Paul Finet
Table des matières :
On sait qu’il y a 12 petits prophètes. Sept font partie de la période où Israël est encore reconnu sur la scène. À partir d’Osée, jusqu’à Néhémie, il y en a parmi eux qui s’adressent aux nations, mais nous sommes encore dans les temps où l’Éternel parle à son peuple tout entier. Deux prophètes, Sophonie et Habakuk, parlent au cours de la période chaldéenne, au moment où Dieu va mettre fin au royaume de Juda, car il y a déjà plus de 150 ans que le royaume des 10 tribus, est allé en captivité en Assyrie. Ils ont parlé pendant la période précédant immédiatement le temps du jugement exécuté par Nébucadnetsar (la 1° expédition de celui-ci, en 606 avant notre ère). C’est de cette date que commencent les 70 années de la captivité.
Ensuite nous avons trois prophètes Aggée, Zacharie et Malachie
pour la période persane, c’est-à-dire après le retour d’un résidu de la
captivité Babylonienne, remonté aux jours de Cyrus, premier roi des Mèdes et
des Perses en 536. Un petit résidu est remonté, dont l’histoire nous est
racontée dans le livre d’Esdras, et l’Éternel emploie trois prophètes pour s’occuper
d’eux. Ils ont ceci de particulier, que ces prophètes d’après la captivité ne
parlent plus au peuple comme tel, mais s’adressent seulement à quelques-uns d’eux,
comme le Seigneur le fait dans l’Apocalypse. Vous voyez en fait, que le
jugement prononcé a mis fin aux relations publiques de l’Éternel avec son
peuple. Il ne reconnaît maintenant plus son peuple sur lequel un des prophètes
dira : « Lo-ammi », c’est à dire « plus mon peuple »,
jusqu’à ce qu’il se repente, jusqu’à ce qu’il revienne, jusqu’à ce qu’ils se
tournent « vers moi, celui qu’ils ont percé » (Zach. 12:10). Alors le
voile sera ôté de dessus leur cœur (2 Cor. 3), ils reconnaîtront le Seigneur
pour leur Messie, et Dieu reprendra des relations avec eux, et reconnaîtra ce
résidu qui sera le noyau du nouvel Israël. Mais pendant toute cette période,
depuis qu’ils sont partis en captivité — et ce temps dure jusqu’à maintenant
parce que Dieu l’appelle le temps des nations (Luc 21) — Dieu ne reconnaît plus
Israël pour son peuple. Mais, chose intéressante à ne jamais oublier, si d’une
part, Dieu est publiquement contre
son peuple, dans ses voies secrètes il est toujours pour
lui, parce que Dieu n’oublie pas les promesses qu’il a faites.
Les promesses de Dieu, l’appel de Dieu sont sans repentir (Rom. 11). Dieu ne
revient jamais sur les promesses qu’il a faites. De sorte que nous répétons, si
Dieu dans ses voies publiques est contre son peuple, dans ses voies secrètes,
il est toujours pour lui, bien qu’il ne le reconnaisse plus comme ensemble.
Le livre de l’Apocalypse présente exactement le même phénomène. La révélation, c’est quelque chose de caché que Dieu découvre. Révélation que Dieu a donnée à Jésus-Christ, qui la donne à un ange, qui la donne à Jean son esclave, et Jean la donne à d’autres esclaves. Nous ne trouvons pas ce mode de communication ailleurs qu’en Apocalypse, parce que c’est un livre de jugements, et l’Église n’est plus considérée dans les privilèges qui sont sa part, mais elle est considérée dans ce qu’elle a fait, selon le cas qu’elle a fait de ses privilèges, comment elle s’est montrée à l’égard de ces privilèges, quelle marche elle a revêtue, quelle attitude elle a eue vis-à-vis de si grands privilèges. De sorte que le livre de l’Apocalypse est un livre de jugements et l’Église comme corps responsable n’échappe pas à ce jugement, de sorte que ce n’est plus le sacrificateur qui prend de l’huile et en verse dans la lampe, comme le Seigneur le faisait à Éphèse par Paul, pour déployer tout le conseil de sa grâce à l’égard de l’Église ; c’est le sacrificateur qui se promène et vient voir comment le chandelier a brillé, comment les lumières ont brillé.
