Michael Hardt (extrait/condensé)
Folge Mir nach 2025-05, p. 26-31 — Extrait de : Die Zufluchtsstädte – Bild und Bedeutung, p. 34-41. Ernst-Paulus Verlag
1 - [Après l’institution des villes de refuge en Nombres 35]
2 - Josué 20:1-3 — Importance des villes de refuge
3 - Josué 20:4-6 — Procédure d’accueil
4 - Josué 20:7-9 — [Situation géographique]
5 - Les Lévites et les villes de refuge
5.1 - [Attribution des villes aux Lévites suite à leur requête]
5.2 - [48 villes aux lévites, 6 villes de refuge]
5.3 - [Situation dispersée en Israël]
5.4 - [Signification comme type]
5.5 - [Hébron attribuée aux sacrificateurs]
À la fin du livre de Josué, Dieu revient en détail sur les villes de refuge dont il avait déjà parlé à Moïse (Nb. 35). Entre-temps, Moïse, l’homme de Dieu, était mort, Israël avait traversé le Jourdain et Josué avait mené la guerre de conquête pour prendre possession du pays promis. De nombreuses batailles avaient été livrées et le pays avait été conquis. Après ces combats, Josué répartit le pays entre les différentes tribus. C’est dans ce contexte que le sujet des villes de refuge est de nouveau abordé.
« L’Éternel dit à Josué : Parle aux fils d’Israël, et dis-leur : Établissez-vous les villes de refuge dont je vous ai parlé par Moïse, où pourra s’enfuir l’homicide qui aura tué quelqu’un par inadvertance, sans intention ; et elles vous serviront de refuge devant le vengeur du sang » (Josué 20:1-3).
On comprend facilement pourquoi il était important à ce stade de rappeler une fois de plus les villes de refuge et leur rôle. Verser le sang aurait souillé le pays. Les villes de refuge étaient absolument nécessaires pour empêcher qu’un vengeur du sang verse le sang d’innocents. Ces villes devaient donc être utilisées correctement si Israël voulait posséder et jouir durablement du pays qu’ils venaient de conquérir.
De plus, Dieu donne à cette occasion des instructions supplémentaires qui indiquent la procédure à suivre dans de tels cas : comment fallait-il procéder exactement si quelqu’un se rendait dans une ville de refuge, se disant homicide et demandant protection ? Fallait-il le croire ?
« L’homicide s’enfuira dans l’une de ces villes, et il se tiendra à l’entrée de la porte de la ville et exposera son cas aux oreilles des anciens de cette ville, et ils le recueilleront auprès d’eux dans la ville et lui donneront un lieu pour habiter avec eux. Si le vengeur de sang le poursuit, ils ne livreront pas l’homicide entre ses mains, car il a tué son prochain sans intention, et il ne le haïssait pas auparavant. Il restera dans cette ville jusqu’à ce qu’il comparaisse devant l’assemblée pour être jugé, jusqu’à la mort du grand sacrificateur qui sera en ces jours-là ; alors l’homicide pourra retourner dans sa ville et dans sa maison, dans la ville d’où il s’était enfui » (Josué 20:4-6).
Maintenant que le peuple était dans le pays, les choses devenaient « graves ». Il était temps d’entrer dans les détails. Les versets cités donnent l’image suivante :
Le reste du chapitre nous informe sur les six villes de refuge et leur situation géographique. Tout d’abord, les villes dans le pays de Canaan sont nommées (20:7) :
Vient ensuite la liste des villes « au-delà du Jourdain, à l’est de Jéricho » (20:8) :
Les villes de refuge étaient réparties bien uniformément dans le pays. Il n’y avait guère plus de 60km à faire pour atteindre la ville de refuge la plus proche, et pour la plupart des Israélites, les villes de refuge étaient encore bien plus proches. Dieu avait pris soin en grâce en faveur des homicides involontaires.
En Josué 21, les Lévites viennent à Silo, où la demeure de Dieu
a été établie (Josué 18:1). Ils ont une requête légitime à présenter à Éléazar,
le sacrificateur, à Josué et aux autres chefs : ils n’ont pas reçu de part
d’héritage dans le pays ; c’était si beau que le Seigneur fût leur
héritage (Deutéronome 10:9 ; 18:1.2 ; Nombres 18:24). Mais Dieu avait
ordonné qu’on leur donne des villes pour y habiter et des pâturages (banlieues)
pour leur bétail (Nombres 35:1-8). Les Lévites se réfèrent maintenant à cela
devant Josué : « L’Éternel a ordonné par Moïse de nous donner des
villes pour y habiter et des banlieues pour notre bétail
» (21: 2).
Sur ce, 48 villes sont attribuées aux Lévites (21:41), dont les six villes de refuge, deux pour chacune des trois familles qui composaient la tribu de Lévi :
Le fait que les villes de refuge soient habitées par des Lévites était une grâce particulière de la part de Dieu, à la fois pour les Lévites et pour tout le peuple. Le patriarche Lévi avait gravement péché avec son frère Siméon lorsqu’ils avaient vengé leur sœur Dina (Genèse 34:25 et suiv.). En conséquence, leurs descendants devaient être dispersés : « Maudite soit leur colère, car elle a été violente, et leur fureur, car elle était cruelle ! Je les diviserai en Jacob et les disperserai en Israël » (Genèse 49:7).
Cette punition fut accomplie maintenant à l’occasion de Josué 21. Les 48 villes étaient dispersées parmi les 12 tribus. Mais Dieu poursuivait par-là des desseins de bénédiction. De cette manière, les Lévites étaient répartis dans tout le pays, et étaient facilement accessibles, de sorte qu’ils pouvaient enseigner le peuple (Malachie 2:7). En outre, ils reçurent le privilège de gérer les villes de refuge ordonnées par Dieu (*). C’est ce que nous apprenons en Josué 21 : six de leurs villes ont été désignées comme lieux de refuge.
(*) Quand tout allait bien, les Lévites avaient une capacité de discernement et pouvaient, par l’enseignement correspondant, être d’une grande aide au peuple pour l’application de la loi. — Appliqué aux chrétiens, ce fait a certainement une signification spirituelle, justement lorsqu’il s’agit de savoir s’il faut exercer une mesure de discipline (comme par exemple une exclusion selon 1 Corinthiens 5).
L’homicide symbolise le peuple juif. Ils ont mis à mort le Seigneur Jésus, mais n’ont pas été immédiatement jugés comme meurtriers. Par grâce, ils ont plutôt été traités comme des homicides involontaires — et l’assemblée (l’Église) est devenue pour eux la ville de refuge, dont l’espérance est liée au ciel, et non à un héritage terrestre. Pierre a en effet dit qu’ils avaient agi « par ignorance » (Actes 3:17), et le Seigneur a prié : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Luc 23:34).
En 1 Chroniques 6:54,55,57, 67, il y a une référence historique à l’attribution des villes de refuge. Nous apprenons en outre que Hébron était non seulement devenue une ville pour les Lévites, mais aussi une ville pour les sacrificateurs (fils d’Aaron) :
« Aux fils d’Aaron, de la famille des Kehathites (car le
sort tomba pour eux), on donna Hébron dans le pays de Juda, et sa banlieue
autour d’elle… On donna aux fils d’Aaron la ville de refuge Hébron, et Libna et
sa banlieue, et Jattir, et Eshtemoa et sa banlieue
».