LE PÉCHÉ ET LA MORT

Jacques-André Monard


ME 1990 p. 297-304 + correspondance anonyme p. 305-308

Table des matières :

1 - Dès le commencement, le péché entraîne la mort

2 - La mort dans l’Ancien Testament : manifestations du gouvernement de Dieu

3 - La mort dans le Nouveau Testament

3.1 - Il y a un jugement après la mort

3.2 - La mort : état moral de l’homme naturel

3.3 - La mort, jugement de Dieu à l’égard du péché

4 - Le Sauveur a connu la mort

4.1 - La substitution

4.2 - Une plénitude de jugement — La colère de Dieu

4.3 - L’abandon de Dieu

4.4 - Jésus dans la mort

4.5 - Le croyant et la mort

5 - Question d’un correspondant : Nécessité de la mort physique de Christ ?

5.1 - La mort de Christ nécessaire pour que des hommes soient unis à Lui

5.2 - La mort accomplie

5.3 - « C’est accompli » : la justice de Dieu satisfaite et la puissance de Satan détruite

5.4 - La mort de Christ nécessaire pour que les péchés soient ôtés

5.5 - Nécessité de l’effusion du sang

5.6 - Effets de la mort de Christ dans nos vies


1 - Dès le commencement, le péché entraîne la mort

Dès les premières pages de l’Écriture, Dieu annonce que, selon son juste jugement, le péché entraînera la mort. Cette vérité est illustrée, développée et précisée tout au long de la révélation divine.

Adam reçoit l’avertissement que s’il mange du fruit défendu, il mourra certainement (Gen. 2:17). Et après que le péché a été consommé, la sentence est confirmée : « tu retourneras à la poussière » (3:19). « Par un seul homme, le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et… ainsi la mort a passé à tous les hommes (Rom. 5:12).

Au milieu de générations d’hommes dont la courte histoire se termine par le refrain « et il mourut », la Parole met en évidence un homme de foi, Énoch (Gen. 5:24). Par une grâce particulière de Dieu, il est enlevé sans passer par la mort (Héb. 11:5). Dieu rend ainsi témoignage qu’il a le pouvoir de faire échapper à la mort. Et Énoch devient le type des rachetés qui seront enlevés au ciel par le Seigneur à sa venue.


2 - La mort dans l’Ancien Testament : manifestations du gouvernement de Dieu

Dans l’Ancien Testament, de façon générale, Dieu accorde de longs jours à ceux dont il approuve la conduite, et inversement. L’un des commandements de la loi est assorti de la promesse : « afin… que tu vives longtemps sur la terre » (Ex. 20:12 ; Éph. 6:3). Les Proverbes encouragent le « fils » à garder l’enseignement et les commandements de la sagesse, car ils lui ajouteront un prolongement de jours, et des années de vie, et la paix » (Prov. 3:2). Et de celui qui a connu son nom et mis son affection sur lui, l’Éternel dit : « Je le rassasierai de longs jours, et je lui ferai voir mon salut » (Ps. 91:16). Abraham, Isaac, Job, David meurent âgés, rassasiés de jours, en bonne vieillesse.

Mais si « la crainte de l’Éternel ajoute des jours », d’autre part « les années des méchants seront raccourcies » (Prov. 10:27). Er, premier-né de Juda, « était méchant aux yeux de l’Éternel », et « l’Éternel le fit mourir » (Gen. 38:7). Un sort semblable atteignit d’ailleurs l’un de ses frères. Et à Hanania, un prophète qui égarait le peuple de Juda par des mensonges, l’Éternel dit : « Voici, je te renvoie de dessus la face de la terre ; tu mourras cette année » (Jér. 28:16).

Ce sont des manifestations du gouvernement de Dieu. Il pèse les actions des hommes, et il opère une rétribution déjà sur la terre. « Ce qu’un homme sème, cela aussi il le moissonnera » (Gal. 6:7). Parmi les divers moyens que Dieu utilise dans l’exercice de son gouvernement, la mort occupe une place évidente.

