Mark Grasso [ajouts bibliquest entre crochets]
Truth & Testimony 2020-3 p. 127
Table des matières :
4 - [Écouter est meilleur que sacrifice : le faire savoir]
5 - [Suites et conséquences de l’obéissance]
Dès le début de son service pour Dieu, Samuel reconnut et comprit l’importance de l’obéissance. Tandis qu’il était encore jeune, il dit : « Parle, Éternel, car ton serviteur écoute » (1 Sam. 3:10). Ces mots n’étaient pas une sotte vanterie présomptueuse comme Israël l’avait fait dans le passé (Exode 19:8) : cela ressort aussi de la manière dont il a exécuté ensuite la tâche difficile de transmettre le message de Dieu à Éli. Bien plutôt, selon le récit biblique, l’obéissance a, d’une manière générale, marqué toute sa vie. Tout ce que l’Éternel disait, Samuel le faisait, hormis une ou deux exceptions, — sans pour autant oublier qu’il était un homme ayant les mêmes passions que nous (Jacq. 5:17).
Malheureusement il n’en alla pas de même pour le premier roi que
Samuel eut à oindre. En deux occasions Samuel réprimanda Saül pour des actes de
désobéissance qui étaient en relation avec le culte rendu à l’Éternel (1 Sam.
13:8-14 ; 15:5-23). Dans le premier cas (1 Sam. 13) Saül paraît avoir pris
la position qu’une situation difficile et l’importance du sacrifice justifiaient
de violer les commandements de Dieu concernant celui
qui devait offrir
le sacrifice (Samuel) et quand
ce sacrifice devait être offert (quand
Samuel arriverait). Dans le second cas (1 Sam. 15), les circonstances semblaient
fournir une occasion de rendre culte à Dieu et, dans l’esprit de Saül, elles
justifiaient d’offrir ce qu’Il n’avait pas demandé, à savoir des animaux
appartenant à l’ennemi. (*)
(*) D’après les paroles de Samuel à Saül, il est clair que les motifs et la conduite que Saül attribue au peuple au v. 21 étaient les siens. Même si les paroles de Saül étaient vraies, elles n’excusaient nullement de manquer à son obligation, comme roi, de s’assurer que le peuple obéissait à Dieu dans cette affaire. En outre la volonté du peuple n’est pas un facteur déterminant susceptible de régir le culte du croyant ou n’importe quel autre aspect de sa marche. On doit toujours obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes (Actes 5:29).
Toute désobéissance est grave aux yeux de Dieu. Cependant, en pratique, ne sommes-nous pas quelquefois prêts à excuser certains actes de propre volonté ? Dans le premier cas évoqué plus haut (1 Sam. 13), on pourrait arguer que Saül traversait des circonstances inhabituelles et éprouvantes (une bataille imminente et son peuple apeuré en train de fuir). Les pensées naturelles ajouteraient que l’état de l’affaire n’était pas susceptible de se reproduire, et elles excuseraient Saül d’avoir offert le sacrifice comme étant un cas unique. En effet, on entend quelquefois des croyants dans des situations comparables adopter l’expression du monde : « il l’a fait en toute sincérité de cœur ». On peut aussi penser à ce genre de raisonnement en rapport avec le second cas, celui du ch. 15.
Cependant pour Samuel, les commandements de Dieu avaient vraiment valeur de commandements. Même quand il s’agit de rendre culte — et peut-être spécialement quant au lieu de rendre culte — il n’y a aucune excuse pour dévier en quoi que ce soit de ce que le Seigneur a établi. En 1 Samuel 13 et 15, le but fut atteint (les sacrifices furent offerts), mais même le monde reconnait que la fin ne justifie pas les moyens.
La parole de Samuel au ch. 15 v.22 est bien connue : « Écouter est meilleur que sacrifice ». Cette parole est aussi vraie aujourd’hui que lorsqu’elle a été prononcée. Mais voilà qu’on dit : « qu’en sera-t-il pour ceci… », « que devons-nous faire… », « ce sont des temps difficiles… », « on ne fait ça que pendant le peu de temps avant que tout revienne à la normale… », « il faut faire de notre mieux dans ces circonstances.. » — voilà des expressions qui reflètent les raisonnements humains ; or il n’y a pas de place pour eux quand on s’occupe des choses du Seigneur, spécialement de ce qui Lui est le plus précieux, le culte que nous Lui rendons. Comme Samuel le dit, l’obéissance vient en premier, même si cela oblige à différer le sacrifice ou même si cela le rend impossible. En outre il est clair que les sacrifices que Saül a offerts n’ont pas été agréables à Dieu. Quand il s’agit de rendre culte (ou d’obéir, de manière plus générale), on ne gagne rien à n’obéir que partiellement quand cela va à l’encontre de la Parole de Dieu révélée.
Quelquefois un serviteur fidèle du Seigneur a besoin de parler nettement comme Samuel l’a fait au v. 23 : « La rébellion est comme le péché de divination et l’obstination (ou la propre volonté) comme une idolâtrie ». Soyons reconnaissants pour les serviteurs conduits par le Seigneur, qui utilisent envers nous un ton aussi direct aujourd’hui, que ce soit individuellement ou collectivement, pour notre correction ou notre bénédiction.
Si nous pouvons être fidèles là où les autres ne le sont pas, ceci ne doit jamais devenir une raison de nous glorifier. Bien plutôt ceci doit conduire à reconnaître avec douleur que le peuple de Dieu, y compris nous-mêmes, avons manqué sur tant de points que le résultat est la faillite du témoignage chrétien dont nous faisons partie. Le deuil mené par Samuel à l’égard de Saül parait avoir eu ce caractère (1 Sam. 15:35) — comme une triste reconnaissance de tout ce qui avait été perdu du fait que Dieu ne pouvait plus maintenir sa royauté.
La fidélité au Seigneur peut aussi nécessiter la séparation de ceux qui sont infidèles — et même une coupure de tous les liens sociaux comme ce fut le cas entre Samuel et Saül (1 Samuel 15:35). Mais encore une fois, ceci ne doit jamais devenir pour nous une raison d’être fiers.
Tandis que l’obéissance est importante pour la seule raison qu’elle plait à Dieu, elle apporte aussi une récompense dans ce monde et le suivant. Samuel dit à Saül que Dieu aurait établi Son royaume sur Israël pour toujours s’il avait été obéissant (13:13). Nous avons la promesse d’une récompense plus grande pour avoir été un bon et fidèle esclave : celle de participer à l’administration du monde à venir quand le Seigneur aura établi Son royaume (Matt. 25:21).