TRANSMISSION de la DOCTRINE CHRÉTIENNE
de générations en générations

Eccl. 1:4 ; Ex. 12:14, 26-27, 42 ; 13:10, 14 ; 16:33-34 ; 17:16 ; 27:20-21 ; 29:42-43 ; 30:8-10, 17-21 ; 31:13-16 ; 1 Tim. 6:20 ; 2 Tim. 1:12-14 ; 2:1-3


Jean Muller [ajouts bibliquest entre crochets]

Paris, 2005, 5 mars
Retranscription d’une méditation en ligne sur Audio Teaching :
https://www.audioteaching.org/fr/sermons/jm008/la-doctrine-chretienne


Table des matières :

1 - [Introduction]

1.1 - [Lecture préliminaire de la Parole de Dieu]

1.2 - [Un dépôt à garder et ne pas oublier]

1.3 - [Il faut faire le point]

1.4 - [Importance de l’enjeu]

2 - [Histoire du peuple donnée pour avertir et consoler]

3 - [Messages à transmettre aux générations suivantes]

3.1 - [Pâque et mer Rouge : jugement et mort]

3.2 - [Jourdain — lien avec Pâque et mer Rouge]

3.3 - [Distinctions entre Pâque, mer Rouge et Jourdain]

3.4 - [Pâque et Cène : anticipation et souvenir de la mort du Seigneur — Raisons d’être des réunions chrétiennes]

4 - [Éviter la tristesse finale du « tout est vanité »de l’Ecclésiaste — Avoir Christ comme objet — les ressources de la grâce]

4.1 - [La manne — Ex. 16]

4.1.1 - [Christ nourriture de nos âmes]

4.1.2 - [Le peuple goûtant la manne]

4.1.3 - [La manne cachée — Apoc. 2:17]

4.2 - [Avec la manne, le caillou blanc et le nouveau nom]

4.3 - [Un échantillon de la manne conservé]

4.4 - [Ensuite le désert, les combats, Amalek — Ex. 17]

5 - [À partir d’Exode 27, la vie de l’assemblée — aspect collectif — service de l’adoration]

5.1 - [Le chandelier, la lumière — Exode 27:20-21]

5.1.1 - [La lumière dans l’assemblée et dans chaque croyant]

5.1.2 - [Éviter les obstacles à la lumière]

5.1.3 - [Entretien de la lumière par les secours du Saint Esprit]

5.1.4 - [Des lumières au milieu des ténèbres de ce monde]

5.1.5 - [Témoignage vis-à-vis des anges]

5.1.6 - [Des lumière permanentes]

5.2 - [Holocauste continuel à l’autel d’airain figure de la croix — Ex. 29:42-43]

5.3 - [Autel d’or et encens continuel — Ex. 30:6-10]

5.4 - [Cuve d’airain — Ex. 30:17-21]

6 - [Sabbat]

6.1 - [Le sabbat, jour de repos d’une œuvre achevée, 7ème jour de la semaine]

6.2 - [Le « repos sabbatique »]

7 - [Exemples de la transmission ou non transmission à travers les générations]

7.1 - [Moïse et Aaron → Jonathan et Phinées]

7.2 - [David → sa maison]

7.3 - [Salomon]

7.4 - [Roboam]

7.5 - [Ézéchias et Josias — Jehoïakim et Sédécias — Belshatsar]

7.5.1 - [Ézéchias]

7.5.2 - [Josias]

7.5.3 - [Jehoïakim]

7.5.4 - [Belshatsar]

8 - [Conclusion sur la transmission de génération en génération]


1 - [Introduction]

1.1 - [Lecture préliminaire de la Parole de Dieu]

Ecclésiaste 1:4

Une génération s’en va, et une génération vient ; et la terre subsiste toujours.

1 Timothée 6:20

Ô Timothée, garde ce qui t’a été confié, fuyant les discours vains et profanes et l’opposition de la connaissance faussement ainsi nommée

2 Timothée 1:12-14

je suis persuadé qu’il (Christ) a la puissance de garder ce que je lui ai confié (mon dépôt), jusqu’à ce jour-là.

Aie un modèle des saines paroles que tu as entendues de moi, dans la foi et l’amour qui est dans le christ Jésus.

Garde le bon dépôt par l’Esprit Saint qui habite en nous.

2 Timothée 2:1-3

Toi donc, mon enfant, fortifie-toi dans la grâce qui est dans le christ Jésus ;

et les choses que tu as entendues de moi devant plusieurs témoins, commets-les à des hommes fidèles qui soient capables d’instruire aussi les autres.

Prends ta part des souffrances comme un bon soldat de Jésus Christ.


Alors, ces choses, ce dépôt, on le trouve en pensée dans plusieurs passages, dont nous lisons le premier en Exode 12.

Exode 12:14, 26-27, 42

Et ce jour-là (c’est le jour de la Pâque) vous sera en mémorial, et vous le célébrerez comme une fête à l’Éternel ; vous le célébrerez en vos générations comme un statut perpétuel.

Et quand vos enfants vous diront : Que signifie pour vous ce service ? il arrivera que vous direz : C’est le sacrifice de la pâque à l’Éternel, qui passa par-dessus les maisons des fils d’Israël en Égypte, lorsqu’il frappa les Égyptiens et qu’il préserva nos maisons.

C’est une nuit à garder pour l’Éternel, parce qu’il les a fait sortir du pays d’Égypte ; — cette nuit-là est à garder pour l’Éternel par tous les fils d’Israël, en leurs générations.


Jusque-là pour une première lecture.


1.2 - [Un dépôt à garder et ne pas oublier]

Pourquoi sommes-nous là ? Qu’y a-t-il ici de spécial ? Quelle est la doctrine chrétienne ? Sommes-nous là parce que nos parents y sont venus ? parce qu’on nous a enseigné la vérité ? Parce qu’on a l’habitude de venir ? Faut-il aller ailleurs ? Faut-il rester ?

Une génération vient ; une autre génération s’en va. La terre subsiste toujours. Mais peut-être notre génération est-elle celle qui aura l’honneur de voir le retour du Seigneur Jésus, celle qui n’achèvera pas sa vie sur la terre par la mort, mais qui sera enlevée sans connaître la mort.

Il y a un dépôt, un dépôt des vérités chrétiennes : il s’appelle la foi, selon l’une des trois acceptions du mot « foi » :


1.3 - [Il faut faire le point]

Qu’avons-nous reçu de nos parents ? Qu’avons-nous reçu des frères qui nous ont enseigné dans les assemblées ?

Nous (les) avons honorés, vénérés, peut-être quelquefois oubliés (trop souvent !). Ils ont répété plusieurs fois les mêmes choses ; Paul et Pierre sont tous les deux d’accord pour dire que ce n’était pas pénible pour eux de le faire, et que notre sûreté est justement que les mêmes choses nous soient répétées.

On a vite fait de les oublier, on a vite fait d’oublier l’enseignement de ses parents, l’enseignement des frères qui nous ont enseigné, qui nous ont précédé sur le chemin. Il ne devrait pas en être ainsi ; certes c’est ce qui se passe aujourd'hui, particulièrement pour l’enseignement dans les écoles, selon le mouvement dans ce monde, spécialement depuis 1968 (ici le monde n’a plus jamais été le même depuis lors). Cependant dans les choses de Dieu et dans les assemblées, les révolutions n’ont pas leur place.