Dans ces trois prophètes Aggée, Zacharie, Malachie, nous avons un mode de communication tout à fait particulier. Mais Dieu n’oublie pas les promesses qu’il a faites, Dieu n’oublie pas son peuple, Dieu n’oublie pas Jérusalem. Où se trouve Ninive ? Où se trouve Babylone ? Où se trouve Thèbes, toutes ces grandes cités de l’histoire antique qui ont tant fait parler d’elles ? Elles ont entièrement disparu, elles sont recouvertes par les sables. Mais Jérusalem est toujours sur la scène. « Mes yeux et mon coeur seront toujours là ».
Qui est Zacharie ? Un tout jeune homme. Dans un temps de ruine, en particulier, Dieu peut employer des éléments relativement jeunes, et nous avons la preuve que Zacharie est jeune, car le Seigneur lui-même l’appelle un jeune homme. Il est donc né pendant la captivité à Babylone, il y a grandi, il est revenu avec ses parents ; mais lui, au lieu d’être indifférent à l’égard des privilèges que Dieu a donnés à son peuple, et bien qu’il soit né en captivité, et qu’il aurait eu de bonnes raisons pour dire : « Ah, notre histoire est pratiquement terminée », il s’est attaché au contraire aux privilèges que l’Éternel avait donnés à son peuple et à sa famille, et il a été un jeune homme plein d’intérêt pour les choses de Dieu. Alors, Dieu qui sonde les reins et les coeurs, a vu dans le coeur de ce jeune homme, tout l’intérêt qu’il avait pour la Parole de Dieu, pour Jérusalem, pour Israël, pour tout ce que Dieu avait fait, conçu et promis à l’égard de ce peuple qu’Il aimait toujours. C’est donc un jeune homme qui s’intéresse beaucoup, qui est intelligent et pose beaucoup de questions.
L’ange qui lui répond, c’est évidemment, pour nous, l’image du St Esprit par lequel nous pouvons entrer dans la connaissance des pensées de Dieu. Pourrions-nous, grâce à notre esprit, même s’il est développé et si notre intelligence est aiguisée, — pourrions-nous entrer dans la connaissance des pensées de Dieu ? Nullement, nous n’avons pas la clé pour connaître les pensées de Dieu. « Tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents et tu les a révélées aux petits enfants ». Pour qu’un petit enfant connaisse la pensée de Dieu, il faut évidemment qu’il ait cette sagesse de la part de Dieu donnée par le St Esprit. L’ange vient répondre avec empressement à toutes les questions que pose ce jeune homme : nous en avons une expression par exemple au verset 3 du chapitre 2 : « Cours, parle à ce jeune homme ».
Jérusalem est un monceau de ruines, le temple a été brûlé, les murailles ont été renversées, toutes les belles maisons ont été rasées. Alors ce jeune homme instruit par le Seigneur va nous donner 8 prophéties successives qu’il va recevoir sans doute au cours d’une seule nuit.
Nous arrivons au chapitre 3 où il y a une prophétie relative à Joshua, puis au chapitre 4 une prophétie relative à Zorobabel. Deux hommes étaient à la tête du résidu remonté de captivité. C’étaient Zorobabel descendant de la royauté, et Joshua qui représentait la sacrificature. Il descend de la famille d’Aaron. Ces deux hommes avaient une responsabilité bien particulière. Mais il est facile de nous imaginer ce que devait être la tâche de ces hommes en présence de Jérusalem, au milieu d’un peuple appauvri, qui rentre dans sa terre occupée par des étrangers, dans des conditions vraiment difficiles. Joshua reçoit de la part de l’Éternel une révélation par le moyen du prophète. Quel encouragement pour lui. Il pouvait se dire : « mais je suis à la tête d’un peuple entièrement différent de ce qu’il devrait être ». Son vêtement sale représentait bien ce qu’était le peuple sur le plan national, sur le plan religieux. Quel encouragement pour lui d’entendre le prophète venir lui montrer que Dieu peut faire face à cet état si misérable en puisant aux ressources de la grâce. Zorobabel représentant de la royauté a à faire aux choses publiques, aux affaires civiles, il se trouve devant un monceau de ruines. Comment rebâtir cette ville ? Par où commencer ? Il pouvait se dire : « Quelle grande montagne ! Tout ce que j’ai à faire, toutes ces difficultés, tout ce qui concerne Jérusalem, mais c’est une montagne infranchissable ! » Eh bien, le Seigneur vient lui dire par le jeune prophète (il n’y a jamais de situation désespérée pour le Seigneur ; en aucun temps, en aucun cas nous ne pouvons dire qu’il n’y a plus de remède) : Jérusalem, un monceau de ruines, et cette ruine te pèse, et tu sens ton incapacité à son égard, — tu vois cette montagne : elle va devenir une plaine. Voilà donc ces deux prophéties remarquables adressées à ces deux hommes pour les encourager.
