Monard Jacques-André
ME 1996 p. 3-5
Dans la nuit morale où se trouvait Israël depuis le temps du prophète Malachie, Dieu fit briller une première lumière par le moyen de Jean Baptiste, une lumière annonciatrice de la « grande lumière » qui allait resplendir. Le Précurseur n’était que « la lampe ardente et brillante » à la clarté de laquelle on pouvait déjà se réjouir, tandis que le Christ était « la vraie lumière… celle qui, venant dans le monde, éclaire tout homme » (Jean 5:35 ; 1:9).
L’ange
qui annonça à Zacharie la naissance et le ministère de Jean lui dit ceci :
« … Il fera retourner plusieurs
des fils d’Israël au Seigneur leur Dieu. Et il ira devant lui dans l’esprit et
la puissance d’Élie, pour faire retourner les cœurs des pères vers les enfants,
et les désobéissants à la pensée des justes, pour préparer au Seigneur un
peuple bien disposé
» (Luc 1:16,17). Ces paroles sont une allusion
évidente aux deux derniers versets de l’Ancien Testament : « Voici,
je vous envoie Élie, le prophète, avant que vienne le grand et terrible jour de
l’Éternel. Et il fera retourner le cœur des pères vers les fils, et le cœur des
fils vers leurs pères, de peur que je ne vienne et ne frappe le pays de malédiction »
(Mal. 4:5, 6).
La
première et la seconde venue du Seigneur ne sont pas distinguées dans ces
passages, et elles ne pouvaient l’être à ce moment. Le Christ n’allait pas se
présenter à son peuple pour être rejeté, mais pour être reçu. Et c’est son
rejet qui a repoussé à des temps futurs l’accomplissement complet des promesses
de Dieu à son peuple terrestre. Chacune de ces deux venues est précédée du
ministère prophétique d’un « Élie », qui doit préparer les cœurs
à recevoir le Messie. Voir à ce sujet
Matthieu 11:10, Marc 9:11-13 et Apocalypse 11:3-12.
Mais
sans entrer dans les détails de ces passages, c’est sur le caractère moral du
ministère du Précurseur que nous aimerions nous arrêter. Son but final est de
« préparer au Seigneur un peuple bien disposé ». Et pour cela, il
faut que les cœurs qui écoutent le message retournent
au Seigneur : « il fera retourner plusieurs des fils d’Israël au
Seigneur leur Dieu ». Ces plusieurs
évoquent un résidu. Mais une chose est indissolublement liée à ce retour des
cœurs vers Dieu, c’est l’obéissance à sa Parole. Le prophète devra ramener
« les désobéissants à la pensée des justes ». Nous pourrions penser
que l’essentiel a ainsi été dit. Mais non ! Une chose encore est
essentielle (nous le voyons par la place qui lui est donnée ici) :
« faire retourner les cœurs des pères vers les enfants ».
L’éloignement de Dieu
s’est accompagné d’un éloignement des cœurs
qui auraient dû
demeurer unis. Les relations familiales se sont détériorées. Le passage que
nous avons sous les yeux mentionne les relations entre parents et enfants, mais
la pensée peut être étendue. Dans les assemblées de Galatie, une mauvaise
doctrine se propageait et menaçait de rendre vain le travail de l’apôtre. Et il
la combat de toute son énergie. Mais, parallèlement à la mauvaise doctrine,
qu’est-ce qui rongeait ces assemblées ? « Si vous vous mordez
et vous dévorez
l’un l’autre, prenez garde que vous ne soyez consumés l’un
par l’autre », dit l’apôtre (Gal. 5:15).
Aimer
Dieu, garder ses commandements, aimer les enfants de Dieu : trois choses
inséparables ! (1 Jean 5:1-3). Que Dieu nous accorde de les réaliser sans
porter préjudice à aucune d’entre elles ! De tels sentiments ne peuvent
être dans nos cœurs que si nous demeurons
dans l’amour du Seigneur pour nous
(Jean 15:9-13).