par Henri Rossier
Table des matières :
2 - INTRODUCTION — Chapitre 1:1-8
3 - PREMIÈRE PARTIE — Les CHOSES que JEAN A VUES
4 - DEUXIÈME PARTIE — LES CHOSES QUI SONT — Chapitres 2 et 3.
5 - TROISIÈME PARTIE — LES CHOSES QUI DOIVENT ARRIVER APRÈS CELLES-CI — Chapitres 4 à ch. 22.
6.1 - PREMIÈRE SOUS-DIVISION — La scène céleste : Le trône et l’Agneau. — Chapitres 4 à 5
6.2.1 - PREMIÈRE SECTION — Les six premiers sceaux. — Chapitre 6
6.2.2 - PARENTHÈSE — Les 144000 scellés et la grande multitude. — Chapitre 7
6.2.3 - DEUXIÈME SECTION — Le septième sceau et les quatre premières trompettes. — Chapitre 8:1-12.
6.2.4 - TROISIÈME SECTION — Les cinquième et sixième trompettes. — Chapitres 8:13 à ch. 9
6.2.5 - PARENTHÈSE — Le petit livre — Chapitres 10 à ch. 11:13
6.2.6 - TROISIÈME SECTION (suite) — La septième trompette. — Chapitre 11:14-18.
7.1 - PREMIER GROUPE — Acteurs principaux de la scène finale. — Chapitres 11:19 à ch. 14:5.
7.1.1 - La femme, sa semence et le dragon. — Chapitres 11:19 à ch. 12:17
7.1.2 - Les deux bêtes. — Chapitre 13.
7.1.3 - L’Agneau et les 144000. — Chapitre 14:1-5
7.2 - DEUXIÈME GROUPE — Voies de Dieu pendant la crise finale. — Chapitre 14:6-20.
7.3 - TROISIÈME GROUPE — Les sept coupes. — Chapitres 15 et 16
7.4 - QUATRIÈME GROUPE — Babylone et la Bête. — Chapitres 17 et 18
7.6 - SIXIÈME GROUPE — La nouvelle Jérusalem pendant le millenium. — Chapitres 21:9 à ch. 22:5
7.7 - APPENDICE — Chapitre 22:6-16.
8 - ÉPILOGUE — Chapitre 22:16-21.
Le but de ces quelques pages est d’aider les jeunes chrétiens qui étudient sérieusement la Parole, à comprendre la division de l’Apocalypse, car il est peu de livres de la Bible où l’oeuvre humaine de la division par chapitres soit plus défectueuse. Il n’est donc pas question ici de donner une explication de détail ; ce ne serait que répéter ce que d’autres ont fait abondamment. Nous nous bornerons, autant que possible, à l’énumération des divers sujets qui composent ce livre, en y ajoutant ici et là quelques remarques peu connues qui nous ont paru utiles. Il est bon d’ajouter que ces pages ne devant être qu’un résumé succinct, beaucoup de choses y sont affirmées sans preuves à l’appui ; elles ne se justifieront pour le lecteur que par l’étude attentive du livre divin lui-même. L’écrivain serait heureux de provoquer chez beaucoup de lecteurs le désir d’entrer plus profondément dans les richesses de ce sujet inépuisable.
L’Apocalypse est un livre prophétique ;
il semble à peine nécessaire de le dire, mais on est obligé de l’affirmer
en présence des aberrations incroyables que l’explication de ce livre a fait
naître. Toute prophétie de l’Écriture
(2
Pierre 1:20) peut avoir dans le temps présent son accomplissement partiel, mais
aucune ne s’y arrête ; toutes sont en vue du temps de la fin (*). L’Apocalypse elle-même traite, par exemple dans
les sept églises, de la dispensation actuelle, mais la conduit jusqu’à la venue
de Christ et au rejet définitif de l’église professante, ni l’une ni l’autre
n’ayant encore eu lieu. Tout ce qui suit cette venue et ce rejet, c’est-à-dire,
comme nous le verrons, la troisième grande division de l’Apocalypse, ne
concerne pas les temps actuels, sinon par de faibles analogies. Comme livre
prophétique, l’Apocalypse traite de la ruine finale de notre dispensation et de
ce qui arrivera pour que cette dernière fasse place au règne glorieux de Christ.
(*) Ce qui n’est pas « prophétie de l’Écriture » a souvent trait a des circonstances prochaines. Nous en trouvons bien des cas dans les récits bibliques.
L’Apocalypse est un livre de jugements,
nous reviendrons amplement sur cette vérité. Christ s’y révèle comme juge
de l’Église responsable et du monde.
À ce fait, s’en rattache un autre. L’Apocalypse est dans un sens
le livre de la venue de Christ.
Il ne
s’agit pas, sauf occasionnellement (3:11), et dans les derniers versets du
livre qui ne font point partie de la prophétie, de la venue du Seigneur pour
son Église, mais de sa venue en jugement, deuxième acte de sa venue dans le
Nouveau Testament. Cette venue a pour but l’établissement du règne du Seigneur
et le jugement est le moyen de l’introduire.
Notons encore un fait important : l’Apocalypse est un livre symbolique.
Le symbole, comme l’a dit un
auteur, enferme « une pensée infinie dans une forme limitée ». Il est donc
nécessaire, pour nous faire saisir un ensemble immense de vérités, que nous ne
pourrions en aucune manière embrasser sans lui. Le symbole nous présente tantôt
un être vivant, ange, homme, animal, ou un groupe d’êtres vivants, ou un objet
inanimé, ou un groupe d’objets destinés à nous présenter certaines qualités
morales dont l’ensemble nous échapperait sans cela. Tout est symbole dans
l’Apocalypse ; exemples qu’il est inutile de multiplier, car ils comprennent le
livre tout entier (*). Citons seulement
l’Agneau, les anciens, la femme et le fils mâle, la prostituée, les deux
témoins, les cent quarante-quatre mille, les quatre animaux, les deux bêtes, le
trône, Babylone, la nouvelle Jérusalem, etc.