Et il est bon de temps en temps de faire le point : savoir où nous en sommes, savoir ce que nous croyons, savoir ce que nous avons reçu, savoir ce que nous avons à transmettre, aussi.


1.4 - [Importance de l’enjeu]

Le temps passe vite ; une seule vie nous est prêtée à chacun ; et lorsqu’elle est passée, il est trop tard pour avoir des regrets. À quoi servent les regrets ? En fait, quand on y réfléchit, la vraie vie c’est Christ. La vie de l’assemblée, c’est goûter la présence de Christ ; goûter la joie de sa communion, la jouissance paisible de Son amour.

Et si les générations comme la mienne, qui avancent dans l’âge, cherchaient mieux à comprendre les jeunes, — si les jeunes, au lieu de tout casser quelquefois, cherchaient plus à écouter ce qui leur est dit, bien des difficultés seraient évitées dans les assemblées. Le clivage des générations serait évité.

Il est de plus en plus important de bien porter attention à ces choses. Revenons aux choses du commencement, revenons aux choses fondamentales. Et les choses commencent en fait par la Pâque, par la conversion.


2 - [Histoire du peuple donnée pour avertir et consoler]

Rappelons-nous que l’histoire d’Israël est donnée pour deux raisons : d’un côté pour nous avertir, et de l’autre côté pour nous consoler : 1 Corinthiens 10 et Romains 15.

(d’après Romains 15 v.4 : Car toutes les choses qui ont été écrites auparavant ont été écrites pour notre instruction, afin que, par la patience et par la consolation des écritures, nous ayons espérance).

L’histoire d’Israël n’est pas un type de l’histoire de l’église, mais, ce que Dieu a fait au milieu de son peuple terrestre, est rempli de très profondes et très utiles instructions pour nous. L’histoire du peuple d’Israël a commencé en fait en Égypte. Habituellement Dieu était jusque-là le Dieu des Hébreux. Ensuite, il devient le Dieu d’Israël, le Dieu victorieux, le Dieu de la délivrance. L’identité du peuple, comme peuple, est marquée à partir de la sortie d’Égypte, à partir de la traversée de la mer Rouge, lorsque dans le désert, le peuple est constitué comme un peuple d’adorateurs.


3 - [Messages à transmettre aux générations suivantes]

3.1 - [Pâque et mer Rouge : jugement et mort]

Au commencement, il fallait deux choses :


Or ces choses arrivent à la Pâque. La Pâque c’est l’acte de « passer par-dessus » (Exode 12:13). Les israélites ont trouvé refuge dans les maisons, à l’abri du sang, et ils ont mangé l’agneau pascal, rôti au feu, sans casser les os (Ex. 12:46), – mangé avec des pains sans levain et des herbes amères (Ex. 12:8).


C’était une nuit solennelle, une nuit qui était gardée par les fils d’Israël et qui devait être transmise comme message à tous les enfants. Les enfants pouvaient poser cette question : mais pourquoi gardez-vous ces choses ? (Ex. 13:8, 14). Que signifie pour vous ce service ? C’est le service de la Pâque à l’Éternel, qui passa par-dessus les maisons des fils d’Israël en Égypte.


3.2 - [Jourdain — lien avec Pâque et mer Rouge]

La même pensée, la question posée par nos enfants, se retrouve exactement juste après la traversée du Jourdain, Josué 4.

Josué 4:21-24 : « Et il parla aux fils d’Israël, disant : Lorsque dans l’avenir vos fils interrogeront leurs pères, disant : Que sont ces pierres ? vous instruirez vos fils, en disant : Israël a passé ce Jourdain à sec, parce que l’Éternel, votre Dieu, sécha les eaux du Jourdain devant vous jusqu’à ce que vous eussiez passé, comme l’Éternel, votre Dieu, a fait à la mer Rouge, qu’il mit à sec devant nous jusqu’à ce que nous eussions passé, afin que tous les peuples de la terre connussent la main de l’Éternel, qu’elle est forte ; afin que vous craigniez toujours l’Éternel, votre Dieu ».


Ce passage est remarquable parce qu’il lie les trois phases de la délivrance complète d’Israël, dans une même pensée.

La pensée profonde de Dieu était de nous sortir de l’état d’esclavage dans lequel nous étions par nature, figuré par Israël en Égypte, obligé de faire des briques. On lui refusait la paille et l’argile ; il fallait qu’ils se procurent tout le nécessaire pour faire les briques, et ils ne recevaient que des coups, Exode 5.

Le peuple a d’ailleurs vite oublié la servitude de l’Égypte, et lorsqu’il est sorti d’Égypte il s’est mis à penser à ce qu’était la nourriture. Mais c’est une autre pensée.

Ensuite il a fallu échapper au jugement des premiers-nés, et il a fallu traverser la mer Rouge : c’était l’obstacle pour sortir du pays de la servitude et connaître la délivrance.

Ensuite encore, après la traversée du désert, il a fallu franchir le Jourdain pour entrer effectivement dans le pays de la promesse. La pensée de Dieu était de tirer des hommes, des créatures pour en faire Ses enfants, un peuple de sacrificateurs et d’adorateurs, et les faire habiter Sa propre maison, — son ciel figuré ici sous le terme de Canaan, la terre d’Emmanuel.


Il y avait donc trois choses : la Pâque, la traversée de la mer Rouge, la traversée du Jourdain.

La mer Rouge, c’est la mort de Christ ; on peut dire aussi avec Sa résurrection ; et le Jourdain serait Son élévation dans la gloire. Mais les points essentiels, c’est de savoir que :


Alors voilà le terrain fondamental sur lequel nous nous trouvons. Il y a eu un sacrifice accompli, Christ, la vraie Pâque, la Pâque à l’Éternel. Cette Pâque, Christ (Christ notre Pâque, 1 Cor. 5:7) a été sacrifiée ; Christ a été l’Agneau de Dieu, livré, dont le sang a été versé, et qui nous garantit contre le jugement.


3.3 - [Distinctions entre Pâque, mer Rouge et Jourdain]

À la Pâque, Dieu était un juge ; à la mer Rouge Dieu était un libérateur ; au Jourdain, maintenant, le Dieu Sauveur nous fait entrer dans Sa présence même par la foi.

Cette nuit était une nuit à garder (Ex. 12:42). C’était une nuit solennelle. On remarquera d’ailleurs que le passage de la mer Rouge a eu lieu de nuit, sans probablement que le peuple ait guère compris ce qu’il traversait, ce qu’il avait à connaître. Alors qu’au Jourdain, le passage du Jourdain s’est fait de jour.

Mais l’un et l’autre étaient deux obstacles tout à fait infranchissables. La mer Rouge, c’était les eaux magnifiques (Ex. 15:10) ; et le Jourdain regorgeait par-dessus tous ses bords tout le temps de la moisson (Jos. 3:15).


