sortent des éclairs et des voix et des tonnerres ; et il y a sept lampes de feu, brûlant devant le trône, qui sont les sept Esprits de Dieu » (4:5). Le Seigneur est vu comme le Créateur, et les sept Esprits sont comparés à sept lampes ; ces lampes sont l’emblème des attributs de Dieu dans Son action judiciaire pour apporter la lumière dans le monde. Les saints célestes, vus comme des rois, possèdent des couronnes qu’ils jettent devant le trône dans l’adoration et la soumission au Roi des rois.
(4°) « Et je vis au milieu du trône et des quatre animaux, et au milieu des anciens, un agneau qui se tenait là, comme immolé, ayant sept cornes et sept yeux, qui sont les sept Esprits de Dieu, envoyés sur toute la terre » (5:6). Le Seigneur est vu maintenant en tant que Rédempteur. Comme l’Agneau de Dieu, il a sept cornes, la plénitude de la puissance de Dieu sur la terre. Les sept Esprits sont comparés ici à sept yeux (et non plus à sept lampes) ; les yeux sont maintenant l’emblème de la plénitude du gouvernement de Dieu, déjà révélé à Israël autrefois : « Car les yeux de l’Éternel parcourent toute la terre, afin qu’il se montre fort, en faveur de ceux qui sont d’un coeur parfait envers lui » (2 Chron. 16:9). Les saints célestes, dans leur office sacerdotal, reçoivent maintenant des coupes d’or (qui contiennent les parfums de leurs prières) et des harpes (les fibres de leurs coeurs) sur lesquelles ils chantent le cantique nouveau à la gloire de l’Agneau, le Rédempteur.
Ces quatre mentions des sept Esprits confirment d’une manière très belle la prophétie d’Ésaïe concernant le Messie : « Et il sortira un rejeton du tronc d’Isaï, et une branche de ses racines fructifiera ; et l’Esprit de l’Éternel reposera sur lui, l’esprit de sagesse et d’intelligence, l’esprit de conseil et de force, l’esprit de connaissance et de crainte de l’Éternel » (Ésaïe 11:1, 2). Dans le tabernacle, le chandelier d’or (symbole de la lumière de Dieu dans le monde) avait une tige centrale et six branches sortant de celle-ci, trois de chaque côté, soit sept au total (Ex. 25:31-37). De même, en Christ — vraie lumière du monde (Jean 8:12 ; 9:5) — se déploie la plénitude des sept Esprits de Dieu, dans l’unité d’un seul Esprit.
Le chapitre 14 présente sept scènes successives et la cinquième, dans laquelle est mentionné l’Esprit de Dieu, est très consolante. Une voix venant du ciel prononce une bénédiction sur ceux qui meurent dans le Seigneur. Ils sont parvenus au terme de leur vie sur la terre, très probablement à travers le martyre, dans la période comprise entre l’enlèvement de l’Église et l’introduction du royaume millénaire de Christ. L’Esprit donne à ces martyrs l’assurance du repos après leurs travaux. En outre, leurs oeuvres les suivront : quelle que soit la dispensation, le Seigneur Jésus n’oubliera jamais rien de ce qui aura été fait pour Lui. L’apôtre Paul le confirme : en révélant aux Corinthiens la première résurrection et la venue du Seigneur, il conclut par une exhortation à tous les chrétiens à abonder dans l’oeuvre du Seigneur, sachant que leur travail n’est pas vain dans le Seigneur (1 Cor. 15:58).
Sept fois, l’Esprit adresse un appel à celui qui a des oreilles pour entendre. Contrairement à l’enseignement des épîtres de Paul, l’Apocalypse ne présente pas l’Esprit comme demeurant dans l’Assemblée ou dans les croyants, instrument divin des bénédictions spirituelles, mais le considère plutôt en dehors de l’Église, pour parler à celle-ci et prononcer un jugement de valeur sur son état moral. Puis le Seigneur jugera l’Assemblée, comme responsable de porter son témoignage dans le monde. Sept fois (pour chacun des sept messages aux sept assemblées) cet appel solennel est répété : « Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux assemblées ». Le Seigneur Jésus a adressé un message similaire en relation avec les sept paraboles du royaume des cieux : « Qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende » (Matt. 13:9, 43). Les deux histoires parallèles du Royaume et de l’Église méritent toute notre attention !
Dans chacun des messages à l’ange de l’assemblée, l’appel à écouter est lié à une promesse au vainqueur ; l’appel et la promesse concernent un individu et non pas l’assemblée. Néanmoins, chaque assemblée, comme telle, a aussi la responsabilité d’écouter, parce que l’ange (à qui le message est adressé) est le représentant mystique de toute l’assemblée. Mais les sept messages contiennent ensemble ce que l’Esprit dit aux sept assemblées et forment ainsi un tout indivisible.