(*) À l’exception toutefois du chapitre 11:4-13 et du chapitre 20:4 au 21:4.
Le livre de l’Apocalypse, à part l’introduction (1:1-8) et les derniers versets (22:16-21), est divisé, comme chacun le sait, en trois parties de dimensions très inégales (1:19) :
1° Les choses vues par le prophète (chap. 1).
2° Les choses qui sont (2 et 3).
3° Les choses qui doivent arriver après celles-ci (4 à 22).
Ce livre est une révélation de Jésus Christ donnée par Dieu à Christ, transmise non par un ange, mais par l’ange, le représentant de Christ, à Jean, afin que ce dernier rende témoignage des choses qui constituent sa vision. Cette révélation de Jésus Christ n’est pas seulement une révélation qui lui appartient et qu’il nous communique, mais a trait aussi à sa personne. Sans doute, nous connaissons le Seigneur sous des caractères plus précieux, plus élevés, plus intimes, que dans l’Apocalypse ; mais sans ce livre, beaucoup de traits de notre bien-aimé Sauveur nous manqueraient et nous ne posséderions pas un Christ complet. Tel est, par exemple, l’Agneau, le Lion de Juda, au milieu du trône, le Fils de l’homme triomphateur conduisant toutes les armées du ciel à la victoire finale, toutes ses manifestations angéliques, et tant d’autres caractères que nous noterons à leur place.
Cette révélation de Jésus Christ est envoyée aux sept églises
symboliques, c’est-à-dire à ce qu’est devenue l’Église livrée à sa
responsabilité, mais ne leur est pas adressée. Elle est adressée au prophète
qui la fait connaître à l’ange de l’assemblée et à ceux pour
lesquels elle est destinée et qui ont des oreilles pour
entendre ; grande différence d’avec les épîtres adressées aux églises dans le
Nouveau Testament. Ceux qui reçoivent ces communications et en font leur
profit, sont ceux qui, en les entendant, peuvent dire : « A celui qui nous aime ».
Le caractère de la venue
de Christ
dans ce livre est donné au verset 8.
Ces choses se concentrent pour Jean comme pour nous sur un seul objet, Christ. Mais nous trouvons en outre ici un caractère de Christ inconnu jusque-là du prophète dans son ensemble, quoique les détails en soient révélés dans la prophétie de Daniel et autre part. C’est Christ homme avec des attributs divins, Christ, mais non pas dans son caractère d’intercesseur, Christ ceint d’une ceinture d’or, non pour servir, car la robe, symbole de sa dignité, descend jusqu’aux pieds, mais Christ homme et Ancien des jours, appliquant son appréciation sacerdotale à ce qui a le nom de l’Assemblée ici-bas, sondant toutes choses et marchant comme juge au milieu des chandeliers. Jean, le disciple bien-aimé, n’avait jamais rencontré son Sauveur revêtu de ce caractère, aussi le prophète tombe-t-il à ses pieds comme mort, ne pouvant supporter la pleine lumière et le feu dévorant de sa présence. Il reçoit de la bouche du juge lui-même l’assurance qu’Il est l’homme jadis crucifié, puis ressuscité et vainqueur du hadès et de la mort, gage de la résurrection de ses bien-aimés. Le prophète n’a donc rien à craindre. L’objet du jugement n’est pas l’Assemblée, corps de Christ, ou Épouse de Christ, ou habitation de Dieu par l’Esprit et édifiée par Christ lui-même ; mais c’est l’Église vue du dehors, pour ainsi dire, confiée à la responsabilité de l’homme, et comme telle, dès ce moment-là, tombant en ruine.
Elles existaient du temps de Jean et existent encore maintenant. Du moment que ce livre est un livre de jugement, l’Église responsable, l’Église d’alors et d’aujourd’hui, doit entrer dans son champ visuel, puisque son histoire n’est pas terminée. Il s’agit de montrer que le jugement commence par la maison de Dieu. Il s’agit aussi de réveiller les vrais croyants au milieu de cet état de choses et de les encourager à la victoire par des promesses.
Nous trouvons donc ici l’histoire de l’Église responsable dans
son développement successif, depuis l’abandon du premier amour. Remarquez que
la période où l’Église est sortie dans sa beauté et sa pureté primitive, comme
Ève des mains de son Créateur et de son Époux, n’est nullement
mentionnée ici. L’Esprit de Dieu la prend au déclin qui
suit son établissement d’origine divine, quand son état dépendait non de la
grâce, mais de sa responsabilité. On retrouve le même principe à Sardes, quant
à ce qui est issu de la Réformation. Ce n’est pas cette dernière oeuvre qui est
mise en jugement, mais ce qui en est résulté quand elle a été confiée aux soins
de l’homme et qu’elle n’a plus que le nom de vivre.
Les sept églises se divisent en quatre et trois. Les quatre premières églises nous donnent l’histoire complète de la chrétienté jusqu’à la venue du Seigneur et à l’établissement de son royaume, dont il confiera l’administration aux fidèles. Les bénédictions ne sont pas accordées à l’ensemble qui tombe sous le jugement, mais à la victoire personnelle, à « celui qui vaincra ». Cette victoire consiste à résister au courant du mal particulier qui emporte chaque église et à agir contrairement à ce mal, en nageant contre le courant. Notons ici deux détails importants :
1° Dans les trois premières églises, l’exhortation à écouter ce
que l’Esprit dit aux assemblées s’adresse encore à l’Église comme ensemble,
bien qu’elle suppose que
tous n’auront pas des oreilles pour l’entendre. La récompense promise à celui
qui vaincra suit cette exhortation et conserve donc encore un caractère
général. Dans l’église de Thyatire, du moment qu’un résidu est formé au milieu
de l’apostasie générale (2:24), l’exhortation à écouter suit la récompense
promise au lieu de la précéder. Récompense et exhortation ne sont plus pour
l’ensemble mais pour le résidu. Il en est nécessairement de même pour les trois
dernières églises qui ne considèrent plus la totalité de l’Église, mais ce qui
s’en est séparé.