3.4 - [Pâque et Cène : anticipation et souvenir de la mort du Seigneur — Raisons d’être des réunions chrétiennes]

Donc pourquoi sommes-nous ici ? Eh bien parce que nous sommes des rachetés du Seigneur ; parce que Christ est mort pour nous.

Pourquoi chaque dimanche – et non pas de temps en temps, non pas selon une convention humaine, non pas selon un arrangement des hommes – pourquoi sommes-nous là pour rappeler chaque premier jour de la semaine ce que Christ a fait pour nous ? Eh bien parce que nous répondons au désir de son cœur (Luc 22:15).

Il y a la Pâque et il y a la cène ; la Pâque est l’anticipation de la mort de Christ, la cène en est le précieux souvenir pour le temps de son absence. C’est le point essentiel, c’est le centre même de la vie chrétienne, de la vie de l’assemblée. Actes 20 : « lorsque nous étions rassemblés pour rompre le pain ».

D’autres choses se sont aussi passées dans cette journée mémorable où Eutyche est tombé de la fenêtre (Actes 20). Puisque Paul a prêché très longuement, jusqu’à l’aube du jour, sans dormir, et qu’il a ressuscité, ou réveillé d’entre les morts cet homme dont l’âme était encore en lui. Mais ils étaient rassemblés pour rompre le pain.


Pourquoi sommes-nous ici ? Eh bien pour nous souvenir de la mort de Christ, en attendant l’éternel rendez-vous dans lequel Christ sera tout et en tous (Col. 3:11), dans lequel Christ Lui-même aura toute la place dans nos cœurs remplis de Sa grâce.


4 - [Éviter la tristesse finale du « tout est vanité »de l’Ecclésiaste — Avoir Christ comme objet — les ressources de la grâce]

Mais en attendant, il y a un chemin, il y a le passage des générations. Il y a une vie qui est prêtée à chacun : La jeunesse, l’âge mûr, et puis la vieillesse.

La jeunesse, c’est le cantique des cantiques ; l’âge mûr c’est les proverbes, le livre de la sagesse ; eh bien plût à Dieu que pour personne de nous, lorsque nous arriverons au terme de notre vie, ce soit l’ecclésiaste qui soit le résultat de notre vie, c’est-à-dire : « vanité des vanités, tout est vanité ».

Heureusement que nous avons un autre but que de réaliser toute la vanité du monde. Oui nous avons Christ comme objet, profitons-en maintenant.

Alors il faut des ressources pour cela, il faut les ressources de la grâce. Et nous les trouvons dans les passages qui suivent.


4.1 - [La manne — Ex. 16]

« Et Moïse dit à Aaron : Prends une cruche, et mets-y plein un omer de manne, et pose-la devant l’Éternel, pour la garder pour vos générations (Exode 16:33).

Comme l’Éternel l’avait commandé à Moïse, Aaron la posa devant le témoignage (tables de la loi) pour être gardée. (Exode 16:34)

Et les fils d’Israël mangèrent la manne quarante ans, jusqu’à ce qu’ils entrèrent dans un pays habité ; ils mangèrent la manne jusqu’à leur arrivée à la frontière du pays de Canaan » (Exode 16:35).


4.1.1 - [Christ nourriture de nos âmes]

Alors la manne, c’est Christ pour nous, comme nourriture de nos âmes, en rapport avec les expériences du désert, – c’est-à-dire les expériences de la vie dans ce monde, dans notre corps de chair. Ce n’est pas ce que nous goûtons lorsque par la foi – extase ou non d’ailleurs – nous entrons en pensée dans le sanctuaire, dans la présence même de Dieu.

Nous avons besoin d’une nourriture habituelle de notre âme, chaque jour, pour traverser les circonstances ; et c’est Christ qui est cette nourriture. C’est une nourriture céleste, c’est Christ lui-même. En même temps, cette nourriture est adaptée aux besoins de son peuple qui est dans le désert. Pour nous, les épitres du désert (Romains, Hébreux en particulier) nous donnent quelque chose à goûter de ces choses.


4.1.2 - [Le peuple goûtant la manne]

La manne était une chose étrange : c’était un miracle au milieu du désert ; Dieu avait fait sortir l’eau du rocher, et avait fait sortir cette graine de coriandre. L’homme ne savait pas ce que c’était : qu’est-ce ? (Ex. 16:15). Qu’est-ce que c’est que cette manne ? – Eh bien c’était la nourriture du peuple ; elle était comme un gâteau au miel (Ex. 16:31).

Le peuple s’est vite dégoûté et a osé dire que son âme était dégoûtée de ce pain misérable (Nombres 21). Lorsque nous nous laissons prendre par les circonstances, lorsque nous doutons de la grâce de Christ, voilà comment nous en arrivons à traiter le don de Dieu, qui est Christ comme nourriture du cœur, nourriture de l’âme. Que le Seigneur nous garde de ces comportements !


4.1.3 - [La manne cachée — Apoc. 2:17]

Mais il y a dans cette pensée de la manne et de la cruche quelque chose d’encore beaucoup plus précieux. C’est dans la promesse qui est faite à Pergame (Apoc. 2) que nous voyons cette pensée. Il s’agit de la « manne cachée ».

Chaque frère, chaque sœur, chaque croyant, chacun de nous, nous ne pourrons pas manquer d’emporter quelque chose de notre vie chrétienne, un secret, parce que Christ aura percé la peine de notre cœur pour y apporter le baume de Ses suprêmes consolations.

Il est impossible que le cœur ne fasse pas des expériences précieuses si nous goûtons ce que c’est que la présence de Christ au milieu des peines et des souffrances de la vie présente. Il y a une expérience, quelque chose de particulier, d’exceptionnel, qui lie l’âme à Christ.


À Pergame, c’était d’autant plus nécessaire de faire cette expérience, que dans l’ensemble, l’église s’était complètement détournée. Elle avait fait deux choses, sans entrer dans des détails :

Eh bien, dans ce système qui était en train de mûrir vers l’apostasie et l’infidélité, Christ était la manne cachée pour celui qui gardait ce qui lui était confié.


4.2 - [Avec la manne, le caillou blanc et le nouveau nom]

Apocalypse 2 v. 17: « À celui qui vaincra, je lui donnerai de la manne cachée, et je lui donnerai un caillou blanc, et, sur le caillou, un nouveau nom écrit, que nul ne connaît, sinon celui qui le reçoit ».


La manne cachée c’est Christ. Le caillou c’est la même pensée qu’en Actes 26, lorsque Paul, revenant en arrière sur sa vie passée, et avant sa conversion, dit, lorsqu’on cherchait à combattre et à tuer les chrétiens « j’y donnais ma voix » (v.10). En fait, chaque homme qui votait avait un caillou et il donnait sa voix par ce moyen pour voter selon la pratique de l’époque.

Ici le caillou blanc, c’est quelque chose de secret, une communion particulière de l’âme avec Christ ; et sur ce caillou, il y a un nom caché, il y a un nom que nul autre ne connait. À Philadelphie, la pensée ajoutée en plus est que le nouveau nom est celui de Christ, « mon nouveau nom ». Quelle pensée profonde !


