L’obéissance de la foi — Romains 1:5

Frank Binford Hole [ajouts bibliquest entre crochets]

Scripture Truth, vol. 40, 1959-61, p. 264).

1 - [Besoin d’obéissance]

2 - [Relation entre obéissance et foi]

3 - [Il y a une nouvelle création]

4 - [Obéissance en relation avec la foi au sujet de la nouvelle nature]

5 - [Obéissance en relation avec la foi au sujet du Mystère (du corps de Christ)]

6 - [L’unité est une création de l’Esprit de Dieu. La garder pratiquement fait partie de l’obéissance de la foi]


Romains 1:5: (l’apôtre Paul) « … nous avons reçu grâce et apostolat pour l’obéissance de la foi parmi toutes les nations… »

Romains 16:25-26 : « … le mystère… a été donné à connaître à toutes les nations… pour l’obéissance de la foi… »


1 - [Besoin d’obéissance]

Il est remarquable que cette expression, que nous avons prise comme titre, apparaît deux fois dans l’épître aux Romains ; d’abord dans les versets du début, en rapport avec l’Évangile que Paul était chargé de prêcher, puis de nouveau dans les versets de la fin de l’épître, en rapport avec le Mystère [de l’assemblée, ou église, corps de Christ] qu’il avait aussi à faire connaître parmi toutes les nations.

Or, les saints de Rome habitaient la ville qui, à cette époque, dominait le monde civilisé et imposait l’obéissance aux peuples nombreux et variés qu’elle avait soumis. Ils pouvaient donc facilement avoir été contaminés par l’esprit de puissance qui les entourait, et ne pas avoir suffisamment compris que la foi authentique engage celui qui la possède à vivre dans l’obéissance. L’esprit de désobéissance est très répandu dans le monde d’aujourd’hui, et nous, chrétiens modernes, avons bien besoin de voir en face l’importance de l’obéissance dans les choses de Dieu.


2 - [Relation entre obéissance et foi]

Nous osons penser que la plupart d’entre nous ne commenceraient guère par associer foi et obéissance dans nos pensées : Nous penserions plus probablement à la foi comme produisant une bénédiction — que ce soit le salut, l’intelligence ou la consolation. Il peut donc être salutaire pour nous de prendre le temps de considérer comment l’obéissance jaillit à partir de la foi, soit en rapport avec l’Évangile soit en rapport avec le Mystère.


3 - [Il y a une nouvelle création]

L’épître aux Romains est, comme nous le savons sans doute, le déploiement ordonné de l’Évangile pour l’instruction des croyants. Nous y découvrons tout d’abord comment un Dieu juste peut quand même justifier des pécheurs impies, les purifier de toutes leurs offenses et les réconcilier avec Lui-même. Dans la dernière partie de Romains 5, nous sommes confrontés à un autre problème, tout aussi grave, sinon plus. Nous possédons chacun une nature déchue, d’où sortent tous nos péchés. Nous apprenons que Dieu a introduit un Autre — qui est nommé « le dernier Adam » en 1 Corinthiens 15 — et nous, les croyants, sommes identifiés avec Lui dans Sa mort et Sa résurrection. Notre « vieil homme » — tout ce que nous étions en tant qu’enfants déchus d’Adam — a été « crucifié avec Lui » et nous sommes maintenant introduits dans Sa vie de ressuscité. Cela nous impose-t-il une quelconque obligation ?


4 - [Obéissance en relation avec la foi au sujet de la nouvelle nature]

Oui, c’est clairement le cas. Bien que croyants, la vieille nature adamique n’a pas été éradiquée de nous, et nous pouvons donc trop facilement être gouvernés pratiquement par elle, obéissant à ses convoitises qui sont tout simplement du péché. Et pendant tout ce temps, nous avons été amenés à cette nouvelle vie de ressuscités en Christ, et habités par son Esprit. C’est pourquoi cette instruction précise nous est adressée : « Tenez-vous pour morts au péché, mais pour vivants à Dieu dans le Christ Jésus notre Seigneur » (Rom. 6:11).

Cela exige de notre part une obéissance, et cette obéissance doit être celle de la foi. La foi comprend ce dont parle le verset précédent, à savoir que Christ « est mort une fois pour toutes au péché, mais en ce qu’Il vit, Il vit à (pour) Dieu ». Il n’avait pas de péché en Lui, mais le péché a été sur Lui, dans le jugement terrible du péché lorsqu’Il est mort sur la croix ; mais ayant épuisé ce jugement, dans Sa vie de ressuscité, Il vit pour (à) Dieu. Or, dans tout cela, nous avons été identifiés avec Lui par la grâce. L’avons-nous saisi par la foi ? Alors, comment allons-nous y obéir dans la foi ?