2° Dans chaque église, le nom
que prend le Seigneur est en rapport avec l’état de l’église — la victoire
est, comme nous l’avons dit, la
contrepartie de cet état — la récompense
est
en rapport avec le nom sous lequel Christ se révèle à chaque église et avec la
victoire de celui qui a écouté ce que l’Esprit dit aux assemblées. Enfin, la
récompense elle-même consiste toujours dans une com
munion publique ou cachée avec le Seigneur.
Dans les quatre premières églises, le Seigneur prend les caractères déjà connus sous lesquels il s’est révélé au premier chapitre. Dans les trois dernières, il se révèle sous des caractères nouveaux qui sont comme une nouvelle révélation de lui-même à l’âme des fidèles.
Les quatre premières églises nous présentent : Éphèse,
l’Église primitive envisagée
dans son déclin, déclin qui a commencé au temps des apôtres, et s’est surtout
accentué immédiatement après eux. Smyrne,
la période des persécutions, par lesquelles le Seigneur cherche à arrêter
ce déclin et à restaurer l’Assemblée. Pergame,
l’établissement (avec Constantin) du trône de Satan dans l’Église. Les
témoins fidèles sont persécutés au milieu d’elle. Thyatire
enfin, la forme romaine de l’Église qui donne et donnera
son caractère à la chrétienté jusqu’à la venue du Seigneur ; la fausse
prophétesse avec sa fornication et son culte idolâtre (*) ;
c’est dans ce milieu, non pas en Thyatire proprement dite, mais dans l’état de
l’Église caractérisé par Thyatire, que se forme un résidu bien défini comme
ensemble : « Les autres
qui sont à
Thyatire ».
(*) Balaam (2:14), les Nicolaïtes (2:6, 15), et Jésabel (2:20), ont au fond le même caractère, seulement Balaam exerce son action du dehors, les Nicolaïtes forment une secte dans l’Église, Jésabel est ce qui caractérise l’Église elle-même.
Les trois dernières églises sont, d’après un ordre symétrique
qui se répète tout le long de l’Apocalypse, un sujet spécial sorti du sujet
général ; différentes des quatre premières, elles ne se succèdent que dans une
certaine mesure ; elles sont plutôt coexistantes. Elles constituent à leur origine
le résidu mentionné à
Thyatire, mais deux d’entre elles, Sardes et Laodicée, ne nous sont montrées que
comme la corruption de ce qui à un moment donné avait été établi en puissance
par le Seigneur. Sardes
est le
protestantisme mort issu de la Réformation. Philadelphie,
le réveil produit au milieu de cet état et qui, sur la base de l’amour
fraternel, comme son nom l’indique, garde la parole du Véritable et ne renie
pas le nom du Saint, tout en ayant peu de force extérieure, faiblesse à
laquelle le Seigneur qui a la force supplée en lui ouvrant lui-même la porte de
l’Évangile. Cette église groupe les saints en dehors de la synagogue de Satan
dans la commune attente du retour de Christ. Celui-ci la reconnaît et ne lui
adresse aucun blâme. Vaincre pour Philadelphie est retenir ce qu’elle a :
peu de force, sa parole, son nom, son
attente. Tout réveil qui a ce caractère appartient à Philadelphie et subsistera
jusqu’à la venue du Seigneur ; Philadelphie aura une couronne, sera gardée de
l’heure de la tentation et sera introduite dans la gloire. Ses bénédictions
seront indissolublement liées à la gloire de Dieu et de Christ. Laodicée
est en un sens
le résultat de ce que le réveil de Philadelphie a
produit dans la chrétienté professante : une grande activité extérieure sans
vie, sans coeur pour le Seigneur, sans connaissance de soi-même, et entièrement
basée sur l’énergie du vieil homme, par laquelle on pense acquérir les
bénédictions divines — chose dégoûtante pour le Seigneur qui la vomit de sa
bouche. Elle attendra dans cette situation le jugement final qui tombera sur
elle.
C’est la partie principale, le sujet proprement dit de l’Apocalypse, il commence par les mots « après ces choses », c’est-à-dire après que la période de l’Église responsable est terminée (*).
(*) Il est cependant à remarquer que ce terme ne signifie pas toujours que les événements qu’il introduit succèdent nécessairement aux événements qui le précèdent (conf. 7:1, 9; 15:5; 18:1; 19:1). C’est plus d’une fois comme un terme spécifique indiquant la période même de cette troisième division pendant laquelle les événements se passent.
L’Église responsable a atteint la fin de son histoire sur la terre. Ceux qui ont vaincu ont été transportés dans le ciel, selon la promesse faite à Philadelphie. La voix du Fils de l’homme révélé au chapitre 1, invite le prophète à venir assister à la scène céleste. Il voit maintenant (chap. 4) le trône du gouvernement divin dans le ciel, car il n’est plus sur la terre. Celui qui est assis sur le trône, le Seigneur, Dieu, Tout-Puissant, s’identifie à un certain moment avec Christ par lequel il a créé toutes choses (l’assimilation des deux personnes caractérise les écrits de Jean). Le trône est accompagné de tout l’appareil judiciaire ; mais l’alliance avec la création (l’arc en ciel) est hautement maintenue au moment où les jugements vont fondre sur la terre. Sur le trône lui-même, la gloire divine est manifestée dans une personne, mais non pas dans son isolement inaccessible, car d’autres trônes sont associés avec Lui, et sur ces trônes des anciens, les saints célestes de toutes les économies dans leur caractère de rois. Enfin, au milieu du trône et autour du trône, c’est-à-dire entrant dans la composition du trône lui-même, les quatre êtres vivants (anges ou saints, selon l’occasion) ayant les attributs nécessaires (puissance, fermeté, intelligence, rapidité d’action) pour exécuter les jugements divins sur la terre.
