Paul Finet
Les sous-titres ont été ajoutés par Bibliquest — 28 11 1984
Table des matières :
1 - L’Église et les types de l’Ancien Testament
2 - Comment on apprend de Dieu et de Sa Parole
3 - Sept passages des Chroniques sur la maison de Dieu
3.1 - 1 Chr. 22:6-11 : La maison est sur un terrain divin, non pas humain
3.2 - 1 Chr. 21 : le fondement de la maison est le sacrifice de Christ
3.2.1 - Le péché d’orgueil de David et du peuple
3.2.2 - La croix présentée de façon cachée
3.2.3 - Comment la bonté de Dieu peut se manifester
3.2.5 - L’autel de l’Éternel, où la miséricorde se glorifie vis-à-vis du jugement
3.2.6 - Le fondement de l’Assemblée
3.3 - 1 Chr. 22:3, 14 : les matériaux de la maison et les souffrances de Christ
3.4 - 1 Chr. 22:19 : Sainteté de la maison
3.4.2 - L’arche entrant dans la maison / Christ montant au ciel
3.4.3 - Marcher dans la sainteté, selon le caractère de la maison
3.4.4 - Court résumé de ce qui précède
3.6 - 1 Chr. 28:11 — Le modèle de la maison
3.6.2 - Les maisons du portique
3.7 - 1 Chr. 28:20 — Encouragements à Salomon
3.7.1 - Mon Dieu ne te laissera pas, ne t’abandonnera pas
3.7.2 - Certitude absolue de pouvoir compter sur les soins du Seigneur
3.7.3 - Faut-il se décourager devant la ruine irrémédiable ?
Nous sommes bien persuadés que nous ne trouvons jamais la moindre trace d’une allusion à l’Église, dans l’Ancien Testament. Dans certaines versions de la Bible, on trouve des sous-titres des Psaumes comme : l’Église dans sa joie, l’Église dans son appel, l’Église qui adore, l’Église en relation avec son Époux, — des titres qui n’ont aucun sens, car il n’y a jamais eu dans l’Ancien Testament la moindre allusion à l’Église. C’était un mystère caché dès les siècles en Dieu, et qui n’a été révélé que beaucoup plus tard. Il fallait pour cela que l’œuvre de Christ soit accomplie, qu’Il soit exalté, et que le Saint Esprit descende sur la terre pour former l’Église, pour l’unir depuis la terre à son chef Christ, la tête glorifiée au ciel, chaque croyant étant d’une part un membre vivant de ce corps mystique formé par le Saint Esprit, et d’autre part une pierre vivante établie sur le fondement des apôtres et prophètes, Christ lui-même étant la maîtresse pierre du coin. Mais ces vérités ne se trouvent pas dans l’Ancien Testament.
Nous avons des images, des types, et Dieu, à travers l’histoire d’Israël, nous a donné des choses remarquables desquelles nous pouvons nous emparer pour comprendre quelques unes des vérités relatives à l’Église dans le Nouveau Testament. L’Esprit de Dieu se sert de figures, de types, de diverses manières, des personnages, par exemple Ève, Rebecca, Rachel Asnath et Sephora. Que de types précieux dans ces femmes pour nous parler de l’Épouse de Christ, même s’ils sont laissés dans un certain flou !
Pour nous parler de ce qu’est l’Église, il y a encore d’autres types notamment :
Le temple de Salomon est la réalisation de la pensée de Dieu à l’égard du repos dans lequel Il voulait établir son peuple, — repos qui sera une chose effective demain, et auquel nous participons déjà nous-mêmes par la foi. Par la foi, nous qui avons cru, nous entrons dans le repos de Dieu (Héb. 4:3) ; et la maison de Dieu à Jérusalem qui a été construite au temps de Salomon est une image de ces temps où la pensée de Dieu à l’égard de Son peuple sera accomplie, où celui-ci sera établi en repos dans sa terre, Christ étant là au milieu d’eux ; « le nom de la ville, dès ce jour : l’Éternel est là » selon Ézéchiel 48:35.
On a dit aussi que le Nouveau Testament est déjà caché dans l’Ancien, et l’Ancien est pleinement mis en lumière quant à sa signification la plus profonde par le Nouveau Testament : c’est un tout, c’est la Parole de Dieu vivante, divinement inspirée. Et sans l’Esprit de Dieu, nous ne pourrons comprendre quoi que ce soit de la Parole. À cette occasion, précisions bien que sans Lui nous ne pouvons rien découvrir de la Parole, c’est un fait sur lequel il faut être bien au clair. L’esprit le plus pénétrant, l’intelligence la plus développée ne peuvent rien saisir des pensées de Dieu en dehors de l’Esprit de Dieu. 1 Cor. 2 est bien significatif à cet égard :
Nous nous souvenons aussi de cette parabole dans le prophète Ésaïe 29:11-12. Il y a deux personnages qui sont devant nous.
L’un a la prétention de savoir lire, il se croit instruit. Il dit « je sais lire », alors on lui dit « lis ceci, je te prie ». On lui donne un livre, mais le livre est scellé, alors bien qu’il prétende savoir lire, il doit dire « je ne puis car il est scellé ».
On le donne alors à un autre qui a assez d’humilité pour dire : moi, je suis ignorant, « je ne sais pas lire ». Que le livre soit scellé ou non pour lui, il ne sait pas lire.
Même si on a la prétention de connaître les pensées de Dieu, comme le premier de ces personnages, si on n’a pas l’Esprit de Dieu le livre est scellé. Retenons bien ce point, et soyons bien au clair là-dessus ; c’est très important comme principe.
Pensons, soit dit en passant, à l’énormité de la hardiesse de ceux qui pensent que c’est à l’école de théologie qu’on apprend à connaître les pensées de Dieu, — comme si l’esprit de l’homme était supérieur à Dieu pour les faire connaître, et comme si on pouvait faire de Dieu une science quelconque que l’on maîtrise en l’étudiant. C’est une prétention inouïe.
Est-ce que Dieu s’est jamais servi d’un fils de prophète ? Avons-nous remarqué ce point ? Dans l’Ancien Testament, il y avait des écoles de prophètes. Samuel avait des jeunes prophètes autour de lui, et il est dit qu’il les présidait. Élisée de même avait cinquante fils de prophètes.
Le point de départ de ces écoles de prophètes, c’était certainement un sentiment de piété. Mais en cherchant bien, avez-vous trouvé que Dieu ait jamais choisi un de ces jeunes hommes pour en faire un prophète ? Nous ne trouvons jamais cela. C’est significatif.
