par Henri Rossier (condensé par Bibliquest)
Table des matières :
1 - Caractères du livre de l’Apocalypse
3 - 1° Partie : ch. 1 — Les choses que Jean a vues
4 - 2° partie — Les choses qui sont — Ch. 2 et 3
4.1 - Quatre et trois. Vainqueurs. Résidu. Forme des 7 lettres
5 - 3° partie : Les choses qui doivent arriver après celles-ci — Ch. 4 à 22
6 - Événements jusqu’à l’établissement du règne de Christ. — Ch. 4 à 11:18
6.1 - La scène céleste : Le trône et l’Agneau. — Ch. 4 à 5
6.2 - Les voies de Dieu envers le monde. — Ch. 6 à ch. 11:18.
6.2.1 - Les six premiers sceaux. — Ch. 6
6.2.2 - Les 144000 scellés et la grande multitude. — Ch. 7
6.2.3 - Le septième sceau : les quatre premières trompettes. — Ch. 8:1-12
6.2.4 - Les 5° et 6° trompettes. — Ch. 8:13 à ch. 9
6.2.5 - Le petit livre — Ch. 10 à ch. 11:13
6.2.6 - La septième trompette. — Ch. 11:14-18.
7 - Exposé détaillé des derniers jours sous leur aspect religieux. — Ch. 11:19 à ch. 19
7.1 - Acteurs principaux de la scène finale. — Ch. 11:19 à ch. 14:5.
7.1.1 - La femme, sa semence et le dragon. — Ch. 11:19 à ch. 12:17
7.1.2 - Les deux bêtes. — Ch. 13.
7.1.3 - L’Agneau et les 144000. — Ch. 14:1-5
7.2 - Voies de Dieu pendant la crise finale. — Ch. 14:6-20.
7.3 - Les sept coupes (« la colère de Dieu consommée »). — Ch. 15 et 16
7.4 - Babylone et la Bête. — Ch. 17 et 18
7.6 - SIXIÈME GROUPE — La nouvelle Jérusalem pendant le millenium. — Ch. 21:9 à ch. 22:5
7.7 - APPENDICE — Ch. 22:6-16.
L’Apocalypse est un livre prophétique
;
beaucoup d’explications ont été données qui sont des aberrations incroyables. Elle
a en vue le temps de la fin, même s’il peut y avoir dans le temps présent des
accomplissements partiels (2 Pierre
1:20). Par exemple dans les sept églises des ch. 2 et 3, il y a la dispensation
actuelle, mais ces chapitres vont jusqu’à la venue de Christ et au rejet
définitif de l’église professante, ce qui n’a pas encore eu lieu. Comme livre
prophétique, l’Apocalypse traite de la ruine finale de notre dispensation et de
ce qui arrivera pour que cette dernière fasse place au règne glorieux de
Christ.
L’Apocalypse est un livre de jugements
.
Christ s’y révèle comme juge de l’Église responsable et du monde.
L’Apocalypse est dans un sens le livre de la venue de Christ.
Il ne s’agit pas, sauf
occasionnellement (3:11), et dans les derniers versets du livre (qui ne font
point partie de la prophétie), de la venue du Seigneur pour son Église
, mais de sa
venue en jugement
(deuxième acte de sa venue dans le Nouveau Testament).
Cette venue a pour but l’établissement du règne du Seigneur et le jugement est
le moyen de l’introduire.
L’Apocalypse est un livre symbolique
.
Un symbole enferme « une pensée infinie dans une forme limitée ». Il est donc
nécessaire, pour nous faire saisir un ensemble immense de vérités, que nous ne
pourrions en aucune manière embrasser sans lui. Le symbole nous présente tantôt
un être vivant, ange, homme, animal, ou un groupe d’êtres vivants, ou un objet
inanimé, ou un groupe d’objets destinés à nous présenter certaines qualités
morales dont l’ensemble nous échapperait sans cela. Presque tout est symbole
dans l’Apocalypse, à l’exception du ch. 11:4-13 et du ch. 20:4 au 21:4. Exemples
de symboles : l’Agneau, les anciens, la femme et le fils mâle, la
prostituée, les deux témoins, les cent quarante-quatre mille, les quatre
animaux, les deux bêtes, le trône, Babylone, la nouvelle Jérusalem, etc.
Le livre de l’Apocalypse, à part l’introduction (1:1-8) et les derniers versets (22:16-21), est divisée en trois parties (1:19) :
1° Les choses vues par le prophète (chap. 1).
2° Les choses qui sont (2 et 3).
3° Les choses qui doivent arriver après celles-ci (4 à 22).
Ce livre est une révélation de Jésus Christ donnée par Dieu à Christ, transmise non par un ange, mais par l’ange, le représentant de Christ, à Jean, afin que ce dernier rende témoignage des choses qui constituent sa vision. Cette révélation de Jésus Christ n’est pas seulement une révélation qu’il nous communique, mais une révélation au sujet de sa personne.
Sans doute, nous connaissons le Seigneur sous des caractères plus précieux, plus élevés, plus intimes (époux, corps de Christ, Fils de l’amour du Père etc.), que dans l’Apocalypse ; mais sans ce livre, beaucoup de traits de notre bien-aimé Sauveur nous manqueraient et nous ne posséderions pas un Christ complet. Tel est, par exemple, l’Agneau, le Lion de Juda, au milieu du trône, le Fils de l’homme triomphateur conduisant toutes les armées du ciel à la victoire finale, toutes ses manifestations angéliques, et tant d’autres caractères que nous noterons à leur place.