Au chapitre 5, nous trouvons l’Agneau immolé au milieu du trône.
Ce mot l’Agneau (arnion) est tout à fait caractéristique de la troisième
division de l’Apocalypse. Il s’y rencontre vingt-neuf fois et une seule fois
dans tout le reste du
Nouveau Testament (Jean 21:15) (*). L’Agneau
est sans doute celui qui a souffert pour accomplir la rédemption, mais avant
toutes choses, le Messie, qui, parce qu’il a souffert, parce qu’il a été
immolé, devient au milieu du trône le centre de tous les conseils de Dieu,
celui sur l’oeuvre duquel la glorieuse éternité est fondée, celui aussi qui est
seul digne d’ouvrir les sceaux du livre, de donner essor aux voies de Dieu,
destinées à introduire son règne et la manifestation de sa gloire sur la terre.
(*) Amnos (Jean 1:29, 36; Actes 8:32; 1 Pierre 1:19). Arnos (Luc 10:3).
L’Agneau n’est pas plus isolé ici que le Seigneur Dieu Tout-puissant, au chapitre 4. Les quatre animaux et les Anciens sont devant Lui avec l’appareil de la sacrificature, la louange et l’intercession, comme ils l’étaient au chapitre 4 avec l’appareil de la royauté. L’Agneau « vient », mot initial de tout le reste du livre, il prend le livre écrit au-dedans et sur le revers, le livre des conseils et des voies de Dieu, auxquels seul il a le droit de donner essor, afin d’entrer dans son héritage après qu’ils auront eu leur cours.
Cette grande sous-division, coupée de parenthèses, comprend
l’histoire générale des voies de Dieu envers le monde, pendant la période
prophétique future. Ce sujet général se termine au chapitre 11:18. Les sept
sceaux et les sept trompettes sont les jugements destinés à amener le règne de
Christ et donnent jusqu’au bout l’occasion aux hommes de se repentir. Ces
jugements nous conduisent jusqu’à l’entrée du règne millénaire et même, par la
mention du jugement des morts, jusqu’au seuil
des temps éternels (chap. 11, 17, 18).
Les quatre premiers sceaux sont des jugements providentiels dont les causes peuvent paraître naturelles et qui ne dépassent pas les limites des événements terrestres du passé : guerres de conquêtes, lutte et extermination mutuelles, famine, enfin les quatre jugements désastreux de l’Éternel (Ézé. 14:21).
Le cinquième sceau nous montre que cette période (qui n’est pas encore la dernière demi-semaine de Daniel) est accompagnée de persécutions et du martyre des saints (comp. Matthieu 24:8, 9). Leurs âmes sous l’autel où ils avaient offert leurs corps en sacrifice pour la vérité, crient vengeance et disent : « Jusques à quand ». Lorsque leur nombre sera complété par celui des martyrs juifs ou gentils de la dernière demi-semaine, ils seront ressuscités et introduits dans leur héritage céleste.
Le sixième sceau, réponse à leur cri, est caractérisé par une révolution terrible avec commotion générale et renversement de toute autorité, qui fait dire à tort aux hommes que la colère de l’Agneau est venue. Cette colère est encore future.
Ce chapitre est une parenthèse intercalée dans le cours du
récit. Elle nous présente deux classes d’hommes préservés pendant la période
dont nos chapitres s’occupent. Premièrement, 144000 scellés (ce chiffre est
symbolique) d’entre les douze tribus d’Israël. Secondement, une immense
multitude de gentils se tenant sur la
terre,
devant le trône et devant l’Agneau, et venus de la grande
tribulation ; ce qui a trait au temps de la conversion en masse des nations par
l’Évangile éternel (Apoc. 14:6, 7; Matt. 24:14). Les mots « après ces choses »
répétés deux fois, indiquent qu’ils appartiennent à la troisième grande
division de l’Apocalypse inaugurée par cette expression.
Continue, après la parenthèse du chapitre 7, le sujet du
chapitre 6
. L’ouverture du septième
sceau, après un intervalle peu considérable sans manifestation spéciale des
voies de Dieu (v. 1), se résout en sept
trompettes.
Avec elles, le caractère des jugements change. Ce ne sont plus
des événements pour ainsi dire providentiels, mais des jugements publics et
directs tombant sur les hommes. Aussi, le Seigneur commence-t-il à se
manifester, non encore publiquement, mais sous forme angélique, car dans
l’Apocalypse, il a son ange (chap. 1:1), « l’ange de l’Éternel » de l’Ancien
Testament. Nous ne le verrons manifesté ouvertement et publiquement qu’au
chapitre 14. Les mots « un autre ange » le désignent manifestement jusqu’au
chapitre que nous venons de citer et dans lequel cette expression acquiert une
autre signification. Déjà, au commencement de la parenthèse du chapitre 7, il
s’est fait connaître pour la première fois mystérieusement et en association
avec les saints (« nous », v. 3) comme un autre ange ayant lé sceau du Dieu
vivant pour mettre publiquement à part les 144000. Dans notre chapitre, il est
à la fois sacrificateur pour intercéder en faveur des saints et donner efficace
à leurs prières, et pour jeter le feu de l’autel d’airain sur la terre,
jugement qu’il exerce en réponse à leurs demandes. L’ensemble des caractères
qu’Il revêt ici n’est connu que dans l’Apocalypse.
Les trompettes, résultat de l’offrande des prières des saints,
proclament hautement l’intervention immédiate de Dieu. Comme les sceaux, elles
se divisent en quatre et trois. Les quatre premières trompettes sont des
jugements directs sur les circonstances
des
hommes. Ne pas oublier que tous les termes employés ici appartiennent au
langage symbolique, et que l’explication doit en être cherchée dans la Parole
même (*).