4.3 - [Un échantillon de la manne conservé]

La cruche dans l’arche contenait la manne. La manne était gardée comme souvenir de la traversée du désert, gardée dans l’arche qui est la figure de l’humanité glorieuse de Christ et de Sa divinité. Alors cette cruche, cette manne, l’omer de manne devait être gardé pour les générations (Ex. 16:33-34).

Christ a été la nourriture des saints et doit l’être jusqu’à la fin, jusqu’à l’enlèvement de l’église auprès de Lui dans le ciel.


4.4 - [Ensuite le désert, les combats, Amalek — Ex. 17]

Ensuite, on rencontre les circonstances habituelles du désert (Exode 17), où la vie n’est pas simple. Et en réalité la vie est faite de combats successifs. Le premier combat c’est Amalek. Nous savons bien qu’Amalek, comme descendant d’Esaü, Edom, est la figure de la chair qui est en nous. C’est la chair que nous rencontrons dans notre propre cœur, ce n’est pas un ennemi extérieur, c’est un ennemi que j’emmène avec moi jusqu’à la fin, et qui meure lentement.

« Convoitise des yeux », « convoitise de la chair », « orgueil de la vie » (1 Jean 2:16). Quelqu’un a dit que l’orgueil de la vie est la chose qui meure le plus difficilement, le plus lentement, dans le croyant. Et plus un homme avance dans une position – sociale ou autre d’ailleurs – plus cet orgueil de la vie est difficile à extirper.

Il est remarquable que David, dans l’affaire d’Urie a connu à la fois la convoitise des yeux (Bath-Shéba s’est présentée devant lui) et la convoitise de la chair. Mais, chose remarquable, la dernière chose qui l’a fait tomber tout à la fin de sa vie (2 Samuel 24), c’est le dénombrement traduisant l’orgueil de la vie. Que le Seigneur nous garde de cet orgueil de la vie !


Quoi qu’il en soit, il y a un combat constant, c’est Amalek. Quand « Moïse bâtit un autel » (Ex. 17:15), il « appela son nom Jéhova-Nissi » (c’est-à-dire « l’Éternel mon enseigne ») ; et « il dit : Parce que Jah a juré, l’Éternel aura la guerre contre Amalek de génération en génération ». S’il y a un ennemi, et si l’ennemi est à vaincre, heureusement nous avons des armes, nous avons une victoire assurée ; la victoire est dans la confiance en Christ et dans l’absence de confiance en nous-mêmes, en nous défiant de nous-mêmes. C’est une chose à expérimenter par nous-mêmes et à passer d’une génération à l’autre — quelque chose qui devait être gardé de génération en génération.

Point de paix ! Si on traite avec les ennemis, comme Saül l’a fait un peu plus tard dans son infidélité (1 Sam. 15), c’est pour le dommage de chacun, et du peuple, et de l’église toute entière.


5 - [À partir d’Exode 27, la vie de l’assemblée — aspect collectif — service de l’adoration]

Avec le ch. 27, on entre maintenant dans le côté intérieur de la vie de l’assemblée.


5.1 - [Le chandelier, la lumière — Exode 27:20-21]

Au v. 20 du ch. 27 de l’Exode, c’est la quatrième chose. Donc les trois premières en réalité, si on y pense bien, sont en rapport, d’un côté avec le salut par la foi (la Pâque), la position chrétienne (mer Rouge traversée), et les ressources de la grâce (la nourriture de l’âme qui est Christ (manne), et le combat intérieur contre nous-mêmes (Amalek)). Maintenant le peuple est considéré dans les passages suivants, comme dans son identité collective et dans le service sacerdotal, c’est-à-dire le service de l’adoration.

Au ch. 27 le v. 20 : « Et toi, tu commanderas aux fils d’Israël, et ils t’apporteront de l’huile d’olive pure, broyée, pour le luminaire, pour faire luire les lampes continuellement ». Au v. 21 : « Aaron et ses fils les arrangeront devant l’Éternel, depuis le soir jusqu’au matin, dans la tente d’assignation, en dehors du voile qui est devant le témoignage. Ce sera de la part des fils d’Israël un statut perpétuel, en leurs générations ».

Il s’agit ici de l’huile d’olive, de l’huile qui fait luire les lampes – l’huile du luminaire. L’huile est en rapport donc avec le chandelier à sept branches, dont il est question aussi en Lév. 24:1-4, avec la même pensée : « Aaron l’arrangera (le luminaire) devant l’Éternel, continuellement, du soir au matin, en dehors du voile du témoignage, dans la tente d’assignation : c’est un statut perpétuel en vos générations ; il arrangera les lampes sur le chandelier pur, devant l’Éternel, continuellement ».


5.1.1 - [La lumière dans l’assemblée et dans chaque croyant]

Alors le chandelier, c’est la lumière céleste, qui a été Christ sur la terre. Maintenant que Christ est recueilli dans le ciel, et qu’il a été chassé du monde : où se trouve la lumière du ciel ? Dans l’assemblée, colonne et soutien de la vérité (1 Tim. 3:15), puisque la lumière et la vérité vont ensemble. La vérité n’est autre chose que la lumière adaptée à l’état de l’homme.

Et puis elle est dans chaque croyant : nous sommes lumière dans le Seigneur, nous sommes une lampe, une lumière qui est invitée à briller.


5.1.2 - [Éviter les obstacles à la lumière]

Pour que la lumière brille, il faut éviter deux obstacles (Marc 4:21) :

Une lumière doit être placée de façon à être vue, vue des hommes : « Vous êtes la lumière du monde ». « Marchez comme des enfants de lumière », en portant le fruit de la lumière. « Vous êtes lumière dans le Seigneur ». Incidemment, il n’est jamais dit que nous sommes amour ; nous sommes simplement invités à marcher dans l’amour. Parce que la source même de l’amour est en Dieu.


5.1.3 - [Entretien de la lumière par les secours du Saint Esprit]

Alors cette lumière est entretenue par les ressources des secours du Saint Esprit (Phil. 1:19). L’Esprit est vu ici (Ex. 27) sous la précieuse figure de l’huile ; l’huile était d’ailleurs utilisée dans différentes circonstances mémorables dans l’histoire du peuple.

Ici, rappelons-nous que le corps du croyant est le temple de l’Esprit Saint, que l’Assemblée collectivement, « corporativement » si on peut dire, est aussi le temple même du Saint Esprit. Nous avons à le traiter avec tout l’honneur qui est dû à cette personne divine. Une telle habitation par l’Esprit, notre corps, doit ainsi être un corps conservé dans la sainteté, dans la pureté, comme étant le temple même de l’Esprit Saint.

En même temps, si le Saint Esprit habite avec nous, pour ne plus quitter l’Assemblée et les saints à jamais, Il est la Personne divine par laquelle la vérité est communiquée à nos âmes, et par laquelle le témoignage peut être rendu dans ce monde de ténèbres.