Cette révélation de Jésus Christ est envoyée aux sept églises
symboliques, c’est-à-dire à ce qu’est devenue l’Église livrée à sa
responsabilité, mais ne leur est pas adressée. Elle est adressée au prophète
qui la fait connaître à l’ange de l’assemblée et à ceux pour
lesquels elle est destinée et qui ont des oreilles pour
entendre (très différent des épîtres adressées aux églises dans le Nouveau
Testament). Ceux qui reçoivent ces communications et en font leur profit, sont
ceux qui, en les entendant, peuvent dire : « À celui qui nous aime ». Le caractère
de la venue
de Christ dans ce livre
est donné au verset 8.
Il s’agit de Christ, mais de Christ sous un caractère inconnu jusque-là dans son ensemble, quoique les détails en soient révélés dans la prophétie de Daniel et ailleurs.
C’est Christ homme, avec des attributs divins, mais non pas dans son caractère d’intercesseur, —
Christ ceint d’une ceinture d’or, non pour servir, car la robe, symbole de sa dignité, descend jusqu’aux pieds, mais Christ homme et Ancien des jours, — appliquant son appréciation sacerdotale à ce qui a le nom de l’Assemblée ici-bas, sondant toutes choses et marchant comme juge au milieu des chandeliers.
Jean, le disciple bien-aimé, n’avait jamais rencontré son Sauveur revêtu de ce caractère, aussi il tombe à ses pieds comme mort, ne pouvant supporter la pleine lumière et le feu dévorant de sa présence. Il reçoit de la bouche du juge lui-même l’assurance qu’Il est l’homme jadis crucifié, puis ressuscité et vainqueur du hadès et de la mort, gage de la résurrection de ses bien-aimés. Le prophète n’a donc rien à craindre.
L’objet du jugement n’est pas l’Assemblée, corps de Christ, ou Épouse de Christ, ou habitation de Dieu par l’Esprit et édifiée par Christ lui-même ; mais c’est l’Église vue du dehors, pour ainsi dire, confiée à la responsabilité de l’homme, et comme telle, dès ce moment-là, tombant en ruine.
Elles existaient du temps de Jean et existent encore maintenant. L’Apocalypse est un livre de jugement, et il traite donc de l’Église responsable, l’Église d’alors et d’aujourd’hui. Il s’agit de montrer que le jugement commence par la maison de Dieu (1 Pierre 4:17). Il s’agit aussi de réveiller les vrais croyants au milieu de cet état de choses, et de les encourager à la victoire par des promesses.
Si d’un coté ce qui est dit aux sept églises est un avertissement qui nous concerne tous aujourd’hui (les 7 églises existaient en même temps à l’époque), d’un autre coté il s’agit d’une prophétie sur ce qui arriverait à l’Église en général.
On a donc ici l’histoire de l’Église responsable dans son
développement successif, depuis l’abandon du premier amour (Éphèse). La période
où l’Église est sortie dans sa beauté et sa pureté primitive (début des Actes) n’est
pas du tout
mentionnée ici. L’Esprit
de Dieu commence au déclin qui suit son établissement d’origine divine ;
l’état de l’église est vu comme dépendant de sa responsabilité, non pas de la
grâce.
On retrouve le même principe à Sardes, quant à ce qui est issu de la Réformation. Ce n’est pas cette dernière œuvre qui est mise en jugement, mais ce qui en est résulté (quand elle a été confiée aux soins de l’homme et qu’elle n’a plus eu que le nom de vivre).
Les sept églises se divisent en quatre et trois. Les quatre premières églises nous donnent l’histoire complète de la chrétienté jusqu’à la venue du Seigneur et à l’établissement de son royaume.
Les bénédictions ne sont pas accordées à l’ensemble qui tombe sous le jugement, mais à la victoire personnelle, à « celui qui vaincra ». Cette victoire consiste à résister au courant du mal particulier qui emporte chaque église et à agir contrairement à ce mal, en nageant contre le courant. Notons ici deux détails importants :
1° Dans les trois premières églises, l’exhortation à écouter ce
que l’Esprit dit aux assemblées s’adresse encore à l’Église comme ensemble,
bien qu’elle suppose que
tous n’auront pas des oreilles pour l’entendre. Cette exhortation conserve
encore un caractère général, et précède
la récompense promise à celui qui vaincra. Dans l’église de Thyatire, c’est
l’inverse, parce qu’on a un résidu formé au milieu de l’apostasie générale
(2:24), et l’exhortation à écouter suit
la promesse de récompense. Récompense et exhortation ne sont plus pour
l’ensemble, mais pour le résidu. Il en est nécessairement de même pour les
trois dernières églises qui ne considèrent plus la totalité de l’Église, mais
ce qui s’en est séparé.
2° Dans chaque église, le nom
que prend le Seigneur est en rapport avec l’état de l’église — la victoire
est la contrepartie de cet état — la récompense
est en rapport avec le genre de victoire, et elle consiste
toujours dans une com
munion publique
ou cachée avec le Seigneur.
Dans les quatre premières églises, le Seigneur prend les caractères déjà connus sous lesquels il s’est révélé au premier chapitre. Dans les trois dernières, il se révèle sous des caractères nouveaux qui sont comme une nouvelle révélation de lui-même à l’âme des fidèles.
Les quatre premières églises nous présentent :
Éphèse,
déclin de l’église
primitive ; il a commencé au temps des apôtres. Menace : la lampe
ôtée = l’assemblée supprimée.