Dans le chapitre 5, nous faisons un grand pas en avant, et en fait, l’Esprit de Dieu nous transporte dans l’avenir car par Zacharie nous apprenons des faits liés à l’histoire du peuple, mais qui vont se passer demain. Par exemple, Zacharie nous montre comment le Seigneur va paraître dans ce monde lorsque le jour du Seigneur sera là. Pour nous, nous le savons bien, Il vient sur la nuée, Il va nous enlever de la scène présente pour nous trouver sur la nuée. Où trouvons-nous cela dans l’Ancien Testament ? Nulle part ! Pourquoi ? Parce que l’espérance de l’Église n’y est pas indiquée, pour la bonne raison que l’Église n’est pas l’objet de la prophétie ; il n’est nullement question de l’Église dans l’Ancien Testament. C’est un secret qui était caché dans le coeur de Dieu. Dans le livre des Psaumes par exemple, dans certaines versions, le traducteur ou les commentateurs ont écrit : Le bonheur de l’Église, la joie de l’Église, les privilèges de l’Église. C’est entièrement faux ! Nous ne trouvons pas l’Église dans l’Ancien Testament. Nous ne pouvons donc pas non plus y découvrir la joie de son espérance, ni ce qui est lié à l’événement que nous attendons, c’est-à-dire la venue du Seigneur dont elle est le premier acte.
Mais ce que nous trouvons dans l’Ancien Testament c’est la
deuxième venue du Seigneur, c’est-à-dire son apparition, son épiphanie, la
manifestation publique du Seigneur lorsqu’il vient pour réclamer ses droits.
Zacharie nous donne beaucoup de détails sur cette apparition et il nous dit que
c’est sur la montagne des Oliviers que le Seigneur va apparaître, non pas sur
la nuée pour
nous (Actes 1 et 1 Thes.
4) ; à son apparition nous reviendrons avec
Lui. Nous sommes ravis par l’Époux, nous revenons avec le Roi. Mais quand Il
revient, ce n’est plus un acte de grâce pour l’Église, c’est un acte de
jugement pour le monde, et le Seigneur vient poser ses pieds sur la montagne
des Oliviers, à quelques centaines de mètres de là où sa croix a été dressée.
Au chapitre 5 nous arrivons, par-delà le temps, aux jours actuels qui précèdent cette manifestation publique du Seigneur.
Ce jeune homme lève les yeux, il est intelligent, plein d’intérêt pour ce qu’il voit, il pose beaucoup de questions, mais chose encourageante pour nos jeunes, le Seigneur ne manque pas de donner des réponses complètes et satisfaisantes pour tout ce qu’il demande. C’est donc la 6° vision. Il voit un rouleau qui vole et en donne la dimension. Qu’est-ce que ce rouleau ? C’est un papyrus sur lequel beaucoup de choses sont écrites. Autrefois, la parole était écrite sur un rouleau : nous en trouvons au moins trois dans la Parole de Dieu :
Ici en Zacharie 5, c’est un rouleau qui a des particularités extraordinaires : il vole, il est animé d’un mouvement qui lui est propre. Le rouleau qui vole a la vie en lui-même puisqu’il peut voler. Il a une puissance en lui-même. C’est la Parole de Dieu vivante et opérante (Héb. 4).