(*) Nous aurons, D. v., l’occasion de revenir prochainement sur ce sujet dans une brochure intitulée « Le langage symbolique de l’Apocalypse ».
La première trompette est un jugement subit venant du ciel et détruisant les grands et la prospérité générale. La deuxième trompette est la destruction d’un grand royaume jeté au milieu de l’anarchie et produisant la mort morale et l’apostasie, là où il est tombé. Dans la troisième trompette, nous trouvons une grande autorité destinée à apporter la lumière d’en haut, quittant sa position de relation avec Dieu et apportant aux hommes la mort et la perdition. Dans la quatrième trompette, l’autorité souveraine, destinée à éclairer les hommes, est frappée avec ce qui en dépend et laisse les hommes sans aucune connaissance des pensées de Dieu. Le « tiers » est caractéristique dans tout ce passage. Ce mot ne peut signifier qu’une partie d’un objet qui se divise en trois, mais il a trait plus fréquemment à la partie occidentale de l’empire romain, siège du trône de la Bête (*).
(*) On voit, au chapitre 12:4, ce mot « le tiers » en rapport avec l’empire romain ressuscité sous forme satanique, ayant la Bête pour chef, et exerçant son influence en Occident, c’est-à-dire dans le domaine des dix rois, sur le tiers des puissances subordonnées qui auraient dû communiquer la lumière divine aux hommes. Le chapitre 9 fait passer sous nos yeux, comme nous le verrons, la Palestine (voyez Zac. 13:8 et Ézé. 5:12, pour le tiers en rapport avec la Palestine), puis le tiers oriental de cet empire (v. 15, 18).
Les trois dernières trompettes sont des trompettes de malheur.
Ici, les jugements sont encore
plus terribles et atteignent, non plus les circonstances, mais les personnes.
Le premier malheur (chap. 9:1-11) s’abat sur une partie de l’empire romain oriental, c’est-à-dire la Palestine (*). On voit, au verset 4, que la propagande conquérante de l’armée des sauterelles, ayant certains traits de ressemblance avec celle du prophète Joël (1:6; 2:4), atteint ceux qui, dans la région envahie, n’ont pas le sceau de Dieu sur leurs fronts (comp. 7:3), c’est-à-dire les Juifs apostats ; c’est un jugement de Dieu, mais abandonné aux mains de Satan et ayant un caractère infernal de misère morale.
(*) De là, comme nous le pensons, l’expression souvent répétée dans ce passage « la terre » ou le pays (conf. 11:4, 6).
Le second malheur (v. 13-19) fond sur un autre tiers du royaume de la Bête (v. 15, 18), c’est-à-dire sur l’empire romain oriental, hormis peut-être la Palestine dont il vient d’être question. Il consiste en une invasion à main armée soutenant des doctrines diaboliques.
L’empire romain tout entier est donc frappé par les six
premières trompettes. Jusqu’ici (v. 20, 21), les hommes sont frappés en
vue
de les amener si possible à la repentance.
On voit dans ces deux versets
comment ils répondent à cet appel.
C’est ici une nouvelle parenthèse intercalée entre la seconde et la troisième trompette de malheur ; elle a une place déterminée entre ces deux périodes. La durée des événements qui y sont rapportés, la seule qui soit mentionnée dans l’Apocalypse, correspond à la dernière demi-semaine de Daniel (Daniel 9:27), trois ans et demi, ou 1260 jours, ou un temps, et des temps, et la moitié d’un temps (12:14). Tout ce qui précède ces trompettes de malheur a une durée indéterminée qui ne rentre pas dans la chronologie apocalyptique.
Cette parenthèse est inaugurée par un « autre ange », Christ sous forme angélique, non encore publiquement manifeste, revêtu de caractères célestes, particulièrement en rapport avec les circonstances de son peuple, la nuée et la colonne de feu, ayant l’autorité suprême, annonçant qu’il maintient son alliance avec la création, et revendiquant ses droits sur le monde entier, caractères du Christ dont l’ensemble ne nous est révélé qu’ici. Tous ses droits lui seront acquis lors de la troisième trompette de malheur. Il tient en sa main et donne au prophète un petit livre ouvert, la prophétie en rapport avec Israël, non scellée, car elle est bien connue dans l’Ancien Testament. Elle a trait particulièrement dans ce passage aux rapports du résidu de Juda, voué au martyre à Jérusalem, avec l’apostasie dont les agents sont la Bête et le Faux Prophète. Ce témoignage du résidu a lieu, tandis que Jérusalem est foulée aux pieds des nations et il revendique les droits de Christ sur la terre en rapport avec sa royauté et sa sacrificature (conf. Zac. 4). Il est semblable au témoignage d’Élie et de Moïse, confirmé par un nombre suffisant de témoins (en langage symbolique, deux témoins) dont l’histoire nous est donnée en peu de mots. La Bête impériale romaine les met à mort ; « ceux qui habitent sur la terre » se réjouissent à leur sujet. Ce terme caractéristique, qui revient douze fois dans l’Apocalypse, indique chez ces hommes l’oubli complet de Dieu. La terre est la scène à laquelle leurs coeurs, leur volonté et leurs espérances sont attachés. L’histoire des témoins se termine par leur résurrection et leur ascension dans la nuée sous les yeux de leurs ennemis.
Le troisième malheur,
fin
de la troisième section, est le malheur final. Le mystère de Dieu est terminé
(chapitre 10:7), son gouvernement est maintenant pleinement manifesté ; le
premier malheur venait de Satan sur les Juifs apostats, le deuxième malheur de
la part des hommes influencés par Satan, sur l’empire romain oriental. Le
troisième malheur vient directement de Dieu sur toutes les nations. C’est la
lutte finale exprimée ici en peu de mots. C’est la solution de la grande
question qui s’était posée, si Satan aurait le dessus, ou si le Seigneur et ses
saints remporteraient la victoire, et si le règne de Christ s’établirait
ici-bas. Nous sommes conduits ainsi, en quelques mots, jusqu’à l’établissement
de ce règne et à toute sa durée, puisqu’il se termine par le jugement des morts
après le millenium.