Smyrne,
la période des
persécutions, permises pour arrêter le déclin et restaurer l’Assemblée. Opposition de la synagogue de Satan, ceux qui
ont la prétention à être le peuple de Dieu.
Pergame,
l’établissement
(avec Constantin) du trône de Satan dans l’Église = le monde extérieurement
christianisé. Les témoins fidèles sont persécutés au milieu d’elle.
Thyatire
enfin, la
forme romaine de l’Église, qui donne son caractère à la chrétienté jusqu’à la
venue du Seigneur ; la fausse prophétesse avec sa fornication et son culte
idolâtre (*) ; c’est dans ce milieu, non pas en Thyatire proprement dite, mais
dans l’état de l’Église caractérisé par Thyatire, que se forme un résidu bien
défini comme ensemble : « Les autres
qui
sont à Thyatire ».
(*) Balaam (2:14), les Nicolaïtes (2:6, 15), et Jésabel (2:20), ont au fond le même caractère (pousser en faveur du mélange de l’Église et du monde), seulement Balaam exerce son action du dehors, les Nicolaïtes forment une secte dans l’Église, Jésabel est ce qui caractérise l’Église elle-même.
Les trois dernières églises sont, d’après un ordre symétrique (4+3)
qui se répète tout le long de l’Apocalypse, un sujet spécial sorti du sujet
général ; différentes des quatre premières, elles ne se succèdent que dans une
certaine mesure ; elles sont plutôt cœxistantes. Elles constituent à leur origine
le résidu mentionné à
Thyatire, mais deux d’entre elles, Sardes et Laodicée, ne nous sont montrées
que comme la corruption de ce qui à un moment donné avait été établi en puissance
par le Seigneur.
Sardes
est le
protestantisme mort issu de la Réformation.
Philadelphie,
le
réveil produit au milieu de cet état et qui, sur la base de l’amour fraternel,
comme son nom l’indique, garde la parole du Véritable et ne renie pas le nom du
Saint, tout en ayant peu de force extérieure, faiblesse à laquelle le Seigneur (qui
a la force) supplée en lui ouvrant lui-même la porte de l’Évangile. — Cette
église groupe les saints en dehors de la synagogue de Satan dans la commune
attente du retour de Christ. Celui-ci la reconnaît et ne lui adresse aucun
blâme. Vaincre pour Philadelphie est retenir
ce qu’elle a
: peu de force, Sa parole, Son nom, Son attente. Tout réveil
qui a ce caractère appartient à Philadelphie et subsistera jusqu’à la venue du
Seigneur ; Philadelphie aura une couronne, sera gardée de l’heure de la
tentation (l’église ne passe pas par la grande tribulation) et sera introduite
dans la gloire. Ses bénédictions seront indissolublement liées à la gloire de
Dieu et de Christ (colonne dans le temple, etc.).
Laodicée
est en un sens
le résultat de ce que le
réveil de Philadelphie a produit dans la chrétienté professante : une grande
activité extérieure sans vie, sans cœur pour le Seigneur, sans connaissance de
soi-même, et entièrement basée sur l’énergie du vieil homme, par laquelle on
pense acquérir les bénédictions divines — chose dégoûtante pour le Seigneur qui
la vomit de sa bouche. Elle attendra dans cette situation le jugement final qui
tombera sur elle.
C’est ce qui suit l’enlèvement de l’Église. Cet enlèvement n’est pas mentionné parce que le sujet est celui de l’Église responsable, et non pas les bénédictions célestes de l’Église. Les ch. 4 à 18 ne parlent plus de l’Église en tant que telle, et le caractère des saints et fidèles n’est plus le caractère de grâce des chrétiens.
Cette nouvelle partie commence par les mots « après ces choses », c’est-à-dire après que la période de l’Église responsable est terminée (*).
(*) Ce terme ne signifie pas toujours que les événements introduits succèdent aux événements précédents (cf. 7:1, 9; 15:5; 18:1; 19:1).
L’Église responsable a atteint la fin de son histoire sur la terre. Ceux qui ont vaincu ont été transportés dans le ciel (selon la promesse faite à Philadelphie). La voix du Fils de l’homme révélé au chapitre 1, invite le prophète à venir assister à la scène céleste. Il voit maintenant (chap. 4) le trône du gouvernement divin dans le ciel, car il n’est plus sur la terre. Celui qui est assis sur le trône, le Seigneur, Dieu, Tout-Puissant, s’identifie à un certain moment avec Christ par lequel il a créé toutes choses (l’assimilation des deux personnes caractérise les écrits de Jean). Le trône est accompagné de tout l’appareil judiciaire ; mais l’alliance avec la création (l’arc en ciel) est hautement maintenue au moment où les jugements vont fondre sur la terre. Sur le trône lui-même, la gloire divine est manifestée dans une personne, mais non pas dans son isolement inaccessible, car d’autres trônes sont associés avec Lui, et sur ces trônes des anciens, les saints célestes de toutes les dispensations dans leur caractère de rois. Enfin, au milieu du trône et autour du trône, c’est-à-dire entrant dans la composition du trône lui-même, les quatre êtres vivants (anges ou saints, selon l’occasion) ayant les attributs nécessaires (puissance, fermeté, intelligence, rapidité d’action) pour exécuter les jugements divins sur la terre.
Au chapitre 5, nous trouvons l’Agneau immolé au milieu du trône.