Il est vrai que les voies de Dieu échappent souvent à notre compréhension : elles sont, comme ses pensées, élevées au-dessus des nôtres « comme les cieux sont élevés au-dessus de la terre » (És. 55:9). C’est ainsi que, dans la famille de Jéroboam, sur laquelle un jugement terrible est prononcé, un enfant entre dans le sépulcre « parce qu’en lui seul… a été trouvé quelque chose d’agréable à l’Éternel » (1 Rois 14:13).

Le pieux roi Ézéchias, « au méridien de ses jours », lorsqu’il apprend de la bouche du prophète Ésaïe qu’il va bientôt mourir, établit un lien entre ses fautes et cette mort prématurée. Il ne peut comprendre la manière d’agir de Dieu, alors qu’il a conscience d’avoir marché devant lui en vérité et avec un coeur parfait. Et lorsque, en réponse à sa supplication, Dieu ajoute quinze années à ses jours et lui redonne la santé, il s’écrie : « tu as aimé mon âme, la retirant de la fosse de destruction, car tu as jeté tous mes péchés derrière ton dos » (És. 38:17).

Ainsi, pour chaque descendant d’Adam, la mort est à la fois le point final et le dernier acte du gouvernement de Dieu sur la terre. Non seulement elle est, d’une façon générale, la part commune à tous les hommes — « dans l’Adam, tous meurent » (1 Cor. 15:22) — mais Dieu peut l’utiliser, dans l’exercice de son gouvernement, pour marquer, par le moment où elle intervient, son approbation ou sa désapprobation particulières.

Fait particulièrement mystérieux, Satan en a en quelque sorte l’administration. Dans les limites que Dieu lui fixe — comme l’histoire de Job le montre — il exerce « le pouvoir de la mort ». Et « par la crainte de la mort », il tient les hommes « assujettis à la servitude » (Héb. 2:14).


3 - La mort dans le Nouveau Testament

3.1 - Il y a un jugement après la mort

Le Nouveau Testament nous conduit plus loin. Il nous apprend qu’après la mort il y a un jugement : « il est réservé aux hommes de mourir une fois, — et après cela le jugement » (Héb. 9:27). Mais celui qui a reçu Jésus y échappe : « qui croit au Fils a la vie éternelle » ; « il ne vient pas en jugement, mais il est passé de la mort à la vie » ; « il ne verra point la mort, à jamais » (Jean 3:31 ; 5:24 ; 8:51). Il est clair que dans ces passages, « la mort » a un sens qui dépasse de beaucoup celui de la mort physique. On peut y discerner deux pensées.


3.2 - La mort : état moral de l’homme naturel

D’une part, la mort est le symbole de l’état moral de l’homme naturel : un état de corruption, d’éloignement complet et définitif de Dieu. « Vous étiez morts dans vos fautes et dans vos péchés » (Éph. 2:1). C’est un état dans lequel il n’y a aucun espoir, à moins que Dieu ne vivifie (2:5).


3.3 - La mort, jugement de Dieu à l’égard du péché

D’autre part, la mort est le symbole du jugement qui la suit, pour ceux qui n’ont pas cru. La mort et le jugement sont liés ensemble dans l’expression « la mort », et mis en contraste avec « la vie éternelle ». « Car les gages du péché, c’est la mort ; mais le don de grâce de Dieu, c’est la vie éternelle dans le Christ Jésus » (Rom. 6:23). Le chapitre 5 de l’épître aux Romains montre explicitement que, pour toute la descendance d’Adam, les conséquences de la faute sont « mort » et « condamnation » (v. 15 à 18). À la fin de la révélation divine, le juste jugement de Dieu à l’égard de ceux qui n’ont pas reçu Jésus, l’étang de feu, est appelé : « la seconde mort » (Apoc. 20:14). Aujourd’hui encore, à tous « ceux qui périssent » — c’est-à-dire à tous ceux qui sont dans cet état de mort et marchent vers la mort et le jugement — s’adresse la voix du Sauveur, « afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jean 3:15, 16).