Il est long de 20 coudées et large de 10. Ce sont d’abord les dimensions du Tabernacle (le lieu saint). Que trouvons-nous dans le lieu saint du Tabernacle ? Si nous pénétrons, à droite nous avons la table des pains de proposition, devant nous l’autel d’or, et à gauche, le chandelier. Vous savez que l’on a comparé l’évangile de Jean au Tabernacle ; et précisément, au chapitre 14, nous avons la table des pains de proposition. Le Seigneur montre bien qu’il est sur le point de s’en aller au ciel, que la relation avec nous n’est pas rompue, mais qu’au contraire nous sommes faits un avec Lui, et que bientôt Il reviendra pour nous prendre et nous introduire dans sa présence. C’est la table des pains de proposition. Nous sommes soutenus par le Seigneur dans cette parfaite sécurité qui sera manifestée tout à l’heure quand le Seigneur viendra. Devant nous, nous avons l’autel d’or, c’est le chapitre 16 de Jean, où nous avons l’assurance que le Seigneur nous donne quant à nos prières ; elles sont reçues devant Dieu. Il présente nos prières montant comme l’encens qui brûle sur l’autel. À gauche, nous avons le chandelier, c’est le chapitre 15, notre parfaite association avec Christ pour répandre la lumière qui a été vue en perfection en lui.
Le rouleau qui vole aux dimensions du tabernacle est donc en relation avec le jugement qui sera prononcé en fonction des privilèges que Dieu nous a faits dans sa maison. Il nous offre d’être identifiés avec son Fils dans la gloire dans laquelle il est entré, il nous offre d’être ceux qui peuvent le prier, l’adorer dans sa maison, ceux sur lesquels il peut répandre sa faveur. Il nous offre de recevoir le St Esprit de la promesse par lequel nous pouvons jouir de la relation la plus douce qui soit, celle qui s’exprime par « Abba Père ».
Le jugement que Dieu va exécuter demain sera en relation avec tous les privilèges qu’il nous donne dans Sa maison. Il y a d’autres éléments à considérer dans les 20 et les 10 coudées : nous les trouvons à nouveau dans le temple. Du temps de Salomon on a introduit dans le temple deux grands chérubins construits par David. Placés sur un chariot d’or, ces grands chérubins ombrageaient l’arche. Quelles sont les dimensions de ces chérubins ? Ces chérubins dont les ailes se touchaient, et dont l’aile de l’un touchait un mur d’un côté, et l’aile de l’autre le mur de l’autre côté, les ailes étendues avaient 20 coudées, c’est-à-dire la dimension même de la maison de Dieu dans sa largeur. Le lieu très-saint était cubique, 20 coudées de long, 20 coudées de haut. Les chérubins aux ailes étendues sont donc l’expression du jugement de Dieu selon la sainteté qui sied à sa maison. Quelle est la hauteur des chérubins ? C’est celle du rouleau qui vole, 10 coudées de hauteur.
Les séraphins, dans Ésaïe, sont les agents de la grâce de Dieu, tandis que les chérubins sont les agents qui requièrent l’application du jugement selon la justice et la sainteté de Dieu. Pour nous, avons-nous quelque chose à craindre de ce rouleau qui vole ? Nous allons voir vers qui il vole et l’action qu’il va accomplir. Nous n’avons rien à craindre, pourquoi ? Sortons du temple, où nous avons été impressionnés par les 20 coudées des ailes des chérubins. Qui peut faire face à ces exigences si extraordinairement présentées dans le temple ? Nous sortons du temple et nous nous trouvons devant l’autel, et nous mesurons l’autel, c’est extraordinaire ! Il a 20 coudées de largeur et 20 de longueur, et 10 de hauteur, pour nous dire ce que l’évangéliste Jean nous dit : « Nous sommes passés de la mort à la vie et nous ne venons pas en jugement ». Parce que ces grands chérubins ont reçu leur satisfaction à l’autel qui a les mêmes dimensions. La victime qui a été offerte sur l’autel a répondu entièrement à ce qu’exigeait la sainteté de Dieu, de sorte que Dieu peut maintenant justifier le coupable quel qu’il soit sans porter la moindre atteinte à sa sainteté et à sa justice. Dieu peut dire de moi par la bouche de l’Apôtre Paul qu’il a rendu les saints agréables dans le bien-aimé, saints et irréprochables et irrépréhensibles. L’oeuvre accomplie par le Seigneur en relation avec l’autel aux mêmes dimensions que les chérubins répond à tout ce que Dieu réclamait du pécheur. Je parais maintenant agréable dans le Bien-aimé, et comme l’Apôtre dit : « Gens de la maison de Dieu, concitoyens des saints ». Dieu ne peut plus rien me réclamer, lavé que je suis dans le sang de l’Agneau, et à l’abri de ce sacrifice qui m’épargne du jugement à toujours, car il est tombé de tout son poids à l’autel : « Il a fait tomber sur lui l’iniquité de nous tous ». Mais demain, ce jugement en relation avec les dimensions du Tabernacle et des grands chérubins, comment va-t-il s’exercer et envers qui ? Il est prononcé contre le voleur et contre celui qui jure faussement. Nous ne pouvons pas trouver des expressions plus simples pour nous parler de choses solennelles. Celui qui est un voleur est celui qui fait tort à son prochain. Celui qui enlève à son prochain d’une manière illicite ce qui lui appartient. Eh bien, Dieu tiendra compte demain au jour du jugement de tous les actes des hommes accomplis au détriment de leur semblable. Nous ne pouvons pas faire du tort à quelqu’un sans que Dieu ne l’enregistre. Et en Israël, le tort fait à quelqu’un était considéré comme un tort fait à Dieu. Si un Israélite faisait tort à un autre Israélite, Dieu considérait ce tort comme fait à lui-même.