Dieu a choisi Jérémie (Jér. 1:14) déjà bien avant sa naissance. Ensuite Il l’appelle, et Il le qualifie. Il lui donne des capacités pour accomplir la mission qu’il a reçue, de sorte qu’il n’y a rien de l’homme. Il n’est qu’un moyen, il n’est qu’un instrument. Et, si même c’est un instrument brillant, de quoi pouvait-il se vanter ?
Paul nous dit « qu’as-tu que tu n’aies reçu, et si tu l’as reçu pourquoi t’en glorifies-tu ? » Celui qui a reçu un don a été appelé par le Seigneur, et le Seigneur le forme.
C’est l’inverse de ce que fait l’homme ; l’homme commence par se former en vue de remplir une tâche quelconque, il assimile les choses de Dieu à celles de l’homme, il étudie les sciences théologiques, les sciences diverses liées à la Parole de Dieu (comme on dit dans une école de théologie) en vue de devenir un serviteur de Dieu.
C’est justement l’inverse de ce que Dieu fait. Dieu appelle quelqu’un, et après l’avoir appelé, Il le forme, en lui donnant les capacités et les facultés de remplir la tâche qu’Il veut lui confier. Nous devons être bien au clair là-dessus, parce qu’on voit des choses aujourd’hui vraiment renversantes dans ce domaine.
Ceci étant dit, nous pouvons saisir, grâce à l’Esprit de Dieu, la pensée de Dieu qui est cachée dans des récits de l’Ancien Testament, dans des histoires. Ces récits et histoires de l’Ancien Testament sont là pour nous faire saisir, en l’adaptant à notre vue limitée, des pensées qui sont difficiles à saisir, mais que nous pouvons comprendre à travers un type, une figure, une image comme on le fait à l’égard des enfants. On leur apprend beaucoup de choses en plaçant devant eux des images. L’esprit peut recevoir cet enseignement plus facilement, puis le saisir et l’assimiler.
À l’égard de la maison de Dieu, nous n’aurons pas le temps de tout voir. Il y a sept passages importants dans l’édification de cette maison, et vraiment significatifs dans le premier livre des Chroniques et dans le second livre des Chroniques. Nous essaierons de poser quelques jalons, espérant que nos jeunes amis, ici, auront à cœur de relire et de chercher pour eux-mêmes, et y trouver ce qui sera hautement profitable pour eux, pour leur esprit et pour leur âme tout à la fois.
Tout d’abord dans le chapitre 22, Dieu nous apprend sur quel terrain la maison de Dieu sera construite. Vous savez que David avait de forts grands désirs, et lorsqu’il est devenu roi d’Israël, la première pensée qu’il a eue, c’est de faire venir l’arche de Kiriath-Jéarim. La première pensée de son cœur, c’est : « nous avons ouï parler d’elle à Ephrata » dit-il au Ps. 132, « nous l’avons trouvée à Jaar » (en note : ou de la forêt ; selon quelques-uns Jaar serait employée ici poétiquement pour Kiriath-Jéarim — Ps. 132:6). David a placé l’arche, symbole de la présence glorieuse de Dieu au milieu de son peuple, sous des tapis. Il désirait construire un palais, une maison pour l’abriter, et il s’adresse à un prophète, Nathan, un homme de Dieu de ces jours là, et lui dit : j’ai à cœur de bâtir une maison pour l’Éternel. Ce prophète, sans en référer à l’Éternel, se fiant à son intelligence, à son sens spirituel, lui répond : c’est une bonne chose, David, tu as un bon désir (2 Samuel 7:2, 3 et 1 Chr. 17:1,2).
Peu de temps après, la même nuit sans doute, l’Éternel dit à cet homme : « Retourne vers David ; toi, tu t’es fié à ton don, à ton sens spirituel ; David s’est fié à son cœur : vous vous êtes trompés tous les deux ». Ce n’est pas David qui va construire la maison. Tu vas aller dire à David que tu t’es trompé, et que, lui, commet aussi une erreur en pensant être qualifié pour bâtir la maison de Dieu.
Déjà dans ce premier passage nous apprenons qu’il n’y a rien de l’homme : « Finissons-en avec l’homme dont le souffle est dans ses narines » (Ésaïe 2:22) de sorte que l’œuvre de Dieu, que le travail de Dieu dans son sens définitif, dans le repos auquel il nous associe, n’a aucune base humaine.
Rien de l’homme, tout est de Dieu, tout repose sur l’œuvre de Christ, sur le fondement impérissable posé à la croix. Christ est le sûr fondement sur lequel tout repose. Rien de l’homme. L’histoire de l’homme se termine à la croix, elle est sans appel. Dieu nous dit : « Voilà ce que tu es », et quelles que soient les choses dont l’homme se vante, la foi met à néant toutes ses prétentions.
D’un autre coté, Dieu montre la croix sous un autre éclairage. Il dit là à l’homme : « Voilà ce que tu as fait », et « voilà ce que J’ai fait pour toi ». Et sur ce fondement de la croix, à travers et par le canal de la méchanceté de l’homme, Dieu montre la supériorité de sa grâce, la richesse de son amour en se servant de la faute, du péché le plus abominable commis par l’homme, pour faire le fondement sur lequel la bénédiction de l’homme est assurée pour l’éternité, et sa gloire parfaitement satisfaite. C’est quelque chose de grand.
Qui a pu penser des choses semblables ? Qui a pu placer dans le cœur de Dieu des pensées aussi précieuses ? Jamais elles ne seraient montées dans le cœur de l’homme (1 Cor. 2:9).
Dans le chapitre 21, David va connaître une épreuve très grande, Satan l’ennemi de Dieu, l’ennemi d’Israël se lève contre Israël, et incite David à commettre un grand péché, le péché d’orgueil. On peut s’étonner à bon droit en pensant à David, ce jeune berger, si humble et que l’Éternel a élevé si haut, et qui avait un caractère naturel si remarquablement beau dans son humilité. Comment imaginer que cet homme va céder à ce mal qui consiste à s’élever, à s’enorgueillir ? Il dit en quelque sorte : « Je veux savoir sur quel peuple je règne, je veux savoir quelles sont les forces dont je dispose, je veux savoir à quel hauteur Dieu m’a élevé » (21:1-6). C’est cela que fait David. Joab qui pourtant ne brille vraiment pas par la piété, est épouvanté que David, cet homme de Dieu, s’abaisse sur un terrain aussi mauvais. Que David soit condamné par un homme tel que Joab, fait comprendre la gravité de la faute de David.
Dieu devra sanctionner cette faute de David, qui est, remarquons-le bien, celle du peuple tout entier. On dit quelquefois dans le monde : « on a le gouvernement qu’on mérite ». C’est toujours vrai, et le péché de David est, en fait, celui de tout le peuple. David n’est que le catalyseur, n’est que le coté extérieur de ce mal qui a gagné le peuple. Dieu se doit à Lui-même de le sanctionner.