4 - Le Sauveur a connu la mort

Si donc le jugement de Dieu à l’égard du péché, c’est la mort — dans la signification la plus étendue de ce mot — celui qui a accompli l’oeuvre de notre salut, Jésus, a dû connaître la mort — la mort dans toute sa signification.

Les épîtres nous enseignent que « Christ est mort pour nous » (Rom. 5:8), mais aussi qu’il a souffert pour nous (1 Pierre 2:21). De même, elles nous disent que « Christ est mort pour nos péchés » (1 Cor. 15:3), et qu’il « a souffert une fois pour les péchés » (1 Pierre 3:18). Sa mort et ses souffrances forment un tout que nous ne pouvons dissocier.


4.1 - La substitution

Les sacrifices offerts par les patriarches ou institués dans la loi de Moïse nous révèlent déjà la pensée de Dieu quant au grand principe de la substitution. Une victime parfaite prend la place du coupable, reçoit le jugement qu’il mérite, meurt à sa place. Par là, son péché est ôté. « Et il lui sera pardonné » (Lév. 4:26, 35). La période qui précède la croix est caractérisée par « la patience de Dieu » et « le support des péchés précédents » (Rom. 3:25). Dieu pouvait pardonner ainsi parce qu’à travers les sacrifices d’animaux qui étaient offerts, il voyait le seul sacrifice qui pouvait effectivement ôter les péchés : « l’offrande du corps de Jésus Christ, faite une fois pour toutes » (Héb. 10:10). C’est sur cette seule base que les péchés de tous les croyants de tous les temps ont été expiés.


4.2 - Une plénitude de jugement — La colère de Dieu

Mais si Christ a été notre Substitut, il a dû entrer dans la plénitude du jugement que nous méritions. Bien que ce sujet nous dépasse infiniment, arrêtons-nous pour contempler quelque peu ce prix inestimable que notre Sauveur a payé pour nous racheter.

Au jardin de Gethsémané, quelques heures avant la croix, le Seigneur élève vers son Père une ardente supplication : « Mon Père, s’il est possible, que cette coupe passe loin de moi » (Matt. 26:39). Mais ce n’est pas possible. D’ailleurs il est venu pour cela (Jean 12:27). Cette coupe, c’est celle de la colère de Dieu (cf És. 51:17 ; Jér. 25:15 ; Apoc. 14:10).

Mystère insondable ! durant les trois heures sombres de la croix, Jésus devra endurer la colère de Dieu contre le péché. « Lui-même a porté nos péchés en son corps sur le bois » (1 Pierre 2:24). Devant le Dieu saint qui ne peut voir le mal, ni tenir le coupable pour innocent, il répond de nos péchés, dont il s’est chargé en grâce. Les Psaumes évoquent la détresse de son âme : « Mes iniquités m’ont atteint, et je ne puis les regarder ; elles sont plus nombreuses que les cheveux de ma tête, et mon coeur m’a abandonné » (Ps. 40:12). « À cause de ton indignation et de ta colère ; car tu m’as élevé haut, et tu m’as jeté en bas » (Ps. 102:10). La justice de Dieu exigeait cela. « Celui qui n’a pas connu le péché, il l’a fait péché pour nous, afin que nous devinssions justice de Dieu en lui » (2 Cor. 5:21). Dieu ne pouvait pas simplement effacer nos péchés. La Victime parfaite qui s’offrait devait subir de la part du Dieu saint la totalité de ce qui était dû au péché. Et ainsi tous nos péchés ont été expiés. La justice de Dieu est satisfaite. Dieu peut justifier le pécheur tout en étant parfaitement juste : « en sorte qu’il soit juste et justifiant celui qui est de la foi de Jésus » (Rom. 3:26).