Ce mot l’Agneau (arnion) est tout à fait caractéristique de la troisième
division de l’Apocalypse. Il s’y rencontre vingt-neuf fois et une seule fois
dans tout le reste du
Nouveau Testament (Jean 21:15) (*). L’Agneau est sans doute celui qui a
souffert pour accomplir la rédemption, mais avant toutes choses, le Messie,
qui, parce qu’il a souffert, parce qu’il a été immolé, devient au milieu du
trône le centre de tous les conseils de Dieu, celui sur l’œuvre duquel la
glorieuse éternité est fondée, celui aussi qui est seul digne d’ouvrir les
sceaux du livre, de donner essor aux voies de Dieu, destinées à introduire son
règne et la manifestation de sa gloire sur la terre.
(*) Amnos (Jean 1:29, 36; Actes 8:32; 1 Pierre 1:19). Arnos (Luc 10:3).
L’Agneau n’est pas plus isolé ici que le Seigneur Dieu Tout-puissant, au chapitre 4. Les quatre animaux et les Anciens sont devant Lui avec l’équipement de la sacrificature, la louange et l’intercession, comme ils l’étaient au chapitre 4 avec l’équipement de la royauté. L’Agneau « vient », mot initial de tout le reste du livre, il prend le livre écrit au-dedans et sur le revers, le livre des conseils et des voies de Dieu, auxquels seul il a le droit de donner essor, afin d’entrer dans son héritage après qu’ils auront eu leur cours.
Cette grande sous-division, coupée de parenthèses, comprend
l’histoire générale des voies de Dieu envers le monde, pendant la période
prophétique future. Ce sujet général se termine au chapitre 11:18. Les sept
sceaux et les sept trompettes sont les jugements destinés à amener le règne de
Christ et donnent jusqu’au bout l’occasion aux hommes de se repentir. Ces
jugements nous conduisent jusqu’à l’entrée du règne millénaire et même, par la
mention du jugement des morts, jusqu’au seuil
des temps éternels (chap. 11, 17, 18).
Les quatre premiers sceaux sont des jugements providentiels dont les causes peuvent paraître naturelles et qui ne dépassent pas les limites des événements terrestres du passé : une grande puissance qui s’impose, guerre civile et extermination mutuelles, famine, enfin les quatre jugements désastreux de l’Éternel (Ézé. 14:21).
Le cinquième sceau nous montre que cette période (qui n’est pas encore la dernière demi-semaine de Daniel 9, et n’est donc pas la grande tribulation) est accompagnée de persécutions et du martyre des saints (comp. Matthieu 24:8, 9). Leurs âmes sous l’autel où ils avaient offert leurs corps en sacrifice pour la vérité, crient vengeance et disent : « Jusques à quand ». Lorsque leur nombre sera complété par celui des martyrs juifs ou gentils de la dernière demi-semaine, ils seront ressuscités et introduits dans leur héritage céleste.
Le sixième sceau, réponse à leur cri, est caractérisé par une révolution terrible avec commotion générale et renversement de toute autorité, qui fait dire à tort aux hommes que la colère de l’Agneau est venue. Cette colère est encore future.
Ce chapitre est une parenthèse intercalée dans le récit. Elle nous présente deux classes d’hommes préservés pendant la période plus terrible qui va venir :
1. 144000 scellés (chiffre symbolique) d’entre les douze tribus d’Israël.
2. une immense multitude de gentils (= non Juifs) se tenant sur la terre,
devant le trône et devant
l’Agneau, et venus de la grande tribulation (conversion en masse des nations
par l’Évangile éternel, 14:6, 7; Matt. 24:14).
Suite des événements du ch. 6. L’ouverture du septième sceau
provoque les sept trompettes.
Avec
elles, le caractère des jugements change. Ce ne sont plus des événements « providentiels », mais des jugements « publics et directs »
tombant sur les hommes. Le Seigneur se manifeste encore de manière non publique
(comme un ange, pas comme le Roi) ; c’est « l’ange de l’Éternel » de
l’Ancien Testament. Il ne se manifeste ouvertement et publiquement qu’au ch.
14. Les mots « un autre ange » le désignent manifestement jusqu’au ch. 14 (cette
expression acquiert alors une autre signification). Il est déjà intervenu de
manière cachée en 7:2. Au ch. 8, il est à la fois sacrificateur pour intercéder
en faveur des saints et donner efficace à leurs prières, et pour jeter le feu
de l’autel d’airain sur la terre (jugement exercé en réponse à ces prières).
Les trompettes proclament hautement l’intervention immédiate de
Dieu, et sont un avertissement solennel. Comme les sceaux, elles se divisent en
quatre et trois. Les quatre premières trompettes sont des jugements directs sur
les circonstances
des hommes.
La première trompette est un jugement subit venant du ciel et détruisant les grands (arbres) et la prospérité générale (herbe).
La deuxième trompette est la destruction d’un grand royaume (montagne) jeté au milieu de l’anarchie (mer) et produisant la mort morale (sang) et l’apostasie, là où il est tombé.
Dans la troisième trompette, nous trouvons une grande autorité destinée à apporter la lumière d’en haut (étoile), quittant sa position de relation avec Dieu et apportant aux hommes la mort et la perdition.
Dans la quatrième trompette, l’autorité souveraine (soleil), destinée à éclairer les hommes, est frappée, avec ce qui en dépend (lune, étoiles), et laisse les hommes sans aucune connaissance des pensées de Dieu. Le « tiers » est caractéristique dans tout ce passage. Ce mot ne peut signifier qu’une partie d’un objet qui se divise en trois, mais il a trait plus fréquemment à la partie occidentale de l’empire romain, siège du trône de la Bête (*).
