SA PRÉSENCE — Luc 24:13-53 et Jean 20:11-23

Rossier Henri

ME 1978 p.193 — 15 novembre 1925

Table des matières :

1 - Luc 24:13-53 — Emmaüs

1.1 - Le Seigneur vient au milieu des Siens

1.2 - Présence invisible

2 - Jean 20:11-23 – Paix vous soit


1 - Luc 24:13-53 — Emmaüs

1.1 - Le Seigneur vient au milieu des Siens

Jusqu’à la mort et la résurrection du Seigneur Jésus une chose manquait aux disciples. Certes, ils avaient pu le suivre, l’entourer, lui parler, l’écouter, se reposer auprès de lui — mais à côté de toutes ces bénédictions, il y avait une expérience dont ils n’avaient pas encore joui. Jamais le Seigneur n’avait pu vraiment marcher avec eux. Désormais tout est changé ! Des disciples sont ensemble, ils s’entretiennent de toutes les choses qui étaient arrivées et le Seigneur vient au milieu d’eux. Ce qui signifie qu’il a trouvé, en vertu de son œuvre accomplie à la croix, des gens qui lui sont parfaitement agréables. Nous pouvons toujours nous associer à sa marche, de même que les disciples suivaient le Seigneur depuis le début de son ministère. Mais maintenant il est venu, Lui, s’associer à nous dans notre marche ici-bas.

Dans le passage de Luc, les deux disciples dont il est question étaient de la dernière ignorance. En dépit de ce qu’ils disent à cet étranger qui vient les rejoindre, c’est à eux qu’il pourrait être dit : Vous habitez Jérusalem et vous ne savez pas ce qui vient de s’y passer ? En fait un seul savait véritablement ce qui s’était passé à Jérusalem. C’était le Fils de Dieu. Ah ! Lui savait ce qui s’était passé à Jérusalem quand Dieu avait détourné sa face de son Bien-Aimé. Mais le Seigneur Jésus connaît toute l’ignorance de ses disciples. Ce passage de Luc contient deux faits bien précieux pour nous. Le premier est celui-ci : au milieu de toute notre ignorance, malgré notre grande faiblesse, quelqu’un nous a trouvés qui s’associe à nous pendant notre marche dans ce monde. Si misérable que soit celle-ci — je ne parle pas ici du chemin de la désobéissance — nous avons quelqu’un qui vient se placer à côté de nous, qui marche avec nous, qui nous entoure de sympathie, de sollicitude. Oui, quelqu’un qui nous encourage sur ce chemin qui conduit à la gloire, dans laquelle il veut, Lui, nous introduire auprès du Père.


1.2 - Présence invisible

Un second fait que je voudrais faire remarquer dans ce passage de Luc est le suivant : le Seigneur Jésus vient s’asseoir à table avec ses disciples, il ouvre leurs yeux pour qu’ils puissent reconnaître l’œuvre accomplie à la croix, puis… disparaît de devant leurs regards. Notez bien qu’il n’est pas dit qu’il s’en soit allé, il est toujours au milieu d’eux, mais invisible. Il est là et les disciples peuvent réaliser que le Seigneur n’a pas quitté ce lieu. Et c’était une bénédiction beaucoup plus grande de posséder le Seigneur invisible. Eh bien, chers amis, c’est aussi ce que nous pouvons réaliser selon sa promesse : « Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis là au milieu d’eux ». Il est là au milieu de nous. Est-ce que nous réalisons cela chaque premier jour de la semaine, à cette table où nous venons nous souvenir de la mort et de la résurrection de notre Seigneur ? Oui, est-ce que nous réalisons que nous venons y rencontrer notre Sauveur bien-aimé ? Ou bien, venons-nous avec plus ou moins d’indifférence à sa personne ? Venons-nous comme lorsqu’il était dans ce monde, prêchant au milieu de ses disciples ? Cette présence invisible du Seigneur Jésus est-elle pour nous une présence réelle ? Il est maintenant avec nous, centre du rassemblement. Il entonne la louange. Pourrons-nous dire en nous séparant : nous avons vu le Seigneur, avec les yeux de la foi, les yeux de l’âme, il est vrai ? Mais cette présence invisible au milieu des siens a infiniment plus de prix que lorsqu’il était au milieu des hommes, avant son sacrifice, avant l’œuvre accomplie à la croix.

On entend dire souvent : si seulement nous l’avions encore au milieu de nous ! Mais nous l’avons, chers amis ; il est là, dans une circonstance à la fois solennelle, et intime, dans le moment même où nous sommes réunis pour ce repas où nous célébrons sa mort et son prochain retour. Il nous a donné son Esprit par lequel nous réalisons sa présence, et de ce fait, nous pouvons élever nos voix devant Dieu le Père pour le louer. Nos louanges sont ses louanges, celles que le Seigneur Jésus lui-même entonne. Faisons-nous abstraction de toute notre faiblesse pour réaliser cela ? Il a dit lui-même : « Je te louerai au milieu de la congrégation » (Ps. 22:22). Bien-aimés, que le désir de tous nos cœurs soit de réaliser quelque chose de ces bénédictions. Que nous n’attendions pas jusqu’au moment où nos louanges seront exprimées dans la gloire d’une manière parfaite. Nous le verrons alors tel qu’il est — mais maintenant nous le possédons tout autant que nous l’aurons dans l’éternité. Nous pouvons jouir de sa présence, de sa personne comme nous le ferons dans l’éternité.


2 - Jean 20:11-23 – Paix vous soit

En Jean 20, nous avons quelqu’un qui découvre ce qu’était cette bénédiction. Il a suffi d’un seul mot prononcé par le Seigneur : « Marie ! » pour faire réaliser à cette âme d’une manière complète ce que c’est que de l’avoir avec elle, toujours avec elle, sans le perdre jamais, parfaitement certaine que Jésus sera éternellement avec elle.

Encore une remarque, chers amis. Voyez, quand le Seigneur se présente au milieu des disciples, il leur dit une chose, et la répète, tellement c’est important. Il leur dit : « Paix vous soit ». Ce seul mot me dit toute l’étendue des bénédictions que le Seigneur m’accorde. Paix vous soit. Il n’y a plus aucune séparation entre Dieu et nous, aucun obstacle à la jouissance d’une paix parfaite. Tout est réglé pour toujours par le sang précieux versé sur la croix. L’œuvre est accomplie à jamais, elle est parfaite. Qu’y a-t-il entre Dieu et moi ? Il y a la paix. Toutes les questions ont eu leur solution à la croix pour l’éternité. Autrefois il y avait l’inimitié entre nous et Dieu, maintenant il y a la paix. Que Dieu nous donne, chers amis, quand nous sommes réunis autour de notre bien-aimé Seigneur et Sauveur, de faire provision de toutes ces bénédictions infinies, éternelles, que nous possédons maintenant. Nous n’en n’aurons pas d’autres dans notre position céleste, bien que nous en jouissions alors d’une autre manière, il est vrai, mais elles sont notre part dès maintenant.