4.3 - L’abandon de Dieu

C’est dans le Psaume 22 d’une manière toute particulière que nous est dépeinte cette souffrance terrible que le Seigneur a endurée de la part de Dieu. « Mon Dieu ! mon Dieu ! pourquoi m’as-tu abandonné, te tenant loin de mon salut, — des paroles de mon rugissement ?… Et toi, tu es saint, toi qui habites au milieu des louanges d’Israël… Et tu m’as mis dans la poussière de la mort… Et toi, Éternel ! ne te tiens pas loin ; ma Force, hâte-toi de me secourir » (v. 1, 3, 15, 19). Les souffrances que les hommes lui ont infligées y sont présentes aussi. L’homme parfait a été parfaitement sensible à tous les coups et à tous les outrages que les hommes lui ont fait subir, — et quelles souffrances que celles de la crucifixion ! Mais ce qui surpasse toutes les autres douleurs, c’est celles de l’abandon de son Dieu.

À la fin des trois heures de ténèbres, l’expiation étant faite, le Seigneur retrouve la communion avec son Père. Il peut, comme aux premières heures de la croix, l’appeler « Père ». La lumière de la face de Dieu brille de nouveau sur lui ; c’est un premier exaucement à ses supplications.


4.4 - Jésus dans la mort

Cependant il doit encore entrer dans la mort. Il y entre, certes, dans la pleine jouissance de l’amour de son Père, et non plus sous sa colère. Mais cette mort est absolument nécessaire. Combien de fois ne l’avait-il pas dit à ses disciples ! Et combien de fois — sous de multiples formes — les Écritures n’en avaient-elles pas rendu témoignage ! Et elles nous font comprendre que cela n’a pas été une chose légère pour lui. Il doit connaître la mort dans son caractère de salaire du péché. En tant que notre Substitut, il doit être soumis à toutes les conséquences du péché, y compris la mort.

Considérons deux passages qui nous présentent d’une manière touchante ce qui a été dans le coeur du Seigneur, déjà bien à l’avance, lorsque cette pensée de la mort était devant lui. En Hébreux 5:7, nous lisons que « dans les jours de sa chair », il a « offert, avec de grands cris et avec larmes, des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort ». Et au Psaume 102, nous l’entendons dire : « Il a abattu ma force dans le chemin, il a abrégé mes jours. J’ai dit : Mon Dieu, ne m’enlève pas à la moitié de mes jours ! » (v. 23, 24). C’était pour le Seigneur une souffrance particulière que d’être retranché à la moitié de ses jours. Selon le gouvernement de Dieu, telle était la part des méchants, comme nous l’avons déjà remarqué. Le Psaume 55 précise : « Les hommes de sang et de fourbe n’atteindront pas la moitié de leurs jours » (v. 23). Le seul juste doit subir un sort semblable. Il ne mourra pas « de la mort des hommes droits » (Nom. 23:10) ; mais « il aura été compté parmi les transgresseurs » (És. 53:12).

Sa mort était nécessaire, mais sa résurrection ne l’était pas moins. Elle aussi avait été bien des fois annoncée. Il a « été exaucé à cause de sa piété » (Héb. 5:7). Maintenant, c’est l’exaucement complet. Dieu l’a ressuscité, « ayant délié les douleurs de la mort » (Act. 2:24). « Et il l’a fait asseoir à sa droite dans les lieux célestes, au-dessus de toute principauté, et autorité, et puissance, et domination, et de tout nom qui se nomme » (Éph. 1:20, 21).

Gardons les yeux fixés sur celui qui peut dire : « j’ai été mort ; et voici, je suis vivant aux siècles des siècles » (Apoc. 1:18). En encore : « Parce que moi je vis, vous aussi vous vivrez » (Jean 14:19).


4.5 - Le croyant et la mort

Possédant la vie de Christ ressuscité, le croyant est délivré de la crainte de la mort (Héb. 2:14). Même s’il doit passer par « le chemin de toute la terre », la mort n’a plus pour lui son amertume : il s’endort « en Jésus », « par Jésus » (1 Thess. 4:14), en attendant le jour glorieux de la résurrection.