Il propose alors trois châtiments : 3 ans, 3 mois ou 3 jours de peste dans le pays. 1 Chr. 21:12 : « Prends pour toi, ou trois ans de famine, ou d’être pourchassés trois mois devant tes adversaires et d’être atteint par l’épée de tes ennemis, ou pendant trois jours l’épée de l’Éternel et la peste dans le pays, et l’ange de l’Éternel détruisant dans tous les confins d’Israël ».
Trois ans de famine, trois mois à être pourchassés par les ennemis ou trois jours de peste : Qu’est-ce que David va choisir ?
Si vous continuez, chers amis, à quelle limite d’heure allons-nous arriver ? Voyez : 3 ans, 3 mois, 3 jours… L’Esprit de Dieu suppose que nous allons continuer, ensuite 3 heures : « depuis la sixième heure jusqu’à la neuvième heure » (Matt. 27:45). L’Esprit de Dieu, d’une manière cachée, nous amène sur ce terrain où il veut que nous nous arrêtions aux trois heures de la croix. Nous allons voir, en vertu de ces trois heures qui ne sont pas mentionnées ici, ce que Dieu va pouvoir faire.
David dit au v. 13 : « Je suis dans une grande détresse. Que je tombe, je te prie, dans les mains de l’Éternel, car Ses compassions sont très grandes ; et que je ne tombe point dans la main de l’homme ». Quelqu’un a dit : « l’homme est un tigre pour l’homme », et David le sait fort bien. « Que je tombe entre les mains de l’Éternel », et les compassions de Dieu vont se déployer, en ce que Dieu va trouver en Lui-même les motifs pour arrêter l’ange destructeur qui a son épée tendue sur Jérusalem, — non pas en vertu des regrets de David, mais en vertu du propos de Dieu, en vertu de Ses compassions à Lui. Mais celles-ci ne seront rendues effectives, et ne pourront se déployer que sur la base d’un sacrifice.
Dire que Dieu est bon, que Dieu est miséricordieux, c’est dire une chose vraie sans doute, mais elle n’est que partiellement vraie. Dans la religion traditionnelle, aujourd’hui, on se base sur cette bonté de Dieu, sur cette miséricorde de Dieu, en estimant qu’à la fin Il passera par-dessus le mal, et pardonnera comme mu par un sentiment de compassion. C’est tout à fait faux !
Dieu ne pardonne aucune faute si cela porte la moindre atteinte à Sa gloire, à Sa justice, à Sa sainteté. Si nous avons le bénéfice de la rédemption, c’est au prix du sang qui a été répandu, qui a effacé toutes nos fautes. Il n’y a pas de justice devant Dieu, il n’y a pas de position possible devant Dieu en dehors de la croix, et du sacrifice de la vie de notre Sauveur.
Alors dans ce dernier paragraphe du ch. 21, David va voir comment Dieu procède ; il est invité à bâtir un autel dans l’aire d’Ornan, le Jébusien, et Dieu va faire grâce à ce peuple, en vertu du sacrifice offert dans l’aire d’Ornan le Jébusien.
Il est dit que David était épouvanté à la pensée de devoir se rendre encore à l’autel du tabernacle (21:29-30), qui est l’autel dressé sur le terrain de la loi : la loi n’a rien amené à la perfection, et elle est un ministère de mort et de condamnation. Celui qui se place sous la loi, se place sous ce ministère qui ne peut que condamner le coupable. La loi ne m’apporte rien, ne me donne aucune force pour résister au mal, ne me donne aucun objet pour le cœur ; elle lie sur moi la condamnation ; elle appelle le jugement de Dieu, c’est à dire la mort. Ministère de la loi, ministère de mort et de condamnation, — mais quel bonheur, Christ a porté pour nous la malédiction de la loi violée, de sorte que le croyant est affranchi de cette domination du péché en lui, et de la loi sous laquelle l’âme se place si souvent, espérant trouver dans la loi le terrain sur lequel elle pourra faire des œuvres agréables à Dieu, ce qui est impossible ! Il n’est pas possible que l’homme se tienne devant Dieu sur le pied d’une justice acquise par la loi, car il est impossible à l’homme d’accomplir la loi, parce que son cœur naturel est pétri de telle manière qu’il fait exactement ce que Dieu défend, et ne fait pas ce que Dieu exige de lui. La loi montre le péché dans son application et dans l’intention de Dieu ; elle fait que le péché devient excessivement pécheur (Romains 7:13) et le péché est mis en compte dès que la loi est là.
Si vous passez sur la propriété de quelqu’un dans votre village, vous commettez quelque chose d’inconvenant, c’est mal ; mais si le propriétaire met un panneau « propriété privée, défense de passer », la même faute devient alors une transgression positive. Si je passe encore sur la propriété de cette personne, alors que l’écriteau se trouve là, le péché devient excessivement pécheur parce qu’alors le mal que je commettais, prend cette forme de transgression positive à l’égard d’une défense. C’est un petit exemple, juste pour montrer le rôle de la loi dans la pensée de Dieu.
Pourquoi la loi ? Elle a été ajoutée, à cause des transgressions, pour faire abonder de manière positive la transgression qui se trouve liée au cœur de l’homme, accomplissant des choses que Dieu défend, et refusant de faire ce que Dieu attend de lui ; la loi est un ministère de mort et de condamnation.
David est épouvanté, il sait bien que la loi n’est d’aucun secours au coupable. Mais il peut dire : « Voici, maintenant j’ai découvert quelque chose de merveilleux, j’ai découvert le véritable terrain d’un autel par lequel Dieu peut pardonner au coupable en vertu de la victime qui y est offerte. Et j’ai découvert le vrai fondement de la maison de Dieu, non pas mes bons désirs que j’avais présentés à Nathan le prophète, comme si la maison avait pu reposer sur quelque chose venant de moi ».
Il aurait pu en effet arriver que David dise : vous voyez les sentiments que j’éprouvais, les voilà matérialisés dans la réalisation, dans la construction de la maison ; David en aurait tiré vanité, et se serait dit : « je suis pour quelque chose dans l’édification de cette maison ». ― Dieu n’a rien voulu de tout cela, mais David comprend maintenant que le vrai fondement de la maison de Dieu est en vertu du pardon que Dieu donne à cause du sacrifice offert sur l’autel. C’est ici l’autel de l’Éternel, non plus l’autel lié au tabernacle, l’autel de la loi, mais l’autel où la miséricorde s’est glorifiée vis-à-vis du jugement : c’est ici l’autel de l’Éternel, c’est ici le fondement sur lequel la maison de l’Éternel, sera établie.