5.1.4 - [Des lumières au milieu des ténèbres de ce monde]

Depuis la mort de Christ, le monde est dans les ténèbres. La lumière s’est levée dans les ténèbres pour nous, hommes droits (Ps. 112:4). Nous n’étions pas des hommes droits par nature, mais nous sommes rendus tels, justes, par l’œuvre de Christ. Eh bien le monde continue à subsister dans les ténèbres. Combien on réalise aussi que cette ville dans laquelle nous habitons (Paris), la capitale des lumières, n’est en fait rien d’autre qu’une capitale des plus profondes ténèbres. On a beau chercher à cacher le mal ou le re-transporter d’un point à un autre, rien n’y change, rien n’y fait. Le système est complètement corrompu, le monde est complètement perdu. Mais au milieu de cette génération tortue et perverse, il devrait y avoir des points de lumière, un point de lumière ici, d’autres là ; chaque vie, chaque croyant doit être une lumière répandue dans ce monde.


5.1.5 - [Témoignage vis-à-vis des anges]

Rappelons-nous aussi que, nous nous tenons devant les anges qui voient la conduite de l’Assemblée, et qui devraient y lire la sagesse si diverse de Dieu (Éph. 3) ; c’est un des témoignages confié à l’Assemblée dans les lieux célestes, et aussi devant les hommes devant lesquels nous nous tenons tout au long de notre vie.


5.1.6 - [Des lumière permanentes]

On ne peut pas faire un partage entre ce que nous sommes normalement, et ce que nous sommes lorsque nous venons pour rendre culte ou écouter la Parole du Seigneur Jésus, tout sincères que nous soyons. Nous ne pouvons pas faire un partage entre cette vie de l’assemblée aux heures des réunions et la vie que nous menons dans ce monde, si cette vie n’est pas en conformité avec le saint appel dont nous sommes appelés. Nous sommes lumière du Seigneur 24 heures sur 24, tout au long de notre vie.

Voilà ce que nous avons à garder pour nous-mêmes, et à transmettre à ceux qui nous suivent, — un statut perpétuel en leurs générations (Ex. 27:31).


5.2 - [Holocauste continuel à l’autel d’airain figure de la croix — Ex. 29:42-43]

Le ch. 29 v. 42 ajoute quelque chose de très précieux : c’est l’holocauste continuel.

« Voici ce que tu offriras sur l’autel : … (Ex. 29:38) …. 29:42 : Ce sera l’holocauste continuel en vos générations, à l’entrée de la tente d’assignation, devant l’Éternel, où je me rencontrerai avec vous pour y parler avec toi. (Ex. 29:43) Et je me rencontrerai là avec les fils d’Israël, et la tente sera sanctifiée par ma gloire ».

L’holocauste était le premier des sacrifices offerts dans le Lévitique. Il nous marque le chemin de Dieu vers l’homme. C’est le sacrifice de Christ, dans ce côté de Son offrande pour Dieu, lorsqu’Il s’est offert à Dieu, sans tâche, par l’Esprit éternel (Héb. 9:14). C’était une offrande entièrement pour Dieu.

Si l’une des missions de la tribu de Lévi était de présenter la loi au peuple (cela représente pour nous le ministère de la Parole dans l’assemblée parmi les saints), ils avaient aussi la fonction de présenter l’holocauste sur l’autel de Dieu.

Nous sommes ici à l’autel d’airain, qui est la figure de la croix. L’holocauste, avec les autres sacrifices – sacrifice pour le péché, pour le délit, sacrifice de prospérité – étaient offerts sur l’autel d’airain, qui était à l’entrée de la tente d’assignation, non pas dedans.

À l’intérieur de la tente d’assignation, il y avait l’autel d’or, l’autel des parfums. Mais ici (Ex. 29:42), nous sommes encore à l’entrée de la tente d’assignation. C’est là que l’holocauste était offert, un holocauste continuel en vos générations, à l’entrée de la tente d’assignation. Et là Dieu se rencontrait avec l’homme (Ex. 29:43).

C’est la base même de notre culte, et en même temps, c’est le point fondamental au départ de toute véritable évangélisation. Le lieu où Dieu se rencontre avec l’homme ne peut être que celui de la croix de Christ.

On l’a souvent rappelé ici ; les choses sont finalement très simples par leurs images : il y avait un premier rideau entre le parvis et le camp lui-même (Ex. 27:16). Le camp c’est le monde ; le parvis c’est le lieu où se trouvait à la fois l’autel d’airain et la cuve d’airain. On y trouve ici en Ex. 27 l’autel d’airain, qui est la figure de la croix de Christ, qui n’est plus dans le monde et qui n’est pas encore dans le tabernacle, image du ciel. C’est la croix. Christ était rejeté du monde et le ciel était fermé à sa plainte. Eh bien c’est une œuvre merveilleuse par laquelle Dieu s’est rencontré là avec l’homme.

Tout est changé lorsque, par la foi, cette œuvre est acceptée dans le cœur, et que Christ est reçu comme le vrai sacrifice, comme celui qui a pris notre place sous le jugement divin. En même temps dans cette même œuvre, Il s’offrait comme parfait et parfait sacrifice à Dieu, en parfum de bonne odeur. C’est une chose que nous avons à conserver de génération en génération.


5.3 - [Autel d’or et encens continuel — Ex. 30:6-10]

Tout de suite après, au ch. 30, il y a l’autel d’or. « Tu mettras l’autel devant le voile, qui est devant l’arche du témoignage, vis-à-vis du propitiatoire qui est sur le témoignage, où je me rencontrerai avec toi » (Exode 30:6).

Exode 30:8 : « Et quand Aaron allumera les lampes, entre les deux soirs, il le fera fumer, — un encens continuel devant l’Éternel, en vos générations. Vous n’y brûlerez pas d’encens étranger ». Exode 30:10 : « Aaron fera propitiation pour les cornes de l’autel une fois l’an ; il fera propitiation pour l’autel une fois l’an, en vos générations, avec le sang du sacrifice de péché des propitiations. C’est une chose très-sainte à l’Éternel ».


Les choses se précisent, et on voit bien comment les deux autels sont liés l’un à l’autre. Le premier autel, qui était en dehors, c’est l’autel d’airain ; c’est la figure de la croix. L’autel d’or, l’autel des parfums, est la figure de l’adoration et en même temps de l’intercession, Christ qui est notre parfait intercesseur dans la présence de Dieu.

Et on a remarqué, à propos des parfums du sanctuaire, que les composants de l’encens composé étaient tous à poids égal. Ce sont des parfums que Dieu seul peut sonder, peut comprendre. Mais en même temps, ce parfum de la personne de Christ, et de l’œuvre de Christ, de la croix, forment la base de l’intercession de Christ pour chacun de nous, pour sa chère Église, lorsqu’Il est dans le sanctuaire pour nous représenter, comme autrefois Aaron entrait dans le sanctuaire terrestre en portant, pour ainsi dire, Israël à la fois sur son cœur qui l’aimait et sur ses épaules qui étaient puissantes (Ex. 28).

C’est la pensée qui se présente ici. Il y avait de l’autre côté, après le rideau qui marquait l’entrée du tabernacle (Ex. 26:36), il y avait la table, le chandelier, et au fond l’autel d’or, l’autel des parfums. Le sacrificateur n’y entrait qu’une seule fois par jour, à la neuvième heure ; c’est l’heure de la mort de Christ, l’heure justement où Christ a poussé ce cri : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? ».