Toutefois le Nouveau Testament signale encore, et même pour les chrétiens, le rapport nécessaire entre le péché et la mort. Dans un temps de puissance, le péché d’Ananias et de Sapphira, qui de connivence avaient « menti à l’Esprit Saint » (Act. 5:3), est sanctionné par la mort du corps. Paul, dans l’exercice de son autorité apostolique, envisage de livrer quelqu’un « à Satan pour la destruction de la chair, afin que l’Esprit soit sauvé dans la journée du Seigneur Jésus » (1 Cor. 5:5). Et l’apôtre Jean parle de « péchés à la mort » (1 Jean 5:16, 17). C’est que le gouvernement de Dieu sur la terre n’a pas pris fin, même s’il est souvent encore plus insaisissable qu’à l’époque de l’Ancien Testament.

Que le souvenir de ce qu’a coûté au Seigneur notre salut éternel demeure dans nos coeurs, et nous attache à lui ! Puissions-nous alors réaliser ce que dit l’apôtre : « Car l’amour du Christ nous étreint, en ce que nous avons jugé ceci, que si un est mort pour tous, tous donc sont morts, et qu’il est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui pour eux est mort et a été ressuscité » (2 Cor. 5:14, 15).

Que Dieu nous accorde de vivre comme des affranchis de Jésus Christ, — affranchis « de la loi du péché et de la mort » ! (Rom. 8:1).


5 - Question d’un correspondant : Nécessité de la mort physique de Christ ?

Un correspondant nous écrit : En méditant sur ce verset : « les gages (ou le salaire) du péché, c’est la mort », je n’arrive pas à bien saisir que la mort physique de Christ ait été nécessaire, après les souffrances expiatoires, pour la satisfaction de la justice divine…


Réponse :

L’article qui précède apporte en substance ce qui y répond. Nous y ajoutons les réflexions suivantes :

Le coeur est rempli de sainte crainte et d’adoration en contemplant « la grandeur infinie de celui qui pour nous sacrifia sa vie » dans les divers aspects de sa mort et les multiples conséquences de son oeuvre.


5.1 - La mort de Christ nécessaire pour que des hommes soient unis à Lui

La mort du Seigneur est le centre de l’accomplissement des conseils de Dieu. Tous ses différents aspects sont nécessaires et contribuent à cet accomplissement, mais nous ne les comprenons qu’en partie. Christ, devenu homme, devait mourir, quoiqu’il fût sans péché et ne fût nullement placé sous la sentence prononcée sur Adam pécheur. Cette nécessité, inséparable de celle de sa résurrection, a été annoncée maintes fois par le Seigneur lui-même (une dizaine de passages de Matt. 16:21 à Jean 12:33). Il est de plus confirmé qu’elle a été annoncée par Moïse et par les prophètes (Luc 24:26 ; Actes 17:3 ; 26:23…).

Nous lisons en Jean 12:24 : « À moins que le grain de blé, tombant en terre ne meure, il demeure seul, mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit ». La mort de Christ et sa résurrection étaient nécessaires pour que des hommes puissent avoir une part avec lui. Aucune union de Dieu (même manifesté en chair) n’était possible avec l’homme, car nous étions pécheurs. Christ est entré volontairement dans la mort pour que nous soyons unis à lui dans la résurrection d’entre les morts. Il l’a fait en grâce, pour nous délivrer et pour rendre impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort.


5.2 - La mort accomplie

L’expression « sa mort » a généralement un sens étendu tel qu’on le trouve en Luc 9:31 : « sa mort (ici, litt. son départ) qu’il allait accomplir à Jérusalem ». Cela comprend toutes les étapes de la croix, depuis les heures qui l’ont précédée jusqu’au tombeau.


5.3 - « C’est accompli » : la justice de Dieu satisfaite et la puissance de Satan détruite

Lorsqu’il est entré dans la mort en remettant son esprit entre les mains de son Père, Christ venait de déclarer : « C’est accompli ». Y avait-il encore quelque chose à faire ?