Ainsi, dans le premier passage que nous venons de lire, nous avons le terrain sur lequel l’autel est élevé et la maison bâtie, c’est-à-dire sur la miséricorde qui se glorifie vis-à-vis du jugement, sur la grâce qui règne par la justice (Rom. 5:21), — non pas un pardon miséricordieux de la part de Dieu qui ne tiendrait pas compte des nécessités de Sa justice, et qui porterait atteinte à Sa gloire, — mais Dieu a été glorifié par l’œuvre de Christ, sans qu’il soit porté la moindre atteinte aux exigences de cette gloire, de Sa sainteté et de Sa justice inflexibles. Dieu est juste maintenant, et Il demeure juste en justifiant le coupable (Rom. 3:26). C’est une justice que Dieu donne, ce n’est pas une justice que l’homme acquiert (Rom. 1:17). C’est la justice de Dieu, dit l’apôtre, par laquelle Dieu justifie celui qui est de la foi de Jésus.
C’est ici l’autel, c’est ici la maison de l’Éternel sur la base d’un sacrifice par lequel Dieu a pu arrêter le jugement et faire grâce à son peuple. Voilà le terrain sur lequel la maison de Dieu se trouve édifiée, c’est le terrain sur lequel nous nous trouvons individuellement
Mais ce terrain est aussi celui sur lequel l’assemblée se trouve placée, sur le sacrifice que Christ a offert de lui-même.
En réponse à une question du Seigneur, Pierre lui dit en Matthieu 16:15-18 : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant », à la suite de quoi le Seigneur lui répond : le Père t’a fait une révélation extraordinaire, — car personne ne pouvait discerner la gloire du Fils si ce n’est par l’intervention du Père, par l’intelligence que le Père donnait à cet égard, — mais Moi, de la même manière que le Père t’a révélé une chose essentielle que personne ne peut découvrir sans l’opération de la grâce du Père dans ton esprit, de cette même manière, Je te dis que « tu es une pierre, et sur ce roc, [sur la déclaration que Dieu a faite relativement à Ma personne], Je vais bâtir Mon assemblée ».
Or Christ a aimé l’Assemblée et s’est livré Lui-même pour elle. L’Église est comme dans la figure d’Ève au jour d’Adam : au cours d’un profond sommeil que Dieu a fait tomber sur Adam et où Il « bâtit » une femme avec la côte prise de l’homme dans le profond sommeil qu’Il a fait tomber sur lui (« bâtit » est le sens littéral du mot traduit par « forma » une femme ; voir la note sur ce point en Gen. 2: 22, version JND). Dieu a fait tomber sur Lui l’iniquité de nous tous (És. 53), et c’est par la mort de Christ que nous avons été sauvés, et c’est dans la mort de Christ que le fondement de l’Église a été posé.
C’est ici le fondement de la maison, c’est ici la maison de l’Éternel. C’est ici l’autel pour l’holocauste.
Parmi les premières choses
que nous lisons en 1 Chr. 22, nous sommes frappés par le mot abondance
,
mot répété bien des fois. Nous l’avons en premier lieu au v. 3 :
« David prépara du fer en abondance
».
Pour que cette maison soit solide, pour que les battants des portes soient bien assemblés, la première chose placée devant nous, ce sont précisément les portes de cette maison. Dieu nous montre tout de suite que, s’il y a une maison bâtie, c’est en vue de l’ouvrir, en vue d’y accueillir le pécheur lavé dans le sang de l’Agneau, et qui peut entrer maintenant dans la maison de Dieu, qui peut entrer dans la faveur de Dieu, qui peut pénétrer jusqu’au ciel où Christ a été reçu comme grand souverain sacrificateur. Nous entrons à Sa suite (Héb. 6:17) pour offrir des sacrifices spirituels qui sont agréables à Dieu par Jésus Christ (Héb. 13). Au milieu de l’assemblée, Je chanterai tes louanges (Ps. 22), et nous pénétrons sur Ses traces par un chemin nouveau et vivant, par la porte de la croix.
Première chose donc, la porte
et ses clous, pour bien assujettir les éléments constitutifs de cette porte.
Dieu nous montre Sa première pensée à l’égard de l’homme :
l’amener dans Sa présence. David prépare en abondance
. Remarquons
les termes : « préparer, en abondance
» au v. 3 (début et
fin), et fin des v. 4 et 5 et 14. Au v. 14 nous avons l’expression :
« et voici, dans mon affliction
, j’ai préparé pour la maison
de l’Éternel ».
Les afflictions de David sont là pour nous parler des souffrances de Christ, des souffrances qui devaient être sa part et des gloires qui suivraient (1 Pier. 1:11), gloires qui y sont associées, gloires auxquelles la maison de Dieu est associée en relation avec un Christ glorifié. Nous allons voir aux v. 8 et 9 que le Seigneur devra dire à David : « ce n’est pas toi, qui a versé beaucoup de sang, qui bâtira la maison ; c’est Salomon, ton fils dont le nom veut dire le pacifique ». La maison de Dieu est en relation avec un Christ qui a souffert, qui a vaincu tous ses ennemis, mais qui a remporté la victoire et qui est glorifié au ciel.
« En abondance
» ;
ce verset 14 touche nos cœurs : « dans mon affliction
,
dit il, j’ai préparé pour la maison de l’Éternel ». Si on
cherche à calculer la valeur d’or et d’argent du v. 14, on arrive
aujourd’hui à un chiffre qui défie la raison, de l’ordre de 150
milliards d’euros (ou dollars), espérant bien ne pas nous être
trompés ; un chiffre astronomique, rien que pour l’argent et
l’or. Voilà ce que David a préparé dans son affliction
. On ne peut
pas concevoir d’opposition plus extraordinaire que celle-là :
Dans mon affliction j’ai préparé de l’or, de l’argent, du fer, de l’airain, des pierres précieuses…, les afflictions de David sont là pour nous parler de la mort de Christ, des souffrances qu’Il a endurées, mais des résultats merveilleux que nous allons contempler au ciel tout à l’heure.
Outre ce que David a accumulé, il y a tout ce que les étrangers ont apporté (22:4). Il y a beaucoup de vérités que nous pourrions développer, mais nous n’avons pas le temps, nous essayons d’intéresser nos jeunes amis et de fixer quelques jalons.
Nous avons vu le terrain pour la maison, puis le fondement, puis les matériaux
La mention suivante de cette maison dans ce ch. 22, se trouve au v. 19, où David dit : « Maintenant, appliquez vos cœurs et vos âmes à rechercher l’Éternel, votre Dieu ; et levez-vous, et bâtissez le sanctuaire de l’Éternel Dieu, pour amener l’arche de l’alliance de l’Éternel et les ustensiles du sanctuaire de Dieu dans la maison qui sera bâtie pour le nom de l’Éternel ».