Avec le chapitre 11:18, toute la suite générale
des événements prophétiques du livre est close.
Ces chapitres se divisent en plusieurs groupes
qui ne présentent pas une suite continue, comme les
chapitres 1-11:18. Ces groupes sont autant de tableaux juxtaposés, mais non
pas, comme nous le verrons, sans connexion l’un avec l’autre, et dont la place
historique appartient à la période de la
seconde demi-semaine,
c’est-à-dire à la parenthèse introduite entre les
deux dernières trompettes de malheur.
Ces chapitres nous présentent les acteurs principaux de la scène finale, qui se passe sur le terrain juif et correspond à la parenthèse de la dernière demi-semaine mentionnée aux chapitres 10-11, 13.
Cette division commence par la reprise des relations avec Israël, considéré selon les conseils éternels de Dieu (chap. 11:19). Ensuite (chap. 12:1-17), apparaît la femme, le peuple juif vu selon les pensées de Dieu dans le ciel, enfantant le Messie qui est enlevé vers Dieu malgré l’effort du diable pour le dévorer, effort commencé à sa naissance, continué à la croix et, depuis la croix, pendant l’existence de l’Église ici-bas. Cet enlèvement comprend celui de l’Église, car Satan est immédiatement précipité sur la terre dès que le « fils mâle » (terme spécifique indiquant Christ, les prémices, et ceux qui sont de Christ à sa venue) est entré dans le ciel.
Mais la femme juive est laissée sur la terre et le dragon, revêtant la forme politique de l’empire romain ressuscité, la persécute, après avoir été précipité sur la terre dans le combat avec Michel et ses anges. La femme est représentée par le résidu juif fidèle, mis à l’abri de la persécution de Satan, parmi les nations, pendant la dernière demi-semaine. Une partie de ce résidu reste à Jérusalem, comme nous l’avons vu dans la parenthèse, pour y rendre témoignage et souffrir le martyre. C’est contre lui que, furieux de la non-réussite de son entreprise à l’égard de la femme, Satan dirige son effort (chap. 12:17; comp. 11:4-13).
Après la femme, sa semence et le dragon, nous trouvons les deux grands instruments sataniques de la scène qui a lieu pendant la dernière demi-semaine. Ils forment, avec Satan, une espèce de trinité du mal dans cette période.
C’est : 1° la Bête montant de la mer, l’Empire romain, la quatrième monarchie universelle des gentils, ressuscitée après avoir été blessée à mort dans sa tête impériale. Cet empire renaît avec une tête et dans un personnage qui commande une confédération de dix rois, et qui possède une grande puissance satanique et une bouche remplie de blasphèmes contre Dieu, l’Église et les saints. Son aspect religieux blasphématoire est ici particulièrement en vue. C’est ensuite : 2° La seconde Bête montant de la terre, l’Antichrist, roi et faux prophète juif, ayant un pouvoir miraculeux infernal, forçant son peuple à adorer l’image de la première Bête (l’abomination de Daniel établie dans le temple à Jérusalem), et marquant tous les hommes de sa marque, parodie des cent quarante-quatre mille que l’on voit au chapitre suivant.
Nous avons encore ici la suite des acteurs dans la scène finale (*). En contraste avec le chapitre 13, nous trouvons en premier lieu l’Agneau sur la montagne de Sion. C’est la première manifestation publique de Christ, mettant fin aux manifestations angéliques mystérieuses qui ont précédé. Avec lui sont 144000 de Juda (non pas les 144000 d’Israël scellés au chapitre 7). En contraste avec ceux qui ont la marque de la Bête (chap. 13:17), ils ont le nom de l’Agneau et le nom de son Père sur leurs fronts. Ils ont traversé ces temps terribles de tribulation, et le dragon n’a pu les atteindre ; ils sont la semence de la femme ; ils sont irréprochables dans leur conduite, comme le résidu des deux premiers livres des Psaumes. Ils chantent sur la terre un cantique nouveau, en contraste avec les Anciens qui le chantent dans le ciel, mais ils apprennent ce cantique d’une compagnie réunie dans le ciel qui n’est ni les quatre animaux, ni les Anciens. Ces deux compagnies sont la partie céleste et terrestre du résidu juif fidèle, depuis l’enlèvement de l’Église, les uns (11:11, 12), mis à mort pour leur témoignage et ressuscités, les autres ayant traversé la tribulation et destinés à être compagnons du roi sur la terre.
(*) Ce passage pourrait former un « groupe » à part avec le reste du chapitre. Nous avons préféré accentuer ici sa relation avec les chapitres précédents.
Cette seconde partie du chapitre dont nous faisons un groupe
spécial, nous présente les diverses voies
de Dieu pendant la durée de la crise finale,
voies destinées à amener la
manifestation publique de l’Agneau présentée au commencement du chapitre.
1° (versets 6, 7.) L’Évangile éternel annoncé en Genèse, chapitre 3:15, et éternel quant à ses résultats. C’est, quant au fait, l’Évangile du règne proclamé parmi toutes les nations et qui convertira l’immense multitude du chapitre 7 (*). — 2° (v. 8.) La chute de Babylone la grande, introduite ici à sa place dans la suite des voies de Dieu et reprise en détail plus tard. — 3° (v. 9-12.) Le jugement final de ceux qui rendent hommage à la Bête et portent sa marque. — 4° (v. 13.) Le bonheur et le repos définitif de ceux qui meurent dans le Seigneur ; dès ce moment, il n’y aura plus de martyrs. — Enfin, 5° succédant à tout cela (v. 14-16), la moisson par le Fils de l’homme, moment où l’ivraie est séparée du bon grain et (v. 17-20) la vendange, jugement sanglant sur Israël infidèle dans toute l’étendue de la Palestine (1600 stades).