Évidemment, par le renversement complet de notre ancien mode de vie. À l’époque où nous n’étions pas convertis, nous partagions la vie des hommes et des femmes du monde. Nous étions tout à fait vivants au péché sous ses très nombreuses formes et entièrement morts pour Dieu. Ce que la foi reconnaît et à quoi elle tient, nous place exactement à l’opposé de cela : et l’obéissance de la foi fait de ce à quoi elle tient, une réalité pratique dans nos vies. S’il en était ainsi pour chacun de nous, et à tout moment, quel contraste énorme serait visible entre la vie vécue par les chrétiens et celle vécue par le monde qui les entoure. Les effets pratiques de l’Évangile seraient très clairs pour tous. Et c’est ainsi que Dieu veut qu’il en soit.


5 - [Obéissance en relation avec la foi au sujet du Mystère (du corps de Christ)]

Le Mystère auquel il est fait allusion à la fin de l’épître aux Romains n’y est pas exposé, mais il l’est plutôt dans l’épître aux Éphésiens, de sorte que c’est là que nous pouvons trouver comment l’obéissance de la foi peut être rendue en rapport avec le Mystère. Si on lit attentivement le début d’Éphésiens 2, on note aux v. 1 et 2 que c’est « vous » — les Gentils — qui sont considérés, tandis qu’au v. 3, c’est « nous » — les Juifs — qui sont examinés. Dans les deux cas, le verdict est le même : « morts dans les fautes et dans les péchés ». De ces deux classes, certains sont atteints par la riche miséricorde de Dieu et sont « vivifiés … avec le Christ ». Or, vivifier, c’est donner la vie, et cette vie qui est la nôtre avec Christ est une œuvre de nouvelle création, comme nous le voyons en arrivant à Éph. 2:10 : « Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour les bonnes œuvres ». Le mot « créer » apparaît à nouveau au v. 15. Pour les saints d’aujourd’hui, l’inimitié entre Juifs et Gentils est abolie puisque l’œuvre actuelle de Dieu est de « créer des deux, en Lui-même, un seul homme nouveau, en faisant ainsi la paix ».

À l’époque de l’Ancien Testament, la loi exigeait une séparation rigide entre Juifs et Gentils, afin que les Juifs ne soient pas infectés par les idolâtries des Gentils. Le fait qu’un jour viendrait où Dieu introduirait un nouvel ordre de choses de création, dans lequel cette séparation serait complètement abolie, ne pouvait alors être donné à connaître, mais devait rester un « mystère », ou « secret ». Maintenant cependant, parmi toutes les nations où l’Évangile pénètre, ce mystère est révélé, et la foi qui le reçoit conduit à l’obéissance, car il impose une responsabilité sur tous ceux qui y sont amenés par la miséricorde de Dieu. L’obéissance est donc requise.


6 - [L’unité est une création de l’Esprit de Dieu. La garder pratiquement fait partie de l’obéissance de la foi]

Prenons l’exemple d’Éph. 4:3. Les heurts qui endommagèrent les premières assemblées chrétiennes provenaient en grande partie de l’introduction de la rigidité et du cérémonial juifs d’une part, ou du laxisme et de l’intellectualisme des Gentils d’autre part : Romains 14 est un chapitre qui le souligne, de même que Colossiens 2:3 et 16. De nos jours, vingt siècles plus tard, le clivage entre Juifs et Gentils n’est peut-être pas aussi évident ; mais si nous nous trouvions dans une assemblée où se trouveraient des convertis venus d’Asie et d’Afrique, et d’Amérique et de Grande-Bretagne, nous découvririons vite combien est nécessaire l’injonction de garder « l’unité de l’Esprit ».

Cette unité étant la création de l’Esprit de Dieu, nous n’aurions jamais pu la faire, et nous ne pouvons pas non plus la briser ; bien que, dans la vie pratique, nous puissions la « garder » ou l’ignorer. Dans la mesure où nous rendons une obéissance de la foi à ce que le mystère a établi et révélé, nous le gardons.

Nous devons donc nous encourager mutuellement à rendre l’obéissance de la foi, tant à l’Évangile que nous avons reçu qu’au Mystère qui nous a été révélé.