(*) On voit, au chapitre 12:4, ce mot « le tiers » en rapport avec l’empire romain ressuscité sous forme satanique, ayant la Bête pour chef, et exerçant son influence en Occident, c’est-à-dire dans le domaine des dix rois, sur le tiers des puissances subordonnées qui auraient dû communiquer la lumière divine aux hommes. Le chapitre 9 fait passer sous nos yeux, comme nous le verrons, la Palestine (voyez Zac. 13:8 et Ézé. 5:12, pour le tiers en rapport avec la Palestine), puis le tiers oriental de cet empire (v. 15, 18).
Les trois dernières trompettes sont des trompettes de malheur.
Ici, les jugements sont encore
plus terribles et atteignent, non plus les circonstances, mais les personnes.
Le premier malheur (9:1-11) s’abat sur une partie de l’empire romain oriental, c’est-à-dire la Palestine (ou « la terre » ou le pays, cf. 11:4, 6). On voit, au verset 4, que la propagande conquérante de l’armée des sauterelles, ayant certains traits de ressemblance avec celle du prophète Joël (1:6; 2:4), atteint ceux qui, dans la région envahie, n’ont pas le sceau de Dieu sur leurs fronts (comp. 7:3), c’est-à-dire les Juifs apostats ; c’est un jugement de Dieu, mais abandonné aux mains de Satan et ayant un caractère infernal de misère morale.
Le second malheur (9:13-19) tombe sur un autre tiers du royaume de la Bête (9:15, 18), c’est-à-dire sur l’empire romain oriental, hormis peut-être la Palestine dont il vient d’être question. Il consiste en une invasion à main armée soutenant des doctrines diaboliques.
L’empire romain tout entier est donc frappé par les six
premières trompettes. Jusqu’ici (9:20, 21), les hommes sont frappés en
vue
de les amener si possible à la repentance.
Ces deux versets montrent le
résultat inverse.
C’est ici une nouvelle parenthèse intercalée entre la 6° et la 7° trompette = entre le 2° et le 3° malheur. La durée des événements qui y sont rapportés, la seule qui soit mentionnée dans l’Apocalypse, correspond à la dernière demi-semaine de Daniel (Daniel 9:27) = 3,5 ans = 42 mois = 1260 jours = un temps, et des temps, et la moitié d’un temps (12:14).
Cette parenthèse est inaugurée par un « autre ange », Christ sous forme angélique, non encore publiquement manifesté comme Roi des rois et Seigneur des seigneurs ; Il est revêtu de caractères célestes, particulièrement en rapport avec les circonstances de son peuple, la nuée et la colonne de feu (comme en Exode 14 à 15 à la sortie d’Égypte), ayant l’autorité suprême (soleil, lion), annonçant qu’il maintient son alliance avec la création (arc en ciel), et revendiquant ses droits (pieds sur) sur le monde entier (mer et terre). Tous ses droits lui seront acquis lors du troisième malheur = 7° trompette. Il tient en sa main et donne au prophète un petit livre ouvert (la prophétie en rapport avec Israël), non scellée (car bien connue dans l’Ancien Testament). Elle concerne particulièrement dans ce passage la situation du résidu de Juda, voué au martyre à Jérusalem, en face de l’apostasie conduite par la Bête et le Faux Prophète /antichrist. Ce témoignage du résidu a lieu, alors que Jérusalem est foulée aux pieds par les nations ; il revendique les droits de Christ (11:8 leur Seigneur) sur la terre en rapport avec sa royauté et sa sacrificature (11:4 et Zach. 4). Il est semblable au témoignage d’Élie (11:5,6a) et de Moïse (11:6b), confirmé par un nombre suffisant (deux) de témoins. L’état du peuple et du monde est celui de Sodome (corruption extrême et publique) et Égypte (oppression du peuple de Dieu). La Bête impériale romaine satanique les met à mort (11:7) ; « ceux qui habitent sur la terre » se réjouissent à leur sujet. Ce terme décrit un caractère moral (oubli complet de Dieu ; leurs cœurs, leur volonté et leurs espérances sont attachés seulement à la terre.) ; il revient douze fois dans l’Apocalypse et est en opposition avec les fidèles. L’histoire des témoins se termine par leur résurrection et leur ascension dans la nuée (comme Christ), mais sous les yeux de leurs ennemis (victoire complète et publique).
Le troisième malheur
est final. Le mystère de Dieu est terminé
(10:7), son gouvernement (règne) est maintenant pleinement manifesté ; le
premier malheur venait de Satan sur les Juifs apostats (9:1-11), le deuxième
malheur de la part des hommes influencés par Satan (9:13-21), sur l’empire
romain oriental. Le troisième malheur vient directement de Dieu sur toutes les
nations (11:17-18). C’est la lutte finale exprimée ici en peu de mots. C’est la
solution de la grande question qui s’était posée, si Satan aurait le dessus, ou
si le Seigneur et ses saints remporteraient la victoire, et si le règne de
Christ s’établirait ici-bas. Nous sommes conduits ainsi, en quelques mots,
jusqu’à l’établissement de ce règne et à toute sa durée, puisqu’il se termine
par le jugement des morts après le millenium.
Avec le chapitre 11:18, toute la suite générale
des événements prophétiques du livre est close.