Que de formes de péché dans ce monde ! Le Seigneur parle ici de voleur. Que d’injustices, que d’égoïsmes, ce mal qui est à la base des relations humaines pour enlever quelque chose à celui qui possède. L’écrasement de certaines nations par d’autres : le terme voleur englobe tout ce qui est injuste, tout ce qui enlève à son semblable ce que Dieu a donné, tout ce qui relève de l’égoïsme, qui me pousse à dérober à mon semblable quelque chose qui lui appartient, de quelque nature que ce soit. Alors, celui qui jure faussement (Mal 3:5) c’est-à-dire ceux qui prennent le nom de notre Dieu en vain, ceux qui n’ont qu’une profession extérieure sans vie, ceux qui pratiquent la religion chrétienne sans en avoir la réalité. Paul dira : « Ayant la forme de la piété sans la puissance » (2 Tim. 3). Il s’agit de tous les professants qui se contentent d’une profession extérieure, ils jurent faussement, c’est-à-dire, ils professent être en relation avec Dieu sans l’être. Le rouleau qui vole, c’est la Parole de Dieu qui va exercer le jugement demain. Le Seigneur dit au ch. 12 v. 48 de Jean : « C’est cette parole qui le jugera au dernier jour ». La parole qui est de grâce maintenant sera de jugement demain, pourquoi ? Parce que, quand il sort du ciel avec ses armées (Apoc. 19), il y a un mot écrit sur sa cuisse : « Roi des rois, Seigneur des seigneurs » et un autre nom « la Parole de Dieu » qui va juger en vue de l’établissement de ses droits royaux. Le royaume de paix et de justice commence après le jugement exécuté par le Seigneur.
Nous avons une autre scène à partir du verset 5. Le jeune prophète est interloqué par ce qu’il voit ; tellement c’est étrange, inattendu, il en demeure sans pouvoir répondre. Mais l’ange lui dit : « C’est l’épha qui sort ». Qu’est-ce que cela veut dire ? dans l’Exode au chapitre 16 nous avons comment Dieu a établi les poids et mesures pour son peuple. L’épha est l’étalon, il se trouve au coeur des poids et mesures, c’est-à-dire une mesure que Dieu a établie et à laquelle il faut toujours se référer. L’épha est la mesure employée dans les transactions commerciales. Le Seigneur reprochait à son peuple de faire l’épha petit et l’épha grand (Amos 8:5 ; Deut. 25:14), c’est-à-dire quand ils vendaient, ils faisaient petit, et pour acheter, ils le faisaient grand. C’était donc une injustice que Dieu condamnait, manque de justice pratique. Nous savons que le Seigneur dira de Jacob : « C’est un voleur » (Osée 12:8). Nous ne commettons pas le mal impunément. Le Seigneur nous montre ici, dans cette vision, l’épha qui sort. Babylone est un système de négoce de prospérité dans le monde, elle a lié sa prospérité à la religion, elle s’est emparée de la religion pour accumuler des richesses. J.N.D dit ceci : « C’est le système où le commerce et les richesses abondent, mais dans un désert pour Dieu. La prospérité, le commerce dont Satan profite pour aliéner les hommes de Dieu, et les mettre en état de révolte ouverte contre Dieu. C’est le principe, le système Babylonien de prospérité mondaine, trafic, échange, opulence dont le caractère est la fornication et cette prospérité en est la livrée. Dans cet esprit mondain on se prostitue aux passions des hommes, des rois de la terre, pour acquérir cette richesse. Le coeur naturel est assoiffé des biens de ce monde ».