Et puis il y avait, tout de suite après, le voile (Ex. 26:31) ; la parole ne nous parle que d’un voile : c’est celui qui nous parle de la chair de Christ, de la mort de Christ, Héb. 10 en particulier ; au-delà il y avait l’arche. Alors il y a un lien merveilleux entre l’arche et les deux autels. Si nous sommes à l’abri de l’œuvre de Christ, si nous avons donc passé à l’autel d’airain, nous sommes qualifiés pour venir maintenant, par la puissance de l’Esprit Saint, jusqu’à l’autel d’or, l’autel des parfums, pour y ajouter quelque chose de l’encens continuel devant l’Éternel, qui sera en vos générations. Voilà ce que nous avons à transmettre à ceux qui nous suivent.


5.4 - [Cuve d’airain — Ex. 30:17-21]

Au ch. 30, les versets 17 à 21 nous parlent de la cuve d’airain. N’oublions pas que nous sommes encore dans le corps, et que la chair en nous est dangereuse ; elle est prête à se mettre d’accord avec Satan pour nous faire tomber. Il fallait que les sacrificateurs n’oublient pas qu’ils étaient encore empreints d’infirmités (Héb. 5:2), et même de souillures. Les dispositions de la grâce étaient en rapport avec la vérité et avec la gloire de Dieu, avec Sa sainteté. Elles avaient pourvu à ce qu’il y ait une cuve d’airain placée justement entre l’autel d’airain et l’entrée du tabernacle.

« Ils laveront leurs mains et leurs pieds, afin qu’ils ne meurent pas ; et ce leur sera un statut perpétuel, pour Aaron et pour sa semence, en leurs générations » (Ex. 30:21).

Il est bon de penser et de réaliser que nous sommes des adorateurs, en même temps que nous sommes encore dans la chair, dans le corps. Nous sommes « en Christ », c’est certain ; nous ne sommes plus vraiment dans la chair, puisque nous sommes arrachés à cet état par l’œuvre de Christ ; mais la chair est encore en nous. Nous sommes dans cette position ambigüe et provisoire, où il y a la cohabitation des deux natures ; et nous avons à être conscients du danger que représente pour nous l’habitation en nous de ce qu’est la chair, qui a été condamnée, mise à mort, mais dont justement nous avons maintenant à mortifier les actions. Nous avons à nous tenir nous-mêmes pour morts au péché et pour vivants à Dieu dans le Christ Jésus (Rom. 6:11).

Alors comment ces choses peuvent-elles être réalisées ? Eh bien c’est en passant habituellement dans la cuve d’airain, à la cuve d’airain, avant d’exercer ce service. C’est le jugement de soi-même. On trouve la même pensée dans bien d’autres passages, notamment dans la plaine de Guilgal après le passage du Jourdain, avec la circoncision dans les plaines de Jéricho : le « roulement de l’opprobre » de l’Égypte (Josué 5).

N’oublions pas que nous avons à laver nos mains et nos pieds, c’est-à-dire la marche et les actes. Bien plus d’ailleurs pour le chrétien : il faut juger non seulement les pensées, mais les sources profondes des pensées. Tout cela est intimement lié dans un homme : ses actes, sa marche, ses pensées, ses paroles. Il fallait qu’ils lavent leurs mains et leurs pieds, afin qu’ils ne meurent pas, et cela leur était un statut perpétuel, pour Aaron et pour sa semence en leurs générations.


6 - [Sabbat]

6.1 - [Le sabbat, jour de repos d’une œuvre achevée, 7ème jour de la semaine]

La dernière pensée que je voulais présenter est au chapitre suivant, ch. 31, où nous trouvons le sabbat, également en leurs générations.

Exode 31:13 : « vous garderez mes sabbats, car c’est un signe entre moi et vous, en vos générations » ; Ex. 31:16 : « les fils d’Israël garderont le sabbat, pour observer le sabbat en leurs générations, — une alliance perpétuelle ».


À la fin du v. 17, il nous est dit : « le septième jour Dieu s’est reposé, et a été rafraîchi ». Expression remarquable !

Le sabbat était le 7ème jour de la création. Il a été sanctifié, c’est-à-dire mis à part par Dieu lui-même, alors que Dieu a considéré Son œuvre en création – en création par Sa propre parole. Pendant six jours Il a arrangé les cieux et la terre, Il les a formés pour Sa propre gloire, pour la joie de Son cœur ; Il en a été rafraîchi, Il s’est reposé ; au 6ème jour Il avait placé l’homme comme dépositaire de l’autorité, et comme devant jouir sans contrainte, en toute tranquillité, des privilèges que Dieu lui accordait par pure grâce.

Nous savons ce qui est arrivé. L’homme n’en a guère joui, probablement pas plus d’un jour. Mais ici (Ex. 31:17), on devait en garder le souvenir au milieu du peuple d’Israël, le souvenir du repos de Dieu dans la création. Mais ce repos a été troublé, a été interrompu par l’entrée du péché. C’est la raison pour laquelle, il nous est dit, dans la bouche du Seigneur Lui-même : « Mon Père travaille jusqu’à maintenant, et moi je travaille » (Jean 5:17). Il a fallu que Dieu se remette au travail, et c’est notre faute. C’est notre premier père, Adam, avec sa femme Ève, qui en sont responsables. Et nous y avons bien ajouté notre part. Il a fallu que Dieu travaille, et Son œuvre, Il l’a confiée à Son Fils, Il l’a placée entre les mains de Son Fils : « J’ai achevé l’œuvre que tu m’as donnée à faire » (Jean 3:35 et 17:4).

Or maintenant, Christ continue de travailler. Il a souffert, il est mort, pour sauver, pour rassembler en un les enfants de Dieu dispersés. Le Saint-Esprit maintenant travaille et chacun à notre tour nous avons à travailler dans le champ du Maître, dans la mesure où le Seigneur nous y envoie.

Mais à la fin de cette période de travail, qui a duré presque 70 siècles, il y aura, un jour, un repos éternel. Et ce sera le repos de la rédemption.

Le sabbat pour nous n’a pas à être gardé, ni par les croyants chrétiens, ni par l’Église, puisqu’il est en rapport avec le peuple terrestre. Maintenant c’est le premier jour de la semaine (le premier et non pas le septième jour de chaque semaine) qui est mis à part pour le service de l’adoration et pour le souvenir, le souvenir de la mort de Christ.


6.2 - [Le « repos sabbatique »]

Mais il y a devant nous l’espérance d’un repos bien plus excellent que ce repos de la première création. C’est le repos de la rédemption. Il demeure maintenant un repos sabbatique pour le peuple de Dieu (Héb. 4:9), qui est dans une grande mesure un repos encore à venir, encore lointain peut-être ; mais qui est réel, si on le saisit par la foi.

Nous ne sommes pas arrivés à la source, mais nous en goûtons déjà, dès maintenant, les effets ; cette source découle de Christ, de Son œuvre, dans le sanctuaire céleste.