Ces chapitres se divisent en plusieurs groupes
qui ne présentent pas une suite continue, comme les chapitres
1 à 11:18. Ce sont des tableaux juxtaposés, mais reliés l’un avec l’autre. Leur
place historique (au moins à partir de 12:6) appartient à la période de la seconde demi-semaine de Daniel
9
, c’est-à-dire le temps correspondant aux ch. 10 et 11 (grande tribulation
de Matt. 24:21).
11:19 — Reprise des relations avec Israël, considéré selon les conseils éternels de Dieu (ch.12).
12:1-17 — La femme = le peuple juif vu selon les pensées de Dieu dans le ciel. Elle enfante le fils mâle = le Messie qui est enlevé vers Dieu malgré l’effort du diable pour le dévorer, effort commencé à sa naissance, continué à la croix et, depuis la croix, pendant l’existence de l’Église ici-bas. Cet enlèvement comprend celui de l’Église, car Satan est immédiatement précipité sur la terre dès que le « fils mâle » (terme spécifique indiquant Christ, les prémices, et ceux qui sont de Christ à sa venue) est entré dans le ciel.
Mais la femme (peuple juif) est laissée sur la terre. Le dragon (Satan), qui revêt la forme politique de l’empire romain ressuscité (12:3), la persécute (12:13), après avoir été précipité sur la terre (Éph. 6:12) dans le combat avec Michel et ses anges. La femme est représentée par le résidu juif fidèle, mis à l’abri de la persécution de Satan, parmi les nations (12:14), pendant la dernière demi-semaine. Une partie de ce résidu reste à Jérusalem, comme nous l’avons vu dans la parenthèse, pour y rendre témoignage et souffrir le martyre (12:17 ; 11:4-13). C’est contre lui que, furieux de la non-réussite de son entreprise à l’égard de la femme, Satan dirige son effort.
Après la femme, sa semence et le dragon, nous trouvons les deux grands instruments sataniques de la scène qui a lieu pendant la dernière demi-semaine. Ils forment, avec Satan, une espèce de trinité du mal dans cette période.
La 1° Bête monte de la mer = l’Empire romain, le quatrième empire universel des nations (Daniel 7), ressuscité après avoir été blessé à mort dans sa tête impériale (13:3 et 17:10). Cet empire renaît avec une tête et dans un personnage qui commande une confédération de dix rois ; il a une grande puissance satanique et une bouche remplie de blasphèmes contre Dieu, l’Église et les saints. Son aspect religieux blasphématoire est ici particulièrement en vue.
La 2° Bête monte de la terre = Antichrist, roi juif (Dan. 11:36) et faux prophète (16:13), ayant un pouvoir miraculeux infernal (13:13) ; il force son peuple à adorer l’image de la première Bête (l’abomination de Daniel établie dans le temple à Jérusalem, Matt. 24:15, 2 Thes. 2:4), et marque tous les hommes de sa marque, parodie des 144 000 du ch. 14.
En contraste avec le ch. 13, on a l’Agneau sur la montagne de Sion. C’est la première manifestation publique de Christ, mettant fin aux manifestations angéliques mystérieuses qui ont précédé. Avec lui sont 144000 de Juda (montagne de Sion ; différent des 144000 d’Israël du ch. 7). En contraste avec ceux qui ont la marque de la Bête (13:17), ils ont le nom de l’Agneau et le nom de son Père sur leurs fronts. Ils ont traversé ces temps terribles de tribulation, et le dragon n’a pu les atteindre ; ils sont la semence de la femme ; ils sont irréprochables dans leur conduite, comme le résidu des deux premiers livres des Psaumes. Ils chantent sur la terre un cantique nouveau, en contraste avec les Anciens qui le chantent dans le ciel, mais ils apprennent ce cantique d’une compagnie réunie dans le ciel qui n’est ni les quatre animaux, ni les Anciens. Ces deux compagnies sont la partie céleste et terrestre du résidu juif fidèle, depuis l’enlèvement de l’Église, les uns (11:11, 12), mis à mort pour leur témoignage et ressuscités, les autres ayant traversé la tribulation et destinés à être compagnons du roi sur la terre.
Cette seconde partie du chapitre présente les diverses voies de
Dieu (pendant la durée de la crise finale)
destinées à amener la manifestation publique de l’Agneau présentée au début
du chapitre.
1° (14:6, 7) L’Évangile éternel annoncé en Genèse 3:15, et éternel quant à ses résultats. C’est, quant au fait, l’Évangile du règne proclamé parmi toutes les nations et qui convertira l’immense multitude du chapitre 7.
2° (14:8) La chute de Babylone la grande (sous son aspect religieux), introduite ici à sa place dans la suite des voies de Dieu et reprise en détail plus tard.
3° (14:9-12) Le jugement final de ceux qui rendent hommage à la Bête et portent sa marque.
4° (14:13) Le bonheur et le repos définitif de ceux qui meurent dans le Seigneur ; dès ce moment, il n’y aura plus de martyrs.
5° (14:14-16), la moisson par le Fils de l’homme, moment où l’ivraie est séparée du bon grain (Matt. 13:24-30) et (14:17-20) la vendange, jugement sanglant sur Israël infidèle dans toute l’étendue de la Palestine (1600 stades).
Ch.15
(15:2-4) Il s’agit de la compagnie céleste des martyrs gentils
de la Bête pendant la dernière
demi-semaine ; c’est la multitude céleste correspondant à l’immense multitude
des gentils sauvés sur la terre (7:9). Ils se tiennent sur la mer de verre
mêlée de feu, symbole de pureté définitive (en contraste avec la mer/cuve
d’airain du temple) et de la tribulation traversée pour y parvenir. Ils
chantent le cantique de Moïse, la louange au sujet de la destruction du pouvoir
qui opprimait le peuple de Dieu, mais cette victoire est celle de l’Agneau
autrefois rejeté, déclaré maintenant roi des nations.