Il y a encore autre chose qui
ressort de l’invitation pressante de David au dévouement et au travail,
qui s’adresse à tous ceux qui étaient intéressés par ce qui se passait
dans ces jours-là à Jérusalem. « Levez-vous, dit-il et bâtissez le
sanctuaire de l’Éternel ». Le premier caractère de la maison de
l’Éternel qui sera grande et merveilleuse, c’est d’être le sanctuaire
de l’Éternel, parce que c’est la maison de Dieu, la maison
d’un Dieu saint
: Sa maison porte essentiellement le
caractère de Celui qui l’habite.
Le livre de l’Exode a comme idée-force la sainteté. Nous ne trouvons pas le mot de sainteté dans le livre de la Genèse, mais nous le trouvons affirmé de la façon la plus solennelle dans le livre de l’Exode où le tabernacle est construit, où la première maison de Dieu sur la terre est édifiée. L’Éternel dans Sa maison est magnifique en sainteté (Ex. 15:11), la sainteté sied à Sa maison pour de longs jours (Ps. 93:5). Ainsi, nous sommes établis dans la maison de Dieu, la maison est construite, la maison est fondée sur Christ et la maison porte le caractère essentiel de Dieu.
Quand Il viendra habiter cette maison, ce sera le sanctuaire de l’Éternel, et l’arche de l’Éternel y sera amenée. Cette arche, c’est Christ qui entre dans cette maison, qui en est le fondement, qui en est le centre, qui en est le chef, qui en est le couronnement. Dans la réalisation historique, l’arche est entrée dans la maison de l’Éternel quand elle fut construite : c’est alors, que la gloire est descendue et a rempli la maison. Quelle image pour nous, pour nous introduire dans cette pensée insondable et d’une richesse insurpassable de Christ montant au ciel, comme l’arche entrant dans le Saint des Saints, dans le sanctuaire — parce que le sanctuaire et l’arche vont ensemble. La maison préparée par David sera un sanctuaire, un lieu caractérisé par la présence du Dieu saint, et en même temps le lieu de repos pour l’arche. Quand l’arche est entrée, personne ne pouvait plus se tenir dans la maison, car la gloire de l’Éternel la remplissait, et les sacrificateurs devaient se tenir dehors, — ce qui nous montre ce moment incomparable au ciel lorsque Jésus, comme Homme, y est entré en traversant tous les cieux, et a été reçu par Dieu (Héb. 5), qui Lui a dit : Je Te salue, et Je Te salue selon l’ordre, le rang le plus élevé qui soit, et il n’y en a point de supérieur à celui là, l’ordre de Melchisédec, roi de paix et de justice ; assieds-Toi sur Mon propre trône. Qui pourra comprendre, qui pourrait décrire, qui pourrait dépeindre la gloire de cette scène, quand un homme est entré au ciel. Il y a maintenant un homme véritable au ciel. « Voyez, dit le Seigneur, un esprit n’a pas de la chair et des os comme vous voyez que j’ai, regardez mes mains » (Luc 24). Le Seigneur n’est pas plus mort en esprit, qu’il n’est ressuscité en esprit ; le Seigneur est mort comme homme, et Il est ressuscité comme homme, et a été glorifié au ciel comme homme. Il y a maintenant un homme au ciel, précurseur de tous ceux qu’il va amener devant la gloire de Dieu avec abondance de joie (Jude 24).
Quel moment quand Jésus est monté au ciel, et y a été acclamé ! Le nom que Dieu lui a donné, le nouveau nom afin qu’au nom de Jésus Christ se ploie tout genou. Ce nom de Jésus n’était pas connu au ciel avant qu’Il vienne sur la terre ; personne n’était connu au ciel sous ce nom de Jésus : « tu appelleras son nom Jésus » (Luc 1:21). La signification de Jésus, vous pouvez le vérifier (voir les notes sur l’évangile selon Matthieu par JND), c’est : Jah Osea, en hébreu. Jah est le diminutif de Jehovah, l’Éternel dans Son essence, autrement dit : JE SUIS, selon la réponse que Dieu fait à Moïse (Exode 3) quand il dit : « comment vais-je dire, comment vais je parler de Toi lorsque les fils d’Israël me demanderont quel est Ton nom ». Ils avaient oublié que Dieu était le Dieu de leurs pères, et allaient demander le nom de Celui qui envoyait Moïse. Tu leur diras, JE SUIS m’a envoyé vers vous. JE SUIS celui qui suis, — J’étais autrefois JE SUIS, Je serai dans l’avenir JE SUIS, J’étais ce que Je serais, Je serais ce que J’étais, — le temps ne compte pas pour Dieu : avant qu’Abraham fut, dit le Seigneur, JE SUIS (Jean 8). Le JE SUIS prononcé par Jésus dans le Nouveau Testament, c’est le même JE SUIS qui dans l’Ancien Testament est attribué à l’Éternel Jah Jehovah, OSEA, c’est-à-dire l’Éternel-Sauveur. Osea, ou Osée dans notre langue, signifie délivrance. Jehovah, Jehoshua, Joshua, Jésus c’est le même nom. Et bien, quand cet homme est monté au ciel, Jah Osea, Jésus, Jehovah Sauveur, qui peut décrire cette scène ?
Quand nous allons entrer au ciel, chers amis, nous allons voir aussi une scène extraordinaire ; elle est dépeinte dans les ch. 4 et 5 de l’Apocalypse, et nous allons Le voir précisément comme l’Agneau qui a été immolé.
Nous venons de voir la maison
de Dieu, le sanctuaire et en même temps le lieu de repos pour l’arche,
— ces choses étant placées devant nous tout de suite après
l’établissement du fondement, du caractère de cette maison, de la manière
dont elle sera construite, des richesses qui sont à la base de sa construction.
Immédiatement après, il apparaît (n’oublions pas ce caractère essentiel
de cette maison) que c’est un sanctuaire
, c’est-à-dire la
maison du Dieu saint ; et parce qu’Il est saint, nous avons à marcher
dans la sainteté.