Tout d’abord il faut remarquer que le Seigneur n’est pas lié par le déroulement chronologique des différentes étapes de son oeuvre pour en parler. À cause de ce qu’il est, toute son oeuvre était aussi certaine avant qu’après son accomplissement. C’est pourquoi il dit en Jean 17:4, avant la croix : « J’ai achevé l’oeuvre que tu m’as donnée à faire ». La déclaration « C’est accompli » intervient au moment où s’achèvent les heures de l’abandon qui constituaient de très loin l’étape la plus douloureuse, où il était privé de la communion avec le Père. Et son entrée dans la mort du corps faisait partie de cet accomplissement. Christ… « s’étant livré lui-même à la mort… rendit son esprit, courbé sous le poids de nos péchés. Satan, le prince de ce monde, qui avait le pouvoir de la mort, bien que ne trouvant rien en Christ qui lui donnât un pouvoir quelconque sur lui, se réjouit de sa victoire… Mais sa joie fut de courte durée… il avait eu à soutenir le combat avec Lui, il avait eu à déployer toute sa puissance, toute sa force, contre Celui qui avait pris notre cause en main. Mais Christ s’était assujetti lui-même à la justice de Dieu, et non à ceux qui le persécutaient. En apparence, le diable exécutait la sentence, parce qu’il avait sur nous la puissance de la mort comme jugement de Dieu, mais la sentence elle-même était la justice de Dieu contre nous. Or la justice de Dieu était satisfaite et la puissance de Satan détruite : Par la mort, il a détruit celui qui avait le pouvoir de la mort ». (*)

(*) J.N.D. La résurrection, vérité fondamentale de l’évangile.


5.4 - La mort de Christ nécessaire pour que les péchés soient ôtés

Dieu a pardonné nos péchés, mais il ne pardonne jamais le péché, principe de mal. La mort est le seul moyen pour que nous en soyons délivrés (Rom. 8:3). S’il est « réservé aux hommes de mourir une fois, et après cela le jugement », Christ, en contraste, a subi le jugement avant de mourir parce qu’il l’a fait volontairement, pour nous, lui qui était sans péché mais qui a été fait péché pour nous. Il meurt après avoir porté le jugement à notre place pour en finir à jamais avec le péché. « Le péché est ôté en entier, il est ôté avec la vie à laquelle il fut attaché. La mort de Christ a mis fin, pour la foi, à l’existence du vieil homme, de la chair, du premier Adam, vie dans laquelle nous étions responsables devant Dieu, et dans laquelle Christ, en grâce, s’est placé pour nous. « Ce qui était impossible à la loi, en ce qu’elle était faible par la chair, Dieu, ayant envoyé son propre Fils, en ressemblance de chair de péché, et pour le péché, a condamné le péché dans la chair » (Rom. 8:3).

(*) J.N.D. Un homme en Christ.


Dorénavant, Christ étant mort, nous sommes judiciairement morts avec lui, morts au péché. Il en résulte que nous sommes appelés à marcher maintenant comme d’entre les morts étant faits vivants, que la mort physique de nos corps n’est plus nécessaire ; ceux qui seront vivants à sa venue seront changés sans passer par la mort.


5.5 - Nécessité de l’effusion du sang

Un autre côté important, c’est que « sans effusion de sang il n’y a pas de rémission ». L’effusion du sang est bien la démonstration publique que la mort est intervenue. Nous ne pouvons expliquer la valeur infinie que Dieu attache au sang de Christ. Elle est démontrée par les effets de ce sang. Nous avons la rédemption par son sang (Éph. 1:7), une rédemption éternelle (Héb. 9:12). Il a fait la paix par le sang de sa croix (Col. 1:20) ; nous sommes justifiés par la foi en son sang (Rom. 3:25) et de plus, nous entrons dans les lieux saints par le sang de Jésus (Héb. 10:19), dans ces lieux saints qui devaient être purifiés par ce même sang (Héb. 9:23).


5.6 - Effets de la mort de Christ dans nos vies

Enfin, son corps donné, son sang versé, tel est le souvenir que le Seigneur nous a laissé pour que nous annoncions sa mort jusqu’à ce qu’il vienne.

Nous entrons bien peu dans ce qu’a été la mort de Christ, sinon par les conséquences qui en découlent pour nous. En être occupé lie nos coeurs à Celui qui l’a accomplie pour nous et qui veut nous accorder de « porter toujours dans le corps la mort de Jésus afin que la vie aussi de Jésus soit manifestée dans notre corps ».