Cette scène correspond à celle du chapitre 14:1-5, où l’on
voit les deux compagnies juives, l’une dans le ciel (martyrs juifs de
l’Apocalypse), l’autre sur la terre, sur la montagne de Sion avec l’Agneau.
Remarquez la suite des scènes célestes qui se sont succédé jusqu’ici :
Ch. 4-5, tous les saints glorifiés y compris l’Église, représentés par les anciens, rois et sacrificateurs ; la distinction n’est pas encore établie entre les saints des anciennes dispensations et ceux de la nouvelle ;
Ch. 6:9 les âmes sous l’autel ;
Ch. 12: le fils mâle, Christ et l’Église, enlevé vers Dieu et vers son trône ;
Ch. 14:2-4 : les martyrs juifs de la Bête enseignant du ciel le nouveau cantique au résidu de Juda sur la terre ;
Ch. 15:2: les martyrs gentils de la Bête. Toutes ces classes font partie de la première résurrection, comme nous le verrons plus tard.
(15:5-16) : Le temple du tabernacle est ouvert dans le ciel pour
que les sept anges qui ont les sept coupes en sortent : Dieu montre ainsi
que dans les sept coupes il agira en vue de ses relations avec son peuple
d’Israël ; ce sont les sept coupes de la colère de Dieu, les dernières,
car en elles, la colère de Dieu est consommée
. La période
des coupes correspond à la septième trompette où il est dit : « Ta colère est
venue » (11:18), ou bien à la période correspondant à 14:9-12, où il est parlé
du vin de la fureur de Dieu versé sans mélange dans la coupe de sa colère.
Les sept coupes (16:2-21) ressemblent, quant aux caractères des jugements, aux sept trompettes ; seulement ces jugements sont plus généraux (pas limités au tiers) et plus terrifiants.
La 1° coupe, correspondant au chapitre 14:9, tombe sur la terre et sur les apostats.
La 2° est versée sur la masse des peuples qui ont abandonné Dieu.
Sous la 3°, toutes les sources de rafraîchissement des hommes deviennent mortelles ; les persécuteurs des saints sont ici spécialement en vue.
Sous la 4° coupe, le pouvoir suprême devient brûlant et horriblement oppresseur.
À la 5° coupe, l’Empire romain est rempli de ténèbres et d’amères douleurs, ce qui ne ralentit nullement les entreprises de la Bête contre Christ.
Dans les 4°, 5° et 7° coupes, les hommes, bien loin de se repentir, comme l’occasion leur en avait été donnée précédemment, blasphèment le « nom de Dieu », puis « le Dieu du ciel », puis « Dieu », progressant de plus en plus dans leur haine contre Celui qui les frappe.
À la 6° coupe, les limites qui sont la sécurité de l’Empire romain sont ôtées, afin d’amener sur la scène les rois d’Orient (grande confédération de l’Assyrien ?).
16:13-16 nous font connaître les promoteurs des principes qui rassembleront les rois de la terre habitée tout entière dans le grand conflit entre l’Empire romain et l’Orient (de fait l’Assyrien avec ses alliés), au sujet de la Palestine et de Jérusalem, mais en réalité dans la révolte contre Christ (17:14 et 19:19).
16:5 contient un avertissement solennel au monde, comme celui adressé à l’Église en 3:3.
À la 7° coupe, la colère est accomplie : c’est le « C’est fait » de
la consommation de la colère de Dieu, auquel succédera plus tard le « C’est
fait » de l’établissement de la nouvelle création (21:6) car le but final
de Dieu n’est jamais le
jugement, mais la bénédiction. Sous cette coupe, la grande ville,
l’organisation civile du monde romain, est anéantie. Le système religieux
apostat qui caractérise cet empire, revient en mémoire devant Dieu pour le
détruire.
Ce groupe reprend en détail le contenu de la dernière coupe (16:19), et le sujet de 14:8. Nous trouvons ici la description de Babylone, la fausse église sous son aspect religieux (ch. 17) et civil (ch. 18) et dans ses rapports avec la Bête romaine.
Au chapitre 17, elle est la prostituée assise sur la Bête (=
pouvoir spirituel ou religieux dominant le pouvoir civil), ou pouvoir impérial
romain ressuscité, et nous sommes appelés à assister à sa sentence. Le prophète
est saisi d’un grand étonnement devant ce mystère : ce qui s’appelait l’Église,
devenu une prostituée enivrée du sang des saints ! Au verset 9, la ville de
Rome, avec ses sept montagnes, est indiquée comme le siège de la femme ;
ce sont les sept têtes de la Bête. Mais ces sept têtes ont aussi
une autre
signification symbolique ; elles signifient les sept formes de gouvernement
successives de la puissance romaine. La Bête elle-même est d’entre les sept =
forme de gouvernement impérial de l’empire romain, comme au temps du Seigneur.
Mais elle est aussi
un huitième roi
(empire sous forme fédérale de dix rois = dix pays). La bête représente à la
fois l’empire romain, mais aussi son chef personnellement. La confédération des
dix rois, hait la grande prostituée, la fausse église, prend toute sa substance
(mange sa chair) et ses richesses (la rend déserte et nue) et finit par la
détruire (la brûle au feu). Cet acte est graduel : abandon, confiscation,
destruction.