Dieu a-t-Il jamais demandé à quelqu’un de marcher dans un chemin de sainteté sans lui donner une nature capable de le faire ? Jamais nous ne trouvons cela. Dans l’Ancien Testament Dieu le disait à son peuple, mais c’était un peuple terrestre, mis à l’épreuve. Il était impossible qu’Israël marche dans un chemin de sainteté ; ceci n’est-il pas fondé sur l’Écriture ? Pour que nous en ayons une certitude absolue, voyons la fin de l’histoire de Josué, dans le dernier chapitre. Il vaut la peine d’être bien au clair et de se baser sur de tels passages. Lisons ce que dit le peuple à Josué (Jos. 24:19) : « Aussi nous, nous servirons l’Éternel, car c’est lui qui est notre Dieu ». Il ne peut pas y avoir de déclaration plus positive que celle-là, d’engagement plus formel. Qu’est ce que Josué va répondre ? Va-t-il dire : Je me réjouis de vous voir, mon peuple, avec cette décision, cette détermination à servir l’Éternel ; est-ce cela que Josué va dire ? Non, Josué dit au peuple : Vous ne pourrez pas servir l’Éternel, vous êtes incapables de servir l’Éternel. Pourquoi dit-il cela ?
C’est que Dieu est un Dieu saint, un Dieu jaloux. Il est un Dieu saint, vous ne pourrez pas servir l’Éternel avec la nature pécheresse dans laquelle vous êtes plongés, dont vous êtes pétris ; il est impossible que vous serviez l’Éternel, car c’est un Dieu saint. Pour que quelqu’un marche dans la sainteté, il fallait que Dieu lui donne une nouvelle nature.
Or maintenant nous sommes rendus saints et agréables dans le Bien-Aimé (Éph. 1), et il est tout naturel, pour la nouvelle nature dans le croyant, de marcher dans un chemin de sainteté. C’est tout aussi naturel, pour la vieille nature d’Adam que nous héritons de nos parents par naissance, de marcher dans un chemin de souillure et de désobéissance. Chacune des deux natures que nous possédons participe au caractère de celui qui engendre : Adam est un pécheur et ne fait que reproduire des pécheurs ; mais la nouvelle nature que Dieu me donne est une nature sainte, c’est la nature de Christ lui-même, et nous pouvons maintenant marcher dans la sainteté, comme Pierre nous dit (1 Pier. 1:15-16) : Puisque vous êtes saints, marchez dans la sainteté. Ce n’est pas « marchez dans la sainteté pour devenir saints », mais « vous marcherez dans la sainteté, parce que vous êtes saints et que vous avez obtenu, reçu par grâce, une nouvelle nature » — c’est une participation effective à la nature de Dieu, Pierre le dit (2 Pier. 1:4). Vous voyez, chers amis, ce sont des notions très simples, mais Dieu se plait déjà à les souligner dans l’Ancien Testament.
Nous avons donc vu successivement le fondement de la maison, le caractère général de celle-ci, sur quel terrain elle est établie, le caractère de l’autel, et enfin ce qu’elle est dans son caractère essentiel, caractère de sainteté, le sanctuaire de l’Éternel et la maison pour l’arche. L’arche allait trouver son repos dans la maison.
Passons au chapitre 28 pour un autre aspect de cette maison. Les sujets prennent de plus en plus d’intérêt. C’est David qui parle (28:3) : « Mais Dieu me dit : Tu ne bâtiras pas une maison à mon nom, car tu es un homme de guerre, et tu as versé le sang. Et l’Éternel, le Dieu d’Israël, m’a choisi de toute la maison de mon père, pour être roi sur Israël à toujours (car il a choisi Juda pour prince, et de la maison de Juda, la maison de mon père, et parmi les fils de mon père, il a pris plaisir en moi, pour me faire roi sur tout Israël) ; et d’entre tous mes fils (car l’Éternel m’a donné beaucoup de fils), il a choisi Salomon mon fils, pour s’asseoir sur le trône du royaume de l’Éternel sur Israël. Et il m’a dit : Salomon ton fils, c’est lui qui bâtira ma maison et mes parvis, car je me le suis choisi pour fils, et moi je lui serai pour père ; et j’affermirai son royaume ».
Nous savons bien en lisant ce passage, que l’Esprit de Dieu nous conduit jusqu’à Christ. Le Nouveau Testament en donne la preuve la plus évidente (Héb. 1:5) en parlant comme il le fait de ce que Dieu a dit à David. Après avoir rappelé que David a versé beaucoup de sang, et que la maison ne peut pas être bâtie avec l’homme dont l’épée a versé tant de sang, mais que cette maison doit être en rapport avec un règne paisible, celui de Salomon, roi de paix et de justice, qui est un fils de David, alors Dieu ajoute : il me sera pour fils et Je lui serai pour père. Cela va au-delà de Salomon ; c’était vrai pour Salomon, mais au delà de Salomon, Dieu veut nous parler de Christ. Dieu veut nous parler de Celui sur lequel le ciel allait s’ouvrir, lorsque penché sur les eaux de la mort au Jourdain, Il allait venir dans le chemin de l’obéissance et de l’abaissement le plus grand pour entreprendre et accomplir l’œuvre que Dieu Lui avait donnée à faire. Voici, Je viens, ô Dieu, pour accomplir Ta volonté, — Celui-ci est Mon Fils bien-aimé. En sorte que Salomon n’est qu’un type, qu’une image de Celui dont l’Esprit de Dieu veut nous parler, et Il fait ainsi pour nous montrer que c’est le Fils de Dieu qui allait être à la base de l’accomplissement de tout le propos de Dieu, et qui allait en poser le fondement pour l’éternité, à la gloire de Dieu. C’est Salomon qui bâtira la maison. Je me le suis choisi, c’est le Fils bien-aimé du Père, l’objet de toutes les délices du Père. Je me le suis choisi, c’est Lui, il Me sera pour Fils et Je lui serai pour Père, et c’est Lui qui bâtira ma maison.
Voilà dans ce troisième passage (1 Chr. 28:3), le sûr fondement de la maison, Celui qui en est l’auteur — car l’épître aux Hébreux (3:4) nous dit que celui qui a bâti toutes choses c’est Dieu, et c’est Christ qui est l’auteur, qui est Celui qui a édifié la maison de Dieu. C’est sur Lui qu’elle repose, sur Salomon type de Christ.
Le quatrième passage où nous avons encore la maison de Dieu, est dans ce même ch. 28 au v. 11. C’est un passage fort important. « Et David donna à Salomon, son fils, le modèle du portique, et de ses maisons, et de ses trésoreries, et de ses chambres hautes, et de ses chambres intérieures, et de la maison du propitiatoire… ».
Arrêtons-nous ici. Dans ces quelques phrases l’Esprit de Dieu place devant nous une richesse d’enseignements que nous ne pourrions jamais épuiser en une seule fois. David avait donc reçu de la part de Dieu le modèle de cette maison. Tout a été construit exactement comme Dieu l’avait conçu, comme Dieu l’avait prévu d’après un modèle que David a reçu.