(*) Au verset 6, où il est parlé d’un autre ange, le mot « autre », dont la leçon est douteuse, devrait, nous en sommes persuadés, être omis.
Ce groupe forme un appendice dont les événements trouvent leur
place dans la série des voies de Dieu mentionnée dans la seconde partie du
chapitre 14; ce sont les sept coupes,
c’est-à-dire
la colère de Dieu consommée.
Mais auparavant (15:2-4) nous trouvons la compagnie céleste des
martyrs gentils de la Bête pendant la dernière demi-semaine ; c’est la multitude
céleste correspondant à l’immense multitude des gentils sauvés sur la terre
(chap. 7:9). Ils se tiennent sur la mer de verre mêlée de feu, symbole de
pureté définitive (en contraste avec la mer d’airain du temple) et de la
tribulation traversée pour y parvenir. Ils chantent le cantique de Moïse, la
louange au sujet de la destruction du pouvoir qui opprimait le peuple de Dieu,
mais cette victoire est celle de l’Agneau autrefois rejeté, déclaré maintenant
roi des nations.
Cette scène est
comme un pendant à celle du chapitre 14:1-5, où l’on voit les deux compagnies
juives, l’une dans le ciel (martyrs juifs de l’Apocalypse), l’autre sur la
terre, sur la montagne de Sion avec l’Agneau. Remarquez en passant la suite des
scènes célestes qui se sont succédé jusqu’ici : chapitres 4-5, tous les saints
glorifiés y compris l’Église, représentés par les anciens, rois et
sacrificateurs, la distinction n’étant pas encore établie entre les saints des
anciennes économies et ceux de la nouvelle ; (chap. 6:9) les âmes sous l’autel ;
(chap. 12) : le fils mâle, Christ et l’Église, enlevé vers Dieu et vers son
trône ; (chap. 14:2-4) : les martyrs juifs de la Bête enseignant du ciel le
nouveau cantique au résidu de Juda sur la terre ; (chap. 15:2) : les martyrs
gentils de la Bête. Toutes ces classes font partie de la première résurrection,
comme nous le verrons plus tard.
(15:5-16) : Le temple du tabernacle est ouvert dans le ciel pour
que les sept anges qui ont les sept coupes en sortent, Dieu montrant ainsi que
dans les sept coupes il agira en vue de ses relations avec son peuple d’Israël ;
ce sont les sept coupes de la colère de Dieu, les dernières,
car en elles, la colère de Dieu est consommée. Sans
vouloir trop spécifier, je pense que la période des coupes correspond à la
septième trompette où il est dit : « Ta colère est venue » (chap. 11:18), ou bien
à la période comprise entre les versets 9-12 du chapitre 14, où
il est parlé du vin de la fureur de
Dieu versé sans mélange dans la coupe de sa colère.
Les sept coupes (chap. 16:2-21) ressemblent, quant aux caractères des jugements, aux sept trompettes ; seulement ces jugements sont plus généraux, ils n’atteignent pas seulement « le tiers », c’est-à-dire l’une ou l’autre partie de l’Empire romain.
La première coupe, correspondant au chapitre 14:9, tombe sur la terre et sur les apostats. La deuxième est versée sur la masse des peuples qui ont abandonné Dieu. Sous la troisième, toutes les sources de rafraîchissement des hommes deviennent mortelles ; les persécuteurs des saints sont ici spécialement en vue. Sous la quatrième coupe, le pouvoir suprême devient brûlant et horriblement oppresseur. À la cinquième coupe, l’Empire romain est rempli de ténèbres et d’amères douleurs, ce qui ne ralentit nullement les entreprises de la Bête contre Christ.
Remarquez que dans les quatrième, cinquième et septième coupes, les hommes, bien loin de se repentir, comme l’occasion leur en avait été donnée précédemment, blasphèment le « nom de Dieu », puis « le Dieu du ciel », puis « Dieu », progressant de plus en plus dans leur haine contre Celui qui les frappe. À la sixième coupe, les limites qui sont la sécurité de l’Empire romain sont ôtées, afin d’amener sur la scène les rois d’Orient (ou du Soleil levant) faisant peut-être partie de la grande confédération de l’Assyrien.
Les versets 13-16 nous font connaître les promoteurs des principes qui rassembleront les rois de la terre habitée tout entière dans le grand conflit entre l’Empire romain et l’Orient (de fait l’Assyrien avec ses alliés), au sujet de la Palestine et de Jérusalem, mais en réalité dans la révolte contre Christ.
Une petite parenthèse au verset 15 contient un avertissement solennel au monde, pareil à l’avertissement adressé à l’Église au chapitre 3:3.
À la septième coupe, la colère est accomplie : c’est le « C’est
fait » de la consommation de la colère de Dieu, auquel succédera plus tard le
« C’est fait » de l’établissement de la nouvelle création (chapitre 21:6) car le but final
de Dieu n’est jamais le
jugement, mais la bénédiction ; sous cette coupe, la grande ville,
l’organisation civile du monde romain, est anéantie. Le système religieux
apostat qui caractérise cet empire, revient en mémoire devant Dieu pour le
détruire.
Ce groupe reprend en détail le contenu de la dernière coupe, au verset 19 du chapitre 16, et le sujet mentionné au chapitre 14:8, dans la suite des voies de Dieu aux derniers jours. Comme nous avons, au chapitre 13, le pouvoir civil et religieux dans la Bête et le Faux Prophète, nous trouvons ici la description de Babylone, la fausse église sous son aspect religieux et civil et dans ses rapports avec la Bête romaine.
Au chapitre 17, elle est la prostituée assise sur la Bête, ou pouvoir impérial romain ressuscité, et nous sommes appelés à assister à sa sentence.