Si le sabbat devait être gardé pour Israël, maintenant nous avons à garder, en notre génération, le souvenir du moment où nous aurons atteint la maison ; le moment où alors il n’y aura plus ni souvenir de misère, ni vigilance contre nous-mêmes, contre ces ennemis extérieurs ou intérieurs, contre ces loups ravissants qui auront déchiré le troupeau, contre toutes ces choses qui auront brisé notre cœur, parce que bien souvent on n’arrive pas à se comprendre ; eh bien, toutes ces choses feront place au repos parfait de Celui qui se reposera éternellement dans Son amour (Soph. 3:17). Voilà l’espérance parfaite de l’Église.

Et pour que cette espérance soit une réalité, il faut que Jésus revienne. Et c’est ce que nous annonçons ; c’est ce que nous vous annonçons, chers jeunes. Chaque fois que nous rompons le pain, nous annonçons la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’Il vienne.

Voilà ce qui constitue la doctrine chrétienne, résumée dans ces quelques passages que la Parole enseigne, à l’occasion de l’histoire du peuple d’Israël.


7 - [Exemples de la transmission ou non transmission à travers les générations]

Alors comment les choses ont-elles été transmises d’une génération à l’autre ?

Sans entrer dans trop de détails, sans même lire les passages, je voudrais citer quelques exemples.


7.1 - [Moïse et Aaron → Jonathan et Phinées]

Premier exemple : les deux frères, Moïse et Aaron. L’un le législateur, l’autre le grand souverain sacrificateur ; merveilleusement doués, et remarquablement fidèles dans ce qui leur a été confié. Le témoignage que Dieu a donné à l’égard de Moïse, par exemple, est remarquable. Personne ne s’est levé comme lui.

On peut bien penser que ces deux hommes, Moïse et Aaron, ont élevé leurs enfants, leurs générations, les générations qui les ont suivis, dans les choses où ils étaient eux-mêmes au centre.

Alors, qu’est-il arrivé ? Jonathan, petit-fils de Moïse (Jug. 18:30), a été l’instrument, dans le livre des Juges, pour faire tomber la tribu de Dan dans l’idolâtrie. D’un autre côté, le petit-fils d’Aaron, après Eléazar, est Phinées.

Phinées a été l’instrument le plus béni pour ramener le peuple dans les temps les plus difficiles : L’autel de « Hed » à la fin du livre de Josué (Hed signifie témoin, cf. Josué 22:34), et l’affaire si terrible de Guibha de Benjamin. Phinées s’est « tenu à la brèche » en Nombres 25.

De sorte que ces deux frères – je crois qu’Aaron était l’ainé de Moïse de 4 ou 5 ans – deux frères qui ont vécu ensemble et qui ont tous les deux porté le peuple pendant presque 40 ans, puisque l’un et l’autre ont terminé leur course juste avant l’entrée dans le pays de la promesse – ces deux frères ont eu des enfants et des petits-enfants qui ont été élevés dans les mêmes choses. Parmi ces derniers, l’un a été aussi fidèle que possible, l’autre aussi infidèle que possible.


7.2 - [David → sa maison]

Un autre exemple : David. David, le doux psalmiste d’Israël. Il n’y a point d’homme sur la terre, dont le témoignage nous ait été conservé par l’Écriture et qui ait pu dire des choses pareilles concernant Christ. C’est le cœur même de David, et ses affections qui ont été l’instrument par lequel Dieu Lui-même, dans Sa sagesse, a voulu nous faire comprendre quelles étaient les pensées de Christ, notamment sur la croix, et aussi dans Sa vie. Les psaumes au sujet de Christ, qui nous parlent de Ses souffrances, le psaume 22 en particulier, ne pouvaient pas être écrits par qui que ce soit d’autre que David.

Or qu’est-il arrivé ? Nous le savons bien, l’affaire de Bath-Shéba a été désastreuse dans la vie de ce cher homme de Dieu. À la fin de sa vie, que dit-il ? « Quoique ma maison ne soit pas ainsi avec Dieu, néanmoins il a fait avec moi une alliance éternelle » (2 Sam. 23:5). Et que voit-il devant lui ? Eh bien justement l’aube du jour éternel, le matin sans nuage (2 Sam. 23:4). Quant à lui, évidemment, il n’avait pas de sujet de gloire dans sa maison ; il avait d’ailleurs lui-même déclaré son propre jugement, quand Nathan est venu le trouver pour lui parler de la petite brebis, qu’il allait falloir rendre au quadruple ; effectivement il l’a bien rendu au quadruple : le petit enfant, Absalom, Amnon, Adonija ; les quatre sont morts prématurément.


7.3 - [Salomon]

« Quoique ma maison ne soit pas ainsi avec Dieu »… Et pourtant, il y avait quelqu’un que Dieu aimait dans cette famille de David : c’était Salomon, le dixième fils de David. Il n’y avait aucune raison que Salomon monte sur le trône, sauf que Dieu l’avait dit ainsi, et Dieu était souverain.

Salomon n’est pas l’enfant qui a été donné par Bath-Shéba à David pour le consoler de la mort de l’enfant mort après l’affaire d’Urie. C’est probablement le troisième après. Il était dixième fils de David.

Salomon a été le confident de son père ; son père l’a élevé dans ces choses. Il témoigne en Prov. 4, il nous est dit au v. 3 : « j’ai été un fils pour mon père, tendre et unique auprès de ma mère ». David et Bath-Shéba ont donc élevé cet enfant « selon la règle de leur voie ». C’est la parole même de Salomon (cf. Prov. 22:6).

Salomon a merveilleusement commencé. Pourquoi a-t-il mal terminé ? Et pourquoi la suite de l’histoire de Salomon a-t-elle été aussi triste ? Eh bien simplement parce que Salomon n’a pas gardé la parole de l’Éternel. Il a été placé sur le trône, d’une manière providentielle, divine ; c’est Dieu lui-même qui l’a mis sur le trône. David a instruit son enfant au moment de son départ, et Dieu, pour ainsi dire, adopte Salomon. C’est une pensée qui est tout-à-fait remarquable. On la trouve en 1 Chron. 28:6 (même pensée en 1 Chron. 17:13) : Salomon, ton fils, c’est lui qui bâtira ma maison et mes parvis, car je me le suis choisi pour fils, et moi je lui serai pour père ; ça c’est l’Éternel qui le dit. En 1 Chron. 28:9, c’est David qui parle à Salomon : toi, Salomon, mon fils, connais le Dieu de ton père, et sers-le avec un cœur parfait et avec une âme qui y prenne plaisir ; car l’Éternel sonde tous les cœurs et discerne toutes les imaginations des pensées.

On peut donc dire que David avait la pensée de Dieu ; Dieu a aidé son serviteur pour que Salomon soit élevé dans ces choses et que Salomon soit un roi fidèle.