Puis David donne à Salomon les instructions pratiques, avec le modèle du portique. Quelle chose extraordinaire ! La première chose que David donne à Salomon en relation avec la construction de la maison, c’est le modèle du portique — pour nous dire quoi ? Que nul ne vient au Père que par Lui (Jean 14:6), et comme homme lorsqu’Il serait sur la terre, c’est Lui qui allait être ce véritable portique et qui dirait « Moi, je suis la porte » (Jean 10:9), et les brebis, quelles qu’elles soient, d’où qu’elles viennent (Jean 10:16), doivent entrer par la porte. Moi, je suis la porte, la porte des brebis, la porte par laquelle nous entrons dans ce nouveau domaine de la faveur de Dieu. Nul ne vient au Père que par Moi. Le portique est la première chose qui est placée devant nous
Et si vous cherchez les dimensions de ce portique, chers amis, vous allez faire des découvertes extraordinaires. Dans 2 Chr. 3:4, et 1 Rois 6:3, nous avons les dimensions du portique. Ce portique a 20 coudées de large, et 120 coudées de haut, dimensions extraordinaires, disproportionnées quant à la largeur du portique : 20 coudées, 120 coudées de haut. Les architectes disent que c’est irrationnel : 20 coudées de large, 120 coudées de haut : cela ne va pas sur le plan de la technique du génie des bâtiments. Cela ne peut pas aller. Nous allons voir quel cas nous allons pouvoir faire de cet argument.
20 coudées de large pour le portique. Nous mesurons la largeur de la maison, la largeur du lieu très saint ; sa largeur est exactement 20 coudées : « car je suis sorti d’auprès du Père, et je suis venu dans le monde, et moi et le Père, nous sommes un » (Jean 16:28 ; 10:30). 20 coudées pour le portique comme 20 coudées pour le lieu très saint de la maison, c’est une seule et même dimension.
120 coudées de haut !
Que nous dit l’Écriture en parlant de Lui ? Qu’est-ce que
l’ange dit ? Il sera grand
, et c’est à Lui que Dieu
donnera le trône de David son Père (Luc 1:32).
Trouvons-nous étrange qu’il y ait 120 coudées de haut et 20 coudées de large ? Trouvons-nous étrange qu’il y ait 120 coudées de haut, lorsque l’Esprit de Dieu nous dit de Lui, Le véritable portique, « Il sera grand ». « Notre Seigneur est grand », dit le Ps. 147:5, « et d’une grande puissance ; son intelligence est sans bornes ».
Et non seulement cela, mais ce portique était recouvert d’or pur à l’intérieur, Celui qui se présente dans l’humilité la plus grande comme étant la porte, comme étant Celui de qui on cache sa face (És. 52) dans l’humilité et dans l’abaissement dans lequel il a daigné se trouver, c’est Dieu sur toutes choses béni éternellement (Rom. 9:5), car le portique est recouvert d’or, image si frappante de la gloire, de la divinité qui lui appartiennent de toute éternité, « car en Lui la plénitude de la déité a habité corporellement » (Col. 2:9).
20 coudées pour le portique, la largeur de la maison, la largeur du lieu très saint.
120 coudées de hauteur, mais recouvert d’or à l’intérieur.
Le portique est le premier élément que David place devant nous. David donne à Salomon, son fils, le modèle du portique et tout de suite après, ses maisons, c’est-à-dire les maisons du portique : cela correspond aux grandes compagnies de croyants qui Lui sont associés, ces 24 anciens au ciel (Apoc. 4 et 5), c’est-à-dire tous les saints de l’Ancien Testament, et tous les saints du Nouveau Testament.
Voilà les maisons, c’est-à-dire les entités bien particulières qui sont unies à Christ, et qui jouiront de la gloire au ciel en vertu de ce qu’Il a été comme le portique par lequel nous sommes entrés dans la faveur de Dieu.
Il y aura encore d’autres maisons : notamment les saints qui seront mis à mort dans la période qui va succéder à celle de l’Église, lorsque nous serons partis. Nous nous rendons bien compte, quelle énergie, quelle marée de mal va déferler sur ce monde ; et les témoins du Seigneur, pour un grand nombre d’entre eux, seront mis à mort, mais ressusciteront au moment où le Seigneur rétablit son règne.
Le chapitre 20 de l’Apocalypse nous donne les différentes catégories de croyants que nous retrouvons déjà ici, en quelque sorte, introduites devant nous en relation avec le portique et ses maisons, et ses trésoreries (c’est-à-dire les richesses insondables du Christ auxquelles nous avons part), et de ses chambres hautes (la position que nous occupons en Lui devant Dieu : « Je monte vers mon Dieu et votre Dieu » Jean 20 ; il n’y a pas de position plus élevée que celle que nous occupons avec Christ, maintenant, devant Dieu).
En plus de cela, il est mentionné « ses chambres intérieures ». Nous entrons dans les chambres intérieures : la relation dans laquelle Il était avec le Père ; c’est pour nous, par privilège extraordinaire, la même relation ; le Père Lui-même vous aime, dit le Seigneur (Jean 16:27), c’est le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ. Nous rendons grâce à notre Dieu et à notre Père : à notre Dieu quant à notre position, et à notre Père quant à notre relation, dont nous parlent les maisons, les chambres hautes, les chambres intérieures et en même temps la maison du propitiatoire.
Voyons encore rapidement, à la fin du chapitre 28, une mention de la maison où il y a un encouragement extraordinairement sensible pour nous.
David au verset 20 dit à
Salomon, son fils « Fortifie-toi, et sois ferme, et agis ; ne crains
point, et ne t’effraye point ; car l’Éternel Dieu, mon Dieu
sera avec toi ». Remarquez l’expression « mon
Dieu » utilisée par David. David va bientôt disparaître de la scène.
C’est un vieillard de 70 ans ; il est monté sur le trône à 30 ans et
a régné 40 ans. Il a donc 70 ans, et il peut parler maintenant comme Paul le
fera dans ses épîtres en parlant de « mon Dieu ». David peut ainsi
parler à Salomon et dire : Salomon, je peux te rendre ce témoignage, je peux
me porter garant sur le fait que « mon Dieu » que je connais depuis
si longtemps, va t’aider ; Il sera avec toi, Il ne te laissera
point, ne t’abandonnera point, jusqu’à ce que soit achevé tout
l’ouvrage de la maison de l’Éternel. C’est un passage du plus
haut prix pour nos âmes. « Fortifie toi, et sois ferme, … car
l’Éternel ne te laissera pas et ne t’abandonnera pas ».
Où trouvons nous la première fois cette mention (nous citons souvent ce passage) « l’Éternel, le Seigneur ne te laissera pas, ne t’abandonnera pas » (Héb. 13) ? À qui le Seigneur a-t-il dit cela pour la première fois ? C’est intéressant de se le rappeler. Il l’a dit à Moïse, Il l’a dit à Josué, Il le dit ici pour Salomon, cela se comprend, mais la valeur de l’expression découle précisément de la première mention que nous en trouvons dans l’Écriture.