Les quatre premières assemblées (Ch. 2) présentent prophétiquement l’histoire de l’assemblée primitive, fondée par le ministère des apôtres, jusqu’au retour du Seigneur. Les trois dernières assemblées (Ch. 3) décrivent l’histoire du protestantisme après la Réforme. Thyatire est l’assemblée centrale : dernière des quatre premières assemblées, elle est le fondement des trois dernières. Et pour Thyatire précisément, un changement intervient dans l’ordre relatif de l’appel à écouter et de la promesse au vainqueur. Aux trois premières assemblées (Éphèse, Smyrne et Pergame), l’appel à écouter précède la promesse au vainqueur. Pour Thyatire et les trois assemblées qui suivent (Sardes, Philadelphie et Laodicée) l’ordre est inversé : l’appel à écouter suit la promesse au vainqueur. Ainsi, pour la première fois, un résidu est distingué de l’assemblée vue comme dans son ensemble et un message spécial lui est délivré. En fait, Thyatire est l’assemblée dont l’histoire est la plus longue (quatorze siècles jusqu’à présent) et la plus significative. Malgré la triste corruption qui prévaut en son sein, elle a porté, à elle seule, le témoignage de Dieu dans le monde pendant tout le Moyen-Âge. Le jugement du système ecclésiastique (le catholicisme) en tant que tel — identifié à Jésabel (v. 20-23) — est déjà prononcé, bien qu’il ne soit pas encore exécuté. Mais, pour la joie de son coeur, le Seigneur a maintenu un reste à Thyatire, et ceci jusqu’à la fin (v. 24). En face des portes du hadès — la puissance même du diable (Matt. 16:18) — et au travers de cruelles persécutions, des témoins fidèles ont assuré la pérennité de l’assemblée sur la terre, au prix de leur bien-être et même de leurs propres vies. Et Christ conserve dans Son livre de souvenir le nom et les oeuvres de ces fidèles qui ont tant de prix pour Son coeur.
Un aspect particulier des messages de l’Esprit devrait retenir notre attention : le déclin constant des affections des croyants et de l’Assemblée pour Christ :
Éphèse a abandonné son premier amour (2:4). Le Seigneur Jésus permet ensuite que Smyrne traverse dix persécutions successives de la part de l’Empire romain, afin de ramener à Lui le coeur de Son Assemblée ; cette discipline d’amour a produit son effet dans une large mesure : le Seigneur n’a rien à dire contre Smyrne, mais plutôt l’encourage à ne pas craindre et à avoir bon courage. Cependant, le levain des fausses doctrines avait commencé à pénétrer l’Assemblée pendant la période de Smyrne pour manifester plus tard ses tristes effets. Pergame a aimé le monde plutôt que Christ et s’est établie comme une puissance religieuse ; plus encore, le trône même de Satan était dans l’Assemblée. Cet état moral est beaucoup plus grave que l’abandon du premier amour par Éphèse. Enfin, Thyatire, qui remplace Pergame, est déclarée coupable de fornication, le comble de l’infidélité.
Malheureusement, ce déclin constant des affections pour Christ s’est répété dans l’histoire du protestantisme : Sardes, pleine de prétentions, a le nom de vivre, mais représente globalement un système mort, quand bien même il y en avait quelques-uns à Sardes qui n’avaient pas souillé leurs vêtements. De Philadelphie, il n’est pas dit qu’elle ait aimé le monde, mais beaucoup plutôt que le Seigneur aime Philadelphie. Existe-t-il quelque chose de plus précieux que de nous savoir les objets de l’amour du Seigneur ? Enfin, Laodicée est caractérisée par une absence totale d’amour, le pire de tous les maux.
Le livre de l’Apocalypse ne se termine pas sur cette triste note, bien que nous devions engager nos coeurs à écouter attentivement l’appel que le Saint Esprit nous adresse.
La dernière mention du Saint Esprit se trouve dans la conclusion du livre. Les trois derniers chapitres présentent successivement : une série d’événements majeurs qui conduisent à l’état éternel (21:1-8) ; une rétrospective sur l’Église au temps du Millénium (21:9 à 22:5) ; un court épilogue (22:6-15), et la conclusion (22:16-21).
Au début du livre de l’Apocalypse, la chaîne de transmission du message divin est remarquable (Apoc. 1:1) : (1°) Dieu, (2°) le Seigneur Jésus, (3°) l’ange, (4°) l’apôtre Jean (le serviteur du Seigneur) et finalement, (5°) nous, à qui s’adresse le message. Mais maintenant que la révélation est terminée, le Seigneur Jésus entre personnellement en scène, sans aucun intermédiaire : « Moi, Jésus » (Apoc. 22:16). Prenant le nom de son humiliation — Jésus — Il se présente comme la racine et la postérité de David (pour son peuple terrestre d’Israël) et comme l’étoile brillante du matin (pour son Église).