Babylone amène sur elle le jugement si dramatique, si sérieux que nous avons au chapitre 17 de l’Apocalypse. « C’est ici leur aspect dans toute la terre » est-il dit. L’aspect Babylonien de cette fin de civilisation se déploie dans toute la terre. Le jugement est constitué par un disque de plomb. La femme qui regarde, c’est la méchanceté. Le péché est montré, en type, dans cette femme. Sa position assise est un état d’indépendance à l’égard de Dieu, se soustrayant à Dieu pour satisfaire ses convoitises du coeur.
Mais tout à coup, le couvercle est fermé et un poids de plomb est mis sur le couvercle. C’est le jugement qui va tomber sur ce système. Au verset 9, qui sont ces deux femmes ? L’une, le peuple Juif, l’autre, les nations. Le caractère Babylonien s’applique à la nation Juive et aux nations. L’apostasie Juive, l’apostasie Gentile remettent l’épha sur sa base. Dieu nous montre où est la source de ce mal qui sera jugé d’une manière si sévère : c’est à Shinar, à Babylone. Or, la Babylone historique n’existe déjà plus. Cyrus y a mis fin, ce n’est plus qu’un désert (És. 13), mais moralement nous sommes ramenés à Babylone. Elle n’existe plus comme ville, mais comme système elle est toujours là, et elle n’a fait que se développer pour atteindre son point culminant, toute sa maturité, dans l’Apocalypse ch.17 et 18. Nous sommes en présence aujourd’hui des faits relatés dans l’Apocalypse. Cette femme (la fausse Église) assise sur la bête, ce système politico-religieux qui s’affirme, est sur de grandes eaux, des peuples, des nations et des mondes. Est-il nécessaire de préciser l’influence que prend cette femme, cette fausse Église, dont son chef, son représentant va partout dans le monde, en Amérique, en Afrique, en Asie ? Nous n’avons jamais assisté à un tel développement, à une telle étendue de son influence, sa prépondérance s’affirme partout. Le Seigneur nous dit : « C’est l’épha ».
Dans le chapitre 6 c’est un tableau rafraîchissant. Le Seigneur nous montre qu’après tout, qu’est-ce qui s’accomplit dans le monde ? Est-ce la volonté des hommes, la politique, tout ce que les grand hommes de ce monde établissent en se réunissant dans des congrès ? Non, ce n’est pas cela. Sans doute les hommes pensent que c’est grâce à leur politique, à leurs combinaisons qu’ils vont obtenir beaucoup de choses et atteindre les objectifs qui sont devant eux, mais nous voyons dans cette dernière prophétie, qu’après tout, les chars des nations, bien que se vantant de leur réussite militaire et de leurs exploits, doivent, en fait, rouler dans une vallée entre des montagnes d’airain sans pouvoir quitter leur chemin. C’est Dieu qui les conduit. Nous ne comprenons pas ce qui conduit les hommes et le monde, c’est la providence de Dieu. Mais Dieu ne nous introduit pas dans les secrets de sa providence. Demain, ce ne sera plus la providence. La prophétie commence quand la providence cesse. La providence, c’est cette faculté de Dieu qui consiste à conduire les événements en vue du but final qu’il a devant lui. Mais cette providence peut paraître déroutante. On a vu des choses effarantes au cours de certaines guerres, on a vu un brigand venir à la tête d’un immense pays, et de peu, assujettir le monde. Cela paraissait extraordinaire, mais tout cela sert au dessein de Dieu. Ce qui était impressionnant au suprême degré au moment de la réussite de ce système a été jeté par terre dans la pire des confusions.
Le Seigneur dit à Daniel, s’il me plaît d’établir au poste le plus élevé le plus vil des hommes, c’est le secret de Dieu, c’est sa providence. Mais ce chapitre 6 est rassurant, car Dieu ne nous a pas parlé de l’hégémonie Russe pour l’Europe, ni de l’hégémonie Américaine, mais de quatre empires, et les voici rappelés dans Zacharie pour les jours de la fin. Mais le choc qui aura lieu entre l’empire du nord et l’empire romain sera dévastateur au suprême degré. Voilà ce que Dieu nous dit, ce qui va arriver ; les chariots se succèdent l’un après l’autre et sont conduits par la providence de Dieu exactement comme il le désire.