Évidemment Salomon dans toute sa gloire a été un merveilleux type de ce que sera Christ dans le règne millénaire. Mais en tant qu’homme, en tant que croyant responsable, quelle est l’instruction que nous avons à retirer de l’affaire de Salomon ? Eh bien c’est que Salomon n’a rien fait des quatre commandements que Dieu avait donnés au roi (Deut. 17) : le roi ne devait pas descendre en Égypte pour chercher des chevaux ; il ne devait pas avoir une grande fortune ; il ne devait pas avoir beaucoup de femmes ; et il devait surtout se garder d’oublier la loi de l’Éternel : il devait avoir une copie de la loi pour lui et la lire tous les jours.

Salomon n’a gardé aucune de ces choses. Alors l’inévitable est arrivé, ses femmes en particulier. Sa famille était une véritable folie. Ses femmes ont complètement détourné son cœur. Il est tombé dans l’idolâtrie. Justement ce qui avait été condamné parmi le peuple de manière si évidente par Dieu, Salomon tombe dedans.

Alors Salomon s’est ruiné en pensées à la fin de sa vie en se demandant ce qui allait arriver. C’est la raison pour laquelle l’Ecclésiaste nous fait part de ce désastre moral qui rongeait Salomon. C’était la vanité des vanités.

Et particulièrement, les choses qui ennuyaient Salomon, c’était de savoir ce qui allait arriver de ce qu’il laissait derrière lui. Il y avait un homme qui allait le suivre, c’est Roboam, mais Ecclésiaste 2 nous dit : une des vanités, c’est de savoir si celui qui sera après moi ce sera un sage ou un sot.


7.4 - [Roboam]

Alors qu’est-il arrivé, évidemment ? Roboam avait bien vu l’exemple de Salomon. Et Roboam, prétentieux, content de lui-même, tomba dans le travers de l’orgueil de la vie ; il délaissa le conseil des vieillards, prit le conseil des jeunes gens, et démolit le peuple qui avait été confié à sa garde.

Pourtant, gardons-nous de porter hâtivement des jugements finaux sur les choses. C’est Dieu lui-même qui juge les pensées et les imaginations des cœurs. Parce que, si Roboam a été l’occasion, l’instrument du schisme entre les 10 tribus et les 2 tribus, il y a quand même une chose qui a été mise au crédit de Roboam, c’est 2 Chron. 11:13 qui le dit : « les sacrificateurs et les Lévites qui étaient dans tout Israël, se joignirent à lui de toutes leurs contrées ». Roboam demeura à Jérusalem (11:5) … « les Lévites abandonnèrent leurs banlieues et leurs possessions, et vinrent en Juda et à Jérusalem, parce que Jéroboam et ses fils les avaient repoussés de la sacrificature de l’Éternel » (11:14). Et au v. 16 : « à leur suite, ceux de toutes les tribus d’Israël qui avaient mis leur cœur à chercher l’Éternel, le Dieu d’Israël, vinrent à Jérusalem pour sacrifier à l’Éternel, le Dieu de leurs pères ».

Au milieu de son infidélité, Roboam a quand même été un point de ralliement pour que la maison de Dieu soit reconnue comme étant le centre du ralliement du peuple à Jérusalem. Il est resté à Jérusalem, et, et les lévites, et les sacrificateurs, et ceux qui avaient leur cœur à ces choses, sont venus à Jérusalem.


7.5 - [Ézéchias et Josias — Jehoïakim et Sédécias — Belshatsar]

Un autre exemple remarquable est donné par les derniers rois de Juda.

Deux hommes particulièrement fidèles dans les temps de la fin, dans les temps sombres du peuple de Juda, sont au centre des deux derniers réveils : ce sont Ézéchias et Josias.


7.5.1 - [Ézéchias]

Ézéchias était fils d’Achaz, un roi méchant.

Josias était petit-fils de Manassé, un roi spécialement méchant, bien qu’à la fin de sa vie il soit revenu sur lui-même.

Alors Ézéchias, fils d’un roi méchant, a eu comme fils un roi méchant, celui qui lui a succédé. Lui, Ézéchias, a été un roi fidèle.


7.5.2 - [Josias]

Josias a été fils et petit-fils de deux rois complètement infidèles. Et lui a été fidèle. Il a été suivi par qui ? Les quatre derniers rois avant la transportation : Joakhaz et Jehoïakim qui sont les deux fils de Josias, et Jehoïakin et Sédécias qui sont les deux fils de Jehoïakim, c’est-à-dire les petits-fils de Josias. Ces quatre rois ont le triste partage d’avoir été aussi infidèles les uns que les autres. Joakhaz et Jehoïakin ont régné tous deux trois mois. Jehoïakim et Sédécias ont régné tous deux onze ans

L’acte de Sédécias, qui a violé son serment à Nebucadnetsar, fait au nom de l’Éternel, de ne pas se rebeller, ce qui est un parjure (Ézé. 17:18 et 21:28), a été la dernière circonstance qui a amené Dieu à sévir et à en terminer avec son peuple ; il n’y avait plus de remède.


7.5.3 - [Jehoïakim]

Jehoïakim n’a pas écouté ce que Dieu lui disait. On est frappé de voir le témoignage de ces choses donné en Jérémie 22. C’est Dieu qui parle par Jérémie, à Jehoïakim, au sujet de son père Josias dont il est le 2ème descendant : « Ton père (Josias) n’a-t-il pas mangé et bu, et pratiqué le jugement et la justice ? alors il s’est bien trouvé. Il a jugé la cause de l’affligé et du pauvre ; alors cela a bien été. N’est-ce pas là me connaître ? dit l’Éternel » (Jér. 22:15-16). Jehoïakim aurait dû connaître ces choses.

Le témoignage que Dieu donne par l’avertissement, s’adresse à nous parents ; il est de toute importance.


7.5.4 - [Belshatsar]

Un autre exemple se trouve parmi les nations ; c’est juste au moment du festin de Belshatsar : Belshatsar était en vie lorsque Nebucadnetsar son père a connu le jugement qui l’a transformé en animal des champs pendant sept ans. Et Dieu lui dit par Daniel : tu as vu ces choses, et bien que tu les aie connues, tu n’en as rien fait. Ça a été une des raisons du jugement de Belshatsar.


8 - [Conclusion sur la transmission de génération en génération]

On comprend bien pourquoi, parmi le peuple d’Israël, il y avait un proverbe qui circulait en disant : « Les pères ont mangé du raisin vert et les dents des fils en ont été agacées » (Jér. 31:29 et Ézé. 18:2). Dieu ne voulut plus supporter qu’un tel proverbe circule parmi son peuple. Pourquoi ? Parce que c’est l’âme qui a péché qui doit mourir.


En conséquence, la première pensée est que le fait que nos parents et ceux qui nous ont devancé dans le chemin de la foi aient été fidèles, n’est pas une garantie de fidélité pour ceux qui les suivent.

D’un autre côté – pour bien garder l’équilibre –, si ceux qui nous ont devancés ont commis des erreurs, ce n’est pas une raison pour nous abriter derrière ces erreurs et dire que nous ne sommes pas coupables.

En définitive, nous avons à apprendre :


En définitive, nous sommes toujours rejetés sur la grâce de Christ ; et c’est Dieu lui-même qui nous garde ; c’est Christ lui-même qui nous garde et qui garde son Assemblée jusqu’à la fin.

Qu’il veuille bien le faire pour Sa propre gloire !