Le prophète est saisi d’un grand étonnement devant ce mystère :
ce qui s’appelait l’Église, devenu une prostituée enivrée du sang des saints !
Au verset 9, la ville de Rome, avec ses sept montagnes, est indiquée comme le
siège de la femme, ce sont les sept têtes de la Bête, mais ces sept têtes ont aussi
une autre signification
symbolique ; elles signifient les sept formes de gouvernement successives de la
puissance romaine ; la Bête elle-même est aussi
un huitième roi, le gouvernement impérial renouvelé dans un chef (remarque
importante pour l’explication d’un symbole). La confédération des dix rois
dépendant de la Bête, hait la grande prostituée, la fausse église, prend toute
sa substance et ses richesses et finit par la détruire. Cet acte est graduel :
abandon, confiscation, destruction.
Le chapitre 18 présente l’aspect civil de Babylone : elle est condamnée pour son idolâtrie, sa corruption, sa mondanité et ses persécutions ; le jugement de Dieu tire vengeance d’elle. On voit les effets que la disparition de tout le système tant vanté, mais satanique, de la civilisation, produit sur les hommes qui habitent sur la terre.
Ce groupe reprend l’ordre historique et nous décrit la suite des événements qui ont lieu après la chute de la fausse église, de la grande prostituée, et qui aboutissent aux nouveaux cieux et à la nouvelle terre.
1° (19:1-5.) L’alléluia au sujet du jugement de la prostituée. Nous retrouvons ici les classes déjà mentionnées dans le cours du livre : la compagnie des saints martyrs dans le ciel, les esclaves petits et grands sur la terre, tandis que les anciens et les quatre animaux occupent une place distincte.
2° (v. 6-10.) Les noces de l’Agneau ; sa femme préparée pour cet événement. Ici les anciens ont disparu, ou plutôt se sont résolus en deux compagnies, les saints glorifiés des économies précédentes, et l’Église ou femme de l’Agneau. Ceux qui sont conviés aux noces de l’Agneau sont tous les saints célestes, sauf, naturellement, l’Épouse, l’Église.
3° (v. 11-21.) La colère de l’Agneau et le jugement des vivants : Christ, suivi de ses saintes myriades, manifesté ici sous un caractère nouveau, et sortant du ciel ouvert, entre en triomphateur dans son règne. C’est alors qu’a lieu la défaite des nations assemblées à Armagédon (chap. 16, 16). La Bête et le Faux prophète sont jetés dans l’étang de feu et de soufre.
4° (20, 1-3.) Satan lié pour mille ans.
5° (v. 4-6.) Le gouvernement confié aux saints célestes pendant le millenium ; tous sont assis sur des trônes ; c’est la première résurrection. Parmi ces tous, comme faisant partie de cet ensemble, et en rapport avec les temps apocalyptiques, deux classes spéciales sont mentionnées : les martyrs des temps qui ont précédé la demi-semaine ; ce sont les âmes sous l’autel (ici, le mot âme est simplement destiné à les caractériser, car ils sont ressuscités), et les martyrs, juifs ou gentils, de la Bête. Avec eux, tous les saints et l’Église forment la première résurrection dont Christ est les prémices.
6° (v. 7-10.) Cet exposé sommaire du millenium est suivi du fait que Satan est délié de sa prison après les mille ans. Il égare les nations, Gog et Magog, qui environnent Jérusalem et le camp des saints ; ces nations sont dévorées par le feu du ciel ; Satan est jeté dans l’étang de feu et de soufre.
7° (v. 11-14.) Après ces choses, vient le grand trône blanc ou le jugement des morts qui ressuscitent en vue de cet événement.
8° (21:1-8.) Nous trouvons enfin la nouvelle Jérusalem et les temps éternels. Désormais le tabernacle de Dieu, l’Église, sera avec les hommes, mais de plus, Dieu habitera avec eux, et une troisième chose plus intime encore : Dieu lui-même sera avec eux, leur Dieu ! Le « C’est fait » définitif de la nouvelle création est établi sur le « C’est accompli » de la croix.
Revient en arrière au sujet des numéros 5° et 8° du groupe précédent pour montrer les gloires merveilleuses de l’Épouse, femme de l’Agneau, nouvelle Jérusalem, pendant toute la période du règne millénaire (elle a la gloire de Dieu ; le Seigneur, Dieu, le Tout-puissant et l’Agneau en sont le temple, l’Agneau est sa lampe), et l’administration de ce règne par son moyen.
La description de la nouvelle Jérusalem se divise en trois parties :
1° Ce que l’on voit en elle quand on la considère du dehors (v. 9-17).
2° Le caractère même et la nature intime de la cité (v. 18-23).
3° Ce qui lui appartient en relation avec d’autres et ce dont on y jouit (22:24-22:5).
Dernières exhortations ayant trait à la révélation prophétique, et insistant sur la prompte venue du Seigneur dans le sens qui lui est donné dans ce livre. Il vient bientôt pour ceux qui y sont mentionnés et qui ont l’esprit prophétique (v. 6-7). Puis « le temps est proche » et « il vient bientôt », comme apportant à chacun la récompense de ses oeuvres (v. 10-12).
Cet épilogue, pas plus que les mots : « A celui qui nous aime » du
chapitre 1, n’appartient au sujet prophétique du livre. Il s’agit de la venue actuelle
de Christ comme Étoile du
matin. Ce ne sont pas les sept églises, mais c’est l’Église, la vraie Épouse,
veillant par l’Esprit, voyant le Seigneur dans son caractère céleste et disant :
Viens ! Il y a, au verset 17, une attente collective (l’Épouse), une attente
individuelle, et, pour tous ceux qui ont soif et qui veulent, une invitation à
venir pour prendre gratuitement de l’eau de la vie que l’Église possède.
Puissent l’attitude de l’Épouse, son attente et l’appel qu’elle adresse à tous, être les nôtres.
Amen ! viens, Seigneur Jésus !