Le chapitre 18 présente l’aspect civil de Babylone : elle est condamnée pour son idolâtrie, sa corruption, sa mondanité et ses persécutions ; le jugement de Dieu tire vengeance d’elle. On voit les effets que la disparition de tout le système (tant vanté, mais satanique) de la civilisation occidentale, produit sur les hommes qui habitent sur la terre.
Ce groupe reprend l’ordre historique et décrit les événements qui ont lieu après la chute de la fausse église = la grande prostituée, et qui aboutissent aux nouveaux cieux et à la nouvelle terre.
1° (19:1-5) L’alléluia au sujet du jugement de la prostituée. Nous retrouvons ici les classes déjà mentionnées dans le cours du livre : la compagnie des saints martyrs dans le ciel, les esclaves petits et grands sur la terre, tandis que les anciens et les quatre animaux occupent une place distincte.
2° (19:6-10) Les noces de l’Agneau ; sa femme préparée pour cet événement. Ici les anciens ont disparu, ou plutôt sont dissociés en deux compagnies, les saints glorifiés des dispensations précédentes, et l’Église ou femme de l’Agneau. Ceux qui sont conviés aux noces de l’Agneau sont tous les saints célestes en dehors de l’Épouse, l’Église.
3° (19:11-21) La colère de l’Agneau et le jugement des vivants : Christ, suivi de ses saintes myriades (elles ne combattent pas), manifesté ici sous un caractère nouveau, et sortant du ciel ouvert, entre en triomphateur dans son règne. C’est alors qu’a lieu la défaite des nations assemblées à Armagédon (16:16). La Bête et le Faux prophète sont jetés vivant dans l’étang de feu et de soufre (enfer).
4° (20:1-3.) Satan lié pour mille ans.
5° (20:4-6) Le gouvernement confié aux saints célestes pendant le millenium ; tous sont assis sur des trônes ; c’est la première résurrection (elle inclut celle ayant eu lieu à l’enlèvement de l’église, qui a impliqué les saints de l’AT et les chrétiens). Deux classes spéciales sont mentionnées : les martyrs des temps qui ont précédé la demi-semaine (‘décapités pour la Parole de Dieu) ; ce sont les âmes sous l’autel du ch.6 (ici, le mot âme est simplement destiné à les caractériser, car ils sont ressuscités, corps et âmes réunis), et les martyrs, de la Bête (juifs ou nations). Avec eux, tous les saints et l’Église forment la première résurrection dont Christ est les prémices.
6° (20:7-10) Exposé sommaire du millenium. À la fin du millenium, Satan est délié de sa prison. Il recommence à égarer les nations ; une multitude (Gog et Magog) environne Jérusalem et le camp des saints ; ces nations sont dévorées par le feu du ciel ; Satan est jeté dans l’étang de feu et de soufre, la terre et le ciel disparaissent.
7° (20:11-14) Après ces choses, vient le grand trône blanc = jugement des morts ; ceux-ci ressuscitent en vue de cet événement, et sont jugés selon leurs œuvres (donc, condamnation). L’étang de feu et de soufre (enfer).
8° (21:1-8) Enfin la nouvelle Jérusalem et les temps éternels. Désormais le tabernacle de Dieu, l’Église, sera avec les hommes, mais de plus, Dieu habitera avec eux, et une troisième chose plus intime encore : Dieu lui-même sera avec eux, leur Dieu ! Le « C’est fait » définitif de la nouvelle création est établi sur le « C’est accompli » de la croix.
Revient en arrière pour montrer les gloires merveilleuses de l’Épouse, femme de l’Agneau, nouvelle Jérusalem, pendant la période du règne millénaire (seule époque où nous pouvons en saisir quelque chose) : elle a la gloire de Dieu ; le Seigneur, Dieu, le Tout-puissant et l’Agneau en sont le temple, l’Agneau est sa lampe. L’administration de ce règne par son moyen.
La description de la nouvelle Jérusalem se divise en trois parties :
1° Ce que l’on voit en elle quand on la considère du dehors (v. 9-17).
2° Le caractère même et la nature intime de la cité (v. 18-23).
3° Ce qui lui appartient en relation avec d’autres et ce dont on y jouit (22:24-22:5).
Dernières exhortations ayant trait à la révélation prophétique, et insistant sur la venue prochaine du Seigneur dans le sens qui lui est donné dans ce livre. Il vient bientôt pour ceux qui ont l’esprit de prophétie qui est le témoignage de Jésus (22:6-7 ; 19:10). Puis « le temps est proche » et « il vient bientôt », apportant à chacun la récompense de ses œuvres (22:10-12).
Cet épilogue, pas plus que les mots : « À celui qui nous aime » du
chapitre 1, n’appartient au sujet prophétique du livre. Il s’agit de la venue actuelle
de Christ comme Étoile du
matin. Ce ne sont pas les sept églises, mais c’est l’Église, la vraie Épouse, veillant
par l’Esprit, voyant le Seigneur dans son caractère céleste et disant : Viens !
Il y a, au verset 17, une attente collective (l’Épouse), une attente
individuelle, et, pour tous ceux qui ont soif et qui veulent, une invitation à
venir pour prendre gratuitement de l’eau de la vie que l’Église possède.
Puissent l’attitude de l’Épouse, son attente et l’appel qu’elle adresse à tous, être les nôtres.
Amen ! viens, Seigneur Jésus !