Enfin dans le dernier paragraphe, c’est une conclusion de toutes les visions que nous avons à partir du verset 9. Les faits de ce petit paragraphe sont relatifs à quelques hommes qui au milieu de toutes ces scènes de désolation, ont quitté Babylone, ont fait un très long chemin à travers les déserts (800 km environ), beaucoup de difficultés. Ils sont décidés à quitter Babylone avec de l’argent et de l’or pour l’apporter au temple. À ce moment-là, le prophète Aggée nous montre la lassitude de ce résidu pour venir travailler au temple, à la maison de l’Éternel, mais ils étaient très habiles, très empressés pour leurs maisons, ils les lambrissaient, mais l’Éternel leur dit : « Et ma maison ? » Vous courrez chacun à votre maison, et vous vous donnez beaucoup de peine, mais quel est le résultat ? Ils mettent tout dans une bourse trouée. Il n’y a rien de plus vain qu’une bourse trouée, il n’y a aucun profit. Il y a un travail à ma maison. Vous allez voir si vous avez de l’intérêt pour ma maison, alors je pourrai vous bénir. Mais lorsque vous ne pensez qu’à vous-mêmes, que vous n’êtes gouvernés que par votre coeur égoïste, vous travaillez pour une bourse trouée (Aggée 1).
Ces trois hommes qui montent, Dieu nous a donné leur nom et celui dans la maison duquel ils viennent apporter cet argent. Ils sont étonnés de ce que Dieu dit de faire avec cet argent. Il faut faire une couronne pour Joshua. Pourquoi pas la faire pour Zorobabel ? Zorobabel est le représentant de la royauté, mais le Seigneur n’a pas été couronné comme roi ! Il a été couronné comme souverain sacrificateur. Le Seigneur est le Roi des rois sans doute, mais c’est en vertu du sacrifice qu’il a accompli sur la croix, qu’il est monté au ciel et que Dieu a couronné souverain sacrificateur selon l’ordre de Melchisédek (« sacrificateur sur son trône » ; 6:13).
Joshua ici, avec la couronne sur sa tête est un type du seigneur couronné de gloire et d’honneur. Et ceux qui ont travaillé avec lui, qui sont venus de Babylone, ceux qui se sont dévoués pour lui, ont eu beaucoup de fatigue ; quand ils sont à Jérusalem auprès de Joshua, quelle chose étonnante pour eux : les voilà eux-mêmes gratifiés d’une couronne, chose précieuse, et le Seigneur change leur nom. Heldaï, son nom sera changé en Hélem, c’est-à-dire en force, Dieu montrera sa force et montrera que c’est par sa force que tout a été accompli. Josias veut dire l’Éternel supporte. Sophonie, l’Éternel cache. Hen veut dire grâce et celui qui s’appelle Josias devient Hen. Tout sera par la grâce de Dieu.
Le Seigneur, l’Esprit de Dieu, dit à Zacharie quelque chose de cet homme dont le nom est Germe. Que veut dire Germe ? (voir note à « surgi » de Héb. 7:14 ; version JND). Cela veut dire à la fois le lever du soleil, l’Orient d’en-haut (Luc 1:78) et une racine qui sort d’une terre aride (És. 53:2). L’Orient d’en-haut, celui qui est venu du ciel, et en même temps celui qui a surgi de Juda (Héb. 7:14), sortant d’une terre aride pour nous parler de Lui dans son humilité, venant naître à Bethléhem dans une étable. Dans un seul terme : « Germe », nous avons à la fois, l’Orient d’en-haut et la racine, c’est-à-dire sa divinité toute puissante d’une part, son humanité dépendante d’autre part. Dans un seul mot, Dieu nous parle des gloires de son Fils, de sa gloire divine unie à la gloire de son humanité sans tache. Qu’arrive-t-il à cet homme appelé Germe ? Nous trouvons 4 fois la mention du germe, et les 4 fois, c’est en rapport avec un évangile.
Matthieu nous parle du Roi : Jérémie 23:5
Marc nous parle du serviteur : Zacharie 3:8
Luc nous parle du fils de l’homme : Zacharie 6:13
Jean nous parle du Fils de Dieu : Ésaïe 4:2