Qu’il le dise à de grands hommes, notamment à Salomon, nous le comprenons ; mais, chers amis, quand nous cherchons bien, il nous faut nous approcher d’un pauvre homme (Gen. 28) qui doit fuir la maison de ses parents, en raison des fautes, de la faute impayable, impardonnable qu’il a commise à l’égard de son père et de son frère, — pauvre proscrit qui s’en va bien loin pour échapper à la colère de son frère, il est tout seul pendant la nuit, il doit se coucher sur quelque pierre avec une conscience tourmentée, sans que personne puisse se pencher sur lui pour lui apporter la moindre consolation. Pouvons-nous imaginer ce qu’était ce pauvre Jacob au cours de cette nuit, dans la solitude, n’ayant que le ciel pour couverture, et pour compagnon, il n’avait que son bâton. Qui va s’occuper de lui ?
Eh bien, quelqu’un descend du ciel, sur l’échelle, montrant qu’un jour Il serait élevé, non pas sur l’échelle, mais entre le ciel et la terre pour accomplir les promesses qu’Il a faites au Père, et c’est Celui-là qui vient dire à Jacob en descendant du ciel : Jacob, tu souffres et tu t’en vas pour 20 ans dans un pays étranger, et tu vas souffrir ; Je ne vais pas enlever une seule année à ces 20 années de discipline par lesquelles tu devras passer ; mais à coté de la discipline, à coté de la main de Dieu, à coté des nécessités de Son gouvernement, il y a, chers amis, et jamais nous ne pouvons oublier cela, la conscience ne peut jamais me priver, même si elle m’accuse justement, du droit que j’ai à la grâce de Dieu. C’est une parole qu’on ne peut plus oublier quand on l’a entendu : ma conscience ne peut jamais me priver du droit que j’ai à la miséricorde, et à la grâce de Dieu.
Jacob : 20 années d’éloignement, 20 années de souffrance dans un pays éloigné, mais « Jacob, Je ne te laisserai pas, Je serai avec toi ». C’est la première fois dans l’Écriture que nous trouvons ce que nous avons ici sous nos yeux, et que David peut répéter à son fils Salomon et lui dire que le Seigneur ne le laissera pas, ne l’abandonnera pas : Il le dit pour nous, et Il le dit pour vous, chers jeunes amis, aujourd’hui.
Dans l’état de faiblesse de l’Église, dans l’état de ruine complète de l’Église et de la faiblesse du témoignage, nous serions bien tentés de dire « À quoi bon » ! Quand on nous parle de l’Assemblée au 19° siècle, il y avait des dons extraordinaires, de la piété et beaucoup de joie dans l’assemblée. Aujourd’hui c’est tellement devenu pauvre, cela ne nous intéresse plus beaucoup, dit-on ! Mais remarquez, chers amis nous n’avons jamais le droit de parler ainsi, parce que l’Assemblée de Dieu, pour Dieu, est toujours vue selon ce qu’elle est en Christ, comme le prophète Aggée dans son jour disait à ceux qui étaient là : La maison de Dieu, pour vous, qu’est-ce que c’est ? Vous ne le dites pas, vous n’oseriez peut être pas le dire, parce que vous ne voulez pas blesser ceux qui vous entourent, vos parents, vos amis ; mais dans votre cœur, dit Aggée, qu’est ce que vous pensez de la maison ? Vous dites cette maison, elle n’est rien par rapport à celle de Salomon dont on nous a parlé, qui a flambé et qui a disparu ; ce qu’on a reconstruit maintenant, ce n’est rien. Nous sommes bien en danger de penser de la même manière aujourd’hui.
Comment le prophète a-t-il répondu ? Comment va-t-il parler de la gloire à venir ? Attention, il y a deux manières de dire cette réponse, il ne faut pas se tromper. Va-t-il leur dire : Vous voyez cette maison, « la gloire de cette dernière maison sera plus grande que la première », ou bien va-t-il dire : « la dernière gloire de cette maison sera plus grande que la première ». Comment a-t-il dit ? S’il avait dit « la gloire de la dernière maison », cela voulait dire qu’il y a plusieurs maisons, et que la gloire de la dernière maison serait évidemment plus grande que la première aux jours de Salomon. Mais ce n’est pas de cette manière là que le prophète a énoncé cette vérité ; il a dit « la dernière gloire de cette maison » qui est devant vous, et qui inspire votre désenchantement, votre déception, « la dernière gloire de cette maison sera plus grande que la première ».
Parce que pour Dieu il n’y a pas deux maisons. L’assemblée de Dieu qu’Il S’est acquise au prix du sang de Son propre Fils, elle a toujours le même prix pour Lui, et Il la voit toujours dans sa perfection en Christ, quel que soit son état extérieur qui nous fait gémir et qui nous amène à nous humilier aujourd’hui. Mais si nous n’avions que ce coté extérieur, nous aurions peut être quelque raison d’être déçus, d’être découragés. Non, nous avons à la voir avec le Seigneur, comme Il la voit. C’est pourquoi Aggée dira « mais soyez forts, Zorobabel, ceux qui sont à la tête du peuple, et vous tout le peuple du pays, qui que vous soyez, soyez forts ».
C’est ce que David dit
et il faut l’être. Nous pouvons nous appuyer sur cette promesse.
Jusqu’où et pour combien de temps ? [Il est tard, nous ne pouvons
pas aller plus loin. Il y a encore des passages au sujet de la maison ; ce
sera peut être pour une autre fois. Retenons ceci en terminant]. David dit à
Salomon son fils, « il ne te laissera point, il ne t’abandonnera
point » (28:20) « jusqu’à ce que soit achevé tout
l’ouvrage de la maison de l’Éternel
», c’est-à-dire
jusqu’au moment où tout sera terminé. David dit à Salomon, en
s’appuyant sur une réalité inébranlable : l’Éternel est mon
Dieu dit-il ; j’ai 70 ans, j’ai servi le Seigneur depuis mon
jeune âge : Il a été avec moi comme mon Berger, depuis que je suis,
jusqu’à ce jour (Gen. 48:15) ; je peux te
rendre ce témoignage, je peux me porter garant que ce Dieu fidèle, qui a été
mon Dieu, sera avec toi. Fortifie-toi et sois ferme, ne te laisse pas
décourager, jeune homme, et Il sera avec toi, Il te fortifiera, Il
t’aidera jusqu’à ce que tout l’ouvrage soit achevé
,
c’est-à-dire jusqu’à ce que peut être ce soir nous nous en allions
tous à sa rencontre.