Lorsque les Pharisiens étaient venus à Jérusalem pour embarrasser le Seigneur, Il les avait réduit au silence par une question sur Lui-même à laquelle personne ne pouvait répondre : « Si donc David l’appelle Seigneur, comment est-il son fils ? » (Matt. 22:45). Dieu seul sonde ce mystère concernant la personne de Christ, parce que « personne ne connaît le Fils, si ce n’est le Père » (Matt. 11:27). Toutefois, dans l’adoration, nous voyons Jésus, Fils de Dieu et Créateur, être la racine de David ; et comme Fils de l’homme, Il est sa postérité. C’est sous son titre de Fils de David que le Seigneur Jésus est venu dans le monde pour recevoir Sa gloire de Roi d’Israël. Cette gloire ne lui a été reconnue qu’un bref moment, lors de son unique apparition publique à Jérusalem au cours de la semaine qui a précédé Son rejet et Sa mort (Jean 12, 13) . La promesse prophétique s’accomplissait (Zach. 9:9). Quelques jours plus tôt, la maladie et la mort de Lazare avaient manifesté la gloire de Jésus comme Fils de Dieu (Jean 11:4). Enfin, Sa gloire de Fils de l’homme lui a été reconnue lorsque les Grecs étaient montés à Jérusalem pour la fête. Et cette gloire est solennellement confirmée la nuit où il fut livré, après la sortie de Judas dans la nuit (Jean 12:23 ; 13:31,32). Seul l’apôtre Jean rapporte ces trois gloires comme Fils de Dieu, Fils de l’homme et Fils de David (Roi d’Israël).
Qu’il est terrible de constater que ces trois glorieux attributs de notre Sauveur adorable ont été utilisés par ses ennemis (Juifs et Nations), en moquerie et pour justifier leur crime : « Il doit mourir, car il s’est fait Fils de Dieu » (Jean 19:7). « Si tu es Fils de Dieu, descends de la croix » (Matt. 27:40). « Voici l’homme ! » (Jean 19:5) et, « Salut, roi des Juifs !… Jésus le Nazaréen, le roi des Juifs » (Jean 19:3,19). Le temps de la réponse de Dieu aux insultes des hommes contre son Fils n’était pas encore venu. Le jugement s’exécutera certainement au moment approprié, lorsqu’il retournera à la justice (Ps. 94, 15). Sur la croix, Jésus était le Sauveur, non pas le Juge !
Pour Israël — et particulièrement pour le résidu repentant — le Seigneur Jésus est la racine et la postérité de David. Mais, à Son Église, il se présente comme l’étoile brillante du matin. Ce titre n’est mentionné que trois fois dans l’Écriture :
(1°) En relation avec la lampe prophétique brillant dans un lieu obscur (2 Pierre 1:19).
(2°) Comme promesse au vainqueur à Thyatire (Apoc. 2:28), un symbole précieux de la joie avec Christ dans le ciel. Enfin,
(3°) Pour annoncer la venue du jour éternel, le moment du retour du Seigneur.
L’introduction de l’Apocalypse contenait une salutation de la part des trois Personnes divines (Apoc. 4:5) ; et la simple mention du nom de Jésus Christ avait fait jaillir un cantique d’adoration du coeur de l’Église : « À celui qui nous aime… ». De même, à la fin de toutes les révélations et lorsque le Seigneur Jésus se désigne Lui-même comme « l’étoile brillante du matin », l’Église reconnaît Sa voix et répond immédiatement : « Viens ». Ce mouvement du coeur dans l’Église est produit par le Saint Esprit : « L’Esprit et l’épouse disent : Viens » (v. 17) ; telle est la dernière et merveilleuse mention du Saint Esprit dans tous les écrits de Jean. De plus, les chrétiens, conscients du prochain retour de leur Sauveur, pensent naturellement à ceux qui pourraient avoir perdu de vue Sa venue et ajoutent : « Que celui qui entend dise : Viens ». Enfin, l’Église se tourne vers le monde pour lui adresser un dernier appel de la grâce : « Et que celui qui a soif vienne ; que celui qui veut prenne gratuitement de l’eau de la vie ». Le même ordre moral se retrouve ici, qui avait été observé dans les enseignements de Jean 3, 4 et 7. Sachant que le Seigneur va bientôt venir et que la porte de la grâce sera alors fermée pour toujours, le mouvement immédiat des coeurs des croyants devraient être en témoignage envers le monde perdu.
Si le début du livre avait montré la gloire de Christ comme le Fils de l’homme, le dernier message le présente maintenant comme l’Époux de l’Église.
Le Seigneur Jésus complète son propre témoignage en déclarant pour la troisième fois : « Je viens bientôt » (v. 7, 12, 20), et l’Église répond finalement : « Amen ; viens, Seigneur Jésus ! » Que le Seigneur garde nos coeurs vrais pour Lui dans la jouissance de Sa grâce et l’attente de Son retour si proche.
« Que la grâce du Seigneur Jésus Christ soit avec tous les saints » (v. 21). Amen.